Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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May 27, 2015 5:29 AM
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Le théâtre soigne ses jeunes pousses

Le théâtre soigne ses jeunes pousses | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Le Monde :

 

Voici venu le temps de l’émergence. A Paris, un festival se consacre totalement à la découverte de nouveaux talents. Doté du joli nom d’Impatience, il permet à dix troupes de présenter leurs spectacles, jusqu’au 13 juin, dans trois lieux : le Centquatre, le Théâtre du Rond-Point et le Théâtre national de la Colline. A la fin, un jury de professionnels décernera son prix à un lauréat, dont la production sera diffusée en France (et en Suisse).

En 2005, Sylvain Creuzevault avait participé, avec Visage de feu, de Marius von Mayenburg, au festival Berthier du Théâtre de l’Odéon, qui a donné naissance à Impatience.

Depuis, le metteur en scène s’est imposé comme le chef de file de l’avant-garde. Le remarquable Capital et son singe, qu’il a créé en septembre 2014, était présenté à Dijon, du samedi 23 au lundi 25 mai, dans le cadre de Théâtre en mai, un bon festival où se côtoient des valeurs sûres et de jeunes pousses, comme Jonathan Châtel et Thomas Condemine, dont on pouvait voir les spectacles ce lundi de Pentecôte.

Bain New Age vasouillard

Autant l’un a déçu, autant l’autre a plu. Gardons le meilleur pour la fin, et commençons par l’épreuve que fut Mickey Le Rouge, mis en scène par Thomas Condemine.

Une épreuve due à la longueur exagérée de la représentation : pas loin de trois heures, quand deux auraient amplement suffi. C’est dommage, parce que Thomas Condemine (35 ans) a le sens du plateau, et de l’humour. On goûte ces qualités au début du spectacle, une adaptation du roman de Tom Robbins, qui orchestre les amours d’un vieux hors-la-loi et d’une jeune princesse en rupture de ban, dans l’Amérique des années 1980.

L’utilisation maligne de la vidéo et le côté soap-opéra de la mise en scène mettent en joie, avant que tout ne se noie dans un bain New Age vasouillard. Thomas Condemine peut cependant réclamer l’indulgence : lundi 25, c’était la première, le spectacle a le temps de se ressaisir.

Avec Jonathan Châtel, on change totalement de registre. Ce metteur en scène de 36 ans, qui sera du 4 au 11 juillet au Festival d’Avignon, avec Andreas, une création inspirée par Le Chemin de Damas, de Strindberg, œuvre dans la finesse et la sensibilité. A Dijon, il présentait Petit Eyolf, d’Ibsen, un auteur qui lui est cher : Jonathan Châtel est franco-norvégien.

Cela ne suffit cependant pas à résumer son talent, qui sait faire sourdre l’intranquillité des êtres, à travers l’histoire d’un couple, dont le fils handicapé, le petit Eyolf, meurt noyé dans un fjord. Une langue de terre caillouteuse sur un plateau noir suffit à dessiner le décor du drame, que la mise en scène révèle comme une terrible caresse. C’est très beau, et, tiens, tiens, c’était l’un des spectacles d’Impatience, en 2013.

Théâtre en mai, Théâtre Dijon-Bourgogne, à Dijon. www.tdb-cdn.com. Jusqu’au 31 mai. Impatience, au Centquatre, au Théâtre du Rond-Point et au Théâtre national de la Colline, à Paris. www.festivalimpatience.fr. Jusqu’au 13 juin.

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May 12, 2015 5:14 PM
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Le Chagrin, mise en scène de Caroline Guiela Nguyen

Le Chagrin, mise en scène de Caroline Guiela Nguyen | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Joëlle Gayot : 

 

Il y a dans "Le Chagrin", que met en scène Caroline Guiela Nguyen un art du détour et du contour qui, à force de sinuosités, endort votre vigilance quand soudain, alors que vous ne vous y attendiez plus, jaillit une lame de rasoir (au sens évidemment métaphorique du terme) qui déchire le voile cotonneux qui vous enveloppait doucement.

 

Caroline Guiela Nguyen n'a pas la main qui tremble quand il s'agit de manipuler son public. ô la magicienne que voila ! elle sait parfaitement comment détendre puis tordre brutalement les états qu'elle a suscités chez son spectateur. (je dis "son" spectateur parce que ce genre de représentation fait totalement "sien" le public, un phénomène suffisamment inouï pour être souligné). On croit voir arriver le loup et c'est un tigre qui surgit. Ce spectacle, c'est la bête dans la jungle, et la jungle, elle nous est cruellement familière. On se croit dans une chambre d'enfants, non non, vous n'y êtes pas, en vrai, c'est l'antichambre de la mort.

 

Toujours dilaté, ce foutu réel nous échappe insensiblement. on s'écartèle l'inconscient entre les rires hystériques, les larmes qui coulent, les malaises sournois et ce qui apparait, implacable et impérial dans son avancée somme toute triomphante : le chagrin. Cotonneux, ouais, mon oeil ! c'est du lourd ce qu'envoie cette jeune artiste qui n'a pas peur d'aller fouiller dans les tréfonds, sait vous balancer l'indicible sur la scène et qui qui qui... qui sera dimanche l'invitée de Changement de Décor sur la bienaimée France Culture (à 20h30) on vous le dit tout de suite, on vous le redira d'ici là car on est content content de l'avoir au micro avec nous. 


"Le Chagrin" c'est à la Colline jusqu'au 6 juin.

 

La page de Changement de décor, l'émission de Joëlle Gayot

http://www.franceculture.fr/emission-changement-de-decor-caroline-guiela-n-guyen-2015-05-17

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April 28, 2015 6:17 PM
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Des migrants au plateau - Journal La Terrasse

Des migrants au plateau - Journal La Terrasse | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Olivier Coulon-Jablonka, metteur en scène de la compagnie Moukden Théâtre, a été invité à créer la troisième Pièce d’actualité de la Commune pour cette saison.

 

81 Avenue Victor Hugo met en scène un collectif d’immigrés d’Aubervilliers, qui après quatre mois passés dans la rue, s’est installé dans un bâtiment à l’adresse éponyme. « A travers ces Pièces d’actualité, la proposition de Marie-José Malis et Frédéric Sacard est d’expérimenter autrement le théâtre documentaire, en travaillant sur le territoire d’Aubervilliers. Nous avons beaucoup marché dans la ville. Nous avons commencé à nous intéresser aux Data Centers qui parsèment la ville, puis au milieu de l’import export. Puis nous avons rencontré le collectif du 81 Avenue Victor Hugo. Ils étaient en pleine lutte avec l’association Droit Au Logement pour ne pas être expulsés du bâtiment qu’ils avaient réquisitionné. Depuis, ils ont acquis l’assurance de pouvoir rester là jusqu’en mai 2016.

 

Lire l'article d'Eric Demey dans le Journal La Terrasse : http://www.journal-laterrasse.fr/des-migrants-au-plateau/

 

DES MIGRANTS AU PLATEAU du 5 mai 2015 au 17 mai 2015 Théâtre de la Commune 2 Rue Edouard Poisson, 93300 Aubervilliers, France mardi et mercredi 19h30, jeudi et vendredi 20h30, samedi 18h et dimanche 16h. Tél : 01 48 33 16 16.

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April 16, 2015 11:07 AM
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Caroline Guiela Nguyen, lestée d’enfance

Caroline Guiela Nguyen, lestée d’enfance | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publiée par Fabienne Darge, pour Le Monde :

 

Première impression de Caroline Guiela Nguyen : une jeune femme – ravissante – déboule, en minijupe, bonnet sur la tête, vous claque la bise et entame la discussion, avec son accent du Sud. Une rugbywoman dans une enveloppe délicate, se dit-on ce soir-là. On est à Valence, à la Fabrique, un lieu qui a tout de la friche artistique, mais dépend du Centre dramatique national. C’est là, dans ces bâtiments couverts de tags colorés, en lisière d’un parc, que Caroline Guiela Nguyen, le 31 mars, a créé avec sa compagnie, Les Hommes approximatifs, son nouveau spectacle, Le Chagrin.

Quelques jours plus tard, on croise de nouveau la route de Caroline, à Paris et à Reims, et on se dit que c’était l’inverse, en fait : une femme délicate dans une enveloppe de fonceuse. On n’a pas l’habitude d’une telle spontanéité, d’une telle fraîcheur, dans le théâtre français.

On voit bien que Caroline Guiela Nguyen tranche, dans ce milieu. D’abord c’est une jeune femme – elle est née en 1981. De par ses origines familiales, elle a des liens avec le Vietnam, l’Inde et l’Algérie, et avec l’histoire coloniale et postcoloniale de la France. Et c’est lestée de ce bagage qu’elle amène quelque chose de tout à fait neuf, et réinvestit des territoires oubliés, au fil de ses spectacles : Se souvenir de Violetta (2011), Le Bal d’Emma (2012), Elle brûle (2013), qui ne cesse de tourner, et ce Chagrin qui, après Valence, va poser quelques soirs à Tours, puis au Théâtre de la Colline, à Paris, sa bulle de réalisme magique.

Deux rencontres fondamentales

Dans le petit village de Provence où Caroline Guiela Nguyen a passé son enfance, les gens appelaient sa mère « la Chinoise ». « Ma mère est vietnamienne, sa mère était indienne, née à Pondichéry, raconte la jeune femme. Elles sont arrivées en France en 1956, après la défaite de Dien Bien Phu, comme de nombreux Vietnamiens restés du côté de la France. Et, plus tard, elle a rencontré mon père, qui était pied-noir, et séfarade, mais ne parlait jamais de cette histoire… »

Caroline Guiela Nguyen va au Vietnam régulièrement, mais n’est jamais allée en Algérie. Elle dit que cette histoire familiale complexe et « remplie de non-dits » a « façonné un rapport au monde particulier », qu’elle n’a de cesse d’élucider et de creuser à travers le théâtre.

