Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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April 7, 2023 11:17 AM
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Olivier Coulon-Jablonka met en scène Kap o Mond d'Alice Carré et Carlo Handy Charles

Olivier Coulon-Jablonka met en scène Kap o Mond d'Alice Carré et Carlo Handy Charles | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Eric Demey dans Sceneweb - 6/04/23

 

 

Simple et légère, instructive et touchante, sentimentale et politique, la petite forme élaborée par Alice Carré, Olivier Coulon-Jablonka et Carlo Handy Charles traverse les relations entre la France et Haïti, et plus largement entre l’Occident et ses anciennes colonies. Kap O Mond ! prend talentueusement le train de l’Histoire qu’il installe dans notre aujourd’hui, et pour quatre mois au Théâtre de Belleville.

 

 

Alice Carré poursuit donc son exploration du passé colonial de la France, Olivier Coulon-Jablonka, à la mise en scène, son édification d’un théâtre qui traverse l’Histoire. Et puisqu’il s’agit dans Kap O Mond ! de parler d’Haïti, Carlo Handy Charles a collaboré à l’écriture de ce texte. Au départ, le metteur en scène du Moukden Théâtre ambitionnait une grande production, mais les complications consécutives à la Covid ont compliqué son projet. Sur scène, deux jeunes hommes racontent donc leur rencontre et les relations qui s’ensuivent, qui vont permettre au spectateur de reconsidérer celles entre la France et son ancienne colonie. Petite forme simplissime, à la scénographie minimaliste et transportable, Kap O Mond ! se révèle sous cette forme d’une efficacité et d’un charme considérables.

 

 

Avec un plaisir d’apprendre au premier plan pour qui connaît mal – et nous devons être nombreux dans ce cas – l’Histoire qui lie la France à Haïti. Révolution française, abolition de l’esclavage et lourde dette imposée avec les canons qui place d’emblée le pays sur les plus mauvais rails qui soient. Quelques grands noms familiers traversent les dialogues– Toussaint Louverture, Jean-Bertrand Aristide mais aussi le tristement fameux Duvalier et ses tontons macoutes, et Dessalines, moins connu mais pourtant tout aussi décisif dans les combats pour l’indépendance. Haïti, c’est certainement pour les français un pays frappé du sceau des malheurs – dictatures, catastrophes naturelles et corruption en guise de gangrène– qui empêchent la République de se sortir du chaos et d’une endémique pauvreté. La France n’en prend pas pour autant la responsabilité qui lui incombe, ni matériellement, ni symboliquement via un exercice de la mémoire et de clarification de l’Histoire.

 

 

Kendy et Mathieu parcourent tout cela à travers une relation qui commence donc lors d’un concours pour entrer à Sciences Po Paris. Au menu de l’épreuve, la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité ». Les deux jeunes gens se lient – d’amitié ? d’amour ? – et commencent ensemble leurs vies de jeunes adultes. Mathieu, fils de prof d’histoire, va ensuite s’engager pour une ONG et prendre un virage anti capitaliste. Kendy, lui, continuer à chercher à satisfaire les espoirs placés en lui par ses parents restés en Haïti. A travers leurs relations, se dessine celle d’un Occident, qui, même s’il est disons progressiste et de bonne volonté, conserve un rapport paternaliste avec ses anciennes colonies et leurs ressortissants. Valeurs plaquées, dysfonctionnements des ONG et autre compassion mal placée perturbent l’entente entre les deux jeunes gens qui ne renoncent pourtant pas à essayer de bâtir un avenir ensemble.

 

 

Le plus étonnant est que la relation fonctionne. Scéniquement parlant. Ce qui aurait pu être démonstratif et artificiel, par la grâce de l’écriture et du jeu de Roberto Jean et Charles Zevaco (qui seront en alternance avec Sophie Richelieu et Simon Bellouard) prend vie et embarque sans réticence. Récits relatés avec un naturel parfaitement feint alternent avec des scènes jouées avec juste ce qu’il faut de théâtralité. La relation jamais vraiment définie entre les deux jeunes gens paraît prendre l’atmosphère de l’époque et la faculté des deux jeunes gens à s’expliquer sur leurs différents fait le reste, dans le registre irrésistible de ces pièces où les personnages s’expriment avec une lucidité et une précision qu’on aimerait tous avoir au quotidien. On en ressort déplacé, s’interrogeant sur son regard, ses convictions et le monde tel qu’il change. Rafraîchi et touché.

 

 

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Kap o Mond !

