 Your new post is loading...
 Your new post is loading...
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
December 13, 2014 12:42 PM
|
Publié par Le Monde : Il n’y a aucun rapport entre Murakami et Céline, mais il se trouve qu’on peut entendre les deux auteurs au cours d’une même soirée, au Théâtre de l’Œuvre : à 19 heures, Nathalie Richard joue Nuits blanches, d’après Sommeil, la nouvelle de Haruki Murakami ; à 21 heures, Denis Lavant joue Louis-Ferdinand Céline dans Faire danser les alligators sur la flûte de Pan, un spectacle inspiré par la correspondance de l’écrivain. En passant de l’un à l’autre, on ne change pas seulement d’histoire, d’époque et de genre. On assiste à un tel grand écart, dans le registre du jeu, que la collusion des deux spectacles, improbable au départ, devient intéressante : l’art de Nathalie Richard repose sur la retenue, celui de Denis Lavant sur l’emphase. Les voir sur la même scène transforme la tête du spectateur en une sorte de ring : qui va gagner ?
En soi, cette question est absurde, et elle ne se poserait d’ailleurs pas si les deux représentations étaient bonnes. Ce n’est pas le cas. Commençons par les choses qui fâchent. Ou plutôt, la chose qui fâche : l’image de Céline renvoyée par Faire danser les alligators sur la flûte de Pan. Ivan Morane, le metteur en scène qui signe l’adaptation de la correspondance, a sans aucun doute cru bien faire en centrant le propos sur la littérature. Nous avons donc Céline qui parle de ses livres, et de ceux des autres. Il est souvent très drôle, il a un avis tranché qui fait mouche, et une haute idée du style, qu’il place au-dessus de tout. Fort bien : on reconnaît là l’écrivain à son meilleur, Voyage au bout de la nuit en premier.
Histrionisme Il n’en va pas de même quand on entend parler de Bagatelles pour un massacre. Denis Lavant dit bien quelques phrases de Céline sur l’antisémitisme, mais cela ne suffit pas. Tout se passe comme si chacun dans la salle était censé connaître le contexte et prendre la mesure de l’inacceptable. Le moins que l’on puisse dire est que cela est gênant, même si les intentions du metteur en scène ne sont pas en cause un instant. Ce qui grince, c’est la machine même du spectacle, qui transforme Céline en un agité, et laisse toute latitude à Denis Lavant d’exacerber son style de jeu, jusqu’à l’histrionisme. Céline devient ainsi un bouffon, et le spectacle une prestation lourde, pesante. Soit l’exact opposé de Nuits blanches, où tout est sensible et délicat, grâce à l’interprétation de Nathalie Richard.
La comédienne fait sienne l’histoire d’une femme qui se croit heureuse et se rend compte un jour qu’elle est perdue : sa vie a les contours d’un désastre intime, qu’elle fouille comme on fouille la géographie d’un paysage. Dix-sept nuits sans sommeil la mèneront au bout de sa quête. Sans issue, sinon la mort. On l’écoute et on la regarde, cette femme à qui Nathalie Richard offre sa beauté simple, ses interrogations secrètes et sa lucidité sensuelle. Si la scène du Théâtre de l’Œuvre est un ring, la comédienne en sort gagnante. C’est elle que l’on retient de la soirée, elle dont la solitude nous accompagne quand la nuit nous projette sur les trottoirs noirs et grouillants de la place de Clichy.
Brigitte Salino
Nuits blanches, d’après Sommeil, de Murakami. A 19 heures, du mardi au vendredi ; samedi et dimanche à 18 heures. Durée : 1 h 15. Faire danser les alligators sur la flûte de Pan, d’après la correspondance de Céline. A 21 heures, du mardi au samedi ; dimanche à 15 heures. Durée : 1 h 45. Théâtre de L’Œuvre, 55, rue de Clichy, Paris 9e. Mo : Place de Clichy. Tél. : 01-44-53-88-88. De 10 € à 33 €.
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
December 12, 2014 12:47 PM
|
Publié par Le Monde : Le Voyage au bout de la nuit débute place de Clichy, et c'est à deux pas que Denis Lavant joue – ou plutôt éructe – les fragments épistolaires de Céline, seul en scène au Théâtre de l'Œuvre. Faire danser les alligators sur la flûte de pan, soliloque survolant trente ans de la vie de l'infréquentable écrivain, fut créé en 2011 par Ivan Morane avant d'être repris cet été à Avignon. Du sur-mesure pour le comédien à qui l'habit dépenaillé d'ermite va comme un gant et qui prend visiblement plaisir à faire résonner cette verve virulente.
Formé au mime et ancien élève du Conservatoire, le comédien retrouvait en 2012 son compagnon de route, le cinéaste Leos Carax, dans Holy Motors avec une partition mutante qui sidéra la Croisette. Gnomique en Iago comploteur, il a récemment volé la vedette au rappeur Disiz La Peste dans le Desdémone et Othello mis en scène par son épouse, Razerka Ben Sadia-Lavant. Ici, son Céline vachard et provocateur est encore et toujours « en guerre contre tous ». Clémentine Gallot Journaliste au Monde A voir Faire danser les alligators sur la flûte de pan, avec Denis Lavant, jusqu'au 11 janvier 2015, Théâtre de l'Œuvre, 55, rue de Clichy, Paris 9e. Tél. : 01-44-53-88-88. De 10 à 32 €. www.theatredeloeuvre.fr En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/12/12/theatre-lavant-voyage-au-bout-de-celine_4538623_3246.html#iVuTIutoCPhTpglF.99
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
December 6, 2014 8:25 AM
|
Publié par Joshka Schidlow sur son blog Allegro Théâtre : Une femme, la trentaine, ne ferme plus l'oeil depuis dix-sept nuits. Elle a jusqu'alors goûté la sécurité anesthésiante que procure les habitudes. Au fil des jours, au cours desquels elle n'éprouve aucune fatigue, grandit en elle le sentiment que sa vie manque de relief. Son mari, est un dentiste à la clientèle fournie, qu'elle aime mais,qui ne lui plaît pas. Il lui apparaît peu à peu qu'elle entretient avec lui, depuis qu'ils ne font plus l'amour en début d'après-midi, des relations ténues. Elle discerne dans la physionomie de son fils, encore un enfant, des traits qui lui rappelle ceux sans attrait de son époux et de sa belle-mère. Débordante d'une énergie qu'elle ne se connaissait pas, elle nage abondamment et se plonge dans la lecture d'Anna Karénine puis des romans de Dostoïevsky,explorateur passionné des souterrains de l'être. Maitre en écriture, Haruki Murakami a l'art de décrire les moments où la réalité perd de sa vraisemblance et où des forces vives ou obscures nous assaillent.Hervé Fallous qui a eu la riche idée d'adapter (avec le concours de Corinne Atlan) et de mettre en scène sa nouvelle "Sommeil" (1) fait preuve d'une sureté exceptionnelle dans la direction de Nathalie Richard. Une comédienne (qui évoque par son mélange de grâce et de mystère Brigitte Helm à qui Fritz Lang confia la rôle clé de Métropolis) qu'on aimerait voir plus souvent tant son jeu subjugue. Le crédit de la réussite de cet envoûtant monologue revient aussi Philippe Sazerat dont les éclairages délicats font merveille. Joshka Schidlow pour son blog CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR RETROUVER CET ARTICLE DANS SON SITE D'ORIGINE Jusqu'au 25 janvier Théâtre de l'Oeuvre tel 01 44 53 88 88 (1) Sommeil de Murakami chez Belfond. Autre critique, parue dans le blog "Hier au théâtre" : https://hierautheatre.wordpress.com/2014/12/05/nathalie-richard-muse-de-linsomnie/
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 25, 2014 7:39 PM
|
Publié par Jules Elysard sur son blog de Mediapart : Le titre est une formule de Louis Ferdinand Céline, trouvée dans sa correspondance, qui donne son nom à un montage : des textes extraits de cette correspondance et quelques entretiens radiodiffusés ou télévisés. Le choix des textes est d’Emile Brami, la mise en scène d’Ivan Morane et l’incarnation, plus que l’interprétation, de Denis Lavant.
