 Your new post is loading...
 Your new post is loading...
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
January 29, 2017 4:49 AM
|
Par Joëlle Gayot sur le site de son émission sur France Culture, Une saison au théâtre
Ecouter l'émission (30 mn) https://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/recits-de-vie-avec-le-metteur-en-scene-ahmed-madani-et-deux-de-ses F(l)ammes : le spectacle qui électrise les scènes des théâtres, du nord au sud de la France.
Dix jeunes femmes sont sur un plateau. Elles viennent des quartiers populaires. Elles s’appellent Anissa, Ludivine, Chirine, Laurène, Dana, Yasmina, Maurine, Anissa, Haby, Inès. Avec ou sans micro, ces actrices non professionnelles prennent la parole et racontent : qui elles sont, d’où elles viennent, qui sont leurs parents ou leurs grands parents. Elles disent ce qui les révolte, ce dont elles ont peur, ce à quoi elles aspirent. Elles parlent d'héritage et de transmission. Elles s'indignent, elles s'expliquent, elles s'insurgent, elles s'amusent. Elles apparaissent en pleine lumière, leurs mots sont précis et directs, leur verbe haut, leurs corps tendus. On se dit qu'il était temps qu'enfin, les scènes des théâtres éclairent leurs existences.
Avec F(l)ammes, Ahmed Madani, concepteur, auteur et metteur en scène du projet, offre aux regards et à l'écoute un spectacle qui étincelle. Celui d'une France contemporaine, joyeusement métissée. Celui d'une jeunesse féminine dont les doutes, les combats, l'énergie régénèrent notre récit commun et nous permettent de renouer avec un sentiment qui fait du bien : la fraternité.
Extrait vidéo : https://youtu.be/yz0KElHhjL4
Les comédiennes de F(l)ammes• Crédits : Françoislouis Athénas L’histoire de l’immigration en France est scandée par de grands moments dont la question des femmes semble être le point aveugle. Ahmed Madani
Tournée:
Le 30 janvier 2017 : Le Safran à Amiens
Le 01 février 2017 : La Piscine à Châtenay-Malabry
Du 16 au 18 février 2017 : Tropiques Atrium en Martinique
Du 02 au 03 mars 2017 : L’Atelier à spectacle à Vernouillet
Le 08 mars 2017 : La Ferme de Bel Ébat à Guyancourt
Le 10 mars 2017 : Fontenay en scènes à Fontenay-sous-bois
Le 14 mars 2017 : Forum Jacques Prévert à Carros
Du 16 au 17 mars 2017 : Théâtre de Grasse
Le 21 mars 2017 : Théâtre de l’Olivier à Istres
Du 24 au 26 mars 2017 : La Maison des Pratiques Artistiques Amateurs à Paris
Le 30 mars 2017 : L’ECAM au Kremlin-Bicêtre
Le 21 avril 2017 : La Nacelle à Aubergenville
Le 25 avril 2017 : Théâtre de Coutances
Du 27 au 28 avril 2017 : CDN de Normandie-Rouen à Petit-Quevilly
Du 6 au 29 juillet à 11h : Théâtre des Halles à Avignon
Intervenants Ahmed Madani : metteur en scène Haby N'Diaye : comédienne Yasmina Ghemzi : comédienne
Photo Haby N'Diaye, Ahmed Madani, Yasmina Ghemzi• Crédits : François louis Athénas
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
January 8, 2017 5:16 PM
|
Publié par Joëlle Gayot sur le site son émission Une saison au théâtre sur France Culture
Chaque année, en janvier, c’est un rituel, le théâtre est pris d’une sorte de frénésie. A Paris, en banlieue, partout en région, les spectacles pleuvent comme s’il leur fallait conjurer l’hiver:
Ces nuits qui n’en finissent pas, ces rues des villes frigorifiées, cette lumière qui nous manque, surtout au nord. Alors on va au théâtre, le plus possible.
Dans la multitude des projets annoncés et comme on ne peut pas parler de tout dans une Saison au théâtre, il nous a fallu faire un choix. Nous l’avons fait, avec le désir qu’il soit entendu comme un signal. Ce signal affirme que le théâtre est inaliénable, insolent et libre. C’est là sa fonction, sa mission et sa raison d’être.
Le spectacle dont nous parlons ce soir envoie ce signal avec force. Aglaé, écrit et mis en scène par Jean Michel Rabeux, interprété par Claude Degliame, est né de la rencontre entre les artistes et une femme, prostituée marseillaise qui, autour de quelques verres de rosé, leur a raconté sa vie et son métier. Le résultat est tout sauf politiquement correct, tout sauf confortable. C'est au Rond Point qu'on peut le voir jusqu'au 29 janvier.
Pour écouter l'émission (30 mn) : https://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/sur-le-front-avec-claude-degliame-et-jean-michel-rabeux
Avec nous, un fameux, un piquant, un gémellaire couple de théâtre : Claude Degliame et Jean Michel Rabeux.
Ça me plaît de plaire, pas de les faire bander, ça c’est facile. De plaire encore à mon âge. EXTRAIT
Intervenants Claude Degliame : comédienne Jean-Michel Rabeux : metteur en scène
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
December 4, 2016 3:05 PM
|
Par Joëlle Gayot sur le site de son émission Une saison au Théâtre (France Culture)
Souvent, devant les scènes de théâtre, on s’interroge : quel est donc ce plaisir qui habite si intimement les acteurs pour que, défiant le trac, bravant la peur, ils s’aventurent sans garde fou sur une terre plus qu'incertaine.
Que le comédien entre sur un plateau vêtu de son costume, le cerveau plein d’alexandrins bien ordonnés les uns derrière les autres ou qu’il s’y précipite comme un cheval lancé au galop sur la lande chaotique du roi Lear, sans bien savoir ce qui va se présenter d’obstacles, de tempêtes, de gouffres à dévaler ou de montagnes à franchir, au fond, l’enjeu, pour lui, est toujours le même. Il s’agit de sauter dans le vide sous le regard de dizaines d’inconnus et d’arriver vainqueur de l’autre côté de la rive.
A la fin du mois d’août, dans le Calvados, on a assisté à un festival de théâtre contemporain qui permettait de prendre la mesure de ce que c’est l’engagement d’un acteur au service de son art. Pendant trois jours, le village de Villerville a vécu au rythme des textes, des mots, des langues et des acteurs. Trois jours de saut dans le vide où l’on suivait les comédiens d’un garage désaffecté à un romantique manoir.
C’est là, dans une pièce vide du dit romantique manoir, qu’on a découvert le travail de Lionel Gonzalès, metteur en scène d’un spectacle fiévreux et emporté, d'après le récit de Dostoïevski, le Joueur. Il y avait quatre rangées de spectateurs alignées le long de chaque mur. Et assis parmi le public, quatre acteurs : Gina Calinoiu, Lionel González, Léo-Antonin Lutinier et Damien Mongin. La fête pouvait démarrer. Elle fut étincelante.
