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Le spectateur de Belleville
December 11, 2022 6:20 PM
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Publié le 8 déc. 2022 dans Sceneweb - Abdelwaheb Sefsaf nommé à la direction du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines. Il prendra ses fonctions au 1er janvier 2023, succédant ainsi à Sylvain Maurice. Artiste au parcours singulier, Abdelwaheb Sefsaf a été formé à l’Ecole nationale supérieure d’art dramatique de Saint-Etienne avant de fonder le groupe de musique Dezoriental dont les concerts ont rassemblé de nombreux publics dans les plus prestigieux festivals et les plus grandes scènes de France. Depuis 2011 et la création de la compagnie Nomade In France, il défend un théâtre musical qui traverse les âges, les cultures, les traditions et les genres, un théâtre d’ouverture et de décloisonnement. Abdelwaheb Sefsaf entend faire du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines une fabrique pluridisciplinaire, accessible à tous, étendue sur tout le territoire et ouverte sur le monde. Odile Grosset-Grange, Margaux Eskenazi, Mathurin Bolze et Maurin Ollès l’accompagneront pour faire du centre dramatique une maison partagée et vivante de créations intergénérationnelles. Abdelwaheb Sefsaf souhaite que leurs actions rayonnent au-delà des murs du théâtre, en particulier dans le cadre du festival Odyssées en Yvelines, pour que cette biennale demeure un moment d’effervescence créative unique au service des enfants et des familles. Abdelwaheb Sefsaf prendra ses fonctions au 1er janvier 2023, succédant ainsi à Sylvain Maurice, qui poursuivra en compagnie son parcours artistique d’excellence. Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture salue l’action de ce dernier à la tête du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines, dont il a fait un établissement remarqué pour sa programmation ouverte à des esthétiques plurielles, son soutien à la création jeunesse et sa politique d’élargissement et de diversification des publics. Après une formation à l’École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Saint-Etienne, Abdelwaheb Sefsaf participe à plusieurs mises en scène de Daniel Benoin et Jacques Nichet. En 1999, il fonde Dezoriental, un groupe de musique world à l’ascension fulgurante qui donne plus de 400 concerts dans les plus prestigieux festivals nationaux et internationaux et signe plusieurs albums chez Sony Music auprès du prestigieux Label Dreyfus. En 2006, le groupe reçoit le Prix Coup de Cœur de l’Académie Charles Cros. Puis, en tant que comédien-chanteur, il travaille avec Claudia Stavisky, Claude Brozzoni autour du spectacle Quand m’embrasseras-tu ? adaptation théâtrale et musicale des textes de Mahmoud Darwich et Jacques Nichet avec lequel il reçoit avec Georges Baux le Grand Prix du Syndicat de la Critique « meilleure musique de scène » pour le spectacle Casimir et Caroline d’Ödön von Horváth . En 2011, avec la scénographe et plasticienne Souad Sefsaf, il fonde la Compagnie Nomade In France avec l’ambition de développer un théâtre-musical de formes nouvelles qui traverse les âges, les cultures, les traditions et les genres, un théâtre d’ouverture et de décloisonnement. De 2012 à 2014, il est directeur du Théâtre de Roanne – Scène régionale (Loire). En 2014, il crée son premier texte de théâtre Medina Mérika qui partira en tournée pour plus de cent représentations et reçoit en 2018, le Prix du Jury MOMIX, festival international de la création pour la jeunesse de Kingersheim. Depuis, ce sont sept spectacles, dont les deux derniers Si loin si proche et Ulysse de Taourirt forment un diptyque intime sur le récit de son enfance et l’histoire de son père immigré algérien arrivé en France en 1948. Il crée en complicité avec Georges Baux, Marion Guerrero, Marion Aubert, Rémi Devos, Jérôme Richer, Souad Sefsaf, Nestor Kéa, Daniel Kawka, André Minvielle et une large équipe de technicien.ne.s, comédien.ne.s, chanteu.r.se.s, plasticien.ne.s, réalisat.rice.eur.s, dans une exploration permanente de la relation entre musique, théâtre et vidéo. En collaboration avec l’ensemble Canticim Novum, sa prochaine création Kaldûn, autour de la déportation des Algériens et Communards en Nouvelle-Calédonie est prévue à l’automne 2023. Parallèlement à ses projets de création, il mène auprès des publics des projets d’actions culturelles d’envergure mêlant écriture, théâtre, musique et vidéo. 8 DÉCEMBRE 2022/PAR DOSSIER DE PRESSE