Déjà en 2003, Emile Brami avait commis un livre intitulé Céline et sous-titré entre parenthèses Promenade. Il s’en expliquait alors en déclarant deux choses :
" Il me faut, moi, juif, vivre avec cette gêne permanente, ce caillou dans la chaussure, d’être passionné par l’écriture, la vision pessimiste du monde, l’humour très noir de celui qui avait voulu, même métaphoriquement, et encore ne suis-je pas absolument certain de la métaphore, ma peau. "
« Faute de mieux, j’ai choisi d’appeler ce texte "promenade" ; j’aurais préféré "balade", mais la confusion était possible avec "ballade" qui a un autre sens en littérature. Une promenade, donc, le nez en l’air, avec quelques détours qui, s’ils peuvent paraître inutiles, sont bien agréables, et des raccourcis où l’on se perd. À travers un mélange de lectures désordonnées, rien d’autre que le regard subjectif d’un dilettante sur une époque, une vie, une œuvre. »
Dans un entretien accordé à Actualité Juive (n°1152 du 10 février 2011), il déclare :
« On oublie d’ailleurs trop souvent que Céline était plus raciste qu’antisémite. Il était antisémite avant la guerre parce qu’il croyait que les Juifs allaient mener la France à la guerre. Mais, lorsqu’il écrit « Rigodon », à la fin de sa vie, il est contre les Chinois. Céline se définissait lui-même comme « raciste biologique ».
Ce Céline dont le Voyage commence place Clichy en 1914 pour se terminer à Meudon, avec un nouveau départ en Allemagne 30 ans plus tard, en 1944, quand les Occidentaux, les Anglo-Saxons, les Juifs et les francs-maçons ont débarqué en Normandie. Denis Lavant le joue, ce voyage au bout de la haine, entre un lit, un bureau, un piano et un escabeau.
Je n’ai lu de Céline que le Voyage (1932) et Mort à Crédit (1936), mais je les ai lus deux fois et je m’y replonge un peu parfois. Je ne connaissais les « pamphlets » que par réputation et je savais que Madame veuve Destouches exigeait qu’ils ne fassent pas l’objet d’une nouvelle publication.
L’agencement des textes choisis est plutôt chronologique. On entend donc Denis Louis Ferdinand évoquer d’abord les deux premiers romans et, avant de passer aux romans suivants (Guignol’s Band-1944 ; Casse-pipe-1949 ; Féérie pour une autre fois-1952 et 1954 ; D’un château l’autre-1957), il s’en prend aux quatre pamphlets intercalaires : Mea Culpa (1936), Bagatelles pour un massacre (1937), L’Ecole des cadavres (1938) et Les beaux draps (1941).
Un des meilleurs moments est la revue littéraire où Céline assassine joyeusement Joyce, Aragon, Sartre et quelques autres. C’est plus drôle que Guy Debord exécutant des insolents dans des lettres d’insulte. Le rapprochement est loin d’être accidentel. Certes, l’un se présentait comme un alcoolique militant et comme un stratège, quand l’autre se revendiquait hygiéniste et pacifiste. Mais Debord ne mégotait pas son admiration secrète pour Céline. Dans ses Mémoires à 26 ans, en 1958, comme dans un court métrage en 1959[i], il reprend cette Chanson des Gardes suisses (1793) que Céline avait mise en exergue du Voyage.
Notre vie est un voyage Dans l'hiver et dans la Nuit, Nous cherchons notre passage Dans le Ciel où rien ne luit.
Mais j’apprends aujourd’hui que Boris Donné, un chercheur contemporain spécialiste de ce maudit Guy Debord, affirme que ce quatrain est de Céline lui-même. Il et serait donc un « détournement » au sens situationniste du terme. Guy Ernest le savait-il lorsqu’il avait repris ces vers de Louis Ferdinand?
Denis Lavant ponctue ses diatribes de morceaux de piano et de reprises d’une chanson qu’avait interprétée Louis Ferdinand Céline, intitulée Le règlement[ii] :
https://www.youtube.com/watch?v=0JQ7GsG4h84
Denis Lavant envisage-t-il de proférer sur scène la correspondance de l’auteur de La société du spectacle ?
https://www.youtube.com/watch?v=PhJry-293LQ
http://theatreauvent.blog.lemonde.fr/2014/07/05/faire-danser-les-alligators-sur-la-flute-de-pan-de-louis-ferdinand-celine-montage-de-textes-demile-brami-mise-en-scene-par-ivan-morane-avec-denis-lavant-au-theatre-du-chene-noir-a-avignon-du-5-au/
http://www.nta-angers.fr/IMG/pdf/nta-faire_danser_les_alligators.pdf
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 20, 2014 8:32 AM
|
A l’Athénée, l’acteur et metteur en scène réactive Ferdinand Faure, son alter ego, sur un rythme éprouvant mais qui conserve sa puissance comique. Increvable "Danse du diable". Au spectacle fondateur de sa saga autobiographique en solo, Philippe Caubère n’a cessé de revenir depuis sa création en 1981. Il ne s’est pas contenté de reprendre le spectacle à plusieurs reprises ces trente dernières années, il en a aussi tiré une version longue, déclinée en sept épisodes entre 2000 et 2006 : l’Homme qui danse ou la Vraie Danse du diable. A travers cette Danse, Caubère ne se contentait pas de raconter la jeunesse de Ferdinand Faure, son alter ego. Il trouvait aussi une forme théâtrale inédite, récit total sans décor ni accessoires, où l’acteur seul en scène interprétait tous les personnages en les réinventant. Quand Ferdinand, reclus dans sa chambre, convoquait ses héros - De Gaulle, Malraux, Sartre, Johnny Hallyday… - venus célébrer le génie poétique du jeune garçon, il n’imitait pas, il imaginait : il était pour de bon l’enfant en train de jouer et de parler tout seul, comme si le monde extérieur n’existait plus. Et c’est bien le retour en enfance qui suscitait l’adhésion (l’émotion ?) des spectateurs. Journal. Tous conçus sur ce même modèle, les onze chapitres du Roman d’un acteur (qui racontent les aventures théâtrales du jeune acteur Ferdinand Faure) et les sept de l’Homme qui danse remontent à la recherche du temps perdu, et cette plongée dans les souvenirs accouche à la fois d’une œuvre et d’une raison d’être. Même si Caubère a déjà interprété d’autres rôles et d’autres textes, le vrai-faux récit de sa vie est ce qui le justifie en tant qu’artiste. Aujourd’hui, Caubère a 64 ans et il a déjà passé plus de trois décennies à raconter les trente premières années de sa vie. Se lancera-t-il un jour dans la suite, soit les trente années suivantes ? Où Ferdinand jouerait Caubère jouant Ferdinand ? Ce n’est pas sûr, même si Caubère est un acteur qui prend beaucoup de notes - et a déjà publié, en 1999, une partie de son journal, les Carnets d’un jeune homme (1976-1981).
