Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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November 28, 2014 6:41 PM
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«Georges Dandin», sacré parano

«Georges Dandin», sacré parano | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Libération :

 

Quoiqu’inspiré par le Jura natal du metteur en scène Hervé Pierre, Georges Dandin ressemble ce soir à un paysan russe : grosse et fausse barbe rousse, carcasse solide et droite plantée sur le plateau. Son litron de blanc pourrait être une bouteille de vodka tue-mouche. Il ne lui manque que la toque, la neige et les bottes pour jouer dans l’Ours, de Tchekhov.
Jérôme Pouly interprète ce moujik aux poches pleines et au cœur troué : plus une ombre de grotesque en lui. Dandin, le péquenot français enrichi qui a commis l’erreur d’épouser une «sang bleu» pour s’anoblir, le bonhomme qui a voulu péter plus haut que son cul est ici purifié par sa colère, par l’impuissance de cette colère. La sottise, les désirs, les blessures, la méchanceté et la vanité des autres dansent la gigue autour de sa violence immobile, contenue, comme des lutins autour d’un chêne. Et lui, qui est aussi tout ce qu’ils sont, sans rémission, n’est soudain plus que ça : le dindon exaspéré d’une farce qu’il a voulue, qu’il subit et qu’il commente.

«Maux cuisants». Il rumine et paraphrase sa fureur devant une immense cabane de bois sombre, au fond de la forêt, dans une splendide scénographie d’Eric Ruf. Sa femme Angélique et lui vivent à l’étage, comme dans les vieilles maisons birmanes. A certains moments, la percussion qui accompagne les brefs intermèdes dansés rappelle le gamelan indonésien. Il y a aussi de la flûte. On est au théâtre, donc ailleurs. En 1668, Molière a conçu Georges Dandin ou le mari confondu pour un grand divertissement royal donné à Versailles, afin de célébrer la paix d’Aix-la-Chapelle. Une chansonnette, murmurée a cappella et en clôture par Simon Eine, est ce qui reste des ballets qui suivaient : «Je souffre des maux cuisants/ C’est de n’oser dire/ Tout ce que je sens.» Les acteurs nous regardent comme marionnettes au repos. On a salement fait sa fête à Dandin. Elle est finie.

Contrairement à ce qu’affirme la chansonnette, ce paysan perverti par lui-même ose dire ce qu’il sent. Il ne fait même que ça. Il commente, disions-nous : le commentaire n’appartient pas à l’homme d’action. C’est pourquoi la pièce de Molière, avant tout, est une démonstration paranoïaque. Aucune évolution de caractère, répétition infernale des situations : dès la première réplique, tout est là, conscient, annoncé. S’adressant à lui-même autant qu’à nous, le public, se confondant avec le personnage qu’il craint d’être devenu mais veut être, Dandin a tout compris de son erreur, de son malheur. Cette compréhension est la seule cause d’orgueil qui lui reste. «Vous l’avez voulu, Georges Dandin…» Il chérit son malheur comme seul peut le faire un homme qui a voulu perdre, mais il s’en plaint : c’est une victime antipathique. Les trois actes qui suivent ne font que démontrer et redémontrer ce qu’il a dit : il a épousé une femme au-dessus de sa condition, qui le déteste et va le tromper. Le paranoïaque Dandin attend de la réalité qu’elle confirme sa vision, et il fait tout pour qu’elle le fasse. Il vit un cauchemar dont il ne veut sortir à aucun prix. Au fond, il a payé pour ça.

Ainsi il veut qu’Angélique soit une «carogne», une «méchante femme». Or, comme Agnès et Célimène, Angélique estune jeune femme sincère. Elle ne veut pas être la pouliche que ses parents ont vendue à un homme qu’elle n’aime pas et qui ne lui a rien demandé. Et elle le lui dit : «Comment, parce qu’un homme s’avise de nous épouser, il faut d’abord que toutes choses soient finies pour nous, et que nous rompions tout commerce avec les vivants ? C’est une chose merveilleuse que cette tyrannie de messieurs les maris, et je les trouve bons de vouloir qu’on soit morte à tous les divertissements, et qu’on ne vive que pour eux. Je me moque de cela, et ne veux point mourir si jeune.» Molière aime la jeunesse et c’est elle, une fois de plus, qui tient le seul discours qui soit digne, car épris de liberté. Claire de La Rüe du Can la joue avec ce qu’il faut d’ingénuité ambiguë, de sauvagerie suspendue. On doit ignorer le fond d’Angélique, mais aimer sa volonté de vivre.

Badinage. Les parents d’Angélique, les Sottenville, sont des petits nobles de province, vaniteux et sots, parfaitement joués sans excès de ridicule par Catherine Sauval et Alain Lenglet. La suivante d’Angélique, Claudine, est un autre point fort du spectacle : une garce extraordinaire, toute en ruse et détestation des hommes, dont la puissance doit beaucoup à l’interprétation méchante et ramassée de Pauline Méreuze, qui vient d’entrer à la Comédie-Française. Pierre Hancisse joue avec une arrogance retenue le galant d’Angélique, Clitandre, un sale type en toile de fond. Finalement, Georges Dandin a l’entourage qu’il mérite. Et lorsqu’Angélique, prise au piège de son badinage forestier, lui tend une main pour se faire comprendre et pardonner, il ne veut surtout pas la prendre. Pour parfaire sa démonstration, il ne peut que la mordre et la rejeter. Le paranoïaque est un chien enragé.

Philippe LANÇON pour Libération

 

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Georges Dandin de Molière 

Mise en scène d’Hervé Pierre, scénographie d’Eric Ruf. Théâtre du Vieux-Colombier, 21, rue du Vieux-Colombier, 75006. Jusqu’au 1er janvier. Rens. : www.comedie-francaise.fr

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October 29, 2014 10:58 AM
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Loïc Corbery : du sang neuf chez les Dom Juan

Loïc Corbery : du sang neuf chez les Dom Juan | Revue de presse théâtre | Scoop.it
La Comédie-Française reprend le Dom Juan mis en scène par Jean-Pierre Vincent à l'automne 2013. Un spectacle alors particulièrement apprécié par Le Monde, dont nous republions la critique.

 

Il y a, comme cela, des soirs où l'on sait pourquoi on aime le théâtre. Des soirs où l'on se dit qu'il est décidément étonnant et magique, cet art qui toujours fabrique du neuf avec du vieux, du présent avec de l'histoire. A 70 ans, Jean-Pierre Vincent signe ainsi avec Dom Juan une de ses plus belles mises en scène, offrant à la Comédie-Française une ouverture de saison aux petits oignons. La pièce de Molière, le mythe, que chacun connaît à des degrés divers, retrouvent une fraîcheur, une jeunesse – et donc une acuité – réjouissantes, et bienvenues.

Cette jeunesse est d'abord celle de Dom Juan lui-même, joué par un excellent acteur, qui n'a cessé, depuis sept ans, dans la troupe du Français, d'affirmer et d'affiner son talent : Loïc Corbery. Son Dom Juan fera date, non seulement parce que le comédien y déploie la finesse et la liberté de son jeu, mais parce qu'il tranche nettement avec l'image que l'on a du personnage, telle qu'elle s'est formée dans la période contemporaine à travers les grands interprètes du rôle : Michel Piccoli (dans la version réalisée pour la télévision par Marcel Bluwal en 1965), Ruggero Raimondi (dans le film-opéra de Joseph Losey en 1979), Gérard Desarthe (dans la mise en scène de Roger Planchon en 1980) et Andrzej Seweryn (dans la mise en scène de Jacques Lassalle en 1993).

Dom Juan est jeune, et même juvénile, et cela change tout. Ce n'est plus le libertin d'âge mûr défiant le ciel et la société, le séducteur insatiable et irrésistible à la Casanova. Corbery est un « jeune premier », identifié comme tel. Dès lors, la pièce se recadre autrement. Elle conte le chemin accompli par un gandin d'abord gouverné par son désir et qui, de rencontre en rencontre, découvre, rêveur, presque sidéré, l'absolu de sa soif de liberté.