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Le spectateur de Belleville
April 3, 2019 5:29 AM
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Par Carole Thibaut, directrice du centre dramatique national de Montluçon, metteuse en scène et actrice — publié dans Libération le 2 avril 2019 Quand les agresseurs sont proches du pouvoir et appartiennent au milieu de l’art et de la culture, que peuvent les femmes artistes victimes ? Viol : comment sortir de l’écrasement ? Ils travaillent ensemble depuis des mois. Ils s’entendent bien. Il est brillant, drôle, jeune, sympathique. C’est un jeune metteur en scène qui monte. Il a des prises de position fortes sur les questions d’inégalités, d’injustices sociales, de diversité. Il prend la parole en public avec aisance. Il sait manier l’humour comme il sait parler d’une voix posée et grave quand il veut se faire entendre. Ils se retrouvent un soir chez elle pour travailler. On travaille tard et beaucoup dans ce milieu. Il est un peu «grand frère» avec elle. Protecteur. Attentionné. Jamais aucun geste ou aucune allusion déplacées. Ce soir-là, ils boivent quelques verres en travaillant. Soudain il se jette sur elle, l’embrasse de force. Elle le repousse. Il insiste. Il devient violent. Elle est paralysée, elle ne comprend pas ce qui se passe. Il la viole. Quelques jours plus tard, il lui refait des avances, il lui dit combien a été formidable ce qui s’est passé entre eux. Elle parvient à lui dire que ça n’arrivera plus jamais et lui demande de ne plus jamais lui en parler. Elle se dit qu’il a dérapé. Qu’il n’est pas «comme ça» au fond. Elle se tait. Quelque temps après, il se jette sur elle de nouveau. Cette fois elle parvient à le repousser et à lui échapper. Elle est terrorisée. Elle se tait encore. A quelque temps de là, une jeune comédienne participe à un festival de théâtre. C’est l’été, il fait chaud, on discute jusque tard dans la nuit. On boit, on fait la fête, on discute encore, on s’échauffe. Il y a là cet homme de théâtre, plus âgé, qui en impose, qu’on écoute avec admiration. Il dit qu’il a un rôle pour elle, il lui propose de monter dans sa chambre pour en discuter plus tranquillement. Juste discuter alors ? Oui, oui bien sûr. Une fois dans la chambre, il se fait pressant, elle dit qu’elle va partir, elle dit qu’elle ne veut pas, il la projette violemment contre un mur, il tente de la forcer, elle se sauve dans la rue, elle court. Pendant des jours, elle tremble, elle ne peut plus s’arrêter de trembler. Les deux femmes ne se connaissent pas. Mais toutes deux se taisent. Elles se disent que c’est une histoire de l’intime. Elles ne veulent pas étaler ça aux yeux de toutes celles et ceux qu’elles côtoient dans leur milieu. Elles ont peur pour leur réputation, leur carrière qui commence, cet art qui les passionne. Elles se disent qu’elles oublieront. Elles n’oublient pas. Ça les hante. Viennent les effets post-traumatiques - angoisses, cauchemars, insomnies. Elles se sentent brisées. Elles partent à la dérive. Elles se disloquent au fil des mois. Alors un jour elles décident de ne plus se taire, pour tenter de sortir du cauchemar. Elles portent plainte. Et c’est comme reprendre un peu pied dans leur propre vie. Un petit peu. Commencer à sortir de l’écrasement. Ensuite viennent l’attente et la lente reconstruction. La justice prend son temps. C’est un processus très lent. Pendant ce temps, la vie continue. Pendant ce temps, des bruits courent. Elles parlent de ce qui leur est arrivé à d’autres femmes qui côtoient leurs agresseurs, pour les mettre en garde, et des femmes leur racontent ce qu’elles ont subi de leur côté. Avec ceux-là ou avec d’autres. D’autres histoires remontent. On en parle entre femmes, on se fait jurer mutuellement le secret, on ne veut surtout pas que ça se sache dans le milieu, on tremble pour son boulot, son art, son avenir. Parallèlement, la colère gronde contre des programmations de festivals quasiment exclusivement masculines. Parallèlement, circule la lettre signée par des performeurs et performeuses qui dénoncent le comportement d’un artiste reconnu à leur égard. Parallèlement, une comédienne porte plainte contre un acteur connu pour viol. La plainte est classée sans suite et l’acteur attaque la plaignante en diffamation. En France, moins de 10 % des victimes de viol portent plainte. Sur ces 10 % de cas qui remontent à la justice, 70 % sont classés sans suite, et seulement 1 % de l’ensemble des viols et tentatives de viols font l’objet d’une condamnation en cour d’assises. Faute de preuves. Car en France c’est à la victime de faire la preuve de son non-consentement. C’est parole contre parole. Et légalement, le doute profite toujours à l’accusé. Mais lorsque les agresseurs sont des artistes, intellectuels, professionnels de la culture, fins, intelligents, cultivés, parlant bien, introduits dans les cercles de pouvoirs locaux ou nationaux, et que la plupart des victimes sont des femmes, mal reconnues, peu considérées, peu programmées, travaillant dans l’ombre, souvent au service du «génie masculin», dépendant des hommes du milieu, metteurs en scène, directeurs de théâtre, producteurs … le rapport de force semble encore plus déséquilibré. La victime court le risque de voir sa vie professionnelle et artistique brisée - au-delà des séquelles du viol lui-même - par un milieu qui ne lui pardonnera pas d’y avoir semé le trouble. Car le viol et l’agression sexuelle ne sont pas le fait d’horribles violeurs à la mine patibulaire qui hantent les sous-sols obscurs des parkings la nuit. C’est le fait, dans notre milieu, d’intellectuels, d’artistes parfois reconnus, de personnes brillantes et sympathiques ayant le plus souvent un ascendant sur leurs victimes, de personnes ayant une parole publique écoutée, de l’esprit, de la repartie, de personnes qui peuvent par ailleurs dénoncer haut et fort les inégalités et les violences sociales. Cela ne se passe pas dans le milieu hollywoodien, chez nos «grossiers» voisins d’outre-Atlantique. Ça ne se passe pas dans le «vulgaire» milieu du show-biz ou de la télé. Cela se passe dans le si engagé et brillant milieu de l’art et de la culture françaises. Cela se passe de nos jours. En 2019, en France. On regarde avec étonnement ce drôle de pays qui est notre pays. Le pays des droits de l’homme, mais où celle qui a voulu inscrire les droits de la femme dans la constitution a été considérée pendant des siècles comme une vulgaire prostituée hystérique. Le pays où la galanterie et les jeux de séduction font partie du patrimoine national et sont défendus avec plus d’énergie que la justice et l’égalité. Le pays où, alors que partout dans le monde éclate l’affaire Me Too, un groupe de femmes signent une tribune pour défendre le droit des hommes à importuner les femmes. Le pays où repousser les avances pressantes d’un homme fait d’une femme une peine-à-jouir, une chieuse, une mal baisée, une qui fait des histoires. Le pays où une victime de viol ou d’agression sexuelle se doit d’être impeccable et irréprochable dans tous les aspects de son travail et de sa vie, car tout pourra se retourner contre elle le cas échéant, si elle décidait de ne plus se taire. Voilà pourquoi la plupart des femmes se taisent sur le harcèlement sexuel, les agressions sexuelles et les viols qu’elles subissent dans le milieu artistique et culturel français. Voilà pourquoi il n’y a pas d’affaire Me Too ici. Parce que les femmes ont peur. Et qu’elles connaissent le prix à payer de leur parole. Parce que si leur vie intime est brisée, elles espèrent au moins sauver leur vie artistique, professionnelle. Quitte à payer le prix double de cauchemars et d’angoisses. Quitte à être brisée deux fois : par l’agression puis par le silence dans lequel les codes tacites de ce milieu les enferment. Carole Thibaut directrice du centre dramatique national de Montluçon, metteuse en scène et actrice
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Le spectateur de Belleville
July 17, 2018 7:10 PM
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Par Armelle Héliot dans Le Figaro Publié le 17/07/2018 à 13:44 De notre envoyée spéciale à Avignon CRITIQUE - Les gravats, Si loin si proche, Rosa Luxembourg kabarett,Ô toi que j'aime ou le recit d'une apocalypse: une excellente fournée de pièces dans des genres très différents. Des créations qui donnent du sens à la jungle de la grande foire aux désillusions.
● Les gravats: macabre et drôle
Jean-Pierre Bodin, le délicieux fantaisiste du Banquet de la Sainte-Cécile en 1994, spectacle qui révéla ce comédien qui jouait beaucoup auprès de Jean-Louis Hourdin après avoir été dans l'ombre de la technique, a concocté avec ses amis un spectacle macabre et drôle, sur le thème de la vieillesse et de la décrépitude, Les Gravats.