Dès le 5 décembre, au Théâtre-Srudio d’Alfortville, Lionel Gonzalès et ses camarades reprennent ce spectacle joué à Villerville. Seconde session de jeu, qui sera suivie d’un autre spectacle, une déclinaison puisque après le Joueur de Dostoïevski, ils s'attaquent à Scènes de la vie Conjugale de Bergman. Ces deux représentations sont réunies dans un même diptyque intitulé : « Demain, tout sera fini ».
- DEMAIN TOUT SERA FINI - I / Librement inspiré du Joueur de Dostoïevski
- DEMAIN TOUT SERA FINI - II / Librement inspiré de Scènes de la vie conjugale de Bergman
Est-il possible de voler l’invisible d’un roman, et d’en réinventer le visible?
(compagnie Le balagan’ retrouvé)
Intervenants Lionel González : metteur en scène et comédien
https://www.theatre-studio.com/fr/spectacle-232/DEMAIN-TOUT-SERA-FINI-I.html
Lionel González• Crédits :Théâtre-Studio d’Alfortville
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 5, 2016 6:53 PM
|
Par Joëlle Gayot sur la page de son émission sur France Culture
Elle a fait le choix du possible. Le choix de l’affirmation et celui de l’émancipation. Elle dirige depuis janvier 2014 le théâtre de la Commune à Aubervilliers, en banlieue nord de Paris.
Là, elle mène un travail généreux et exigeant qui est un contrepoint résolu à toutes les formes de clichés qui pourraient tenter en nous l’envie d’aller au plus facile.
Avec obstination, elle met en scène les pièces de Luigi Pirandello, dramaturge italien nobélisé, plus connu pour son art de la mise en abime que pour sa confiance dans le théâtre comme lieu de mise à l’épreuve de la réalité et de sa transformation. Elle reprend jusqu’au 11 novembre «La volupté de l’honneur», un spectacle qu’elle a créé la saison passée. Une représentation qu’on quitte en état de trouble. Mais un trouble profitable qui lève en chaque spectateur une foule de questions.
Pirandello était fasciné, comme les grands esprits de son temps, par l’idée de l’homme nouveau et de la transformation du réel. Marie José Malis
La Volupté de l’Honneur de Luigi Pirandello mis en scène par Marie-José Malis au théâtre de la Commune à Aubervilliers du 3 Novembre au 11 Novembre 2016.
Intervenants Marie José Malis : metteuse en scène et directrice du théâtre de la Commune à Aubervilliers
Photo : Marie-José Malis • Crédits : Willy Vainqueur
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
September 4, 2016 3:36 PM
|
Par Joëlle Gayot sur le site de France Culture, pour son émission Une saison au théâtre :
Le sujet de l’histoire c’est l’alchimie : la transformation d’une douleur infinie en éventuelle joie d’une renaissance, un passage de la mort à la vie. Emmanuel Noblet
Nous rêvons d’émotion et de pensée, cette pensée singulière, imprévisible qui éclairera nos réflexions d’une lueur inédite. Nous avons envie de rires et de larme, nous voulons du corps et de la parole. Nous sommes impatients et avides, exigeants et passionnels car le théâtre n’est pas compatible avec la demi mesure.
Pour cette première d’une Saison au théâtre, nous plongeons sans retenue dans un espace temps qui ne souffre aucune concession. Ce moment où la vie et la mort se regardent dans le blanc des yeux. Un jeune homme vient de mourir. Son cœur bat encore. Il faut le transplanter. C’est l’histoire de Simon et de son cœur qui ne renonce pas, que déploie une représentation inoubliable que vous pourrez voir, dès le 7 septembre au Théâtre du Rond Point.
Une histoire qu’a écrite Maylis de Kerangal dans son bouleversant roman : Réparer les Vivants. Une histoire qu’adapte et joue sur scène notre invité du soir : Emmanuel Noblet.
Ecouter l'émission : http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12002-04.09.2016-ITEMA_21066331-0.mp3
Site du Th. du Rond-Point : http://www.theatredurondpoint.fr/spectacle/reparer-les-vivants/
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
June 11, 2016 7:24 AM
|
Sur le site de l'émission de Joëlle Gayot sur France Culture "Une saison au théâtre"
Au Phénix, à Valenciennes, le metteur en scène Julien Gosselin travaille en paix. Artiste associé de ce superbe théâtre qui coproduit son spectacle, il est ici chez lui. Ces derniers temps, Julien Gosselin et son équipe partent tard. Il est souvent minuit passé lorsqu’ils vont se coucher.
Julien Gosselin• Crédits : Simon Gosselin. Entre les mains des treize acteurs qui sont sur le plateau, un monument de la littérature contemporaine : 2666, de l’écrivain Roberto Bolano.
Ce roman polyphonique, qui se joue des frontières, qui multiplie les personnages, qui court de fiction en fiction jusqu’à celle ci, terrible, inspirée du réel : les meurtres irrésolus de centaines de jeunes femmes, à Santa Teresa, près de la frontière mexicaine, ce roman titanesque d’un millier de pages au bas mot, Julien Gosselin a décidé de le faire vivre sur scène.
Le défi n’a rien d’étonnant si l’on rappelle que ce jeune homme de 27 ans a adapté et monté Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq. Julien Gosselin aime les enjeux qui bousculent l'entendement surtout lorsque ces enjeux servent son amour de la langue. Sa représentation durera 12 h avec entractes. C’est le temps qu’il faudra au public pour circuler de poésie en réalisme, de monologues en dialogues, de l’Europe au Mexique, de l’amour au crime, du passé au présent.
Nous sommes allés à Valenciennes retrouver Julien Gosselin en répétitions. Sur le plateau, trois blocs de cages en verre et tulle tendue que les comédiens déplacent eux mêmes. Un espace qui se reconfigure à volonté (la scénographie est de Hubert Colas.) Vidéos, comédiens sonorisés, musique en live, tout est en place, sous le regard aigu d’un metteur en scène dont l’attention ne faiblit jamais.
2666, adaptation et mise en scène Julien Gosselin (Compagnie Si vous pouviez lécher mon coeur). Création les 18 et 25 juin en intégrale au phénix scène nationale Valenciennes. Puis représentations au Festival d'Avignon les 8, 10, 12, 14 et 16 juin, également en intégrales. le spectacle sera également présenté à l'Odéon Théâtre de l'Europe en septembre et octobre 2016 ainsi qu'à Toulouse (Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées) et au Théâtre National de Strasbourg.
Intervenants Julien Gosselin : Jeune Metteur en scène de théâtre
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
May 8, 2016 2:35 PM
|
Par Joëlle Gayot sur le site de son émission "une saison au théâtre" sur France Culture
Nous avions envie, de vous soumettre une parole. C’est celle d’un homme qui œuvre dans l’ombre du théâtre. Il n’est pas metteur en scène, il n’écrit pas de pièces, il ne dirige pas de lieux mais pour beaucoup, il est une référence et une caution intellectuelle.
François Regnault est écrivain, dramaturge et traducteur. Il a collaboré avec Patrice Chéreau, a codirigé avec Brigitte Jaques Wajeman que nous recevions il y a peu le théâtre de la Commune, il accompagne depuis longtemps le travail du metteur en scène Emmanuel Demarcy Mota.