CLARTÉ ET CLASSICISME ASSUMÉS

De la mise en scène de Jacques Lassalle – elle aussi remarquable, jouée qu'elle fut pendant plus de dix ans au Français –, il a beaucoup été dit à l'époque qu'elle était un « diamant noir ». Celle de Jean-Pierre Vincent est une pierre blanche, comme celles, très belles, qui délimitent le bord du plateau, tout au long de la représentation. Mise en scène d'une clarté et d'un classicisme assumés, où jamais ne se relâche la tension calme avec laquelle ce Dom Juan 2012 assume son rôle de révélateur des berlues humaines – religieuses, amoureuses…

C'est ainsi un magnifique portrait de libre-penseur que dessinent Jean-Pierre Vincent et son équipe, dans l'espace sobre conçu par Jean-Paul Chambas, où l'harmonie des couleurs, la beauté des lumières (Alain Poisson) et des costumes (Patrice Cauchetier) concourent au raffinement de l'ensemble. Certaines scènes de la pièce retrouvent une force souvent négligée, comme celle, saisissante, de la séduction des deux jeunes paysannes par Dom Juan. Mais aussi attirant soit-il, Dom Juan-Corbery n'est pas seul dans cette affaire. Il est notamment accompagné par le formidable Serge Bagdassarian, qui, tout en montrant la truculence requise, compose un Sganarelle que l'on n'avait jamais vu si fidèle. Formidable aussi, comme toujours, Pierre Louis-Calixte.

Si ce Dom Juan résonne de façon troublante, en nos temps où la religion et le blasphème suscitent débat, Jean-Pierre Vincent, lui, a choisi : son Dom Juan ne disparaît pas dans les flammes de l'enfer, après avoir serré la main du Commandeur. Passé un moment d'évanouissement, il se relève et, espiègle, quitte tranquillement la scène du théâtre, accompagné de son loyal Sganarelle. Le chemin vers la liberté est toujours à ouvrir. Superbe fin. Infidèle à Molière, Jean-Pierre Vincent ? Allons donc.

Dom Juan ou le Festin de pierre, de Molière. Comédie-Française, salle Richelieu, place Colette, Paris 1er. Tél. : 0825-10-1680. Tarifs : 26 (moins de 18 ans) et 41 euros. Du lundi au jeudi et samedi à 20 h 30, dimanche à 14 heures. Jusqu'au 16 décembre. Durée : 2 h 45.

Fabienne Darge
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October 15, 2014 5:53 PM
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Eric Ruf, l’enfance d’un cerf

Eric Ruf, l’enfance d’un cerf | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Petit-fils de pasteur, le nouvel administrateur de la Comédie-Française vient d’une famille faite de clavecins et de ruptures.

 

Le Président a nommé un cerf à la tête de la Comédie- Française : grand, élancé, fin et racé, nageur et coureur de fond, délicat et puissant, une longue gueule aux yeux clairs et fendus, toute en lame et fourreau, à qui ne manquent que les bois, mais peut-être pousseront-ils à l’usage des cérémonies et des ors : l’acteur, scénographe et metteur en scène Eric Ruf n’a que 45 ans. Son premier rôle ici fut dans le Dom Juanmis en scène par Jacques Lasalle. Il a vu passer quatre administrateurs. Son soleil s’est levé sans peine et peu à peu sur les velours du comité. Avec lui, les quadras s’installent.

Sa voix est douce et son regard menace qui pourrait la durcir. Dans Lucrèce Borgia, son dernier rôle, il est toute cette menace, souffrante et manipulatrice, à travers une formidable interprétation du jaloux Alphonse d’Este. En ville, il mange le moins possible. Son aliment préféré est le pamplemousse. Il buvait trop, mais ne boit plus :«Tout ce qu’il fait ou ne fait pas, dit sa compagne, la comédienne Florence Viala, ce n’est jamais à moitié.» Il joue du basson. Leur maison en Bretagne, une ancienne école de Penmarc’h dans le Finistère Sud, il en a détruit et refait les murs et les portes lui-même. Elle est située non loin de celle d’un comédien du Français qu’il admire : Roland Bertin. Tous ses amis parlent du calme de Ruf, de son aura, de sa«force tranquille», il est d’ailleurs de gauche, de son talent artisanal et panoramique, et aussi, au revers de cet impressionnant costume, la cravate de ses colères. Qu’est-ce qui le rend furieux ? Florence Viala, après avoir réfléchi : «La bêtise et l’impuissance qu’elle provoque en lui. Il ne supporte pas d’être bloqué.»

Sa loge est pleine de maquettes, de papiers collés, de pinceaux : essais de décor de scène. «C’est l’atelier de Gepetto», dit la comédienne Elsa Lepoivre. En changeant de fonction, il change le décor : cette loge sera désormais occupée par les metteurs en scène invités. Successeur de Muriel Mayette, il en voudrait venus d’ailleurs, exigeants et populaires : «Pas des gens qui se méfient du spectacle en faisant obstacle au texte ; et pas non plus des gens d’une trop grande radicalité, car au Français viennent le grand-père, le père et le petit-fils, et on n’aurait pas le temps de les y habituer. L’une de nos missions est de fabriquer un public.» Son ami et sociétaire Denis Podalydès, dont il scénographie les spectacles, l’a décrit dans Ruy Blas comme «le partenaire idéal».

Un cerf, donc, mais croisé avec un renne : son grand-père maternel était un pasteur luthérien venu de Norvège. Il fuit le pays natal et rencontre sa future femme sur un bateau pour Madagascar. Le cerf a également du sang suisse. Son grand-père paternel était pasteur adventiste, près du lac, dans le canton de Vaud. Son père, fuyant famille, religion et pays, rencontre sa mère à Madagascar. Il prend la nationalité française et devient cardiologue. L’homme qui assure la continuité de la vieille institution théâtrale a une «famille fondée sur des conversions violentes».

Car l’histoire ne s’arrête pas là. Eric Ruf a grandi à Belfort dans un double appartement aux murs recouverts de moquette sombre, avec ses deux sœurs et son frère aînés : «Mon enfance est une chanson de Brel, Je suis un soir d’été. Plutôt heureuse et interminable, comme le temps de la fin d’août au bord de la Savoureuse…» Le père est un patriarche autoritaire, très à droite. Son cabinet se trouve en face, sur le palier : «C’est là qu’on était convoqués quand on avait de mauvaises notes.» La mère, prof d’anglais, sert de passerelle et d’amortisseur. Les parents sont mélomanessans être musiciens : Daniel Ruf a «donné» Bach à son fils. Il a des passions successives, l’électronique, la voile. Surtout, il répare et bâtit des clavecins : «Il a mis les mains du chirurgien qu’il aurait voulu être à leur service. Les clavecins étaient dans l’appartement, qui n’était pas si grand. Il y en a eu jusqu’à six. Ses passions menaient une guerre de tranchées, il fallait qu’elles envahissent l’espace des autres. Quand mon frère et moi sommes partis faire nos études, à notre retour, à la place de nos lits, il y avait des clavecins.» Le grand claveciniste Gustav Leonhardt venait parfois manger à la maison. De son père, Eric Ruf a une obsession muette, organique, des choses bien faites.

En Bretagne, Daniel Ruf amène ses enfants faire de la voile. Les bordées peuvent durer soixante-douze heures. Il ne prend pas les quarts, «il disait que le capitaine devait rester lucide en cas de problème». Le fils évoque sa mort comme une scène de théâtre, puisque la vie, la vie la plus intime, est peut-être d’abord une mise en scène et un songe : «A la fin, il s’était extrêmement asséché, ne mangeait plus. Sa barbe avait poussé. Ses yeux sont devenus d’un bleu insensé, comme s’il voyait des horizons marins qui nous étaient invisibles. Et, surtout, il n’avait plus aucune odeur. On le veillait et je me suis aperçu qu’on reprenait les tours de quart de notre enfance.» Sur la tombe, Eric Ruf récite la Mort du loup, de Vigny : «Comment on doit quitter la vie et tous ses maux, c’est vous qui le savez, sublimes animaux !» Au temple, le pasteur parle : «J’étais heureux de l’entendre interpréter aussi bien la parole d’un autre.» Celle des Evangiles. Théâtre, toujours : «Mon père, qui n’aimait guère les fêtes et avait tendance à gâcher celles des autres, est mort entre Noël et le jour de l’An. Par miracle, nous étions tous là.»

Au chevet, outre lui et son frère Jean-Yves, hautboïste et également homme de théâtre, il y a donc leurs sœurs. Avec elles, la rupture continue : converties à l’islam, toutes deux habitent les Emirats arabes unis. L’une, médecin, est mariée à un Afghan. L’autre, mariée à un Egyptien, dirige un lycée international. Leur père n’a pas supporté leur choix, il «les a considérées comme mortes», dit Jean-Yves, mais, vieilli, atteint par Alzheimer, dit Eric, «lui qui était d’une grande violence contre les religions et en politique, a commencé par oublier tout ça». Eric Ruf a trois enfants. Ses nombreux neveux parlent l’anglais, l’allemand, l’arabe, le français, circulent entre toutes les cultures : «Ce sont de vrais citoyens du monde. Mais, comme mes sœurs, ils détestent parler de l’islam avec les autres. Ils en ont assez d’avoir à se justifier de leurs vies, de leurs choix.»

