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Le spectateur de Belleville
June 21, 2024 1:21 PM
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par Anne Diatkine et Rémi Guezodje dans Libération / 21 juin 2024 Connu pour ses adaptations impressionnantes, l’artiste, nommé ce 21 juin par Emmanuel Macron, prend la succession de Stéphane Braunschweig. A la direction de la salle parisienne réputée difficile, il devra «garantir la polyvalence» du lieu, malgré un manque de moyens critiqué par son prédécesseur. C’est donc bien lui, la rumeur était fondée, et on ne saurait s’en plaindre. Depuis plus d’un mois, elle donnait le metteur en scène Julien Gosselin prochain directeur du théâtre de l’Odéon-théâtre de l’Europe. On s’étonnait tout juste que le suspense s’étire. Le metteur en scène bien aimé dans ces pages, fondateur du collectif Si vous pouviez lécher mon cœur, et dont la dernière création, Extinction, d’après Thomas Bernhard, Schnitzler et Hofmannsthal a été créée au dernier festival d’Avignon, vient d’être nommé par le président de la République, ce 21 juin, à la direction du théâtre, sur proposition de la ministre de la Culture, Rachida Dati. «Paradoxe des grands théâtres nationaux» Il prend la suite de Stéphane Braunschweig, qui avait annoncé en décembre à Libération ne pas se présenter à sa propre succession, pour cause d’absence totale de marge artistique pour poursuivre son projet, lequel implique des créations, l’invitation de plusieurs spectacles étrangers, et des prises de risques, des découvertes. Une quadrature du cercle telle que tous les autres metteurs en scène approchés – Thomas Jolly, Thomas Ostermeier – ont décliné les avances qui leur étaient faites. Comment fera Julien Gosselin qui aurait accepté ce poste sans augmentation de budget ? A-t-il au bout du compte obtenu de la ministre de la Culture, très probablement éphémère, l’assurance que des moyens financiers viendraient à la rescousse ? A-t-il prévu d’engager des négociations pour modifier la convention collective réputée très difficile à réécrire au profit de la marge artistique ? «Le paradoxe de ces grands théâtres nationaux est qu’ils sont en état de marche mais sans moyen pour l’artistique. Sans augmentation de la subvention, Julien prend un grand risque», analyse un artiste et ancien directeur d’une grande maison. La nomination de Gosselin, connu pour ses adaptations impressionnantes d’œuvres littéraires dont les Particules élémentaires de Houellebecq en 2013, et le roman-fleuve de Roberto Bolaño 2666 en 2016, interroge sur la stratégie qui pourrait être la sienne pour réussir à montrer des œuvres d’envergure internationale – les siennes et celles des autres – mais aussi les faire tourner dès lors que l’Odéon est producteur. Programmation ouverte aux artistes du monde entier Dans son communiqué, Rachida Dati confirme néanmoins que Julien Gosselin aura pour mission de garantir la polyvalence offerte par le théâtre de l’Odéon et les Ateliers Berthier, tout en proposant une programmation ouverte aux artistes du monde entier, des concerts et des conférences sur le site historique, ainsi que des temps forts de festivals. Julien Gosselin prendra ses fonctions au 15 juillet 2024. Il n’a auparavant jamais dirigé de théâtre. A la veille des législatives, il prend la tête de ce grand théâtre public réputé difficile dans un contexte politique incroyablement incertain. Devra-t-il en faire un lieu de résistance ?
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Le spectateur de Belleville
April 19, 2024 6:28 AM
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Publié sur le site d'Artcena - 19 avril 2024 De ses années d’études en géo-architecture vécues à Brest, Anne Tanguy conserve un souvenir marquant, auquel Le Quartz est nullement étranger. « Découvrir cette salle à l’histoire exceptionnelle a complètement bouleversé mon parcours », confie-t-elle. Fédérateur, son projet se construira autour de trois valeurs cardinales : la coopération, l’altérité et la solidarité envers les artistes. De ses années d’études en géo-architecture vécues à Brest, Anne Tanguy conserve un souvenir marquant, auquel Le Quartz est nullement étranger. « Découvrir cette salle à l’histoire exceptionnelle a complètement bouleversé mon parcours », confie-t-elle. C’est pourquoi la nouvelle directrice de la scène nationale se réjouit aujourd’hui de renouer avec un territoire artistiquement et culturellement très riche, mais aussi de disposer d’un magnifique outil rénové après trois ans de travaux impulsés par des partenaires (Ville, Métropole, Région et Département) qui ont fortement contribué, et contribuent encore, à son rayonnement sur les plans régional, national et international. Dans la lignée de ses prédécesseurs, proche (Matthieu Banvillet) ou plus lointain (le tout premier directeur, Jacques Blanc), Anne Tanguy poursuivra le « travail exemplaire » accompli sur les champs de la danse et des musiques populaires en maintenant – tout en les réinterrogeant – ces deux festivals emblématiques que sont No Border et Dañsfabrik. Durant la saison, son goût de l’éclectisme la portera vers des propositions pluridisciplinaires (le théâtre et la marionnette, entre autres) comme transdisciplinaires (un axe qu’elle a beaucoup creusé à la scène nationale de Besançon), aptes aussi à rassembler un large public. Une nécessité, compte tenu de la jauge conséquente – 1 500 places, l’une des plus grandes de l’Hexagone – du Quartz. « Je ferai en sorte d’allier spectacles fédérateurs et productions audacieuses, afin de former non pas le public de demain, mais celui d’aujourd’hui », ajoute la directrice, qui introduira également une programmation jeune public et familiale, jusqu’ici peu présente. Cette inflexion satisfera un double objectif : favoriser, dès l’enfance, la rencontre avec l’art, et attirer de nouveaux spectateurs qui fréquentent rarement la scène nationale en famille. Enfin, l’accueil de productions internationales reposera sur la coopération avec d’autres scènes et festivals, notamment européens, Anne Tanguy initiant, par exemple, un jumelage avec Charleroi Danse à Bruxelles. Plus globalement, sa démarche s’articulera autour de trois fondamentaux appliqués à l’ensemble des activités du Quartz. « L’Alliance » tout d’abord, illustre une volonté de consolider les partenariats avec des lieux de dimensions diverses, des associations, des compagnies et des structures sociales afin de mener des actions culturelles mais aussi optimiser la production et la diffusion. « L’Altérité » ensuite s’incarnera dans l’ouverture du lieu à de multiples usages, d’ores et déjà induite par l’organisation régulière de congrès dans l’établissement. « Partager l’équipement avec d’autres professionnels issus de secteurs différents est très enrichissant et permet d’éviter l’écueil de l’entre soi », fait valoir Anne Tanguy ; laquelle mettra aussi à profit les nouveaux espaces de convivialité aménagés lors de la rénovation du Quartz. « La Solidarité » enfin s’exercera en priorité à l’adresse des artistes, la scène nationale prévoyant une augmentation du budget de production. En matière de diffusion, la directrice s’attachera à développer une permanence artistique (gage de diversification des publics), grâce à la présence d’artistes associés (dont Nina Laisné et Renaud Herbin), la mise en œuvre de résidences d’infusion in situ et de projets culturels de territoire. Ces derniers seront facilités par la dynamique partenariale qui s’est amplifiée à la faveur de plusieurs saisons passées par Le Quartz hors les murs. Désireuse de promouvoir d’autres modes d’action culturelle, Anne Tanguy accordera une attention particulière aux quartiers populaires brestois, imaginant avec eux des jumelages sur plusieurs années. Dans le déploiement de cet ambitieux et foisonnant projet, qui suscite de nombreuses attentes, la nouvelle directrice entend « avancer tranquillement », au regard des turbulences provoquées au sein de l’équipe par le départ prématuré de Maïté Rivière en mars 2023. Grâce à « l’intérim remarquable » réalisé par Paul-Jacques Hulot, elle se dit néanmoins confiante en l’avenir, assurée de pouvoir s’appuyer sur des collaborateurs et des partenaires partageant son enthousiasme et sur la fidélité non démentie du public depuis la réouverture du Quartz voici quelques mois.
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Le spectateur de Belleville
July 19, 2023 10:16 AM
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Communiqué de presse ministère de la Culture - 19 juillet 2023 Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, en plein accord avec Anne Vignot, maire de Besançon, et Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, a donné son agrément à la proposition de nommer Tommy Milliot à la direction du Centre dramatique national Besançon-Franche-Comté. Né en 1984, Tommy Milliot est formé à la mise en scène et à la dramaturgie à l’université Paris-Nanterre avant de fonder, à partir de 2014, la compagnie Man Haast et de créer plusieurs spectacles, dont Lotissement qui remporte le prix du jury du festival Impatience en 2016 avant d’être repris au 70e festival d’Avignon. Son travail est depuis présenté dans les plus grands rendez-vous théâtraux et reçoit le soutien d’institutions diverses comme le CentQuatre, la Comédie de Béthune, le Festival d’Avignon ou la Comédie-Française. Tommy Milliot souhaite faire du Centre dramatique national Besançon Franche-Comté une maison de théâtre public ouverte et généreuse à la programmation variée, mêlant grands classiques et créations contemporaines. Le nouveau directeur aura à cœur d’impliquer les jeunes spectateurs, en développant la pratique amateure et en proposant trois parcours de découverte des arts vivants destinés à accompagner la première fois au théâtre, visiter les coulisses ou exercer son regard critique en rencontrant des artistes. Le programme Résidences d’accompagnement offrira un cadre d’accueil adapté aux besoins de recherche, d’écriture, de fabrication et de production des artistes de toutes les générations, des plus émergents aux plus reconnus, qui contribueront à la vitalité créative du territoire et à son rayonnement. Tommy Milliot sera épaulé par les artistes Héloïse Desrivières, Marcus Lindeen, Marianne Ségol-Samoy et Emilie Charriot. Lors de moments forts de convivialité comme les Tablées du théâtre ou Jours de fête, ils offriront aux habitants de Bourgogne-Franche-Comté des propositions théâtrales joyeuses, en prise avec notre époque et investiront le centre dramatique pour en faire un lieu d’innovation, d’inclusion et de créativité. Tommy Milliot prendra ses fonctions au 1e janvier 2024, succédant ainsi à Célie Pauthe. Rima Abdul Malak salue l’action de celle-ci à la tête du Centre dramatique national Besançon Franche-Comté, où elle a porté un projet remarqué pour son soutien aux écritures contemporaines francophones et son engagement en faveur des femmes artistes.