Depuis Le Banquet, il nous a réjouis avec des créations sensibles et cocasses souvent. Cette fois, lui qui est né en 1957, mais a gardé la silhouette d'un jeune homme, s'empare d'un sujet très délicat et qui touche chacun.
Alexandrine Brisson, auteure, a participé à l'écriture. Elle n'est pas en scène. Jean-Louis Hourdin, qui a bien sûr participé à l'élaboration de cet opus, a dû subir une opération qui lui interdit de jouer dans la chaleur avignonnaise. Il a été remplacé au pied levé par Thierry Bosc et on salue la maîtrise avec laquelle ce grand comédien est entré dans la danse.
Une danse très macabre pour deux hommes et une femme: Jean-Pierre Bodin, Thierry Bosc, et une pépite de grâce et d'intelligence, violoniste virtuose, Clotilde Mollet.
On ne vous racontera pas tout car le spectacle qui nous parle donc de vieillissement, de grand âge, de mort, vaut pour son extraordinaire inventivité d'écriture, de mise en scène et de jeu. Il est épatant.
Mais dire les images, les surprises, les audaces, serait vous priver du bonheur que l'on prend à rire et à être bouleversé, en même temps, par ce sujet terrible.
Une valse sans tristesse, des fauteuils crapauds avec lesquels on danse ou virevolte comme sur des autos-temponneuses, des squelettes, du désossage effrayant, de belles maximes, la lecture de la charte des droits du mourant. Tout est affronté ici. Mais, répétons-le, on rit beaucoup. Et il y a dans ce moment beaucoup de grâce, de profondeur, de lucidité. Du grand théâtre.
Fabrik Théâtre, 11h00, jusqu'au 24 juillet. Durée: 1h15 (04 90 86 47 81).
● Si loin si proche : une odyssee franco-algerienne
Abdelwaheb Sefsaf est un formidable homme de théâtre. Français d'origine algérienne, il est à Avignon avec un spectacle qu'il a écrit et joue, accompagné de deux musiciens de son groupe Aligator, Georges Baux, claviers, guitare, chœurs et de Nesto Kéa, live-machine, guitares, theremin, choeurs.
Des artistes formidables, tous les trois et le disque de la musique du spectacle est en vente sur place ainsi que le texte de cette pièce en forme de récit épique (Lansman éditeur, 10€).
Le spectacle est mis en scène par l'auteur, avec Marion Guerrero, dans une scénographie très belle et imaginative de Souad Sefsaf et des lumières, très nuancées d'Alexandre Juzdzewski qui signe également la vidéo, discrète et pertinente.
Abdelwaheb Sefsaf parle de sa famille immigrée en France. On est dans les années 70-80. Il n'est encore qu'un petit garçon, mais ne perd rien de ce qui advient et en particulier des rêves des adultes...
C'est beau, tendre. Le récit parlé s'étoile de parties chantées, très belles. On a le sentiment d'un aède, quelque part entre la France et les montagnes de Kabylie... Le personnage de la mère, qui a la sévérité abrupte d'une femme des montagnes, glace parfois le sang: mais on l'aime car Abdelwaheb Sefsaf en parle avec tendresse.
Lorsqu'il s'agit d'entreprendre un voyage jusqu'au pays natal, on s'arrête à Oran, berceau de la famille.
Mais en passant par l'Espagne et le Maroc, car ainsi le voyage est moins cher. C'est que, comme il est évoqué pudiquement dans le spectacle, on n'est pas riche dans la famille... Mais un mariage a lieu et il faut non seulement honorer le rendez-vous, mais fournir la dot de la mariée... alors que c'est l'un des fils qui l'épouse...
N'en disons pas plus. Car ici le bonheur est dans l'épopée! Abdelwaheb Sefsaf est un interprète et un musicien, un chanteur, bouleversants. Mais il est aussi un écrivain. Il a du style. Une belle écriture, fluide et fruitée qui s'irise d'images superbes, d'humour, de douceur.
Une histoire qui nous en apprend plus que bien des longs discours sur le statut, le sort, la vie quotidienne de ceux qui sont venus travailler dans une France qui les recrutait et ne les traitait pas forcément très bien. Mais ici, il y a ce supplément: la fierté berbère... Nulle agressivité, nul ressentiment. La vie, la France, l'Algérie. Un grand travail musical et théâtral qui a des vertus universelles.