Sa ligne de rupture est passée par le théâtre, cet autre pays lointain : «Chacun a essayé de s’en sortir comme il pouvait», résume son frère. Mais lointain, ce pays l’était-il vraiment ? Le rituel, le sacré sont nés dans l’appartement sombre où n’entrait quasiment aucun copain : aucun public. Plus tard, Eric Ruf est entré au Conservatoire. Une semaine avant son décès, il a revu Patrice Chéreau. «Je lui ai demandé : "C’est quoi le plus dangereux ?" Il m’a répondu : "Reste pas dans ton bureau !"» Le voici dedans, admiré et plébiscité par ses pairs. Ses ancêtres murmurent qu’il n’y vieillira pas.

EN 7 DATES

21 mai 1969 Naissance à Belfort. 

1993 Entrée à la Comédie-Française.

1996 Clitandre, mis en scène par Muriel Mayette.

2001 Ruy Blas, mis en scène par Brigitte Jacques.

2002 Amphitryon, mis en scène par Anatoli Vassiliev.

28 décembre 2013 Mort du père. 

2014 Administrateur de la Comédie-Française.

 

Par Philippe Lançon  pour Libération du 16 octobre 2014

 

Photo Frédéric Stucin

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September 26, 2014 11:56 AM
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Le « mystère » Tartuffe incarné par Michel Vuillermoz

Le « mystère » Tartuffe incarné par Michel Vuillermoz | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Le « mystère » Tartuffe incarné par Michel Vuillermoz


LE MONDE | 26.09.2014 à 10h19 • Mis à jour le 26.09.2014 à 10h52 |
Par Fabienne Darge


Tartuffe est inusable, incassable, increvable. Dans notre monde qui fait le grand écart entre intégrismes religieux et vide spirituel, il ne cesse de revenir sur le devant de la scène. Le voir réapparaître à la Comédie-Française, en cette ouverture de saison de la salle Richelieu, à Paris, n'a donc rien de bien original. Originale, en revanche, la mise en scène que signe Galin Stoev l'est – pour ne pas dire déroutante. Comme souvent avec ce metteur en scène d'origine bulgare, qui vit en Belgique et en France depuis plusieurs années, la proposition est à la fois d'une finesse indéniable, et un peu trop cérébrale. C'est un Molière où l'on ne rit pas beaucoup que celui-là.

La machine de guerre lancée par l'auteur du Tartuffe en 1664 contre les faux dévots et l'hypocrisie se transforme ici en un étrange et fantomatique jeu de rôle et de masques. On se croirait chez Marivaux, dans le boudoir de Marie-Antoinette, dans une fête galante un peu spectrale à la Antoine Watteau, comme l'attestent les somptueux costumes signés par Bjanka Adzic Ursulov, qui appartiennent au XVIIIe siècle bien plus qu'au XVIIe.

UNE PERSONNIFICATION DU MANQUE

Le beau décor d'Alban Ho Van organise un trouble jeu de doubles et de reflets. Deux grands miroirs jumeaux ouvrent l'espace vers de mystérieux arrière-fonds, derrière le salon d'apparat où vit la famille d'Orgon. C'est quasiment en puritain que Galin Stoev les montre, d'ailleurs, les membres de cette famille. Ils boivent, papillonnent et tourbillonnent, faisant vibrer l'air dans le sillage des jupes démesurément gonflées de Mariane et d'Elmire, ou des froufroutants jabots de dentelle de Cléante.

C'est sur ce vide intérieur des personnages que prospère Tartuffe, comme un reflet noir et glacial du néant d'autrui, à commencer par celui d'Orgon. Le personnage du faux dévot n'est pas, ici, montré comme un homme méchant, malveillant ou arrogant. A vrai dire, il n'a pas de relief, de personnalité particulière. Il est comme un trou noir, une personnification du manque, qui aspirerait toutes les formes de vie et d'amour qui passeraient à sa portée, sans en retirer le moindre plaisir. Détruire, dit-il.

Galin Stoev tient son parti pris avec une grande cohérence. D'autant plus qu'il est servi par d'excellents acteurs qui font étinceler la langue de Molière, qu'il s'agisse de piliers de la troupe du Français ou de nouvelles recrues. Michel Vuillermoz incarne admirablement cet « homme en creux », ce mystère opaque qu'est Tartuffe selon Galin Stoev : il réussit le tour de force d'être d'une densité, d'une présence incroyables dans le rien qu'il figure.

UNE ELMIRE AUX GESTES CASSÉS

Elsa Lepoivre est une Elmire aux gestes cassés, longue silhouette anguleuse semblant se cogner contre les murs, contre la folie de son mari, contre un mal qui lui échappe. Anna Cervinka, nouvelle pensionnaire de la Maison, est une Mariane tout à fait étonnante, décalant son personnage de jeune première avec une ironie fantasque, avant de laisser éclater la douleur d'une jeune fille sous le joug de l'autorité paternelle, qui l'enserre comme les longs rubans rouges lacés de manière de plus en plus étroite autour de sa taille.

Dorine est jouée par une Cécile Brune que l'on n'avait pas vue en aussi grande forme depuis longtemps, et qui emmène les seules parties comiques du spectacle – « Cachez ce sein que je ne saurais voir ». On a été moins convaincu par Didier Sandre, grand comédien vitézien que l'on se réjouissait de voir arriver dans la troupe du Français, mais dont l'Orgon reste imprécis, flou dans son dessin – à l'image de son costume en décalage avec ceux des autres personnages, costume clair droit sorti des spectacles claudéliens d'Antoine Vitez.

Ainsi nous voilà, saluant la subtilité du point de vue de Galin Stoev, mais pas très « tartuffiée » par ce Tartuffe. On ne nous ôtera pas de l'idée que, pour les néophytes comme pour les vieux routiers de la pièce, une bonne dose de premier degré, de concret et de « vis comica » est indispensable au plaisir moliérien. Qui trop embrasse l'idée du vide peut bien malgré soi être aspiré par elle.

Tartuffe, de Molière. Mise en scène : Galin Stoev. Comédie-Française, salle Richelieu, place Colette, à Paris. Tél. : 0825-10-16-80. A 14 heures ou 20 h 30, en alternance, jusqu'au 17 février 2015. De 5 € à 41€ . Durée : 2 h 15. www.comedie-francaise.fr

Fabienne Darge
Journaliste au Monde

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September 21, 2014 12:13 PM
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"Le Tartuffe", mise en scène Galin Stoev, à la Comédie-Française

"Le Tartuffe", mise en scène Galin Stoev, à la Comédie-Française | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Galin Stoev, L’attraction du vide - Journal La Terrasse

 

 

Pièce fascinante tant elle donne prise aux interprétations, Le Tartuffe de Molière offre une inépuisable matière de travail. Le metteur en scène et acteur Galin Stoev retrouve la troupe du Français pour sonder ce classique dans toute sa complexe opacité.



Entretien avec Galin Stoev réalisé par Gwénola David pour La Terrasse


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September 10, 2014 12:32 PM
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Eric Ruf enterre joliment sa vie d’acteur à la Comédie Française

Eric Ruf enterre joliment sa vie d’acteur à la Comédie Française | Revue de presse théâtre | Scoop.it

C'est une révolution à la fois prometteuse et tranquille que l'administrateur du Français vient d'annoncer, quelques jours après sa prise de fonction. Sa déclaration la plus spectaculaire ne concerne d'ailleurs pas son nouveau rôle mais son ancienne vie, et fut lancée presque sans y penser, au détour d'une phrase. Eric Ruf, c'est-à-dire l'un des acteurs les plus émouvants et les plus virtuoses de la Comédie Française ne veut plus "jamais" y être comédien. "J'aime cette maison, où je suis entré il y a vingt et un ans, mais je ne veux pas y passer quarante ans. Avant de la quitter, je suis heureux de pouvoir mettre ma connaissance des lieux et des gens au service de son épanouissement", résume celui dont l'aura sur scène a souvent sauvé des spectacles qui laissaient à désirer.

Mais justement, en écoutant parler cet homme de l'art, on se prend à espérer que sous sa gouverne, les spectacles qui laissent à désirer se feront de plus en plus rares. Au-delà des déclarations tout à fait belles sur l'importance de "mutualiser le rêve",  de garantir "ce supplément d'âme" qui fait qu'un spectacle peut entrer dans la mémoire collective, ou encore sur son désir de "pousser l'objet artistique le plus loin possible",  on a envie de faire confiance au nouveau patron de la maison de Molière. Parce que son horizon, c'est  de marquer à vie les gamins : "je veux qu'ils puissent dire vingt ans après 'j'ai vu telle pièce' et je m'en souviens encore..." , mais aussi parce que lui-même parle de théâtre avec un enthousiasme d'enfant.