Enfin, et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous le recevons ce soir, c’est un très fin connaisseur de la psychanalyse et notamment de l’œuvre de Jacques Lacan.
Pour nous tous, qui aimons le théâtre, il parait évident que les scènes théâtrales ont tout à voir avec les scènes de l’inconscient. Quel est ce lien étroit qu’entretiennent la psychanalyse et le théâtre ?
Ecouter l'émission (30 mn) : http://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/francois-regnault-les-scenes-melees-du-theatre-et-de-la-psychanalyse
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
March 6, 2016 3:10 PM
|
Site de l'émission de Joëlle Gayot, "Une saison au théâtre" sur France Culture.
Brigitte Jaques-Wajeman, metteur en scène, est-elle obsessionnelle, monomaniaque, voire totalement addict ? Jugez du peu : Cette artiste a, au fil de son riche parcours, monté dix pièces de Pierre Corneille. Dix ! Ce n’est pas rien...
Ecouter l'émission (30 mn) http://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/brigitte-jaques-wajeman-passionnee-par-corneille#
Sa fidélité à l’un des grands auteurs du 17ème fait d’elle une éminente spécialiste et une intime de l’œuvre. Elle la rend capable, créant aujourd'hui Polyeucte, d’en extraire des sons et des images qui nous paraissent furieusement familiers.
Entre les mains de Brigitte Jaques-Wajeman, la pièce de Corneille brûle et dérange. Elle est actuelle, elle nous parle d'aujourd'hui. Brigitte Jaques-Wajeman met à plat les mécanismes du fanatisme religieux lorsqu’ils prennent possession d’un homme. Car c’est bien de cela qu’il s'agit dans Polyeucte, de la façon dont un citoyen doux, amoureux, raisonnable, opte soudain pour une foi aveugle, lui sacrifie tout et se rend, allègre, confiant, vers une mort consentie.
Polyeucte au Théâtre des Abbesses • Crédits : Mirco Magliocca Nous sommes aujourd’hui, dans un temps de ténèbres, et ici et là, exposés à la terreur. Corneille, dans Polyeucte, s’approche d’un gouffre.
Le poète est en avance, toujours, et la tragédie assez riche pour qu’aucune réponse univoque ne soit satisfaisante. Mais la mise en scène de ce « mystère » peut nous faire mieux comprendre ce qu’il en est de cette passion effrayante !
Polyeucte au Théâtre des Abbesses • Crédits : Mirco Magliocca Tournée
14 mars la scène nationale 61 à Alençon 18 mars théâtre municipal de Fontainebleau 2 et 3 mai la Maison de la Culture d’Amiens
Illustration Brigitte Jaques-Wajeman • Crédits : Mirco Magliocca
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
February 7, 2016 4:11 AM
|
Par Joelle Gayot pour France Culture : André Marcon incarne un pan de l’histoire du théâtre français : la décentralisation. Sa carrière démarre à Saint-Etienne, elle passe par Villeurbanne, remonte jusqu’à Paris et essaime jusqu’à Avignon. Lien pour écouter l'émission : http://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/andre-marcon-lacteur-qui-parle-aux-animaux Comme beaucoup d’acteurs de sa génération (il est né en 1948), André Marcon a fréquenté le cinéma d’auteur, souvent dans des seconds rôles. Ce sont aussi les plus marquants. Il a beaucoup joué, surtout du contemporain. Jean-Pierre Vincent, Roger Planchon, Klaus Michaël Grüber, Bernard Sobel, Alain Françon, Luc Bondy, Yasmina Reza et beaucoup d’autres encore l’ont dirigé. Mais celui avec qui il est lié, irrémédiablement, pour le meilleur et non le pire, c’est Valère Novarina dont il connait les dédales langagiers dans leur moindre détail. C’est pour cela qu’il est avec nous ce soir, parce que tous deux reprennent aux Bouffes du Nord ce qu’il faut bien appeler un tube : Le Discours aux animaux. André Marcon, acteur dans le Discours aux animaux, de Valère Novarina au Théâtre des Bouffes du Nord André Marcon • Crédits : Pascal Victor/ArtcomArt - Maxppp Le 19 septembre 1986, dans ce même Théâtre des Bouffes du Nord, André Marcon a créé Le Discours aux animaux, qui depuis ne l’a jamais quitté... André Marcon l’a joué presque chaque année, parfois une seule fois et sans répétition (comme font, dit-on, les acteurs de nô)... A Evreux, à Bogota, à Bordeaux, Moscou, Berlin, Rio, Janeiro, à Kiev, Lausanne, Vienne, Buenos Aires ce texte fait maintenant partie de son corps et l’idée est naturellement venue de le présenter à nouveau sur son lieu de naissance, car ce n’est jamais la même chose qui s’offre... Un peu comme l’on revient, une fois par an, dans une forêt que l’on connaît par coeur mais qui n’est jamais la même, et qui varie sous la lumière comme une promenade où tout nous apparait chaque fois autrement. André Marcon, acteur dans le Discours aux animaux, de Novarina (Bouffes du Nord) • Crédits : Pascal Victor/ArtcomArt - Maxppp Le Discours aux animaux vient de ressortir aux éditions POL. Deux monologues se sont construits à partir de ce texte, le premier est L’Animal du temps, le second L’Inquiétude ils ont été publiés chez le même éditeur. Intervenants :André Marcon : acteur, metteur en scéne
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
January 10, 2016 6:31 PM
|
Noëlle Renaude © NOËLLE RENAUDE Ecoutez l"émission de Joëlle Gayot "Une saison au théâtre" avec Noëlle Renaude : http://www.franceculture.fr/emission-une-saison-au-theatre-noelle-renaude-ecrire-le-theatre-aujourd-hui-2016-01-10#.VpJoIriM_xA.facebook Noëlle Renaude est l'auteur d'une trentaine de pièces de théâtre, depuis "Rose, la nuit australienne" (éditions Théâtrales"), jusqu'à "Paysages avec chien" (Lavitrine, 2014), en passant par l'impressionnante "Ma Solange...", qu'elle avait écrite pour un comédien, Christophe Brault, et dont le texte a été publié aux éditions Théâtrales, avec aussi "Comment t'écrire mon désastre" et "Alex Roux"... Dans un entretien avec Joseph Danan, dans la revue Alternatives théâtrales, en 1998, elle citait notamment une phrase de Jean-Marie Patte : "Lutter, lutter contre la pente de la verve", pour dire qu'elle a justement été longtemps traversée par cette tentation de la verve. Mais aujourd'hui, disait-elle alors, mes textes parviennent "à cet état où l'écriture s'est libérée de cette excitation de parole." Et le travail de l'écriture, ajoutait-elle, c'est peut-être ça : "lutter constamment contre ses faiblesses, ses impuissances, contre ce pour quoi on serait doué. Essayer d'aller vers ce qui nous manque.
