Du lundi 17 au dimanche 23 septembre, l’équipe de « Groland » débarque à Toulouse pour le premier festival du film grolandais. Benoît Delépine, Mickael Kael à Groland, organise ce festival en partenariat avec Gustave Kerven. Il offre un avant-goût de ce mois de septembre qui promet de nombreuses surprises.
Toulouse Infos : Pourquoi avoir choisi Toulouse ?
Benoît Delépine : Entre Toulouse et toute l’équipe de Groland c’est avant tout une histoire d’amour. Pour être déjà venus, nous aimons tout simplement cette ville. La communauté des fidèles de Groland y est aussi très forte, avec notamment plusieurs associations. Nous adorons l’Utopia de Toulouse, le public y est toujours super, tout comme l’ambiance. C’est un lieu qui se prête à notre projet. Nous avons aussi de très bonnes relations avec la cinémathèque de Toulouse. Il y a déjà eu quelques éditions du festival du film grolandais. Cependant il fallait mettre en place des moyens de logistiques trop contraignants, car nous n’avions pas de salles. Ici, à Toulouse, nous aurons de vraies salles de cinéma.
TI : Que comptez-vous promouvoir avec ce festival ?
BD : Nous voulons avant tout permettre à des films qui ne sont pas diffusés, d’être vus par le plus grand nombre. Malheureusement, beaucoup de films ont des carrières trop courtes, alors qu’ils valent vraiment le coup d’œil. A ce propos, je me suis rendu récemment au festival « Mauvais Genre » à Tours, où j’ai découvert un super film. Il sera présenté lors du festival grolandais. Notre démarche est très ouverte.
TI : Justement, comment définiriez-vous le film grolandais par excellence ?
BD : Il faut qu’il remplisse trois critères : qu’il soit drôle, atypique et engagé. Par engagé, il ne faut pas seulement y voir la cause politique. Nous voulons qu’il y ait un engagement de la différence, que les beaux côtoient les laids, les jeunes les vieux etc. Nous avons sélectionné une dizaine de long-métrages, à travers plusieurs petits festivals. Ils ont tous en commun ces trois thèmes, l’humour, l’originalité et l’engagement.
TI : Prévoyez-vous des animations en parallèles du festival ?
BD : Oui bien sûr, cela ne manquera pas de surprises. Déjà, on peut noter la venue de l’équipe de Groland et celle des membres du jury (François Morel, Noël Godin, Siné …). Nous allons également prévoir des animations dans les rues. Evidemment, des longs et moyens métrages seront projetés tout le long du festival, soit une trentaine de films. Ensuite, nous allons offrir aux Toulousains de nombreuses surprises, qui restent ultrasecrètes pour le moment. Pour terminer en beauté, nous organiserons un défilé de la place du Capitole jusqu’à la place Salengro, qui porte le même nom que notre président. Il sera d'ailleurs à la tête du cortège.
"De la rébellion joyeuse, de l'impertinence et un peu de critique sociale", voici la recette du FifiGrot (festival international du film grolandais de Toulouse) énoncée par Gérard Trouilhet, un des organisateurs. Une fois encore, personne ne risque d'être déçu avec au programme, des films nouveaux (en compétition), des hommages et des genres cinématographiques peu montrés au cinéma. Cette année le "grojury", présidé par Benoît Poelvorde, remettra l'amphore d'or à un des neufs films en "compète officielle". Une trilogie spéciale sur le comédien est programmée : C'est arrivé près de chez vous(18 septembre à 21h à La Cinémathèque avec sa présence), Le tout nouveau testament(tous les jours) et Plus ça va, moins ça va (jeudi 17 septembre à 18h00 au cinéma ABC avec sa présence).
Bande-annonce du Fifigrot 2015
1) Des moments de nostalgiePlusieurs rétrospectives dans le programme. Celle des Monty Python, les iconiques princes anglais de l'humour absurde, qui sont "parfaitement dans le ton de Groland", commente Gérard Trouilhet.Trois classiques seront montrés : La vie de Brian (mercredi 16 septembre à 21h00 à La Cinémathèque), Le sens de la vie (dimanche 20 septembre à 18h00 à La Cinémathèque) et Sacré Graal (jeudi 17 septembre à 19h à La Cinémathèque).
Comptez aussi un hommage à Jean Yanne, que "tout le monde a oublié alors que c'est un auteur très intéressant du cinéma des années 1970", estime Gérard Trouilhet. Tous les films seront projetés en présence de son fils, Jean-Christophe Yanne : le documentaire Jean Yanne, 30 ans de déconnade (mercredi 16 septembre à 17h45 à l'ESAV) et deux films de Jean Yanne : Les chinois à Paris (mercredi 16 septembre à 19h30 au cinéma ABC) et Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (mercredi 16 septembre à 22h00 au cinéma ABC).
2) Du sexe et du cacaSamedi 19 septembre à 14h30 à la librairie Terra Nova, une rencontre avec l'équipe de Distorsion "revue méchante, drôle et provoc' " en présence du professeur Choron, Willem et l'auteur scatophile Jean-Louis Costes.
