Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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September 25, 2018 11:55 AM
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La Nuit des Rois ou Tout ce que vous voulez de Shakespeare, première mise en scène de Thomas Ostermeier à la Comédie-Française

La Nuit des Rois ou Tout ce que vous voulez de Shakespeare, première mise en scène de Thomas Ostermeier à la Comédie-Française | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Stéphane Capron dans Sceneweb 25-09-2018

 

La Nuit des Rois ou Tout ce que vous voulez de Shakespeare, première mise en scène de Thomas Ostermeier à la Comédie-Française

 

C’est l’un des événements de la rentrée théâtrale : la première mise en scène à la Comédie-Française de Thomas Ostermeier. Il revisite la comédie de Shakespeare, La Nuit des rois ou tout ce que vous voulez dans une nouvelle traduction d’Olivier Cadiot et installe un joyeux capharnaüm dans la salle Richelieu.

De Shakespeare, il a monté avec sa troupe de la Schaubühne, Richard III ou Hamlet – des tragédies politiques – mais jamais Thomas Ostermeier ne s’était attaqué à la comédie. Une première pour le metteur en scène allemand qui peut s’appuyer sur une troupe de la Comédie-Française prête à tout pour entrer dans son délire. Les comédiens s’en donnent à cœur joie, poussant même un peu plus les limites au grand étonnement du géant de Berlin qui n’en demandait pas tant. Ivo van Hove et Christiane Jatahy sont passés par l’institution française, lâchant la bride d’une troupe totalement en phase avec le théâtre de son époque. Il n’est donc pas étonnant de voir débouler sur le plateau deux gorilles, de voir courir Denis Podalydes en pantoufle et en string ficelle, et d’entendre du rap à fond les gamelles.

 

William Shakespeare écrit au début du 17e siècle cette comédie endiablée sur la liberté sexuelle. Les imbroglios amoureux libèrent cette jeunesse guidée par leur seul désir, sans se soucier du poids des conventions. Avant-gardiste, Shakespeare écrit cette comédie sur le genre et le travestissement, 400 ans avant le mariage pour tous. Il balaye les conventions et laisse les personnages vivre en laissant tomber les préjugés de la société.

 

Christophe Montenez ®Jean-Louis Fernandez

Tous les comédiens sont en slip kangourous ou en caleçon ultra moulant, au nez et à la barbe des spectateurs, car ils jouent souvent sur une passerelle qui sépare les fauteuils de l’orchestre. Une proximité qui fait monter la température dans la salle Richelieu surtout avec la présence des deux ivrognes de la pièce, Sir Andrew Gueule de Fièvre – Christophe Montenez et Sir Toby Haut – Laurent Stocker. Ils sont irrésistibles. Christophe Montenez est survolté, il se dandine tel le Iggy Pop de la grande époque. Sébastien Pouderoux n’est pas en reste dans le rôle de Malvolio, l’intendant d’Olivia, dans sa scène de folie, bas jaunes et jarretières croisées, sexe turgescent.

Il y a des moments beaucoup plus calmes dans le spectacle avec des cantates de Vivaldi ou de Monteverdi magnifiquement interprétées par un contre-ténor, et des scènes montées de manière beaucoup plus classique. Ces moments de répit ont tendance à faire retomber un peu trop l’ambiance de cette comédie transgressive et orgiaque dont la grande réussite repose sur la qualité de jeu exceptionnelle de la troupe de la Comédie-Française.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

 

 

LA NUIT DES ROIS OU TOUT CE QUE VOUS VOULEZ
de William Shakespeare
Adaptation et mise en scène : Thomas Ostermeier
Traduction : Olivier Cadiot
Scénographie et costumes : Nina Wetzel
Lumière : Marie-Christine Soma
Musiques originales et direction musicale : Nils Ostendorf
Travail chorégraphique : Glysleïn Lefever
Réglage des combats : Jérôme Westholm
Dramaturgie : Christian Longchamp
Assistanat à la mise en scène et dramaturgie : Elisa Leroy
Assistanat à la scénographie et aux costumes : Charlotte Spichalsky

Avec
Denis Podalydès
Orsino, duc d’Illyrie

 

Laurent Stocker
Sir Toby Haut le Coeur, parent d’Olivia

 

Stéphane Varupenne
Feste, fou d’Olivia

 

Adeline d’Hermy
Olivia, comtesse

 

Georgia Scalliet
Viola, déguisée sous le nom de Césario

 

Sébastien Pouderoux
Malvolio, intendant d’Olivia et Prêtre

 

Noam Morgensztern
Antonio, marin, ami de Sébastien et Valentin, gentilhomme de la suite d’Orsino

 

Anna Cervinka
Maria, suivante d’Olivia

 

Christophe Montenez
Sir Andrew Gueule de Fièvre, ami de Sir Toby

 

Julien Frison
Sébastien, frère jumeau de Viola

 

Yoann Gasiorowski
Curio, gentilhomme de la suite d’Orsino, le Capitaine du vaisseau naufragé, ami de Viola et Officier au service d’Orsino


Durée: 2h45

Comédie-Française
Salle Richelieu
DU 22 SEPTEMBRE 2018 AU 28 FÉVRIER 2019

 

Photo Jean-Louis Fernandez

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September 24, 2018 5:57 PM
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L'Académie de la Comédie-Française : promotion 2018-2019

L'Académie de la Comédie-Française : promotion 2018-2019 | Revue de presse théâtre | Scoop.it


Depuis 2009, la Comédie-Française accueille chaque saison des jeunes diplômés des grandes écoles supérieures d’art qui bénéficient ainsi d’un complément unique de formation :

six comédiens, sélection sur audition puis entretien avec l’administrateur général


et depuis 2015 :

un(e) metteur(e) en scène-dramaturge/ une autrice-dramaturge
un(e) scénographe
un(e) costumier(e)
sélectionnés sur dossier puis entretien avec l’administrateur général et le directeur en charge de leur spécialité à la Comédie-Française.

L’idée est déjà ancienne : chaque théâtre aurait en son sein une école. Ces écoles se distingueraient l’une de l’autre comme les théâtres eux-mêmes.

ANTOINE VITEZ

 


L’Académie leur offre une expérience pratique unique aux côtés de la Troupe, mais aussi des metteurs en scène invités et des équipes de la Maison. Ensemble, au cœur de la Comédie-Française, leurs bancs d’école se déplacent entre le plateau, les ateliers décors et costumes, ainsi que dans tous les services de nos trois salles.

DE L’ÉCOLE À LA RÉALITÉ, UNE FORMATION DIPLÔMANTE
Pendant onze mois, en participant concrètement à la vie bourdonnante de la Ruche, ils mettent à l’épreuve de la scène la somme de leurs acquis théoriques et esthétiques reçus dans les écoles de théâtre. Un véritable bain de réalité.

Sous la direction des grands artistes invités (Alain Françon, Ivo van Hove, Christian Lacroix, Christiane Jatahy, Jacques Gabel, Ezio Toffolutti…) et grâce aux enseignements dispensés par l’IGS, l’Académie de la Comédie-Française leur permet d’acquérir un MBA en développement de projets culturels.

LA PROMOTION 2018-2019
Les comédiens/comédiennes Peio Berterretche, Pauline Chabrol, Thomas Keller, Olivier Lugo, Noémie Pasteger et Léa Schweitzer
L'autrice-dramaturge Béatrice Bienville
La costumière Magdaléna Calloc'h
Le scénographe Jordan Vincent

Portraits : Stéphane Lavoué

Avec le mécénat de la Caisse d’Épargne Ile-de-France et du Groupe IGS et le soutien de Madame Hermand.

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September 22, 2018 11:37 AM
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Thomas Ostermeier : «La Comédie-Française a l'esprit d'une jeune compagnie !»

Thomas Ostermeier : «La Comédie-Française a l'esprit d'une jeune compagnie !» | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Armelle Héliot et Etienne Sorin dans Le Figaro  Publié le 21/09/2018 


INTERVIEW - Le patron de la Schaubühne de Berlin a choisi La Nuit des rois de Shakespeare pour sa première mise en scène au Français.

Comment oublier le surgissement extraordinaire, en France, de ce jeune artiste qui, durant l'été 1999, avait bousculé Avignon avec Homme pour homme, de Brecht, et Shopping and Fucking, de Mark Ravenhill, présentés dans une baraque de bois, non loin des remparts? L'énergie, l'intelligence des mises en scène d'un trentenaire qui dirigeait avec précision une troupe éblouissante, avaient sidéré. Thomas Ostermeier, qui a eu 50 ans le 3 septembre dernier, est souvent, depuis, revenu en France. Avec les productions de la Schaubühne de Berlin qu'il dirige, tel son féroce Richard III , ou en montant, avec des comédiens-français, de Vidy-Lausanne à l'Odéon, des spectacles nouveaux (Les Revenants, d'Ibsen, en 2013, La Mouette en 2016). Ses spectacles tournent dans le monde entier, non sans souci parfois, comme l'a montré l'empêchement d'Un ennemi du peuple d'Ibsen en Chine. Avec La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez de Shakespeare, on attend un événement tonique chez Molière.

 

 

LE FIGARO. - La Comédie-Française? Enfin?

 

Thomas OSTERMEIER. - Les deux précédents administrateurs m'avaient approché. Mais Éric Ruf, lui, a réussi à me convaincre. Je dois dire que c'est aussi une question d'emploi du temps. Je reçois de nombreuses propositions, je dois choisir. J'avais des doutes quant à la pertinence de mon travail à la Comédie-Française, le plus grand théâtre subventionné de France. Je me suis toujours vu à la marge. J'ai quitté le Deutsches Theater, l'équivalent de la Comédie-Française à Berlin. Même si une telle institution, avec une telle histoire, n'existe presque plus en Allemagne. Éric Ruf suit mon travail depuis longtemps. Il assiste aux premières. Quant à moi, je connaissais certains acteurs de la troupe, comme Denis Podalydès. Et d'autres avec qui j'ai déjà travaillé quand j'ai mis en scène La Mouette, comme Sébastien Pouderoux. Pour toutes ces raisons, je me suis dit qu'il fallait essayer.

 

Avez-vous été tenté de choisir une pièce du répertoire français?

 

J'aurais pu mettre en scène un Molière. J'aurais voulu monter L'Avare mais il a été fait récemment à la Comédie-Française par Catherine Hiegel. Tartuffe aussi m'intéresse, mais Luc Bondy l'a mis en scène, ou Le Misanthrope, mais il y en a tellement! La Nuit des rois, je m'y intéresse depuis au moins trois ans. J'ai fait des stages avec des étudiants en mise en scène à Berlin, à Rome, au Brésil autour de ce texte.

 

» LIRE AUSSI - Éric Ruf dévoile la future saison de la Comédie-Française, garantie sans parité

 

Discute-t-on des choix avec l'administrateur général ?

 

Peut-être va-t-on penser, en voyant à l'affiche de la Comédie-Française, La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez à la Comédie-Française, que je suis tombé dans le piège du théâtre classique. Ce n'est pas un Molière, mais presque… Mais je tenais à La Nuit des rois et j'attendais l'occasion idéale. Éric Ruf a accepté. Il sait combien la pièce est passionnante. Quant à moi, j'espère que l'on va retrouver mon travail à un endroit où on ne l'attend pas. C'est une comédie de Shakespeare relativement peu montée en France.

«La pièce est très poétique, onirique même, mais elle touche à des questions fondamentales de notre époque. Le rôle des femmes, la question du genre, du transgenre même, les droits LGBT…»

Vous avez dû constituer une troupe dans la troupe pour monter cette pièce…

 

La distribution est très jeune. Même si Denis Podalydès est un peu plus âgé que les autres, il est resté très jeune dans sa tête. Laurent Stocker aussi. Les acteurs sont ouverts à tout et un peu dans l'esprit d'une jeune compagnie. J'ai eu la chance de travailler avec eux. Certains ne sont pensionnaires que depuis deux trois ans. Ils ont encore cette envie de faire quelque chose d'absolu et d'extraordinaire. Ils sont prêts à inventer quelque chose avec le metteur en scène.

 

Est-ce le thème du travestissement qui vous a donné envie de la mettre en scène?

 

La pièce est très poétique, onirique même, mais elle touche à des questions fondamentales de notre époque. Le rôle des femmes, la question du genre, du transgenre même, les droits LGBT… Tout cela est au cœur du texte, mais était refoulé jusqu'à présent dans les traductions françaises, me semble-t-il.

 

Est-ce la raison pour laquelle vous avez demandé une nouvelle traduction à Olivier Cadiot?

 

J'adore avoir une discussion avec le traducteur pendant la préparation. Il a déjà une certaine idée de ce que pourrait être ma mise en scène quand il traduit. J'ai demandé à Olivier de ne pas garder la versification. La langue anglaise a beaucoup moins de syllabes que le français ou l'allemand. J'ai l'impression que l'on risque de perdre du sens si l'on s'astreint aux vers. Même en choisissant la prose, Olivier a fait un sacré travail pendant huit mois. Pour un jeune ou quelqu'un qui n'est pas expert, venir voir un Shakespeare et ne pas comprendre l'intrigue est frustrant. Pour jouir du spectacle, il faut une langue claire. Surtout dans le cas d'une pièce fondée sur la confusion des sexes.