Quand elle est entrée à l’école du Théâtre national de Strasbourg (TNS), après des études de sociologie et d’ethnoscénologie, elle a rencontré deux artistes qui ont été fondamentaux pour son éclosion artistique. Le Polonais Krystian Lupa d’abord, pour « sa façon de travailler avec les comédiens : l’acteur chez lui n’est pas quelqu’un qui va dire un texte, mais une personne qui va témoigner d’une forme de présence, être traversé par tout un paysage intérieur, imaginaire ».

LA JEUNE FEMME A DES LIENS AVEC LE VIETNAM, L’INDE ET L’ALGÉRIE, ET AVEC L’HISTOIRE COLONIALE ET POSTCOLONIALE DE LA FRANCE

 


Ensuite, il y a eu le « choc » provoqué par Les Marchands, de Joël Pommerat, qui a « ouvert de nombreuses portes » à la jeune metteure en scène : « Dans le fait de composer une troupe avec des visages, des corps, des origines différentes : une “diversité”, comme on dit maintenant, qui me semble fondamentale pour raconter les histoires dont nous avons besoin aujourd’hui. Et puis Pommerat montrait que l’on pouvait s’emparer des questions sociales, souvent considérées comme impures, voire vulgaires, dans le théâtre français. Moi, je ne peux pas faire sans cette question-là, sinon il y a une partie de mon rapport au monde qui n’est plus là. »

Caroline Guiela Nguyen avait une idée assez claire de ce qu’elle voulait faire, quand elle a fondé la compagnie Les Hommes approximatifs – dont le nom, tiré d’un poème de Tristan Tzara, dit bien le projet –, en 2007, avec plusieurs camarades de l’école du TNS : la scénographe Alice Duchange, l’auteure Mariette Navarro…

Il s’agissait d’abord de créer un vrai collectif, pour de vraies créations collectives. Caroline et ses compagnons ont su très vite que pour raconter leurs histoires, il leur fallait écrire à partir du plateau, des acteurs – de la vraie vie. Réinvestir des terrains abandonnés du théâtre français : l’intime, le social, des histoires ordinaires traversées, comme toutes le sont, par la grande Histoire. Comme dans Elle brûle, qui soulève, avec un hyperréalisme saisissant, les couches de non-dits d’une famille et la douleur d’une femme d’aujourd’hui qui s’appelle Emma, comme chez Flaubert.

Pour cela, il fallait casser le moule, réintégrer dans la représentation de nos vies ce qui en fait la matière même, sa fragilité et sa complexité. Alors tous les spectacles des Hommes approximatifs mêlent comédiens professionnels et amateurs, de tous âges et d’origines différentes.

Comme une Atlantide engloutie

Ainsi en va-t-il dans Le Chagrin qui, au milieu de l’étonnant décor imaginé par Alice Duchange, inspiré par l’art brut, raconte une histoire banale et universelle. Un frère et une sœur, après la mort du père. La sœur est partie à Paris, des années auparavant, pour devenir danseuse, vivre dans un autre univers. Le frère est resté là, au pays, et maintenant ils se retrouvent, alors que le père n’est plus là, et que remontent les souvenirs.

Tout ici est dans la façon si émouvante qu’a Caroline Guiela Nguyen de convoquer l’enfance, cette enfance inscrite en chaque être humain comme une Atlantide engloutie, toujours prête à refaire surface. Ou d’évoquer la mort de manière un peu vaudoue, en instaurant sur le plateau un fascinant jeu avec la matière, les objets, les poupées, les bricolages divers et variés que chacun s’invente pour recréer du vivant, encore et encore.

Caroline Guiela Nguyen aime Mike Leigh, les frères Dardenne, Maurice Pialat ou Abdellatif Kechiche, les cinéastes qui serrent le réel au plus près, et son travail s’inscrit dans cette lignée. Mais avec Le Chagrin, elle est allée plus loin, sur des territoires encore nouveaux, qui intègrent la présence dans la vie d’une forme de « pensée magique », sans laquelle l’homme ne peut pas affronter la mort.

Alors évidemment, en voyant son parcours, en l’écoutant, on ne peut s’empêcher de penser à Ariane Mnouchkine, que Caroline Guiela Nguyen admire. La jeune metteure en scène aimerait bien, un jour, créer un lieu semblable à la Cartoucherie de Vincennes, « une fabrique de théâtre où l’on installerait notre univers, où l’on ferait à manger, où l’on accueillerait le public », rêve-t-elle. Son prochain spectacle devrait d’ailleurs recréer la vie d’un restaurant vietnamien – tiens, tiens, là encore, on pense à Mnouchkine, à un des premiers spectacles du Soleil, La Cuisine, d’après Wesker. Caroline, c’est l’as de trèfle qui pique le cœur du théâtre français.

Le Chagrin, par Les Hommes approximatifs. Mise en scène : Caroline Guiela Nguyen. Centre dramatique régional de Tours, du 21 au 24 avril. Tél. : 02-47-64-50-50. Théâtre national de la Colline, du 6 mai au 6 juin. Tél. : 01-44-62-52-52. Elle brûle. Jusqu’au 17 avril, à la Comédie de Reims, 3, chaussée Bocquaine, Reims (51). Tél. : 03-26 48-49-10. Puis le 21 avril à Aubusson, Scène nationale d’Aubusson, Théâtre Jean-Lurçat, avenue des Lissiers, Aubusson (23). Tél. : 05-55-83-09-09. Du 27 au 29 mai au Théâtre national de Nice, promenade des Arts, Nice (06). Tél. : 04-93-13-90-90.

Fabienne Darge
Journaliste au Monde

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January 29, 2015 8:13 AM
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Martyr de M. V. Mayenburg, mise en scène Matthieu Roy

Martyr de M. V. Mayenburg, mise en scène Matthieu Roy | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Le Monde :

Le fanatisme religieux monte sur scène

 

Comment un jeune homme ordinaire, « normal », devient-il un fanatique religieux, prêt à tuer pour ses idées ? On n’a pas fini de la ressasser encore et encore, cette question-là. Dans ce contexte, voilà un spectacle qui envisage tous les aspects de la question, et a le mérite de poser de manière implacable le mécanisme de la radicalisation, et ses ondes de choc dans la société : c’est Martyr, une pièce de Marius von Mayenburg, mise en scène par Matthieu Roy, présentée au Théâtre national de Strasbourg jusqu’au 8 février.

Mayenburg, un des auteurs allemands les plus intéressants d’aujourd’hui, né en 1972, a écrit en 2012 cette pièce d’une intelligence redoutable. Il l’a ensuite mise en scène lui-même, à la Schaubühne de Berlin, que dirige Thomas Ostermeier. Matthieu Roy l’a lue au moment de l’affaire Merah, à Toulouse, en mars 2012. Il a eu immédiatement envie de la monter en français, et a créé le spectacle en janvier 2014, à Poitiers. Puis Martyr a tourné en France, à Saint-Denis, notamment, où il a été présenté à l’automne. Mais à Strasbourg, trois semaines après les attentats des 7, 8 et 9 janvier, il a pris une résonance particulière, qui a mis le public de la grande salle du TNS, lors de la première, mardi 27 janvier, dans un état d’attention et d’écoute que l’on avait rarement connu.

L’archétype des dérives

A sa manière, sèche, rapide, cinématographique, Martyr montre comment le jeune Benjamin Südel s’enfonce dans une dérive religieuse – catholique, en l’occurrence : Marius von Mayenburg est bavarois, il balaie d’abord devant sa porte. Mais la mécanique démontée ici pourrait être à l’œuvre dans n’importe quel monothéisme. Et le décalage ainsi opéré avec les dérives islamistes actuelles permet au théâtre de jouer son rôle, de dégager les structures, les archétypes.

Tout commence avec une histoire de piscine, qui en évoque bien d’autres, ayant fait l’objet de nombre d’articles de presse ces dernières années. Benjamin ne veut plus aller au cours de natation. Sa mère, qui l’élève seule, réagit avec les codes de sa génération : voyant son fils perturbé depuis quelque temps, elle craint qu’il ne se drogue. Quand Benjamin lui dit qu’il veut être exempté des leçons de natation « pour raisons religieuses », elle tombe des nues. Mais son fils n’en démord pas : il trouve inadmissible de devoir nager « derrière des filles en bikini ».

Révolte indispensable

Petit à petit, le jeune homme se coupe de toutes les activités « normales » d’un garçon de son âge, même quand il s’agit d’aller manger des glaces avec une potentielle petite amie très délurée. Il prêche, ne parle plus que par citations de la Bible – des citations qui, majoritairement extraites de l’Ancien Testament et du Jugement dernier, sont d’une violence et d’une misogynie insoutenables. Benjamin refuse aussi, bien sûr, le cours d’éducation sexuelle proposé par la professeure de biologie. Il refuse encore, bien entendu, la théorie de l’évolution darwinienne enseignée par cette même prof, comme peuvent le faire les créationnistes américains. Et de là, comme cette enseignante s’appelle Erika Roth et qu’elle est la seule parmi les adultes de son entourage à lui tenir tête, il glisse vers un antisémitisme fou et meurtrier.

Le plus intéressant, dans la pièce, c’est la manière dont l’auteur lie la question de l’adolescence avec cette plongée dans le fanatisme. Contre qui, contre quoi se rebeller, délivrer cette révolte indispensable pour se construire à cet âge, dans un monde où les adultes sont soit d’éternels adolescents immatures, soit des conservateurs cyniques utilisant la religion à des fins politiques – à l’image de l’aumônier et du proviseur du lycée de Benjamin ?