Pour l’heure, tout en menant à bien d’autres projets - ainsi en 2012, Marsiho, un texte d’André Suarès -, Caubère n’en finit pas de remonter à sa jeunesse. Au risque d’être lâché par son corps. Une mauvaise blessure au talon d’Achille l’a forcé à repousser d’un an cette reprise de la Danse du diable. Et un autre pépin, sans gravité, a repoussé de deux jours la première. Inutile de surinterpréter cette réticence du corps à faire l’enfant : d’autres acteurs illustres qui ont l’âge d’être son père - ainsi Galabru, avec lequel Caubère a joué il n’y a pas si longtemps - s’amusent toujours autant à faire les gamins sur scène.
Ce qui apparaît en revanche dans la version 2014 de la pièce, c’est que l’auteur-interprète se met peut-être trop de pression. Caubère a toujours envisagé les représentations comme des performances physiques. La «danse» du titre n’est pas qu’une métaphore : le corps qui se souvient se dépense beaucoup. Et pour cette fois peut-être trop. Comme s’il partait à la recherche, non de l’enfant, mais de l’acteur d’il y a vingt ans, pour se prouver à lui-même qu’il est capable de tout refaire. Tout est là à l’identique : le châle de la mère, le banc, le tabouret et l’interprète, légèrement empâté mais toujours bravache, torero dans l’arène. «A mon âge, je développe un jeu qui va davantage vers l’épure. Je me tiens», déclarait-il il y a huit ans (lire Libération du 19 septembre 2006), au moment de la présentation de l’Homme qui danse au Théâtre du Rond-Point.
«Gonzes». L’épure, c’est précisément ce qui manque aujourd’hui à l’acteur, qui donne l’impression de passer en force, de surjouer, de lorgner vers De Funès ou Galabru - encore - dont il n’a nul besoin pour être Ferdinand. Même les morceaux de bravoure - le concert de Johnny Ouliday au parc Borély à Marseille, raconté par Robert : «Vingt mille gonzes dans le noir ! Oh con ! Les bananes des gonzes : deng, deng, deng, deng, deung !» -, résonne un ton au-dessus. Reste, et c’est évidemment essentiel, le personnage de la mère, le seul qui ne le lâche pas, et dont la puissance comique demeure inentamée. Dans le même entretien à Libération, il expliquait que la gestuelle était essentielle parce qu’elle lui permettait de «voir» les personnages. «A une époque, disait-il, je ne parvenais plus à "voir" Ariane [Mnouchkine, ndlr]. Je l’avais perdue. Sur scène, je ne restituais le personnage qu’à travers moi jouant Ariane, comme si j’étais court-circuité. Et c’était raté.» C’est un court-circuit de ce genre qui semble affecter une partie de la Danse du diable 2014. Si c’est le cas, c’est presque une bonne nouvelle : un court-circuit, ça se répare.
René SOLIS
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 14, 2014 6:27 PM
|
Publié par L'Insatiable : Le mot de passe et l’incendie L’écrivain russe Boris Pasternak, invité à une conférence officielle sur la littérature au moment des procès de Moscou hésita à s’y rendre : il savait qu’il serait arrêté s’il parlait mais qu’il le serait aussi s’il n’y allait pas. Il y alla finalement, resta très longtemps silencieux, ses amis le pressaient de parler… Finalement il ne prononça qu’un seul et unique mot : « trente-deux ». À cet instant, le public de la salle entière récita en chœur, dans un même souffle, le trente-deuxième des sonnets de William Shakespeare que Pasternak avait magnifiquement traduits en Russe, comme on déclame un chant de courage et d’espoir. Un mot de passe. Après la mort dans un camp, en 1938, du poète russe Ossip Mandelstam, sa veuve Nadejda invitait chaque jour dans sa cuisine dix personnes à qui elle demandait d’apprendre par cœur un poème de son mari dont les œuvres avaient été détruites. Alors, Tiago Rodiguès demande à dix spectateurs du Théâtre de la Bastille de monter sur la scène où des chaises les attendent : « je ne commencerai pas tant qu’il n’y en aura pas dix, mais n’ayez pas peur, ce sera simple, je déteste autant que vous le théâtre interactif ». Et d’apprendre avec lui et ensemble l’un des sonnets de Shakespeare. Et pour nous il choisit le sonnet trente. Moi qui ai toujours détesté apprendre les textes « par cœur » pour l’école, j’ai été enrôlé ce soir par Tiago dans le « peloton sonnet 30 de Shakespeare ». Et dans cet instant nous sommes exactement une confrérie, magnifique, éphémère, attentive. Nous sommes en contact avec ce qui est précieux en chacun et dans le monde humain. Tiago sait faire cela sans esbroufe : chez chacun la part la plus belle et vulnérable (Tiago le lisboète adore ce mot français) apparaît instantanément, quelque chose d’intime remonte à la surface. On se souvient alors ce que c’est que d’être ensemble et de se nourrir d’être ensemble, de s’élever ensemble dans le secret de la beauté. - Nicolas Roméas pour le magazine en ligne L'Insatiable Article complet en suivant ce lien : http://linsatiable.org/?Le-mot-de-passe-et-l-incendie-817#sthash.QUNNDo3B.dpuf
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 13, 2014 12:48 PM
|
Paru dans le blog "Théâtre et Balagan" : Un demi-siècle s’est écoulé quand, devenu vieux, Aharon Appelfeld, après avoir beaucoup écrit, raconte son enfance juste avant et pendant la Seconde Guerre mondiale dans « Histoire d’une vie » (éd. Points, 2005). Thierry Bosc, qui fut l’un des membres fondateurs du Théâtre de l’aquarium dans les années 70, a l’âge idéal pour porter ce texte en scène : il sait en épouser les méandres, il nous livre cet ouvrage à domicile en en caressant les pages comme si, à force de les lire, les pages pelucheuses lui tenaient lieu de miroir. Prenant et vertigineux. L’arbre aux pommes rouges Sa mémoire, souligne Appelfeld,« a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l’odeur de la paille pourrie ou du cri d’un oiseau pour [le] transporter loin et à l’intérieur ». Une telle phrase, Thierry Bosc la ressent au plus profond : la mémoire de l’acteur fonctionne pareillement, elle est moins mentale que physique. (Philippe Caubère raconte que c’est par ses pas et les mouvements de son corps qu’il retrouve le texte des épisodes de son « Roman d’un acteur » lorsqu’il ne les a pas joués depuis longtemps.) Appelfeld ne se souvient pas du jour où il est entré dans la forêt (s’étant enfui du camp, il allait devenir des années durant un « enfant de la forêt ») mais du mouvement en arrière de son corps lorsqu’il tombe sur