Toulouse : il n'y aura pas de quatrième procès AZF | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

L'explosion de l'usine AZF de Toulouse avait fait 31 morts, le 21 septembre 2001.

 

Dix-huit ans après l'explosion de l'usine chimique de Toulouse, la Cour de Cassation a décidé ce mardi 17 décembre de confirmer l'arrêt de 2017 de la Cour d'appel de Paris. Il n'y aura pas de quatrième procès. Les familles de victimes sont satisfaites.

 

La décision de la Cour de Cassation était très attendue, ce mardi 17 décembre, par les associations et les victimes d'AZF, réunies pour l'occasion à la Bourse du Travail de Toulouse. 18 ans après l'explosion de l'usine chimique qui a provoqué la mort de 31 personnes, le 21 septembre 2001, la Cour a décidé de confirmer l'arrêt de la Cour d'appel de Paris du 31 octobre 2017, ce qui ferme la porte à un quatrième procès.

 

L'affaire AZF en elle-même est terminée. Aucun tribunal n'examinera plus la causalité de l'explosion. — Stella Bisseuil, avocate de la partie civil

Trois associations de victimes étaient réunies ce mardi à la Bourse du Travail à Toulouse : l'association du 21-septembre, Familles endeuillées et Plus jamais ça ni ici ni ailleurs Croix de Pierre. "Ce sont bien les manquements délibérés dans l'organisation de l'usine, notamment dans la procédure de traitement des déchets industriels du site et la généralisation de la sous-traitance qui sont les causes avérées de l'explosion", indiquent les différents signataires du communiqué. 

Pendant 18 ans, le groupe Total a déployé des moyens juridiques, financiers, techniques et de lobbying colossaux pour ne pas être inquiété, afin de renvoyer l'origine de l'explosion vers de fausses pistes.

Si Total dépose un recours devant la Cour européenne de justice, c'est uniquement pour savoir si Serge Biechlin (ancien directeur du site) et Grande Paroisse / Total ont été jugés de manière équitable. 

Total et le directeur de Grande Paroisse condamnés en 2017

Lundi matin, sur France Bleu Occitanie, un représentant des familles de victimes avait indiqué qu'un quatrième procès serait très mal vécu par les familles de victime de la catastrophe. "Total veut nous avoir à l'usure, faute de combattants" avait ainsi réagi Armand Cassé, ancien salarié de l'usine, et toujours secrétaire du Comité d'Entreprise d'AZF. Il estime que 18 ans après, les leçons de l'explosion AZF n’ont pas été tirées sur les sites industriels Seveso, au regard notamment de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen.

Il y a deux ans, lors du procès en appel, la justice avait condamné la société Grande Paroisse (filiale de Total) à une amende maximale de 225.000 €. L'ancien directeur du site, Serge Biechlin, avait lui écopé de 15 mois de prison avec sursis pour "homicide involontaire". Les deux parties s'étaient alors pourvues en cassation.