 

Adeline d'Hermy est Olivia, Georgia Scalliet, Viola. Auriez-vous pu intervertir leurs rôles?

 

Elles sont remarquables, l'une comme l'autre. Et il est vrai que je me suis posé la question de la distribution la plus exacte possible, même si, dans la troupe, chacun est capable de passer d'un rôle à l'autre, évidemment! Olivia est une femme qui se trouve troublée par Viola déguisée en homme. Viola elle-même est perturbée par l'amour, le désir qu'elle suscite. Viola/Cesario doit avoir à la fois une candeur, un courage pour tenter de retrouver son frère et affronter le monde de l'Illyrie, mais elle doit aussi être cet androgyne qui transforme toutes les relations entre les êtres. Il me semble que c'est le bon équilibre !

 

» LIRE AUSSI - Éric Ruf: «La Comédie-Française doit se tourner vers l'international»

 

Les comédiens-français sont-ils très différents des comédiens allemands?

 

Non. Ils ne sont pas différents. Il y a de grands acteurs partout dans le monde, dans chaque langue. Tous les acteurs ont peur de monter sur scène, de jouer un rôle, de ne pas comprendre un personnage… J'ai travaillé en France, en Angleterre, en Russie. Chacun a sa culture, bien sûr. Je préfère la culture française. Pour les comédiens-français la salle de répétition est un lieu sacré.

Les comédiens allemands sont-ils moins disciplinés?

«La France est le pays d'Antonin Artaud, l'auteur des plus beaux textes sur le texte, mais son théâtre actuel manque de folie»

Ils sont beaucoup plus barbares. Cela a sans doute à voir avec le fait que je travaille avec eux depuis vingt ans. C'est comme en amour, au bout d'un moment on ne débarrasse plus la table du petit déjeuner… Mais ils sont capables d'aller vers une folie absolue. La France est le pays d'Antonin Artaud, l'auteur des plus beaux textes sur le texte, mais son théâtre actuel manque de folie. Voilà, vous avez réussi à me faire dire du mal du théâtre français. C'était le but, non?

 

Votre mise en scène d'Un ennemi du peuple d'Ibsen vient de connaître de gros soucis en Chine. Où en êtes-vous?

 

Les représentations de Pékin n'ont pas pu avoir lieu dans des conditions normales après la première, car les spectateurs avaient pris la parole très librement lors de la scène du débat public que tient le jeune médecin. Les deux représentations prévues à Nanjing ont été annulées au prétexte de problèmes techniques. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères a fait savoir officiellement le regret de l'annulation de la tournée. Quant à la conférence que je devais donner en novembre, elle a également été annulée.

 

«La Nuit des rois» à la Comédie-Française, salle Richelieu à partir de ce soir. En alternance jusqu'au 28 février. Tél.: 01 44 58 15 15. Texte de la traduction d'Olivier Cadiot, P.O.L, 15 €.

 

Légende photo : Thomas Ostermeier: «J'espère que l'on va retrouver mon travail à un endroit où on ne l'attend pas.» - Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON/François Bouchon / Le Figaro

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September 21, 2018 7:24 AM
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Thomas Ostermeier : « Shakespeare pose la question du genre »

Thomas Ostermeier : « Shakespeare pose la question du genre » | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Propos recueillis par Fabienne Darge  dans Le Monde 21.09.2018

 

Le directeur artistique de la Schaubühne de Berlin met en scène « La Nuit des rois » à la Comédie-Française.


A la Comédie-Française, où la troupe rêvait de travailler avec lui, le metteur en scène allemand Thomas Ostermeier, directeur artistique de la Schaubühne de Berlin, met en scène La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez, de Shakespeare à partir du samedi 22 septembre. Il poursuit ainsi un parcours brillant avec l’auteur élisabéthain, commencé en 2006, et qui a été jalonné de spectacles mémorables comme Hamlet, Mesure pour mesure ou Richard III.

Lire la rencontre : La passion Shakespeare, selon Thomas Ostermeier

Comment vient s’inscrire « La Nuit des rois » dans votre chemin avec Shakespeare ?

Je travaille sur cette pièce depuis plusieurs années, dans le cadre de stages internationaux. Ce qui m’intéresse en elle, c’est notamment la manière dont elle pose la question du genre, quatre siècles avant nos interrogations actuelles. Et la façon dont elle aborde l’amour : en quoi consiste-t-il au juste ? Comment se construit-il sur la projection d’un être sur un autre ? Est-ce qu’on aime ce qu’on voit, l’extérieur, la projection, ce qu’on croit retrouver chez l’autre, ou l’être lui-même ? Si on ne sait pas qui est l’autre, si on ne considère pas son identité, est-ce qu’on est capable d’aimer ?

C’est aussi la première comédie de Shakespeare que vous montez, « Mesure pour mesure » étant plus ce que les Anglais appellent une « problem play »…

C’est ce que je trouve formidable : que Shakespeare arrive à poser des questions aussi profondes dans la forme d’une comédie. Il ne prêche pas, il dévoile toutes ces questions autour de l’amour, du narcissisme, de l’orgueil, à l’intérieur d’une forme séduisante. La comédie a toujours été présente dans mon travail, contrairement à ce qu’on pourrait croire, y compris quand j’ai monté Brecht, Ibsen ou Schnitzler. Ce que je n’aime pas, c’est la grosse comédie qui veut faire rire comme si on appuyait sur un bouton. Mais l’humour, oui, c’est essentiel.

Le choix de cette pièce est-il lié aussi au fait que vous la montez à la Comédie-Française ?

Oui, il y a la distribution idéale dans la troupe actuelle pour cette pièce. Denis Podalydès pour Orsino, Georgia Scalliet pour Viola, Adeline d’Hermy pour Olivia… Sans compter Stéphane Varupenne pour le fou, qui est un des rôles shakespeariens les plus difficiles. Que joue-t-on quand on joue le fou ? Le fou est-il là pour faire rire ? On va sans doute être surpris, aussi, de découvrir à quel point Christophe Montenez, au-delà de son image de jeune premier romantique, peut être drôle dans le rôle d’Andrew.

Pourquoi avez-vous demandé à Olivier Cadiot de réaliser une nouvelle traduction ?

Je le fais toujours. En allemand, c’est le dramaturge Marius von Mayenburg qui signe les traductions. D’abord parce que la langue française, comme l’allemande, compte beaucoup plus de syllabes que l’anglaise. Si l’on veut respecter la métrique du vers shakespearien, on perd forcément du sens. Je propose donc toujours de traduire en prose, ce qu’a fait Olivier Cadiot, mais il a introduit ici et là des touches poétiques.
« Les traductions françaises refoulaient fortement la dimension homosexuelle de la pièce, que nous avons voulu remettre au jour »

Ensuite, nous nous sommes rendu compte que les traductions françaises refoulaient fortement la dimension homosexuelle de la pièce, que nous avons voulu remettre au jour. Enfin, je trouve que souvent, en Allemagne comme en France, quand on va voir un Shakespeare, on ne comprend pas de quoi il est vraiment question. La volonté première, c’est de rendre la clarté du sens, la beauté des métaphores contenues dans toutes les répliques. Il ne s’agit pas d’infliger une version actualisée, gratuite, banale, à coups de téléphones portables ou je ne sais quoi.

La philosophe américaine Judith Butler, chef de file des « gender studies » à l’américaine, a notamment travaillé sur « La Nuit des rois » pour élaborer sa théorie du genre. En quoi la pièce anticipe-t-elle ces théories ?

La Nuit des rois ne parle que de cela, avec son jeu de doubles et de travestissements. La théorie de Butler peut se résumer rapidement en trois points. Il existe trois constructions du genre : le genre social, le genre biologique et le genre que chacun se choisit. Dans la lignée du déconstructivisme français, Butler pose le genre comme une construction. C’est ce que fait Viola dans la pièce. Par nécessité, elle doit se travestir en homme. Elle dit : maintenant, je suis un homme, et elle l’est. Les gens autour d’elle acceptent cette construction. Les autres personnages construisent aussi des moments qui ne sont pas hétéronormatifs. A la fin de la pièce, Shakespeare décide de refermer cette boîte qui est trop troublante, et de reconstruire des identités sexuelles normatives. Mais il montre bien que, même à ce moment-là, c’est un choix, et donc une construction. C’est pourquoi nous avons voulu garder le titre de la pièce en entier : La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez.

La pièce est-elle réductible pour autant à cette ­dimension ?

Pas du tout ! Une des raisons pour lesquelles je voulais la monter, c’est cette première phrase : « If music be the food of love, play on » [« On dit que la musique alimente l’amour/alors, musique », dans la traduction d’Olivier Cadiot]. Je crois comprendre très bien ce que Shakespeare veut dire : la musique est le seul art où l’on peut, dans l’expression elle-même, ressentir ce que veut dire l’amour. Ce n’est pas un hasard si, quand on est amoureux, on écoute, on chante, voire on écrit des romances… Nous avons donc fait le choix d’une forte présence de la musique baroque dans le spectacle, avec des musiques originales et une direction musicale de Nils Ostendorf, et la présence d’un théorbe et d’un contre-ténor. Pour retrouver ce sentiment amoureux par la musique elle-même et, grâce au contre-ténor, la dimension de l’androgynie et d’un monde qui est en train de se déconstruire.

La pièce a été écrite sensiblement au même moment qu’Hamlet, vers 1600-1601. Sont-elles proches ?

Oui, très. Viola, comme Hamlet, doit mettre un masque pour survivre. Il y a dans La Nuit des rois la grande question shakespearienne du pouvoir, avec une satire évidente de la cour d’Elisabeth Ire. Et une interrogation majeure sur les menaces que représentent les puritains, à travers le personnage de Malvolio. Trente ans après la mort de Shakespeare, les puritains prennent le pouvoir en Angleterre et ferment les théâtres. A travers Malvolio, Shakespeare donne une bonne leçon aux puritains de toutes obédiences, en montrant que chaque chose en ce monde a son envers.

La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez, de Shakespeare. Mise en scène de Thomas Ostermeier. Du 22 septembre au 28 février 2019 à la Comédie-Française, place Colette, Paris 1er. comedie-francaise.fr

 

Légende photo : Le metteur en scène allemand Thomas Ostermeier à la Comédie-Française, à Paris, le 19 septembre 2018.  Photo STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP

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September 20, 2018 7:40 PM
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Ostermeier, la «Nuit» où «tout le monde est trans»

Ostermeier, la «Nuit» où «tout le monde est trans» | Revue de presse théâtre | Scoop.it


OSTERMEIER, LA «NUIT» OÙ «TOUT LE MONDE EST TRANS»
Par Anne Diatkine dans Libération — 20 septembre 2018

 


Le directeur de la Schaubühne à Berlin monte avec la Comédie-Française la pièce de Shakespeare «la Nuit des rois...» qui multiplie les jeux de rôle et de genre.


Thomas Ostermeier à la Comédie-Française ? Une évidence, du genre de celles qui paraissent se sceller sur un coin de table en trois minutes. Erreur ! La rencontre entre la maison de Molière et le directeur de la Schaubühne à Berlin n’aurait jamais eu lieu sans l’attention prolongée d’Eric Ruf, bien avant qu’il n’administre la maison de Molière, pour le travail d’Ostermeier. Le metteur en scène allemand, convoité par les grandes scènes internationales, refuse en effet de n’être qu’un nom sur une affiche qui agrémente une saison. Réciproquement, s’il a choisi de mettre en scène la Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez, c’est, dit-il, grâce à la troupe de la Comédie-Française. «J’y réfléchissais depuis cinq ans, mais ce n’est pas le type de pièce qu’on peut monter avec n’importe quelle équipe. Notamment parce que les rôles féminins d’Olivia et de Viola, travestie sous le nom de Césario, sont redoutables. Viola nécessite une actrice qui projette sur son rôle la naïveté, le courage, mais aussi l’androgynie et l’érotisme. On doit sentir que sa réponse à la demande amoureuse d’Oliva ne va pas de soi et qu’elle est profondément troublée par cette femme amoureuse qui la prend pour un jeune homme. C’est un cadeau de jouer Viola [ici Georgia Scalliet, ndlr], mais tant qu’on n’a pas trouvé l’actrice idoine, on renonce à monter la pièce.»

Redoutable, la comédie de Shakespeare, créée à Londres au théâtre du Globe le 2 février 1602, ne l’est pas moins. Ce n’est pas pour rien que la première édition de la pièce, posthume, en 1623, porte la dédicace : «A une grande variété de lecteurs». Manière d’indiquer qu’elle est autant un casse-tête qu’une comédie grand public. Plus de 400 ans après sa création, les interrogations littérales de la Nuit des rois sur la construction de l’identité sexuelle et du pouvoir percutent de nouveau. Les jeux de rôle et de genre où chacun joue à être l’autre, et où personne n’aime celui qu’il croit aimer, donne le tournis à la manière de deux miroirs qui se font face et n’en finissent pas de se refléter. Olivier Cadiot, qui a traduit la pièce de Shakespeare (1) pour Ostermeier : «Tout le monde est trans dans cette pièce où rien ne se fixe jamais, où les jeux de mots circulent souvent sur trois niveaux, et qui a été écrite pendant les grandes découvertes de Galilée, quand la cosmogonie était bouleversée.» Résumons grossièrement le début de l’intrigue. Viola, échouée en Illyrie après un naufrage, se déguise en jeune homme et prend alors l’apparence de son frère jumeau Sébastien, qu’elle suppose mort. Olivia, comtesse du royaume, feint de porter le deuil pour éviter d’être courtisée et ne pas subir les avances du duc d’Orsino. Olivia tombe éperdument amoureuse de cet étrange jeune homme, Césario, entré à son service pour plaider la cause amoureuse d’Orsino. Viola est obligée de cacher son amour pour Orsino. Ici, le travestissement, n’est ni un test, ni un amusement, ni une expérience, mais un chamboulement qui produit des effets en cascade sans retour possible.