Un ton grinçant

Matthieu Roy a totalement respecté le ton de farce grinçante adopté par Marius von Mayenburg. Chez ce metteur en scène de 33 ans se lisent les influences de Stéphane Braunschweig et de Joël Pommerat, dont il a été l’assistant. Pour le meilleur et pour le moins bon. Le meilleur : la clarté dramaturgique, la manière de faire entendre avec force les enjeux. Le moins bon : un jeu pas toujours aussi maîtrisé, dans son formalisme, chez certains acteurs, alors qu’il l’est pour les trois rôles principaux, tenus par Clément Bertani (Benjamin), Johanna Silberstein (Erika Roth) et Claire Aveline (la mère).

Martyr contre martyr : à la fin de la pièce, Erika Roth, la professeure qui a voulu faire entendre raison non seulement à Benjamin mais aussi à ses supérieurs, se voit accusée et renvoyée. Elle se cloue, littéralement, les pieds au sol comme sur la croix, refusant de partir. Cette manière de montrer que la laïcité a aussi ses martyrs claque avec la force d’un électrochoc. Les journalistes et les dessinateurs de Charlie Hebdo ont-ils fait autre chose, sacrifiés sur l’autel de la cause laïque ?

Trois pièces de Marius von Mayenburg en région parisienne

Marius von Mayenburg et son écriture qui s’attache à des sujets tabous n’en finissent plus de séduire les jeunes metteurs en scène. Après Matthieu Roy, c’est une nouvelle venue, Maïa Sandoz, passée par l’Ecole du Théâtre national de Bretagne (TNB) et d’abord comédienne, qui s’attaque à trois des pièces de l’auteur allemand. Le Moche sera d’abord jouée séparément, au Théâtre Paris-Villette, du 27 janvier au 1er février. Puis sous forme de trilogie avec Voir Clair et Perplexe, au Théâtre des Quartiers d’Ivry, du 9 au 22 mars.

Trois pièces grinçantes sur l’illusion et l’identité (ou sa perte), avec la jeune Adèle Haenel, aussi excellente au théâtre qu’au cinéma.

« Martyr », de Marius von Mayenburg (traduit de l’allemand par Laurent Muhleisen, l’Arche Editeur). Mise en scène : Matthieu Roy. Théâtre national de Strasbourg, 1, avenue de la Marseillaise, Strasbourg. Tél. : 03-88-24-88-24. Du mardi au samedi à 20 heures, jusqu’au 7 février, et dimanche 8 février à 16 heures. De 6 € à 28 €. Durée : 1 h 30.

 

 

Fabienne Darge (Strasbourg, envoyée spéciale) 
Journaliste au Monde


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/scenes/article/2015/01/29/le-fanatisme-religieux-monte-sur-scene_4565891_1654999.html#pU8B7zdLdkvg0gmG.99

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January 26, 2015 2:45 PM
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Roses de Nathalie Béasse

Roses de Nathalie Béasse | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Webtheatre :

 

Roses, une variation expérimentale, "performative", chorégraphique, sur Richard III. Roses fait écho au magnifique spectacle de Georges Lavaudant, La Rose et la Hache (1979, 1984), variation crépusculaire autour de la figure de Richard III dans laquelle trônait une immense table, le vin évoquait, comme ici, le sang et les corps avaient leur langage chorégraphique. Pour Nathalie Béasse, Roses "serait une fresque de Carpaccio ou de Piero della Francesca... une expérience organique autour de Shakespeare". Le metteur en scène entend s’intéresser plus à l’entourage qu’au personnage central, interprété par quatre comédiens pour montrer qu’on a tous quelque chose de Richard III. Cela tient du travail de plateau qui devrait nourrir le spectacle futur. Une table immense occupe l’espace sur laquelle les verres sont remplis d’un vin rouge sang d’une manière très sophistiquée. Les scènes, prises dans le désordre, se juxtaposent à vive allure, comme des entités isolées, usant d’un vocabulaire scénique varié (scène comique de manipulations, mise en scène d’un portrait du roi en vue de la photo officielle, nature morte avec trophées de chasse, etc.) et le texte est proféré en anglais et en français. On a d’autant plus de mal à suivre l’intention du metteur en scène que le spectacle, décousu, exige du spectateur une parfaite connaissance préalable de l’oeuvre. Un théâtre très expérimental qui nous laisse un peu sur le bas-côté du chemin malgré quelques moments intéressants.

Roses, conception, mise en scène et scénographie de Nathalie Béasse. Fragments de Richard III de Shakespeare. Traduction Jean-Michel Déprats. Lumières Natalie Gallard. Musique Nicolas Chavet. Avec Sabrina Delarue, Etienne Fague, Karim Fatihi, Erik Gerken, Béatrice Godicheau, Clément Goupille, Anne Reymann. Au théâtre de la Bastille jusqu’au 31 janvier 2015, du lundi au samedi à 20h. Durée : 1h30. Rés. 01 43 57 42 14.

Corinne Denailles vendredi 23 janvier pour Webtheatre

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January 18, 2015 5:05 AM
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la bande à Julie Duclos s’affranchit joliment de « La maman et la putain » en s’en inspirant

la bande à Julie Duclos s’affranchit joliment de « La maman et la putain » en s’en inspirant | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par jean-Pierre Thibaudat sur son blog Théâtre et Balagan :

 

 

Julie Duclos signe « Nos serments », une adaptation libre du film culte de Jean Eustache « La maman et la putain », devenu quasi invisible (problèmes de droits).

Du film au spectacle, l’indécidable amour

Le film est sorti en 1973, l’année de naissance de « Libération » (qui ne deviendrait vraiment quotidien qu’en 1977). Julie Duclos n’était pas née, ses futurs parents ne s’étaient peut-être pas encore rencontrés, ils ne savaient que leur union engendreraient une fille qui, à sa sortie du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique en 2010, fonderait L’In-Quarto, une « bande » réunissant des acteurs de sa promotion. Et, après deux galops d’essais (« Fragments d’un discours amoureux » d’après le livre de Roland Barthes et « Masculin/Féminin » homonyme d’un film de Godard) qui apparaissent rétrospectivement comme des esquisses ou des brouillons de ce qui allait suivre, qu’elle écrirait (avec les acteurs et Guy -Patrick Sainderichin) et mettrait en scène « Nos serments », un spectacle plein de charme, tendrement drôle, et qui, traitant de l’amour, surfe à merveille sur l’indécidable. Comme le film.

Pour ceux dont « La Maman et la putain » a fait partie de leur vie artistico-affective tout comme « L’amour fou » de Rivette (deux longs films où l’on avait le temps de se noyer et d’y mirer sa propre vie), et c’est mon cas, on ne peut pas parler de ce spectacle sans avoir en tête le film – notons-le sans attendre, « Nos serments » est tout autant attractif, sinon plus, pour ceux qui ignorent tout du film ou n’ont pas lu le scénario (publié) d’Eustache. Bref, je ne suis pas entré dans la salle sans appréhension. Je craignais la poussive version scénique, quelque chose de forcément rabougri, petit, au mieux une théâtreuse resucée. Il n’en est rien. (...)

Jean-Pierre Thibaudat

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

  "Nos serments", texte Guy-Patrick Sainderichin et Julie Duclospar la compagie L'In-Quatro, mise en scène Julie DuclosThéâtre de la Colline, Paris, mar 19h, du mer au sam 20h30, dim 15h30, jusqu'au 14 févLe mail, Soissons, le 19 févThéâtre le Poche, Genève, du 25 fév au 1er marsBonlieu, Annecy, les 12 et 13 marsThéâtre des Célestins, Lyon, du 31 mars au 10 avril
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January 5, 2015 5:04 PM
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Quatre images de l’amour, par le collectif DRAO - Journal La Terrasse

Quatre images de l’amour, par le collectif DRAO - Journal La Terrasse | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par La Terrasse :


Fidèle au lieu qui l’a vu naître en 2003, le Collectif Drao revient au Théâtre de La Tempête avec Quatre images de l’amour, de l’auteur suisse-allemand Lukas Bärfuss. Une réinvention du drame bourgeois.   


Pour échapper à l’ennui, deux couples s’inventent des infidélités conjugales… Publiée chez L’Arche Editeur sous le titre L’Amour en quatre tableaux, la pièce créée par le Collectif Drao au Théâtre de La Tempête se situe à la lisière du drame bourgeois et du film noir. « Nous allons monter [cette] tragédie domestique avec toute la causticité que cela implique, expliquent les comédiens Stéphane Facco, Benoît Mochot, Gilles Nicolas, Sandy Ouvrier et Fatima Soualhia Manet. Mettre en scène cette fable n’aurait que peu d’intérêt [sans] le décalage et l’insolite (…) de l’écriture de Bärfuss, [qui sème] des indices que l’on suit et scrute, comme dans une enquête policière. » Obsessions morbides, fascination de soi, terreur de la vérité… : Quatre images de l’amour va chercher du côté de la norme pour débusquer l’absurde et « questionner la liberté de l’être ».

 

Manuel Piolat Soleymat pour La Terrasse



QUATRE IMAGES DE L’AMOUR

du 16 janvier 2015 au 15 février 2015Théâtre de la Tempête
Route du Champ de Manoeuvres, 75012 Paris, France

Du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h30. Durée de la représentation : 1h45. Tél. : 01 43 28 36 36. www.la-tempete.fr.


