Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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May 19, 2:13 PM
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Histoire d'un Cid, variation autour du Cid de Pierre Corneille, par Jean Bellorini.

Histoire d'un Cid, variation autour du Cid de Pierre Corneille, par Jean Bellorini. | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Véronique Hotte dans Webthéâtre - 12 mai 2025

 

 

Un Cid revisité et réactivé avec facétie et bonheur théâtral.

 

Naïveté, jeu et enfance, tel est le regard pétillant que le metteur en scène, adaptateur et directeur du Théâtre National Populaire de Villeurbanne, Jean Bellorini, porte sur la tragi-comédie baroque du Cid (1637) cornélien, rapprochant l’oeuvre qui peut paraître guindée pour les générations de notre temps, non dupes pourtant, et qui ne s’en réjouissent pas moins encore et toujours.

Une affaire de règles, conventions, dignité, sens du devoir et courage - cas d’honneur qui donne droit de vie ou de mort dans une société féodale hiérarchisée. Quand, après le choix du Roi de Castille de prendre Don Diègue, père de Rodrigue, pour le poste de gouverneur du Prince, le Comte, père de Chimène, valeureux mais arrogant, éprouve l’humiliation : il soufflète le rival, guerrier vaillant vieillissant.

 

 

Ni une ni deux, il revient à Rodrigue, fils de la victime du Comte, de porter l’épée paternelle glorieuse, bien embarrassante à vrai dire pour qui aime la fille du frondeur, prenant en charge en dépit de lui l’héritage familial et traditionnel d’honneur et de destin collectif. Ainsi est conté à l’adresse du public le « dilemme cornélien » par Rodrigue - François Deblock - personnage et commentateur. D’un côté, servir père et renommée en perdant l’amour de Chimène ; ou de l’autre, préserver l’amante et renier toutes les obligations filiales, héritières d’une lignée.
Le destin en décidera autrement, assurant sa foi en la jeunesse et les sentiments.

 

 

Ils sont quatre sur le plateau, Cindy Almeida de Brito pour Chimène, François Deblock pour Rodrigue, Karyll Elgrichi pour l’Infante qui, elle aussi, sacrifie son penchant pour Rodrigue non de son rang, un deuil consenti à Chimène ; et Federico Vanni en alternance avec Luca Iervolino, pour Don Diègue et Léonor, la suivante de l’Infante - il suffit de revêtir une étole rouge. Tous incarnent, observent et racontent..

 

Les interprètes sont des acteurs lumineux irradiant la scène, prenant plaisir à faire le récit des enjeux de l’intrigue, malicieux et amusés, émus ou plus distants, ils se concentrent sur la passion et le désir de vivre dans l’hommage rendu aux anciens, sous-entendant que les compromis ont droit de cité existentiel dans toute vie.

 

Foulant ou bien contournant un immense drap blanc recouvrant la scène, l’espace entre la mer et le ciel ou entre le rivage et les terres intérieures. C’est une caravelle, un navire à voiles et à hauts bords, un jouet miniaturisé - rappel claudélien - qui jette ses ombres sur les remparts blancs d’un château de plage gonflable - reprise lointaine et ludique de la résidence royale de l’Alcazar sévillan.

Percussions et claviers, jeux d’ombres et de lumières, E la nave va, la magie scénique oeuvre, libérant l’émerveillement et l’imaginaire, tandis que les acteurs sautent sur la structure gonflable comme sur un trampoline, ou bien la quittent quand elle se rétracte. Reste le cheval de bois verni enfantin de Rodrigue, un lustre de lumière oblong qui habille le décor, la sculpture religieuse colorée d’une Vierge à l’Enfant, et les grilles ouvragées de style mudéjar à peine esquissées sur le lointain.

