Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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March 7, 2016 5:52 AM
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"Figaro divorce" au Théâtre du Nord : l'élégance de la nuance

"Figaro divorce" au Théâtre du Nord : l'élégance de la nuance | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Audrey Chaix pour Toutelaculture.com


Au lendemain d’une révolution qui aurait pu être la Révolution Française si Ödön von Horváth n’avait situé l’intrigue de son Figaro Divorce dans les années 1930, quatre réfugiés sont capturés par la police aux frontières allemandes : le lecteur de Beaumarchais y retrouve le comte Almaviva et sa femme, accompagnés de leurs valets, Figaro et son épouse Suzanne. Si Le Mariage de Figaro symbolisait le Siècle des Lumières et l’imminence de la Révolution Française, prête à balayer les privilèges, Figaro Divorce brosse un portrait désenchanté de l’après-révolution, alors que les nobles sont dépossédés de leurs biens, mais que les valets ne sont pas mieux lotis, alors que Figaro s’enfonce dans une petite bourgeoisie que Suzanne désapprouve au point de quitter son époux …











Metteur en scène du Mariage à la Comédie-Française en 2007, Christophe Rauck reprend ici ses habitudes avec le personnage de Figaro pour sa toute première création au Théâtre du Nord, qu’il dirige depuis 2014. Tâche ardue, puisque ce Figaro Divorce est une pièce compliquée, aux personnages nombreux et aux scènes qui s’enchaînent avec rapidité, alors que l’on passe du salon de coiffure de Figaro au château des Almaviva, en faisant un détour par les pistes de ski où les Almaviva prennent leurs quartiers d’hiver, le cabaret où travaille Suzanne après son divorce, ou encore le poste des douaniers qui surveillent les frontières en jouant aux échecs et en discutant de la longueur des jambes de femmes aux mœurs légères …

Contourner cet écueil permet à Rauck de dynamiser une pièce qui aurait pu vite faire sentir au public une certaine lourdeur tant elle est bavarde : les bords de plateau, à découvert, permettent d’élargir le champ de jeu des comédiens, qui participent aux changements de décor à vue. Des écrans escamotés dans le plancher, des chaises et des tables amenés promptement aux repères qui les attendent sur le plateau, quelques guirlandes de lumière et des bougies … on passe très rapidement d’une ambiance à l’autre, d’autant plus que musique et vidéo sont parties prenantes du spectacle.

Car Christophe Rauck a fait le pari de mêler ces deux arts à sa pièce pour mieux la décrypter : la musique, incarnée par un piano et deux chanteurs lyriques, rappelle les origines des personnages – l’arrivée de Figaro sur scène est annoncée à deux reprises par un air des Noces de Figaro de Mozart. On saluera d’ailleurs les deux chanteurs, Nathalie Morazin (également pianiste et interprète de Fanchette) et Jean-François Lombard, un ténor contre-haute qui interprète, entre autres, Chérubin. Quant à la vidéo, elle permet de jouer sur les scènes de dialogues entre les personnages – l’un des protagonistes, en gros plan sur l’écran, est mis en avant par le truchement de la caméra, ce qui crée un autre niveau de jeu, et donc un autre niveau de lecture. Elle permet aussi l’utilisation de scènes hors champ, tirées d’images d’archives, et introduit une dimension de comédie ou d’émotion, sans toutefois trop appuyer l’une ou l’autre direction.

Mené par une troupe où chaque comédien est au diapason des autres, de John Arnold en Figaro désabusé, à Flore Lefebvre des Noëttes, impayable en sage-femme de (plus ou moins) bon conseil, ce Figaro Divorce est le résultat d’une belle mise en scène, qui ne sombre jamais dans la facilité tout en jouant de nuances et de non-dits savamment orchestrés. Sans chercher à en mettre plein la vue, mais toujours avec beaucoup d’élégance, Christophe Rauck met en lumière les parallèles avec notre époque, qui ne sont cependant pas trop appuyés, tout en gardant l’esprit de la pièce. D’après l’auteur, nous sommes en Allemagne, dans les années 1930. Chez Rauck, nous pourrions tout aussi bien être dans le même pays, quelques mois avant août 1914, ou bien dans les années 1970, à l’aube de la crise pétrolière, ou encore en mars 2016, en plein crise européenne … Sans prendre parti ni moraliser, Christophe Rauck se contente de proposer des clefs de lecture au spectateur, à qui est laissée l’entière liberté de s’approprier le propos. Ou tout simplement, d’apprécier deux heures trente d’excellent théâtre, que l’on ne voit pas passer. Une belle réussite.

