Entouré de Tugan Sokhiev et Jean-Luc Moudenc, un Jean Tirole particulièrement ému.
Organisé hier soir à la Halle aux grains à l'initiative de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, et de son équipe, le Concert de l'excellence toulousaine, donné par Tugan Sokhiev et l'Orchestre du Capitole, a réuni la fine fleur des mondes scientifique, économique, aéronautique, artistique, juridique, etc. de la métropole. Au premier rang de ce public d'invités triés sur le volet se trouvait Jean Tirole, président de la Toulouse School of Economics, prix Nobel d'économie 2014. Si le chercheur a été difficile à convaincre (il a toujours aimé la discrétion et peut-être plus encore depuis que le monde entier a le regard fixé sur lui), il est pourtant en terrain de connaissance dans les salles de concerts. «Je ne suis pas un expert en musique mais j'aime beaucoup aller en écouter, nous a-t-il confié avant que l'orchestre n'entame ses premières notes. Avec ma femme Nathalie, nous sommes abonnés à l'opéra. Notre compositeur préféré est Wagner. Récemment, nous avons découvert avec plaisir les opéras de Britten. Nous apprécions toujours la qualité exceptionnelle de l'Orchestre du Capitole, le niveau musical remarquable dont peut s'enorgueillir notre ville. Je suis bon public : mes goûts sont très éclectiques pourvu que la qualité soit au rendez-vous». A ses côtés, Nathalie Tirole confie avoir «pris goût au classique» dès leur arrivée à Toulouse, grâce à leurs collègues économistes dont Jean-Jacques Laffont. «Cette musique demande du temps et de l'attention ; elle ne supporte pas d'accompagner une autre occupation, précise-t-elle. C'est pour cela qu'on la privilégie en concert. Parce qu'en voiture, on écoute surtout Coldplay et Dire Straits !».
«Très fier de partager l'excellence musicale avec un mélomane», Tugan Sokhiev a engagé ses troupes dans un programme revigorant, d'abord avec des extraits de «Casse-noisette» de Tchaïkovski puis avec les «Tableaux d'une exposition» de Moussorgski et Ravel, et enfin, aux rappels, avec deux touches jubilatoires de «Carmen». De quoi lutter efficacement contre «la morosité et les mauvaises nouvelles» que Jean-Luc Moudenc a voulu opposer à cette «image positive» de Toulouse que tant de prix récemment attribués viennent résolument conforter.
J.-M. L.S.