un arbre couvert de pommes rouges. Cinquante ans après : « Chaque fois que je fais un faux mouvement du dos ou que je recule, je vois l’arbre et les pommes rouges. » La mémoire d’Appelfeld est un trésor de détails. Tout le reste est oubli, incompréhension, mystère. Il en va de même pour les mots. Quelques-uns en langue allemande (sa langue maternelle) sont des balises de sa petite enfance, mais aussi le yiddish, le ruthène, puis l’ukrainien et enfin l’hébreu lorsqu’il arrive en Israël, langue dans laquelle il écrira ses livres, non sans tourments. A côté de la mémoire, la langue est l’autre thème obsessionnel de « Histoire de ma vie ». Et c’est en hébreu qu’il écrit : « Ce que j’avais possédé – les parents, la maison et ma langue maternelle – m’était perdu pour toujours, et cette langue [l’hébreu] qui promettait d’être une langue maternelle n’était rien d’autre qu’une mère adoptive. » Du baume sur la plaie des mots Le metteur en scène Bernard Lévy et son assistant Jean-Luc Vincent (par ailleurs comédien pilier de la compagnie Les Chiens de Navarre) ont su adapter le texte en en respectant les modulations. L’espace est une simple boîte (Giulio Lechner) avec une chaise spartiate à l’avant-scène (qui disparaîtra), un parfait réceptacle pour les creux de la mémoire, les apparitions fugitives, la vision soudaine. Jean-Pierre Thibaudat pour son blog "Théâtre et Balagan' sur Rue 89 CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE "Histoire d'une vie" d'Aharon Appelfeld avec Thierry Bosc Mise en scène de Bernard Lévy
Créé à la scène nationale de Sénart, le spectacle part pour une longue tournée : Théâtre de l'ouest parisien (Boulogne-Billancourt) du 13 au 15 nov., La Passerelle (Saint-Brieuc) les 18 et 19 nov., Théâtre Garonne (Toulouse) du 26 au 29 nov., Granit (Belfort) les 4 et 5 déc. ,Scène nationale d'Albi les 9 et 10 déc., Espace des arts à Chalon-sur-Saône les 15 et 16 janv. ,MC2 Grenoble du 27 au 31 janv. ,Archipel (Perpignan) les 3 et 4 fév., Théâtre 71 (Malakoff) du 10 au 19 mars/
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 10, 2014 6:55 PM
|
Igishanga est un projet singulier, né du besoin de mise en théâtre qui s’impose à la comédienne et metteure en scène Isabelle Lafon à la lecture du livre de Jean Hatzfeld Dans le nu de la vie – Récits des marais rwandais (prix France Culture 2001). Jean Hatzfeld a longuement écouté des rescapés du génocide au Rwanda et rassemblé leurs récits très personnels. La comédienne est tour à tour la douleur face à la mort et la gaîté d’être en vie, la solitude et la tristesse, elle incarne les questionnements de ces survivantes qui ne comprendront jamais pourquoi leurs voisins, du jour au lendemain, se sont mis à les massacrer méthodiquement. Un spectacle qui nous renvoie à ce moment de l’histoire du Rwanda et paradoxalement, de façon intime, à nous-mêmes. Conçu et interprété par Isabelle Lafon, d'après le livre de Jean Hatzfed "Dans le nu de la vie - récit des marais rwandais' Extraits de presse Ce spectacle offre l’exemple fascinant, presque miraculeux, d’une transposition maîtrisée. On admire d’autant mieux le travail d’Isabelle Lafon que tout son jeu paraît improvisé, léger, vivant. Frédéric Ferney – Le Figaro Soudain elle se décide. Elle referme le livre lentement. Elle plonge. Une sorte de miracle s’accomplit. Avec sa voix seule, les mots de sa propre langue et quelques gestes de la main, Isabelle Lafon parvient à restituer le lent parler sinueux et pacifique du pays des mille collines. Daniel Conrod – Télérama Un projet d’une singularité et d’une force inouïe. Jean-Pierre Han – Témoignage Chrétien Les deux femmes, devenues grâce à elle personnages, apparaissent, dans cette mise en scène d’une grande sobriété, non plus en victimes silencieuses mais en figures héroïques. Le Monde Deux paroles. Deux voix, tantôt filet, tantôt flot. Entre l’horreur et la vie à nouveau possible. Impressionnant. Mathilde de la Bardonnie – Libération Entre les propos lents, diction emblématique d’un processus laborieux, la gorge d’une femme se serre. On craint le sanglot, il est ravalé pour le silence. Aude Brédy - L’Humanité
Reprise exceptionnelle à la Maison des Métallos du 18 au 23 novembre
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 5, 2014 5:21 PM
|
Le théâtre des Célestins propose pendant une semaine l’étrange partition littéraire Novenceto. André Dussollier adapte le texte du musicologue italien Alessandro Baricco. Résultat : un théâtre tout en musique, sur une vie hors norme. Christelle Monteagudo pour Lyon Capitale CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE
Jusqu'au 9 nov. aux Célestins de Lyon A partir du 12 nov. à Paris, Théâtre du Rond-point http://www.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_spectacle.cfm/183760-novecento.html
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
October 14, 2014 5:33 PM
|
L'art du seul en scène est un art difficile et si le texte se doit d'être à la hauteur, l'interprétation, elle, ne peut souffrir la médiocrité. Laurence Pollet-Villard relève avec brio le défi en interprétant admirablement, et avec une intensité peu commune, "La Peau d’Élisa" le surprenant texte doux-amer de Carole Fréchette. Et il y a mille et une façons d'exister, de sortir de la nuit... Dont celle d'incarner les histoires des autres, de se les approprier et les faire revivre, avec passion, comme une urgence, comme s'il s'agissait de sauver sa peau, freiner le temps qui passe... et, parfois comme une fleur, retenir la peau qui fane... Car, comme exprimer les souvenirs fait que les autres existent, échanger, communiquer avec les autres peut être la preuve physique que l'on existe.
Laurence Pollet-Villard est impressionnante dans la densité et la puissance qu'elle donne au personnage d’Élisa. Exprimant avec justesse les différentes facettes de sa personnalité - pouvant aller du rire au larmes, du désespoir à l'exaltation -, elle nous transporte dans ces récits amoureux, à la rencontre de Siegfried le fou, Jan l'exigeant, Edmond le romantique ou encore Ginette la boulotte, avec l'intensité et la sincérité nécessaires pour leur donner vie. Rendant crédible ces histoires d'amour, la comédienne emprunte avec délicatesse les chemins sensibles de ce texte généreux et plein d'émois qui parlent de la vie qui s'effile au fil du temps.
