Flotrop, une contribution massive aux données botaniques d’Afrique tropicale : Le Cirad vient de partager des données botaniques historiques du nord de l’Afrique tropicale grâce à la parution d’un data paper publié dans Nature Scientific Data. Cette démarche illustre l’engagement du Cirad dans le mouvement de l’Open Science. En couvrant une période allant de 1920 à 2012, ces données constituent un outil puissant et unique pour comprendre la crise de la biodiversité et les impacts du changement climatique sur la flore sahélienne.
Ressources scientifiques et techniques sélectionnées par les documentalistes du Service Documentation L@Doc : Ressources - Formation - Appui à la recherche -Institut Agro Rennes-Angers : Sélection variétale /Création variétale/Amélioration des plantes/ Semence / Protection des plantes et Environnement
Le mardi 20 mai, Maud Faipoux, directrice générale de l’Alimentation du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a réuni le comité inter-filières, associant des représentants des filières (interprofessions et instituts techniques) et différents partenaires (notamment INRAE, CIRAD, Chambres d’agriculture France, etc.). Cinq nouveaux plans d’actions ont ainsi été validés pour les filières grandes cultures, semences et plants, fruits et légumes frais, et vigne.
Marc-André Selosse marche respectueusement sur le plancher des vaches tant il en connaît l’admirable vie secrète. Il nous livre ici une part de ses investigations. Une invitation à veiller sur nos racines.
Seulement quelques mois nous séparent de la dernière chronique, et pourtant, l'actualité reste riche. À titre d'exemple, on citera la nouvelle loi d'orientation agricole, les nouvelles techniques génomiques ou encore les interdictions sur les pesticides.
Aujourd’hui considérés comme des déchets, les sous-produits de la biomasse (notamment générés par l’agriculture et l’agroalimentaire) présentent pourtant un potentiel intéressant.
Alors qu’à l’échelle nationale comme européenne, les réglementations autour des pesticides provoquent d’intenses débats, que sait-on au juste des alternatives à ces produits pour lutter contre les mauvaises herbes ? Tour d’horizon des différentes alternatives existantes
Impossible de prononcer leur nom sans provoquer de vives réactions. Les pesticides sont l’objet de multiples débats, qui peuvent vite devenir passionnels, entre les agriculteurs qui assurent ne pas avoir de solutions alternatives viables, des produits qui perdent souvent en efficacité à mesure qu’ils sont utilisés et des populations soucieuses de préserver leur environnement et leur santé...."
On parle beaucoup des vaches quand il s’agit de méthane, mais on oublie souvent le riz. Et pourtant, cette céréale représente à elle seule près de 12 % des émissions mondiales de ce puissant gaz à effet de serre. Pourquoi ? Parce qu’il pousse souvent dans des rizières inondées, où l’eau stagnante coupe l’oxygène et crée un environnement parfait pour les bactéries méthanogènes. Autrement dit : un cocktail explosif pour le climat, cultivé à l’échelle de continents.
Mais la donne est peut-être en train de changer. En avril 2025, une équipe de chercheurs sino-suédoise publie une avancée spectaculaire dans Science of the Total Environment : ils ont mis au point une variété de riz non génétiquement modifiée qui émet 70 % de méthane en moins… tout en battant des records de rendement.
Par quoi remplacer les pesticides sans bouleverser la production agricole conventionnelle ? La technique de l’insecte stérile, qui permet de limiter la reproduction des insectes ravageurs, est envisagée en France. Mais elle ne saurait se substituer aux insecticides, dans la mesure où elle implique de revoir en profondeur le système de production et d’impliquer tous les acteurs de la filière.
Un article publié en février 2025 dans l’European Review of Agricultural Economic évalue le niveau d’adoption de différentes formules d’assurance « verte », visant à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires en viticulture. Il en modélise aussi les effets sur l’ensemble du vignoble français. Les outils d’aide à la décision (OAD) fournissent aux agriculteurs des préconisations d’application des herbicides, fongicides et insecticides, en fonction de la pression des organismes nuisibles. Mais ils restent encore faiblement adoptés, malgré leur potentiel pour réduire l’utilisation de ces produits. En effet, le risque financier perçu par les agriculteurs, en cas de perte de rendement, n’est pas compensé par les moindres dépenses en intrants.
Agrodoc Ouest's insight:
L'article source est consultable en plein texte ICI
Cultivé depuis au moins 5000 av. J.-C., le cacao a traversé les siècles, des rituels mayas aux plantations coloniales, pour devenir un produit de consommation de masse. Son avenir, entre intensification agricole et défis climatiques, soulève aujourd’hui des enjeux écologiques et économiques majeurs.