On se glisse pendant un cours laps de temps salle Richelieu, où les acteurs répètent, une semaine avant la première représentation. Il s’agit moins d’observer le travail que de capter un instantanée, tout en volant des propos à Thomas Ostermeier, Olivier Cadiot, et Laurent Stocker, qui interprète le rôle de Sir Toby Haut LeCœur, constamment saoul, mais maître de cette épiphanie : la Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez.

Union homo en Illyrie

Viola est comme nous : quand débute la pièce, elle ignore tout du pays de son sauvetage et ce que peut bien être l’Illyrie, figurée sur scène par un banc de sable d’une blancheur de conte de fée - ou de photos de mode. Quelques palmiers en carton-pâte l’égaient, ainsi qu’un magnifique néon en étoile en guise de soleil. Un royaume en trompe-l’œil, vraiment ? Ce leurre est cependant situable. L’Illyrie, qui existait avant d’être annexée par Rome pendant l’Antiquité, recouvre à peu près l’Albanie actuelle. Ce royaume a l’inconvénient de ne pas avoir laissé de traces écrites. On ignore tout de la langue des Illyriens. Sur le plateau, c’est un espace tout en frontières qui se poursuit sous forme d’une fine passerelle légèrement au-dessus des premiers rangs. «Ne pas blesser les spectateurs en laissant traîner à la verticale son épée», s’inquiète un acteur. On ne quitte pas aisément l’Illyrie car, et «c’était connu à l’époque de Shakespeare, la région était infestée de corsaires et de bandits en tout genre», remarque Laurent Stocker. Totalement occulté aujourd’hui : dans cette région du monde, entre le VIe et le XIVe siècle, «le mariage homosexuel catholique et orthodoxe, avec témoins» se pratiquait par un rituel sanctifié par l’Eglise, nous apprend Thomas Ostermeier. «Les hommes passaient des mois à la guerre ou sur un bateau et n’avaient pas envie de se séparer par la suite.» Le nom de ce mariage ? L’adelphopoiia. Thomas Ostermeier : «Je pense que Shakespeare a choisi l’Illyrie pour cette raison.»

Shakespeare a conçu la Nuit des rois à peu près en même temps que Hamlet, et le royaume pourri est autant celui du prince du Danemark que celui d’Olivia, (Adeline d’Hermy), ou celui d’Orsino (Noam Morgensztern), remarque Thomas Ostermeier. Selon le metteur en scène, la conception du personnage d’Olivia ne sort pas de nulle part. «Elle est en miroir avec Elisabeth I, qui se disait mariée avec son peuple et qui était entouré de conseillers qui cherchent à la contenir et à la neutraliser par des épousailles. De même que Hamlet est obligé d’emprunter le masque de la folie pour survivre, de même Viola est forcée de se déguiser pour négocier sa destinée.» Le metteur en scène a retrouvé, dans la pièce, les trois phases théorisées par Judith Butler, à propos du sexe social, du sexe biologique, et du sexe dans lequel on se reconnaît. «Ici, il suffit à Viola de porter les vêtements d’un homme pour être admis en tant que tel.» Et le dénouement a des airs de famille avec la fin de Certains l’aiment chaud, le film de Billy Wilder. Personne n’est parfait.

Débordements d’épiphanie

Tout ce qu’il vous plaira, le sous-titre de la Nuit des rois, laisse entendre une équivalence entre les deux termes du titre. La nuit des rois ? Qu’est-ce à dire ? La dissolution du pouvoir ? Le moment où tous les chats sont gris ? On se souvient que Shakespeare présenta cette comédie pendant les festivités de l’épiphanie, dédiées au carnaval et au travestissement. L’épiphanie, qu’on continue de fêter par le rituel de la galette des rois, n’est pourtant pas née avec le christianisme. «Dans la Rome antique, dit Laurent Stocker, c’était une fête païenne où l’on fourrait, dans une tourte destinée aux esclaves, une fève. Celui qui tirait la part gagnante devenait pendant un jour entier le maître de son maître. Soit l’inversion était tolérée, soit le chanceux était abattu avant de vivre cette nuit des rois.»

Imprévus garantis

Pendant les répétitions, Ostermeier avait apporté des raquettes de badminton afin que les acteurs disent leur texte en se lançant des balles, de manière à l’oublier. Laurent Stocker : «On ne s’est pas servi des raquettes, mais toutes les répétitions commencent par des échauffements et des exercices, ce qui n’est pas forcément habituel au Français. Thomas veut que le texte de Shakespeare surgisse comme si on l’improvisait.» Les exercices peuvent être un bâton tenu en équilibre que les acteurs passent à leur voisin tout en disant sa partition. «La concentration sur l’équilibre permet de ne surtout pas penser à la phrase d’après. L’obsession d’Ostermeier, c’est qu’on soit toujours en mesure de surprendre son partenaire et que même au bout de la 110e représentation, on évite le pilotage automatique.»

Il y aura donc des scènes improvisées chaque soir selon l’actualité et les spectateurs. Elles ne sont pas prévues d’avance. L’intensité, la saisie de l’instant, l’adresse au public : c’est ainsi qu’Ostermeier relie Shakespeare au théâtre du Globe, où la troupe, sur une scène circulaire, était cernée, et le texte, pas encore fixé. Lars Eidinger, comédien star d’Ostermeier dans Hamlet ou Richard III, sait à merveille jouer ainsi avec l’auditoire. Ici, les moments d’imprévus reviendront essentiellement à Christophe Montenez et Laurent Stocker, un peu inquiet, qui sait que cela fonctionnera certains soirs et pas d’autres. Ostermeier : «Je me permets de mêler les époques car selon moi, Shakespeare est l’inventeur du sampling. Il mêle toutes sortes de cultures, joue sur différentes strates de compréhension. Il est postmoderne et éclectique.»

(1) Publié chez P.O.L.

Anne Diatkine
La Nuit des rois
ou Tout ce que vous voulez de William Shakespeare

Adaptation et mise en scène de Thomas Ostermeier, avec la troupe de la Comédie-Française. Du 22 septembre au 28 février.

 

Légende photo : Christophe Montenez -  Photo (c) Jean-Louis Fernandez

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September 16, 2018 4:05 PM
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CONSTRUIRE UN FEU au Studio Théâtre de la Comédie-Française

CONSTRUIRE UN FEU au Studio Théâtre de la Comédie-Française | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Frédéric Pérez sur le blog Spectatif - 16 septembre 2018


CONSTRUIRE UN FEU au Studio Théâtre de la Comédie-Française


Théâtraliser cette nouvelle de Jack London sur un petit plateau de théâtre relève du défi technique et artistique. Pari tenu, défi gagné. La mise en vie, en jeux et en images, donne au récit une vraisemblance incroyable.

 
L’épopée déchirante de cet homme, juste accompagné de son chien, qui affronte les pires dangers de survie dans une marche solitaire sur un immense espace enneigé du grand nord canadien nous captive et nous emporte. Un voyage vers l’impossible, une quête de dépassement de soi, une performance physique et peut-être métaphysique, nous tiennent en haleine et en émotions. Car jusqu’au bout on ne sait pas s’il va réussir.


Narrations et jeux mêlés fonctionnent à merveille. Il se dégage de ce récit une authenticité flagrante. L’approche quasi féérique des événements nous fait pénétrer par moments dans l’univers onirique d’un conte. Puis non, nous retrouvons très vite le strict et implacable réalisme de ce qui est dit et décrit. Nous ressentons le froid intense, nous espérons que ce feu prendra. Celui-ci ou un autre. Car il faudra bien que cet homme s’en sorte, il ne doit pas périr gelé.


Et puis il y a ce narrateur qui semble précéder ou poursuivre l’homme dans ses actions. Son humour soulage de l’effroi autant qu’il nous glace quand il décrit le danger qui aurait pu être évité. Il murmure parfois quand il s’adresse à l’homme, se voulant complice, tentant presque de l’aider de conseils qui arrivent trop tard.

Et puis il y a ce chien qui nous fait ressentir les craintes instinctives, les appréhensions devant le danger ou l’inconnu.

Mais l’homme ne les entend pas. C’est une marche solitaire. C’est une marche de courage et de survie. C’est une marche vers l’impossible.

La scénographie de Marc Lainé est d’une précision et d’une inventivité ahurissantes. Nous sommes habitués désormais à l’utilisation de la caméra en direct sur un plateau de théâtre. Mais il y a là un usage savoureux et prégnant. Ce que les images vidéo nous montrent, nous n’aurions pu le voir sans cette technique particulièrement bien maitrisée. Du très bel ouvrage.

L’interprétation précise, ciselée et pénétrante nous cueillent dès le début. Nous sommes pris, engloutis par l’histoire et le merveilleux qui s’en dégage. Jusqu’au bout, nous y croyons, jusqu’au bout nous espérons. Alexandre Pavloff, Pierre Louis-Calixte et Nâzim Boudjenah sont troublants. Leur intensité nous touche, l’émotion nous gagne et nous tient. Ils nous emportent dans cette aventure. Du très grand art.

Un spectacle étonnant et passionnant de bout en bout, réalisé avec excellence et magistralement interprété. Incontournable création de rentrée de la Comédie-Française.

Spectacle vu le 15 septembre 2018,
Frédéric Perez

De Jack London. Traduction de Christine Le Bœuf. Version scénique, mise en scène, scénographie et costumes de Marc Lainé. Lumière de Kévin Briard. Vidéo de Baptiste Klein. Son de Morgan Conan-Guez. Collaboration à la scénographie de Stephan Zimmerli.

Avec les comédiens de la troupe de la Comédie-Française : Alexandre Pavloff, Pierre Louis-Calixte et Nâzim Boudjenah.

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September 4, 2018 6:49 PM
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Les Fourberies de Scapin - La Comédie-Française hors les murs au TGP Saint-Denis

Les Fourberies de Scapin - La Comédie-Française hors les murs au TGP Saint-Denis | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Eric Demey dans La Terrasse Publié le 12 août 2018 - N° 268

Dans la maison de Molière, Denis Podalydès et la troupe de la Comédie-Française livrent une excellente version des Fourberies de Scapin, drôle, dense, surprenante… mémorable.

A ceux qui se souviendraient des Fourberies de Scapin comme d’une farce sans conséquence, on conseillera vivement d’aller voir la mise en scène de Denis Podalydès. Les Fourberies de Scapin s’y métamorphose en une pièce aussi drôle que noire, charge féroce contre les aînés et ode à la jubilation théâtrale, comédie italienne teintée de mélancolie, où Scapin, interprété ici par un Benjamin Lavernhe admirable, surgit des bas-fonds comme un voleur, un comédien roué dont la morale intime est sans doute infiniment plus lumineuse que celle des fils et des pères qu’il entourloupe. Passons sur l’intrigue de la farce pour rappeler que la pièce hante la mémoire collective à travers la séance de bastonnade d’un Géronte que Scapin a enfermé dans un sac, soi-disant pour le protéger, ainsi que par la réplique « mais que diable allait-il faire dans cette galère ? », que ce même Géronte – interprété ici par un Didier Sandre qui compose un vieillard aussi touchant qu’ignominieux et rend inattendue chacune de ses réactions – répète à l’envi.

L’étranger, support de tous les fantasmes

Nous sommes à Naples, et se souvenant que Molière a écrit cette pièce tandis que la scène du Palais Royal était en travaux, Eric Ruf à la scénographie propose un terrain de jeu confiné entre des palissades et un échafaudage, un espace auquel on n’accède que par le haut. Il faut descendre ici dans un cul-de-sac, dans la caverne de la représentation, dans la tanière de Scapin, qui surgira d’encore plus bas, des dessous de la scène, comme un diable qui sort de sa boîte. Et cette plongée dans un recoin du port interlope est propice à voir les peurs des vieux bourgeois, Géronte et Argante, se déployer. Difficile d’échapper à une lecture politique de cette mise en scène. C’est ici à Naples, aux portes de l’Orient, tandis que Géronte et Argante rentrent d’un voyage (d’affaires ?), que l’étranger se fait menaçant et support de tous les fantasmes. Cette vieille génération davantage préoccupée de son argent que du bonheur de sa descendance perd pied face aux inventions de Scapin qui sait bien comment les terroriser avec ses turcs et ses spadassins noirs. Voilà comment cette pièce nous parle donc d’aujourd’hui, mais aussi des conflits de générations, de la place marginale et centrale de l’homme de théâtre, de la destinée même de Molière qui s’écrit le rôle de Scapin deux ans avant sa mort, et qu’on imagine jouir autant à rendre les coups à ses ennemis qu’à improviser en lazzi les histoires qui les effraient. D’où la violence, la jubilation, l’ensemble des couleurs fortes, contrastées et variées, de cette mise en scène éloquente, portée par l’extraordinaire Benjamin Lavernhe, et le talent partagé par l’ensemble de la troupe.