11. Gilgamesh Belleville, à 16h10, jusqu'au 27 juillet. Durée: 1h15 (04 90 89 82 63). À ne pas rater, le concert des «Enfants de la manivelle», le 19 juillet à 21h00, au Théâtre des Carmes. Durée: 1 heure. Avec André Minvielle, récit, chant, percussions et Abdelwaheb Sefsaf, récit, chant, percussions. Plus «main vielle à roue» et «orgue de Berbérie» (sic).
● Rosa Luxembourg kabarett : portrait musical
C'est un très fin et sensible travail que nous propose Viviane Théophilidès, metteur en scène, comédienne, qui fut au conservatoire un professeur remarquable. Elle excelle à composer des évocations délicates et profondes. Ici, on est dans le récit, la réflexion, le jeu. Un homme, Bernard Vergne, quatre femmes, l'une est aux claviers, l'autre chante magistralement, la troisième interprète Rosa, et Viviane Théophilidès fait le lien. Saluons donc les talents chatoyants de Géraldine Agostini, la musique, Sophie de la Rochefoucauld, Rosa, Anna Kupfer, chanteuse magnifique, au timbre prenant, à l'émission si naturelle, claire, belle, et leur metteuse en scène. On va et vient de présent à passé. On s'interroge sur le destin de Rosa Luxembourg, morte si jeune, assassiné en 1919. Une grande figure, une combattante, mais un être hypersensible, profond que ce portrait en paroles, questions, musique et chant, nous restitue de merveilleuse manière. Et en plus, cela se donne au Théâtre des Carmes, le théâtre que fonda le grand poète d'Avignon, André Benedetto. Une pensée pour lui.
Théâtre des Carmes, à 16h25. Jusqu'au 25 juillet. Durée: 1h45 (04 90 82 20 47). ● Ô toi que j'aime ou le récit d'une apocalypse : itinéraires d'enfants perdus
Fida Mohissen est un homme de théâtre très important du paysage théâtral, avignonnais en particulier. Il y a quelque temps, au Gilgamesh, il déployait une très intéressante programmation. Le lieu ayant été vendu, il a sauté le pas et créé, avec le directeur du théâtre de Belleville, à Paris, le désormais fameux «11 Gilgamesh Belleville», qui est devenu en deux saisons, l'un des lieux préférés des compagnies et du public.
Il y présente un texte qu'il a écrit et met en scène, Ô toi que j'aime ou le récit d'une apocalypse. C'est un projet généreux et sensible. Il s'appuie sur une intrigue complexe: une réalisatrice de documentaires et un metteur en scène veulent faire travailler des jeunes détenus radicalisés sur un poète mystique du XIIIème siècle dont le destin est marqué par la mort de son maître... Évidemment, la mystique du soufisme n'est pas vue d'un bon oeil par les salafistes... C'est provoquer, sans doute que de chosir ce projet... En prison, Nour Asile, syrien, rêve seulement de mourir en martyr...
Comment ces trois-là peuvent-ils se comprendre? Travailler? En fait, le scénario, la pièce, la manière dont tout nous est raconté sont beaucoup plus compliqués. Sur le vaste plateau de la grande salle, de la musique, des récitants et du jeu, des lumières envoûtantes, un tulle sur lequel sont projetées des phrases (mais attention, difficile de les lire), des images, un va-et-vient entre plusieurs niveaux de récit, plusieurs formes de jeu fait parfois flotter l'action. Mais on ne perd pas le fil, et c'est bien joué.
Il y a beaucoup de générosité, d'interrogations, d'espérance dans l'écriture et la mise en scène de Fida Mohissen (texte édité chez Lansman). Les comédiens sont convaincants: Stéphane Godefroy, Raymond Hosni, Lahcen Razzougui, Benoît Lahoz, Clea Petrolesi, Amandine du Rivau et à la guitare électrique David Couturier et à la contrebasse Michel Thouseau.
11. Gilgamesh Belleville, à 22h00, jusqu'au 27 juillet, relâche le 18. Durée: 2 heures (04 90 03 01 90).
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Le spectateur de Belleville
May 4, 2014 5:16 PM
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Le 9 avril dernier, à Roanne dans la Loire (42), le maire récemment élu Yves Nicolin, annonce sans arguments valables le limogeage du directeur du théâtre. Un licenciement qui fait beaucoup de bruit, puisque c’est la police municipale qui a déclaré la nouvelle à l’intéressé, se rendant à son propre domicile. Artistes, syndicats et admirateurs de ses œuvres, se sont mobilisées les mercredis 9 et jeudis 24 avril devant la mairie pour exprimer leur indignation.