Tournée 2015 / 2016 …

Les 23 et 24 mars – Théâtre de Cornouaille à Quimper
Les 8 et 9 avril – Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France
Du 14 au 24 avril (relâche le 18 avril) – Kléber Méleau à Renens-Malley (Suisse)
Les 27 et 28 avril – Forum Meyrin à Meyrin (Suisse)
Les 11 et 12 mai – Comédie de Caen
Les 17 et 18 mai – Maison de la Culture d’Amiens
Du 26 mai au 11 juin (relâches le 30 mai, et 6 juin) – Le Monfort à Paris

Photos : © Simon Gosselin

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March 5, 2016 5:37 AM
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Au Théâtre du Nord à Lille : dans un monde en révolution qui s’effondre, Figaro divorce… - La Voix du Nord

Au Théâtre du Nord à Lille : dans un monde en révolution qui s’effondre, Figaro divorce… - La Voix du Nord | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Jean-Marie Duhamel pour La Voix du Nord 


Pour sa première création lilloise au Théâtre du Nord, Christophe Rauck signe une mise en scène intelligente et visuellement séduisante de la pièce du dramaturge allemand Ödön von Horvath.

Première scène dans la pénombre d’une forêt : fugitifs en cavale, le comte et la comtesse Almaviva, Figaro et Suzanne quittent leur pays en révolution. Deuxième tableau, le poste de douane où ils sont interrogés. Ambiance Tintin en Syldavie tandis que sont égrenées au piano les premières notes de Mozart (Les Noces de Figaro bien sûr). Beaumarchais laissait ses héros du Mariage à (l’avant)-veille de la prise de la Bastille : près de deux cents ans plus tard, Horvath les reprend alors que « l’ouragan de la révolution balaie les siècles » comme souligne un douanier. Émigrés comme on disait à l’époque, Almaviva et ses compagnons vont tenter de se refaire une vie : le comte et la comtesse, réfugiés dans l’amertume de leur condition déchue, son valet ouvre un salon de coiffure dans une petite ville allemande pétrie de conventions petites-bourgeoises. Suzanne étouffe, veut un enfant Voilà pour l’argument à la surface duquel il faut se garder de rester.

Christophe Rauck, qui se frotte pour la première fois à l’auteur allemand (mort en 1938), déroule la pièce en une saisissante succession de tableaux scéniques qui sont autant de clés pour en prendre toute l’épaisseur : pas de décor monumental mais un habile dispositif mené par les comédiens pour transformer la scène en salon de coiffure, hôtel de montagne, salle de bal, bar de nuit. Des objets et des accessoires, des effets lumières, des projections et un jeu d’écrans vidéo renvoyant différentes perspectives d’une même scène, fixant les visages en plans serrés comme au cinéma. Et puis le piano et les voix, éléments clés de la scénographie autant que de la distribution (mention spéciale à la pianiste-chanteuse-comédienne Nathalie Morazin). Pendant qu’un monde ancien s’effondre, que la révolution s’essouffle, qu’un régime policier s’insinue, Figaro et Suzanne, qui se sont aimés, se déchirent (un sombre John Arnold, une torturée Cécile Garcia-Fogel), le comte (Jean-Claude Durand) tente de survivre. Trois beaux comédiens, portant haut avec leurs camarades de jeu une production intelligente autant que séduisante.


Jusqu’au 20 mars au Théâtre du Nord. Tél. : 03 20 14 24 24. 27/7 €. Jeudi 10, rencontre avec l’équipe artistique après la représentation.

PAR JEAN-MARIE DUHAMEL

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March 5, 2016 10:11 AM
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Figaro divorce en chantant !

Figaro divorce en chantant ! | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Stéphane Capron pour son site Sceneweb :


Pour sa première création en tant que directeur du Théâtre du Nord, Christophe Rauck monte Figaro divorce de Odön von Horváth. Si on connaît bien Don Juan revient de guerre, cette pièce est plus rare. Une épopée dans les années 1930 bâtie comme une suite du Mariage de Figaro de Beaumarchais. Un spectacle éclairant et porté par une belle distribution.

Le comte Almaviva (Jean-Claude Durand), Figaro (John Arnold) et Suzanne (Cécile Garcia-Fogel) fuient la Révolution dans l’obscurité de la forêt. Ces nouveaux émigrés se retrouvent aux prises avec les douaniers dans le bureau des réfugiés. Analogie avec l’actualité, non loin de Lille, à Calais. Mais Christophe Rauck ne force pas le trait et se concentre sur l’épopée humaniste de Odön von Horváth, une pièce compliquée à monter avec comme souvent chez l’auteur allemand une multitude de personnages et de lieux.

Christophe Rauck a choisit la vidéo pour contourner la difficulté. Avec réussite. Le plateau est ouvert. Au centre sur un large praticable noir des écrans sortent du sol. Les éléments du décor et les accessoires sont installés sur les côtés à cour et à jardin. Ils permettent de multiplier les espaces. Les scènes se jouent soit au centre, soit sur les côtés. Elles sont filmées et projetées. Cela donne de la profondeur et du rythme. On passe en deux temps trois mouvements du salon de coiffure de Figaro au cabaret dans lequel est employé Suzanne.