Eric Demey


A PROPOS DE L'ÉVÉNEMENT
Les Fourberies de Scapin
du Mercredi 19 septembre 2018 au Dimanche 23 septembre 2018
TGP-CDN de Saint-Denis
59 bd Jules Guesde, 93000 Saint-Denis.
Du 19 au 23 septembre à 20h sauf dimanche à 15h. Tél : 01 48 13 70 00. Durée : 1h45. Spectacle vu à la Comédie-Française.

Légende photo 

Les Fourberies de Scapin à la Comédie-Française. CR :© Christophe Raynaud de Lage
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June 6, 2018 2:44 PM
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Belle saison en vue à la Comédie-Française

Belle saison en vue à la Comédie-Française | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Fabienne Darge dans Le Monde  06.06.2018 

 

Julie Deliquet et Thomas Ostermeier participent à la programmation 2018-2019 du premier théâtre de France.

 

Thomas Ostermeier à la ­Comédie-Française : Eric Ruf en rêvait, depuis qu’il a pris les rênes du premier théâtre de France, en 2014. Aujourd’hui, c’est fait. Le maître allemand fera l’ouverture de saison de la Maison de Molière, en mettant en scène La Nuit des rois, de Shakespeare, salle Richelieu.

 

Ce n’est pas le seul plaisir en perspective pour cette saison 2018-2019 annoncée par Eric Ruf mardi 5 juin, au terme de deux semaines de grève qui ont secoué la maison et amené l’administrateur à prendre la décision de reporter la création de La Locandiera, de Goldoni, initialement prévue le 26 mai. Le spectacle, dirigé par Alain Françon, s’installera salle Richelieu fin octobre, après La Nuit des rois.

 

ERIC RUF LUI-MÊME CLÔTURERA LA SAISON, AVEC « LA VIE DE GALILÉE », DE BERTOLT BRECHT

Dans la salle historique du Français, c’est une jeune femme qui ­signera la création suivante : Julie Deliquet, qui va s’attaquer à Fanny et Alexandre, d’Ingmar Bergman, après avoir offert, en 2016, un beau Vania au Théâtre du Vieux-Colombier. Puis ce sera le retour d’Ivo van Hove : le ­metteur en scène belge, après le succès rencontré parLes Damnés, proposera un diptyque Electre/Oreste, d’après Euripide. Le spectacle sera ensuite présenté, en juillet 2019, au Théâtre antique d’Epidaure, en Grèce – une ­première. Enfin, Eric Ruf lui-même clôturera la saison, avec La Vie de Galilée, de Bertolt Brecht.

 

Lire le portrait :   Julie Deliquet, le théâtre in vivo

 

Au Théâtre du Vieux-Colombier, la deuxième salle du Français, c’est Marivaux qui ouvrira le bal, avec L’Heureux Stratagème, mis en scène par Emmanuel Daumas. Puis Julie Bertin, Jade Herbulot et leur Birgit Ensemble présenteront une création intitulée Les oubliés, Alger-Paris.

 

A leur suite, la metteuse en scène Marie Rémond, forte de la belle réussite de Comme une pierre qui…, son spectacle sur Bob Dylan créé en 2015, proposera un de ces projets originaux dont elle a le secret : Le Voyage de G. Mastorna, d’après un scénario inachevé de Federico Fellini. Une autre jeune femme terminera la saison : Pauline ­Bureau, avec sa pièce Hors-la-loi.

 

 

Lire la critique de « Comme une pierre qui… » :   Un petit miracle Bob Dylan à la Comédie-Française

 

 

Au Studio-Théâtre, les propositions sont aussi riches et variées. L’ouverture se fera avec Construire un feu, de Jack London, par Marc Lainé. Puis il y aura La Petite Sirène, d’après Andersen, vue par Géraldine Martineau ; (Hamlet, à part), un seul-en-scène imaginé par l’acteur Loïc Corbery ; Chanson douce, d’après Leïla Slimani, par Pauline Bayle ; enfin, Les Serge (Gainsbourg point barre), par ­Stéphane Varupenne et Sébastien Pouderoux. Les reprises – de ­Lucrèce Borgia, des Damnés, des Fourberies de Scapin, entre autres – achèveront de compléter ce beau programme.

 
 
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June 5, 2018 6:36 PM
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Sortie de grève à la Comédie-Française après deux semaines de blocage

Sortie de grève à la Comédie-Française après deux semaines de blocage | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Armelle Héliot dans le Figaro - 5 juin  2018

 

L'institution théâtrale publique a présenté ses plus plates excuses au public et salué cette sortie de crise qui paralysait partiellement la programmation depuis le 22 mai dernier.

 

La grève qui durait depuis deux semaines à La Comédie-Française a pris fin lundi, a annoncé hier la direction du théâtre public. Ce «préavis de grève illimité», remis par les syndicats à la direction générale de la Comédie-Française le 16 mai dernier, concernait uniquement la Salle Richelieu, cœur historique du théâtre, avec une capacité de 862 places. Les autres salles, Le Vieux-Colombier (300 places) et le Studio-Théâtre (136), n'étaient donc pas concernées.

Le mouvement de grève entamé le 22 mai portait «sur plusieurs revendications dont l'une uniquement liée au service machinerie». Ce service gère habituellement les opérations techniques liées aux équipements scénographiques d'une salle de concert ou de théâtre. Le communiqué publié lundi n'indique pas clairement si les grévistes ont obtenu gain de cause.

 

Ce mouvement a provoqué le report d'une nouvelle production, La Locandiera , à la saison prochaine. Cette pièce du dramaturge italien du XVIIIe siècle Carlo Goldoni est mise en scène par Alain Françon. Ses premières représentations ont dû être annulées. L'administrateur général de la Comédie-Française, Éric Ruf, «a donc pris la décision de reporter cette création à la saison 2018-2019», explique le communiqué. La programmation de la saison prochaine sera annoncée mardi cet après-midi.

Pendant ces deux semaines de grève, les représentations de L'Éveil du printemps de Frank Wedekind et de Poussière de Lars Norén ont pu être données mais sans le décor du spectacle, «dans des versions mises en espace auxquelles plus de 70% du public ayant prévu de se rendre dans les salles ont assisté», précise la Comédie-Française.

 
 
 

La direction avait précisé avoir proposé «une mesure salariale générale à l'ensemble du personnel, sans distinction de service, d'ancienneté ou de grade». Les grévistes, eux, réclament une «mesure catégorielle», qui ne concernerait que certaines catégories de salariés. Dans son communiqué, l'administration du Français assure «porter une politique ambitieuse de créations». Elle affirme que «la direction continuera à porter une attention particulière aux conditions de travail tant des comédiens que des personnels technique et administratif».

Ce n'est pas la première fois que la Comédie-Française, considérée comme le plus vieux théâtre encore actif au monde, est secouée par des grèves. En 2012, un mouvement de grève avait provoqué l'annulation des premières représentations de La Trilogie de la Villégiature , également de Carlo Goldoni et mis en scène là encore par Alain Françon.

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May 30, 2018 1:40 PM
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Une grève des machinistes secoue la Comédie-Française 

Une grève des machinistes secoue la Comédie-Française  | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Sophie Rahal dans Télérama 30.05.2018

 


Les machinistes de la Comédie-Française réclament une meilleure reconnaissance de la pénibilité de leur travail. Une grève perturbe depuis le 22 mai les représentations des trois spectacles donnés dans la salle Richelieu. 

Toujours pas de Locandiera à la Comédie-Française. La comédie de Carlo Goldoni, dans sa mise en scène signée Alain Françon, est la victime malheureuse d’un conflit qui paralyse depuis le 22 mai la prestigieuse salle Richelieu du Français, celle qui accueille d’habitude trois spectacles en alternance. Deux syndicats (le Snapac-CFDT et le SADPCF/Unsa) ont en effet démarré une grève illimitée dont les conséquences ont été immédiates : outre l’annulation de La Locandiera, les représentations de L’Eveil du printemps et de Poussière ont lieu sans décor. « Certains spectateurs restent, presque intrigués d’assister à cette forme de mise en danger, glisse une comédienne. Pour nous, c’est le cauchemar ! »

Tout cela parce que l’une des trois revendications syndicales (assez techniques, portant sur l’organisation du travail en alternance et sur la négociation annuelle obligatoire) fait encore l’objet d’un désaccord avec l’administrateur général de la Comédie-Française, Eric Ruf, en poste depuis quatre ans. Elle est liée au poids de la charge des machinistes, à Richelieu et dans les ateliers de fabrication situés à Sarcelles. Chargés de monter et démonter les décors plusieurs fois par jour – des spectacles différents étant joués le même jour –, ils ont d’abord demandé le triplement d’une prime dont le montant mensuel actuel est d’une cinquantaine d’euros. Les négociations sont toujours en cours, sous l’œil attentif du ministère de la Culture, tutelle de l’établissement.

Une augmentation générale refusée par les grévistes
Généralement, des décors lourds et techniques alternent avec des constructions d’envergure moindre. Mais « le rythme des deux dernières saisons a été si intense que les machinistes ont du mal à suivre, justifie Alexandre Gigli, machiniste et représentant du Snapac-CFDT. Conscient de l’ambition de sa politique de créations qui a entraîné « une évolution des pratiques liées à la scénographie », Eric Ruf a proposé une augmentation à… l’ensemble du personnel. « Cela ne répond pas à la demande initiale des salariés concernés, qui souhaitent avant tout que la pénibilité de leur travail soit reconnue », et qu’une revalorisation spécifique leur soit accordée, répond le délégué syndical.

Un peu dépassés par le mouvement social, les artistes ont choisi de jouer. « On ne voulait pas briser la grève, ni se retrouver en porte-à-faux, explique une comédienne de la troupe du Français, qui compte cinquante-huit membres. On a décidé de venir travailler et d’accueillir le public avant les spectacles, de tout expliquer, même si c’est un peu confus pour nous aussi. » En attendant, La Locandiera n’a toujours pas été créée et les représentations sont annulées (1), y compris celle du 31 mai, qui devait accueillir plusieurs mécènes de la maison. 

(1) Les informations sont mises à jour quotidiennement sur le site de la Comédie-Française.

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May 21, 2018 6:45 AM
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9 novembre 1981, "Les ondes magnétiques" de David Lescot et la légalisation des radios libres

9 novembre 1981, "Les ondes magnétiques" de David Lescot et la légalisation des radios libres | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié sur la page de l'émission Ce jour-là (Zoé Varier) sur le site de France inter

 

Ce jour-là, l'Etat met fin à son monopole sur la radio. Une promesse du socialiste François Mitterrand élu président de la République six mois auparavant. David Lescot a dix ans et découvre que les grands du collège participent à Radio Mouvance, une des radios libres nées dans l'effervescence des années 70.

 

Ecouter l'émission sur le site de France Inter (54 mn) : https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-20-mai-2018

 

Jack Lang, alors ministre de la Culture, interviewé au sujet des radios libres dans le studio de la radio libre Radio Tomate, le 30 septembre 1981, à Paris © AFP / Martin

David Lescot, auteur, metteur en scène et musicien talentueux et couvert de prix  - en 2008, le grand prix de Littérature dramatique, en 2009, le Molière de la révélation théâtrale, et en 2015le prix de la SACD - aime avant tout interroger l'Histoire et l'intime. Il a écrit et mit en scène des textes sur la Commune,l’Occupation, la chaîne de Ponzi (système spéculatif utilisé par l’escroc Bernard Madoff)  l’Europe, ou encore le dérèglement climatique. Il a aussi questionné son identité à travers le récit de deux enfants, Paul et Wlodka, grandis dans le ghetto de Varsovie

L'été, le jeune David partait en colonie de vacances mais pas n’importe lesquelles. Celles de la Commission centrale de l’enfance. Une association créée  par des juifs communistes français après la Libération de Paris, pour s’occuper des enfants des déportés et fusillés. Le dramaturge la décrit ainsi dans sa pièce parue en 2008 chez Actes Sud : « Plus fort qu’une confrérie, plus ramifié qu’une secte, plus puissant qu’une amicale, qu’une officine, qu’un lobby, qu’une congrégation, qu’une église, c’était à la vie, à la mort »

 

En 1981, la libération des ondes a provoqué une explosion des nouvelles stations. La bande FM  était totalement engorgée, les radios se brouillaient les unes les autres.  Dans son nouveau spectacle, "Les Ondes magnétiques", David Lescot utilise cette épopée des radios libres comme une parabole pour interroger et documenter une époque. Et cette longue énumération des premières mesures de François Mitterrand en dit plus long que n’importe quel discours. Mais l'euphorie des premiers temps du mandat du président socialiste est vite chassée par le tournant de la rigueur en 1983 : la fin du rêve et la déception. Le joyeux bordel des radios libres s’est alors tu quand les fréquences ont été contrôlées par ceux qui ont eu le droit d’avoir recours à la publicité. La victoire de la radio fric sur la radio libre. 

