Revue de presse théâtre
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March 16, 2023 6:25 PM
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À La Rose des Vents, le changement dans la continuité

À La Rose des Vents, le changement dans la continuité | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié sur le site d'ARTCENA - 15 mars 2023


Jusqu’ici secrétaire générale, Audrey Ardiet accède à la direction de la scène nationale avec notamment la volonté d’élargir la programmation à de nouveaux champs artistiques. 

 

Fragilisée par le départ de Marie Didier intervenu en septembre 2021, de surcroît quelques mois seulement après la fermeture du bâtiment pour des travaux de rénovation, La Rose des Vents avait pris la sage décision de ne pas engager immédiatement une procédure de recrutement. Durant un peu plus d’un an, c’est donc une direction collégiale, accompagnée par Hélène Cancel, qui assuma la délicate mission de renouer le dialogue avec la Ville de Villeneuve-d’Ascq et de coordonner la première saison hors les murs. Aux côtés du directeur technique et de l’administrateur, y figurait Audrey Ardiet, secrétaire générale depuis 2016 et aujourd’hui nommée à la tête de la scène nationale. Si ce choix apparaît logique au regard de sa parfaite connaissance du fonctionnement de la structure et du territoire, l’intéressée confie avoir longuement réfléchi avant de postuler. « L’année de transition m’a permis de faire le point, de cerner mes envies, d’éprouver les actions que je mettais en œuvre auprès de l’équipe et du public, et finalement de me lancer », explique-t-elle.

 

Parce que la continuité n’exclut pas la nouveauté, Audrey Ardiet porte un projet qui entend accentuer la dimension pluridisciplinaire de la scène nationale – surtout centrée sur le théâtre et la danse – en l’élargissant au théâtre d’objets, au cirque (grâce à un partenariat d’ores et déjà noué avec Le Prato de Lille), à la magie nouvelle ainsi qu’au théâtre documentaire afin d’affermir les liens entre La Rose des Vents et le cinéma Le Méliès qu’elle abrite. Quatre artistes la seconderont dans sa démarche : Thierry Collet, dans le domaine de la magie nouvelle, Cyril Teste en matière de sensibilisation à l’image notamment via la mise en place d’ateliers de découverte de ses métiers, Nathalie Béasse  dont les productions mêlent théâtre et danse et qui sera conviée à élaborer une forme in situ associant une fanfare locale et la population, et enfin Jeanne Lazar. Cette jeune metteuse en scène établie dans les Hauts-de-France, qui travaille sur la question de l’oralité et a conçu des spectacles radiophoniques, présentera l’an prochain une création autour des figures de la chanson française et francophone. Outre produire leurs nouveaux projets, la directrice de La Rose des Vents souhaite faire découvrir au fil des ans leur répertoire, s’appuyer aussi sur les formats différents qu’affectionne, par exemple, Thierry Collet, pour alterner des propositions dans des lieux non-dédiés (maisons de quartiers, centres sociaux…) et sur de grands plateaux. Le désir d’ouverture à d’autres disciplines se manifestera, par ailleurs, dans  l’accompagnement de compagnies régionales et/ou émergentes. Audrey Ardiet soutiendra ainsi en production et en diffusion des artistes issus d’univers très variés. Elle programmera, entre autres, Noémie Rosenblatt avec L’Ordre des choses, adapté d’un roman d’Émile Zola, le violoniste et comédien Tony Melvil pour un concert jeune public, l’autrice, metteuse en scène et performeuse Rebecca Chaillon et la créatrice lilloise de théâtre d’objets, Caroline Guyot.