Le couple de jeunes amants tient sa ligne : Cindy Almeida de Brito est juste et pertinente pour la sobriété de Chimène, et François Deblock joue fort sur l’émotion du public ; il chante SOS d’un terrien en détresse de Michel Berger et Luc Plamondon (1978) de l’opéra rock Starmania, chanson composée sur deux octaves et demie pour la rare tessiture de Daniel Balavoine, endossée aisément à son tour par notre Rodrigue d’aujourd’hui. Et le Blues de Don Diègue - Federico Vanni- vaut son pesant théâtral, entre sagesse et révolte, bonhomie et art de vivre, acculé à sublimer le verdict désuet : « L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir ».

Reste l’humanité de la royale Infante qui souffre d’aimer, versant des pleurs sincères. La subtile Karyll Elgrichi exprime ses états d’âme, écrivant une lettre à Rodrigue jamais envoyée : « …Je voulais te dire ce que je crois, c’est qu’il fallait toujours garder par devers-soi, voici, je retrouve le mot, un endroit, une sorte d’endroit personnel, c’est ça, pour y être seul et pour aimer… Pour garder en soi la place d’une attente, on ne sait jamais, de l’attente d’un amour, d’un amour sans encore personne peut-être, mais de cela et de seulement cela, de l’amour… »

Un digne et beau spectacle populaire de rare intensité et de fraîcheur ludique acidulée et colorée, « réveillant » une œuvre littéraire-culte, conciliant la jeunesse et l’âge avancé, au-delà des paradoxes entre passion et raison, rêve et réalité.

 

 

Véronique Hotte / Webthéâtre

 

Histoire d’un Cid, variation autour du Cid de Pierre Corneille, adaptation collective du texte, mise en scène de Jean Bellorini. Avec Cindy Almeida de Brito, François Deblock, Karyll Elgrichi, Clément Griffault (claviers), Benoit Prisset (percussions), Federico Vanni en alternance avec Luca Iervolino, collaboration artistique Mélodie-Amy Wallet, scénographie Véronique Chazal, lumière Jean Bellorini assisté de Mathilde Foltier-Gueydan, son Léo Rossi-Roth, composition musicale Clément Griffault et Benoit Prisset costumes Macha Makeïeff assistée de Laura Garnier, vidéo Marie Anglade. Du 15 mai au 15 juin 2025, mer, jeu, ven à 20H / sam à 18H / dim à 15H au Théâtre Nanterre-Amandiers, 7 Avenue Pablo Picasso, Nanterre.  

 



Crédit photo : Christophe Raynaud de Lage.

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January 14, 2015 6:34 PM
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Corneille, passions troubles à l’Aquarium

Corneille, passions troubles à l’Aquarium | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Libération :

 

François Rancillac modernise «la Place Royale», œuvre de jeunesse de l’auteur classique aux allures de comédie de mœurs.

 


L’air embarrassé de celui qu’on aurait poussé là à son corps défendant, sitôt entré en scène, Cléandre file derechef en coulisses. Pas bien loin - les loges, figurées par une rangée de coiffeuses, sont situées à vue de chaque côté du plateau. Ces passages récurrents de l’ombre à la lumière constituent un élément de jeu important de la Place Royale, pièce écrite par Corneille à l’âge de 28 ans, que présente en ce moment François Rancillac. La scène comme la vie - puisque «le monde est un théâtre» - est le lieu du paraître, et donc aussi celui des faux-semblants. Sur ce grand théâtre du monde, une jeunesse dorée fait ses premiers pas. Ainsi chacun se compose un visage avant de pénétrer sur le plateau.
Cela explique pourquoi Cléandre, interprété dans un registre comique par Assane Timbo, enfin réapparu, se cherche une contenance. Alidor, son fidèle ami (joué par Christophe Laparra), lui a fait une proposition déconcertante. Alidor aime passionnément Angélique, laquelle (jouée par Hélène Viviès) le lui rend bien. Pourtant, il veut absolument la jeter dans les bras de Cléandre. De deux choses l’une : soit il envisage un ménage à trois, soit il a derrière la tête une idée autrement tortueuse.