" Noëlle Renaude a longtemps été un auteur "hors plateau". Elle ne l'a abordé qu'en 1994, quand Robert Cantarella a monté "Le Renard du Nord". Elle dit qu'il lui a alors permis d'être témoin, "spectatrice de la mise en travail de l'écriture"... Elle n'a jamais monté ses propres pièces ou celles des autres, et elle n'en a pas envie. Mais il lui arrive de diriger des stages; et elle travaille alors sur d'autres écritures. Elle dit avoir envie de partager avec d'autres le goût des textes des auteurs d'aujourd'hui qu'elle aime - et d'apprendre aux acteurs à regarder un texte, l'aborder du point de vue du paysage... Elle se pose depuis toujours la question du roman, mais elle n'écrit néanmoins que pour le théâtre. Elle dit qu'elle a du mal à faire bouger les personnages sur scène, sans doute parce que dans son écriture il n'y a pas de corps : "chez moi la chair essaie de trouver sa place dans la parole", disait-elle à Joseph Danan, dans cet ancien numéro de la revue Alternatives théâtrales (le n°61), qui titrait alors : "Ecrire le théâtre aujourd'hui"... Aujourd'hui, justement, l'écriture est celle de sa correspondance avec Barbara Métais-Chastanier, "Accidents", qui paraît ces jours-ci chez ENS éditions; et l'actualité, c'est aussi la reprise, au Théâtre Ouvert, du spectacle "Notre Faust", élaboré par un ensemble d'artistes - dont Noëlle Renaude, Sabine Macher, Stéphane Bouquet...- autour de Robert Cantarella... "(...) Tout a commencé réellement avec Ma Solange. Cette aventure n'était destinée qu'à une seule chose, traquer, inventer (je ne dis pas, sciemment : réinventer) l'oralité. La faire naître de rien. Ou de dépôt, de déchet, d'informe. Essayer de comprendre comment un travail d'écriture muet, je dirais digital, peut produire une langue parlée. Il ne s'agit pas de retrouver les accidents de la langue au quotidien, mais de créer de toutes pièces une langue singulière, apparemment commune, apparemment familière, mais en réalité totalement falsifiée. Il ne s'agit pas de s'en tenir à des idiolectes, des dialectes, des patois, des sociolectes qui inscrivent immédiatement un corps social, donc épouvantablement réducteur, à l'intérieur même des textes. Ce qui ne manque pas, malheureusement, d'arriver, quand on se satisfait de l'"à première vue" (...)" "Accidents" (ENS éditions)
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
September 21, 2015 5:15 PM
|
Joëlle Gayot reçoit Hubert Colas, directeur du Festival Actoral , metteur en scène et auteur... Il dirige aussi la compagnie Diphtong et cie, installée à Marseille... Fondé en 2001 par Hubert Colas, actoral - festival international des arts et des écritures contemporaines - interroge les écritures contemporaines dans tous les domaines artistiques et propose de découvrir chaque automne à Marseille, à travers le travail d’une cinquantaine d’artistes, la richesse et la diversité des écritures d’aujourd’hui. Cette année, le Festival Actoral a 15 ans et se déroulera du 24 septembre au 10 octobre 2015 à Marseille. Ecouter l'entretien avec Joëlle Gayot pour l'émission "Une saison au théâtre" sur France-Culture : http://www.franceculture.fr/emission-une-saison-au-theatre-hubert-colas-directeur-du-festival-actoral-2015-09-20
"L’horizon gronde depuis des mois, des années peut-être. Depuis que je suis et cela fait quelques lumières que ma peau se tanne — je crois avoir toujours vécu avec ce mot de crise dans les oreilles. Pour bon nombre d’entre nous, sans doute le plus grand nombre, nous vivons cet esclavage au quotidien. Qu’en est-il des autres ? Ceux-là même qui jouent avec nos vies et de ce déséquilibre permanent de nos sociétés... Nous sommes arrivés à une sorte d’apogée du capitalisme. Les règles ainsi définies/posées par le système, nous en sommes les joueurs imposés. Dans un mouvement parallèle au réchauffement climatique nos sociétés ne semblent plus savoir comment enrayer ce mouvement; véritable montagne russe spéculative. Suivons ce mouvement métaphorique de l’écriture à propos des montagnes russes, et rajoutons que nous serions les joueurs bien malgré nous de cette roulette russe qui n’en finit de durer. Je mets ici une fin de propos à ces considérations qui n’en finissent pas non plus de secouer l’Europe. Et l’art dans tout cela ? Ce qui nous importe le plus ici. Comment joue-t-il lui aussi au milieu de cette atmosphère souvent désespérante des biens financiers ? Les créateurs, les artistes d’aujourd’hui subissent comme tout un chacun ces édifices budgétaires où l’on demande à tous de prendre part à l’effort. A tous… Souvent la création artistique nous met face aux méandres et à la contradiction de nos vies, avec humour, parfois désinvolture et parfois violence mais chaque fois pour nous donner un point de mire afin de vivre avec plus de discernement la société dans laquelle nous sommes. Nous ne choisissons pas les projets, les artistes que vous allez voir pour telle ou telle raison politique mais nous les choisissons par le sensible, l’enthousiasme, la nécessité et le besoin qu’ils ont de se faire entendre. Et nous entendons en eux les résonances du monde qui nous entoure. Nos choix sont leurs choix, ils sont ici pour la plupart parce qu’ils le désirent et éprouvent ce besoin d’être là devant nous, mettant à l’épreuve leurs dernières créations. Ils nous racontent par leurs mots, leurs écrits, leurs danses, leurs musiques, leurs regards, leurs théâtres, leurs cinémas, leurs visuels, leurs arts, leurs pièces sonores, leurs corps, leurs performances, leurs histoires, notre histoire qui prend corps avec eux sous nos yeux." Hubert Colas. Directeur Invité(s) : Hubert Colas, auteur et metteur en scène français.
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
May 16, 2015 7:50 PM
|
Publié par Joëlle Gayot sur le site de son émission sur France Culture : On a du chemin à faire et on a intérêt à courir vite si on veut rattraper cette jeune femme qui galope à perdre haleine. Huit créations déjà alors que c’est seulement depuis 2008 qu’elle fait de la mise en scène ! Il n’y a pas de temps à perdre : Trop à dire, trop à faire, trop à jouer sur les planches. Le théâtre, pour ces nouvelles générations d’artistes, n’est plus un objet qui se fige, s’épingle entre quatre murs et se contemple avec extase. Il ne court surement pas le risque de devenir muséal. Au contraire, à peine est-il consumé que de ses cendres, jaillit, immédiatement, le pas d’après. Les spectacles tournent, heureusement. Mais une création chasse l’autre. Il faut fabriquer, fabriquer et fabriquer encore. A ce jeu, les textes classiques sont largués, le répertoire oublié. On puise dans ses propres mots, sa propre vie, son propre monde de quoi nourrir l’acteur, raconter des histoires et rencontrer le spectateur.
Changement de décor avec ce soir Caroline Guiela Nguyen, metteur en scène de Le Chagrin, présenté au théâtre de la Colline du 6 mai au 6 juin à 21 h (Petite salle).