 

La chose est d'autant plus remarquable qu'il refuse encore de dévoiler la moindre idée d'auteur ou de metteur en scène pressenti pour la saison prochaine. Mais malgré cette obstination à "ne pas donner de noms", et son choix d'évoquer des dossiers plutôt concrets, comme l'éternel projet d'avoir une salle modulable à la périphérie de Paris, ou l'envie (ô combien légitime) de renouer avec le Festival d'Avignon ou de travailler avec le Festival d'Automne, Eric Ruf ne peut pas s'empêcher de parler de spectacles, et toujours avec dans le regard des petites éclats la fois réjouissants et contagieux. Le Phèdre de Chéreau, où il jouait Hippolyte, et dont la création inaugura les Ateliers Berthier du théâtre de l'Odéon (un modèle de salle polyvalente, justement); Les Coréens de Vinaver mis en scène par Schiaretti au vieux Colombier, où la troupe du Français a pu travailler avec celle de la comédie de Reims (un modèle d'ouverture...); sa rencontre avec le metteur en scène Vassiliev, dont Ruf dit qu'elle a joué un rôle décisif dans son travail d'acteur, "même si elle n'a peut-être pas été aussi forte pour le public"...

Ce mélange de passion et de clairvoyance laisse espérer bien des choses. En attendant, Eric Ruf hérite d'une saison entièrement conçue par Muriel Mayette, et promet de l'accompagner pour qu'elle soit "la plus belle possible", ce qui est déjà tout un programme.

 

Judith Sibony pour son blog "Coup de théâtre" dans Le Monde

 

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July 21, 2014 5:37 AM
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Les Inrocks - Eric Ruf à la tête de la Comédie-Française, un rôle très exposé

Les Inrocks - Eric Ruf à la tête de la Comédie-Française, un rôle très exposé | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Le Conseil des ministres vient de l'annoncer : le comédien Eric Ruf succède à Muriel Mayette à la tête de la Comédie-Française. Il accède au métier d'administrateur général du "Français" : un poste clé, mais à très haute tension.

 

Article de Laura Aronica, Pauline Bock et Violaine Morin pour les Inrocks en date du 18 juillet



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June 12, 2014 5:47 PM
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Les sociétaires et pensionnaires de la Comédie-Française prennent position

Les sociétaires et pensionnaires de la Comédie-Française prennent position | Revue de presse théâtre | Scoop.it

La Troupe de la Comédie-Française tient à faire savoir sa solidarité avec les coordinations d’intermittents, et son soutien à leur mouvement, à Montpellier comme ailleurs. Le régime d’intermittence que nous avons connu, que nous voulons défendre comme on défend une valeur et un honneur, nous a tous permis de faire notre métier, de créer, de participer et d’aider à la création, d’éprouver notre appartenance au monde artistique en son entier, monde qui va de la compagnie émergente aux théâtres nationaux, de la recherche expérimentale aux ors et rouges des salles académiques. C’est très exactement ce régime qui autorise à la fois une solidarité de fait, une efficacité de production, une liberté d’agir, et un esprit, qui seul aujourd’hui nous fait encore penser et dire que la culture en France est vivante, créative et partagée.

Si nous, Sociétaires et Pensionnaires de la Comédie-Française ne sommes pas directement des intermittents, (quoique en dehors du système d’indemnisation, nous cotisons, en sommes heureux et fiers), nous savons naturellement que nous serons tôt ou tard appelés à le redevenir, et qu’il est essentiel à la survie artistique et sociale de nos professions (acteurs et techniciens de théâtre, de cinéma ou de télévision, circassiens, musiciens et danseurs, etc) que ce système soit maintenu dans sa spécificité, telle que la régissent les annexes 8 et 10.

Il faut faire admettre une fois pour toutes qu’en Art les plus « précaires » des agents sont organiquement liés aux plus « installés » de ceux-ci, car c’est la même cause, le même idéal que nous servons, pièce, ballet, film, spectacle ; aucune entreprise artistique, la plus riche, la plus prestigieuse soit-elle, ne se fait sans intermittent, et sans intermittent « précaire » ; des uns aux autres, il y a interdépendance, solidarité, communauté de vue et de destin. Utopie ? Oui, de ce point de vue, chaque film, chaque pièce, chaque spectacle est une utopie réalisée. Il faudrait une fois pour toutes arracher des têtes pensantes mais ignorantes que l’intermittent précaire serait le moins légitime et que l’exclusion de celui-ci affermirait et le régime et la profession. Cette grave erreur de perception semble hanter les esprits que le régime d’intermittence agace.

Nous savons que les faibles économies qui seraient tirées de la refonte proposée en ce moment auraient des conséquences catastrophiques. Il est bien désolant d’avoir à redire tout cela, qui était supposé connu depuis 2003, à la différence près que le gouvernement était à droite.

Les coordinations ont des propositions, faisons en sorte qu’elles soient écoutées. Sortons de cette situation rapidement, l’urgence est réelle, si nous ne voulons pas aboutir au même résultat qu’il y a onze ans.

Nous, Troupe de la Comédie-Française, ne défendons pas un intérêt corporatiste. C’est ni plus ni moins la Culture en tant que valeur et en tant que réalité sociale qui est ici en cause.


En savoir plus sur http://www.telerama.fr/scenes/intermittents-le-debat-continue,113459.php#FApVggSYRwOkyhER.99

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May 27, 2014 6:40 AM
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"Lucrèce Borgia", de Victor Hugo, mis en scène par Denis Podalydès

"Lucrèce Borgia", de Victor Hugo, mis en scène par Denis Podalydès | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Dans le "Lucrèce Borgia", de Victor Hugo, mis en scène par Denis Podalydès à la Comédie Française, c'est un homme qui tient le rôle de cette femme sanguinaire, fille de pape incestueuse, dans l'Italie des intrigues de la renaissance.

Un an après le triomphe de son film "Les garçons et Guillaume à table" où il incarnait son propre rôle et celui de sa mère, Guillaume Gallienne récidive, en devenant Lucrèce Borgia et c'est la jeune Suliane Brahim qui joue Gennaro, le fils qu'elle a eu avec son propre frère.

Le travestissement de Guillaume Gallienne, qui porte robe et perruque, finit par disparaître, et il est tout simplement ce personnage tragique, effrayant, qui ne peut avouer à son fils qu'il est sa mère, à libérer son amour de son destin maculé de crimes, il est une diva aux accents graves, une grande performance théâtrale.

Les musiques empruntent à Verdi et dans les longues tirades en prose, on entend des arias, sobres, sans fioritures, Victor Hugo en 1832, après le scandale d'Hernani, continue de casser les codes du théâtre, il mêle le sublime et le grossier, la tragédie et l'ironie et Denis Podalydès pousse loin ces ressemblances avec l'opéra.

C'est un vrai bonheur d'assister à cette expérience théâtrale, il y a à la fois de la puissance et de la fragilité dans ce que tente Guillaume Gallienne, qui atteint un niveau tragique dans son jeu très impressionnant.

Lucrèce Borgia, de Victor Hugo mis en scène par Denis Podalydès à la Comédie française jusqu'au 20 juillet 2014.

 
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May 6, 2014 2:52 PM
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Un Georges Brassens jazzy à la Comédie-Française

Un Georges Brassens jazzy à la Comédie-Française | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Trois musiciens, six comédiens, un choix très intelligent de chansons, une mise en scène vive qui répartit très bien les groupes et les solos, ce nouveau cabaret des Comédiens-Français est une réussite enthousiasmante.



Armelle Héliot pour son blog "Le Grand Théâtre du Monde" 


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Studio-Théâtre de la Comédie-Française, à 18h30 du mercredi au dimanche. Durée : 1h20. Réservations au 01 44 58 98 58.
www.comedie-francaise.fr

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April 21, 2014 3:18 PM
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"Le Misanthrope" de Molière, mise en scène de Clément Hervieu-Léger - YouTube

On a tous en mémoire le Misanthrope de Molière. Depuis quelques jour, la Comédie Française nous invite à redécouvrir ce texte dans ce qu'il a peut-être de plus douloureux : un homme qui refuse le mensonge face à un autre qui accepte le compromis.