 

 

L’action sur le territoire se verra facilitée par la longue aventure (jusqu’à la fin de la saison prochaine) hors les murs, qui conduit La Rose des Vents à investir de nombreux équipements (Centre dramatique national, Pôle cirque, comme théâtres municipaux et salles des fêtes) de la métropole lilloise et accroît  ainsi son rayonnement, mais aussi à nouer des relations de proximité avec le tissu associatif local. « Cette période de nomadisme constitue également une formidable opportunité d’augmenter et de diversifier les publics ; une nécessité, dans la perspective de la réouverture de l’équipement qui disposera de deux salles aux jauges plus importantes qu’auparavant et dont l’activité sera donc très dense », souligne Audrey Ardiet. Les festivals étant particulièrement fédérateurs, la scène nationale maintiendra son événement emblématique transfrontalier, Next, et créera deux temps forts. L’un sera consacré à la magie nouvelle, et le second placé sous l’égide d’un « Été culturel » articulé dès juillet 2023 autour de spectacles de rue, d’ateliers et de concerts, en collaboration avec les structures villeneuvoises. Attachée à la dynamique partenariale, Audrey Ardiet poursuivra en outre les co-réalisations initiées actuellement avec plusieurs établissements identifiés sur une discipline spécifique : le Théâtre du Nord-Centre dramatique national pour le théâtre, Le Prato en cirque et Le Grand bleu pour le jeune public.    

 

 

Enfin, la nouvelle directrice ambitionne de faire de La Rose des Vents un lieu ouvert sur la ville, facilitant ainsi son appropriation par les habitants, qui pourront le fréquenter en journée, comme par les professionnels. « J’envisage de transformer le hall en un espace de co-working où des administrateurs et des chargés de production, souvent très isolés, se rencontreront et échangeront sur leurs pratiques », précise Audrey Ardiet, qui compte mettre à profit les mois qui la séparent du retour dans les murs (prévu à l’été 2024) pour laisser libre cours à l’imagination et aux expérimentations.

 

 

 

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April 15, 2021 4:29 PM
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"Il n’y a pas eu de réflexion sur la territorialisation" : le directeur du théâtre de Cherbourg tente de poursuivre sa mission dans un climat perturbé

"Il n’y a pas eu de réflexion sur la territorialisation" : le directeur du théâtre de Cherbourg tente de poursuivre sa mission dans un climat perturbé | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Sophie Jouve sur le site de France Télévisions, le 15 avril 2021


Le mouvement d’occupation des théâtres (une centaine de salles de France) se poursuit, avec bien sûr des particularismes en fonction des territoires. A Cherbourg en Cotentin, Le Trident, scène nationale, est lui aussi occupé par une centaine d’intermittents issus du monde du spectacle, ce qui n’empêche pas le personnel du théâtre de poursuivre une partie de ses missions. Rencontre avec Farid Bentaïeb, le directeur du théâtre, qui dirige trois salles réparties dans l’agglomération. Une agglomération de 80 000 habitants, qui accueille à l’année 30 000 spectateurs.

 

Franceinfo Culture : Comment vivez-vous ce troisième confinement, marqué notamment par cette occupation ?

 

Farid Bentaïeb : En termes pratiques, le théâtre du Trident est occupé par le Collectif d’artistes du Nord-Cotentin (CANC), des professionnels et des amateurs, et le monde socio-culturel est aussi beaucoup représenté parmi eux. C’est une occupation qui se passe bien, très respectueuse pour les uns et les autres, et qui permet au personnel de la scène nationale de continuer à travailler. Mais il y a une vrai présence des occupants quand même, avec des assemblées générales, des actions, des rendez-vous avec la population sur la place du théâtre tous les samedis à 11h.  

 

Quand vous parlez d’occupation, il s’agit d’une occupation par des personnes extérieures, venus d’horizons différents ?  

 

Ce n’est, bien sûr, pas la Scène nationale qui s’auto-occupe, le personnel du Trident qui occupe les lieux. C’est une occupation qui émane vraiment d’artistes ou de techniciens intermittents du territoire, principalement du Cotentin, et des acteurs socio-culturels, professeurs de danse, professeurs de théâtre, compagnies de théâtre amateur également qui ne peuvent plus pratiquer leur art. On a environ 70 à 80 personnes qui occupent à tour de rôle le théâtre mais on n’est pas dans la "convergence" comme ça peut se passer dans certains lieux où en effet il y a une agrégation entre intermittents, saisonniers, précaires, avec des questionnements sur la nouvelle loi sur l’assurance chômage etc. Nous n’en sommes pas là, les personnes qui occupent aujourd’hui le théâtre sont restées sur des préoccupations très liées à leur activité professionnelle artistique et à la pratique amateur.

Est-ce que l’ambiance s’est davantage tendue ces derniers jours ?