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Le spectateur de Belleville
April 2, 2021 7:04 PM
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Publié sur le site d'Artcena, le 29 mars 2021 NOMINATION À la tête du Centre dramatique national et de son École, le metteur en scène continuera de promouvoir un théâtre ouvert sur le monde, où les questions d’égalité et de développement durable occuperont une place centrale. Après huit années passées à la tête du Centre dramatique national de Normandie-Rouen, David Bobée aurait volontiers « joué les prolongations », s’il ne lui avait fallu tourner la page et surtout si « l’opportunité géniale » de diriger le Théâtre du Nord et son École ne s’était présentée. En succédant à Christophe Rauck dont il salue « le projet très ambitieux et la politique d’ouverture du Centre dramatique sur la ville et ses habitants », le metteur en scène se réjouit d’épouser l’histoire d’un théâtre (centrée sur le rapport au texte, les auteurs vivants et les œuvres du répertoire) qui correspond à sa propre ligne artistique. « Le format du plateau incite en outre à la présence de grandes équipes, d’un théâtre de troupe, voie que j’ai également envie de suivre », ajoute-t-il. Sa programmation s’annonce ainsi résolument théâtrale, mais placée sous le signe de la transdisciplinarité, c’est-à-dire composée de propositions intégrant des éléments issus des champs du cirque, de la danse, du cinéma ou encore des arts visuels. « J’ai toujours privilégié les objets artistiques hybrides, des démarches très contemporaines qui éclairent ce que de grands textes ont encore à nous apprendre aujourd’hui », précise David Bobée. Afin de défendre un théâtre en phase avec le 21e siècle, il s’entourera notamment de trois artistes associés : le metteur en scène belge Armel Roussel dont il apprécie la lecture dramaturgique des textes du répertoire empreinte « d’une grande finesse et énergie », la metteure en scène franco-ivoirienne Éva Doumbia, qui énonce à travers ses récits des questions, selon lui, trop peu souvent abordées sur les plateaux, et enfin la romancière Virginie Despentes ; laquelle, entre autres, signera et montera sa première pièce au Théâtre du Nord.
Durant son mandat, David Bobée souhaite, par ailleurs, accorder une attention particulière aux compagnies régionales, en initiant différents dispositifs, dont une plateforme de production régionale. « Elle permettrait à la fois de doter ces artistes d’importants moyens de production et de faire tourner leurs spectacles chez l’ensemble des membres de la plateforme, leur offrant ainsi un ancrage territorial précieux », souligne le directeur du Théâtre du Nord, qui n’en dévoilera pas plus sur les équipes artistiques concernées ni les modalités d’accompagnement. Participative, cette démarche reste en effet à inventer avec l’ensemble des partenaires de la Région et tous les acteurs qui voudront la rejoindre.
Son projet sera également traversé par d’autres enjeux qui l’animent depuis longtemps en tant que metteur en scène et directeur de lieu et au premier rang desquels figure l’égalité : égalité entre les hommes et les femmes (la programmation sera paritaire, de même que l’octroi des moyens de production), entre artistes d’origines ethniques différentes (se défaire de toute assignation dans les distributions, qui se doivent de refléter la réalité de la société française), entre personnes valides et celles en situation de handicap. « En tant que service public, il nous faut proposer des représentations dans lesquelles chacun puisse se reconnaître, des modèles positifs de la diversité », fait valoir David Bobée. Sans oublier l’égalité entre les générations actuelles et futures, qui incite le nouveau directeur à créer un laboratoire sur ce que pourrait être une politique culturelle durable. L’équipe du Théâtre du Nord, les partenaires, les élus et les publics seront invités à réfléchir aux moyens de réduire l’impact de leurs actions sur l'environnement. Le directeur songe bien entendu à des gestes écologiques – transition vers l’énergie verte, réduction et tri des déchets, recyclage du matériel informatique et des décors, éco-compensation de l’empreinte carbone, par exemple sur les transports – mais pas uniquement. « Il s’agit aussi de penser la dimension sociale et économique du développement durable », affirme-t-il.
Concernant la relation au territoire, David Bobée entend mettre en œuvre des actions en direction de tous les publics et notamment ceux les plus éloignés des pratiques culturelles et artistiques. Grâce à un dispositif d’itinérance, le CDN investira des lieux non dédiés établis sur des territoires privés d’offre culturelle et se portera également « à la rencontre des cultures, là où elles existent et se créent » ; par exemple, dans le quartier populaire de Tourcoing où se trouve le Théâtre de l’Idéal (deuxième site du Théâtre du Nord), appelé à s’ouvrir davantage encore aux acteurs culturels et associatifs. Enfin, parce que le mouvement doit s’opérer du centre vers la périphérie et réciproquement, l’ensemble des habitants du territoire seront conviés chaque été à découvrir un spectacle (un grand texte du répertoire) sur le parvis du théâtre.
Le programme pédagogique de l’École du Nord étant intrinsèquement lié au projet artistique du théâtre, David Bobée y poursuivra le même objectif de diversité : diversité des profils, déjà très bien amorcée ainsi qu'il a pu le constater « avec bonheur » lors du 1er tour d'admission, et diversité des disciplines enseignées. « La transdisciplinarité étant aujourd’hui au cœur des spectacles, nous voulons former des jeunes capables de dire un texte mais aussi d’engager leur corps, de découvrir leur rapport à l’espace et à leur propre créativité », assure-t-il.
Dès son arrivée le 1er mars, David Bobée a été confronté à l’occupation des lieux par des intermittents et a choisi de passer sa seconde nuit à Lille avec eux. Un contexte pour le moins inhabituel, quelque peu épuisant, mais qu’il juge « politiquement génial ». En affichant son soutien au mouvement, le nouveau directeur a d’emblée adressé un signal fort à son équipe, aux artistes, aux élus et à l’ensemble des partenaires du Théâtre du Nord.
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Le spectateur de Belleville
September 20, 2019 5:37 AM
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Nomination de Chloé Siganos comme cheffe du service des spectacles vivants au Centre Pompidou
Chloé Siganos est nommée cheffe de service des spectacles vivants du Centre Pompidou, apprend News Tank le 20/09/2019. Elle succède à Serge Laurent, nommé responsable des programmes danse et culture de la Maison Van Cleef & Arpels en mai 2019. Rattachée au département Culture et Création du Centre Pompidou, Chloé Siganos aura pour mission de « proposer une programmation originale mêlant la découverte des scènes et des artistes émergents tant français qu'étrangers, et l’intervention d’artistes identifiés ». Elle prendra ses nouvelles fonctions le 14/10/2019.
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March 10, 2019 7:19 AM
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Par Anne Diatkine dans Libération — 7 mars 2019 Nommée à 40 ans à la tête du Préau, Lucie Berelowitsch évoque ses ambitions pour le petit Centre dramatique national de Vire, en Normandie.
Lucie Berelowitsch vient d’être nommée directrice du Préau, à Vire, une petite ville du Calvados à mi-chemin entre le Mont-Saint-Michel et Caen. Elle a 40 ans, elle a fondé la compagnie les 3 Sentiers, elle est metteure en scène et actrice, et elle monte actuellement un spectacle musical sur un texte du jeune Kevin Keiss, Rien ne se passe jamais comme prévu, avec (entre autres) les acteurs Niels Schneider et Camélia Jordana. La pièce se jouera notamment à Vire et dans les villes normandes avoisinantes. Rencontre avec une toute nouvelle directrice qui, pour son premier poste, a choisi d’être à la tête du plus «petit» Centre dramatique national (CDN) de France.
Pourquoi avez-vous choisi de candidater spécifiquement pour diriger le Centre dramatique national de Normandie-Vire, qui regroupe huit petites communes ? Ma compagnie est implantée depuis sa création en Normandie, où nous avions commencé un partenariat avec le Trident, Scène nationale de Cherbourg. Le compagnonnage avec Mona Guichard nous a permis de bien connaître le pays en jouant dans toutes sortes de lieux, en pratiquant ce qu’on nomme l’hyperdécentralisation, en allant quasiment chez les gens. L’autre raison est que j’aime ce théâtre, son rapport scène-salle, sa situation particulière à Vire. Les adolescents ont transformé le hall et le bar du théâtre en point de ralliement. Ce qui ne signifie pas qu’ils entrent dans la salle spontanément. Mais on ne peut qu’être réjoui par cette nuée qui donne le sentiment, quand on arrive au théâtre, qu’on est chez eux, et pas l’inverse. Le théâtre jouxte un cinéma d’art et d’essai dont la programmation ne démérite pas. Je souhaite ouvrir encore davantage le théâtre à d’autres publics.
On a le sentiment que cette question de l’ouverture à de nouveaux publics est redécouverte à chaque génération. Or elle est aussi vieille que les CDN… C’est vrai. Mais elle se pose de manière un peu différente qu’à l’époque de Jean Vilar - qui plaçait des autocars à la sortie des usines en direction du Théâtre de Chaillot - et qu’à Vire, où tout le monde passe devant le bâtiment transparent du théâtre plusieurs fois par jour. L’équipe précédente a créé un festival ado. Je souhaite poursuivre dans cette voie, mais en décloisonnant le festival. Un spectacle réussi l’est pour tout le monde même si on n’y puise pas les mêmes plaisirs selon son âge, et il faudrait que les ados et les enfants puissent amener leurs parents au théâtre, et qu’eux-mêmes aient envie de voir des spectacles qui ne leur sont pas spécifiquement destinés.
Pourquoi a-t-on si peur de s’ennuyer au théâtre au point de ne pas pouvoir y entrer ? C’est un ennui insupportable, car on est face à des gens qui bougent devant nous, respirent, donnent tout, alors qu’on ne rêve que de quitter la salle. C’est très culpabilisant. Au cinéma, on n’a pas le sentiment de mettre en péril les acteurs lorsqu’on déteste ce qu’on voit.
Quelle est la spécificité de votre projet ? De par mon bilinguisme, ma formation théâtrale au Conservatoire de Moscou, mais aussi la situation géographique de Vire, très enclavée, j’estime qu’il est de notre devoir politique d’ouvrir ce théâtre à l’international pour permettre aux publics de réfléchir très concrètement à la construction de l’Europe et à comment s’y inscrire. Dès la saison prochaine, il y aura un projet participatif du collectif la Cavale en langue étrangère, qui emmènera des ados en voyage, et le théâtre accueillera de jeunes étrangers. Il y a quelques années, J’ai créé Antigone en Ukraine, avec Dakh Daughters, un groupe de cabaret punk - il s’agissait de voir comment résonnait Antigone et sa capacité de dire «non» en Ukraine. Je souhaite construire une programmation à la fois très attentive aux artistes de la région normande, et internationale. Les liens seront renforcés avec les lieux patrimoniaux, les abbayes, dans les Vaux-de-Vire, les berges du fleuve, afin de permettre aux habitants d’y découvrir des propositions artistiques. Il y a aussi un laboratoire d’artistes pluridisciplinaires associés au Préau. On a envie de partager cet outil. Je suis très intéressée par la démarche de certains directeurs en Belgique qui donnent les clés de la programmation à une jeune compagnie pour une saison. De même, Jacques Vincey à Tours confie la programmation du festival Wet° aux jeunes comédiens permanents du CDN. C’est un partage du pouvoir passionnant, car il évite de s’enfermer.
Vous aussi, vous associez à l’équipe trois comédiens permanents, qui sont une sorte de mini-troupe. D’où viennent-ils ? Deux d’entre eux - Josué Ndofusu et Bachir Tlili - viennent du Conservatoire de Paris, et Ella Benoit a un parcours plus atypique. Je l’ai rencontrée grâce au metteur en scène Lazare.