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January 4, 2015 7:50 AM
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Scènes de la vie conjugale, d'I. Bergman, mise en scène Nicolas Liautard

Scènes de la vie conjugale, d'I. Bergman, mise en scène Nicolas Liautard | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Christine Friedel sur Théâtre du blog :

 

Histoire d’un couple ordinaire : en six épisodes auxquels il a donné des titres précis, Ingmar Bergman déroule la vie de Johan et Marianne. Ecrite en trois mois, et tournée en quatre, la série eut, à sa diffusion en 1973, un immense succès.


Il est vrai que ce n’était pas joué par n’importe qui : Liv Ulman et Erland Josephson ont à côté d’eux, entre autres, Bibi Anderson, Gunnel Lindblom… Ni les acteurs des « grands »  films, ni le réalisateur n’ont négligé ce travail apparemment plus léger, et l’on retrouve ce couple-vedette, vieilli, dans Saraband, l’un des derniers films d’Ingmar Bergman.


Cela pourrait s’intituler, comme Feydeau l’avait fait pour une série de ses plus cruelles pièces: Du mariage au divorce. Nicolas Liautard a repris la série à la lettre, ou presque, en la projetant dans le monde d’aujourd’hui. Cela commence en abyme par une interview à la télévision, du couple idéal témoin, Johan et Marianne, donc.
Mariés depuis dix ans, ils ont de bonnes situations (elle est avocate spécialisée dans le divorce, entre autres…), deux enfants, une maison de campagne, bref, un bonheur exemplaire qui commence à grincer et à se défaire, dès la première scène.


Un couple ami se dispute chez eux, une grossesse non désirée finit par un avortement pas davantage désiré, puis, de séquence en séquence, arrive une certaine Paula. Séparations, cris et sanglots, reconstruction jamais en même temps : temps et contretemps jouent un grand rôle dans cette affaire.
Nicola Liautard a choisi le réalisme le plus cru, jusqu’à la nudité des corps. Disons tout de suite que les comédiens, Anne Cantineau et Fabrice Pierre sont exemplaires. Entièrement donnés à leur rôle, ils nous le donnent tout aussi entièrement. Nous ne sommes pas voyeurs, nous sommes devant un miroir social. Les Européens moyens se ressemblent, dans leurs comportements privés, et si l’on rit parfois, c’est de se reconnaître.


Cela fonctionne d’autant mieux que des personnages extérieurs au couple viennent remettre tout ça en perspective et rendre au conflit conjugal son épaisseur sociale : la cliente de Marianne, qui veut divorcer parce que, depuis trente ans, « il n’y a pas d’amour » dans son mariage, le gardien du bureau où Johan, en perte de vitesse, se réfugie pour discuter divorce avec Marianne, en même temps qu’ils tentent de faire l’amour.


Surtout, la mère de Marianne, que celle-ci ne revoit qu’une fois calmée de sa séparation avec Johan : l’arrivée d’un autre langage, d’une autre génération, d’une autre vision de l’amour, lavée par l’âge, par la mort de l’unique conjoint, donne comme une nouvelle dimension à la pièce. Michèle Foucher y est magnifique.


La scénographie bi-frontale contribue à la fois à l’identification du spectateur et à la distance : le salon bourgeois du début se défait peu à peu (comme le couple…), le «making off» qui reliait discrètement les premières séquences devient inutile, le jeu même s’épure à mesure que le couple, séparé, remarié chacun de son côté, arrive à sa tendresse et à sa vérité.


C’est très beau. Et on ne regrette pas de passer quatre heures à expérimenter ce qu’est la vie et ce qu’est l’amour.


 Christine Friedel pour Théâtre du blog

Spectacle vu à la scène Watteau de Nogent-sur-Marne.

Les 6, 7 et 8 janvier à L’Apostrophe de Cergy-Pontoise, et le 28 janvier, salle Jacques Brel à Gonesse.

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December 14, 2014 8:23 PM
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En route Kaddish - David Geselson

En route Kaddish - David Geselson | Revue de presse théâtre | Scoop.it

David Geselson :

 

C’est à partir d’archives et de récits de famille que j’ai entrepris d’écrire et de réinventer l’histoire de mon Grand-Père Yehouda Ben Porat, mort en 2009 à Jérusalem.

Un pont entre mythologies et faits historiques.

Parti de Lituanie en 1934 pour s’installer en Palestine, Yehouda a traversé les étapes de la construction de l’État d’Israël, de l’idéal du Kibboutz en passant par la tragédie de la Nakba, a parcouru l’Europe d’après la Shoah en tant que soldat dans la Brigade Juive de l’armée anglaise puis dirigé et fondé l’Institut de recherche sur l’histoire d’Israël, « Yad Ben Tsvi », à partir de 1971.

Alors qu’il reçoit le prix du président de l’État d’Israël pour son travail comme directeur de l’Institut, les idéaux qu’il aura poursuivis toute sa vie sont déjà fissurés. Son rêve presque détruit.

Il est mort à l’été 2009, au moment où je me séparais d’une femme et fuyais pour le Japon.

C’est là, dans les inconnus de Tokyo, que je vais le recroiser et débuter la reconquête de mon histoire familiale.

Nous sommes deux, Yehouda et moi, à nous raconter.

Un homme dont l’idéal, la création de l’état d’Israël, est devenu un cauchemar, et un jeune homme qui hérite d’une histoire impossible à porter sans la ranimer, la mettre en doute, la faire sienne.

Ces récits questionnent à la fois notre histoire actuelle, le conflit Israélo-Palestinien, ses conséquences éthiques, sociales, humaines et politiques, et nos histoires intimes.

Quelles vies les fardeaux de l’Histoire passée nous permettent de choisir ?

Comment construire sa vie d’adulte avec des fantômes familiaux et historique écrasants ?

Quels regards porter aujourd’hui sur ce conflit au delà des appartenances religieuses, nationales, historiques ?

Jusqu’où la poursuite d’un idéal peut justifier nos actes ?

Yehouda marche vers d’impossibles amours, entre ses conquêtes féminines et les infatigables tentatives de construction de sa terre promise.

Des lieux qui se dérobent en permanence.

Le lieu qui se construit s’évanouit dans le même temps, s’évapore, et perd son sens à mesure qu’il pense le gagner, nourrissant d’intenables paradoxes, de la nécessité vitale à l’impossible légitimation morale. »

 

Du 15 au 18 décembre au Théâtre de Vanves

 

En Route-Kaddish sera également joué au Théâtre de la Bastille 02 au 22 mars 2015.


CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR VOIR LA VIDÉO DE PRÉSENTATION

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December 9, 2014 6:20 PM
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"Candide", d'après Voltaire, mise en scène Maëlle Poésy

"Candide", d'après Voltaire, mise en scène Maëlle Poésy | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Jean-Pierre Thibaudat sur son blog "Théâtre et Balagan" :

 

« Candide », une belle « coïonnerie » coachée au galop 

 

Après avoir connu la gloire et le bannissement, la prison et l’exil, après avoir couché avec bien des femmes et voyagé à foison, après avoir été l’ami et l’ennemi de rois, de reines et d’empereurs, après avoir écrit tant et plus de lettres, de pamphlets, de poèmes, de pièces, de romans, d’essais, il écrivit à 64 ans un conte sous-titré « L’optimiste ». Et titré « Candide ». L’œuvre d’un homme, Voltaire, qui ne l’était pas, candide. Plutôt rageur, rusé, aimant ruer dans les brancards et pisser de la copie en veux-tu en voilà encore.


« Candide », ce bijou, est un conte philosophique mais d’abord une épopée romanesque au souffle soutenu dont j’avais oublié combien l’écriture en était échevelée, dingo, picaresque, désopilante, comme nous le fait (re)découvrir l’adaptation (cosignée avec Kevin Keiss) et la mise en scène truculente de Maëlle Poésy. Un spectacle hellzapoppinesque.  (...)

 

 

Jean-Pierre Thibaudat pour son blog "Théâtre et Balagan"

 

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

 

 

"Candide" d'après Voltaireune mise en scène de Maëlle PoésyLa rose des vents, Villeneuve d'Ascq (Nord), du 9 au 13 décembre ;Louviers-Evreux, scène nationale (Eure), le 18 décembre ;Théâtre du Gymnase, Marseille, du 12 au 14 février ;Espace des arts de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) du 17 au 19 février ;Théâtre des Célestins, Lyon, du 24 au 28 février ;Espace Malraux, Chambéry (Savoie), du 3 au 5 mars ;Equinoxe, Châteauroux (Indre), le 23 avril. 
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December 9, 2014 5:37 PM
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Les palmiers sauvages, d'après Faulkner, mise en scène Séverine Chavrier

Les palmiers sauvages, d'après Faulkner, mise en scène Séverine Chavrier | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Véronique Klein sur son blog de Médiapart :

 