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
March 15, 2015 8:59 AM
|
Joëlle Gayot pour son émission Changement de décor : L'invité ce soir est Thomas Scimeca. Pas encore quarante ans, toutes ses dents, un talent de malade et une quasi parfaite anatomie qu'il ne déteste pas exhiber sur les scènes des théâtres. Membre plus qu'essentiel de la troupe les Chiens de Navarre, Scimeca est un acteur inclassable. Il inquiète et fait rire. Hurler de rire même. Il trouble et charme. Sa perversité n'a d'égale que sa douceur. Sorti bon élève du Conservatoire, il a vite dévié d'une route trop pépère pour préférer à l'institution les sauts en parachute. Nous, on est fan, et c'est un euphémisme.
Site de l'émission, réécoute : http://www.franceculture.fr/emission-changement-de-decor-thomas-scimeca-2015-03-15
|
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
January 22, 2017 6:02 AM
|
Par Joëlle gayot sur le site de son émission Une saison au théâtre sur France Culture
Thiphaine Raffier, auteur et metteur en scène de Dans le nom (La Criée) et Christelle Harbonn, auteur et metteur en scène de La Gentillesse, (théâtre de l'échangeur)
Ecouter l'émission https://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/les-jeunes-voix-de-lecriture-dramatique-avec-thiphaine-raffier-et
Avec nos deux invitées, nous avancerons en nous tenant aux murs du théâtre entre sorcellerie et pragmatisme, entre satanisme et bienveillance. Nous sommes au milieu d’un guet. A mi parcours de deux écritures et de deux auteures de théâtre.
D’un côté Christelle Harbonn qui, avec sa pièce la Gentillesse, qu’on verra mise en scène en février au théâtre de l’Échangeur à Bagnolet, s’aventure sur les pas de deux naïfs, deux idiots, pris dans les filets d’une famille diabolique.
La gentillesse• Crédits : Ronald Reyes De l’autre Thiphaine Raffier, qui avec son texte Dans le nom (bientôt visible au théâtre de la Criée à Marseille) explore les revers de la normalité avec un récit des pratiques de l'envoutement dans le monde rural.
Dans le nom• Crédits : Simon Gosselin Drôle de fictions, drôle de fables, chacune tendue vers un but similaire : dérégler le réel. Ça sert aussi à ça le théâtre. A dérégler, par l'écriture et par la langue, les machines qui ronflent et qui ronronnent.
Christelle Harbonn et Thiphaine Raffier sont aux micros d’Une Saison au théâtre.
Intervenants Thiphaine Raffier : auteur et metteur en scène Christelle Harbonn : auteur et metteur en scène
Photos : Thifaine Raffier et Christelle Harbonn • Crédits : simon gosselin et le théâtre de l'échangeur
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
January 1, 2017 2:41 PM
|
Par Joëlle Gayot, pour le site de son émission Une saison au théâtre sur France Culture.
Madeleine Louarn, directrice du Théâtre de l'Entresort, est metteuse en scène. Et depuis qu’elle fait du théâtre, elle met en scène des textes classiques ou contemporains dans des spectacles dont les acteurs sont handicapés mentaux et font partie de l'Atelier Catalyse en Bretagne.
En fait, Madeleine Louarn est venue au théâtre après sa rencontre avec des femmes et des hommes handicapés.
Comme si elle étirait un trait d’union, elle a glissé entre elle et eux, entre eux et nous, la scène, les mots et la fiction. Ainsi, depuis près de 30 ans, elle chemine à leurs côtés et eux avancent auprès d’elle, au rythme des créations qui se succèdent.
D’autres artistes mènent la même aventure. La compagnie de L’Oiseau Mouche implantée dans le nord de la France, le chorégraphe Jérome Bel ou l’italien Pipo Delbono, très bientôt de retour au théâtre du Rond-Point. Comme Madeleine Louarn, ils franchissent le guet entre ce qui nous parait normal et ce qui nous paraît ne pas l’être, ou l’être moins. Ils nous entrainent à leur suite dans des moments particuliers. On ne dit pas que c’est facile toujours. Ni pour Madeleine Louarn, ni pour ses comédiens, ni pour nous le public. Mais s’il y a une chose qui ne peut être contestée, c’est la puissance émotive qui se dégage des interprètes et l’engagement qu’ils mettent au service de l’art.
Madeleine Louarn a créé au Festival d'Avignon 2016 Ludwig, un roi sur la lune, d'après un texte de Frédéric Vossier. Ce spectacle, interprété par les acteurs de Catalyse, a connu un immense succès. Il se balade, depuis, sur les routes de France.
La rencontre a été instantanée. J’ai lancé un premier accord de guitare, et immédiatement ils se sont retournés. ils m’ont adressé quelque chose d’incroyable. c’était très émouvant. Je les voyais danser et ils étaient comme électrisés, dans un rapport extrêmement intense à ma musique. rodolphe Burger
Les dates de la tournée de Ludwig un roi sur la lune, en 2017
- L'Archipel - Pôle d'action culturelle / Fouesnant - Les Glénan jeudi 9 février 2017 à 20h30
-Centre Dramatique National d'Orléans / Loiret / Centre jeudi 2 mars 2017 à 20h30 - vendredi 3 mars 2017 à 19h30 - samedi 4 mars 2017 à 18h
- Centre Dramatique National de Besançon mardi 4 avril 2017 à 20h - mercredi 5 avril 2017 à 20h - jeudi 6 avril 2017 à 19h
- Théâtre du Pays de Morlaix - Scène de territoire A l’espace du Roudour dans le cadre du Festival Panoramas#20 dimanche 9 avril 2017 à 17h - lundi 10 avril 2017 à 20h30
- MC2 - Scène Nationale de Grenoble mercredi 3 mai 2017 à 19h30 - jeudi 4 mai 2017 à 19h30 - vendredi 5 mai 2017 à 20h30
- Le Granit / Scène Nationale de Belfort jeudi 23 novembre - vendredi 24 novembre
Intervenants Madeleine Louarn : metteuse en scène, artiste associée au Théâtre de Lorient
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 18, 2016 6:39 PM
|
Mohamed El Khatib a reçu le 17 Octobre dernier, le grand prix de littérature dramatique pour sa pièce "Finir en beauté décerné par "ARTCENA"
A l’occasion de l’attribution du Grand Prix de littérature dramatique 2016 à Mohamed el Khatib pour sa pièce « Finir en beauté » , France Culture propose une soirée spéciale en deux parties : un entretien par Joëlle Gayot de Mohammed El Khatib dans « Une saison au théâtre » à 20h30, suivi de la rediffusion dans « Théâtre & Cie »à 21h00, de la version radiophonique de « Finir en beauté (Pièce en une acte de décès) », réalisée par Christophe Hocké et diffusée pour la première fois dans les programmes de fiction en octobre 2015.
France Culture est partenaire du Grand Prix de littérature dramatique depuis 2006
Finir en beauté (Pièce en un acte de décès)
de Mohammed El Khatib
Réalisation Christophe Hocké
Conseillère littéraire Céline Geoffroy
"J’ai réuni l’ensemble du « matériau-vie » à ma disposition entre mai 2010 et août 2013. Je n’ai pas toujours demandé les autorisations utiles. Je ne me suis pas posé la question de la limite, de la décence, de la pudeur. J’ai rassemblé ce que j’ai pu et j’ai reconstruit. Tout est allé très vite et sans préméditation. Cette fiction documentaire est restituée ici arbitrairement sous la forme d’un livre, de façon chronologique, à peu près linéaire. Il n’y a aucun suspense, à la fin on sait qu’elle meurt et que son fils est très très triste. On sait également que si c’était à refaire, j’agirais sans doute différemment. J’aurais été un fils irréprochable. Les parents se demandent toujours s’ils ont été de bons parents. Mais nous, est-ce qu’on a été de bons enfants ? On a été des enfants au niveau, nous ? On a été des enfants olympiques, nous ?" M. El K.