On constate qu’à part Macha Makeïeff à la tête de la Criée à Marseille, les «petits» lieux sont confiés à des femmes. Pourquoi, à votre avis, manque-t-on cruellement de candidatures féminines pour le poste de direction du Théâtre national populaire de Villeurbanne (1) ? Chloé Dabert vient d’être nommée à la Comédie de Reims, qui est bien dotée. Est-ce que les femmes dirigent de plus petits CDN parce qu’elles refusent de s’occuper de lieux qui ont plus de moyens, ou parce qu’elles savent d’avance qu’elles ne seront pas choisies ? J’ai entendu des metteures en scène dire qu’elles ne voulaient pas servir d’alibi pour justifier une parité de façade.
Le Préau a-t-il les moyens suffisants pour coproduire des spectacles ? Ils sont limités. Ce qui est intéressant, c’est que cela nous oblige à réfléchir à d’autres manières de soutenir les artistes. On a peu de possibilités pour accueillir des spectacles chers car ils ont un impact sur le reste de la programmation. Je souhaiterais le plus souvent possible faire connaître un artiste non pas avec un seul spectacle, mais en l’invitant une semaine ou plus, afin de révéler son univers, ses goûts. Et qu’il prenne le temps, lui aussi, de découvrir ce territoire.
(1) Faute d’un nombre suffisant de candidatures féminines, le ministère de la Culture et les collectivités ont reporté la date de dépôt des dossiers pour le poste de directeur du TNP de Villeurbanne.
Rien ne se passe jamais comme prévu de Kevin Keiss m.s. Lucie Berelowitsch. Tournée en Normandie en mars, et aux Bouffes du Nord à Paris, du 15 au 27 octobre. Légende photo Lucie Berelowitsch, lundi à Paris. Photo Frédéric Stucin pour Libération
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February 14, 2016 4:53 AM
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NOMINATION. René Philogène, président du conseil d'administration de L'Art- chipel, l'avait annoncé, mi- octobre, au moment de la démission de José Pliya : « Un nouveau directeur sera nommé au premier trimestre 2016 » . C'est chose faite. Ce vendredi, la nomination de Gérard Poumaroux au poste de directeur général de L'Artchipel a été officialisée. Directeur du centre culturel Sonis, aux Abymes, depuis dix ans, il prendra ses fonctions d'ici quelques jours à Basse-Terre. Bassiste de renommée internationale, Gérard Poumaroux a notamment joué aux côtés du Guinéen Mory Kanté, avant de décider de revenir au pays. Ce Pointois, né en 1962, à L'Assainissement, dirige le centre culturel Sonis depuis 2006. Outre la programmation de cet espace dans lequel cours et spectacles se côtoient, Gérard Pouma- roux a élaboré, avec Jocelyne Daril, la programmation de plusieurs éditions du festival Îlojazz, organisé par Cap Excellence. Depuis le départ de José Pliya, les décisions étaient prises conjointement par l'administratrice, Murielle Fifi, et le président du conseil d'administration, René Philogène. En octobre, dès que le conseil d'administration a enregistré la démission de José Pliya, pour convenance personnelle, un appel à candidatures a été publié dans divers journaux nationaux.
Sur la trentaine de dossiers reçus, certaines candidatures ne correspondaient pas au profil d'un directeur de scène nationale. Après un premier tri réalisé par une commission ad hoc composée des membres du conseil d'administration, une vingtaine a été sélectionnée. « Nous avons envoyé à ces candidats un cahier des charges et une note d'orientation pour qu'ils établissent leur dossier et leur projet artistique. Au cours d'une seconde réunion, la commission ad hoc a retenu cinq candidats à qui nous avons demandé de peaufiner leur projet.
EN POSTE EN MARS Le 25 janvier, ils ont passé une audition devant un jury composé de membres du conseil d'administration, d'un administratif du conseil départemental et d'un représentant du ministère de la Culture, explique René Philogène. Nous avons proposé à l'agrément du ministère de la Culture et du conseil départemental la candidature qui avait selon nous le meilleur projet. Il y avait beaucoup de choses intéressantes, mais le projet de Gérard Poumaroux est celui qui se rapprochait le plus de ce qui fait la qualité d'une scène nationale et de la volonté de L'Artchipel de s'inscrire dans le paysage culturel local et d'en assurer le développement. »
René Philogène espère que Gérard Poumaroux sera en mesure de prendre ses fonctions dès le 1er mars.
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December 22, 2015 4:14 PM
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Publié par Armelle Héliot dans Le Figaro : Cette proche de Manuel Valls a été nommée à la place de Michel Orier au ministère de la Culture. Nathalie Sultan, ancienne directrice de la communication du Rond-Point, la remplace en tant que conseillère culture du Premier ministre. C'est La Lettre du Spectacle qui vient de donner l'information dont on attendait depuis plusieurs mois la confirmation. Michel Orier quitte, à sa demande, la direction de la création artistique du ministère de la culture. On citait depuis longtemps le nom de Régine Hatchondo, conseillère culture et médias du Premier ministre Manuel Valls, pour lui succéder. Mais ce dernier ne voulait pas se séparer d'elle. Il vient finalement d'accepter la nomination de Régine Hatchondo comme directrice de la création artistique. Elle aura auprès d'elle un délégué à la danse, Laurent Vinauger. Au poste de conseillère culture du Premier ministre, c'est une femme qui a toujours soutenu Manuel Valls qui rejoint Matignon, Nathalie Sultan. Issue du théâtre, elle a notamment été directrice de la communication du Rond-Point, avant de travailler à Marseille. Elle était ces derniers temps directrice du développement et des publics du Palais de la Porte-Dorée. Ces deux nominations de femmes de confiance de Manuel Valls confirment qu'il est le patron de la culture en France. On ne sait pas encore ce que fera Michel Orier qui pourrait diriger un grand établissement culturel. Si la nomination du successeur de Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, s'est bouclée rapidement, c'est sans doute parce que Michel Orier quittait son poste.
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December 21, 2015 3:59 PM
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Publié par Stéphane Capron dans Sceneweb Suliane Brahim et Adeline d’Hermy nouvelles sociétaires de la Comédie-Française, Léonie Simaga quitte l'institution. Suliane Brahim et Adeline d’Hermy © Stéphane Lavoué Suliane Brahim et Adeline d’Hermy sont nommées sociétaires à partir du 1er janvier 2016. Le nouveau comité d’administration pour l’année 2016, présidé par Éric Ruf, administrateur général de la Comédie-Française, sera composé de : Gérard Giroudon, doyen, membre de droit ; Claude Mathieu, Laurent Stocker, Clotilde de Bayser, suppléant Stéphane Varupenne, membres élus par l’assemblée ; Éric Génovèse, Coraly Zahonero, Christian Hecq, suppléant Nicolas Lormeau, membres nommés par l’administrateur général. Par ailleurs, Muriel Mayette-Holtz est nommée sociétaire honoraire à partir du 1er janvier 2016 (entrée dans la troupe le 15 septembre 1985, Muriel Mayette-Holtz en devient la 477e sociétaire le 1er janvier 1988. Elle est nommée administratrice générale de la Comédie-Française le 4 août 2006, puis reconduite le 13 juillet 2011). Christian Blanc (entré dans la troupe le 8 janvier 1990, Christian Blanc en devient le 501e sociétaire le 1er janvier 2000) et Céline Samie (entrée dans la troupe le 19 octobre 1991, Céline Samie en devient la 508e le 1er janvier 2004) sont admis à faire valoir leurs droits à la retraite à partir du 31 décembre 2015 et restent un an au service du théâtre. Léonie Simaga (entrée dans la troupe le 13 juillet 2005, Léonie Simaga en devient la 520e le 1er janvier 2010) est admise à sa demande à faire valoir ses droits à la retraite à partir du 31 décembre 2015.
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December 16, 2015 6:35 PM
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Par Emmanuelle Bouchez dans Télérama :
Après la mort de Luc Bondy, survenue le 28 novembre 2015, c'est le metteur en scène Stéphane Braunschweig qui va prendre la tête de l'Odéon - Théâtre de l'Europe. Un choix et surtout un timing qui surprennent un peu. Le décret n'est pas encore paru, mais on vient d’apprendre que le Président de la République a déjà tranché : Stéphane Braunschweig, change de « Théâtre National » : il a va passer de La Colline à L'Odéon... C'est donc lui qui prendra la place de Luc Bondy, décédé il y a trois semaines, en pleine saison, bien avant la fin de son mandat en 2017. La nomination surprend. Pourquoi une telle précipitation, alors que l'équipe, comme le monde du théâtre, est encore sous le choc ? Pourquoi n'avoir pas pris le temps d'observer les projets de tous les candidats potentiels ? Pourquoi, enfin, enlever Stéphane Braunschweig de La Colline, où il a été reconduit pour trois ans, il y a un an à peine, où il vient de relancer sa politique de soutien aux compagnies indépendantes ? Lui qui ne voulait plus être candidat nulle part depuis sa candidature malheureuse à La Comédie-Française, l'année dernière, face à Eric Ruf... Nommer pour réparer ou compenser n'est pas la meilleure façon d'envisager l'avenir de ces maisons théâtrales qui ont chacune leur spécificité. Or, à L'Odéon - Théâtre de l'Europe, l'identité est forte, ouverte vers l'ailleurs : de Giorgio Strehler à Luc Bondy, en passant par Lluis Pasqual, le théâtre s'y est toujours conjugué en langue étrangère, même sous Lavaudant, même sous Olivier Py. Non pas que Stéphane Braunschweig, passionné par les auteurs du monde entier, ne soit pas un Européen convaincu (sa programmation au Théâtre National de Strasbourg de 2000 à 2008, comme à La Colline le prouve), mais il y avait en lice et en cours de belles candidatures étudiées par le ministère de la Culture : Thomas Ostermeier (finalement pas retenu car il ne voulait pas lâcher la Schaubühne de Berlin) ; Ivo Van Hove, le metteur en scène belge travaillant à Amsterdam dont le travail séduit de plus en plus en France ; et surtout le Polonais Krzysztof Warlikowski, artiste déchaînant les passions d'Avignon à Paris. Sa candidature s'organisait dans un partenariat avec Joël Pommerat comme artiste associé principal... A l'heure où les instituts français ferment dans toute l'Europe, réfléchir pour nos institutions à de tels metteurs en scène est une autre façon de construire cette utopie, de la faire rayonner malgré tout. Il n'empêche, dans la plus jolie salle à l'italienne de Paris, le metteur en scène Stéphane Braunschweig saura faire : il aime les grands textes, les auteurs et les acteurs. Il y fera entendre l'intimité de ces voix-là, au lieu des grandes fresques tourmentées de ses pairs européens intrépides.