Texte Alice Carré et Carlo Handy Charles
Mise en scène Olivier Coulon-Jablonka
Avec Roberto Jean et Charles Zevaco (en alternance avec Sophie Richelieu et Simon Bellouard)
Dispositif scénique Anne Vaglio
Production Compagnie Moukden Théâtre
Coproduction Théâtre de La Vignette, Scène conventionnée, Université Paul-Valéry Montpellier, Théâtre du Champ au Roy- Guingamp
Coréalisation et soutien Théâtre L’Échangeur – Cie Public Chéri.
Le Moukden Théâtre est une compagnie conventionnée par la Drac Ile de France et soutenue par la région Ile de France au titre de la permanence artistique et culturelle.

Durée : 1 heure

Du 05 avril au 30 juin 2023
Théâtre de Belleville – Paris

du 12 au 19 janvier 2024
Théâtre de Bretigny

 

 

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May 13, 2015 2:39 AM
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Sans-papiers mais pas sans rôle

Sans-papiers mais pas sans rôle | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Judith Sibony sur son blog du Monde "Coup de théâtre" : 

 

 

Il y a quelques semaines, nous évoquions ici l’étonnement d’un voyageur américain découvrant en banlieue parisienne « un théâtre de blancs au milieu d’une ville noire ». L’homme, qui allait jusqu’à dire qu’un tel lieu aurait pu être « brûlé par les populations », parlait du Théâtre de la Commune, à Aubervilliers. L’anecdote date du milieu des années 1990, en un temps où le Centre dramatique national ne se souciait pas spécialement de refléter la vie ou la couleur de sa ville, ni sur scène ni dans la salle.

Mais les choses changent. La preuve : ces jours-ci, pour la clôture de la saison, les héros qu’on peut admirer sur scène sont presque tous noirs, originaires de Côte d’Ivoire, et qui plus est, ce sont des « sans-papiers ». Presque du jour au lendemain, « la Commune » est devenu un lieu où on « démontre aux gens que le théâtre est lié à leur vie », pour reprendre les mots de sa nouvelle directrice Marie-Josée Malis. Partant du principe que les habitants de la ville peuvent inspirer les artistes dans leur quête de beauté, la metteur en scène a commandé des « pièces d’actualité » à trois artistes qui lui sont chers. Après Laurent Chétouane et Maguy Marin, c’est Olivier Coulon-Jablonka qui signe la dernière pièce du cycle. Le résultat est un vrai spectacle, à la fois drôle et émouvant, qui vous donne un électrochoc de réel.

Composée avec huit militants d’un collectif de sans-papiers, la pièce est issue des témoignages de ces hommes qui ont traversé des pays improbables, se sont cachés dans des WC d’aéroport, on parfois dû déchirer leur passeport, prendre des bateaux qui flottaient à peine, ou marcher pendant des jours en plein désert… simplement pour tenter leur chance en France. Mais avant d’espérer avoir de la chance, il faut avoir des papiers, et c’est là que le conte kafkaïen peut commencer.

Les huit personnages du spectacle intitulé 81 avenue Victor Hugo (comme l’adresse du squat où ils logent avec tous les membres du collectif) ont à la fois le charme des beaux acteurs amateurs portés par la joie du jeu, et la radicalité irrésistible des militants qu’ils sont. Avec eux, le théâtre redevient ce qu’il ne devrait jamais cesser d’être : un lieu où on s’adresse à une assemblée ; pour être entendu.

« Il faut voir le travail qu’on met dans les choses pour avoir ça », lance Souleyman avec son sourire d’ange et son look d’adolescent américain, après avoir raconté comment il a été dépouillé de plus de 2000 euros pour obtenir toutes sortes de faux papiers qui lui ont toujours valu de se faire refouler à l’aéroport.

Il faut voir aussi le grand Diomande qui raconte comment il s’y est pris pour transporter tout un convoi sur un bateau « pourri », de Tripoli à Lampedusa. Véritable scène d’anthologie à la fois terrible et hilarante  : « Pour que je te dise approximativement quand est-ce que je vais arriver ? Je vais te recommander une carte qu’on appelle la carte Pilot-chart, qui est une carte américaine. (…) Comme je n’ai pas cette carte, je ne peux pas estimer la force du courant. Soit j’ai le courant dans le cul ; soit je l’ai en face et ça va diminuer ma vitesse. Soit j’ai le courant dans le travers et je vais marcher en crabe. Ce qui est sûr c’est que moi je pars de là à là. Je ne connais même pas la vitesse du bateau, je n’ai même pas encore vu le bateau. »