Laurence Pollet-Villard nous offre un moment rare, délicat, au phrasé mélodique, s'appropriant cette merveilleuse respiration de l'amour alimentée par ces petites choses quotidiennes, simples mais qui, comme le dit Élisa, "vont nous faire toucher les étoiles"... Une belle réussite... qui nous rapproche des étoiles ! Gil Chauveau pour Larevueduspectacle.fr CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE Texte : Carole Fréchette. Mise en scène : Véronique Kapoïan. Avec : Laurence Pollet-Villard. Production Le Grenier de Babouchka. Durée : 1 h. Du 14 octobre au 30 décembre 2014. Mardi et mercredi à 19 h 15. Théâtre Michel, Paris 8e, 01 42 65 35 02. >> theatre-michel.fr
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
August 28, 2014 5:42 PM
|
RENTRÉE THÉÂTRALE 3/8 - La comédienne est à l'affiche des Combats d'une reine, d'après les écrits de Grisélidis Réal à la Manufacture des Abbesses. Chez elle, au coeur du VIème arrondissement, entre Odéon et Luxembourg, il y a toujours une pile de manuscrits sur le piano. Judith Magre est une comédienne très demandée et jeunes réalisateurs comme metteurs en scène expérimentés, la sollicitent souvent. Judith Magre adore les aventures nouvelles. Elle s'enflamme, elle s'embarque. Elle n'aime pas l'inactivité. Elle aime jouer, partager. Le public ne s'y trompe pas, qui lui fait des triomphes et l'aime. En ce début de saison 2014-2015, Judith Magre est à l'affiche d'une pièce qui s'intitule Les Combats d'une reine. Il s'agit d'un montage de textes choisis par Françoise Courvoisier, qui signe également la mise en scène du spectacle, textes extraits d'écrits d'une femme pas comme les autres, Grisélidis Réal. Armelle Héliot pour Le Figaro CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
April 27, 2013 3:24 AM
|
La phrase commence sans majuscule par la conjonction « et », comme si elle avait démarré avant, ailleurs – « et ce que le procureur a dit, c’est qu’un homme ne doit pas mourir pour si peu » – et se poursuit au long de soixante pages, racontant, non ce n’est pas le mot approprié, détaillant et revivant un fait divers aussi violent que banal, un homme dans un supermarché meurt sous les coups de vigiles à cause d’une canette de bière volée... Source : Sceneweb CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE Du 8 au 19 mai 2013 Au Studio-Théâtre de la Comédie-Française
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
March 27, 2013 4:23 AM
|
C’est l’histoire d’un mec qui se trompe de bagage à l’aéroport. Grâce à cette méprise, il va enfin pouvoir réaliser son rêve de gamin : faire de la peinture. Dans sa valise à lui, il y avait sa thèse de doctorat, consacrée à l’acteur et metteur en scène canadien Robert Lepage* sous l’angle de la « sociologie de l’imaginaire ». Une thèse inachevée, en quête de conclusion… Et comme souvent au théâtre, c’est donc un quiproquo (une valise prise pour une autre) qui servira le dénouement. En guise de long épilogue, sur le plateau de son spectacle intitulé « Seuls », Wajdi Mouawad se fera un plaisir de couper court aux discours pour laisser parler les couleurs qu’il a trouvées dans la « mauvaise » valise, en les étalant partout, et d’abord sur lui-même.
Judith Sibony pour le blog "Coup de théâtre" avec Le Monde
CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE
Seuls, de et avec Wajdi Mouawad, au Théâtre National de Chaillot (Paris 16e) jusqu'au 29 mars.
|
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
December 13, 2014 4:11 AM
|
Publié par Claude Glayman sur son blog de Mediapart : Entre « 30/40 », ni star, ni indifférente, elle décline sa vie quotidienne dans un décor abstrait mais simple et utile comme l’est volontiers l’écriture d’Haruki Murakami tirée de l’une de ses nouvelles « Sommeil »*, adaptée élégamment par Corinne Atlan. Respect de l’extraordinaire sens du détail propre à l’auteur de « Kafka sur le rivage » ** beau roman parmi d’autres de l’écrivain japonais dont circule souvent le nom lors du Nobel et d’autres distinctions… Le mari dentiste entièrement requis par son activité professionnelle, un fils sorti de la petite enfance, de nombreuses tâches ménagères, ayant droit à l’amour après la sieste. Les après-midis sont notamment occupés par une séance de natation. Demain ressemble à hier dans la monotonie, le nivellement, voire un sentiment d’abandon : la sensation de survivre plutôt que de vivre véritablement. Mais nous ne sommes plus au temps de Madame Bovary, cela confine à une forme d’enfermement ; le peu que nous savons de la littérature, de l’artistique japonais confirme cet étouffement dont un film ancien « Dodeskaden » d’Akira Kurosawa (1970) qui montre un fort regroupement de déshérités dans une petite voiture est une illustration patente. Cependant une certaine magie s’impose par la voix très claire, mouvante ainsi que le jeu très construit et très réussi de Nathalie Richard d’un riche palmarès, seule en scène pendant plus d’une heure. La mise en scène d’Hervé Falloux, également acteur, se sert très habilement des éléments du décor. Cette pièce qui ne pèse jamais se déroule sans aucun son musical. Dès lors l cette femme, à l’existence insatisfaite, se réveille si l’on ose dire en ne dormant plus la nuit, poursuivie par lecture et relectures d « ’Anna Karénine » de Léon Tolstoï accompagnées de dégustation de chocolat dont on apprécie personnellement les vertus d’une bonification du temps. Intervient alors le fantastique, l’étrangeté. Coincée dans sa petite voiture, la femme erre souvent de cette manière nocturne, et la voici entourée de deux pèlerins entièrement vêtus de noir, fantômes ou réalité entourant son véhicule. ?... Quelle issue, problématique mais peut-être la main mise sur sa liberté ou un dénouement plus trivial ? Les éclairages s’amenuisent rapidement et voici que réapparaît la silhouette comme rajeunie, presque rayonnante de cette étonnante Nathalie Richard. Les applaudissements envahissent la salle, on songe, allez savoir pourquoi, à la fin du film de John Casavetes « Opening Night » et Gena Rowlands face à ses admirateurs, comme ici Nathalie Richard et le texte de H. Murakami, si simple et si complexe qui semble plaire aux jeunes générations loin d’un classicisme fût-il moderne … Claude Glayman « Nuits Blanches » d’Haruki Murakami. Théâtre de l’œuvre, jusqu’au 25 Janvier 2015 ; 55 rue de Clichy – Paris 9 /Tel : 01 44 53 88 88 www.theatredeloeuvre.fr *Belfond éditeur / **Haruki Murakami : »Kafka sur le rivage » 10/18, 2OO7-2O14 /638p, 9,6O E.