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December 10, 2015 7:05 PM
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Publié dans Le Républicain lorrain Fleur Pellerin, ministre de la Culture, et Laurent Kalinowski, maire de Forbach, ont donné leur agrément pour la nomination de Fabienne Lorong à la direction du Carreau, Scène Nationale de Forbach et de l’Est mosellan.
Un jury s’était réuni le 4 décembre dernier et avait justement proposé le nom de Fabienne Lorong pour succéder à Frédéric Simon parti pour un autre projet culturel en Alsace.
Spécialiste du jeune public
Depuis 2005, Fabienne Lorong dirigeait le centre culturel Pablo-Picasso, scène conventionnée pour le jeune public à Homécourt en Meurthe-et-Moselle.
Elle a auparavant dirigé le Festival des Ribambelles de Lorraine, Biennale jeune public après avoir été administratrice de tournées pour plusieurs compagnies.
Le projet de Fabienne Lorong pour Le Carreau de Forbach se veut « ouvert et accessible à tous, réservant chaque saison une part significative à l’enfance et la jeunesse ».
La nouvelle directrice promet également de tenir compte de « la diversité socioculturelle et linguistique des populations vivant sur ce territoire transfrontalier. »
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Le spectateur de Belleville
July 10, 2015 5:54 PM
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Publié par Gil Pressnitzer dans le blog Culture31 Un théâtre nommé désir Comme promis par Francis Grass, adjoint à la Culture de la Mairie de Toulouse, la nomination du futur directeur du Théâtre Daniel Sorano a été annoncée par le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, avant le 14 juillet, le jeudi 9 juillet, et ce dans les locaux même du théâtre.
Et le nom de l’heureux élu va combler les amoureux du théâtre à la fois soucieux d’une culture populaire et d’innovation, car il s’agit du directeur artistique de la Compagnie Tabula Rasa, Sébastien Bournac. C’est un choix enthousiasmant et heureux, car voir enfin après Jacques Nichet un homme de culture et de lettres accéder à la direction d’un lieu théâtral n’est hélas pas si fréquent, devant la prise de pouvoir des gestionnaires au détriment des amoureux des mots. Le pari de la jeunesse, de l’avenir, et de l’imagination a donc été pris, et cela est porteur de belles aventures à venir. Et on peut parler de symboles, de cohérence et de continuité. Symboles comme l’a rappelé le maire avec en 2015 la célébration des 90 ans du père fondateur, Maurice Sarrazin, celle des 70 ans du Grenier de Toulouse, celle des 50 ans du Théâtre Daniel Sorano. Et puis dans cette année décidément fastueuse, la nomination d’un nouveau directeur du théâtre. Cohérence enfin pour replacer le théâtre comme élément fondamental de la politique culturelle de la ville. Et après l’éviction brutale et scandaleuse du charismatique Didier Carette, la parenthèse malheureuse et médiocre de Ghislaine Gouby, sans oublier les magnifiques sauvetages de saison de Pascal Papini, qui par deux fois aura sauvé ce théâtre, voici enfin s’avancer plein de foi et de désir Sébastien Bournac, garant d’un cahier des charges demandant en plus de la diffusion des artistes, une ouverture sur la région et aux nouveaux artistes. Continuité, car Sébastien Bournac travaille avec ce théâtre depuis 2007, et quelques-unes de ses créations ont eut lieu ou auront ici même (Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis bientôt en novembre 2015, Jardin d’incendie sur le poète Al Berto, Music-Hall de Jean-Luc Lagarce, No man’s land, des chantiers poétiques -Et là-bas quelle Heure est-il ? ) Il connaît donc parfaitement l’équipe du Sorano animée par Julie et Karine, et qui travailleront en osmose avec lui. Il ne s’agit donc par, pour une fois, d’un parachutage, mais d’une belle reconnaissance d’un artiste qui aura labouré la région avec ses créations, ses chantiers, ses interventions auprès des jeunes. Que de résidences au long cours ! (Cahors, Rodez, La digue, quatre ans à Albi…) qui lui ont forgé une satanée expérience théâtrale ! D’autres créations soit au TNT avec l ‘ami Jacques Nichet, soit à la Digue et dans toute la région Midi-Pyrénées, dont spécialement la scène nationale d’Albi, mais aussi en Aquitaine, ont ancré ce passionné de poésie et de théâtre dans notre paysage culturel. Continuité encore avec le temps flamboyant et un peu chaotique de Didier Carette, car il travaille avec la compagnie Ex-Abrupto, et particulièrement avec le magnifique Régis Goudot. Unanimement désigné par le jury pour son projet pensé et plein d’imagination, Sébastien Bournac va diriger le Théâtre Sorano, pour une durée de trois saisons complètes à partir du 1er janvier 2016 et jusqu’au 31 août 2019. Sébastien Bournac sorti de Normal SUP Paris et agrégé de lettres classiques, a débuté la mise en scène lorsqu’il était encore étudiant à l’école normale supérieure à Paris comme Nichet d’ailleurs. De 1997 à 1999, il travaille comme collaborateur artistique et littéraire au Théâtre National de la Colline avec Alain Françon, et au Théâtre des Amandiers de Nanterre, où il a été aussi assistant à la mise en scène de Jean-Pierre Vincent. Il a ensuite travaillé de 1999 à 2003 avec Jacques Nichet au Théâtre National de Toulouse (TNT), plus spécialement avec l’Atelier Volant, vivier de jeunes comédiens, avant de créer à Toulouse la compagnie Tabula Rasa en 2003 sous l’amicale pression de Nichet afin de recommencer à zéro. À la tète de cette compagnie il crée de nombreux spectacles, souvent très remarqués, au Théâtre de la Digue à Toulouse ou avec la scène nationale d’Albi par exemple. Il est également professeur de théâtre en classe préparatoire aux grandes écoles. Création et action culturelle sont ses critères d’action et sa nécessaire audace est son arme. Et tout ce chemin parcouru dans tant de lieux, plus ou moins bien équipés, le mène enfin à ce théâtre tant désiré. Il vient non pas avec une troupe, mais avec une compagnie, aussi il sera dans la pleine ouverture aux autres et non pas obsédé à faire création sur création pour nourrir une troupe permanente. « Responsabilité, pragmatisme, enthousiasme et joie » sont ses étendards pour entreprendre son long voyage dans ce théâtre. Et c’est cette capacité d’enthousiasme qui rend cette aventure pleine de possibles et de promesses, afin de mettre en place comme il le dit « un théâtre, exigeant, populaire, audacieux, festif, joyeux, contemporain, attentif aux troupes, attentif au public ». Et « avec joie et exigence », il entreprend sa traversée du désir théâtral. Doté d’un budget municipal de 900 000 euros sur un budget global de 1,2 million d’euros, il part confiant et déterminé. Sébastien Bournac a rejoint son Ithaque, mais l’Odyssée ne fait que commencer. Et lui qui aime citer René Char nous pouvons lui dédier celle-ci du même : « Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. (Extrait de La Parole en archipel) Nous suivrons donc ses traces et « à le regarder nous nous habituerons ». Et là-bas quelle Heure est-il ? Ce chantier imaginé au Sorano a aujourd’hui sa réponse, il est l’heure de Sébastien Bournac ! Et les citations qu’il a placées en exergue sur le site de sa compagnie Tabula Rasa éclairent ses ambitions : « Ici, depuis le plateau du théâtre, lieu de notre rébellion, nous regarderons le monde. » Jean-Luc Lagarce. « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. » René Char Bon vent Sébastien ! Gil Pressnitzer Théâtre Sorano Compagnie Tabula Rasa S. Bournac © F. Passerini - Cie Tabula Rasa
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July 9, 2015 1:48 PM
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Fleur Pellerin, Ministre de la culture et de la communication, en plein accord avec Norbert Métairie, maire de Lorient, Pierrick Massiot, président du conseil régional de Bretagne et François Goulard, président du conseil départemental du Morbihan a nommé Rodolphe Dana à la direction du Centre Dramatique National de Lorient. Rodolphe Dana a débuté son parcours d'acteur à Lorient auprès d'Eric Ruf (Du Désavantage du vent en 1997) et d'Eric Vigner (Marion De Lorme en 1998). Il co-fonde en 2002 le collectif d'acteurs les Possédés avec qui il créera de nombreux spectacles diffusés partout en France (Le Pays Lointain, Dernier Remords avant l'oubli de Jean-Luc Lagarce ou encore Oncle Vania, Platonov de Tchekhov pour lequel Emmanuelle Devos vient de recevoir le Molière de la meilleure actrice). Son projet artistique pour le CDN de Lorient propose de créer une nouvelle effervescence artistique en associant le collectif des Possédés et son goût pour les grandes fresques théâtrales convoquant de nombreux acteurs, ainsi que Jeanne Candel et Yoann Bourgeois, dont les écritures musicales pour l'une et circassiennes pour l'autre participent également des évolutions de la création contemporaine. Il organisera une présence continue des auteurs à Lorient et sera attentif au développement des compagnies régionales et aux compagnies émergentes du territoire. Il développera pour le théâtre de Lorient une programmation théâtrale ambitieuse, ouverte à la danse et au cirque et souhaite porter une attention particulière au développement du public adolescent pour lequel il souhaite créer un événement dédié « on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans ». Le collectif des Possédés a toujours été fortement mobilisé sur le travail de sensibilisation des publics. Rodolphe Dana entend continuer et amplifier les actions culturelles envers tous les publics en inventant des dispositifs innovants, souvent ludiques, afin de rendre la présence du théâtre plus forte sur la ville et plus largement sur le département du Morbihan. Répondant à la nécessité du soutien à la jeune création, aux enjeux de la diversité, au développement de l'éducation artistique et à la consolidation de l'emploi artistique, le projet de Rodolphe Dana se déploiera au sein d'un nouvel EPCC : Théâtre de Lorient - centre dramatique national, réunissant le théâtre municipal de Lorient et le centre dramatique dirigé par Eric Vigner donnant ainsi naissance à un des plus importants CDN de France. La ministre souhaite saluer l'action d'Eric Vigner qui a fondé le CDN de Lorient et qui poursuivra son activité artistique au sein de sa compagnie. Rodolphe Dana lui succédera au 1er janvier 2016 Paris, le 9 juillet 2015
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June 21, 2024 1:14 PM
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Par Joëlle Gayot dans Le Monde, publié le 21 juin 2024 Le metteur en scène de 37 ans, adepte des «chocs esthétiques », succédera le 15 juillet à Stéphane Braunschweig à la direction de la scène parisienne.