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March 1, 2014 9:36 AM
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Le Théâtre éphémère ira en Suisse, pas en Libye

Le Théâtre éphémère ira en Suisse, pas en Libye | Revue de presse théâtre | Scoop.it
L'acquéreur, le Grand Théâtre de Genève, compte utiliser la structure, transformée en salle d'opéra, comme salle de secours pendant des travaux.

 

ar essence, la maison de Molière aime les coups de théâtre, et c'en est un. Le Théâtre éphémère, dont on avait annoncé en décembre 2013, après moult rebondissements, qu'il avait été acheté par la Libye, va finalement rejoindre la Suisse.

C'est le Grand Théâtre de Genève, la salle d'opéra de la métropole romande, qui a fait l'acquisition de cette salle provisoire construite par la Comédie-Française le temps de ses travaux de rénovation. Et l'affaire est cette fois entendue : Lorella Bertani, la présidente de la Fondation du Grand Théâtre de Genève, et Tobias Richter, son directeur général, seront à Paris mardi 4 mars pour en officialiser la cession. « Les travaux de démontage commenceront dans la foulée », assure-t-on au Français, enfin soulagé de cette épine dans le pied

.


« CELA N'A RIEN DE POLITIQUE »


Quid des Libyens ? « Cela n'a rien de politique, sourit Patrick Belaubre, secrétaire général de la Comédie-Française. Simplement l'état administratif du pays ne leur permettait pas de réagir rapidement. Il leur fallait un an et demi pour organiser le transfert. Nous ne pouvions pas attendre ce temps-là… »

Exit les déclarations victorieuses, il a fallu reprendre les négociations rapidement – et discrètement – pour ne pas avoir l'air ridicule dans un dossier qui traîne déjà depuis plus d'un an. D'autant que la salle en bois installée au Palais-Royal est devenue au fil du temps une pomme de discorde entre la Comédie-Française et son voisin d'en face, le ministère de la culture, alors même que se pose la délicate question du renouvellement de mandat à la tête du Français de sa directrice, Muriel Mayette-Holtz – qu'on ne dit pas en odeur de sainteté Rue de Valois.

 

UNE BOÎTE EN ÉPICÉA DE 1 200 M2


Loin des spéculations parisiennes, les Suisses, eux, moyennant des travaux d'aménagement confiés à l'architecte Daniela Liengme pour transformer le théâtre en salle d'opéra, entendent bien faire le même usage que Paris de cette boîte en épicéa de 1 200 m2, qui peut accueillir 750 spectateurs : l'utiliser comme salle de secours pendant les deux saisons de travaux que va engager la maison genevoise.

Les représentants de la ville de Genève et du Grand Théâtre devraient dévoiler, mardi 4 mars, l'enveloppe budgétaire globale de l'opération de rénovation. De là à donner le coût d'achat du Théâtre éphémère, rien n'est moins sûr : jusqu'ici – négociations obligent ? –, un voile de mystère a toujours entouré son prix de cession. D'autant que, comme le fait remarquer en Suisse un proche du dossier, une fois la rénovation terminée, rien n'a été décidé pour la suite. L'histoire de la patate chaude, ou bien, in fine, le Théâtre éphémère aurait-il trouvé là un moyen de durer ?

 

 

Laurent Carpentier 
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October 9, 2013 8:27 PM
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Hamlet, avatars d'un prince

Hamlet, avatars d'un prince | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Un enfant, une femme, un fou, un fasciste : le héros de Shakespeare a connu bien des interprétations. Galerie de portraits avant la reprise de la "pièce des pièces" à la Comédie-Française, avec Denis Podalydès.

 

Hamlet est-il vraiment amoureux d'Ophélie ? Est-il fou, joue-t-il à être fou, ou devient-il fou à force de jouer au fou ? Est-il un enfant perdu, le prince de la mélancolie, ou un guerrier dressé contre la corruption du monde ? Qu'écrit-il dans ses mystérieux carnets ? Depuis quatre siècles, la "pièce des pièces" et son héros sont comme un vaste polar à énigmes multiples, que tentent d'élucider les plus fins limiers, en l'espèce les metteurs en scène et les acteurs qui l'interprètent.

"On monte Hamlet partout, tout le temps, en clochard, en paysan, en femme, en pauvre type, en homme d'affaires, en débutant, en star de cinéma, en clown et même en marionnette..." constatait Peter Brook en l'an 2000, quand il a remonté la pièce, dans son Théâtre des Bouffes du Nord, avec le jeune acteur anglais – et noir – Adrian Lester. " Hamlet est inépuisable, sans limites, ajoutait le vieux maître britannique. Chaque décennie nous en offre une nouvelle analyse, une nouvelle conception, et cependant Hamlet demeure un mystère, fascinant, inépuisable. Hamlet est comme une boule de cristal, tournoyant dans l'air, immuablement. Ses facettes sont infinies. La boule tourne et nous présente à chaque instant une nouvelle facette."

 

Fabienne Darge pour Le Monde

 

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http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/10/03/hamlet-avatars-d-un-prince_3489497_3246.html

 

 Et aussi : la critique de Fabienne Darge pour Le Monde :  http://abonnes.lemonde.fr/culture/article/2013/10/16/a-la-comedie-francaise-hamlet-est-une-tres-mauvaise-sitcom_3496821_3246.html

 

La Tragédie d'Hamlet, de William Shakespeare (traduit de l'anglais par Yves Bonnefoy). Mise en scène : Dan Jemmett. Comédie-Française, salle Richelieu, place Colette, Paris 1er. Tél.: 08-25-10-16-80. A 20h30 ou à 14 heures, en alternance, du 7 octobre au 12 janvier 2014. Durée : 3 heures.De 5 euros à 41 euros.

 

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November 23, 2014 12:05 PM
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Le théâtre modernise les contes d'Andersen

Le théâtre modernise les contes d'Andersen | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par culturebox.tv :

 

Les contes du Danois Hans Christian Andersen sont propulsés dans la modernité avec deux pièces de théâtre à l'affiche à Paris, inspirées de son univers humaniste et merveilleux, "La Petite Fille aux allumettes" au studio théâtre de la Comédie Française et "Sirènes" au Théâtre du Rond-Point.

 

Olivier Meyrou n'a pas craint d'affronter la cruauté de "La petite fille aux allumettes", morte de froid la nuit de Noël après avoir brûlé une à une toutes les allumettes qu'elle tentait de vendre aux passants. L'utilisation du son et de la vidéo lui permet d'évoquer avec délicatesse les rêves et émotions de la petite fille "sans édulcorer le contenu de l'histoire, qui est d'une cruauté terrible", convient-il.
              
Le père pousse le chariot de superma

rché d'un SDF d'aujourd'hui et on entend l'abbé Pierre lancer à la radio son appel de février 1954 en faveur des pauvres. Avec un décor fait de trois bouts de ficelle - cartons, vieux papiers - le metteur en scène nous fait partager le quotidien de milliers de sans-abri, la faim, le froid, la peur. 


Anna Cervinka interprète la petite fille avec une grâce mêlée de cocasserie qui évoquent Charlie Chaplin. Céline Samie et Nazim Boudjenah sont parfaits dans le rôle des parents trop fragiles pour protéger leur enfant. Destinée aussi bien à un public d'enfants que d'adultes, la pièce ne tombe jamais dans le misérabilisme.



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"La Petite Fille aux allumettes", jusqu'au 4 janvier 2015, au studio théâtre de la Comédie Française. 


"Sirènes", joué jusqu'au 6 décembre 2014 au Théâtre Rond-Point, sera en tournée à Cesson-Sévigné (35), Elancourt (78) et Chevilly-Larue (94) en mars 2015. 

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October 22, 2014 8:51 AM
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Lot de consolation pour les perdants de la Comédie-Française - France Inter

Cet été François Hollande a nommé le comédien et scénographe Eric Ruf à la tête de la Comédie-Française en replacement de Muriel Mayette-Holz au poste très convoité d’administrateur de la Comédie-Française. Une nomination contre l’avis de la ministre de la Culture de l’époque, Aurélie Filippetti, qui avait choisi le directeur du théâtre de la Colline, Stéphane Braunschweig. L’autre candidat, le directeur du TNP de Villeurbanne, Christian Schiaretti n’avait même pas été reçu par l’Elysée. Grand seigneur, Eric Ruf a proposé aux deux recalés de mettre en scène un spectacle lors de la saison 2015/2016 (ou des saisons suivantes selon les emplois du temps des uns et des autres). Ils ont accepté et réfléchissent à la pièce du répertoire qu’ils vont proposer. Un geste qui honore le nouvel administrateur de la Comédie-Française.