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
December 11, 2014 3:26 PM
|
Rester vivant, une création d'Yves-Noël Genod
(Notre photo : une image du spectacle "Rester vivant") Yves-Noël Genod a publié le texte suivant sur Facebook : En sortant, nous étions devant le théâtre du Rond-Point avec Philippe et Benoît et Philippe et Benoît et moi nous parlions, mais tout en parlant je voyais en face de moi littéralement émerveillé, emporté les lumières de la fête foraine, du marché de Noël et je voyais des lettres, c’était des lettres, s’éclairer et changer de couleur et ces lettres avaient l’air de former un mot et ce mot, ce mot, ça pouvait être — mais ces lettres étaient si belles sur le fond des ténèbres, si joyeuses, si heureuses —, ça pouvait être, ce mot, est-ce que ça n’était pas ? je demandais à Philippe, est-ce que ça n’était pas le mot « pomme » ? Et Philippe me confirmait (en se tournant vers la merveille) : « Mais, oui, c’est le mot « pomme » et, plus loin, il y a : « d’amour »… » Et c’est là que j’ai compris que le spectacle allait être sublime, qu’il nous faisait l’effet d’une drogue. Nous avions passé la soirée dans le noir (enfin se sortir des problèmes techniques, commencer à travailler !) et c’était sublime, notre train fantôme, notre musée des horreurs et des atrocités et, en sortant, le mot « pomme » et peut-être même, qui sait ? caché dans les arbres, plus loin, le mot « d’amour ». Ensuite, je traînais encore au rond-point des Champs-Elysées, il y avait, pour un tournage de Noël, à minuit, 2 superbes chevaux si heureux, si tristes, si intelligents, si sensibles, des Percherons gris-blanc avec qui je communiquais un peu... RESTER VIVANT, au Théâtre du Rond-Point Avant-premières — sans réservation — dans la limite des places disponibles (jauge limitée à 50) le samedi 13 décembre, à 21h, le dimanche 14 décembre, à 18h30 et le lundi 15 décembre, à 21h. Attention ! le spectacle a lieu dans le noir absolu sans qu'aucune sortie ne soit possible pendant le spectacle. Durée (envisagée) : 2h30, avec entracte(s) (Pour être sûr d'avoir une place, venir à la première avant-premières, y a toujours moins de monde)
Le site du Théâtre du Rond-Point, page du spectacle "Rester vivant" : http://www.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_spectacle.cfm/183765-rester-vivant.html
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
December 6, 2014 8:15 AM
|
Une série de 12 vidéos publiées par Ventscontraires.net, la revue collaborative du Rond-Point : Daniel Pennac, Nicolas Bouchaud, Scali Delpeyrat, Laurence Vielle, Jean-Claude Leguay, Arthur H, Pierre Notte, Ged Marlon, Pierre Vial, Jean-Paul Muel, Jacques Bonnaffé, Jean-Pierre Verheggen Extension du domaine theatredurondpoint.fr
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 20, 2014 7:09 PM
|
Publié dans le blog "Coup de théâtre" avec Le Monde : Oh boy ! c’est « bête de bien » « C’était bête de bien ! ». Dans la bouche du petit garçon de dix ans, joyeux afro en jogging et baskets, venu de Clichy-la-Garenne avec toute sa classe de CM2, cette formule signifie que Oh boy, spectacle d’Olivier Letellier actuellement repris à Chaillot, est une réussite. Et pourtant, la partie n’était pas gagnée d’avance, si l’on en croit le chahut qui régnait dans la salle aux premiers instants de la pièce. « C’est qui ce mec ? », avaient crié les enfants, rendus inquiets par le prologue où l’acteur (époustouflant Lionel Erdogan) les avait parachutés au beau milieu d’une scène sans rien expliquer. Belle et émouvante séquence, d’ailleurs, que l’on reverra un peu plus tard dans le spectacle. Intéressante façon de nous projeter d'emblée au cœur de l’histoire… et surtout jolie leçon de patience et de dialogue avec le jeune public. « Au début tu sais pas que c’est le début de l’histoire », lance le narrateur juste après cette entrée, comme s’il répondait ad hoc au chahut de la salle. « Je vais recommencer au début comme ça vous me suivrez! »… Le spectacle annonce ainsi la couleur : il a été écrit avec un tel souci de son jeune auditoire que même les réticences de ce dernier ont été anticipées dans le texte. De fait, au moment où l’acteur a ainsi pris la parole, un sursaut s’est exprimé dans l’assemblée, sorte de « ha » tout étonné : les chahuteurs ont compris que le théâtre s’adressait à eux. Dès lors, la qualité d’écoute dans la salle fut extraordinaire. Judith Sibony pour son blog "Coup de théâtre" avec Le Monde CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE Oh boy ! d’Olivier Letellier, au théâtre national de Chaillot (Paris 16e) jusqu’au 23 novembre, dans la cadre d’une tournée qui se poursuivra à Fontenay-sous-Bois, Couëron, Nivelles (Belgique), puis au Louvre Lens, à Vendenheim, Tourcoing et au Blanc-Mesnil.
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 16, 2014 7:14 PM
|
Publié par Lyon Capitale : Miles Davis (les Aiguilles) et Cocteau (l’Opium) sont les deux âmes invoquées par le metteur en scène québécois pour son retour sur la scène des Célestins. Depuis les années 1990, le Québécois Robert Lepage a suivi un chemin pavé de créations internationales souvent accueillies au TNP ou aux Célestins. La Face cachée de la lune est la plus mémorable. Il revient aux Célestins cette semaine avec une re-création. Entendez par là qu’il a remis sur le métier une pièce créée en 1991,Les Aiguilles et l’Opium. Le comédien Marc Labrèche reprend son rôle, dans une mise en scène entièrement revisitée qui fait usage des plus récentes technologies. Elle magnifie l’histoire d’un homme à la dérive après une rupture amoureuse. Et évoque l’addiction de deux immenses artistes, le musicien Miles Davis à l’héroïne et l’écrivain Jean Cocteau à l’opium. Les Aiguilles et l’Opium – Du samedi 15 au jeudi 20 novembre à 20h (dim. 16h, relâche le lundi), au théâtre des Célestins, Lyon 2e.
Par Caïn Marchenoir pour Lyon Capitale
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 14, 2014 8:48 AM
|
Publié dans Le Monde du 14 novembre : Verra-t-on bientôt des affiches de spectacle ou de film portant la mention : « Cette œuvre est déconseillée par La Manif pour tous » ? Effet médiatique garanti. Car l’activisme des opposants au mariage gay, qui vise aussi à censurer des œuvres accessibles au jeune public, produit des effets inattendus : le film ou la pièce, loin de voir sa carrière enterrée, connaît un regain de visibilité. L’arroseur arrosé ?
Le film Tomboy (2011), de Céline Sciamma, en a déjà fait l’expérience en 2013. Pour certains parents hostiles au mariage pour tous, il n’était pas question que leurs enfants découvrent, durant le temps scolaire, l’histoire de cette fillette qui se fait passer pour un garçon. Résultat : tout le monde ou presque a entendu parler de Tomboy, bien au-delà des cinéphiles.
Programmation politique à Chaillot L’actualité le démontre, une nouvelle fois : la pièce Oh boy !, d’Olivier Letellier, arrive en fanfare au Théâtre national de Chaillot. C’est l’histoire d’un homosexuel de 26 ans, confronté à la mort de son père et à la garde de ses jeunes demi-frère et sœurs. Cette programmation est un pur acte politique, comme l’explique le directeur de Chaillot, Didier Deschamps, dans son édito de la saison 2014-2015 : « Différentes formes de censure opèrent désormais, y compris en France, où l’on assiste notamment à l’annulation de spectacles comme Oh boy !, d’Olivier Letellier. Nous avons donc, à Chaillot, décidé de vous proposer ce spectacle », écrit-il.
En mars 2014, en effet, des représentations de Oh boy ! à destination d’élèves de classes de CM1-CM2, ont été déprogrammées à Bonneuil (Val-de-Marne). « Au départ, le théâtre avait évoqué des problèmes de sécurité. Mais je trouvais cela étrange, et le syndicat SUD-Education a mené l’enquête. En fait, l’académie de Créteil a décidé de les reporter par crainte de ne pas savoir gérer d’éventuels problèmes avec les parents. Pire que la censure, il y a l’autocensure », raconte le metteur en scène. Oh boy !, adapté du roman de Marie-Aude Murail (L’Ecole des loisirs), tourne depuis 2009. Il a reçu le Molière du jeune public en 2010, et n’avait jusqu’à récemment jamais connu d’embûches. Des embûches qui se sont transformées en vitrine : « Les séances scolaires sont pleines et aucun désistement ne nous a été signalé », indique-t-on à Chaillot. Une vingtaine d’autres dates sont prévues en France jusqu’en mai 2015.
L’action se déroule dans les toilettes d’un collège C’est un peu la même histoire qui se joue pour le court-métrage de Benjamin Parent Ce n’est pas un film de cow-boys (2012). L’action se déroule dans les toilettes d’un collège, côté garçons et côté filles. Quatre jeunes commentent le film vu la veille à la télé, Le Secret de Brokeback Mountain (2006), d’Ang Lee, sur l’attirance irrésistible entre deux cow-boys. Le film, sélectionné à la Semaine de la critique, à Cannes, en 2012, a décroché la Queer Palm avant d’obtenir le Prix du meilleur court-métrage au Festival de Melbourne, en 2012.