Immergé dans la langue et la présence de ces témoins-acteurs, le public adhère instinctivement à leur cause, à leur revendication, à leur étonnement aussi.« C'était mon premier jour en France. (…) j’étais étonné de voir qu'il y avait des vieilles personnes encore sans-papiers en France ici. (…)  (L’homme)  me dit qu’il est là depuis 98, et lui il s'est même pas encore approché du bureau là-bas… »,confie Moustapha vers la fin de la pièce. Ce même Moustapha qui, en guise de prologue, avait raconté la parabole de la loi, extraite du Procès de Kafka.

Ici, le réel surpasse largement la parabole du grand auteur pragois.

81 avenue Victor Hugo, "pièce d'actualité" mise en scène par Olivier Coulon-Jablonka au théâtre de la Commune jusqu’au 17 mai.
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July 3, 2015 1:54 PM
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Aubervilliers : les sans papiers acteurs en route pour le festival d’Avignon

Aubervilliers : les sans papiers acteurs en route pour le festival d’Avignon | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Le Parisien :

 

En quelques jours, Inza Kouné et Mamadou Diomandé sont passés de l’ombre à la lumière, du statut de sans papiers à celui plus enviable de travailleurs régularisés. Les événements se sont accélérés pour ces deux immigrés ivoiriens, en France depuis 8 et 5 ans, membres du collectif « Les 80 d’Aubervilliers ».
Ce mouvement réunit un groupe de 80 migrants installés dans les anciens locaux de Pôle emploi, avenue Victor-Hugo. La régularisation ne s’est pas faite d’un coup de baguette magique pour ces salariés d’une société de sécurité. Même si leur histoire tient du conte de fée. Inza et Mamadou ont vu leur vie basculer du bon côté après leur performance sur les planches du Théâtre de la Commune à Aubervilliers. « 81, avenue Victor-Hugo » du nom de leur squat, a été jouée en mai, attirant des centaines de curieux, dont le préfet délégué pour l’Egalité des chances, Didier Leschi.
Sur scène, huit sans papiers acteurs ont rejoué leur vie de galère. La critique a été conquise. Du coup, ils mettent le cap avec leur metteur en scène Olivier Coulon-Jablonka, pour le « Off » d’Avignon, leur titre de séjour flambant neuf en poche. Du 23 au 25 juillet, au gymnase du lycée Saint-Joseph, ils se produiront pour cinq représentations.


Les cartes de séjour remises le 10 juillet

 

Lire l'article entier ; http://www.leparisien.fr/aubervilliers-93300/aubervilliers-les-sans-papiers-acteurs-en-route-pour-le-festival-d-avignon-03-07-2015-4915887.php

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April 28, 2015 6:17 PM
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Des migrants au plateau - Journal La Terrasse

Des migrants au plateau - Journal La Terrasse | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Olivier Coulon-Jablonka, metteur en scène de la compagnie Moukden Théâtre, a été invité à créer la troisième Pièce d’actualité de la Commune pour cette saison.

 

81 Avenue Victor Hugo met en scène un collectif d’immigrés d’Aubervilliers, qui après quatre mois passés dans la rue, s’est installé dans un bâtiment à l’adresse éponyme. « A travers ces Pièces d’actualité, la proposition de Marie-José Malis et Frédéric Sacard est d’expérimenter autrement le théâtre documentaire, en travaillant sur le territoire d’Aubervilliers. Nous avons beaucoup marché dans la ville. Nous avons commencé à nous intéresser aux Data Centers qui parsèment la ville, puis au milieu de l’import export. Puis nous avons rencontré le collectif du 81 Avenue Victor Hugo. Ils étaient en pleine lutte avec l’association Droit Au Logement pour ne pas être expulsés du bâtiment qu’ils avaient réquisitionné. Depuis, ils ont acquis l’assurance de pouvoir rester là jusqu’en mai 2016.

 

Lire l'article d'Eric Demey dans le Journal La Terrasse : http://www.journal-laterrasse.fr/des-migrants-au-plateau/

 

DES MIGRANTS AU PLATEAU du 5 mai 2015 au 17 mai 2015 Théâtre de la Commune 2 Rue Edouard Poisson, 93300 Aubervilliers, France mardi et mercredi 19h30, jeudi et vendredi 20h30, samedi 18h et dimanche 16h. Tél : 01 48 33 16 16.

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