Vanité. La Place Royale, texte qui obsède François Rancillac depuis des années, présente la particularité d’être une comédie mélancolique, même si enjouée. Gravité et légèreté y font jeu égal. La scénographie souligne cet aspect sous la forme d’un tapis de cendres, signe de la vanité de toute chose. Lequel tapis cède bientôt la place à un parquet rutilant ; seul demeure un étroit carré de cendres où gît un crâne humain. Le stratagème conçu par Alidor vise à anéantir son amour pour Angélique. Cette passion violente l’enlève à lui-même. Or, il veut contrôler ses sentiments - ce qu’il appelle sa «liberté». Il y a là une forme de naïveté pimentée d’un brin de perversion. Mais aussi un héroïsme paradoxal dont l’envers serait une peur panique de la sujétion amoureuse.

Bal. C’est bel et bien ce trouble causé par l’éros que Rancillac explore dans ce spectacle joué dans des costumes contemporains. Devant Angélique, Alidor, glacial, prétend en aimer une autre. Plus tard, il lui propose de l’enlever lors d’un bal qui doit être donné prochainement. La scène très réussie est un des temps forts d’un spectacle qui, par ailleurs, manque parfois d’allant, comme si les acteurs, encombrés d’eux-mêmes à l’instar de leurs personnages, avaient du mal à trouver le bon rythme. Car à ce moment-là, ce sont leurs corps qui parlent et les deux amants n’ont jamais été aussi proches. Cependant, Alidor poursuit son double jeu. Cléandre doit le remplacer lors de l’enlèvement. Las, sa stratégie tourne court. Cléandre s’esquive avec une autre. Angélique, abandonnée, disparaît bientôt sous une pluie de cendres. Façon de dire qu’elle renonce au monde pour s’enfermer dans un couvent. Alidor comprend enfin que toutes ses manœuvres n’ont servi à rien, sinon à faire son malheur. Hélas pour lui, il est déjà est trop tard.

Hugues Le Tanneur pour Libération

 

La Place Royale de Corneille ms François Rancillac. Théâtre de l’Aquarium, route du Champ de Manœuvre, 75012. Rens. : 01 43 74 99 61 ouwww.theatredelaquarium.net

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December 5, 2014 4:45 PM
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La Place Royale au Théâtre de l'Aquarium - Répétitions - YouTube

En ce moment, François Rancillac et son équipe répètent La Place Royale de Pierre Corneille, qui sera jouée en janvier 2015 au Théâtre de l'Aquarium. Parce que le spectacle est une comédie, l'équipe a décidé de s'amuser en faisant un teaser façon grosse production hollywoodienne... 

Assistez à une répétition publique du spectacle :
mercredi 17 décembre à 20h au Théâtre de l'Aquarium
* entrée libre sur réservation au 01 43 74 99 61 / toutes les infos : http://bit.ly/1vF0o7P


LA PLACE ROYALE de P. Corneille / mise en scène F. Rancillac
avec Linda Chaïb, Christophe Laparra, Antoine Sastre, Nicolas Senty, Assane Timbo, Hélène Viviès

Les infos sur le spectacle : http://www.theatredelaquarium.net/La-place-Royale.

Le spectateur de Belleville's insight:

Un teaser de spectacle avec de l'humour !

Savoureux !

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March 6, 2016 3:10 PM
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Brigitte Jaques-Wajeman : "Passionnée par Corneille"

Brigitte Jaques-Wajeman : "Passionnée par Corneille" | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Site de l'émission de Joëlle Gayot, "Une saison au théâtre" sur France Culture.


Brigitte Jaques-Wajeman, metteur en scène, est-elle obsessionnelle, monomaniaque, voire totalement addict ? Jugez du peu : Cette artiste a, au fil de son riche parcours, monté dix pièces de Pierre Corneille. Dix ! Ce n’est pas rien...


Ecouter l'émission (30 mn) http://www.franceculture.fr/emissions/une-saison-au-theatre/brigitte-jaques-wajeman-passionnee-par-corneille#


Sa fidélité à l’un des grands auteurs du 17ème fait d’elle une éminente spécialiste et  une intime de l’œuvre. Elle la rend capable, créant aujourd'hui Polyeucte, d’en extraire des sons et des images qui nous paraissent furieusement familiers.