"Nous voulons explorer les marges du cinéma", explique Gérard Trouilhet. Mission réussie avec les annales du Q, une série que vous ne verrez nulle part ailleurs. Les films projetés sont Message à caractère pornographique : à la recherche de l'ultra-sex en présence des réalisateurs Bruno Lavaine et Nicolas Charlet (vendredi 18 septembre à 22h00 au cinéma Cratère) : une fiction déjantée réalisée avec des archives de films porno "en passe de devenir culte, devant lequel il est difficile de ne pas mourir de rire" selon Gérard Trouilhet. Ensuite, Mondo Homo : A Study of French Gay Porn in the 70’s, un documentaire sur les pionniers du porno gay en France en présence du réalisateur Hervé Joseph Lebrun (samedi 19 septembre à 16h00 à l'ESAV). "Un moment de l'histoire du cinéma oublié : après Mai 68, le milieu homosexuel réalise une soixantaine de films dans la clandestinité", explique l'organisateur du festival. Quant au dernier, c'est New York city inferno, projeté le samedi 19 septembre à 21h30 au cinéma ABC et interdit aux mineurs. Pas montré en France depuis longtemps, c'est une immersion dans le monde gay du New York des années 1970, du kitsch des Village People et de la clandestinité des homosexuels.
© Synecdoche Films
3) Du chauvinisme grolandais"Made in ici", c'est la partie du festival qui met à l'honneur la création toulousaine. Une grande soirée de l'amitié zossitano-grolandaise aura lieu en présence du très honorable président grolandais. Des films en occitan seront projetés le vendredi 18 septembre à 20h à l’Auditorium Saint Pierre des Cuisines.
Le mari, la femme, le cochon et l'amant du réalisateur toulousain Jacques Mitsch sera projeté en avant-première le mardi 15 septembre à 21h à la Cinémathèque. Il raconte l'histoire d'un gros sanglier qui terrorise la population.
Mais surtout, le film de Catherine Aira, Giscard, le grand art ? qui "voit Giscard non pas comme un politique mais comme un artiste performeur" selon Gérard Trouilhet et sera projeté en avant-première le mercredi 16 septembre à 20h15 à l'ESAV. Le clou de la soirée est la boom des "jeunes Giscardiens" avec pulls sur les épaules et des animations comme l'élection de la meilleure tenue de circonstance récompensée par un filet garni, un photomaton et des quarts d'heure américains au Connexion Live.
4) Des films exclusifsLe 19 septembre à 17h, le président des territoires du Groland du bas, du haut, du côté du pas loin et du Groccitan (sic!!!) viendra récolter l'impôt d'eugros dans les rues de Toulouse. A bord du "bain force One", le vaisseau présidentiel, il défilera entre la place du Capitole et la place Saint-Sernin. Pour continuer d'admirer le cher Président Christophe Salengro, le peintre officiel du Groland Luc Weissmuller exposera ses oeuvres à la gloire du président au Crowne Plazza (7 place du Capitole).
Au FifiGrot, des films rares comme Jodorowsky's Dune, un documentaire de Frank Pavich sur une des plus grandes épopées du cinéma : l'adaptation de Dune par Alejandro Jodorowsky. Un film qui ne sera jamais fait, alors qu'il devait révolutionner l'univers de la science-fiction. Il est projeté le dimanche 20 septembre à 16h au cinéma ABC, après les remises des amphores.
Ce n'est pas tout : The phantasmagorical Clarence John Laughlin de Genere Fredericks, est une première européenne pour "un film très rare sur ce photographe américain" (mardi 15 septembre à 20h30 au cinéma ABC). Et deux films du réalisateur australien Rolf de Heer seront projetés dans le cadre d'un hommage. La version restaurée de Bad boy bubby, en avant-première le jeudi 17 septembre à 22h et le dimanche 20 septembre à 13h40 à l'Utopia Toulouse. C'est l'histoire d'un garçon séquestré par sa mère qui rencontre le monde extérieur à 35 ans. Un film culte, avec dix années d’écriture, 32 directeurs de la photographie, 5 prix à la Mostra de Venise 1993. Enfin, son western banlieusard inédit The king is dead ! sera projeté lundi 14 septembre à 22h au cinéma ABC.
Peu à peu, le Fifigrot s'impose comme un festival dénicheur de nouveaux talents. Les nouveaux sauvages de Damian Szifron, qui a remporté l'amphore d'or en 2014, fut un beau succès commercial auprès du public. De plus en plus populaire, en 2014, 5300 places de cinéma ont été vendues en une semaine et près de 25 000 visiteurs en comptant le village ont parcouru le festival.
Alors le Fifigrot, plus fort que Cannes, Deauville et Locarno ? "Bien évidemment,répond Gérard. Après le Fifigrot, vous n'irez plus au festival de Cannes." La messe est dite.