Les deux acteurs, magnifiques Laurent Papot et Déborah Rouach,se courent après, en tenue d'Adam et Eve high-tech, ils n'ont que la ceinture qui portent la batterie de leurs micros HF. Pris dans les flashs de lumière comme les animaux sauvages soudain pétrifiés par les phares d’une voiture, ils courent d’un matelas en mousse  à un sommier à ressort, avides  de s’aimer, jusqu’à épuisement. Eux ce sont Charlotte et Harry,  les deux amants des palmiers sauvages,adapté du recueil de nouvelles de William Faulkner "si je t'oublie Jérusalem".  Un coup de tonnerre et un éclair déchirent l’espace, coup de foudre , qui va faire quitter à Charlotte mari et enfants, et interrompre les études de médecine de Harry . Leur cavale amoureuse les transporte d’une baraque de la Nouvelle Orléans à l’état de l’Utah. Sur le mur du fond, on la voit au bord de la mer , au bout d’une jetée. La vidéo les reprend aussi parfois sur la scène, en night-shot, ce qui accentue le côté traquée des amants, prisonniers de leur désir fou. Il y a les matelas et des chaises empilées, une étagère au drôle d'équilibre qui supporte des boîtes de métal, des casiers de bière. Charlotte et Harry vivent d’amour et de bière fraîche tant qu’ils travaillent à aimer comme il est écrit en ouverture du deuxième acte. Ils ne jurent de ne jamais devenir un couple avec enfant, boulot , dodo. Hélas, la nature en décide autrement et la fin sera tragique. Les palmiers sauvages décrivent le parcours d’une femme  qui se donne entièrement, sans concession, prête à tous les sacrifice pour écrire sa loi du désir . C’est elle qui réclamera l’avortement au péril de sa vie. La troisième partie intitulée  «recoller les morceaux» est marqué de coups de marteaux et des cliquètements de la machine à écrire sur laquelle Harry essaient vainement d’écrire ses romans de gare pornos.  Tout en suivant un découpage classique en trois actes,  la metteuse en scène, Séverine Chavrier fait basculer ses acteurs d'une scène à l'autre comme on navigue en haute mer, dans de claquements de vents et des flashs de lumière et sans gilets de sauvetage. C’est un spectacle déchaîné quelle conduit. Egalement musicienne, elle fait de cette passion un tsunami sonore et visuel, épaulée par le travail remarquable scénographe Benjamin Hautin , de l’éclairagiste  David Perez et du créateur sonore de Philippe Périn .Des feuilles mortes tombent des cintres et recouvrent la scène. Le plateau se noie dans la brume comme dans des photos de Gregory Crewdson. Dans le calme terrible qui suit la tempête, Harry sur le bord du lit ensanglanté murmure «Je ne suis pas un assassin». Un homme hébété par la puissance d’une femme qui se sacrifie sur l'autel de la passion.

 

Véronique Klein

 

 

Jusqu'au 12 décembre au Nouveau Théâtre de Montreuil  . Tél: 01 48 70 48 90/ contact@nouveau-theatre-montreuil.com

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December 6, 2014 1:25 PM
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Candide ou l’optimisme, mise en scène Maëlle Poésy

Candide ou l’optimisme, mise en scène Maëlle Poésy | Revue de presse théâtre | Scoop.it

À côté des Lettres philosophiques et de son  Dictionnaire, publié trente ans plus tard, Candide ou l’Optimisme (1759), considéré comme son chef-d’œuvre, revient sur la définition de la plupart de ses idées sur la liberté, la politique, la religion et la littérature...
   Effectivement, le héros éponyme de ce conte, pour retrouver la jeune fille qu’il aime, parcourt le monde dont il va éprouver l’horreur, à travers  massacres, injustices, fanatismes religieux, intolérance et esclavage. Sans compter les catastrophes naturelles : violents tremblements de terre  et tempêtes suivies de naufrages.
Ce Candide que Maëlle Poésy met en scène avec un bel esprit inventif, se présente comme une aventure urgente, vivement narrée, et  comme une leçon implicite de scepticisme élaborée à partir des choses pratiques de la vie et du monde.  Ainsi l’amour du jeune Candide pour Cunégonde est ici bousculé par les préjugés sociaux et la réalité des guerres infernales que les hommes aveuglés entreprennent absurdement.
Au passage, Voltaire égratigne les croyances religieuses rivales qui se proclament vérités, imposées aux hommes dans un monde misérable où règne la folie des grandeurs de quelques-uns qui rêvent, une fois au pouvoir, de conquêtes menées à coups de brutalités guerrières et de massacres. Les relations des hommes entre eux ne connaissent d’autre alternative que celle du maître et de l’esclave ; les blancs, du côté du maître, et les noirs, de l’esclave.


Véronique Hotte pour Théâtre du blog


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May 26, 2015 2:59 PM
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Gabriel(le) - Collectif In Vitro, création collective avec 19 adolescents, dirigée par Julie Deliquet, Gwendal Anglade et Julie Jacovella

Gabriel(le) - Collectif In Vitro, création collective avec 19 adolescents, dirigée par Julie Deliquet, Gwendal Anglade et Julie Jacovella | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Véronique Hotte sur son blog :

 

Gabriel(le) – Collectif In Vitro, création collective avec 19 adolescents, dirigée par Julie Deliquet, Gwendal Anglade et Julie Jacovella
(Adolescence et territoire(s) – 3éme édition, Ateliers Berthier

Depuis 2012, l’Odéon-Théâtre de l’Europe est protagoniste et maître d’œuvre d’Adolescence et territoire(s), un projet réunissant les structures associatives et culturelles de trois villes voisines des Ateliers Berthier de Paris XVII é, ainsi Clichy-la-Garenne, Saint-Denis et Saint-Ouen.
Après Didier Ruiz et Jean Bellorini, Julie Deliquet, accompagnée de Gwendal Anglade et Julie Jacovella, tous membres du Collectif In Vitro, met en scène pour cette troisième édition, le spectacle Gabriel(le).

Gabriel (le) est retrouvée morte accidentellement dans de drôles de circonstances : les dix-neuf comédiens amateurs écrivent au plateau le spectacle à partir d’improvisations collectives. Depuis leur réalité, ils donnent vie à une fiction : « l’adolescent et le personnage, le réel et l’improvisation cherchent à ne faire qu’un, c’est l’enjeu de ce plateau ».

La question est celle du harcèlement des plus faibles par les plus forts, les groupes de jeunes marginalisant et excluant à plaisir « l’autre ». Passer son temps à harceler la personne que l’on sent fragile et qui fait qu’on s’éprouve soi-même comme plus fort et solide dans un geste illusoire de pouvoir mais dont les conséquences peuvent être tragiques.
Être du côté du bourreau, un challenge, et tenir la victime à ses côtés pour la soumettre sans répit à de petites attaques réitérées, de rapides assauts incessants ; l’exciter, l’attaquer par des moqueries, des paroles blessantes ; l’importuner enfin par des demandes, des sollicitations et des pressions ; l’attaquer sans cesse et lui rendre la vie impossible.

Le spectacle expose très vite la situation – la faiblesse de l’un(e) face à la puissance d’un groupe constitué, lors d’une soirée bien arrosée.
Dans la nuit, un seul personnage sur la scène, puis le groupe et l’acte irréversible. La représentation tendue tente de dénouer le drame en revenant sur les motivations et les agissements des uns et des autres.
Deux sœurs échangent entre elles, une mère et sa fille, un fils face à son père et à sa sœur, une autre mère encore avec son enfant.
Les paroles sont énigmatiques, et les explications vaines et décevantes.
Chacun veut échapper à la faute collective et mettre à distance sa propre culpabilité.
Les scènes s’inscrivent en étoile dans l’ombre de la scène, puis tous les interprètes reviennent sur le plateau, chantant à l’unisson, au son d’une guitare, devant un écran aux lumières chaudes de beau soleil couchant.
Les jeunes vivent ainsi leur propre roman de formation, dépassant le clivage entre adolescence et âge adulte, dépassant l’angoisse et la critique des adultes conformistes, trop adaptés à la réalité.
On a volé la jeunesse insouciante de ces enfants, livrés à eux-mêmes – sans cadre parental -, initiés trop tôt à des comportements adultes qu’ils ne saisissent pas et qui provoquent en eux le désespoir ou la haine.
Ils font malgré eux de la victime une héroïne à l’existence brève :
« Et c’est dans la limpide rosée de ce matin, la jeunesse/ Qu’il faut craindre le plus les contagions mortelles. » (Hamlet de Shakespeare).
Le spectacle est émouvant, tant les adolescents se sentent engagés dans cette histoire de vie et de mort qu’ils se doivent de contourner.

Véronique Hotte

Ateliers Berthier de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, les 22 et 23 mai.
Théâtre Rutebeuf, Clichy-la-Garenne (15h-20h). Tél : 01 47 15 98 50
TGP – CDN Saint-Denis, le 13 juin (20h). Tél : 01 48 13 70 00
Espace 1789, Saint-Ouen, le 18 juin (20h). Tél : 01 40 11 70 72

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May 10, 2015 12:56 PM
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« Le chagrin », un spectacle troublant d'enfance par la compagnie les Hommes approximatifs

« Le chagrin », un spectacle troublant d'enfance par la compagnie les Hommes approximatifs | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Jean-Pierre Thibaudat pour son blog de Mediapart :

 

On se croirait dans une chambre d’enfant : il y a plein de poupées, des  bribes de château fort, des tas de niches à fétiches, porte-bonheur et autres bidules, de la pâte à modeler,  même le four de la cuisinière est bourré de jouets, le tout étant nappé dans un bleu layette mâtiné de nuit. Ou bien, on a l’impression d’être devant un autel quelque part du côté de l’Inde ou de Bali, voire du Mexique au moment de la fête des morts, pour je ne sais quelle divinité ou ancêtre comme semblent le prouver les têtes de morts que l’on repère ici et là. Ou bien encore, pourquoi pas, dans une installation au Palais de Tokyo pour quelque rituel contemporain comme peuvent l’attester à leur manière les petites bougies qui  vont s’allumer tout au long de la représentation. Bref on ne sait pas précisément où on est.

Piqués au vif de notre intimité

On ne sait pas trop non plus qui sont ceux qui évoluent sur la scène: des enfants, des enfants attardés,  des adultes ? On comprend vite que les quatre-là qui sont en train de bricoler, chacun dans son coin, trompant leur chagrin, ont en commun le deuil d’un homme, mari pour celle qui n’en finit pas de faire des bouquets de fleurs artificielles, père pour la fille et le garçon. Ce dont on est sûr, c’est que cela s’appelle «Le  chagrin », c’est écrit dans le programme et c’est tagué à l’entrée du théâtre. Un titre irréfutable.