Equipe technique Martin Delafosse, Olivier Depré
Assistante à la réalisation Cécile Laffon
Ce texte est publié sous le titre "Finir en beauté (Pièce en un acte de décès)" aux Solitaires intempestifs.
http://www.artcena.fr/
Vous pouvez aller voir cette pièce en ce moment et jusqu'au 26 Novembre 2016 au Théâtre de la ville
Mohamed El Khatib en Novembre 2016• Crédits : Jacques Demarthon - AFP
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
September 23, 2016 4:23 AM
|
Par Joëlle Gayot, sur le site de son émission sur France Culture : Une saison au théâtre
Isabelle, comme Insoumise
Au Théâtre de la Colline, Isabelle Lafon met en scène un cycle de trois spectacles dont l’intitulé général est explicite : Les Insoumises.
Isabelle Lafon et Vassili Schémann• Crédits : Pascal Victor/ ArtcomArt
Ce cycle rassemble Deux ampoules sur cinq, inspiré de Notes sur Anna Akhmatova, de Lydia Tchoukovskaïa / Let me try, d’après le Journal de Virginia Woolf et L’Opoponax, de Monique Wittig.
Ça démarre par une effraction, une entrée en douce dans l’intimité de deux femmes, Lydia Tchoukovskaïa et Anna Akmatova, femme de lettre et poétesse russe échangeant à la lueur d’une ampoule blafarde sur l’écriture et la littérature.
Ça se poursuit par un plein feu sur une scène jonchée de papiers où surgissent et s’imposent trois versions de Virginia Woolf, à la fois démultipliée et fragmentaire.
Ça s’achève par une ambiance rock, lumières qui nimbent l’héroïne Catherine Legrand, petite fille puis adolescente que l’on écoute grandir dans une profusion de mots que rythme la frappe d’une batterie.
Sur la scène du théâtre de la Colline, il y a donc : un jeune homme au yeux clairs, c’est le batteur, Vassili Schémann et trois comédiennes dont la connivence est la pierre angulaire du spectacle. Une nouvelle venue dans la troupe, c'est Marie Piémontèse, échappée de la compagnie Joël Pommerat chez qui on avait pris l’habitude de la retrouver. Et les camarades de jeu, Johanna Korta Altès et Isabelle Lafon, dont la complicité est ancienne.
Nous embarquons pour trois étapes en terre d’écriture, trois étapes en terre féminine.
Après les dernières répétitions, une fois passée la création du spectacle, Isabelle Lafon est venue aux micros d'Une Saison au théâtre.
Les Insoumies, trois spectacles, d'après Tchoulovskaïa, Virgina Woolf, Monique Wiitig, mise en scène Isabelle Lafon. Actuellement au Théâtre national de la Colline
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
June 19, 2016 2:59 PM
|
Par Joëlle Gayot pour le site de son émission sur France Culture.
Ecouter l'émission (30 mn) : http://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/la-souplesse-d-un-acteur
Il a en lui quelque chose d’une enfance qui n’abdiquerait pas, un sourire, une lueur claire dans l’œil, le cheveu légèrement en pagaille. Pourtant rien n’est flou chez lui, ni le regard, tranchant, précis, ni la prise de parole, effilée comme une lame d’acier, toujours nette.
Laurent Stocker, 511ème sociétaire de la Comédie Française, est un acteur aussi vif qu’un écureuil. Sa palette de jeu va du nord au sud et de l’est en ouest : il est comique comme Louis de Funès, plus inquiétant qu’un serial-killer. Il est pile électrique et calme olympien. Il est l’une des pièces maîtresse de la maison de Molière où on va voir les spectacles, parce qu’il en est. Le dernier en date, c’est Britannicus, de Racine, mis en scène par Stéphane Braunschweig salle Richelieu. L’occasion pour nous d’approcher de plus près ce blond comédien qui endosse le costume de Néron.
Photo : Laurent Stocker• Crédits : Stéphane Lavoué, coll. Comédie-Française
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
May 14, 2016 10:09 AM
|
Par Joëlle Gayot pour le site de son émission "Une saison au théâtre" sur France-Culture
Voici, installé aux micros d'Une Saison au théâtre, un artiste qui opère comme Sisyphe. Tiago Rodrigues, comme Sisyphe, pousse son rocher puis le laisse dévaler et le pousse à nouveau.
Ecouter l'émission de Joëlle Gayot : http://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/une-saison-au-theatre-dimanche-15-mai-2016
A chaque poussée, c’est à dire à chaque spectacle créé, il grimpe un peu plus vers les sommets du poétique, du sensible et de la beauté.
Ce metteur en scène approche les auteurs et l'écriture avec une infinie patience. Il cisèle la langue, il sculpte les émotions, il est méticuleux, précis et sa découpe des acteurs a le tranchant d’un rasoir effilé.
Il est aussi l'artiste qui avance d’un pas ailé, dans l’urgence de faire. Directeur du Théâtre National Dona Maria II, à Lisbonne, au Portugal, depuis 2014, il enchaine les créations. Il écrit, il met en scène, il joue.
Depuis le 11 avril et jusqu’au 12 juin, il s’est posé à Paris où il occupe le Théâtre de la Bastille. On peut voir là-bas Bovary, une représentation inspirée du procès fait à Flaubert, à la parution de son roman. On pourra aussi y découvrir, début juin, un spectacle intitulé : Je t’ai vu pour la première fois au Théâtre de la Bastille.
Que sera la pièce Bovary, dans laquelle nous tentons de décrire le duel qui oppose la littérature contagieuse de Flaubert au langage aseptisé de la loi sur la norme sociale? Tiago Rodrigues
Avec "Je t’ai vu pour la première fois au Théâtre de la Bastille", pièce que nous allons créer tout au long de cette occupation pour la présenter à son terme, nous ne ferons pas un projet avec la communauté. Nous inventerons une communauté. Tiago Rodrigues
Tiago Rodrigues • Crédits : Sylvain Duffard
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
March 13, 2016 6:01 PM
|
Metteur en scène, pédagogue et théoricien du théâtre, né en 1936 en Italie, formé en Pologne par Jerzy Grotowski, Eugenio Barba est le fondateur d’un théâtre laboratoire qui a marqué les esprits dès sa création dans les années 60.
Ecouter l'émission "une saison au théâtre" consacré à Eugenio Barba (30') : http://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/eugenio-barba-l-ami-savant-d-ariane-mnouchkine
Eugenio Barba • Crédits : Rina Skeel
Avec l’Odin Teatret, installé dans une ville du Danemark, Eugenio Barba a entamé un travail intense sur le jeu de l’acteur. Stanislavski, Meyerhold, l’opéra chinois, les traditions orientales, l’improvisation nourrissent sa quête artistique. Autant de références que ne renierait pas Ariane Mnouchkine qui ouvre tout le mois de mars les portes du Théâtre du Soleil à celui qu’elle considère comme un érudit et un ami.