Par Stéphane Capron, Mardi 21 octobre à 14h25
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October 6, 2014 6:17 AM
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Jérémy Lopez: le nouveau Scapin | Sceneweb

Jérémy Lopez: le nouveau Scapin | Sceneweb | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Laurent Brethome remet Scapin au goût du jour. La farce de Molière est oubliée des metteurs en scène qui préfèrent monter Le Misanthrope ou Tartuffe. La dernière fois que la pièce a été donnée à la Comédie-Française c’était en 1997 ! Alors puisque la maison de Molière ne le monte plus, le jeune metteur en scène Laurent Brethome, l’un des plus doués de sa génération, a choisi Jérémy Lopez, pensionnaire de cette digne maison, pour incarner le rôle. Et c’est parti pour trois mois de tournée. Un des spectacles les plus réussis de cette rentrée !


Stéphane Capron pour le blog Sceneweb


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Théâtre de La Croix Rousse à Lyon
Du 7 au 11 octobre
Dôle – Les Scènes du Jura
14 et 15 octobre
Vesoul – Théâtre Edwige Feuillère
16et 17 octobre
La Roche sur Yon – Le Grand R,
4 et 5 novembre
- 20h30
5 novembre
Clamart – Théâtre Jean Arp
Du 6 au 15 novembre
Vendôme – L’Hectare
17 novembre
Nantes – Le Grand T
Du 18 au 23 novembre
Laval
25 et 26 novembre
Beaupreau
27 et 28 novembre
28 novembre
Villefranche sur Saône
2 et 3 décembre
Chambéry – Espace Malraux
Du 8 au 10 décembre
Roanne
11 décembre
Décines-Charpieu– Le Toboggan
12 décembre
Toulouse – Théâtre Sorano / Jules Julien
Du au 16 au 20 décembre

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September 23, 2014 6:59 PM
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Tartuffe se porte bien

Tartuffe se porte bien | Revue de presse théâtre | Scoop.it

« Il y a des gens qui font collection de Tartuffes » écrivait François-Régis Bastide en 1969. Je commence à être de ces « gens pas tout jeunes » qui se livrent à des comparaisons. Eh ! bien, je vous le dis : voilà unTartuffe réussi ! Il ne manque pas un jeu de scène, pas un accessoire, un geste de mains, un toucher d’étoffe, une caresse, une toux.

Tartuffe (Michel Vuillermoz), se porte bien. Il n’est ni « gros », ni « gras », mais il a la mine égrillarde, le sourire narquois et le regard coquin. Pour  Galin Stoev, qui met en scène la comédie de Molière, plus personne n’est à sa place dans la famille d’Orgon (Didier Sandre). Est-ce depuis la mort de sa femme ? Sa nouvelle épouse, Elmire (Elsa Lepoivre), n’a aucune autorité sur les enfants du premier lit, Mariane (Anna Cervinka), et Damis (Christophe Montenez). Dorine (Cécile Brune) s’est substituée à la mère défunte et tient la dragée haute au maître qui se laisse manipuler par Tartuffe, lequel convoite la femme, la fille et la fortune.

 Danielle Dumas pour son blog D. Dumas, théâtres

 

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Tartuffe de Molière

Mise en scène de Galin Stoev

Comédie-Française, salle Richelieu

0825 10 1680

jusqu’au 17 février

www.comedie-francaise.fr

 

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September 11, 2014 7:33 AM
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Eric Ruf : « Redonner un lustre artistique au Français »

Eric Ruf : « Redonner un lustre artistique au Français » | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Le nouveau patron de la Comédie-Française présente ses priorités : plus de metteurs en scène étrangers, de partenariats…

 

Avec Eric Ruf, nommé le 16 juillet administrateur de la Comédie-Française, en remplacement de Muriel Mayette-Holtz, le premier théâtre de France entame une nouvelle ère, prometteuse. Comédien, scénographe et metteur en scène renommé, le patron de la maison de Molière, âgé de 45 ans, vit depuis vingt ans au Français, dont il connaît les arcanes les plus secrets. Installé depuis une dizaine de jours dans le vaste bureau directorial, au premier étage (celui de la scène) de la vénérable maison, il détaille son projet et ses ambitions. Maître mot : ouverture.

 

Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous porter candidat à ce poste d'administrateur de la Comédie-Française qui, selon le mot célèbre de Jean-Pierre Vincent , est « le plus difficile de France avec Matignon » ?

J'ai senti que c'était le bon moment. Depuis toujours, la troupe guette, ausculte, en son sein, qui peut être à même d'assumer cette responsabilité paradoxale. Depuis un certain nombre d'années, j'ai été pressenti. J'ai 45 ans, je me suis demandé si j'avais envie de passer quarante ans dans cette maison, et j'ai répondu : non. Je me suis donc dit que je pouvais assumer ce rôle, pour pouvoir vivre une autre vie après.

 

Allez-vous faire la révolution ?

Non… Je pense d'ailleurs que si j'ai été choisi, par rapport à cet excellent candidat venu de l'extérieur qu'était Stéphane Braunschweig , c'est bien dans l'idée de maintenir une certaine continuité. Quoi que l'on en dise, cette maison est extrêmement solide, elle dispose de forces vives, artistiques et techniques, formidables, et je suis persuadé que c'est en respectant ces forces au préalable que l'on peut réformer la maison, qui en a besoin, par ailleurs.

 

Quels sont les grands axes de la réforme que vous souhaitez mettre en œuvre ?

Je souhaite d'abord redonner un certain lustre artistique à la maison. Faire revenir des artistes qui ont des visions éclairées, partageantes, non didactiques sur le présent, le monde dans lequel on vit, et qui, en même temps, sont capables d'aimer ce que j'appelle les « oripeaux théâtraux » : le décor, la joie du jeu, les grands génériques qui saluent, les costumes… C'est très important pour la Comédie-Française, dont une des missions est d'être une fabrique de spectateurs.

J'ai donc le désir que puisse s'exprimer au Français une forme de spectacle total, qui réunirait le fond et la forme, la profondeur de la pensée et la joie de la toile peinte et du jeu. Nous sommes une maison aimantée par le passé, parce que le fauteuil de Molière est là, parce que les gens goûtent les velours, les pampilles et les atlantes, mais il faut tenter d'inscrire tout cela au présent.

 

A quels artistes pensez-vous pour déployer ce théâtre à la fois spectaculaire et engagé dans le présent ?

J'aimerais beaucoup pouvoir faire venir Jean-François Sivadier et Thomas Ostermeier , qui, pour moi, sont emblématiques, chacun dans leur genre, de ce théâtre qui tient ensemble ces deux pôles. Je souhaiterais que la maison redevienne celle des maîtres du théâtre français, qu'Alain Françon et Jacques Lassalle puissent y poursuivre leur travail, mais aussi que d'autres, comme Stéphane Braunschweig, Christian Schiaretti ou Jean-Louis Martinelli puissent y revenir ou y être enfin accueillis. Et cela m'intéresserait de trouver une place pour ces chefs de troupe qui renouvellent le théâtre à la tête de leurs collectifs, à l'image de Rodolphe Dana ou de Sylvain Creuzevault.

 

L'envie d'inviter Thomas Ostermeier reflète-t-elle votre volonté de rouvrir le Français sur l'étranger ?

Oui, c'est indispensable. Je suis bien placé pour le savoir, moi qui ai travaillé, jeune, avec le metteur en scène russe Anatoli Vassiliev. Le public comme les comédiens du Français ont besoin de se confronter avec d'autres esthétiques, d'autres façons d'aborder notre langue.

 

Cette volonté de réancrer la Comédie-Française dans le présent passe-t-elle aussi par le répertoire contemporain ? Est-ce la mission de la maison de Molière, par rapport à d'autres théâtres nationaux comme celui de la Colline ?

Bien sûr que cela fait partie de la mission de la Comédie-Française que de faire entrer au répertoire des œuvres nouvelles qui deviendront les classiques de demain. Et c'est une mission délicate, une responsabilité énorme.

 

Quels auteurs auriez-vous envie de voir venir ?

Je n'ai guère eu le temps encore de me pencher sur ce sujet, et je souhaite travailler en grande concertation avec le comité de lecture. Mais je songe à Laurent Mauvignier, par exemple.

 

Quels seront les obstacles à la mise en œuvre de ces projets ?

La question capitale, qui demande à être réglée depuis des années, est celle de l'obtention, enfin, d'une nouvelle salle, modulable, qui permette d'accueillir les esthétiques contemporaines dans un cadre adapté. Ce sera mon principal chantier. Tant que ce problème ne sera pas réglé, le Français ne pourra pas vraiment entrer dans la modernité.

 

Aurez-vous les moyens de faire tout ça ?