 

> Lire l'article entier de Jean-Pierre Thibaudat sur son blog : http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-thibaudat/040515/le-chagrin-un-spectacle-troublant-denfance-par-la-compagnie-les-hommes-approximatifs

 

Théâtre de la Colline,  mar 19h, du mer au sam  à 21h,, dim 16h, du 6 mai au 6 juin, 01 44 62 52 52

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April 19, 2015 3:23 PM
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Days of nothing, texte de Fabrice Melquiot (Arche Éditeur), mise en scène de Matthieu Roy

Days of nothing, texte de Fabrice Melquiot (Arche Éditeur), mise en scène de Matthieu Roy | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Véronique Hotte pour son blog

 

Days of nothing, texte de Fabrice Melquiot (L’Arche Éditeur), mise en scène de Matthieu Roy

L’adolescent est par nature troublé et en crise permanente, il vit solitairement ses interrogations et ses doutes, à la manière d’un roman de formation dont il est le héros intérieur malhabile jusqu’à ce qu’il atteigne l’autonomie de l’adulte.
Days of nothing, pièce de Fabrice Melquiot que met en scène avec efficacité et acuité Matthieu Roy choisit pour objet d’étude ces matins éphémères de l’existence.
L’histoire à laquelle le public est convié se passe dans une salle de classe vide – chaises retournées sur les tables tandis que défile par la baie vitrée un ciel de nuages sur une cour de récréation, vide ou investie par les élèves, selon les heures du jour, cernée par des immeubles middle-class de la périphérie urbaine.


Rémi Brossard (Philippe Canales, plus vrai que nature) est un auteur en résidence d’écriture dans un collège de banlieue, qui rencontre malgré lui deux adolescents de l’établissement scolaire, provoquants et déstabilisants, entre frime et bluff.
Maximilien (Hélène Chevallier), élève de troisième, est identifiable par la multiplication de signes vestimentaires standard ; un ado lambda, sac à dos, pantalon tombant, blouson, mèche sur les yeux, toujours de dos ou de profil, l’air décidé et bourru, poursuivant son idée fixe et défiant à plaisir l’autre qui est l’aîné.
Il nargue l’adulte en lui racontant – vrai ou faux – avoir été violé quand il était enfant.
Maximilien ironise sur la capacité de travail de cet étranger, endormi sur son ordi.
Le garçon lucide et critique use du rejet de l’usage majoritaire du langage; il lui préfère l’argot, les insultes, et les agressions verbales :
« Sans déconner, vous écrivez quoi ? Je suis romancier./ Ah ouais / Ouais/…/ Qu’est-ce que vous foutez là si vous écrivez des romans ? ça rapporte pas, alors vous avez déniché un job de pion pour arrondir les fins de mois ?… Tu pionçais comme une merde / Je rêvais. Les rêves sont une source d’écriture. »
Le jeune, installé dans le refus et la révolte contre l’autorité – angoisse et haine -, est en demande de communication, en quête de partage, en désir d’échange, une posture à laquelle ne s’arrête pas l’attention flottante de l’adulte, de son côté assez peu sûr de sa mission, manquant de sérénité et troublé par ces attaques juvéniles.
L’élève dénigre les rêves auxquels peut prétendre l’écrivain qu’il juge trop vite : la recherche d’argent, de reconnaissance et de gloire.
L’activité d’écrire mérite-t-elle ces avantages ?
Au-delà du jeu des affrontements, ni l’un ni l’autre ne semblent satisfaits de leur destin respectif. Après une semaine passée au collège, l’écrivain se libère mensuellement de l’enfermement scolaire en désertant les lieux, une liberté à laquelle n’accède pas l’élève prisonnier, tenu à une présence régulière.
Or, rien n’est plus fragile que l’état instable et menacé d’une jeunesse lancinante.
Enclin de manière inavouée à la chose littéraire, Maximilien réfléchit sur le concept du rien, rejoignant sans le savoir la philosophie sartrienne de L’Être et le néant :
« Si rien ne me contraint à sauver ma vie, rien ne m’empêche de me précipiter dans l’abîme (…) Cette liberté, qui se découvre à nous dans l’angoisse, peut se caractériser par l’expérience de ce rien qui s’insinue entre les mots et l’acte (…) »
Le suicide est alors le refuge et l’expression ultime d’une liberté individuelle.
Le jeune est allé jusqu’au bout, tirant par la mort la conclusion de ses interrogations.
Quand survient Alix, dans la deuxième partie de la pièce, l’acte irrémédiable est accompli, à la surprise pleine d’effroi de l’auteur, de retour temporaire au collège.
La fille de quatrième, séduisante et amusée, se substitue au disparu auprès de l’écrivain : elle s’invente le rôle de l’orpheline ou de la veuve ayant perdu son amour.
Alix met en demeure l’adulte d’écrire son histoire avec celui qui a mis fin à ses jours.
L’originalité de la mise en scène tient à ce que les deux rôles, comme réversibles, du garçon et de la fille, sont tenus par la même comédienne, Hélène Chevallier.
La création scénique de Matthieu Roy entretient un sentiment inattendu d’étrangeté en maintenant le bel élan inquiétant d’une attente et d’une tension qui incite à travers ce malaise même à retrouver imaginairement le disparu tandis que papote la vivante.
Un spectacle délicat et tiré au couteau qui pose les drames tragiques adolescents.

Véronique Hotte

Théâtre du Fil de l’eau à Pantin, les 16 et 17 avril
ATP d’Aix-en-Provence, les 20 et 21 avril
ATP de Villefranche-sur-Rouergue, les 27 et 28 avril
ATP de Millau, le 29 avril
ATP de Poitiers, le 12 mai

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February 14, 2015 7:08 PM
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Théâtre de Vanves : son directeur, José Alfarroba, s’en va, pas nous - Rue89

Théâtre de Vanves : son directeur, José Alfarroba, s’en va, pas nous - Rue89 | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Jean-Pierre Thibaudat pour son blog Théâtre et Balagan

 

 

Le corps pâle et nu d’une femme est allongé sur un grand lit comme on en voit dans les films d’autrefois. Ses yeux sont clos, les lumières tamisées, un peu mortifères. Dort-elle ? Est-elle morte ? Doucement mourante ?Une soirée très particulièreLe public, autour du lit, debout, regarde en silence. D’ailleurs nous parviennent des bribes sonores, dialogues assourdis de films en noir et blanc avec voix de femmes. Sur le côté, à trois mètres du lit, une table métallique violemment éclairée, encombré

 

La soirée était particulière car, pour José Alfarroba, s’achevaient là ses années passées à la tête du Théâtre de Vanves. Il avait tenu à ce que cette artiste que l’on voit trop peu et qu’il suit et soutient depuis longtemps, soit là. C’est tout José : fidèle et obstiné. On ne compte plus le nombre d’artistes inconnus et aujourd’hui reconnus, ou en passe de l’être, qui sont passé par Vanves. De Julien Gosselin qui a triomphé au Festival d’Avignon à Benjamin Porée qui sera à l’affiche du prochain, de Pascal Rambert à Yves-Noël Genod, de Boris Charmatz à Jeanne Candel en passant par les Chiens de Navarre, la liste est longue.


(...) CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE



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January 28, 2015 6:34 PM
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Reprise : « Répète » au Théâtre de la Cité internationale

Reprise : « Répète » au Théâtre de la Cité internationale | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Le Monde :  

Fanny de Chaillé et Pierre Alferi reprennent, du 2 au 14 février à Paris, leur comédie conjugale malicieuse.

 

a chorégraphe Fanny de Chaillé et l'auteur Pierre Alferi proposent de nouvelles représentations de leur spectacle Répète au Théâtre de la Cité internationale, du 2 au 14 février, dans le cadre du festival Faits d'hiver.

Nous republions ci-dessous la critique parue lors de la création de ce spectacle au festival Concordan(s)e en mars 2014.

 

La chorégraphe et l'auteur présentent « Répète », une comédie conjugale malicieuse.

Les troubles merveilleux du langage lorsque rien ne va de soi, ni l'alphabet, ni le vocabulaire, encore moins la syntaxe, font bouillir les neurones de la chorégraphe et metteuse en scène Fanny de Chaillé. De plus en plus tournée vers le théâtre et la performance, elle a pris pour complices de mots croisés le dictionnaire Le Robert ou des écrivains comme Georges Perec (1936-1982) et aujourd'hui Pierre Alferi. Après une première collaboration avec Alferi pour le spectacle Coloc, petite forme en grande forme présentée au Théâtre de la Cité internationale, à Paris, du 6 au 18 février, elle vient de créer une nouvelle pièce avec lui intitulée Répète, à l'affiche du festival Concordan(s)e, qui programme quatre duos chorégraphe-auteur dans une vingtaine de lieux en France.

Assis face à face de chaque côté d'une table, Fanny de Chaillé et Pierre Alferi remettent donc le couvert en jouant le vieux couple dont la routine du quotidien est aussi celle du langage, les deux ensemble faisant le lit des scènes de ménage. Se connaître par cœur jusqu'à anticiper ce que l'autre va dire ou finir ses phrases donne lieu à une comédie conjugale réglée à la croche près qui souffle un méchant coup de froid sur la gonflette sentimentale.

Sur ce terrain, Fanny de Chaillé et Pierre Alferi se révèlent de parfaits duettistes, tirant un air plutôt drôle et acidulé. Ils renvoient aussi leur pas de deux à une partition de base commune à tous les couples que chacun s'approprie en l'ornementant à sa façon. Et c'est drôle de se voir et s'entendre (ou presque) dans les différentes situations égrenées par les deux protagonistes.