Pour aller + loin : 

Pour tout savoir sur la Compagnie du Kaïros de David Lescot

A lire : 

Les pièces de théâtre de David Lescot sont éditées chez Actes Sud : Les ondes magnétiques ; Le système de Ponzi ; La commission centrale de l'enfance ; Master ; Les glaciers grondants, suivi de Le plus près possible. 

Et aussi, chez Gallimard : Ceux qui restent, Entretiens avec Wlodka Blit-Robertson et Paul Felenbok ; une adaptation théâtrale en a été faite au théâtre Dejazet à Paris à la fin de l'année 2017 

A voir les différentes mises en scènes de David Lescot : 

  • A partir du 23 mai jusqu'au 1er juillet 2018, au Théâtre du Vieux Colombier/Comédie Française : Les Ondes Magnétiques
  • J'ai trop peur: les 22, 25, 29 mai et les 1er, 19, 26 juin à 15h : représentations dans les écoles primaires parisiennes ; les 4, 5, 6 juin au Sarbacane Théâtre de Pontarlier ; les 7, 8 juin au Trait d'Union de Neufchâteau
  • Lecture de Mon Fric avec des comédiens américains : le 5 juin à 14h au New Ohio Theater de New York
  • Portrait de Ludmilla en Nina Simone: du 6 au 10 juillet 2018 à 23h à la Manufacture à Avignon

La playlist de l'émission dans l'ordre de diffusion : 

  • Vertige de l'amour, Alain Bashung (1981)
  • What's chasing you, Marlon Williams, (2018)
  • Champagne, Jacques Higelin, (1979)

Les références du générique de l'émission :  « Le Temps est bon » d’Isabelle Pierre remixé par Degiheugi

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April 28, 2018 7:28 PM
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Théâtre, éternelle adolescence : L'éveil du printemps à la Comédie-Française - France 5

Théâtre, éternelle adolescence : L'éveil du printemps à la Comédie-Française - France 5 | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Reportage vidéo de Sibylle Véron, présentation par Claire Chazal. pour Entrée libre, sur France 5 - 26-04-2018

 

Extraits du spectacle et entretiens avec Clément Hervieu-Léger (metteur en scène du spectacle) et Georgia Scalliet et Jean Chevalier (interprètes, pensionnaires de la Comédie-Française)

 

 

Revoir la vidéo Théâtre, éternelle adolescence sur France 5, moment fort de l'émission du 26-04-2018 sur france.tv

 

La pièce du dramaturge allemand Frank Wedekind, « L’éveil du printemps », datant de 1890, s’installe à la Comédie-Française. C’est une œuvre sur l’ardeur de la jeunesse. Décédé en 1918, l’écrivain et poète fait son entrée au répertoire grâce au metteur en scène Clément Hervieu-Léger. Une pièce dont le thème reste particulièrement moderne.

 
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April 28, 2018 8:49 AM
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Un apéro avec Benjamin Lavernhe : « Je suis devenu acteur comme s’il me fallait obéir à mon destin »

Un apéro avec Benjamin Lavernhe : « Je suis devenu acteur comme s’il me fallait obéir à mon destin » | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Véronique Cauhapé dans Le Monde - 28.04.2018


Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Le pensionnaire de la Comédie-Française est aussi discret à la ville qu’éblouissant sur scène. Il a opté pour une banale menthe à l’eau.

Benjamin Lavernhe a déjà passé commande. Sa menthe à l’eau est sur la table. D’un vert dense et éclatant. Parfait pour la photo. Pour notre part, n’importe quelle autre couleur nous aurait autrement émue, pourvu qu’elle donne l’ivresse.

Car, il faut bien l’avouer, outre l’intérêt que nous portons au comédien, l’argument qui nous a convaincue d’accepter la mission, c’est son intitulé. « Un apéro avec ». La promesse, au fond, que nous allions pouvoir compter sur quelques vapeurs d’alcool pour désinhiber la rencontre. Et nous aider à remplir le contrat, recueillir quelque confidence inédite.

Lire aussi :   Benjamin Lavernhe, l’acteur qui monte au Français

Voilà. Eh bien, il va nous falloir faire sans, dans ce Café de l’industrie du 11e arrondissement de Paris, rue Saint-Sabin, qu’a choisi Benjamin Lavernhe, « parce que c’est dans ma rue, confie-t-il. Et que le cadre est joli, chaleureux. En fait, je n’ai pas de Q.G., à part la Comédie-Française ». Il doit y être dans un peu plus de deux heures. Pour 20 heures.

« C’est la règle, à la Comédie : tout le monde doit être là trente minutes avant le lever de rideau. Chacun décide ensuite d’arriver plus tôt ou pas. » Pour lui, cela dépend des rôles. « Pour Faust, ce soir, je n’ai pas besoin d’une grande préparation. Mais pour jouer Scapin dans Les Fourberies ou le jeune rentier Fadinard dans Un chapeau de paille d’Italie, des grands rôles qui nécessitent un échauffement physique et un échauffement de la voix, je venais une heure et demie à l’avance. »

« SAVOIR QU’ON JOUE LE SOIR NOUS POUSSE À OCCUPER LE TEMPS BIZARREMENT. ON SAIT QU’ON NE PEUT PAS FAIRE N’IMPORTE QUOI, QU’ON NE PEUT PAS S’ÉPUISER. »


Avant et pendant, chacun fait selon son trac et la concentration dont il a besoin. « Il y a ceux – plutôt les anciens – qui suivent toute la pièce. Mais beaucoup, entre deux scènes, s’occupent à autre chose. Certains jouent aux échecs ou regardent des films, d’autres bossent des textes ou, comme moi, passent des coups de téléphone. [Denis] Podalydès, lui, a le nez dans les bouquins. Sur Le Malade imaginaire, il bossait sur son ordinateur, mettait en pause, allait jouer, puis reprenait son activité. Quelle que soit la méthode, c’est fascinant de voir cette mécanique à l’œuvre, cette part de soi qui se prépare à jouer pour l’instant précis. Cela peut paraître un peu pénible parfois. » Durant la journée, notamment. « Savoir qu’on joue le soir, qu’il y a cette échéance, nous pousse à occuper le temps bizarrement. On sait qu’on ne peut pas faire n’importe quoi, qu’on ne peut pas s’épuiser. Inconsciemment, on se protège. » Nous cessons, à cet instant même, de prendre en grippe la menthe à l’eau.

Vocation tardive
En un peu plus de cinq ans, Benjamin Lavernhe a servi Corneille, Racine, Molière, Shakespeare, Feydeau, Hugo, Labiche… C’est dire si la Comédie-Française, dont il est pensionnaire depuis octobre 2012, a rythmé ses jours et ses nuits. Fait de lui un comédien à plein temps. Une blague, pour ce garçon de 33 ans qui, comme pour s’excuser, martèle ne jamais avoir eu la vocation. Longtemps hésitant entre le journalisme et la comédie.

« J’AIMAIS JOUER MAIS QUAND JE NE JOUAIS PAS, CE N’ÉTAIT PAS GRAVE. JE SENTAIS QUE CE N’ÉTAIT PAS VITAL. »


A Poitiers, où il est né, il a suivi des cours amateurs de théâtre, passé son bac, intégré hypokhâgne, et obtenu un DEUG d’histoire. L’avenir entre deux chaises. Le désir oscillant.

« L’envie de jouer me titillait, mais je n’étais pas sûr de vouloir être acteur professionnel. Je ne lisais pas de théâtre, n’y allais pas. Je n’étais pas amoureux des grands auteurs. J’aimais jouer mais quand je ne jouais pas, ce n’était pas grave. Je sentais que ce n’était pas vital. »

Le cinéma en revanche, il en était « passionné ». « Je regardais les Oscars et les ­Césars à la télévision, j’étais abonné à une revue spécialisée. Je tenais dans un grand classeur les biographies et les filmographies des acteurs et des actrices du monde entier. Je notais les films. Je regardais tout et je n’étais pas spécialement biberonné aux grands chefs-d’œuvre. J’avais ce complexe de ne pas être grand cinéphile. Je questionnais beaucoup l’idée de la passion légitime. »

Le Cours Florent pour « s’essayer »
Un jour, pourtant, le jeune homme a fini par se convaincre qu’il lui fallait « cesser de ne pas vouloir essayer ». Il a 20 ans, part poursuivre ses études à l’Institut français de presse (IFP) à Paris II-Panthéon-Assas, en licence et master d’information et communication. Pour satisfaire ses parents. Et le soir, pour « s’essayer », il se rend au Cours Florent. Les profs le disent doué. Lui donnent confiance. Et, surtout, le plaisir est là. « Plus j’allais à la fac, plus je m’ennuyais ; plus je jouais, plus j’aimais. Chaque année, je montais une marche, je tirais le fil et je découvrais ce pour quoi j’étais peut-être fait. »

« PLUS J’ALLAIS À LA FAC, PLUS JE M’ENNUYAIS ; PLUS JE JOUAIS, PLUS J’AIMAIS. »


Il sera comédien, donc. Artiste, en quelque sorte. Comme son frère aîné, musicien, sa sœur, danseuse, et le cadet qui souhaite produire de la musique électronique. « Il y a peut-être, dans tout cela, quelque chose de l’ordre de la rébellion. C’est un peu comme si, en s’étant mis très tôt à la musique et en ouvrant la voie, mon frère aîné, Thomas [dont le groupe Pampa Folks sort son premier album, South By West, le 1er juin], nous avait autorisés à l’émancipation par rapport à notre milieu. »

Un milieu où le père, chef d’entreprise, et la mère, même si elle possède un don pour la sculpture et la peinture, s’étonnent encore des choix de cette fratrie. « A Poitiers, je suis un peu une curiosité. Quand j’y reviens, aux yeux de mes parents et de leurs amis, je suis l’artiste. C’est un peu agaçant, d’ailleurs, d’entendre à chaque fois la façon dont ils m’interpellent avec des “alors, l’artiste”, “comment y va, l’artiste”, façon le ménestrel qu’on apostrophe avec un petit ton condescendant. »

Grain de folie
« L’artiste », comme ils disent, n’a pourtant rien d’une curiosité. Plutôt l’allure d’un garçon de bonne famille, classique et sage. A moins que certains de ses rôles – un transformiste dans la revue L’Interlope (cabaret), au Français cette année, le marié du Sens de la fête (Eric Toledano et Olivier Nakache, 2017), au cinéma, le DRH dans Un entretien (2018), le programme court de Canal+ – ne cachent dans cette tête bien faite un grain de folie.

« Forcément. Il faut être un peu fou pour faire ce métier. Les comédiens sont une race à part, avec un truc de névrose et de sensibilité légèrement exacerbé. Je n’en connais d’ailleurs pas beaucoup qui ne vont pas voir un psy. Comme moi, qui questionne beaucoup cette histoire : pourquoi choisit-on d’être acteur ? Ce n’est pas tant l’envie de se montrer que celle d’être aimé et le plaisir qu’on y prend qui nous y poussent. C’est un truc un peu mystique pour moi, aujourd’hui, comme si j’avais une bonne étoile et qu’il me fallait obéir à mon destin. »

« POURQUOI CHOISIT-ON D’ÊTRE ACTEUR ? CE N’EST PAS TANT L’ENVIE DE SE MONTRER QUE CELLE D’ÊTRE AIMÉ ET LE PLAISIR QU’ON Y PREND QUI NOUS Y POUSSENT. »


Et quand il ne sert pas ce destin, qu’il ne joue pas, que se passe-t-il ? « J’ai envie de partir, de me déconnecter, de reprendre une vie sociale, tomber amoureux, voir les copains. » Ceux avec qui il passe des heures à parler des filles, à décrypter les textos qu’elles envoient et à rédiger en commun des réponses qui n’aient l’air ni trop pressantes ni trop distantes, mais pas trop stratégiques non plus.

« On se coache les uns les autres, j’adore ça », dit-il, avouant que cet été, il a justement le projet de partir entre mecs (dix en tout), à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Pour regarder des filles aux yeux couleur menthe à l’eau, devant un verre de rosé, se plaît-on à imaginer.

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September 24, 2018 7:58 PM
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Sur les traces de Jack London : Construire un feu

Sur les traces de Jack London : Construire un feu | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Armelle Héliot dans Le Figaro
Mis à jour le 17/09/2018


Au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, Marc Lainé transpose de manière originale Construire un feu, le terrible récit de l'écrivain. Loin de son réalisme.

On frissonne en pénétrant dans la petite salle du Studio-Théâtre de la Comédie-Française. Sur le plateau recouvert de neige, des sapins aux branches qui ploient mais, surtout, de part et d'autre, deux tables adossées à des écrans et portant des paysages miniatures du Grand Nord. Un autre écran, plus important, surplombe la scène. Deux caméras sur leurs hauts pieds complètent le dispositif. On connaît la manière de Marc Lainé, scénographe formé aux Arts décoratifs qui, depuis quelques années, élabore des spectacles dans lesquels la vidéo et la musique sont aussi essentielles que le texte et les comédiens.

