Toulouse networks

Le patron de la start-up Oneweb, Greg Wyler, est de nature ambitieuse. En effet, il souhaite fournir Internet aux trois milliards de personnes qui n’y ont pas encore accès, en particulier dans les pays émergents. Le tout à des prix abordables.
Pour Greg Wyler, « la Toile est essentielle à l’essor économique et c’est le seul moyen d’éliminer la pauvreté »
Pour y parvenir, il compte mettre sur orbite 900 micro-satellites à une altitude de 1200 kilomètres, d’ici à 2019. Le business modèle de cette technologie est désormais viable, pour un coût estimé entre 2,5 et 3 milliards de dollars.

Dans son aventure, l’entrepreneur a fait sa première levée de fonds de 500 millions de dollars en réunissant un tour de table prestigieux : le concepteur américain de puces pour smartphones Qualcomm, Bharti Enterprises (opérateur de télécom indien), Totalpay (détenu par le milliardaire mexicain Ricardo B. Salinas, Intelsat (fournisseur de services de télécommunications par satellites), Coca-Cola Company ainsi que, du côté de l’Europe, Richard Branson, (PDG de Virgin et partenaire historique de Oneweb) et Airbus Group.

Le projet Oneweb illustre la pensée globale et mondiale que doit avoir une start-up aujourd’hui pour s’imposer demain : Penser grand. Produire vite. Dépasser les clivages et les frontières...

Tom Enders, le patron d’Airbus Group engage son groupe dans ce pari industriel où l’innovation doit être partout pour que ce projet ambitieux réussisse.

Outre son apport en capital, le groupe européen devra construire (au travers de Airbus Defense and Space) les 900 micro-satellites au rythme de quatre par jour pour une mise en orbite dès 2018.

Pour sa part, Arianespace - dont Airbus et Safran détiennent 27,42% du capital - a été désigné pour lancer 672 micro-satellites pour une valeur estimée à plus d'1 milliard de dollars, soit le plus gros contrat de son histoire !

Tom Enders, PDG du groupe Airbus, a inauguré lundi soir le site de Mobile en direct sur les réseaux sociaux et chez nos confrères de Aeronews tv

Airbus vient d'inaugurer à Mobile, en Alabama, sa nouvelle ligne d'assemblage d'A320 dédiée au marché local. L'occasion de comprendre comment le constructeur est perçu de l'autre côté de l'Atlantique.

Les Américains, on le sait, ne font généralement pas dans la demi-mesure. Alors quand le constructeur européen Airbus installe une usine dans la patrie de son premier concurrent, Boeing, on peut s’attendre à ce que l’accueil soit tout aussi entier. Et effectivement,l’inauguration officielle de la ligne d’assemblage de Mobile, en Alabama, a été particulièrement bien suivie. La presse US, adepte de grandes confrontations, a choisi de relayer cette événement sous l’angle d’un nouveau round, décisif, entre les deux constructeurs aéronautique. « Airbus vient combattre Boeing à domicile », titre ainsi le magazine Fortune, relayant ainsi les propos du PDG Fabrice Brégier : « c’est notre première usine de fabrication aux États Unis… C’est l’étape la plus marquante, la plus significative d’un changement de jeu dans l’histoire aéronautique américaine ».

Pour le site d’information Bloombergview, l’arrivée d’Airbus marque surtout la renaissance de l’industrie manufacturière américaine, et d’insister sur la relocalisation des emplois, en anglais « onshoring » ou encore « reshoring ». Les États-Unis, nouveau pays low-cost ? En tout cas, Justin Fox, malicieux, rajoute pour Bloombergview : « En installant son site en Alabama, Airbus met la pression sur les syndicats européens ».

Comme souvent, l’analyse à froid est à retrouver dans les colonnes du Wall Street Journal, qui rappelle que si Airbus s’installe sur le continent américain, c’est bien pour reproduire la stratégie déjà appliquée par les constructeurs automobiles avec succès : « l’installation de leurs usines sur le sol américains a réussi à stimuler les ventes [localement] ». Avec un enjeu de taille selon le journal, puisque le marché américain est aussi le plus important dans le futur, « avec une demande de 4800 appareils d’ici les vingt prochaines années ».
M.V.