Début novembre, alors que le film est programmé aux Echos du Festival du film d’éducation, dans les Pays de la Loire (du 17 au 28 novembre), une des responsables, Sylvie Clabecq, apprend que le film est visé par La Manif pour tous 44 (Loire-Atlantique) et par le groupe VigiGender. « Leur message était destiné aux lycées privés de la région. Le film de Benjamin Parent y est décrit comme une œuvre de propagande gay », résume-t-elle. « Notre festival met au premier plan la citoyenneté et la lutte contre les discriminations, avec quarante associations partenaires. Le court-métrage de Benjamin Parent est projeté en même temps qu’un film sur la déconstruction des stéréotypes. Un temps de discussion avec la salle est prévu », explique-t-elle.
Visionné 50 000 fois en six jours Pour désamorcer la polémique, l’équipe du film a décidé illico de mettre le court-métrage en ligne. Le résultat a dépassé les espérances : Ce n’est pas un film de cow-boys a été visionné 50 000 fois en six jours, indique le réalisateur sur son compte Twitter. « C’est super, tout va bien. Le film surfe sur une nouvelle vague, et on ne boira pas la tasse », ironise-t-il, quand on le contacte par téléphone. Plus sérieusement, il ajoute : « Les détracteurs n’ont pas vu le film. Ils utilisent les réseaux sociaux pour le dénigrer, sans aller vérifier. J’aimerais tellement qu’ils le voient, et qu’on en discute. »
La séance pour les scolaires du 18 novembre est complète, avec cent lycéens inscrits. Mais aucun d’entre eux ne vient d’un lycée privé, indique-t-on au festival. Clarisse Fabre Reporter culture et cinéma Lien pour voir le film de Benjamin Parent : "Ce n'est pas un film de cow-boys" (12mn) https://www.youtube.com/watch?v=CDDvdzPWvWE
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 13, 2014 7:05 AM
|
Paru dans Le Point (AFP) Philippe Caubère reprend jusqu'au 7 décembre au théâtre de l'Athénée puis en tournée jusqu'en mars (...) "La Danse du diable" est la matrice dont vont découler les onze spectacles du "Roman d'un acteur", saga monumentale de 33 heures, et les huit spectacles de "L'Homme qui danse", inspirés de sa propre vie. A 64 ans, le comédien assure sans faiblir les 3 heures de solo où il incarne à la fois son double de théâtre Ferdinand Faure, mais aussi sa mère, aussi insupportable qu'attachante, De Gaulle, Malraux, Johnny ... et même un danseur avec ses entrechats. CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 10, 2014 5:16 PM
|
Publié sur le blog "Allegro Théâtre" : A une époque où les richesses se concentrent chez une minorité et où par, voie de conséquences, les budgets accordés à la culture diminuent de façon drastique de jeunes artistes portugais inventent des outils de création inédits. Ainsi Tiago Rodrigues qui à 37 ans vient d'être nommé directeur du Théâtre national de Lisbonne. D'abord seul en scène cet auteur et metteur en scène, à propos duquel on ose parler d'engagement poétique, se retrouve, par une astuce qu'on ne dévoilera pas, entouré de dix comparses. Et le spectateur de (re)découvrir la splendeur des sonnets de Shakespeare, ou des vers de Mandelstam Point du tout effrayé par la mauvaise réputation qu'a aujourd'hui la pensée, il se réfère à celle si percutante de l'essayiste de la littérature George Steiner. Et, raconte entre autres histoires, celles bien réelles mais qui frôlent avec l'indicible de Nadejda Mandelstam ou de sa propre grand mère qui, comme le fit l'écrivain Ray Bradburry dans "Farenheit 451", trouvèrent le moyen d'empêcher que disparaissent par le feu ou de leur mémoire des écrits qu'ils chérissent. Et sur lesquels on a, à l'issue de la représentation, l'envie irrépressible de se précipiter; Joshka Schidlow pour son blog Allegro Théâtre Et aussi : Critique de Martine Silber pour son blog sur Mediapart : http://blogs.mediapart.fr/blog/martine-silber/091114/experience-1-heart-de-tiago-rodrigues-au-theatre-de-la-bastille Jusqu'au 14 novembre Théâtre de la Bastille tel 01 43 57 42 14 Et aussi : Brigitte Salino dans Le Monde : Le hasard fait bien les choses : le 27 octobre, Tiago Rodrigues était nommé directeur du Théâtre national Dona Maria II de Lisbonne, l’équivalent portugais de la Comédie-Française. Une semaine plus tard, il arrivait à Paris, où il présente jusqu’au vendredi 14 novembre By Heart, au Théâtre de la Bastille. Il a pris possession de la petite salle, où il propose aux spectateurs de vivre une belle expérience, autour de la mémoire. Tiago Rodrigues en a eu l’idée grâce à sa grand-mère, qui habite dans un village du nord du Portugal. Elle aurait aimé étudier. Elle n’a pas pu, parce qu’elle était pauvre. Elle a été cuisinière, mais elle n’a jamais cessé de lire, sa passion. Quand, récemment, sa vue a baissé et qu’elle a su que c’était irrémédiable, elle a demandé à son petit-fils de lui choisir un livre qu’elle apprendrait par cœur, avant de devenir aveugle. Tiago Rodrigues a choisi les sonnets de Shakespeare. Le 25 avril, jour de ses 94 ans, sa grand-mère a récité le sonnet numéro 30. By Heart. Littérature et Histoire entrelacées On ne racontera pas ici comment Tiago Rodrigues entrelace cette histoire, celle de la littérature et de l’Histoire. C’est tout l’enjeu de son spectacle, qui convie dix personnes à le rejoindre sur scène, où il mène le jeu, en français, avec une grande délicatesse, doublée d’un savoir-faire aguerri. Plus tard, on le retrouve au Café des Anges, à côté du théâtre : un Lisboète à Paris, amoureux de sa ville où il a grandi entre une mère médecin et un père journaliste, engagé dans la presse de gauche qui a affronté la dictature salazariste. A 37 ans, Tiago Rodrigues appartient à la première génération née sous la démocratie. Auteur, metteur en scène, acteur, c’est un boulimique du travail, qui a croisé sur sa route les Flamands du Tg STAN ou le Libanais Rabih Mroué, avec qui il a joué à Paris. En 2003, il a fondé une compagnie, Mundo Perfeito : un nom ironique et battant, pour un théâtre d’intervention sensible. Dans ses conversations avec le gouvernement portugais, Tiago Rodrigues a tout mis sur la table, quand il s’est agi de sa nomination au Théâtre national Dona Maria II. Il a été choisi parce qu’il représente une jeunesse liée à l’international, désireuse de renouveler le répertoire. Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2015. Il est confiant : « Je n’ai jamais dirigé de théâtre, mais j’ai dirigé beaucoup de laboratoires de théâtre », conclut-il. Avec une pensée pour sa grand-mère, et leur amour partagé des mots, By Heart. Théâtre de la Bastille, 76, rue de la Roquette, Paris 11e. Tél : 01-43-57-42-14. Tarifs : 14 à 24 euros. Les 10, 12, 13 et 14 novembre à 19 heures. Brigitte Salino Journaliste au Monde
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
October 28, 2014 12:28 PM
|