Lire l'article sur le site du "Monde" : https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/06/21/julien-gosselin-nomme-a-la-tete-du-theatre-national-de-l-odeon-theatre-de-l-europe_6242144_3246.html La nouvelle est tombée le vendredi 21 juin : le metteur en scène Julien Gosselin prendra, à partir du 15 juillet, la direction du Théâtre national de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris. Nommé pour un mandat de cinq ans, sur proposition de la ministre de la culture, Rachida Dati, et sur décision du président de la République, cet artiste puissant, né en 1987, s’est formé au sein de l’école de théâtre du Centre dramatique de Lille, où il a cofondé, dès la fin de ses études, la compagnie Si vous pouviez lécher mon cœur. Révélé en 2013 au Festival d’Avignon avec la création hilarante et cynique des Particules élémentaires, d’après le roman de Michel Houellebecq, il s’est d’emblée affirmé comme l’un des metteurs en scène les plus enthousiasmants de sa génération. Julien Gosselin conçoit des spectacles uppercuts qui immergent le public dans des traversées au long cours. Vidéos, musiques, jeu pulsionnel, exacerbation des passions, corps-à-corps avec la part monstrueuse de l’humain, ses représentations, le plus souvent adaptées de romans-fleuves, laissent rarement indifférent. Le dernier spectacle en date, Extinction (créé à Montpellier en juin 2023), revenait aux sources maléfiques du nazisme à travers une exploration des œuvres de Thomas Bernhard et d’Arthur Schnitzler. Ce propagateur de « chocs esthétiques » (la formule est de lui) succède à Stéphane Braunschweig, qui, en janvier, a renoncé à se présenter pour un troisième et dernier mandat à la tête de la maison. « Je n’avais plus les moyens de mener à bien mon projet artistique », avait-il alors déclaré au Monde, en déplorant le soutien insuffisant de ses tutelles alors que les caisses du théâtre étaient de plus en plus asséchées. Préféré à Thomas Jolly Placé sous la coupe directe du ministère des finances, l’Odéon bénéficiera-t-il du coup de pouce financier que réclamait, en vain, son ancien directeur ? Pour l’instant, Julien Gosselin ne souhaite pas s’exprimer. « Je suis très heureux, a-t-il fait savoir au “Monde”, mais avant de répondre aux demandes d’interview, je veux d’abord parler avec les équipes du théâtre. » L’annonce de sa nomination clôt six mois d’incertitudes et de rumeurs qui sont allées bon train. Préféré à Thomas Jolly (dont le nom revenait avec insistance), Julien Gosselin prend en charge un théâtre aussi fragile économiquement qu’il est exemplaire artistiquement. Il arrive par ailleurs dans une maison qu’il connaît bien pour y avoir présenté quatre de ses spectacles : Les Particules élémentaires, en 2014 ; 2666, d’après Roberto Bolano, en 2016 ; Joueurs, Mao II, Les Noms, d’après Don DeLillo, en 2018 ; Le Passé, d’après Leonid Andreïev, en 2021. Son projet, précise le communiqué de presse du ministère, « s’inscrit dans une approche résolument tournée vers l’Europe et vers la création, sous toutes ses formes ». Ouverture aux artistes du monde entier, à des concerts, des conférences, ouverture également aux étudiants en théâtre, rencontres avec des personnalités du monde artistique et intellectuel : la note d’intention est encore à l’état de promesses. Reste à savoir si ces dernières pourront se concrétiser alors que le théâtre de service public clame, depuis des mois, les difficultés financières extrêmes dans lesquelles il se trouve. Et que la France traverse une crise politique sans précédent. Cela fait longtemps que Julien Gosselin souhaitait assumer une direction. Il vient enfin de l’obtenir. Joëlle Gayot / LE MONDE Légende photo : Julien Gosselin à Lille, en 2013. PHILIPPE HUGUEN/AFP
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October 20, 2023 6:07 AM
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Par Anne Diatkine dans Libération - 19 octobre 2023 Dans les Centres dramatiques nationaux (CDN), la parité est quasi atteinte en termes de direction et de programmation. Et elle progresse sur les scènes nationales. On revient pourtant de loin. Ne boudons pas, attrapons les bonnes nouvelles, même lorsqu’elles se présentent sous la forme d’une forêt touffue de chiffres. Longtemps, l’égalité des hommes et des femmes, dans et sur les scènes publiques labellisées, était un genre d’Himalaya supposé inaccessible. Pas assez d’autrices dramatiques, pas assez de metteuses en scène, pas assez d’artistes femmes ayant envie de diriger une structure, prétendait-on pour qu’il soit possible d’envisager des saisons théâtrales paritaires et une direction qui ne soit pas majoritairement masculine. Jusqu’à l’année dernière, les chiffres étaient impitoyables : lorsque les femmes étaient majoritaires, c’était parce que les spectacles dont elles se chargeaient avaient trait à la jeunesse ! Elles restent toujours surreprésentées dans cette catégorie. Pour le reste, ça s’arrange. Deux études dont Libération a eu la primeure indiquent une inflexion, qui prouve que la volonté collective vers moins de discrimination sexuelle est payante. La première provient de l’Association des Centres dramatiques nationaux (ACDN), dont les 38 directions ont signé en 2022 pendant le festival d’Avignon une charte les engageant à œuvrer concrètement en faveur de l’égalité femmes-hommes dans la programmation, les budgets alloués, ainsi que les jauges offertes aux spectacles. L’ACDN s’est associée à une chercheuse doctorante, Inés Picaud Larrandart, qui mène à ses côtés un travail d’analyse sur la mise en œuvre de la parité et explore également les questions de diversité – où tout reste à faire. L’analyse fine de la saison 2022-2023 constitue donc une sorte d’année zéro. Elle montre que dans les Centres dramatiques nationaux, ces structures dont la spécificité est d’être dirigées par un artiste, la parité est quasi atteinte en termes de direction et de programmation. On revient pourtant de loin. En 2006, seulement trois femmes étaient à la tête d’un CDN. Aujourd’hui, elles sont 19, dont 3 co-directrices qui partagent leur mission avec un directeur, sur les 38 structures existantes. Toujours dans les CDN, en termes de programmation, de durée des séries, de jauges allouées, les nouvelles sont bonnes : 50,5% des spectacles ont été mis en scène par des femmes et ils sont programmés aussi longtemps que ceux proposées par des hommes, dans des jauges légèrement plus restreintes, mais légèrement plus remplies Un seul théâtre national dirigé par une femme La metteuse en scène Emilie Capliez, qui préside l’association, incite pourtant à ne pas faire sonner trop vite les youyous de la victoire. Notamment parce qu’une disproportion dans les moyens alloués, nerf de la guerre pour produire des spectacles, est criante. Tout se passe comme si les tutelles acceptaient de nommer des femmes dans des structures à condition qu’elles soient petites, circonscrites, modestes, et qu’elles ne fassent pas trop de bruit. Leur art séculaire de savoir accommoder les restes est-il censé déteindre sur leur pratique et leur permet-il de savoir mieux que leurs homologues masculins comment faire plus avec moins ? Les cinq CDN les mieux dotés sont dirigés par des hommes tandis que quatre des cinq les moins lotis le sont par des femmes ! Qu’en est-il dans les autres structures publiques ? Et bien indiquons déjà, ce n’est pas un scoop, que si quatre des cinq théâtres nationaux – la Comédie française, l’Odéon, le Théâtre national de la Colline et Chaillot – sont dirigés par des hommes, un seul – le théâtre national de Strasbourg – l’est par une femme, Caroline Guiela NGuyen, et depuis peu. Si l’on zoome sur le théâtre du Châtelet, joyau de la ville de Paris, rappelons que c’est un homme qui vient d’y être nommé, Olivier Py, alors que la short list était constituée de deux candidatures féminines fortes (Valérie Chevalier et Sandrina Martins). Les 78 scènes nationales qui maillent le territoire français ne sont, sauf infime exception, pas dirigées par des artistes. Elles ont une mission davantage pluridisciplinaire que les CDN, au point que 23 d’entre elles intègrent un cinéma d’art et d’essai en plus de leurs salles de spectacles traditionnelles. Une autre différence de taille les distingue des CDN : la grande majorité des directions à la tête d’une scène nationale sont nommées en CDI, c’est à dire potentiellement pour la vie. Fabienne Loir , secrétaire générale de l’Association des Scènes nationales, observe elle aussi une progression nette des femmes à la tête des structures, qui passe de 26% en 2017 à 39% aujourd’hui – loin de la situation quasiment équilibrée des CDN. Et elle aussi note que les femmes, dernières arrivées, gèrent des structures plus petites et moins bien dotées que les hommes. «Plus les gens sont expérimentés, plus ils peuvent postuler à de grosses structures», constate Fabienne Loir. Nomination attendue à la tête de la Commune, à Aubervilliers On vous avait promis une forêt de chiffres, poursuivons notre promenade, armez-vous d’une machette. Les chiffres globaux de la saison 22-23 délivrés dans le nouveau rapport du Syndeac, principal syndicat des scènes subventionnées toutes catégories confondues, témoignent eux aussi d’une progression des femmes sur tous les terrains. Mais de moindre ampleur que dans les CDN, et ils sont tous en-deçà de la parité. Citons en deux : si 35% des spectacles étaient mis en scène par des femmes dans les structures adhérentes au syndicat en 2019-2020, ils sont 42% deux ans plus tard. Si elles n’étaient que 29% d’autrices représentées en 2019-2020, elles sont 35% en 2021-2022. Les pourcentages cachent de fortes disparités entre les structures, et le Syndeac promet «d’examiner, au cas par cas, la situation des adhérents dont les chiffres sont très éloignés des objectifs afin de trouver des soutions». On peut s’en réjouir : les tutelles – l’Etat, les municipalités, les collectivités locales, la région – prennent garde de nommer des femmes à la tête des structures. Mais savent-elle les renommer ? Autrement dit, les directrices jeunes et moins jeunes peuvent-elle faire fructifier leur expérience ? Ou se retrouvent-elles fatalement «à la rue» après leurs bons et loyaux services ? Pour l’instant, seulement deux femmes metteuses en scène ont pu renouveler leur expérience de directrice de CDN. La salve de nominations récentes – Bérangère Vantusso à la tête du CDN de Tours, Fanny de Chaillé au CDN de Bordeaux, Marcial Di Fonzo Bo au Quai à Angers – ne modifie pas l’équilibre. Restent encore deux lieux à pourvoir : la Comédie de Caen et, de manière imminente, la Commune – CDN d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, lieu emblématique de la démocratisation culturelle. Et où figurent en dernière sélection Célie Pauthe et Laetitia Guedon, toutes deux en fin de mandat. La Commune va donc concentrer tous les regards. Anne Diatkine / Libération Légende photo : Fanny de Chaillé (CDN de Bordeaux), Caroline Guiela Nguyen (Théâtre national de Strasbourg) et Bérangère Vantusso (CDN de Tours). (Frédérick Florin/AFP)
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March 1, 2023 2:05 PM
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Par Fabienne Darge dans Le Monde 1/03/23 La nouvelle directrice de l’établissement public parisien explique son projet pour ce lieu où elle a pris ses quartiers depuis fin février.