La radicalité de cette transcription scénique ajoute à la cruauté de London

On pense notamment à Vanishing Point. Les deux voyages de Suzanne W. avec le groupe Moriarty, Marie-Sophie Ferdane, Sylvie Léonard. On y pense parce que cela se passait dans le Grand Nord… Ici, Marc Lainé adapte le poignant récit de Jack London Construire un feu. Un récit bref, vraiment terrible dans sa deuxième version, datant de 1908. Un trappeur dans la solitude glacée accompagné d'un chien. Il chemine dans les étendues gelées par une température extrêmement négative.

Il est un «chechaquo», un nouveau venu dans la région. C'est son premier hiver. Et Jack London écrit: «Ce qui lui faisait défaut, c'était l'imagination.» Il fait moins 50 degrés Fahrenheit et il éprouve le froid et l'inconfort, mais il ne médite pas sur la fragilité de l'humain note l'écrivain. C'est peut-être ce qui va le perdre. Il n'a pas peur. Il pense qu'il rejoindra le camp et ses camarades.

Seuls les gestes «parlent»
Emmitouflé, barbe et visage gelés, Nâzim Boudjenah est cet homme à qui le metteur en scène ne donnera la parole qu'à la toute fin. Il agit. Marche (mais sur place), tente de manger son casse-croûte puis de faire du feu. Seuls son regard et ses gestes gourds «parlent». À ses côtés, le narrateur en pull-over, Pierre Louis-Calixte, et, tignasse longue, gilet et pantalon de jean, Alexandre Pavloff, le chien. Eux portent le récit et filment. Rien qui cherche le réalisme.


Autant l'admettre, l'exercice, ainsi décrit, pourrait sembler complètement artificiel. Et d'une certaine façon, il l'est. Mais, et c'est le miracle de ce spectacle pensé, maîtrisé et admirablement interprété par trois artistes aux voix exceptionnelles et aux personnalités aussi puissantes que sensibles. On est saisi par l'écriture même de Jack London, sa science de la précision, ici traduite par Christine Le Bœuf. Son pessimisme devant la solitude de l'homme et celle du chien.Construire un feuest l'un des récits du Klondike, du nom de la rivière canadienne, dans l'ouest de la région du Yukon. L'Appel de la forêt se situe également là. Dans cette région où Jack London rêva de trouver la fortune de l'or et attisa celle de l'écriture. La radicalité de cette transcription scénique ajoute à la cruauté de London. On frissonne en sortant.

Construire un feu, Studio-Théâtre de la Comédie-Française (Paris Ier), du mercredi au dimanche à 18 h 30. Durée: 1 h 10. Tél.: 01 44 58 15 15. Jusqu'au 21 octobre. Traduction Christine Le Bœuf, Actes Sud, 5,90 €.

 

Légende photo : Alexandre Pavloff et Nazim Boudjenah, des personnalités puissantes et sensibles. - Crédits photo : Pascal Victor/ArtComPress

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September 23, 2018 4:44 PM
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L'Allemand Ostermeier s'empare de "La maison de Molière"

L'Allemand Ostermeier s'empare de "La maison de Molière" | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par afp , publié dans La Croix le 22/09/2018


Thomas Ostermeier, le metteur en scène allemand, à la Comédie-Française, à Paris, le 19 septembre 2018 / AFP

L'annonce avait de quoi allécher les amateurs de théâtre: Thomas Ostermeier, le plus connu des metteurs en scène allemands, présente samedi pour la première fois une pièce à la Comédie-Française, "La nuit des rois" de Shakespeare.

Il a fallu tous les efforts d'Eric Ruf, patron de "la maison de Molière", pour convaincre Ostermeier de monter une pièce dans le bastion du théâtre public français.

"La réputation de cette maison est qu'elle est la dernière forteresse du théâtre classique basé sur le texte", affirme dans un entretien avec l'AFP le directeur artistique de la Schaubühne de Berlin, une des scènes les plus créatives d'Europe.

Or depuis la nomination d'Eric Ruf en 2014 à la tête de la Comédie-Française, la plus ancienne compagnie en activité dans le monde s'ouvre de plus en plus aux metteurs en scène à la stature internationale, comme Ivo van Hove ou Deborah Warner.

- "Un esprit différent" -

"C'était un grand pas pour moi de venir ici... regardez autour de vous, c'est comme un musée", sourit le metteur en scène en référence aux nombreux portraits et statues d'acteurs à la Salle Richelieu, siège de la compagnie.

"Et pour ne pas faire partie d'un musée, il faut apporter un esprit différent, mais je ne suis bien sûr pas le seul à la faire", souligne M. Ostermeier, connu pour ses relectures radicales des pièces de Shakespeare et d'Ibsen.

Pour accepter, il a posé deux conditions: ne pas s'attaquer immédiatement à une pièce de Molière --il affirme qu'il le fera "un jour"-- et travailler avec les plus jeunes acteurs de la troupe.

Et loin de l'image d'une compagnie engoncée dans ses traditions, il a eu la belle surprise de découvrir la jeune génération d'acteurs français.

"J'admire ce que tente de faire Eric ici, et j'admire ces acteurs, la jeunesse et la fraîcheur de leur esprit, dit-il. "Ils sont ouverts à différentes expérimentations".

Après son "Songe d'une nuit d'été", "Hamlet", "Othello" mais surtout son dernier "Richard III" qui a fait sensation au Festival d'Avignon en 2015, il s'empare d'un autre classique shakespearien, "La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez".

Une pièce où la question du transgenre est centrale: Viola arrive à la Cour d'Orsino après s'être déguisée en homme sous le nom de Césario: elle tombe amoureuse d'Orsino alors que le duc lui demande d'intercéder auprès d'Olivia, dont il est amoureux. Or, celle-ci est conquise par "Césario" en pensant qu'il s'agit d'un jeune homme.

Alors qu'à la fin de la pièce pleine de quiproquos, Viola révèle sa véritable identité, Ostermeier avance que dans sa version "les personnages ne sont plus sûrs de leur orientation sexuelle".

"Si on arrive à faire en sorte que le public se pose par moments des questions sur son identité sexuelle, ça serait le rêve", ajoute-t-il.

Pour accentuer le côté contemporain, il a travaillé à partir d'une nouvelle traduction française, en prose.

S'il est féru de Shakespeare et d'Ibsen, dont il travaille une nouvelle pièce cet automne, il n'en est moins un metteur en scène avide de textes contemporains.

La saison dernière, il a monté "Retour à Reims", du sociologue français Didier Eribon ou encore "L'histoire de la violence" du jeune écrivain Edouard Louis.

Celui qu'on considérait comme l'enfant terrible du théâtre allemand pour sa vision novatrice a aujourd'hui 50 ans et il est plus que jamais sollicité sur la scène internationale, avec énormément de tournées.

Son adaptation de "L'ennemi du peuple" d'Ibsen a tourné à elle-seule dans quarante pays.

Mais il y a deux semaines, elle s'est heurtée à la censure en Chine. "Les autorités n'avaient pas su à l'avance qu'on donnait la parole au public durant la pièce...", explique-t-il.

afp

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September 21, 2018 8:04 PM
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Dominique Blanc (5/5) : Le théâtre, dernier lieu de l'intelligence

Dominique Blanc (5/5) : Le théâtre, dernier lieu de l'intelligence | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Sur le site de l'émission "A voix nue" sur France Culture

 

Ecouter l'émission (30 mn) 


Dominique Blanc est l’une des plus grandes comédiennes de sa génération, l’une des plus discrètes aussi. Découverte par Patrice Chéreau, elle s’est imposée au cinéma. Mais c'est au théâtre dans Phèdre en 2003 qu'elle triomphe. Elle est depuis 2016 pensionnaire de la Comédie-Française.


En 2016, Eric Ruf qui incarnait Hippolyte dans Phèdre à ses côtés en 2003, propose à Dominique Blanc de rejoindre la troupe de la Comédie Française. Elle y retrouve Racine, mais défend cette fois le personnage d’Agrippine dans Britannicus mis en scène par Stéphane Brunschweig. 

Elle reste fidèle à sa réputation d’archéologue des rôles. Et enquête minutieusement sur les figures de femmes qu’elle défend : 

On ne peut pas approcher un personnage en l’extrayant de son contexte historique, sociologique, psychique.. . Si vous jouez Madame de Maintenon,  il faut savoir quel était le contraceptif de l’époque, sinon vous ne pouvez pas l’incarner ! 

Dominique Blanc fait partie de la distribution de la prochaine création d’Ivo Van Hove pour le Français, Electre / Oreste. 

Je pense vraiment que le théâtre est une terre de résistance à la bêtise, au vulgaire, à tout ce qui nous anéantit sur le plan de l’humain. Le théâtre redonne à l’humain ses lettres de noblesse. 

LIENS
Portrait de Dominique Blanc, pensionnaire de la Comédie française depuis 2016

Biographie et filmographie sur le site de l’Encyclopédie du cinéma

Rencontre avec Dominique Blanc organisée par l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT). A voir sur le site Théâtre-contemporain.net

INTERVENANTS
Dominique Blanc
comédienne

 

Lien vers la série de 5 entretiens avec Dominique Blanc, par Zoé Sfez (5 x 30 mn)

 

Légende photo : 
Dominique Blanc dans Britannicus à La Comédie Française (2016)• Crédits : François Guillot - AFP

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September 20, 2018 8:26 PM
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Construire un feu, de Jack London, version scénique, mise en scène, scénographie et costumes de Marc Lainé

Construire un feu, de Jack London, version scénique, mise en scène, scénographie et costumes de Marc Lainé | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Véronique Hotte dans son blog Hotellothéâtre - 20 septembre 2018

 

Construire un feu de Jack London, version scénique, mise en scène, scénographie et costumes de Marc Lainé

 L’œuvre de Jack London (1876-1916) est caractéristique de ce que l’on nomme le roman d’aventures. Ainsi, en tant qu’aventurier – marin et chasseur de phoques –, l’écrivain américain explore la qualité inouïe de certaines expériences – non seulement l’aventure, au sens général, mais encore la puissance sauvage de la Nature et le monde animal, tels L’Appel de la forêt (1903) et Croc-Blanc (1907).

« Là s’étendait le Wild, le Wild sauvage, gelé jusqu’aux entrailles des terres du Grand Nord… » Si fort soit-on, on peut être vaincu par le Wild car la nature du Grand Nord américain et canadien est si démesurée qu’elle en est porteuse d’effroi.

De son côté, le plasticien, scénographe, réalisateur et metteur en scène Marc Lainé n’est pas en reste pour l’attrait énigmatique de la blancheur des vastes étendues enneigées : l’un de ses spectacles parmi d’autres, – Vanishing Point – s’inscrivait précisément dans le Grand Nord. Le concepteur crée sur la scène la seconde version à fin tragique de la nouvelle Construire un feu (2018) de Jack London.`

Un homme marche dans la neige, accompagné seulement d’un chien. Il doit retrouver le soir ses compagnons qui empruntent un autre itinéraire. Pour son premier hiver en ces lieux, il est surpris par le froid intense – 50° et encore plus bas.

Il peut à peine manger ses biscuits, les doigts s’engourdissant à la froidure ambiante.

La rivière gelée peut être dangereuse et cacher des trous recouverts de glace et de neige. Quand l’eau se brise, le marcheur s’enfonce dans l’eau glacée. Les pieds mouillés, il se sèche en construisant un feu sous le couvert d’arbres ; or, le feu s’éteint soudain par la neige accumulée sur les lourdes branches et tombée net.

Lui revient en mémoire le souvenir des anciens : « Au-delà de cinquante degrés sous zéro, on ne doit point voyager seul. »

Les mains, les pieds, les joues, le nez s’engourdissent peu à peu et gèlent…

Avec trois caméras, les maquettes et les toiles peintes représentant les paysages nordiques sont filmées en direct et projetées sur un écran au-dessus de la scène.

Et le baroudeur, rude gaillard expérimenté et peut-être trop sûr de lui, entreprend son voyage, faisant les mouvements et les gestes d’une marche immobile, face caméra.

Le comédien Nâzim Boudjenah, recouvert de fourrure et dont seul le visage reste à découvert, incarne la souffrance subie dans un abandon total, corporel et spirituel.

Le trappeur est filmé constamment, debout et assis, accroupi dans la recherche de brindilles, tandis que le narrateur s’essaie à un ample récit étrange et quasi documentaire, décrivant avec précision les moindres gestes du héros, expliquant comment Construire un feu : un mode d’emploi et un guide de survie pour amateurs.

Pierre-Louis Calixte – le narrateur – est légèrement facétieux, démontrant, preuve à l’appui, la supériorité immense de la Nature sur la petitesse des hommes vindicatifs.

Le chien conquiert sur le plateau une place d’importance, même s’il n’est pas l’ami de l’homme éprouvé, il offre un point de vue personnel, quant à l’instinct du danger.

Alexandre Pavloff incarne le chien, chemise et pantalon Lewis, pieds nus et chevelure longue, plie les pattes, ou se redresse debout, à l’écoute du maître.

Le public tendu et inquiet est subjugué, dans l’attente, tel le chien tenu en haleine par l’imminence d’un danger dont le cheminement a pourtant été long et patient. Attentif, le spectateur devine que l’homme ne résiste pas à un climat excessif et souverain.

