« La troisième ligne de métro de Toulouse sera la ligne des entreprises et des salariés » | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it
Jacques Archimbaud, président de la commission particulière du débat public.
 
Cette semaine le premier débat sur la troisième ligne de métro à Toulouse marque le début d’une longue série d’événements jusqu’au 17 décembre. Jacques Archimbaud, président de la commission du débat public, aborde avec ToulÉco les enjeux des discussions liées notamment au tissu (...)
 
 

Comment les entreprises toulousaines vont-elles êtres consultées dans le cadre du débat public ?
La logique est que cette troisième ligne est la ligne des entreprises. Après les lignes A et B dédiées à relier le centre-ville de Toulouse à la périphérie, ainsi qu’aux différents équipements et services publics, ce projet est plus axé sur les besoins domicile-travail. Il y a deux types de dispositifs : le premier concerne les entreprises dépendantes de la CCI mais aussi les artisans et les métiers du ressort de la Chambre des métiers. On recueille les avis des artisans, des DRH et des chefs d’entreprises en fonction des habitude de leurs salariés et des PDE (Plans de déplacement d’entreprises, NLDR).

Ce qu’il ressort des premières réponses est que cette troisième ligne est nécessaire pour éradiquer les bouchons. Enfin le second dispositif va consister à aller au devant des salariés, des comités d’entreprises et des syndicats directement dans les sociétés. Sept seront ciblées (Airbus, Oncopôle, Thalès, Orange, etc.). On a également prévu de rencontrer les dirigeants du TFC, du Stade Toulousain et leurs supporters afin d’évoquer les habitudes de déplacements. Nous sommes très observés car c’est la première fois en France qu’un débat public est aussi ciblé et segmenté.

 

Que pensez-vous de l’initiative de l’aéroport Toulouse-Blagnac qui a lancé un site Web en faveur du prolongement de la troisième ligne vers la plate-forme aéroportuaire ?
C’est une méthode de lobbying dont on comprend les enjeux. Tant qu’à faire une troisième ligne de métro, autant desservir l’aéroport, mais la vraie question est qui paye ? L’usager ? Le contribuable ? L’actionnaire principal ? C’est un moment de « tir à la corde ». Nous connaissons le même enjeu sur les communes de Labège et de Colomiers qui ne veulent pas payer davantage : cela fait partie du jeu. L’avantage est que les choses sont transparentes. Le débat public est un moment de trêve où chacun expose ses arguments, cela ne doit pas être la foire d’empoigne.

 

La troisième ligne relie deux pôles économiques de l’agglomération toulousaine (Labège Innopole et Airbus). Cela veut-il dire que les arguments des entreprises seront davantage pris en compte ?
La parole des entreprises et des salariés sera davantage prise en compte, ça sera même une priorité. Mais en même temps cette ligne de métro concerne aussi les autres usagers : le supporter, celui qui va au théâtre… Cela doit donc s’articuler avec les autres usagers.

 

Au cours des prochaines semaines, quelles sont les questions que vous attendez de la part du monde économique ?
Est ce que cette ligne est la bonne réponse au problème posé ? Est ce que ce métro va développer l’attractivité économique ? Va-t-il remédier à l’étalement urbain ? Car Toulouse a une grande capacité d’attractivité, avec une certaine qualité de vie. Mais aujourd’hui elle est remise en cause car il y a trop de bouchons. A cela s’ajoute deux éléments : le coût de l’équipement. Pour le même prix aurait-on eu la même chose ?
La seconde concerne les délais : que fait-on d’ici 2024 en terme de transports ?

 

Cette semaine a eu lieu le premier débat. Quel bilan en tirez-vous ?
Tout d’abord, les questions qui ont été posées sont celles que nous avions prévues, ce qui signifie que nous sommes dans le vrai et que nous avions vu juste lors des réunions de préparation. La deuxième leçon est que le débat est légitime, et que les dés ne sont pas pipés : même chez les sceptiques, nous avons un gros crédi. Les différentes organisations étudiantes ont pu exposer leurs griefs par rapport à la suppression du tarif étudiant, les écologistes ont mis en avant la place du vélo. Au total nous attendons 10.000 contributions, même si on sait qu’au final, nous toucherons beaucoup plus de monde.


Propos recueillis par Philippe Font