Lire l'article sur le site du "Monde" : https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/03/01/claire-dupont-veut-faire-de-la-bastille-un-theatre-traverse-par-les-echos-du-monde_6163798_3246.html
« J’ai toujours rêvé de diriger un théâtre, et d’en faire une maison vivante et habitée », s’amuse Claire Dupont, en ouvrant les portes du Théâtre de la Bastille, de plain-pied sur la rue de la Roquette à Paris, où elle a pris ses quartiers, lundi 20 février. A 42 ans, c’est elle qui a été nommée, à l’issue d’un long processus juridique pour transformer ses statuts, à la tête de ce lieu qui occupe une place à part dans le cœur des spectateurs parisiens. Jean-Marie Hordé, qui l’a dirigé de 1989 à la fin de 2022, a fait de la Bastille un foyer de découvertes, unique dans le rapport privilégié, intime, qu’il permet entre les artistes et les spectateurs. Dans une géographie théâtrale parisienne qui se recompose, sans forcément se renouveler, comme l’atteste le choix d’Olivier Py à la tête du Théâtre du Châtelet, l’Etat, lui, a fait à la Bastille un choix audacieux. Claire Dupont, si elle n’est pas encore connue du grand public, arrive dans le jeu avec un beau parcours et un profil de tête chercheuse à même d’affronter les évolutions qui vont affecter le secteur du spectacle vivant dans les prochaines années. Enseignante-chercheuse à l’université Paris-III et fondatrice de Prémisses Production, une officine dévolue à la jeune création fondée en 2017, elle a, dit-elle, « toujours voulu mêler ses deux amours, le théâtre et l’université ». Et c’est ce qu’elle a fait, ne cessant jamais d’enseigner, tout en travaillant au Théâtre de la Tempête, niché au cœur du bois de Vincennes, et en accompagnant, au tout début de leur parcours, des artistes comme Pauline Bureau ou Julien Gosselin. Avec Prémisses, elle a inventé un nouveau type de structure, faisant le constat qu’« il manquait un maillon pour aider les artistes sortant des écoles à démarrer, à se structurer et à entrer dans la profession ». Directement inspiré par l’économie sociale et solidaire, Prémisses est une sorte d’incubateur, qui a permis à de jeunes créateurs – souvent des créatrices, à l’image des membres du Collectif Marthe ou de Raphaëlle Rousseau – d’émerger. « Rajeunissement et diversification » Après un passage au Théâtre de la Cité internationale, il était temps pour elle d’envisager de prendre la tête d’une maison. La Bastille s’est présentée comme une occasion rêvée. « Une magie particulière habite les lieux, s’enthousiasme-t-elle. Je me reconnais totalement dans l’“expérience Bastille”, qui est celle d’un théâtre à échelle humaine, qui a ouvert nombre d’espaces créatifs. » Comme de nombreux spectateurs, c’est ici que Claire Dupont a découvert les Flamands du tg STAN, l’Iranien Amir Reza Koohestani, Nathalie Béasse ou les premiers spectacles de Tiago Rodrigues, devenu depuis directeur du Festival d’Avignon. Elle souhaite donc s’inscrire dans cette histoire, tout en la faisant évoluer. « Il existe un véritable public Bastille, qui considère ce théâtre comme le sien, ce qui est formidable, mais il a vieilli, constate-t-elle. Il va y avoir une problématique de rajeunissement et de diversification, qui est de notre responsabilité à tous dans la profession, pour la survie même du spectacle vivant. » Claire Dupont se propose donc de « désembastiller Bastille », d’en faire « un théâtre traversé par les échos du monde », ouvert sur d’autres territoires, à la fois proches et lointains, locaux et internationaux, que ceux qui ont été investis jusqu’à présent. La nouvelle patronne souhaite d’abord réancrer le théâtre dans son quartier du 11e arrondissement, par des actions hors les murs et des projets participatifs. Quant à la dimension internationale, qui fait partie intégrante de l’identité du théâtre, Claire Dupont veut « l’ouvrir sur d’autres polarités ». « L’histoire de Bastille a été très liée au formidable essor des arts de la scène en Belgique flamande depuis quarante ans, explique-t-elle. Aujourd’hui, je souhaite déplacer le regard vers les dramaturgies du bassin méditerranéen, qui sont en plein envol : au Liban, en Grèce, en Espagne, notamment, émergent des créateurs passionnants, qui offrent d’autres rapports à l’art. Et cette ouverture permet la rencontre des diversités au niveau des spectateurs : pour modifier un public, il faut modifier ce qu’on pose sur les plateaux, convoquer d’autres patrimoines culturels. » Un « parlement artistique » Pour faire de la Bastille ce « théâtre qui traverse son époque, et est traversé par elle », Claire Dupont va aussi mettre en place ce qu’elle appelle un « parlement artistique », composé de trois créateurs qui vont l’accompagner, chacun pour une saison, dans les choix de programmation : la performeuse catalane Agnès Mateus, l’acteur-auteur-performeur d’origine iranienne Gurshad Shaheman et la chorégraphe franco-camerounaise Betty Tchomanga. « Ensemble, nous allons structurer chaque saison autour d’une question contemporaine : l’identité, la montée des extrêmes en Europe, la migration, le corps colonial… » « Il s’agit donc de renouveler, tout en restant fidèle à l’esprit bien particulier de Bastille et à certaines équipes », résume Claire Dupont. « Nathalie Béasse, Nicolas Bouchaud, Pierre Maillet et sa compagnie Les Lucioles, le collectif L’Avantage du doute, et bien sûr Tiago Rodrigues s’il a envie de revenir avec des petites formes… » Autant d’artistes qui auront toujours leur place dans ce théâtre. Mais plus de la moitié de la programmation sera changée, promet-elle. Claire Dupont sait qu’elle arrive dans un théâtre dont les finances sont saines, fort de ses deux salles qui offrent un excellent rapport scène-public et d’un statut éclairci qui fait de la Bastille un établissement public, financé à 74 % par des subventions (le reste étant assuré par les recettes propres), mais sans les contraintes d’un centre dramatique ou d’une scène nationale. Bref, « le terrain est très favorable à l’invention », se félicite la nouvelle patronne, qui a déjà prouvé qu’elle pouvait joindre l’acte à la parole. Fabienne Darge Légende photo : Claire Dupont, la nouvelle directrice du Théâtre de la Bastille, à Paris, le 1er février 2023. MATTHEW AVIGNONE
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January 15, 2020 4:40 AM
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Par Brigitte Salino dans le Monde 15 janvier 2020 Depuis lundi 6 janvier, le metteur en scène Jean Bellorini dirige le Théâtre national populaire de Villeurbanne (Rhône), où il succède à Christian Schiaretti. Pendant sept ans, il a dirigé le Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, où son successeur devrait être nommé fin janvier. A 38 ans, Jean Bellorini est aguerri par ses années en banlieue parisienne, où il a affronté la polémique autour d’Exhibit B., de Brett Bailey, en 2014, puis les tensions liées aux attentats. Cet adepte d’un théâtre de texte, et de la fête, signera son premier spectacle dans la Cour d’honneur du Palais des papes, lors du Festival d’Avignon en juillet : Orfeo, dans une nouvelle version, commandée à l’auteur Valère Novarina. Un certain nombre de metteurs en scène de votre génération refusent de prendre la direction de centres dramatiques nationaux. Pas vous. Pourquoi ? Je comprends l’envie de lieux nouveaux, qui motive ceux qui ne veulent pas diriger des centres dramatiques nationaux. Mais je crois que ces outils offrent plus de liberté qu’on ne le pense, et je suis attaché à la résistance qu’ils représentent, surtout aujourd’hui, où on tend à perdre la raison d’être de la culture, et peut-être même du ministère de la culture. Par ailleurs, de nature, je ne me sens pas comme un nomade qui va travailler à droite et à gauche. J’aime l’idée que chaque personne que je croise chaque matin au théâtre est liée à l’acte de création. Le TNP n’est pas un théâtre comme un autre, ne serait-ce qu’à cause de son sigle, Théâtre national populaire, héritier d’une utopie incarnée par Jean Vilar. Comment fait-on quand on hérite de ce sigle, transféré de Chaillot à Villeurbanne en 1972 ? C’est effectivement un sigle unique et exemplaire, qui contient un projet : offrir du théâtre au plus grand nombre, et avec la plus grande exigence. Soit ce qu’Antoine Vitez appelait du théâtre « élitaire pour tous ». En tant que directeur, je n’ai pas d’autre projet que d’être à la hauteur de ce sigle, et de l’inscrire dans le contexte d’aujourd’hui. Un des mes maîtres est Jacques Copeau, pour qui le théâtre, c’était le plateau nu, le texte, et rien d’autre. Je crois au langage comme arme, comme émancipateur. J’aime que le théâtre soit une fête généreuse. Je sais qu’à Villeurbanne je vais trouver un public nombreux – il y a 10 000 abonnés, ce qui est énorme –, cultivé et averti. Tous ceux qui jouent au TNP le disent : ce n’est pas comme ailleurs, on sent que les spectateurs sont liés à une histoire du théâtre. Ce public, il faut l’élargir, encore et toujours. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Théâtre national populaire en mal de parité Comment ? Il y a deux écoles : l’école du spectateur et l’école de la pratique, en laquelle je crois beaucoup. Je veux développer à Villeurbanne l’idée de la troupe éphémère que j’ai adoré pratiquer à Saint-Denis. La troupe éphémère, c’est un groupe de vingt-cinq jeunes filles et jeunes gens, de 15 à 20 ans, qui vivent dans les alentours du théâtre et qui créent un spectacle qu’ils jouent trois fois sur le grand plateau, au cœur de la saison. Ce n’est donc pas un atelier dans un coin, mais une vraie production professionnelle. Quand on a 15 ans, qu’on monte sur le grand plateau et qu’on dit la phrase d’un autre, on devient auteur de soi-même. Après, on perçoit autrement les spectacles que l’on voit de la salle. Et l’école du spectateur, comment l’envisagez-vous ? Il faut dépasser la logique du « consommable » et construire un lien en profondeur avec le public. Une des meilleures façons de le faire serait d’avoir une troupe permanente. Mais, comme cela est impossible, je vais associer des acteurs à la marche du TNP, dans la durée. Dès la saison prochaine, tous les mardis, on présentera Onéguine, le spectacle que j’ai mis en scène, d’après Pouchkine. Les années suivantes, je voudrais reprendre Tempête sous un crâne, d’après Les Misérables, de Victor Hugo, puis d’autres spectacles. Les acteurs sont des repères. C’est important que le public les retrouve et que, par exemple, un professeur vienne les voir avec sa classe, d’une année sur l’autre. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Théâtre : faire entendre Onéguine, tout un art Allez-vous associer des metteurs en scène au TNP ? Oui. Il y aura Joël Pommerat et Tiphaine Raffier, pour qui le TNP sera un outil : ils viendront y créer leurs spectacles, en toute liberté. A côté, il y aura un collectif qui réunira le traducteur André Markowicz, deux metteuses en scène, Lilo Baur et la jeune Margaux Eskenazi, la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, le dessinateur Serge Bloch, le chorégraphe Thierry Thieû Niang. Ils pourront bien sûr créer des spectacles ou participer à des spectacles, mais ils seront aussi chargés d’aller avec les acteurs à la rencontre des habitants, des écoles, des associations… Je ne veux pas qu’on ait, comme c’est souvent le cas, des artistes invités qui viennent faire des ateliers et puis s’en vont, mais que ce soit ceux que l’on voit aux génériques des spectacles qui fassent ce travail. Et pour les créations internationales ? Je veux aussi que le TNP renoue avec une fonction qui s’est perdue : être une référence en matière de créations internationales. Les grands spectacles étrangers passaient au TNP, du temps de Roger Planchon. Il faut que les Krzysztof Warlikowski, Frank Castorf, Simon McBurney ou Katie Mitchell soient présents, pas seulement avec leurs spectacles, mais aussi avec des créations qu’ils feront au théâtre. Là aussi, il s’agit de dépasser la logique de la « consommation » et d’ouvrir le champ de l’international. Il est essentiel que des artistes étrangers créent en France, avec des acteurs venus de différents pays : même si c’est risqué, c’est une façon de régénérer le théâtre. Je suis en train de nouer des partenariats avec le Festival d’Avignon et le Printemps des comédiens, à Montpellier. Eux manquent de moyens techniques, nous, nous avons les outils. On peut répéter un spectacle au TNP, le présenter en avant-première avant un festival, puis le reprendre dans la saison. Il ne s’agit pas de faire des coups, mais de rêver ensemble et de travailler main dans la main. Dès cette année, nous avons établi, avec le Printemps des comédiens, un partenariat avec la Chine. Des projets sont en cours pour l’édition 2021 du Festival d’Avignon. Brigitte Salino Légende photo : Jean Bellorini, nouveau directeur du TNP de Villeurbanne, le 30 avril 2014, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. YANN RABANIER POUR « LE MONDE »