Plant parasitic nematodes are a burden to global food security, accounting for substantial yield losses in agricultural production worldwide. Increasing concerns over the environment and health issues have led to diminishing control options at the disposal of agricultural producers. Lure and starve, a strategy that is based on stimulating hatching of second stage juveniles (J2) of some cyst forming plant parasitic nematodes in the absence of their host plant seems a promising approach to maintain sustainability in crop production. Here we examined in-situ hatching of encysted eggs of the potato cyst nematode Globodera pallida and the carrot cyst nematode Heterodera carotae following exogenous applications of host root exudates in repeated field experiments during autumn and spring seasons. Population densities (viable J2 g−1 of soil) were assessed prior and post-application of root exudates. Results showed hatching induction of up to 83 % for G. pallida and 54 % for H. carotae in field plots drenched with their respective host root exudates. Spring season experiments were characterised by limited soil moisture and did not reduce nematode population densities for G. pallida. The potential for host root exudates in suppressing field population of cyst nematode in lure and starve strategies looks promising for both cyst nematode species investigated.
Agrodoc Ouest's insight:
Cet article est lisible dans son intégralité via les ressources numériques de L@Doc de l'Institut Agro Rennes Angers (Science Direct)
Dans un article publié en janvier 2025 dans Nature Communications, des chercheurs analysent les effets des produits phytosanitaires sur les organismes vivants non ciblés par les traitements, qu’il s’agisse de plantes, d’animaux ou de micro-organismes.
À partir d’une méta-analyse d’études portant sur ces questions, les auteurs ont cherché à mettre en évidence d’éventuels impacts des pesticides sur la croissance, la reproduction, le comportement (pour les animaux seulement) et le métabolisme des organismes non-ciblés. Plus de 800 000 articles scientifiques publiés entre 1900 et 2022 ont d’abord été identifiés. Après filtrage, 1 705 expérimentations ont été retenues, analysant les effets de 471 substances actives sur 830 espèces, et couvrant tous les continents et biomes de la planète
🌳🍎 Bienvenue au verger circulaire de Gotheron ! Depuis 2018, les scientifiques de l'unité UERI Gotheron du centre INRAE d'Avignon expérimentent un verger circulaire. L'objectif ? Produire des fruits sans avoir recours aux traitements chimiques. Comment ? Grâce à la biodiversité et l’organisation innovante des plantes dans l’espace de production, pensée pour limiter l’arrivée, la progression, l’installation et l’impact des bioagresseurs.
Labour, engrais minéraux ou de synthèse, pesticides, sols nus entre deux cultures… les principes de l’agriculture conventionnelle sont abandonnés au profit de ceux de l’agriculture régénérative. Sa méthode : entretenir ou restaurer la santé du sol en augmentant sa teneur en matière organique, tout en cultivant. Pas de labour donc, mais un semis direct, la rotation des cultures, l’épandage de fumier ou de compost, le couvert végétal permanent. Une pratique qui, en prenant soin de la microflore et de la microfaune du sol, en augmente la fertilité, renforce la santé des plantes, améliore la circulation de l’eau et la séquestration du carbone, diminue l’érosion, réduit les sécheresses. C’est bon pour les plantes, bon pour celles et ceux qui les mangent, bon pour le climat et la biodiversité.
Alors qu’à l’échelle nationale comme européenne, les réglementations autour des pesticides provoquent d’intenses débats, que sait-on au juste des alternatives à ces produits pour lutter contre les mauvaises herbes ? Tour d’horizon des différentes alternatives existantes
Dopée par le géant Ferrero, la production française de noisettes a doublé en 15 ans dans de vastes monocultures, alimentant des insectes ravageurs. Sans questionner ce modèle, la filière exige le retour d'un pesticide contesté.
Fin janvier 2025, la revue Frontiers in Plant Science a consacré un article à la sélection des variétés améliorant la production agricole en environnement contrôlé (serres, fermes verticales, etc.). Actuellement, les cultivars utilisés pour ce type de production sont ceux sélectionnés pour la culture en milieu ouvert. Selon les auteurs, les techniques modernes de sélection végétale offrent la possibilité de créer des variétés adaptées aux conditions de culture particulières des environnements contrôlés : couvert végétal restreint, meilleures performances en conditions de faible luminosité, etc. Ces variétés permettraient de redonner la priorité aux qualités gustative et nutritionnelle des plantes – des traits agronomiques délaissés dans certaines variétés modernes de plein champ –, au profit de caractères de résistance aux stress biotiques et abiotiques.