La Nature – les profondeurs indicibles de l’espace hivernal et ses distances – est un univers de géants, une ennemie insensible, démesurée et étrangère à l’aventure humaine, si on ne sait l’apprivoiser, c’est-à-dire s’adapter à elle et la reconnaître.

Grave allégorie : il faut savoir entendre la voix de la Nature, apte à tout emporter.

Véronique Hotte

Studio-Théâtre de la Comédie Française, 99 rue de Rivoli, Galerie du Carrousel du Louvre 75001 Paris, du 15 septembre au 21octobre 2018, du mercredi au dimanche à 18h30. Tél : 01 44 58 15 15

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September 18, 2018 6:51 PM
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Jean Piat, mort d'un roi

Jean Piat, mort d'un roi | Revue de presse théâtre | Scoop.it


Par  Nathalie Simon dans Le Figaro  le 19/09/2018

DISPARITION - Comédien charismatique dans un répertoire riche de vingt-cinq ans de Comédie-Française, il s'est éteint mardi soir à l'âge de 93 ans.

«J'ai été comblé, j'étais né pour être comédien», répétait volontiers Jean Piat qui avait raconté sa riche vie, début 2016, au théâtre des Bouffes parisiens dans Pièces d'identité, un spectacle de son cru sous la direction de Stéphane Hillel. L'acteur au beau regard bleu célébrait alors ses 73 ans de carrière en évoquant les auteurs qu'il avait servis. Outre Françoise Dorin, sa compagne, Beaumarchais, La Fontaine ou Guitry, ancien «cancre» comme lui. Au même moment, il sortait chez Flammarion un livre au titre malicieux: «Et...vous jouez encore!». «Je ne sais pas quoi faire d'autre...», glissait-il en souriant.


» LIRE AUSSI - Jean Piat, le feu sous la glace

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September 9, 2018 4:56 PM
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La servante : Un entretien avec Catherine Hiegel (France Culture)

La servante : Un entretien avec Catherine Hiegel (France Culture) | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Joëlle Gayot sur le site de son émission "Une saison au théâtre sur France Culture" le 09 septembre 2018

 

Ecouter l'émission (30 mn) 

 

Si le théâtre s'est intéressé et continue de le faire, aux grandes figures de la mythologie et de l'Histoire, il se penche aussi sur des figures plus modestes. C'est le cas de la suivante, à l'ombre des puissants. La servante, loin des projecteurs ? Pourtant, "servante" est aussi le nom d'une lampe.

Avec Catherine Hiegel, comédienne et metteur en scène, à l’affiche du Théâtre Le Petit Saint Martin (Paris), à partir du 20 septembre dans le spectacle de Pierre Notte, La Nostalgie des Blattes.

Catherine Hiegel a été  une flamboyante Serva Amorosa dans une pièce italienne écrite par Goldoni. Avec elle nous parlons de la Servante au théâtre, cette femme souvent dégourdie, plutôt intelligente et très décomplexée, qui, de Molière à Marivaux, nous dit beaucoup des rapports sociaux, amoureux, politiques à l’œuvre dans les pièces.

Mais nous parlons aussi de la Servante de théâtre, cette petite lampe qui veille la nuit sur les plateaux quand le théâtre est fermé… D’une fonction à l’autre, femme ou lampe, la servante remplit toujours son rôle de veilleuse, voire d’éclaireuse dans l’ombre.

C’est avec cette actrice qui se tient tête haute, dont le nom fut longtemps associé à celui de la Comédie-Française, mais qui a su s’émanciper d’une Maison et d’étiquettes qui lui collaient de trop près à la peau, que nous ouvrons aujourd’hui, à sa lettre S comme Servante, notre encyclopédie vivante du théâtre.

"Vive notre sexe" : Goldoni féministe par Catherine Hiegel / Écoutez ce plaidoyer pour les femmes opprimées, cet appel qui nous vient  du XVIIIe siècle. A l'occasion de sa participation dans Une Saison au théâtre, Catherine Hiegel interprète pour France Culture le monologue de fin de la pièce de Carlo Goldoni "La Servante aimante"  (1752), qu'elle interprétait dans une mise en scène de 1993 à La Comédie Française, et au cinéma, dans l'adaptation de Jean Douchet, en 1995 :


INTERVENANTS
Catherine Hiegel
comédienne et metteuse en scène

Photo : © Getty / Franck Prevel

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June 9, 2018 5:43 PM
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Eric Ruf : "En tant qu'acteur, la déconcentration est une clé"

Eric Ruf : "En tant qu'acteur, la déconcentration est une clé" | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Entretien de l'administrateur général de la Comédie-Française au micro de Mathilde Serrell - France Culture 

 

Ecouter lémission (1h) :  https://www.franceculture.fr/emissions/les-masterclasses/eric-ruf-en-tant-quacteur-la-deconcentration-est-une-cle-1

 

L'acteur, metteur en scène, scénographe, décorateur et administrateur de la Comédie-Française explique lors de cette masterclasse, le processus créatif et les convictions esthétiques qu'il s'efforce de développer tout au long de sa carrière.

Il n'y a que le mystère qui m’intéresse au théâtre, c'est plus confus, plus prolixe, plus ombré.

Engagé comme pensionnaire à la Comédie Française à 23 ans, sociétaire 5 ans plus tard, l’acteur Eric Ruf convoquera sa force délicate dans tous les grands rôles masculins : Molière, Hugo, Claudel, Racine, Rostand… Aussi, metteur en scène, enchanteur du Peer Gynt d’Ibsen en 2012 et relecteur du Roméo et Juliette de Shakespeare en 2016. Eric Ruf est aussi scénographe et décorateur, complice des mises en scène de Denis Podalydes, ouvrant toujours plus d’espaces de jeu.

Depuis 2014, Eric Ruf est l’administrateur de la Comédie-Française. Il se considère comme "jardinier strabique, un oeil dehors un oeil dedans" pour cultiver tout ce qui fait grandir le premier théâtre de France, qu’il sert finalement depuis 24 ans.

Les gens viennent au théâtre pour voir des éclats de vie. Il faut laisser le jeu.

Dans le processus de création, le décor doit se penser le plus en amont possible.

INTERVENANTS
Eric Ruf
administrateur général de la Comédie-Française et comédien.


Mathilde Serrell

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June 5, 2018 6:46 PM
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Un vent de rajeunissement et de féminisation à la Comédie-Française pour la saison 2018/2019

Un vent de rajeunissement et de féminisation à la Comédie-Française pour la saison 2018/2019 | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Stéphane Capron dans Sceneweb - 5 juin 2018

 

Eric Ruf, l’Administrateur de la Comédie-Française a présenté la saison 2018/2019 de la Comédie-Française au lendemain de la fin d’un conflit de deux semaines qui a perturbé les représentations de la salle Richelieu, empêchant la création de La Locandiera de Goldoni dans la mise en scène d’Alain Françon. La création est reportée au 27 octobre. Une saison qui fait un saut générationnel et permet à de jeunes metteur(e)s en scène trentenaires de faire leur début dans l’institution.

 

Il était espéré depuis longtemps, Thomas Ostermeier va enfin mettre en scène les comédiens de la Comédie-Française. Ce sera La Nuit des Rois de Shakespeare dans une nouvelle traduction d’Olivier Cadiot. Il fera l’ouverture de la saison dès le 22 septembre à Richelieu. “Ce sera la première fois qu’un de ses spectacles en français sera créé à Paris” a tenu à préciser Eric Ruf. L’administrateur est parvenu à faire revenir Ivo van Hove, dont on connait l’agenda surchargé. Après Les Damnés, il s’empare de deux pièces d’EuripideElectre / Oreste (du 27 avril au 3 juil 2019).

 

Eric Ruf va mettre en scène La vie de Galilée de BrechtHervé Pierre sera Galilée (du 1er juin au 25 juin 2019). Enfin la dernière création à Richelieu est confiée à Julie Deliquet. Son Vania au Vieux-Colombier a été un succès pendant deux saisons, elle s’empare d’une oeuvre mythique, Fanny et Alexandre de Ingmar Bergman. Car si c’est un film mythique, c’est aussi un roman écrit par Bergman (du 9 février au 16 juin 2019).

 

Au Vieux-Colombier, Emmanuel Daumas ouvre la saison avec L’heureux stratagème de Marivaux en bi-frontal, pièce jamais montée à la Comédie Française (du 19 sept au 4 nov). Puis vont se succéder des jeunes metteuses en scène. C’est l’un des points forts de cette saison, Eric Ruf est curieux, il suit l’actualité du théâtre et a souhaité offrir le plateau à la génération montante de la scène française. Julie Bertin et Jade Herbulot du Brigit Ensemble (candidates au poste de directrices du Théâtre des Quartiers d’Ivry) vont présenter Les oubliés, Alger-Paris et interroger notre point de vue à la Guerre d’Algérie (24 janv-10 mars 2019). Marie Rémond monte un scénario inachevé de FelliniLe voyage de G.Mastorna  (28 mars – 5 mai 2019) avec la collaboration artistique de Thomas Quillardet. Enfin Pauline Bureau va présenter  Hors la loi  au Vieux-Colombier d’après l’histoire de Marie-Claire, qui a avorté clandestinement dans les années 70 (24 mai – 7 juillet 2019 ). C’est l’histoire du procès de Bobigny, le grand procès pour l’avortement dont la défense fut assurée par l’avocate Gisèle Halimi.

 

Même vent nouveau au Studio Théâtre. Marc Lainé ouvre la saison avec Construire un feu de Jack London (15 sept – 21 oct). Géraldine Martineau va mettre en scène La petite Sirène d’Andersen dans le cadre du Festival d’Automne (15 nov – 6 Jan)


Pauline Bayle va adapter le roman de Leïla SlimaniChanson douce (14 mars 28 avril ). Dans le cadre de Singulis, Loïc Corbery va mettre en scène (Hamlet, à part), un seul en scène autour du personnage central de l’oeuvre de Shakespeare. La saison s’achèvera par un Cabaret Gainsbourg avec les jeunes musiciens de la troupe (16 mai – 30 juin).

 

Eric Ruf a évoqué son avenir et annoncé qu’il sera candidat à sa succession, il achève son premier mandat en juillet 2019.
« Je sens qu’il me faudrait un mandat en plus pour que la barque soit bien lancée et ne revienne pas » a -t-il expliqué lors de cette conférence de presse. Il espère ainsi suivre le dossier de la Cité du Théâtre dans le quartier des Batignolles à Berthier. Le lancement des travaux est prévu en septembre 2019. Le choix des architectes doit intervenir d’ici la fin de l’été. La Cité devant ouvrir en décembre 2022 avec une nouvelle salle pour la Comédie-Française.

 

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

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May 30, 2018 3:33 PM
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Exclu : les revendications du personnel en grève de la Comédie-Française 

Exclu : les revendications du personnel en grève de la Comédie-Française  | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par  Claudia Lebon dans Toutelaculture.com - 30 mai 2018 

Une partie du personnel de la Comédie-Française a entamé une grève depuis le mardi 22 mai. Nous avons voulu en savoir plus sur les revendications de ces grévistes. 



Un mouvement de grève est en cours depuis une semaine à la Comédie-Française. La première et la « générale de presse » de la Locandiera de Carlo Goldoni ont été annulées samedi et lundi, et les représentations de l’Eveil du printemps de Frank Wedekind et de Poussière de Lars Norén ont pu avoir lieu mais sans les décors des spectacles.

Toute la culture s’est renseignée auprès du délégué du personnel, Monsieur Alexandre Gigli (SNAPAC CFDT), qui a accepté de nous informer sur les revendications des grévistes.

 

Deux revendications fondamentales ont été présentées. Sans hiérarchisation, la première concerne la gestion du calendrier de négociation obligatoire qui relève des tutelles du Ministère de l’économie et des finances. Le personnel demande une meilleure tenue de ce calendrier qui permet d’organiser les négociations concernant la capacité de l’entreprise à augmenter la masse salariale. Celui-ci serait actuellement tenu en dehors de tout cadre. Le personnel souhaite donc remettre les tutelles de Bercy face à leurs responsabilités et fixer la tenue des négociations au 31 mars de chaque année.

 

Une deuxième revendication fondamentale concerne l’organisation de la programmation de la Comédie-française et le principe d’alternance des spectacles, spécifique au théâtre, qui demande plusieurs changements de décors quotidiens afin d’assurer jusqu’à cinq représentations différentes chaque semaine, en plus des répétitions. Cette demande s’adresse donc à la direction du théâtre.

 

 

Voici ce que la Comédie-Française communique sur son site au sujet du principe d’alternance  :

« Le matin, il faut démonter le décor de la représentation de la veille et monter celui de répétition pour l’après-midi. Le soir, on démonte le décor de répétition et on monte celui de la représentation, différent de celui de la veille. Dans une rotation permanente, l’Alternance maintient la Maison en mouvement et exerce la virtuosité de la Troupe. Logistique technique doublée d’une gestion précise de l’emploi du temps de la soixantaine de Comédiens-Français et du calendrier des représentations.« .

 

 

Monsieur Alexandre Gigli déclare que le personnel respecte tout à fait ce principe d’alternance mais il demande une meilleure gestion de cette logistique. Les spectacles programmés requièrent des décors très importants et il difficile de respecter les calendriers. Le personnel demande donc une révision de la charge et de l’amplitude du travail, les conditions actuelles pouvant parfois causer des risques d’insécurité pour les employés.