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Le spectateur de Belleville
June 7, 2019 1:04 PM
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Nomination de Jean Bellorini à la direction du Théâtre national populaire, centre dramatique national de Villeurbanne
Communiqué de presse du ministère de la Culture Nomination de Jean Bellorini à la direction du Théâtre national populaire, centre dramatique national de Villeurbanne Franck Riester, ministre de la Culture, en accord avec Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, Laurent Wauquiez, président du conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes, et David Kimelfeld, président de la métropole du Grand Lyon, a nommé Jean Bellorini à la direction du Théâtre national populaire, centre dramatique national de Villeurbanne. Né en 1981, Jean Bellorini a été formé à l'école Claude Mathieu. Avec sa compagnie Air de Lune, il a été accueilli par Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil puis associé au Centre dramatique national de Toulouse et au Centre dramatique national de Saint-Denis, avant d’en prendre la direction. Son travail au plateau se distingue notamment par ses brillantes adaptations de textes littéraires majeurs ou d’œuvres du théâtre contemporain dans lesquels il instille une grande vitalité issue du travail collectif de la troupe. Fort de son expérience réussie au Théâtre Gérard Philipe, à Saint-Denis, Jean Bellorini a proposé pour le TNP un projet artistique exigeant et généreux : - celui d’un théâtre de création placé sous le signe de la transmission et de l'éducation, un théâtre poétique, faisant la part belle à la langue, en associant à son mandat des auteurs, metteurs en scène et leurs équipes, tels que Joël Pommerat, Tiphaine Raffier, André Markowicz, Thierry Thieû Niang ou Lilo Baur ; - celui d’un théâtre de création d’envergure, privilégiant les grandes formes, les grands plateaux, montrant une ambition internationale, tout en cultivant un ancrage territorial fort, grâce aux artistes qui l’habiteront et qui travailleront au plus près de tous les publics. Son adresse au jeune public et au public adolescent, ses propositions d’actions dans la Cité, son souci éthique de créer un lien intime entre le théâtre et toutes les classes de la société, dans sa diversité, avec une attention vigilante au respect de la parité, font de son projet celui d’un théâtre de service public, exigeant et populaire, miroir poétique du monde. Celui-ci s’inscrit dans l’héritage des artistes majeurs qui l’ont précédé au TNP : Jean Vilar, Georges Wilson, Roger Planchon et, depuis 2002, Christian Schiaretti. Jean Bellorini lui succèdera à partir du 1er janvier 2020. Au travers de son action, Christian Schiaretti et son équipe auront incarné l’esprit même du TNP, en privilégiant la découverte des grands textes classiques, l’ouverture au répertoire contemporain, le travail de troupe, le travail sur la langue et le rapport au public. Il est l’un de ces artistes qui auront marqué de leur empreinte l’art du théâtre pendant ces trente dernières années. Ensemble, ils seront les maîtres d’œuvre des célébrations du centenaire de cette institution majeure du paysage théâtral européen, symbole éminent de la décentralisation dramatique fondé en 1920 par Firmin Gémier. Franck Riester salue « l’engagement absolu de Christian Schiaretti au service du rayonnement de l’art dramatique et de la langue française dans un projet ambitieux de partage avec toutes et tous ».
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Le spectateur de Belleville
March 15, 2016 7:45 PM
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Par Alexandre Demidoff pour Letemps.ch
L’actuel directeur des Urbaines, 43 ans, succédera le 1er juillet 2017 à Sandrine Kuster à la direction d’une scène dédiée aux expressions contemporaines. Ce programmateur affûté dévoile ses ambitions
Le sprint fut acharné et les connaisseurs ne le donnaient pas gagnant. Pour succéder à Sandrine Kuster à la tête de l’Arsenic à Lausanne, beaucoup pariaient sur Denis Maillefer, cet ultra-sensible dont chaque spectacle est une boule stroboscopique qui éclaire l’intimité et l’époque. Ou sur le duo formé par Massimo Furlan et Claire de Ribaupierre, ces artistes raffinés qui ravivent des mythologies couleur sépia. C’est le Lausannois Patrick de Rahm, 43 ans, qui les coiffe sur la ligne. Le directeur du festival des Urbaines jettera son barda le 1er juillet 2017 dans un bâtiment aux allures de manufactures. Son ambition? Insuffler, dans le sillage de ses prédécesseurs, Thierry Spicher et Sandrine Kuster, cette énergie qui transcende les frontières, des genres et des pays.
Son expérience de directeur de festival valorisée Artiste ou programmateur? telle paraissait être la question pour l’Arsenic. Le Théâtre de Vidy est dirigé par un producteur, Vincent Baudriller; le Théâtre Kléber-Méleau par un créateur, Omar Porras. Quel profil fallait-il favoriser pour une maison qui est historiquement, depuis sa fondation en 1989 par l’acteur Jacques Gardel, une vitrine pour la création locale? «La question s’est posée, évidemment, mais la force du projet de Patrick de Rahm a fait peser la balance, explique Fabien Ruf, chef du service de la culture de la Ville de Lausanne. Ce qui a été aussi déterminant, c’est son expérience de directeur de manifestation. Il connaît parfaitement la scène lausannoise et il est porté par une ambition artistique qu’il a affirmée comme patron de festival.»
Vous avez dit «projet»? Mais quel est-il? «J’arrive dans un lieu qui a une histoire, écrite par Thierry Spicher et Sandrine Kuster, qui a fait depuis 2003 un travail exceptionnel, explique Patrick de Rahm. Elle n’a pas seulement créé des liens forts et durables avec des artistes, elle a aussi ouvert la maison à toutes sortes d’expressions. Mon ambition est de poursuivre sur cette lancée et de privilégier, dans la programmation, la variété des disciplines. Je voudrais porter l’urgence des artistes. Ce n’est pas moi qui donnerai une couleur aux saisons, mais eux.»
Cette attention aux performers, aux plasticiens du son, aux chasseurs de sensations, Patrick de Rahm l’affine depuis dix ans aux Urbaines, ce festival qui électrise Lausanne en décembre. L’Arsenic est une suite naturelle aux oreilles de ce mélomane, réalisateur à la Radio suisse romande dans une première vie. «Aux Urbaines, nous avons un principe qui est d’attirer l’attention chaque année sur un nouveau créateur. Il n’y a volontairement pas de suivi. La vertu de ce modèle, c’est qu’il nous oblige à étendre nos réseaux. Mais j’avais envie de passer à une autre dimension, d’accompagner des artistes sur la durée, de monter des projets de plus grande envergure, c’est la raison pour laquelle j’ai postulé à l’Arsenic.»
L'Arsenic, «un laboratoire» pour artistes L’Arsenic restera donc fidèle à son pedigree, hybride, juvénile et aventureux. Mais avec l’arrivée en 2013 de Vincent Baudriller à la tête de Vidy, l’enseigne de la rue de Genève n’est plus seule à chérir les alchimistes de la forme. Comment s’épanouir alors à l’ombre de la grande ruche? «Il y a une différence d’échelle entre Vidy et l’Arsenic. Notre mission est d’être plus souple et plus réactif. Nous devons rester un laboratoire, c’est-à-dire permettre aux artistes de créer rapidement des objets légers et brûlants, qui seront des scansions dans la programmation. De telles productions au coût modeste sont de nature à intéresser des programmateurs étrangers touchés par la crise.»
De l’Arsenic, Patrick de Rahm dit qu’il sert à questionner la sensibilité de la société. Des artistes, il n’attend pas des réponses, mais des questions qui lacèrent les consciences. «Quand je suis devant une oeuvre que je ne comprends pas, j’ai tendance à m’enthousiasmer.» C'est un bon début.
Alexandre Demidoff
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Le spectateur de Belleville
December 22, 2015 5:12 PM
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Publié dans Livres Hebdo :
La directrice du développement et des publics du Musée de l'Histoire de l'immigration succédera à Régine Hatchondo, qui rejoindrait le ministère de la Culture et de la Communication.
Le premier ministre Manuel Valls change de conseillère pour la culture et a choisi une proche, Nathalie Sultan, qui devrait prendre ses fonctions début janvier, en replacement de Régine Hatchondo. Nathalie Sultan quitte donc son poste de directrice du développement et des publics du Musée de l'Histoire de l'immigration, inauguré il y a un an par François Hollande.
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Le spectateur de Belleville
December 22, 2015 12:23 PM
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Laurent Vinauger est nommé délégué à la danse au sein de la Direction générale de la création artistique Michel Orier, directeur général de la création artistique a nommé Laurent Vinauger au poste de délégué à la danse. Dès 1992, Laurent Vinauger inscrit son parcours professionnel dans le domaine de la danse à Lyon en intégrant l’équipe de la Biennale de la danse. Responsable de la communication, des relations publiques et de la programmation cinéma de la Maison de la Culture, scène nationale de Bourges, il occupe ensuite le poste de secrétaire général au Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort puis au Centre chorégraphique national – Ballet de Lorraine où il accompagne les projets d’Odile Duboc et de Joanne Leighton et développe en particulier de nombreux dispositifs de coproduction, de résidences et d’accompagnement de compagnies. Il y participe aussi à la création du festival transfrontalier franco-suisse éviDanse. Laurent Vinauger s’implique parallèlement activement au sein de l’ACCN (Association des Centres chorégraphiques nationaux) en tant que secrétaire du bureau puis vice-président où il participe notamment à la coordination des 30 ans des CCN. Il est depuis 2015 membre du comité d’orientation éditoriale de numeridanse.tv. Au poste de délégué à la danse, Laurent Vinauger contribuera à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi de la politique de l’État dans le domaine chorographique.