Dans un article scientifique de la revue Engineering publié en mars 2025, des chercheurs de l’Académie des sciences agricoles et forestières de Pékin (BAAFS) retracent l’évolution des techniques de sélection variétale et abordent les orientations à venir, en s’appuyant sur une revue de littérature.
Toutes les plantes ne sont pas nos amies. Toutes ne sont pas bienveillantes. Je le sais, car j’ai étudié l’histoire des jardins de plantes toxiques. J’en ai même créé un, modeste, à côté de ma maison, dans la banlieue de Sidney.
Le concept de « jardin des poisons » trouve son origine aux XVIe et XVIIe siècles : il découle des jardins d’herboristes ou d’apothicaires, dans lesquels médecins et moines cultivaient des plantes médicinales. À ceci près qu’un tel jardin ne contient que des plantes à poisons, capables, selon la quantité ingérée, de tuer un être humain…
Des essais présentés par le CTIFL ont montré l’intérêt de bâches au sol pour lutter contre le ravageur. En parallèle, les travaux sur des lâchers de parasitoïdes et de mâles stériles progressent.
Drosophila suzukii reste la bête noire des producteurs de petits fruits. Les moyens de lutte actuels se concentrent sur la prophylaxie, qui a ses limites, et sur les filets, avec leurs inconvénients, dont le coût. Outre les essais menés sur fraise dans le cadre du projet Alterspino (lire Biofil 154 – juillet-août 2024, p. 35), Nicolas Formez évoque, lors du colloque Petits fruits, un nouveau projet : Stratos (2024-2027). L’objectif est de travailler sur des méthodes alternatives, seules et en combinaison. L’ingénieur du CTIFL présente les essais menés en 2024 à La Morinière, sur myrtilles, pour évaluer l’intérêt de filets et de bâches au sol, au pied des plants. L’idée est partie de travaux de l’université du Wisconsin, aux États-Unis, qui a mis en évidence des résultats avec les bâches : le nombre de larves a diminué de 40 à 71 %, selon la couleur de la bâche – noire, blanche, métallique –, la température dans la canopée a enregistré une légère augmentation – acceptable, de 0,17 °C à 0,36 °C –, avec un meilleur rendement commercialisable par rapport au témoin, et le poids du fruit moyen s’est élevé pour certaines couleurs....
La filière bananes de Guadeloupe et Martinique traverse en effet une crise phytosanitaire et économique majeure. Ces territoires sans saison froide sont propices à la culture du bananier, mais aussi au développement de maladies fongiques telles que la cercosporiose noire. L’UE et la France ont progressivement supprimé les moyens de lutte chimique contre cette maladie.
Chaque année, la tavelure du pommier entraîne jusqu’à 40 traitements fongicides par verger, mettant à mal les ambitions écologiques. Face à cette maladie complexe, chercheurs et arboriculteurs cherchent un nouveau modèle.
Dans la Manche, les nématodes à kyste peuvent réduire la production de carottes de 80 % sans protection. Depuis l’arrêt des traitements chimiques en 2018, aucune solution efficace n’avait été mise en place. Pour y remédier, le projet ECLODERA, coordonné par Josselin Montarry de l’UMR IGEPP, valorise trois méthodes de biocontrôle : le sorgho biofumigué, la carotte résistante TERAPUR et l’éclosion suicide.
Un plan de lutte est mis en place jusqu’en 2025 par le ministère de l’Agriculture, basé sur la rotation des cultures. Les chercheurs INRAE interviennent en complément de ce dispositif dans le cadre du projet ANR Ecophyto Maturation ECLODERA qui a démarré en 2022. Ce dernier a permis d’identifier trois leviers d’actions efficaces pour limiter la propagation des nématodes à kyste de la carotte. Financé à hauteur de 276 000€ sur 3 ans ½, il est le fruit d’un partenariat entre INRAE, le CMI-Roullier, le Sileban et Vilmorin-Mikado.
Il existe chez les plantes des dizaines de mécanismes plus ingénieux les uns que les autres pour réguler naturellement les organismes qui s’attaquent aux cultures. S’appuyer sur ces alliés précieux est indispensable pour diminuer notre dépendance aux pesticides. Cela permet aussi de construire des systèmes agroécologiques plus résilients.
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Article paru dans Scientific Data volume 6, Article number: 118 (2019) https://www.nature.com/articles/s41597-019-0120-8
L'un des auteurs à suivre sur Twitter @s_taugourdeau