Entre les mains de Brigitte Jaques-Wajeman, la pièce de Corneille brûle et dérange. Elle est actuelle, elle nous parle d'aujourd'hui. Brigitte Jaques-Wajeman met  à plat les mécanismes du fanatisme religieux lorsqu’ils prennent possession d’un homme. Car c’est bien de cela qu’il s'agit dans Polyeucte, de la façon dont un citoyen doux, amoureux, raisonnable, opte soudain pour une foi aveugle, lui sacrifie tout et se rend, allègre, confiant, vers une mort consentie.


Polyeucte au Théâtre des Abbesses • Crédits : Mirco Magliocca
Nous sommes aujourd’hui, dans un temps de ténèbres, et ici et là, exposés à la terreur. Corneille, dans Polyeucte, s’approche d’un gouffre.

Le poète est en avance, toujours, et la tragédie assez riche pour qu’aucune réponse univoque ne soit satisfaisante. Mais la mise en scène de ce « mystère » peut nous faire mieux comprendre ce qu’il en est de cette passion effrayante !




Polyeucte au Théâtre des Abbesses • Crédits : Mirco Magliocca
Tournée

14 mars la scène nationale 61 à Alençon
18 mars théâtre municipal de Fontainebleau
2 et 3 mai la Maison de la Culture d’Amiens


Illustration 

Brigitte Jaques-Wajeman • Crédits : Mirco Magliocca

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January 4, 2015 4:38 PM
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La Place royale ou les vertiges de l'amour selon Corneille

La Place royale ou les vertiges de l'amour selon Corneille | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Armelle Héliot sur son blog :

 

De toutes les comédies de l'auteur du Menteur, celle ci est sans doute l'une des plus moirées. Tout se retourne sans cesse et l'on ne sait pas ce que veulent vraiment les personnages. Souvent montée, elle est ici mise en scène par François Rancillac qui dirige des comédiens sensibles. Mais la pièce est très difficile...

La Place Royale (la Place des Vosges aujourd'hui) est le titre et le lieu où se situe l'action de cette comédie de 1634. A l'époque, c'est une promenade à la mode et ses jeunes gens sont bien de leur temps...Ce qui a souvent conduit les metteurs en scène à transposer l'action dans des époques récentes.

Corneille est déjà connu et encore jeune : 28 ans à peine. Il n'est pas éloigné des jeunes gens dont il analyse les interrogations et les tourments.

François Rancillac ne cherche pas à transformer la situation, mais la scénographie de Raymond Sarti installe l'idée d'une répétition à vue avec un plateau entouré à cour et à jardin de tables de maquillages individuelles avec leur miroir entouré de grosses ampoules.

Lorsqu'ils ne sont pas en scène, impliqués dans l'action, les comédiens sont auprès de ces tables, assis, debout, c'est selon.

Mais on n'oublie vite cette idée de répétition ou de théâtre dans le théâtre comme cela peut être inspiré dans L'Illusion comique.

Le plateau est d'abord recouvert d'un tapis épais d'une matière qui évoque les cendres et qui est de couleur gris anthracite. On distingue un crâne, comme s'il s'agissait d'un tableau nous rappelant que la mort n'est jamais loin, une vanité.

Bientôt ce tapis est tiré vers l'arrière et disparaît. Lorsqu'à la fin Angélique choisit le couvent, elle s'étale face contre terre et est recouverte d'un linceul de deuil fait de la même matière, tandis qu'Alidor tente une dernière fois de s'expliquer...

L'essentiel du jeu se déroule sur un parquet XVIIème siècle, un parquet de bal, un radeau sur lequel les protagonistes sont embarqués.

Les costumes ne sont pas d'une élégance vraiment flatteuse pour les interprètes, n'étaient les robes de ces demoiselles après le bal, au moment des enlèvements...

La difficulté première de La Place Royale est sa langue. Difficile, drue, superbe. Première qualité du travail : on le ressent, les comédiens ont beaucoup travaillé à rendre clair ce qu'ils disent sans jamais éroder la beauté des sinérèses et diérèses, mais sans les marquer trop lourdement.