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Le spectateur de Belleville
December 18, 2015 5:13 PM
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Par Brigitte Salino dans Le Monde : Tout est allé très vite. Moins d’une semaine après l’enterrement de Luc Bondy, auquel assistait Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la République qui l’avait fait nommer à la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, le ministère de la culture et de la communication a annoncé, dans un communiqué daté du mercredi 16 décembre, que Stéphane Braunschweig sera le nouveau directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe. La décision a été prise dans un contexte qui ravive le débat sur la nature et la fonction d’un théâtre de l’Europe aujourd’hui.
Jack Lang, directeur de l’Institut du monde arabe, rappelle que le Théâtre de l’Europe, qu’il a cofondé avec le metteur en scène italien Giorgio Strehler en 1983, « est une institution unique en Europe ». C’est un fait. La France est le seul pays à avoir accolé, au fronton d’un théâtre, ce nom de Théâtre de l’Europe qui lui donne une dimension particulière, à la fois politique et artistique. Politique, parce que c’est un geste d’union ; artistique, parce que c’est un geste d’ouverture. Cette force symbolique a été magnifiquement incarnée par Giorgio Strehler jusqu’en 1990, puis elle le fut par l’Espagnol Lluis Pasqual, jusqu’en 1995.
Ecarté au profit d’Olivier Py
Les directeurs suivants furent les Français Georges Lavaudant, jusqu’en 2007, puis Olivier Py, jusqu’en 2012, où l’arrivée du Suisse Luc Bondy a marqué un retour à la tradition fondatrice de l’Odéon-Théâtre de l’Europe. C’est cette tradition que Jack Lang aurait voulu voir maintenue. « Pas pour des questions de personnes, précise l’ancien ministre de la culture. Stéphane Braunschweig est un homme de grande valeur, qui mérite de hauts postes. Je l’avais d’ailleurs sollicité pour diriger le Piccolo Teatro de Milan à une période de crise à la fin des années 1990. On m’objectera avec raison qu’un Français peut être aussi européen qu’un Italien ou un Allemand. Mais symboliquement, la nomination d’un directeur qui ne soit pas français a un autre poids. Je pense que la France se grandit lorsqu’elle choisit à la tête du Théâtre de l’Europe une personnalité internationale, et que l’Europe de la culture doit s’incarner dans des actes forts, puissants. »
Les noms de l’Allemand Thomas Ostermeier, du Polonais Krzysztof Warlikowski (associé au Français Joël Pommerat) et du Flamand Ivo Van Hove, représentatifs de cette Europe désirée par Jack Lang, circulaient depuis un moment. Ils n’ont pas été retenus, pour diverses raisons, et Fleur Pellerin, la ministre de la culture et de la communication, a proposé à François Hollande celui de Stéphane Braunschweig. Selon la procédure, c’est en effet le chef de l’Etat qui nomme par décret, sur proposition du ministre de la culture, le directeur d’un théâtre national. Le décret concernant Stéphane Braunschweig devrait être publié mi-janvier, date à laquelle le directeur du Théâtre national de la Colline prendra ses fonctions à l’Odéon-Théâtre de l’Europe.
Stéphane Braunschweig avait déjà été candidat à ce poste. Il pensait même l’obtenir, en 2007, quand il fut finalement écarté au profit d’Olivier Py, imposé par le ministre de la culture d’alors, Renaud Donnedieu de Vabres. Faut-il voir dans la nomination d’aujourd’hui une réparation à cette éviction, et à celle d’une autre déconvenue de M.Braunschweig, qui, en 2014, s’est vu refuser par François Hollande, et contre l’avis de la ministre Aurélie Filippetti, le poste d’administrateur général de la Comédie-Francaise, au profit d’Eric Ruf ? Au ministère de la culture, on ne répond pas sur ce terrain, mais sur celui de la légitimité de Stéphane Braunschweig à diriger l’Odéon-Théâtre de l’Europe.
« Des réseaux très importants »
« Il est le plus européen de nos metteurs en scène, fait savoir un conseiller de Fleur Pellerin. Il a une vision de ce que doit être l’Odéon dans sa dimension européenne, à laquelle il a réfléchi depuis très longtemps et que tout son parcours traduit. Au Théâtre national de la Colline, et au Théâtre national de Strasbourg, qu’il a dirigé auparavant, Stéphane Braunschweig a développé des réseaux très importants. L’idée-clé qui a beaucoup compté pour la ministre, dans son projet, c’est qu’il veut faire le théâtre de la jeunesse de l’Europe. Son projet confronte des maîtres de la scène à la diversité des nouvelles générations. Autrement dit, Stéphane Braunschweig veut mettre en avant la diversité dans une Europe de la diversité. Pour le ministère, ce point est plus important que celui de sa nationalité. »
Pour l’instant,M. Braunschweig, joint par Le Monde, ne veut pas en dire plus sur ces projets, ni répondre aux propos de Jack Lang. Il le fera dans quelques jours, quand il aura respecté ses premières priorités : rencontrer les équipes du Théâtre national de la Colline, qu’il quitte, et celui de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, qu’il intègre. Il s’est attelé à cette première tâche dès le jeudi 17 décembre au matin. Reste une question : qui lui succédera à la Colline, dont le poste de directeur devrait être vacant très vite ? « La ministre y réfléchit », dit un de ses conseillers. Quand l’annoncera-t-elle ? « Chaque chose en son temps », répond le conseiller.
Un metteur en scène de premier plan Né en 1964 à Paris, Stéphane Braunschweig a étudié la philosophie à l’Ecole normale supérieure. Après s’être formé à l’école du Théâtre national de Chaillot, dirigé par Antoine Vitez, il a signé des mises en scène qui l’ont aussitôt imposé au premier plan, en particulier Les Hommes de neige, une trilogie réunissant Büchner, Brecht et Horvath, en 1991. Deux ans plus tard, il était nommé à la direction du Centre dramatique national d’Orléans, où il est resté jusqu’en 1998.
Puis il a pris la tête du Théâtre national de Strasbourg (2000 à 2008) avant de rejoindre le Théâtre national de la Colline, à Paris, où il a succédé à Alain Françon en 2010. Il a apporté un nouveau regard sur Ibsen, un de ses auteurs de prédilection avec Pirandello, Kleist et Lygre. Il travaille régulièrement à l’Opéra, où il a monté le Ring, de Wagner, entre 2006 et 2009, au festival d’Aix-en-Provence. Sa mise en scène de Norma, de Bellini, est à l’affiche du Théâtre des Champs-Elysées jusqu’au 20 décembre.
Brigitte Salino Journaliste au Monde
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Le spectateur de Belleville
December 16, 2015 1:20 PM
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La question aura été vite réglée. Quinze jours après la mort de Luc Bondy (le 28 novembre), le directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, il semble probable que le metteur en scène Stéphane Braunschweig, actuel directeur du Théâtre national de la Colline, lui succédera. Si elle est avérée, cette nomination déjoue les pronostics, qui plaçaient des metteurs en scène européens, l’Allemand Thomas Ostermeier, le Polonais Krzysztof Warlikowski et le Flamand Ivo Van Hove, en tête de la liste des possibles futurs directeurs. Du côté français, le nom de Denis Podalydès circulait beaucoup. Au ministère de la culture et de la communication, on fait savoir qu’on ne peut « ni confirmer, ni infirmer », mais il semble que François Hollande aurait tranché en faveur de Stéphane Braunschweig, qui avait brigué l’Odéon-Théâtre de l’Europe et s’était vu préférer Olivier Py, en 2007, puis avait été un candidat malheureux, face à Eric Ruf, au poste d’administrateur général de la Comédie-Française, en 2014. Né en 1964, Stéphane Braunschweig a dirigé le Centre dramatique d’Orléans, de 1993 à 1998, puis le Théâtre national de Strasbourg, de 2000 à 2008. Brigitte Salino Journaliste au Monde
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Le spectateur de Belleville
July 30, 2015 7:00 AM
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« Ce qui m’intéresse au théâtre du Beauvaisis, c’est qu’il y règne une ambiance de théâtre de service public, animée par une vraie volonté d’éducation populaire. Cela correspond à mes valeurs et mes convictions ».
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Le spectateur de Belleville
July 10, 2015 5:04 AM
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Ambra Senatore nommée au Centre chorégraphique national de Nantes
Nomination d’Ambra Senatore à la direction du Centre chorégraphique national (CCN) de Nantes Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, en plein accord avec Johanna Rolland, maire de Nantes, et avec le soutien unanime de Jacques Auxiette, président de la région Pays de la Loire et de Philippe Grosvalet, président du conseil départemental de Loire Atlantique, a donné son agrément à la nomination d’Ambra Senatore à la direction du Centre chorégraphique national (CCN) de Nantes, à compter du 1er janvier 2016, pour succéder à Claude Brumachon et Benjamin Lamarche. Née à Turin en 1976, Ambra Senatore se forme auprès de grandes personnalités de la danse telles que Carolyn Carlson, Dominique Dupuy ou Bill T. Jones. Doctorante en danse contemporaine en Italie, elle poursuit et publie ses travaux de recherche. Elle a implanté sa compagnie récemment en France et propose une danse empreinte d’humour qui a rencontré un accueil immédiat des programmateurs français, comme en témoigne sa récente programmation au Théâtre de la Ville en février 2015. Le projet d’Ambra Senatore pour le Centre Chorégraphique national de Nantes, « De l’humain à la danse, de la danse à l’humain », ouvre de nouvelles perspectives de dialogue et de rencontres avec les acteurs du territoire. Dans sa recherche d’une danse qui rencontre le public, Ambra Senatore met l’accent sur la relation humaine, laissant la place à la fragilité, au doute, au sens critique et au partage. Une danse qui s’inspire de la vie. Fondamentalement tournée vers l’autre, elle a à cœur d’aller à la rencontre de tous les publics en créant des œuvres adaptées à tous types d’espaces. Son projet, volontairement inscrit sur le territoire et qui en fédère les acteurs, porte par ailleurs une forte ambition d’ouverture internationale. De la création au citoyen, le public est au cœur du projet d’Ambra Senatore. Créé en 1992, le CCN de Nantes s’inscrit dans une dynamique interrégionale, enjeu de la métropole nantaise et de la région Pays de Loire. Il était dirigé depuis sa fondation par Claude Brumachon et Benjamin Lamarche qui y ont effectué un travail remarquable. Le jury a salué unanimement la qualité des dossiers et l’engagement des cinq candidats qui ont tous présenté des démarches artistiques singulières et de multiples pistes pour revisiter le projet de ce centre chorégraphique. Paris, le 10 juillet 2015 (Communiqué de presse du ministère de la Culture) http://www.telerama.fr/scenes/ambra-senatore-la-synthese-entre-pina-bausch-et-buster-keaton,123019.php
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