Le Pacific à Grenoble, autre théâtre occupé, avait initié une proposition de 5 minutes de danse par jour. On aurait voulu la reprendre. L’idée ce n’était pas forcément d’inviter le public à nous rejoindre, mais sur la place principale de Cherbourg, proposer aux personnes qui étaient là à 12h3O avec leur sandwich, de la musique qui appartient à notre mémoire collective, ou de la variété, et de danser ensemble. On a commencé ça jeudi dernier et le lendemain la Préfecture nous a appelés, disant que c’était totalement illégal dans le cadre de l’interdiction de réunions de plus de 6 personnes…

 

Quel est votre état d’esprit général ?  

 

Je suis un peu comme tous les collègues, à la fois désabusé, pas mal fatigué, pas mal dans l’incompréhension également. Bien évidemment il ne s’agit pas d’être dans le déni d’une situation sanitaire complexe, les gens qui meurent, qui sont hospitalisés, mais il y a pour nous pas mal de décisions qu’on a du mal à comprendre. On a du mal à comprendre qu’il n’y ait pas eu de réflexion sur la territorialisation : par exemple la Manche est un territoire excentré où le taux de contamination est relativement faible, en dessous des moyennes nationales. Instaurer les mêmes règles sur des bassins de population de 12 millions d’habitants comme en Ile-de-France et sur un territoire comme celui Cherbourg, je trouve ça un peu ridicule. Car dans le même temps, certaines préfectures acceptent des représentations en milieu scolaire alors que d’autres les refusent, c’est le cas de la préfecture de la Manche où on a l’interdiction formelle d’accueillir des enfants sur le temps scolaire. Incompréhension encore parce que les règles font qu’on ne peut pas faire de représentations scolaires dans notre théâtre mais si on trouve un lieu polyvalent, genre salle des fêtes qu’on équipe en théâtre, alors on peut accueillir des scolaires. On est dans des situations qui sont d’un ridicule achevé, et qui nous prennent beaucoup d’énergie.

Comment dans ce contexte poursuivre vos missions ?  

Nous avons deux types de missions : des missions artistiques de programmation de la scène contemporaine française et internationale et aussi une mission d’éducation artistique et culturelle, tout ce qui relève de l’accompagnement de spectacles en termes de pratique, de sensibilisation… Des artistes sont présents en milieu scolaire pour faire travailler les élèves, leur présenter différentes disciplines. Ça on a encore le droit de le faire. On continue aussi nos résidences en direction des professionnels car ça me semble vraiment important d’être en solidarité avec les compagnies de danse, de théâtre et de musique pour leur permettre de travailler, de penser la rentrée. Je crains qu’il y ait beaucoup de spectacles qui restent sur le carreau, on se retrouve déjà dans un immense embouteillage pour la saison 21/22. On essaye d’aider ces compagnies en finançant ces résidences, en mettant à leur disposition nos plateaux. 

Quels sont les derniers artistes que vous avez accueillis à Cherbourg ?

Timothée Lerolle, un jeune metteur en scène normand que nous accompagnons avec les autres structures de Normandie : les quatre scènes nationales et les trois centres dramatiques nationaux (la mission de ces deux entités est assez proche mais le cahier des charges des CDN est davantage axé sur la création, celui des Scènes nationales sur la diffusion. Dans les deux cas les directeurs sont nommés par le ministère de la culture). Timothée Lerolle vient de terminer chez nous une dizaine de jours de répétitions de sa nouvelle pièce Tristesse animal noir. Lundi prochain on reçoit un collectif havrais de danse qui s’appelle le collectif PJPP, leur précédent spectacle, Les déclinaisons de la Navarre, a connu un joli succès. On a aussi un trio de jazz qui nous a demandé de venir répéter au mois de mai, on va tout faire pour les accueillir.

Et vous pensez déjà à un programme pour la saison prochaine ?

Nous ouvrirons la saison, les 28 et 29 septembre, avec deux concerts, deux voix de femmes : Françoiz Breut et Yseult. Notre premier spectacle de théâtre sera La Jurassienne de réparation par le Théâtre Group. Nous avons prévu treize créations ou coproductions dont Une télévision française de Thomas Quillardet et Omma du chorégraphe Josef Nadj.  