Après l’arrêt le 16 novembre de la pièce de Bernard Henry-Lévy, Hôtel Europe, Jacques Weber va rester au théâtre de l’Atelier pour 60 représentations pour jouer Gustave de Arnaud Bédouet, librement inspiré de la correspondance de Gustave Flaubert. Un anarchiste dans un corps de bourgeois, une hypersensibilité corsetée dans une apparente convenance sociale font de Flaubert un immense personnage de théâtre, toujours proche de l’éruption. Sa correspondance, par sa colère, ses affirmations comme des coups de poings, sa truculente santé est en elle-même un formidable texte dramatique. A notre époque où le conformisme et le consensus gangrènent la société dans une uniformisation mortelle, il est bon et salutaire d’écouter la rage d’un homme qui tenait la gageure de vivre en bourgeois et de penser en demi-dieu. Il est bon et salutaire de l’écouter pourfendre, avec jubilation, la médiocrité de ses contemporains, s’indigner contre les fausses valeurs, vomir conformisme et étroitesse d’esprit. C’est une colère terriblement actuelle, pleine d’énergie et de joie, jusque dans ses pires détestations. C’est une parole en liberté, jamais contrainte, honnête dans son adresse et sa démesure, sans notion de postérité, ce qui la rend rare et indispensable à écouter. Théâtre de l’Atelier A partir du 25 novembre 2014 MARDI AU SAMEDI 20h30 DIMANCHE – MATINÉE 15h30
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
October 2, 2014 1:00 PM
|
Un manifeste émouvant et sublime en faveur de la liberté des femmes à disposer de leur corps, porté par une Judith Magre qui règne sans partage au sommet de son art… L’argument : « Les Combats d’une reine », ce sont ceux de Grisélidis Réal, écrivaine, peintre, et prostituée genevoise légendaire. Un spectacle pour trois comédiennes, trois générations pour refaire le voyage passionné et passionnant d’une femme hors du commun, éperdue de liberté. La critique : Quelle que soit la pièce, quel que soit le théâtre, à près de 88 ans, on ne voit qu’elle… Elle, c’est Judith Magre… Souveraine incontestée de la scène parisienne, elle incarne, jusqu’à la mi-octobre, à la manufacture des Abbesses, une icône de la prostitution du XXe siècle … Grisélidis Réal. Afin de rendre hommage à cette femme haute en couleurs, qui fit de sa vie un combat pour la liberté sous toutes ses formes, Françoise Courvoisier a mis en scène un montage de textes choisis, d’écrits de cette grande dame décidément pas comme les autres. Née à Lausanne en 1929, Grisélidis Réal a grandi entre l’Égypte, la Grèce, et la Suisse, sous la férule d’une mère autoritaire. Mariée très jeune, elle se construit entre amours et art. Peintre et passionnée de littérature, elle finira par se libérer des carcans de la société qui l’a vue naître, de toutes contraintes. Pour faire revivre cette héroïne des « sans-grades », comme elle se définit elle-même, la metteuse en scène suisse, Françoise Courvoisier, s’attache à trois période clés de sa vie : la jeune mère de famille – interprétée par la fougueuse et fiévreuse Élodie Bordas-, en prison en Allemagne pour détention de cannabis, encore naïve et attachée aux principes inculqués par sa mère-dragon ; la prostituée d’une cinquantaine d’années, pilier de bar, jouée inégalement mais avec verve par la metteuse en scène, qui décrit crûment mais avec beaucoup de tendresse, ses amants, dans un petit calepin noir, puis entame le combat de sa vie en menant « la révolution des prostituées » pour le droit d’exercer ce métier en tout liberté ; et enfin, la femme âgée de 75 ans – royalement incarnée par la divine Judith Magre-, qui n’a rien perdu de sa gouaille, de sa hargne et de sa force, luttant férocement et avec beaucoup d’humour contre un cancer qui finira par l’emporter.
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
August 24, 2014 8:02 AM
|
19 heures : Sébastien Barrier Ne demandez pas la durée du spectacle. Il est « possiblement sans fin » dit le programme officiel. Ce n’est pas tout à fait une blague : le spectacle dure au minimum quatre heures et, selon les soirs, l’humeur, la forme, peut se prolonger encore deux heures de plus. Ce qui n’est pas sans risque pour Sébastien Barrier, seul en scène, qui n’a que son bagout pour raccrocher les wagons. Le sujet, le bien boire (ce qui n’exclut pas le trop picoler), a de quoi faire saliver bien des gosiers et le titre du spectacle s’avère bien choisi : « Savoir enfin qui nous buvons ». Un verre estampillé du titre du spectacle nous accueille à l’entrée, on dégustera au cours de la soirée les vins de vignerons ligériens de Nantes à Cheverny, des vins bien « jolis », bien bios et bien « dynamiques », des vins d’amoureux de la terre. L’un d’entre eux a commencé dans un productiviste Muscadet avant de foutre tout par terre, d’autres sont arrivés là presque par hasard. Ils ont pour noms Pascal Potaire et Moses Gadouche, Marc Pesnot, Noëlla Morantin, Thierry et Jean-Marie Puzelat, Agnès et Jacques Carroget, Jérôme Lenoir, Agnès et René Mosse. Tous vont désormais dans le même sens, celui des vins propres. Des amitiés voire des amours et des rivalités se sont nouées entre eux, entre eux et Sébastien Barrier et c’est d’abord cela que raconte l’acteur quand il ne raconte pas sa vie au rythme de ses cuites ou ne prend pas sa guitare (le musicien en lui n’atteint pas le mollet de l’infini diseur qu’il est avant tout). Les vraies partenaires de l’acteur, buveur et cracheur de mots, ce sont d’abord les bouteilles dressées sur un piédestal en forme d’autel au bois chatoyant construit tout spécialement par un menuisier ami. Des photos de vignerons soutiennent le propos autant que les breuvages qui nous sont versés au fil de la soirée. Sébastien Barrier aime le vin, aime boire, et aime plus encore la convivialité et la complicité que l’alchimie du bon vin et du plaisir à boire apporte à l’être humain. Mais, ne vous détrompez pas : même à jeun, cet homme est intarissable. Dès qu’il ouvre la bouche, il faut compter au bas mot une heure trente chrono avant qu’il ne la referme. Un moulineur de paroles hors pair où la digression, le coq à l’âne et même à l’âme ont tous les droits. Cela vous enveloppe. Cela peut aussi vous bercer, voire vous endormir comme un moteur qui ronronne. A la fin, en guise de bon souvenir, le verre vous est offert. Jean-Pierre Thibaudat pour son blog "Théâtre et Balagan" sur Rue 89 CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
April 26, 2013 3:55 PM
|
À Anna Karina qui traîne son ennui ponctué d’un « Je sais pas quoi faire. Qu’est-ce que je peux faire ? », François Morel fait quantité de suggestions d’un ton goguenard. S’ensuit un dialogue entre un grand-père et son petit-fils où le patriarche ramène la vie à l’échelle d’une semaine. Le gamin en est au lundi tandis que lui flirterait plutôt avec le samedi. La fin du monde est pour dimanche semble alors amorcer une réflexion philosophico-poétique sur le temps qui passe et sur ce que chacun fait de sa vie ou pas. Critique parue dans le blog Rhinoceros. CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE Et aussi : Armelle Héliot pour son blog "Le grand Théâtre du Monde" : http://blog.lefigaro.fr/theatre/2013/04/francois-morel-ses-contemplati.html Brigitte Salino pour Le Monde : http://abonnes.lemonde.fr/culture/article/2013/05/04/tu-vois-gamin-la-vie-c-est-comme-une-semaine-ni-plus-ni-moins_3171062_3246.html La fin du monde est pour dimanche de François Morel, mis en scène par Benjamin Guillard, La Pépinière théâtre.
|