OBSESSION CLINIQUE ET LUDIQUE DU MOT

Louvoyer entre fiction et réalité, jouer pour de vrai et y croire pour de faux (ou le contraire), épaissir les lignes de vie et de répliques de mille et une associations d'idées qui se précipitent dans la tête au moment où l'on parle et agit est l'un des sports préférés de Fanny de Chaillé et Pierre Alferi dans Répète. Avec toujours cette obsession clinique et ludique du mot, de son sens et de sa matière sonore, de sa galaxie sémantique, qui fait parfois presque passer le français pour une langue étrangère.

Dans le précédent spectacle, Coloc (comme colloque ou colocation), pièce pour deux hommes, bientôt en tournée en France, Fanny de Chaillé jouait avec l'aspect visuel et plastique d'un texte d'Alferi. Sur de grands cartons, chaque phrase était déconstruite, hachée menu en phonèmes de façon à réinventer d'autres termes parfois sans queue ni tête. Style SMS tronqué, traduction phonétique ou « googlisée » jusqu'à produire une nouvelle langue alambiquée à lire à haute voix.

Coloc comme Répète sont deux performances malicieuses, faussement désinvoltes, elliptiques parce que c'est aussi entre les mots que se faufile le sens. Elles obligent le spectateur à une gymnastique mentale réjouissante, entre vérification de ses circuits linguistiques et jonglage avec son vocabulaire, sens et non-sens accolés sur les deux faces de la même médaille. Au risque de ne plus savoir ce que l'on est censé comprendre. Entre lire, dire et écouter, le langage est toujours codé.

Répète, de et avec Fanny de Chaillé et Pierre Alferi. Dans le cadre du festival Faits d'hiver. Théâtre de la Cité internationale, 17, boulevard Jourdan, Paris 14e. Tél. : 01-43-13-50-50. Du 2 au 14 février. Tarifs : de 7 à 22 euros. www.theatredelacite.com

 

 

Rosita Boisseau 
Journaliste au Monde


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/03/21/fannyde-chaille-et-pierre-alferi-jonglent-avec-les-maux-du-couple_4387112_3246.html#SqLLkqUg0mTjGe22.99

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January 25, 2015 10:06 AM
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« Nos serments » : vaudeville sentimental au théâtre de la Colline

« Nos serments » : vaudeville sentimental au théâtre de la Colline | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Philippe Chevilley pour Les Echos :

 

Le théâtre s’empare de plus en plus du cinéma, pour le meilleur comme pour le pire... Avec « Nos serments », présenté dans la Petite Salle du théâtre de la Colline, Julie Duclos et sa jeune compagnie L’In-quarto osent s’attaquer à « La Maman et la Putain » (1973) de Jean Eustache. Un film mythique, qui, trois heures quarante durant, met en scène un jeune intello (Jean-Pierre Léaud) ballotté entre deux femmes – sorte de réécriture de la carte du Tendre à la mode Mai 1968.
Pas facile de faire abstraction des souvenirs ou des fantasmes que suscite le chef-d’œuvre du cinéma nouvelle vague. Même si le spectacle créé à partir des dialogues du film, mais aussi d’improvisations sur le plateau, est finement écrit, le propos sur l’amour libre apparaît forcément un peu daté. Transposé aujourd’hui sur les planches, « La Maman et la Putain » a un côté comédie de mœurs bobo, voire boulevard moderne, avec son héros au chômage, François, qui « squatte » chez sa compagne Esther, vendeuse dans une boutique de mode, et s’entiche d’Olivia, une sémillante infirmière polonaise. L’arrière- plan social est réduit au minimum. Les personnages n’ont pas de problème d’argent – jusqu’au meilleur ami de François, Gilles, qui se dit « riche » et trouverait obscène de travailler...
Pourtant, la petite musique de Julie Duclos (et de Guy-Patrick Sainderichin, coauteur) enfle et nous envoûte peu à peu. Drôlerie des répliques (celles tirées du film ont un petit côté post-Guitry branché) et des situations ; usage simple et efficace de la vidéo ; justesse et humanité des personnages – qui explosent carrément dans la deuxième partie, après l’entracte.
Virtuosité du jeu
Car, des jeunes compagnies adeptes du « théâtre de plateau », L’In-quarto s’avère une des plus virtuoses. La façon dont David Houri (François) fait évoluer son personnage, du macho égoïste au naïf amoureux, est littéralement renversante. Alix Riemer est d’un naturel confondant dans le rôle d’Esther, tour à tour compagne généreuse et amante blessée. La folle énergie de Magadalena Malina (Olivia), l’hystérie douloureuse de Maëlia Gentil (la petite amie larguée par François dans le « prologue ») et la mâle retenue de Yohan Lopez (Gilles, le faux snob au cœur meurtri) font courir un frisson de rare mélancolie sur scène.
Le spectacle devient vaudeville sentimental habité par la grâce. Affranchi du cinéma, « Nos serments » distille la micro-magie du « vécu » propre au théâtre.
Philippe Chevilley

 

 

Nos serments (de G.-P. de Sainderichin et J. Duclos (mise en scène), Paris, théâtre de la Colline (01 44 62 52 52), jusqu’au 14 février. 2 h 40.)



En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/week-end/culture/0204097274331-vaudeville-sentimental-au-theatre-de-la-colline-1085673.php?lsvus09rJRLmvapb.99

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January 17, 2015 7:13 PM
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Nos serments, mise en scène Julie Duclos -

Nos serments, mise en scène Julie Duclos - | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Entretien avec Julie Duclos publié par le journal La terrasse :

 

Vivre à contre-courant
 
François vit avec Esther, rencontre Oliwia, en tombe amoureux… Variation banale de l’éternel trio ? Sauf qu’ils refusent le schéma vaudevillesque et cherchent un autre modèle amoureux, hasardeux sans doute, dangereux assurément. La metteuse en scène Julie Duclos et ses comparses de la compagnie In-quarto questionnent ici les utopies privées aux prises avec la réalité.


La trame de "Nos serments" s’inspire du synopsis de "La maman et la putain". Comment le film de Jean Eustache a-t-il nourri la création ?

Julie Duclos : J’ai une expérience singulière avec ce film car j’en ai exploré de nombreuses scènes au Conservatoire national d’art dramatique avec Philippe Garrel, professeur de « jeu devant la caméra », qui nous emmenait tourner dehors, dans les lieux de la vie, pour trouver une nouvelle façon de jouer. Cette œuvre est très ancrée dans les années 70, elle m’intéresse surtout par les situations et les comportements qu’elle met en jeu : une façon d’être à contre-courant, de vivre dans les marges, de refuser les normes… L’histoire est pourtant d’une grande banalité : un jeune homme vit avec une femme et en rencontre une autre… Les personnages refusent le schéma traditionnel de l’éternel trio l’homme / la femme / la maîtresse. Ils tentent une autre vision du couple, de vivre cette rencontre dans un rapport pacifique, sans les cris et la jalousie. Comment assumer ce désir de liberté et ces utopies privées dans la pratique ? Nos Serments montre l’humain aux prises avec ses contradictions, observe l’impact qu’un tel mode de vie provoque dans le secret des corps des uns et des autres, dans leur intime caché.

« La recherche de la vérité dans le jeu demande d’ôter la théâtralité qui souvent le plombe. »

Comment avez-vous travaillé à partir du scénario du film ?

J. D. : Nous avons développé des improvisations en partant du scénario, c’est-à-dire en créant progressivement nos personnages et leur histoire, donc en nous éloignant de la partition originale. Nous avons laissé libre cours à nos rêveries autour des scènes, imaginant ce qui aurait pu se passer avant, après, en hors champ… Ces séquences ont été filmées puis retranscrites puis retravaillées et ont fourni la trame de la pièce. Le scénariste Guy-Patrick de Sainderichin a ensuite écrit avec ce matériau très composite. 

Vous cherchez à inventer de nouveaux processus pour que l’acteur se mette en jeu autrement et touche à une présence réelle. Quels sont-ils ici ?

J. D. : Philippe Garrel nous disait « Il faut mélanger les dialogues aux pensées de la vie réelle. C’est comme ça qu’on obtient de la présence. » Son approche m’a beaucoup marquée, de même que mon expérience comme assistante du maître polonais Krystian Lupa. La recherche de la vérité dans le jeu demande d’ôter la théâtralité qui souvent le plombe. Nous inventons avec les acteurs la vie imaginaire des personnages, dans une sorte de monologue intérieur qui se déploie hors du plateau et qui leur apporte une consistance. C’est la richesse de la vie intérieure de l’acteur-personnage qui donne la densité de la présence en scène.

 

Entretien réalisé par Gwénola David pour La terrasse de jan. 2015

NOS SERMENTS

du 15 janvier 2015 au 14 février 2015Théâtre national de la Colline.
15 Rue Malte Brun, 75020 Paris, France

A 20h30, sauf mardi 19h et dimanche 15h30, relâche lundi. Tél. : 01 44 62 52 52

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January 4, 2015 8:18 AM
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Jean-Pierre Baro - Arts & Spectacles - France Culture

Jean-Pierre Baro - Arts & Spectacles - France Culture | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Changement de décor, l'émission de Joëlle Gayot, ce dimanche 4 décembre avec le metteur en scène Jean Pierre Baro, artiste associé au Théâtre - Scène nationale d'Orléans, dirigé par Arthur Nauzyciel.

 

Archives diffusées pendant l'émission :

- Musique début émission : Malaxe par Alain Bashung

- Tel surprise : Arthur Nauzyciel (Théâtre CDN Orléans)

- Cinéma : Film La Notte d'Antonioni (1961)

- Voix INA : Jacques Brel parle de La bêtise.. qui est pour lui "la sorcière du monde, la mauvaise fée.."