Bibliograhie : "Brûler sa maison : origines d'un metteur en scène" Eugenio Barba Editions l'Entretemps 2010
"Les grandes villes sous la lune" un concert de l'Odin Teatret dans l'esprit de Bertolt Brecht du 16 au 20 mars 2016. Mise en scène et dramaturgie de Eugenio Barba au Théâtre du Soleil à la cartoucherie (Vincennes)
La lune observe et enjambe les grandes villes qui s'embrasent en dessous, des métropoles européennes à celles de l'Asie Mineure de Hiroshima à Halle de la Chine impériale à l'Alabama. La voix de la lune est railleuse ou sidérée, indifférente ou douloureuse, froide ou incandescente. Sa miséricorde ne connaît ni la mélancolie ni la consolation.
Intervenants : Eugenio Barba : théoricien, fondateur de l’ISTA (école internationale d’anthropologie théâtrale) Ariane Mnouchkine : metteuse en scène, réalisatrice et scénariste, fondatrice du Théâtre du Soleil
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
February 28, 2016 5:37 AM
|
Emission "Une saison au théâtre", par Joëlle Gayot, sur France Culture (dimanche 28 à 20h30) : Nous recevons ce soir un acteur singulier, attachant, discret, qui avance depuis près de cinquante ans sur une route où s’entrecroisent théâtre et cinéma. Il aime les poètes, a joué sur les planches avec de grands artistes : Antoine Vitez, Peter Brook, André Engel, Peter Zadek.
François Marthouret en répétition • Crédits : Simon Gosselin C’est un fidèle, quand il croise un metteur en scène, il n’est pas rare que la rencontre se renouvelle. Alain Rais, Daniel Benoin et Claudia Stavisky l’ont ainsi dirigé plusieurs fois. Sa voix vous est familière. Son regard, perçant, vous le connaissez. Son sourire est de ceux qu’on n’oublie pas. Ce comédien est sur les scènes rassurant et inquiétant, limpide et indiscernable. Quelque chose comme une énigme l'accompagne. Quelle est-elle ?
François Marthouret est à l'affiche du spectacle Les Affaires sont les affaires, d'Octave Mirbeau, mise en scène de Claudia Stavisky, présenté au Théâtre des Célestins.
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
January 24, 2016 4:44 PM
|
Joëlle Gayot reçoit Michel Vinaver, à l'occasion de la mise en scène - par Christian Schiaretti - de sa pièce "Bettencourt Boulevard ou une histoire de France", au Théâtre National de la Colline, du 20 janvier au 14 février 2016... Ecouter l'entretien : http://www.franceculture.fr/emission-une-saison-au-theatre-michel-vinaver-la-vraie-violence-du-politique-2016-01-24 Avec ce texte, écrit à même la réalité et l’actualité, Michel Vinaver frappe un grand coup. Un coup qui résonne au-delà des salles de théâtre, un coup dont l’écho est politique, poétique, intime et public. Dans cette pièce, chaque protagoniste porte son nom véritable. On voit ainsi apparaître Liliane Bettencourt, sa fille Françoise Meyer, mais encore François-Marie Banier, Nicolas Sarkozy, Patrice de Maistre ou encore Eric Woerth. Rien n’est masqué. Nous savons avec clarté qui nous fait face. Devant nous, se joue une comédie du pouvoir qui est aussi une tragédie amoureuse. Sous la plume de Michel Vinaver, l’affaire Bettencourt devient une histoire de France.
En vérité, c’est un coup de maître qu’accomplit là cet auteur qui n’est jamais passé à côté de ses contemporains. Qu’il s’agisse de la guerre de Corée, des attentats du 11 septembre 2001, des ravages opérés dans la société par le libéralisme ou de l’impact de l’économie au cœur même de nos vies privées, Michel Vinaver a toujours été à l’affut des mouvements qui font que le monde oscille jusqu’à, parfois, basculer sur lui-même. Dans ses textes, on croise le plus souvent des héros ordinaires, on entend des paroles simples, ramenées à l’essentiel. Il ne recourt ni au lyrisme, ni au spectaculaire. Son écriture trouble la surface du réel pour en révéler les aspérités et les accrocs. Elle se refuse à l’amalgame, aux thèses toutes faites, aux jugements en surplomb. L’écrivain regarde vivre ses personnages. Les regarder vivre, ça veut dire également les entrechoquer, tous, grands et petits, femmes et hommes, riches et pauvres. Il y a du chaos là dedans, c’est vrai, mais c’est de ce chaos que nait la vie. "Que la gaieté de l'art coïncide avec la plus grande cruauté et puisse rencontrer la plus grande douleur humaine, qu'elle soit loin aujourd'hui de susciter systématiquement et d'avoir même pour objet premier de susciter le rire des spectateurs, voilà ce dont témoigne dans le théâtre contemporain de nombreux textes dramatiques. Michel Vinaver, qui considère le comique moderne comme une "réponse au désespoir", ou plutôt, comme un "rebondissement à partir du désespoir", qualifie ainsi ses pièces de "comédies", parce que, dit-il, quelque chose dans ces textes est constamment décalé", comme l'a expliqué Catherine Naugrette dans on ouvrage "Paysages dévastés. Le théâtre et le sens de l'humain" (Editions Circé, 2004). A propos de sa pièce "Les travaux et les jours" (L'Arche, 1979), Michel Vinaver écrit lui-même : "Quant au comique - qu'est-ce qui fonde le rire aujourd'hui? C'est peut-être une irrigation capillaire de la matière quotidienne par ce que j'appelle l'ironie, non pas un regard extérieur et, disons, satirique, mais une quantité de mini-décalages qui déstabilisent la banalité sans la dénaturer, qui simplement permettent à la sympathie d'y pénétrer." L'ironie dans toutes ses pièces du quotidien : "Les Huissiers", "La Demande d'emploi", " Dissident", "Il va sans dire à Nina", "Les Travaux et les jours", "Les Voisins", ou encore "11 septembre 2001", et aujourd'hui "Boulevard Bettencourt ou une histoire de France"... "Michel Vinaver, qui est maître en matière de micro-conflits, pratique (...) le sur-dialogue. Comme il le répète à l'envi, il part toujours du tout-venant, de l'ordinaire, du plus banal du langage quotidien. Ce matériau pléthorique - qui se présente comme une vaste récolte des échanges verbaux sur les lieux de la vie familiale ou, très souvent, sur le lieu de travail et au sein de l'entreprise -, l'auteur le traite comme un dialogue-matériau à partir duquel il élabore, dans un processus de montage extrêmement raffiné, un sur-dialogue parfaitement orchestré. C'est ainsi que la pléthore langagière se transforme en rareté. Que ce qui était a priori amorphe, insignifiant devient dynamique et accède à des bouts de sens." Jean-Pierre Sarrazac "Poétique du drame moderne" (Seuil) "On ne répétera jamais assez que l'art est une affaire de forme et non de contenu." (Jean Dubuffet, in "Céline Pilote")
