Loisirs. Granhòta fait grandir sa base nature aux portes de Toulouse | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

Granhòta emploie chaque année jusqu’à six saisonniers pour encadrer notamment son activité de canoë-kayak. La société organise aussi des escape games en extérieur et des jeux de pistes nature et en ville.

 

Créée en 2015, la société Granhòta s’est spécialisée dans les activités de loisirs pour les particuliers et les entreprises. C’est à Clermont-le-Fort, sur le site d’une ancienne gravière au bord de l’Ariège, réhabilitée peu à peu, qu’elle a installé sa base nautique.

 

Granhòta, la grenouille en occitan, a du nez. C’est en navigant sur l’Ariège en canoë-kayak que ses fondateurs, Ludovic Daviau et Mathieu Bain, ont repéré le site idéal pour y installer leur base nautique. Un projet longuement mûri qui a démarré en Bourgogne, leur région d’origine. Formés à la fac de sports de Dijon, les deux amis ont poursuivi leurs études à Toulouse en passant un diplôme de droit et gestion à la Toulouse School of Management.

Ce double cursus les a amenés à monter en 2010 un cabinet d’études et de conseils en prestations touristiques pour des collectivités locales et des acteurs privés. En 2016, Ludovic Daviau et Mathieu Bain ont fait un grand bond en lançant leur propre activité de loisirs à destination des particuliers et des entreprises. De consultants, ils sont passés à organisateurs en proposant, au-delà des descentes en canoë-kayak sur la Garonne et l’Ariège, jeux de piste, escape games et olympiades.

Approche durable

En rachetant les trois hectares de terrain d’une ancienne gravière de Clermont-le-Fort, au coeur de la réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège, les deux associés ont fait évoluer leur projet professionnel vers un véritable projet de vie. « Notre objectif est de réhabiliter l’ensemble du site pour en faire une base nature, propre et autonome, qui s’intègre complètement dans la réserve et qui ait le minimum d’impact sur l’environnement », explique Ludovic Daviau. En attendant le départ de l’entreprise de matériaux Cemex, qui occupe toujours en location une partie du terrain et des 1200 m² de bâtiments, Granhòta progresse dans son approche durable.

La société a déjà planté quelque 150 arbres pour « renaturaliser » le site et mis en place toilettes sèches, compostage, récupération des eaux de pluie pour le lavage du matériel et traitement phytosanitaire des eaux grises. Les prochaines étapes vont l’amener à équiper une partie de la toiture de panneaux solaires nouvelle génération et à aménager deux salles d’accueil dédiées aux groupes d’entreprises pour de l’événementiel et des activités en extérieur.

Inquiétude pour 2021

Hybride, le projet de base nature de Granhòta intègre aussi un pôle restauration pour sa cible grand public et différents services en accès libre pour les résidents locaux et les clients de passage : terrains de pétanque, aires de détente, verger, parc de balade…
Les fondateurs de Granhòta, qui ont déjà investi 100.000 euros en puisant dans leurs fonds propres, ont prévu d’activer d’autres leviers, notamment des fonds régionaux, pour financer la suite. « Notre conviction écologique a aussi du sens économiquement car elle se traduit sur le long terme par une baisse des coûts. Et en tant que chefs d’entreprise, nous avons une responsabilité sociale et environnementale », estime Ludovic Daviau.

Freinée dans son développement par la crise sanitaire, Granhòta a réussi à se maintenir à flot en 2020 grâce à son activité estivale de canoë-kayak, y compris dans Toulouse, et aux aides de l’État. L’entreprise a clos l’année avec 180.000 euros de chiffre d’affaires, mais l’inquiétude est grande pour 2021. « Une année comme ça, on peut en supporter une de plus, pas davantage. Les réservations pour les groupes sont à l’arrêt et ne reprendront sans doute pas d’ici l’automne. Nous nous demandons comment nous allons pouvoir faire face. »


Johanna Decorse