Sans doute que non… Mais il faut imaginer, trouver de nouvelles manières de faire, réactiver les partenariats, par exemple, avec le Festival d'Avignon – cela fait vingt ans que le Français n'est pas allé y jouer ! –, le Festival d'automne ou les théâtres en région…

 

Que devient Mme Mayette-Holtz ?

Elle redevient comédienne dans la troupe : elle avait négocié avec le ministère de retrouver ses parts dans la société des comédiens si elle n'était pas renouvelée. Elle n'apparaîtra pas dans la saison qui commence, puisque c'est elle qui l'a programmée, mais, dès la saison suivante, il me reviendra de la distribuer, au même titre que les autres membres de la troupe.

 

 

Fabienne DargeArticle paru dans le Monde du 12 septembre
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July 21, 2014 1:41 PM
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Denis Podalydès : « Éric Ruf, homme de l’intérieur qui ira vers l’extérieur » | La-Croix.com

Denis Podalydès : « Éric Ruf, homme de l’intérieur qui ira vers l’extérieur » | La-Croix.com | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Éric Ruf, 45 ans, a été nommé administrateur de la Comédie-Française en Conseil des ministres par le président de la République, mercredi 16 juillet.

  

Membre de la troupe depuis 1993, ami proche de Denis Podalydès, il était en concurrence avec le directeur du théâtre de la Colline, Stéphane Braunschweig.

ENTRETIEN avec Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française.

 

Entretien réalisé par Sabine Audrerie pour La Croix du 16 juillet

 

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July 7, 2014 8:02 AM
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Le retour de Lucrèce Borgia dans l'imaginaire collectif

Le retour de Lucrèce Borgia dans l'imaginaire collectif | Revue de presse théâtre | Scoop.it
C'est un théâtre d'émotions premières, simples et immédiatement recevables, pour peu qu'il soit joué avec de l'allant et du cœur.

 

En un peu plus d'un an, quatre mises en scène de Lucrèce Borgia ont été présentées sur les scènes françaises. Le fait est suffisamment rare pour être souligné, d'autant plus que la pièce de Victor Hugo avait largement déserté les plateaux depuis une vingtaine d'années. Qu'est-ce qui a donné envie concomitamment à Lucie Berelowitsch (35 ans), Jean-Louis Benoît (67 ans), Denis Podalydès (51 ans) et David Bobée (36 ans) de remonter cette pièce ? Pourquoi Lucrèce Borgia revient-elle avec autant d'insistance dans l'imaginaire collectif ?

Depuis quelques années, c'est l'histoire de la famille Borgia qui fascine et s'invite dans l'actualité. Les deux séries télévisées signées par Neil Jordan et Tom Fontana ont ouvert le ban, en 2011, et remporté un vif succès. A la rentrée, le Musée Maillol lui consacrera une exposition, « De Leonard de Vinci à Michel-Ange : les Borgia et leur temps ». L'histoire du pape Rodrigo Borgia et de ses enfants Jean, César et Lucrèce contient tous les ingrédients d'un mythe propre à impressionner le public : inceste, crime, poison, pouvoir et religion.

Des tragiques grecs aux films d'horreur en passant par Shakespeare, le public a toujours aimé les oeuvres qui mettent en scène des comportements outrepassant les règles de la société « civilisée », et qui lui permettent de « purger » les pulsions, angoisses ou fantasmes qui traversent tout être humain, en les vivant par procuration à travers les héros ou les situations représentées. C'est la fameuse catharsis. Victor Hugo le savait quand il a écrit Lucrèce Borgia, en 1833, après le cuisant échec du Roi s'amuse. Il avait besoin d'un succès, il l'eut : la pièce fut un triomphe – qui ne se dément pas, presque deux siècles plus tard, au vu de l'accueil enthousiaste que reçoivent ces spectacles récents, notamment les versions de Denis Podalydès et de David Bobée, actuellement visibles à la Comédie-Française et au château de Grignan (Drôme).

Hugo, qui fut en France un des premiers grands admirateurs et commentateurs de Shakespeare, disait d'ailleurs des Borgia qu'ils étaient « les Atrides du Moyen Age ». Mais il a su surtout donner à cette histoire une forme populaire, plus accessible et familière, pour le public de son temps que la tragédie grecque.

C'est sans doute ce qui explique la fortune actuelle de la pièce, dans un théâtre français qui cherche désespérément, depuis quelques années, la pierre philosophale d'un « théâtre populaire », dont la définition et les contours semblent s'être perdus avec le naufrage général du grand modèle français de l'après-guerre.

Nietzsche disait que, « ce qui frappe chez Victor Hugo, c'est l'absence de pensée. Ce n'est pas un penseur, c'est un être de la nature : il a la sève des arbres dans les veines ». C'est un théâtre d'émotions premières, simples et immédiatement recevables, pour peu qu'il soit joué en connaissance de cause, avec de l'allant et du coeur. Et dans ces cas-là, il séduit, dans un paysage théâtral qui s'est peu à peu scindé radicalement entre des formes cérébrales et élitistes, et un théâtre de boulevard, lui, souvent décérébré.

THÉÂTRE POPULAIRE AU SENS NOBLE

Ce n'est pas un hasard si le grand redécouvreur d'Hugo, en France, a été Jean Vilar, l'inventeur du Théâtre national populaire, et si la grande mise en scène de Lucrèce Borgia, dans la période contemporaine, a été signée par Antoine Vitez, son successeur à la tête du TNP. David Bobée ne dit pas autre chose, quand il explique avoir choisi la pièce parce qu'elle relève d'« un théâtre populaire au sens le plus noble du terme, apte à toucher le public dans sa diversité ».

Le génie d'Hugo a été de mettre au centre de sa pièce le personnage de Lucrèce. Une femme, à la fois monstre et victime, propre à titiller tous les fantasmes (y compris ceux d'Hugo lui-même). Et donc un grand rôle féminin, à l'égal de Phèdre ou de Médée, dans un théâtre qui en compte si peu, et où les premiers rôles restent masculins à une écrasante majorité. Dans une époque où les actrices les plus célébrées piaffent de ne pouvoir incarner plus de personnages de premier plan, c'est aussi le désir d'offrir une telle partition à Marina Hands, à Nathalie Richard ou à Béatrice Dalle qui a motivé des metteurs en scène. Antoine Vitez disait qu'il avait voulu monter la pièce pour « dresser une statue » à Nada Strancar, qui fut sublime dans le rôle, en 1985. Et c'est ce qui rend d'autant plus curieux le choix de Denis Podalydès de confier le rôle à Guillaume Gallienne, en travesti, dans ce théâtre d'Hugo qui appelle l'incarnation.

Et donc Lucrèce est femme. Le drame se noue à l'intérieur même de son ventre, siège de l'inceste (avec son père et son frère) et de la transgression sans limites que s'autorisent les (B)orgia, dont Hugo décapite à dessein le nom. Prenant des libertés avec la vérité historique, Hugo invente à Lucrèce un fils caché, Gennaro, fruit de ses amours avec son frère Jean. C'est ce noyau noir de l'inceste, symbole d'une société qui se reproduit dans l'entre-soi, qui constitue sans doute la raison la plus profonde du retour de Lucrèce Borgia sur nos scènes, dans une époque où les faits divers les plus sordides s'invitent au journal télévisé. A chaque fois que notre civilisation tremble sur ses bases et se recompose, comme du temps des Grecs et à la fin du Moyen Age, la question de l'inceste fait retour – ainsi que le montre également Maps to the Stars, le dernier film de David Cronenberg.

darge@lemonde.fr

 

 

Fabienne Darge 
Journaliste au Monde
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June 2, 2014 4:11 PM
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Lucrèce Borgia, au coeur des ténèbres

Lucrèce Borgia, au coeur des ténèbres | Revue de presse théâtre | Scoop.it
C'est une production superbe que nous offre la Comédie-Française. La pièce de Victor Hugo est magnifiée par une interprétation originale et profonde, sur fond de décors dignes des encres et lavis du poète visionnaire.

Un ciel tourmenté, en lourdes masses de nuages et percées nacrées, éclaire et assombrit la scène d’un même mouvement. Ce ciel de théâtre, imaginé par Eric Ruf, en peintre qui s’inspirerait des encres et lavis de Victor Hugo autant qu’en scénographe attentif aux architectures du songe, traduit exactement l’essence du spectacle signé par Denis Podalydès.

 

Parfois les personnages s’adressent à la salle, la prennent à témoin en un geste très représentatif de la pensée d’Hugo.

Une pensée sublimée par l’interprétation de Suliane Brahim, époustouflante en jeune homme courageux et candide qui porte sur son cœur les lettres de sa mère. Mais le sang ne lui souffle rien et Madame Lucrèce ne touche pas Gennaro. 