 

 

 

Légende photo :  Farid Bentaïeb, directeur du Trident, scène nationale de Cherbourg (SOPHIE JOUVE)

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March 2, 2023 11:01 AM
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Le Quartz, scène nationale de Brest, dans la tempête

Le Quartz, scène nationale de Brest, dans la tempête | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Joëlle Gayot dans Le Monde - Le 2/02/23

 

La directrice du théâtre, Maïté Rivière, nommée en mars 2021, a été suspendue à la suite de plaintes pour souffrance au travail de la part de salariés.

 

Lire l'article sur le site du "Monde: 

https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/03/02/le-quartz-scene-nationale-de-brest-dans-la-tempete_6163891_3246.html



La scène nationale Le Quartz, à Brest, vit une situation inédite. Mercredi 8 février, Maïté Rivière, nommée directrice par Roselyne Bachelot, alors ministre de la culture, en mars 2021, a été suspendue de ses activités. Des salariés de son équipe dénoncent sa gestion humaine défaillante. Sans consulter les tutelles qui subventionnent le lieu et auraient eu leur mot à dire, Stéphane Maby, directeur général de Brest’aim (la société d’économie mixte qui gère Le Quartz via une délégation de service public), démet alors la directrice. « De nombreux employés ont fait état de leur souffrance au travail. Face aux risques psychosociaux, j’ai pris mes responsabilités », soutient-il.

Une décision dont il n’aurait préalablement informé que Brest Métropole, laquelle se repose depuis des décennies sur Brest’aim pour s’occuper de ses établissements. Dans le giron de la société, se trouvent ainsi Le Quartz, Océanopolis (le grand aquarium de la ville), le Palais des congrès ou encore le stationnement payant. Pour Fabienne Loir, secrétaire générale de l’Association des scènes nationales, « le statut particulier du Quartz n’a jusqu’alors jamais posé problème. Mais ce qui se passe actuellement met en lumière son dysfonctionnement ». Les méthodes de Brest’aim sont en effet singulières. Au point que seul Stéphane Maby devrait recevoir les résultats de l’enquête qu’il a lui-même confiée à un cabinet de conseil privé.

Un inconfortable nomadisme
SVP Travail et organisation recueille ces jours-ci les doléances de l’équipe du théâtre. Le maintien ou le licenciement de Maïté Rivière dépend de ses conclusions. Sauf si le ministère de la culture parvient enfin à faire entendre sa voix. Il a diligenté en urgence l’Inspection générale des affaires culturelles pour une mission effectuée par des professionnels qui connaissent la réalité des scènes nationales.

Ce sera l’occasion, espère Maïté Rivière, « d’objectiver ce qui est en train de se jouer ». Et sans doute d’éviter de suspendre le sort d’un label national au verdict d’un chef d’entreprise. Du côté des salariés du Quartz, on se montre prudent. Diane Courvoisier, secrétaire générale, attend le retour du cabinet de conseil : « Il est important de prendre soin de l’équipe car c’est elle qui met en œuvre les projets. »

Maïté Rivière, pour sa part, dit n’avoir aucune information sur les faits qui lui sont reprochés : « Je suis dans l’incapacité de me défendre. » Quelles sont les fautes imputées à cette quadragénaire dont le projet artistique a dû s’adapter aux contraintes ? Depuis deux ans, le théâtre est fermé à cause d’un chantier de rénovation qui le condamne à un inconfortable nomadisme. Ce que rappelle à juste titre, sur les réseaux sociaux, David Bobée, patron du Théâtre du Nord, à Lille : « Pour avoir vu la directrice en fonctions, je l’ai trouvée présente, impliquée, dynamique, respectueuse, responsable face à une équipe éprouvée par la pandémie et les mesures sanitaires, les interminables travaux, le long “hors les murs” et qui était, malgré tout ça, engagée. » En septembre, un Quartz flambant neuf devrait rouvrir ses portes au public. Avec ou sans femme à sa tête.


Joëlle Gayot / Le Monde

 

Légende photo : Le Quartz, en 2003, à Brest (Finistère). MAISONNEUVE/SIPA

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