- Film documentaire : Jean Rouch  Les maîtres fous : C'est un"rituel"  pour Jean-Pierre Baro qui diffuse ce film à son équipe  avant chaque création de sa compagnie "Extime Compagnie".

 

 

Actualités : La pièce "Gertrud" Texte de Hjalmar Söderberg, mise en scène de Jean-Pierre Baro, est en tournée et présentée les 7 et 8 janvier à Pau (Espaces Pluriels) , le 16 janvier au Théâtre Paul Eluard de Choisy le Roi, les 20 et 21 janvier à La passerelle - Scène Nationale de Saint-Brieuc et enfin du 27 au 30 janvier au CDN de Sartrouville.


CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR OUVRIR LA PAGE DE FRANCE-CULTURE POUR ÉCOUTER OU PODCASTER L'ÉMISSION (30mn)

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January 4, 2015 6:54 AM
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La nuit des rois de Shakespeare par Clément Poirée | Sceneweb

La nuit des rois de Shakespeare par Clément Poirée | Sceneweb | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Scèneweb :

 

Dans cette nuit, on croise des âmes malades : Orsino, malade de désir, un désir impatient, cruel ; Olivia, qui prétend échapper à la nature et à la vie ; Malvolio malade d’orgueil, d’amour propre ; Tobie noyé dans l’alcool.

Soudain, survient l’objet du désir – juvénile, à la fois homme et femme, Viola et Sébastien.
Pour parvenir à déchirer le voile de l’indépassable solitude des êtres, il faut le masque. Il faut la transgression, le renversement. Il faut le carnaval. Viola se grime en Cesario, et c’est sous ce déguisement qu’elle séduit involontairement Olivia ; le pirate Antonio aime le jeune Sébastien, la jeune Maria aime le vieil alcoolique Tobie… Ce sont des amours désaccordées. C’est une musique jouée sur des instruments dissonants, et pourtant elle est si belle.
J’aimerais faire du plateau “ le périscope de l’âme ” comme le décrit Kafka. Un genre de grand dortoir pris dans un rayon de lune qui s’anime dans la nuit, comme dans un rêve, peuplé d’êtres mélancoliques et drôles. Hors du temps. Des lits séparés par des paravents, des meubles recouverts de draps, un piano désaccordé…
“ Or what you will ” ? “ Ou ce que vous voudrez ” pourvu que ça marche. Pourvu que cela nous indique le chemin vers le jour et la vie. Pourvu que cela nous permette d’échapper à la nuit pleine de rêves, de fantasmes et d’idéaux et que l’on puisse enfin se coltiner le réel à la fois amer et jubilatoire.

 

Note d’intention de Clément Poirée

 

La nuit des rois, de Shakespeare, mise en scène Clément Poirée

Théâtre d’Ivry Antoine Vitez
05 JAN > 01 FÉV 2015

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December 12, 2014 6:34 AM
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Gertrud de Söderberg, mise en scène Jean-Pierre Baro

Gertrud de Söderberg, mise en scène Jean-Pierre Baro | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Orélien Péréol sur Agoravox :

 

 

Le personnage Gertrud est un grand personnage de théâtre. Gertrud a quelque chose de Nora à la fin ou à la suite de La maison de poupée. Lulu aussi peut-être… Gertrud à la richesse psychologique luxuriante, foisonnante, tient une ligne ferme : aller vers ce qu’elle veut, et ne pas calculer son désir dans les formes sociales déjà admises et les chemins déjà dessinés.

C’est ce que font les trois hommes qu’elle aime et qui l’entourent : son mari, avocat en passe de devenir ministre ; un écrivain mi-comblé mi-frustré, indécis, qui ne sait pas trop ce qu’il cherche, qui ne sait pas trop ce qui ne va pas dans ce qu’il a, alors que ce qu’il a semble si enviable ; un pianiste compositeur, cigale fêtarde, insouciante en apparence peut-être en devenir, peut-être assez conscient de son vide. Il est son « préféré », ce pianiste tout dans l’instant présent, celui qui lui ressemble le plus a priori, la relation ne durera pas cependant, sera impossible aussi.

 

Le texte est magnifique, qui porte cette lutte d’une femme pour que son « être au monde » soit bien conforme à ce qu’elle est vraiment et ne soit pas pollué, dévié vers les places prévues dans l’organisation sociale. Cela aboutirait à une trahison de cet idéal : être ce qu’on est vraiment. (...)

 

Orélien Péréol pour AgoraVox

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

 

Gertrud de Hjalmar Söderberg (1869-1941) traduction de Jean Jourdheuil et Terje Sinding, mise en scène Jean-Pierre Baro avec Jacques Allaire, Cécile Coustillac, Elios Noël, Tonin Palazzotto, Michèle Simonnet au Montfort Théâtre jusqu’au 13 décembre, puis tournée (Pau, Saint-Brieuc…etc.)

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December 9, 2014 5:42 PM
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"Le Misanthrope", mise en scène Thibaud Perrenoud

"Le Misanthrope", mise en scène Thibaud Perrenoud | Revue de presse théâtre | Scoop.it

 Vu par arte , reportage vidéo de 2mn

 

Le "Misanthrope", pièce la plus jouée de Molière, écrite il y a quatre siècle, peut elle encore toucher le public d'aujourd'hui ? La compagnie Kobal't fait le pari que oui.

Le "Misanthrope" est la pièce la plus représentée de Molière. Rien que La Comédie Française l'a jouée près de 2500 fois. Tout le monde connaît l'histoire d'Alceste qui rejette le monde et ses compromissions. Ce qu'on connait moins, c'est son amour fou pour Célimène que dépoussière la mise en scène, un rien déjantée, de la Compagnie Kobal't au Théâtre de la Bastille à Paris. Le reportage de Lionel Jullien et Alexis de Favitski   -


Cliquez sur le lien pour voir le reportage vidéo : http://info.arte.tv/fr/theatre-un-misanthrope-dejante#sthash.Jqrs0bmL.dpuf

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December 6, 2014 1:54 PM
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"Gertrud" de H. Söderberg, mise en scène Jean-Pierre Baro

"Gertrud" de H. Söderberg, mise en scène Jean-Pierre Baro | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans le Blog de Phaco: 

 

 

Drame amoureux sur fond de solitude et d’arrivisme social, Gertrud (1906) est une des pièces phares de l’auteur suédois Hjalmar Söderberg (1869-1941). Au Monfort théâtre, Jean-Pierre Baro en propose une subtile mise en scène.
D’emblée, Gertrud nous fait basculer dans l’univers de Söderberg, auteur controversé à son époque proche à la fois des grands naturalistes européens par la dénonciation de la médiocrité et du conformisme social et d’un dramaturge comme Ibsen pour l’investigation intime des personnages. Dans cette pièce où art, désir, politique, amour et conventions sociales se télescopent en permanence transparaît la déception amoureuse d’une femme (Gertrud) confrontée à trois hommes [un avocat (Gustav Kanning), un compositeur (Erland Sansson), un écrivain (Gabriel Lidman)] tous différents mais réunis par une même impérieuse ambition sociale. 



Gertrud

Boostée par un jeu très convaincant de comédiens et une élégante scénographie aux éclairages étudiés, la mise en scène chorale laisse percer par la gestuelle et le positionnement les tourments d’esprit et de corps des personnages de Gertrud. Portée par l’acuité psychologique d’un texte à la résonnance quand même beaucoup plus contemporaine que le suranné Docteur Glass (1905) - considéré curieusement comme le chef-d’œuvre de Söderberg - l’habile mise en scène de Jean-Pierre Baro exprime dans toute sa dimension psychologique le cheminement « amoureusement » compliqué d’une ex cantatrice évoluant dans les méandres bourgeois et artistiques de la fin du XIXe siècle. Par la forme de ses dialogues à la fois dérangeante et tranquille, Gertrud a ce même petit air de cruauté feutrée que l’on peut déceler dans L’Echange de Claudel ou chez Ingmar Bergman. 



Gertrud

Face aux attentes de Gertrud, les personnages affichent sans complexe leur naïveté, leur cynisme ou leur regret. Au-delà d’une critique sous-jacente de l’arrivisme à la Tchekhov/Zola, cette oeuvre de Söderberg semble vouloir dénoncer l’univers hypocrite et étriqué de trois hommes archétypes : l’écrivain tourmenté à succès, le jeune bohème pianiste bling-bling, l’avocat qui ambitionne un poste politique. Refusant à la fois une fonction de femme potiche tout en revendiquant la volupté d’un amour total sans compromis, le personnage Gertrud - interprété avec grand talent par la comédienne Cécile Coustillac - représente symboliquement l'aspiration à la  liberté, la fatalité de la  souffrance et  le sentiment de  révolte. Captant l’essence de la solitude de Gertrud, cette adaptation très réussie reflète a cappella et limpidement cet Amour terriblement concret et métaphysique, qui finit par ébranler tous les personnages de la pièce.

Et aussi, critique de Corinne François_Denève pour le blog "Les Trois coups" : http://www.lestroiscoups.com/article-gertrud-de-hjalmar-soderberg-critique-le-monfort-a-paris-125150691.html

Gertrud, d’après Hjalmar Söderberg
Mise en scène de Jean-Pierre Baro
Avec Jacques Allaire, Cécile Coustillac, Elios Noël, Tonin Palazzotto, Michèle Simonnet

Le Monfort théâtre
106, rue Brancion
Paris 15e
du lundi au samedi à 20 h 30

jusqu’au 13 décembre 2014

 

 

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