Et Gennaro, dans cette version de la pièce, devient le personnage principal, d'autant plus que dans son cas, le travestissement d'une femme ne fait que donner plus de fragilité adolescente au personnage. Et parce que cette femme est une interprète très fine et profonde, Gennaro prend toute la lumière. 

On n'analysera pas ici le couple des frères d'armes, Gennaro et Maffio, mais la qualité des interprètes lui donne de jolies moirures, évidemment. 

Altière et solitaire est la Lucrèce de Guillaume Gallienne. Elle souffre en silence. Elle aime. Hugo sait que si son cœur de mère bat, on aimera le monstre. Guillaume Gallienne a trouvé la juste distance et sa sincérité dissout toute réserve. Il est au cœur d’Hugo.

 

Armelle Héliot pour son blog "Le Grand théâtre du Monde"

 

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Comédie-Française, salle Richelieu, en alternance jusqu’au 20 juillet. Durée : 2h10 sans entracte (0825 10 16 80).



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May 14, 2014 6:58 PM
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Le Misanthrope, mise en scène Clément Hervieu-Léger

Le Misanthrope, mise en scène Clément Hervieu-Léger | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Salle Richelieu, le metteur en scène Clément Hervieu-Léger crée une version vibrante du Misanthrope de Molière. Entre hauteur de l’évocation théâtrale et puissance de l’incarnation.

 

 

Mystère et force de l’invisible. Voici les termes qui viennent à l’esprit au sortir du Misanthropemis en scène par le pensionnaire de la Comédie-Française Clément Hervieu-Léger. Mystère de l’humain, d’abord, qui s’incarne sur le plateau de la salle Richelieu à travers toutes sortes de teintes, de nuances, donnant naissance – dans une vérité elle aussi mystérieuse - aux fulgurances, aux mouvements de la vie. Force de l’invisible, ensuite, de ces choses qui s’imposent, impressionnent, en gardant leur part d’énigme : impact d’un regard, d’un geste, grâce d’un corps à corps, résonances d’un temps, réverbération d’un silence. Clément Hervieu-Léger ne réduit pas le théâtre à un principe, une mécanique ou une idée. Il fait surgir sur scène des espaces-temps d’une profondeur et d’une justesse surprenantes. On se souvient de ses premiers pas en tant que metteur en scène de théâtre (La critique de l’Ecole des Femmes de Molière, en 2011, au Studio-Théâtre de la Comédie-Française ; L’Epreuve de Marivaux, en 2012, spectacle créé à la Scène nationale Evreux-Louviers, puis présenté au Théâtre de l’Ouest Parisien). Ces propositions fortes, inspirées, contenaient déjà toute l’évidence que l’on retrouve, aujourd’hui, dans ce Misanthrope.

 

  Manuel Piolat Soleymat pour La Terrasse 

 

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LE MISANTHROPE

du 12 avril 2014 au 17 juillet 2014

Comédie-Française Salle Richelieu
Place Colette, 75001 Paris, France

 

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April 24, 2014 8:45 PM
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"Le Misanthrope" de Molière, mise en scène Clément Hervieu-Léger

"Le Misanthrope"  de Molière, mise en scène Clément Hervieu-Léger | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Salle Richelieu, le metteur en scène Clément Hervieu-Léger crée une version vibrante du Misanthrope de Molière.  Entre hauteur de l’évocation théâtrale et puissance de l’incarnation.


ystère et force de l’invisible. Voici les termes qui viennent à l’esprit au sortir du Misanthropemis en scène par le pensionnaire de la Comédie-Française Clément Hervieu-Léger. Mystère de l’humain, d’abord, qui s’incarne sur le plateau de la salle Richelieu à travers toutes sortes de teintes, de nuances, donnant naissance – dans une vérité elle aussi mystérieuse - aux fulgurances, aux mouvements de la vie. Force de l’invisible, ensuite, de ces choses qui s’imposent, impressionnent, en gardant leur part d’énigme : impact d’un regard, d’un geste, grâce d’un corps à corps, résonances d’un temps, réverbération d’un silence. Clément Hervieu-Léger ne réduit pas le théâtre à un principe, une mécanique ou une idée. Il fait surgir sur scène des espaces-temps d’une profondeur et d’une justesse surprenantes. On se souvient de ses premiers pas en tant que metteur en scène de théâtre (La critique de l’Ecole des Femmes de Molière, en 2011, au Studio-Théâtre de la Comédie-Française ; L’Epreuve de Marivaux, en 2012, spectacle créé à la Scène nationale Evreux-Louviers, puis présenté au Théâtre de l’Ouest Parisien). Ces propositions fortes, inspirées, contenaient déjà toute l’évidence que l’on retrouve, aujourd’hui, dans ce Misanthrope.

Les fulgurances, les mouvements de la vie

Une évidence qui n’a rien de polie ou de prévisible. Quelques aspects de cette mise en scène pourront même, c’est possible, irriter certains spectateurs. Une manière de lenteur qui fait se prolonger certaines scènes, leur conférant une dimension parfois chorégraphique, parfois opératique, parfois cinématographique. Une propension à la noirceur, qui agit comme un voile, venant atténuer l’emprise de la comédie… Mais rien de tout cela ne tombe jamais dans la futilité ou la complaisance. Touche par touche, faisant preuve d’une grande maîtrise des moyens et des enjeux de la pièce, Clément Hervieu-Léger crée un spectacle vibrant, sensuel, sensible. Au sein d’un espace monumental dans lequel on entre et sort de toutes parts (la scénographie est d’Eric Ruf, qui interprète également le rôle de Philinte), Loïc Corbery (Alceste), Georgia Scalliet (Célimène), Florence Viala (Arsinoé), Adeline d’Hermy (Eliante), Serge Bagdassarian (Oronte), Louis Arene (Acaste), Benjamin Lavernhe (Clitandre), Yves Gasc (Basque) et Gilles David (Du Bois) sont les remarquables protagonistes de ceMisanthrope tout en finesse, tout en intelligence.

 

 

Manuel Piolat Soleymat pour La Terrasse

 

 


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April 21, 2014 3:16 PM
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"Le Misanthrope" de Molière, nouvelle mise en scène de Clément Hervieu-Léger à la Comédie Française

"Le Misanthrope" de Molière, nouvelle mise en scène de Clément Hervieu-Léger  à la Comédie Française | Revue de presse théâtre | Scoop.it

On a tous en mémoire le Misanthrope de Molière. Depuis quelques jours, la Comédie Française nous invite à redécouvrir ce texte dans ce qu'il a peut-être de plus douloureux : un homme qui refuse le mensonge face à un autre qui accepte le compromis.

 

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October 12, 2013 4:21 AM
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Guillaume Gallienne, le mélange des genres

Guillaume Gallienne, le mélange des genres | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Dans "Les Garçons et Guillaume, à table !", son premier film, adapté de son spectacle autobiographique, le comédien interprète sa propre mère. Une catharsis pour cette star de la Comédie-Française.

 

Il est d'une courtoisie sans ostentation, et pourtant, Guillaume Gallienne intimide. Peut-être parce qu'il a gardé le meilleur de la grande bourgeoisie dont il est issu : une tenue et une retenue. A 41 ans, ce sociétaire de la Comédie-Française depuis 2005 - il est entré comme pensionnaire en 1998 - ne compte pas ses rôles, pas plus qu'il ne rêve de telle ou telle pièce mythique : "Jouer Phèdre et mourir ? Je n'ai pas ce genre de désir. C'est la route qui m'intéresse." La sienne est sinueuse.

Avec Denis Podalydès et quelques autres, il fait partie de ceux qui, tout en étant fidèles à la troupe - "C'est l'emploi du temps du Français qui prime"- ont d'autres activités. Outre une trentaine de rôles au cinéma, on l'a vu pendant deux saisons, à partir de 2008, au "Grand journal" de Canal +, dans "Les Bonus de Guillaume", une parodie des bonus de DVD. Chaque samedi, depuis 2009, on peut l'entendre sur France Inter dans "Ça peut pas faire de mal", une passionnante émission de lecture. "Je choisis les textes, mais je ne les relis pas avant." Là, comme dans les nombreux livres audio qu'il a enregistrés, son talent singulier tient à son désir "d'incarner et non d'interpréter". Mais la danse étant l'art qui le "transporte le plus"et qu'il aurait aimé choisir, il a aussi participé, en 2005, à l'écriture de l'argument du ballet Caligula que son ami Nicolas Le Riche montait à l'Opéra de Paris.

 

Josyane Savigneau pour Le Monde

 

 

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