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
November 9, 2015 5:11 PM
|
Joëlle Gayot reçoit Dominique Blanc, à l'occasion du spectacle"Les Liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos, adaptation et mise en scène de Christine Letailleur, au Théâtre National de Bretagne, à Rennes, jusqu' au 14 novembre, puis à Brest (Le Quartz, du 18 au 20 novembre), à La Rochelle (La Coursive, du 1er au 3 décembre), et à Tarbes (Le Parvis les 14 et 15 décembre 2015)... Dominique Blanc y joue le rôle de la marquise de Merteuil..."Ce délire de la volupté où le plaisir s'épure par son excès"... Dominique Blanc a toujours mené de front théâtre et cinéma... "Le théâtre remet les idées en place; au cinéma, on vous met dans une tour d'ivoire", a-t-elle déclaré un jour dans "Libération"... "Le théâtre ne fait pas appel aux mêmes nerfs, on y est plus vulnérable", dit-elle... Elle dit surtout que quand elle remonte sur les planches, c'est comme si elle rentrait à la maison... Dans ses interviews, elle évoque souvent ses ratages pour encourager les jeunes qui veulent faire ce métier... Elle-même a été encouragée par Arletty ... Un jour de spleen, elle avait appelé la grande actrice qui lui avait parlé de la gaieté, de la joie... "La gaieté est précieuse dans ce métier. Vous réussirez", lui avait-elle dit au bout du fil... Et puis un jour elle a reçu leprix Arletty d'interprétation féminine, - de ses propres mains! Ce jour-là, Arletty lui a caressé le visage... et lui a parlé de ses yeux aussi grands que son âme... "C'était magique", se souvient-elle... Dominique Blanc a beaucoup joué avec Patrice Chéreau, dans ses films : "La Reine Margot", "Ceux qui m'aiment prendront le train"; dans ses mises en scène : "Peer Gynt", d'Ibsen, ou encore "Phèdre" de Racine et "La Douleur" de Marguerite Duras... "Patrice Chéreau n'est pas mon père, ni mon Pygmalion. Mais si je devais en référer à la médecine, je dirais que nous travaillons ensemble comme deux chirurgiens, en totale symbiose", disait-elle dans l'ouvrage de Patrice Chéreau, "J'y arriverai un jour" (Actes Sud, 2009). Aujourd'hui, c'est plutôt la marquise de Merteuil et son secret médical : "L'amour est, comme la médecine, l'art d'aider la nature." Ecouter l'émission (29mn) : http://www.franceculture.fr/emission-une-saison-au-theatre-dominique-blanc-la-gaiete-la-joie-2015-11-08
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
June 13, 2015 11:16 AM
|
Publié par Joëlle Gayot sur le site de son émission Changement de décor : Étrange coïncidence : on assiste depuis peu à un retour de la Révolution Française sur les planches de théâtre Comme si ce moment phare de l’histoire hexagonale titillait de nouveau les artistes. Dans Changement de décor, c'est l’écrivain Leslie Kaplan qui nous dévoilera sa vision de la Révolution avec son texte "Mathias et la Révolution" mis en scène au Théâtre du Nord à Lille, du 16 au 29 juin prochain. Etrange coïncidence : on assiste depuis peu à un retour de la Révolution Française sur les scènes des théâtres. Comme si 45 ans après la création de 1789 dans la mise en scène d’Ariane Mnouchkine, ce moment phare de l’histoire hexagonale titillait de nouveau les artistes. Comme si ces mêmes artistes avaient besoin d’agiter, en repassant par 1789, la société dans laquelle ils vivent. Souvenez-vous : en 2009, Sylvain Creuzevault ressuscitait les figures de Robespierre, Danton et Saint-Just avec Notre Terreur. La saison prochaine, ce sera Joël Pommerat qui livrera à son tour son regard sur la période avec son prochain spectacle intitulé : Ça ira (1) Fin de Louis. Enfin, au Théâtre du Nord, à Lille, dans quelques jours, résonneront, portés par de très jeunes acteurs, les échos contemporains de cette même Révolution, échos déclinés, avec des variantes, par notre invitée du soir. Les artistes obéissent-ils à un inconscient collectif qui les pousserait à mettre en scène une réalité pas encore née aux yeux du monde ? Si tel était le cas, la Révolution pourrait bien être à nos portes… Changement de décor avec, ce soir, l’écrivain Leslie Kaplan. Mathias et la Révolution, texte de Leslie Kaplan, mise en scène Elise Vigier et Frédérique Loliée, c’est le spectacle de sortie de la promotion 4 de l’Ecole du Nord et c’est au Théâtre du Nord à Lille, du 16 au 29 juin. Le roman de Leslie Kaplan paraitra en janvier 2016 chez POL.
L'émission de Joëlle Gayot peut s'écouter ou se podcaster en suivant ce lien : http://www.franceculture.fr/emission-changement-de-decor-mathias-et-la-revolution-de-leslie-kaplan-2015-06-14
|
Scooped by
Le spectateur de Belleville
May 12, 2015 5:14 PM
|
Le Chagrin, mise en scène de Caroline Guiela Nguyen
Publié par Joëlle Gayot : Il y a dans "Le Chagrin", que met en scène Caroline Guiela Nguyen un art du détour et du contour qui, à force de sinuosités, endort votre vigilance quand soudain, alors que vous ne vous y attendiez plus, jaillit une lame de rasoir (au sens évidemment métaphorique du terme) qui déchire le voile cotonneux qui vous enveloppait doucement. Caroline Guiela Nguyen n'a pas la main qui tremble quand il s'agit de manipuler son public. ô la magicienne que voila ! elle sait parfaitement comment détendre puis tordre brutalement les états qu'elle a suscités chez son spectateur. (je dis "son" spectateur parce que ce genre de représentation fait totalement "sien" le public, un phénomène suffisamment inouï pour être souligné). On croit voir arriver le loup et c'est un tigre qui surgit. Ce spectacle, c'est la bête dans la jungle, et la jungle, elle nous est cruellement familière. On se croit dans une chambre d'enfants, non non, vous n'y êtes pas, en vrai, c'est l'antichambre de la mort. Toujours dilaté, ce foutu réel nous échappe insensiblement. on s'écartèle l'inconscient entre les rires hystériques, les larmes qui coulent, les malaises sournois et ce qui apparait, implacable et impérial dans son avancée somme toute triomphante : le chagrin. Cotonneux, ouais, mon oeil ! c'est du lourd ce qu'envoie cette jeune artiste qui n'a pas peur d'aller fouiller dans les tréfonds, sait vous balancer l'indicible sur la scène et qui qui qui... qui sera dimanche l'invitée de Changement de Décor sur la bienaimée France Culture (à 20h30) on vous le dit tout de suite, on vous le redira d'ici là car on est content content de l'avoir au micro avec nous. "Le Chagrin" c'est à la Colline jusqu'au 6 juin.
La page de Changement de décor, l'émission de Joëlle Gayot http://www.franceculture.fr/emission-changement-de-decor-caroline-guiela-n-guyen-2015-05-17
|