La pièce est d’une grande richesse. Elle parle de la fuite, du couple et des émigrés. Odön von Horváth écrit ce texte dans l’Allemagne de 1936, au cœur de la montée du nazisme. « Les émigrés, on aurait jamais du les faire venir », « Étranger de mes deux ! », « L’immigration détruit tout. » Il règle déjà ses comptes avec les nationalistes.

Le spectacle de Christophe Rauck est aussi musical avec la présence de deux excellents chanteurs : Nathalie Morazin, la pianiste Fanchette et Jean-François Lombard (Mr de Chérubin) qui interprètent des Lied de Hugo Wolf. Cécile Garcia-Fogel excelle aussi dans le chant et dans son rôle de Suzanne, femme divorcée et apatride. On retrouve avec bonheur John Arnold, en grande forme, à l’aise dans le rôle de Figaro dans ce spectacle nerveux qui tient en haleine et rend très lisible le texte de Odön von Horváth.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Figaro divorce De Ödön von Horváth
Traduction : Henri Christophe et Louis Le Goeffic ©L’Arche Editeur.
Mise en scène : Christophe Rauck
Avec John Arnold, Caroline Chaniolleau, Marc Chouppart, Jean-Claude Durand, Cécile Garcia Fogel, Flore Lefebvre des Noëttes, Guillaume Lévêque, Jean-François Lombard, Pierre-Henri Puente, Marc Susini, Nathalie Morazin
Dramaturgie : Leslie Six
Scénographie : Aurélie Thomas
Costumes : Coralie Sanvoisin
Son : David Geffard
Lumière : Olivier Oudiou
Vidéo : Kristelle Paré
Conseiller musical : Jérôme Correas
Production Théâtre du Nord – CDN Lille Tourcoing Région Nord Pas-de-Calais
© L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté par www.arche-editeur.com
Durée: 2h20

Théâtre du Nord
3 mars › 20 mars 2016
Lille – Grande salle
TOURNEE 2015/2016
Les 23 et 24 mars
Théâtre de Cornouaille
Les 8 et 9 avril
Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France
Du 14 au 24 avril
(relâche le 18 avril) – Kléber Méleau à
Renens-Malley (Suisse)
Les 27 et 28 avril
Forum Meyrin à
Meyrin (Suisse)
Les 11 et 12 mai
Comédie de Caen
Les 17 et 18 mai
Maison de la Culture d’Amiens
Du 26 mai au 11 juin
(relâches le 30 mai, et 6 juin) – Le Monfort àParis

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July 5, 2015 1:17 PM
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Don Juan revient de la guerre Ö. von Horvàth, mise en scène Guy Pierre Couleau

Don Juan revient de la guerre Ö. von Horvàth, mise en scène Guy Pierre Couleau | Revue de presse théâtre | Scoop.it

 Publié par Laurence Liban sur son blog "Les lendemains de la générale" :

Enfin, la guerre est finie! Comme les autres hommes, Don Juan rentre au pays. Il est épuisé, vidé, meurtri. Il ne veut plus toutes les femmes. Seulement son introuvable fiancée. Dans l’Allemagne vaincue où les hommes continuent de mourir… de la grippe, les femmes sans mâles s’offrent facilement. Chacune possède une facette de la fiancée perdue, mais Don Juan se lasse et cherche ailleurs les morceaux manquants.
Dans cette pièce écrite en 1934 pour un homme et 35 femmes, Ödön von Orvath, 33 ans, donne à voir un pays malade et qui n’arrive pas à se remettre. Esprits et corps, tout est contaminé. Rien ne s’édifie. Quelques mots, pourtant, émergent timidement: masse, révolution, exploitation… On connaît la suite.
Guy Pierre Couleau, directeur du CDN de Colmar, aborde ces terres allemandes en les déplaçant parfois, par les costumes et les musiques, vers les années d’après la seconde guerre mondiale, dans cette Allemagne année zéro filmée par Rossellini. Parfois même dans les années soixante, grâce à la personnalité de Jessica Vedel, comédienne androgyne, nerveuse et gracieuse comme un croquis pris sur le vif. Avec Carolina Pecheny, tout aussi virtuose dans l’art de changer de personnage, elles interprètent toutes les femmes évoquées par Orvath, de l’adolescente patineuse à la veuve de fonctionnaire, de l’artiste en turban à la révolutionnaire en puissance. L’excellent Niels Öhlund est un Don Juan sombre et séduisant, cassé et las. Très convaincant.
Quant à Guy Pierre Couleau, il fait jouer les scènes comme elles sont écrites, sans explications ni interprétation superflue. Cela donne à l’ensemble son rythme et sa clarté. Joué devant un simple rideau de théâtre changeant d’actes en actes, ce Don Juan-là passionne et touche sans esbroufe. Bravo !

 

 

Théâtre des Halles, Avignon, à 20h.

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