Parfois, ils s'adressent à la salle. Ainsi le public peut mieux saisir les atermoiements de chacun.

L'intrigue est simple, mais se retourne tellement souvent et les personnages sont tellement toujours en train d'analyser leurs sentiments, de projeter leurs coups tordus (pour certains), de tenter de comprendre ce qui arrive, qu'il faut que le spectateur ne perde rien ! Et de ce point de vue là, le travail de François Rancillac, qui n'a pas souvent monté Corneille (Polyeucte il y a vingt-cinq ans) mais dont on devine qu'il adore ces comédies, ce travail est remarquable. Comme on le dit : "on entend très bien la pièce"  et c'est à porter au crédit de cette production.

L'argument ? Alidor (Christophe Laparra) aime Angélique (Hélène Viviès). Ils sont de bonne famille, ils sont riches et séduisants. Tout devrait aller bien mais Alidor s'interroge sur sa liberté et il veut sacrifier cet amour ...Il se confie à Cléandre (Assane Timbo) qui avoue alors qu'il aime Angélique...Alidor tient la solution de son problème.

On voit ici tout de suite la cruauté d'Alidor et la manière perverse dont il traite Angélique. Il est pervers. Et certainement narcissique ! Il est hystérique : ce qu'il veut, il se le refuse, il ne peut pas accéder à son véritable désir...

Il conçoit un stratagème particulièrement méchant : une fausse lettre adressée à une prétendue amoureuse tombe entre les mains d'Angélique. La jeune fille n'a plus qu'à rompre : alors elle se confie à son amie Phylis (Linda Chaïb), une fille libre qui ne se laisse pas embarquer dans des histoires d'amour (pense-t-elle...). Cette fille de sang froid pense à son cher frère, Doraste  (Nicolas Senty) qui est lui aussi un coeur à prendre...

N'en disons pas plus : ce n'est que le début ! Ajoutons deux silhouettes traitées comme des personnages comiques dans la mise en scène, Polymas et Lysis (Antoine Sastre), et nous avons tout ce groupe.

Hélène Viviès possède à n'en pas douter un physique et une maturité qui conviennent à la fierté d'Angélique. Elle a une présence forte, une élégance. On n'est pas certain que le metteur en scène soit dans la justesse cornélienne lorsqu'il lui demande d'être seins nus ou lorsqu'il cherche assez loin la sensualité de l'amoureux qui prend mal qu'elle veuille entrer au couvent (à la fin).

Linda Chaïb a de l'esprit et une personnalité acide qui va très bien à Phylis.

Christophe Laparra manque parfois d'ambiguïté, d'ambivalence. Il joue un mec assez brusque. Alidor est plus vénéneux. Mais pourquoi pas, car il est très brutal de fait.

Antoine Sastre se plie aux facéties qu'on lui demande avec un métier sûr.

Assane Timbo est un Cléandre sincère et touchant.

Nicolas Senty, personnalité intéressante donne à Doraste des moirures très changeantes. Il est vraiment "cornélien" !

Le rythme est bon, mais cela pourrait être encore plus vif. Il faut que les interprètes se libèrent un peu, se surveillent moins, afin que l'on soit ému profondément. Pour le moment, on écoute, on entend, on regarde, mais on n'est pas encore saisi par ces vertiges cornéliens qui sont fascinants et doivent susciter de puissantes et contradictoires émotions.

Armelle Héliot pour le blog Le Grand Théâtre du Monde

 

 

Et aussi :

 

Critique de Véronique Hotte pour son blog Hottello: https://hottellotheatre.wordpress.com/2015/01/04/la-place-royale-de-pierre-corneille-mise-en-scene-de-francois-rancillac/

 

 

Théâtre de l'Aquarium, à 20h30 du mardi au samedi, à 16h le dimanche. Durée ; 2h05. Jusqu'au 1er février. Puis une tournée jusqu'en mai conduira le spectacle en régions, en Suisse et dans la région parisienne.
 
theatredelaquarium.com

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