Le délégué du personnel indique que ces deux revendications fondamentales sont générales et concernent l’ensemble des services.

 

Une dernière revendication, liée à la rémunération, ne concerne qu’une partie du personnel, les machinistes du plateau de Richelieu et des ateliers de Sarcelles. Ces derniers réclament donc une « mesure catégorielle ». Comme nous l’avons déjà indiqué dans un précédent article, la direction du théâtre a proposé «une mesure salariale générale à l’ensemble du personnel, sans distinction de service, d’ancienneté ou de grade».

Eric Ruf, administrateur général, a déclaré souhaiter une « sortie rapide à cette crise ». Des négociations sont toujours en cours.

 

 

 Visuel © CC BY-NC-ND 2.0

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May 25, 2018 5:58 AM
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Théâtre : David Lescot vibre au son des utopies enfuies

Théâtre : David Lescot vibre au son des utopies enfuies | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Fabienne Darge dans Le Monde  25.05.2018

« Les Ondes magnétiques », comédie irrésistible, fait revivre les radios libres au Vieux-Colombier, à Paris.

La vie promettait d’être belle : c’était le tout début des années 1980, un président à la diction précieuse allait être remplacé par un autre, qui voulait « changer la vie ». L’auteur et metteur en scène David Lescot, qui se taille depuis dix ans un joli chemin dans le théâtre français, a eu envie de raconter ce moment-là à travers un filtre bien particulier : celui des radios libres.

Et cela donne un spectacle irrésistible de fantaisie, de finesse, d’humour, dont on peut prédire sans grand risque qu’il va mettre sur sa longueur d’onde un public aussi ravi que celui qui l’a accueilli lors de la première, mercredi 23 mai, au Théâtre du Vieux-Colombier. La jubilation est partagée, au sortir de ces Ondes magnétiques, qui restituent le climat, le parfum de ces jeunes années 1980 avec une justesse incroyable, mais proposent aussi, mine de rien, une belle réflexion politique.

La première idée géniale, c’est d’avoir eu l’intuition que cette histoire des radios libres était non seulement un révélateur de l’ensemble de ce moment historique, mais aussi une formidable matière pour créer un spectacle comme David Lescot, qui est aussi musicien, les aime : pas seulement une pièce qui mêle théâtre et musique, mais où cette dernière joue un véritable rôle dramaturgique.


Dispositif bifrontal

Mais si l’on est dans l’ambiance, d’emblée, c’est d’abord grâce à la scénographie. Comme elle l’avait été pour le beau Vania, de Julie Deliquet, la salle du Vieux-Colombier a été réaménagée en dispositif bifrontal : tout se passe au milieu du public, disposé de part et d’autre du plateau, dans un décor plus vrai que nature de studio clandestin, avec ses disques vinyle, ses affiches psychédéliques et contestataires, son papier peint et ses meubles vintage.

C’est le mois d’avril 1980, et on est dans les locaux de Radio Quoi, station pirate qui tente de se faire une place sur les ondes. L’Etat a encore le monopole sur la radio et la télévision. En mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République. Quelques mois plus tard, la loi du 9 novembre 1981 prévoit des dérogations au monopole d’Etat pour les radios locales privées associatives.

La pièce de David Lescot imagine la vie de deux d’entre elles, Radio Quoi, donc, et Radio Vox, qui illustrent le conflit entre l’esprit anarchiste et post-soixante-huitard de certaines d’entre elles, et le style branché et nocturne imposé par d’autres, à l’image de Radio Vox, que dirige, sous ses dehors libertaires, un patron à la main de fer et vêtu de cuir noir, qui n’est pas sans évoquer la figure de Jean-François Bizot, le directeur du magazine Actuel – l’un des premiers magazines de contre-culture en France – et fondateur de Radio Nova.


Gros travail documentaire
C’est exactement ce moment de passage entre les années 1970 et 1980 – qui seront celles du « There is no alternative » de Margaret Thatcher – que met en scène le spectacle de David Lescot, et ce moment politique qui voit les socialistes passer des grandes avancées sociales, sociétales et culturelles de 1981 au tournant de la rigueur et au « réalisme » de 1983. Cette histoire est racontée avec des accents de vérité constants, dans les moindres détails. Comme à son habitude, David Lescot a mené un gros travail documentaire pour nourrir son travail, en compagnie de l’historienne Anaïs Kien, spécialiste de ces mouvements.

Pour autant, Les Ondes magnétiques est une vraie pièce, on ne peut plus vivante et bien écrite, qui propulse sur le plateau des personnages eux aussi plus vrais que nature, de la monteuse en chemise à fleurs orange, fumant comme un pompier – tout le monde fumait comme un pompier, en ce temps-là – aux oiseaux de nuit décavés, piliers des Bains Douches et du Palace, qui hantent les petites heures du matin de Radio Vox.

 


Les acteurs de la Comédie-Française s’emparent des personnages avec une gourmandise et un talent fous

De ces personnages bien campés, les acteurs de la troupe de la Comédie-Française s’emparent avec une gourmandise et un talent fous. Tous, sans exception, sont d’une inventivité, d’une crédibilité, d’une liberté remarquables. Sylvia Bergé, qui est aussi une chanteuse impressionnante, notamment en créature inspirée de Nina Hagen ; Alexandre Pavloff, en « lider maximo » d’extrême gauche ou en dandy décadent ; Elsa Lepoivre, qui troque en un clin d’œil son perfecto de rockeuse pour le tailleur pseudo-Chanel de Bérangère de Varengeville, animatrice de Radio Solidaire ; Christian Heck, impayable en patron de Radio Vox et en créature interlope en manteau de fourrure blanc ; Nâzim Boudjenah, en jeune animateur arrivant de New York avec les premiers disques de rap ; Jennifer Decker, en inénarrable animatrice nommée Lola Moon ; Claire de La Rüe du Can, en jeune fugueuse SDF, squattant les locaux de la radio ; Yoann Gasiorowski enfin, tout jeune pensionnaire engagé par le Français, en homme à tout faire de Radio Quoi.

Légèreté douce-amère

De tout cela David Lescot fait une comédie, ce qui est particulièrement bienvenu par les temps qui courent, mais une comédie portée par un humour bien particulier, à la légèreté douce-amère. La tonalité du spectacle vient aussi du travail musical effectué par David Lescot et son comparse Anthony Capelli, qui ne se sont pas contentés d’utiliser des morceaux de l’époque, mais ont créé une vraie bande originale, très réussie, bourrée d’échos aux groupes mythiques de l’époque, tendance rock romantique, Taxi Girl en tête.

Et c’est ainsi, sous sa forme séduisante et aérienne, que le spectacle opère une réflexion politique qui vous trotte dans la tête ensuite, en jouant des glissements temporels entre les années 1970 et 1980, mais aussi entre les années 1980 et aujourd’hui, où les idéaux socialistes sont plus que jamais battus en brèche par une forme massive de « There is no alternative ».

Tout a bien commencé là, en ces early eighties qui paraissaient magiques et sont pourtant à l’origine des tristesses politiques que nous n’avons cessé de vivre depuis. Le grand Higelin semble l’avoir compris dès le début, lui qui est mort pendant les répétitions du spectacle, et dont l’ombre tutélaire plane sur ces Ondes magnétiques. Lui qui, dans Champagne, chanson écrite en 1986, qui clôt avec émotion la soirée, associait cette boisson avec « trahison ». Comme un résumé en deux mots de ces années-là, et de leur héritage.

Les Ondes magnétiques, de et par David Lescot (édition Actes Sud « Papiers »). Comédie-Française, Théâtre du Vieux-Colombier, 21, rue du Vieux-Colombier, Paris 6e. Tél. : 01-44-58-15-15. Mardi à 19 heures, du mercredi au samedi à 20 h 30, dimanche à 15 heures, jusqu’au 1er juillet. De 13 à 33 €. Durée : 2 heures. www.comedie-francaise.fr

 

Légende photo : « Les Ondes magnétiques », de David Lescot plonge le public dans un studio clandestin, au Théâtre du Vieux-Colombier, à Paris. 

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May 15, 2018 12:38 PM
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Les Ondes Magnétiques au Vieux Colombier -

Les Ondes Magnétiques au Vieux Colombier - | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Marine S. dans Sortiraparis.com

 

Les Ondes Magnétiques au Vieux Colombier

Le Théâtre du Vieux Colombier de la Comédie-Française présente Les Ondes magnétiques à compter du 23 mai 2018, un spectacle écrit et mis en scène par David Lescot sur la promulgation de la loi 81-994 qui autorise officiellement les radios libres.

Fini le temps des ondes émises depuis les eaux internationales pour échapper aux réglementations, des stations FM pirates installées dans des appartements pour inondées la ville de sons pops et revendications politiques. En arrivant au pouvoir en 1981, le président de la République socialiste François Mitterrand met fin au monopole d’État de la radiodiffusion instauré à la Libération. Depuis son élection, les radios pirates foisonnent et un an plus tard près de 2 000 radios libres sont recensées. Le 9 novembre 1981, la loi 81-994 est promulguée, c'est officiel, les radios libres sont enfin autorisées. C'est lé début d'une toute nouvelle ère, une ère qui prendra son envol avec l'apparition d'internet.

Auteur et metteur en scène, David Lescot s'est plongé dans les archives et dans sa propre mémoire pour conter dans son spectacle Les Ondes magnétiques l'histoire de cette révolution des ondes autant que celle de l'état d'esprit des années 80 et des premières années de la gauche au pouvoir. Qu'espérait la jeunesse alors ? Et quelle place occupaient les radios alors ? La troupe de la Comédie-Française remonte le temps.

Infos pratiques :

Les Ondes magnétiques au Théâtre du Vieux Colombier, du 23 mai au 1er juillet 2018.

Tarifs : de 13 à 33€

Réservations : 01 44 58 15 15


Lieu
Au Vieux Colombier
65, Rue de Rennes
75006 Paris 6

Tarifs
TP : 33 €

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April 28, 2018 9:06 AM
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Christophe Montenez, enfant de choeur 

Christophe Montenez, enfant de choeur  | Revue de presse théâtre | Scoop.it

 



 

Par Émilie Grangeray dans M le Magazine du Monde  28.04.2018

 

Il y a, chez Christophe -Montenez, un mélange d'évidence, quand on le voit sur scène, et de doute, lorsqu'on l'interroge sur sa perception de son métier. Le comédien, à l'affiche de L'Éveil du printemps, l'admet : " Se définir nous ramène à notre finitude. Et choisir, c'est renoncer au possible ". Or, s'il y a bien une chose que souhaite l'un des plus jeunes pensionnaires de la Comédie-Française (il y est entré en 2014, à 25 ans), c'est laisser les portes ouvertes. Cet angoissé et hypocondriaque ajoute d'une voix calme : " Le théâtre est le seul lieu où j'ai confiance en moi. "

 

 

C'est au conservatoire de -Toulouse que Christophe -Montenez reçoit la révélation du théâtre. Et de rendre grâce à Francis Azéma, le fondateur et directeur du Théâtre du Pavé : " Il m'a apporté la foi. " Le jeune acteur a souvent recours au vocabulaire religieux. Il s'en explique : " Le théâtre est peut-être l'un des seuls lieux aujourd'hui où l'on peut -communier, c'est-à-dire, être ensemble. Longtemps, le théâtre a été pour moi un moyen d'exister, une manière de (re)naître au monde et d'être reconnu à travers le regard que les autres pouvait porter sur moi. " C'est aussi pour cette raison que le collectif qu'il a formé, en 2013, avec quatre autres comédiens, se nomme Les Bâtards dorés, un nom entre illégitimité et besoin de reconnaissance. Après avoir mis en scène Princes, adaptation très libre de L'Idiot de Dostoïevski, en 2015, ils présenteront Méduse, inspiré du célèbre naufrage, au Festival d'Avignon cet été. " Pour moi, la vertu première du théâtre est d'abord de rencontrer des gens. C'est partager, faire partie d'une famille. " Aussi n'est-ce pas un hasard si, après avoir joué dans Le Misanthrope et Le Petit-Maître corrigé, il a de nouveau été choisi par Clément Hervieu-Léger pour incarner Moritz dans L'Éveil du printemps, de Frank Wedekind. La pièce du poète et dramaturge allemand conte la vie d'adolescents aux prises avec leur sexualité naissante. Clément Hervieu-Léger a fait appel à la jeune garde du Français (Sébastien -Pouderoux, Georgia Scalliet, Gaël Kamilindi) et à sa famille de coeur constituée auprès de Patrice Chéreau. Autour de lui, se retrouvent donc Caroline de Vivaise aux costumes, Bertrand Couderc à la lumière et Richard Peduzzi à la scénographie. " Clément est dans l'amour et la confiance de son acteur, dans ces conditions, on ne peut que donner le meilleur. "

 

 

Par Émilie Grangeray

 

L'Éveil du printemps, de Frank Wedekind. Comédie-Française, place Colette, Paris 1er. Jusqu'au 8 juillet. www.comedie-francaise.fr

 

 

Photo © Christophe Raynaud de Lage / collection Comédie-Française

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