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Le spectateur de Belleville
January 30, 2021 5:38 PM
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Par Véronique Hotte dans son blog Hottello le 29/01/21 Ulysse de Taourirt, écriture et mise en scène de Abdelwaheb Sefsaf, collaboration à la mise en scène et à la dramaturgie de Marion Guerrero, musique Aligator – Georges Baux, Abdelwaheb Sefsaf, Nestor Kéa.
La Compagnie Nomade in France est née en 2010, sous l’impulsion de son directeur artistique Abdelwaheb Sefsaf – metteur en scène, auteur, compositeur et interprète. Elle cultive le rapprochement entre théâtre et musique, autour des écritures contemporaines. En 2015, il fonde le groupe Aligator avec Georges Baux; ils composent ensemble les chansons sur spectacle Médina Mérika qui reçoit le prix du 27 ème Festival Momix 2018. En octobre 2017, il écrit et met en scène le spectacle Si Loin si Proche, publié aux éditions Lansman, le premier volet d’un diptyque dont les volets, au-delà de la logique chronologique, restent autonomes et se voient indépendamment. Si Loin Si Proche évoquait la figure de la mère, à travers le regard de l’enfant sur la tentative de retour familial en Algérie, dans les années 70. Le volet 2, Ulysse de Taourirt, s’attache plutôt à la figure du père à travers le regard de l’adolescent des années 80. Un mythe du retour que Abdelwaheb Sefsaf estime comme farouchement entretenu et alors jamais remis en question, et en même temps posant question. L’auteur parle « de l’intérieur » et pourtant avec distance clairvoyante d’une réalité sociale significative : « L’héritage social et culturel à l’orientalisme populaire et bouillonnant se frotte au courant réformateur d’une Europe des années 70, bousculée par une jeunesse aux idées larges. » La construction de l’identité peut être comparée à une partie d’échecs : « Les codes se télescopent, les vérités s’opposent, c’est le temps des négociations identitaires ». Le fils évoque un Orient paternel, l’image d’un père ouvrier intellectuel, passionné de lettres et de politique. Aussi l’humanité est-elle prise en étau entre un monde terrestre, mouvant et concret et un monde céleste et légendaire, suspendu au-dessus des interprètes, tels des objets de lumière. La réalité théâtrale s’ancre entre ces deux espaces symboliques : un récit homérique à la gloire du père : « Dans ce jardin d’Eden, je vénérais mon père telle la figure d’un demi-dieu, un héros antique caché sous l’apparence d’un ouvrier ordinaire et doté d’une force surhumaine puisée dans le pouvoir intarissable de l’huile d’olive sacrée de Kabylie. » A la rencontre entre théâtre et musique, s’ajoute celle du cinéma, avec la projection sur le grand écran du lointain de deux courts métrages, « Le mariage de Soraya »: une très jeune fille quitte l’oliveraie et les chèvres dont elle a la garde pour être promise en mariage, c’est la mère du héros-narrateur-interprète, musicien et chanteur Abdelwaheb Sefsaf. L’épouse ne rejoindra son mari en France que des années plus tard. Et « Ulysse de Taourirt », sorte de chronique algérienne à la Albert Camus, où la famille est réunie à table ou au salon dans l’appartement – parents et enfants. Et sur la structure tournante scénographique de Souad Sefsaf et Lina Djellalil, telle une armoire immense ou bien une grande boutique ouverte sur trois panneaux et qui se referment en un cube de bois gigantesque dont les côtés servent d’écran pour la projection du fameux King- Kong en noir et blanc, montrant les crocs et poussant ses cris effrayants de bête traquée – rêve d’enfant. Quand la structure retournée s’ouvre, une caverne d’Ali Baba s’offre aux regards émerveillés du public – produits d’épicerie et de primeurs, rayonnages de bouteilles et de boîtes de toutes les couleurs, dans le scintillements des lampes – accessoires multiples – qui égayent l’existence. Et sans finir jamais, s’accumulent des piles de cageots pour les fruits et légumes, près d’un vélo. Le père, qui a appris le français dès son arrivée sur le sol d’« accueil », qui a ainsi pu tenir commerce avec ses compagnons d’aventure, blouse grise d’époque et casquette sur la tête, travaillant et ne se plaignant pas, supportant un destin non choisi mais un vrai chemin de survie. Auparavant, le père est arrivé dans le sud de la France, puis est remonté jusqu’à Forbach, avant de prendre ses quartiers à Saint-Etienne où les enfants ont grandi : le père aura travaillé dans les mines, le bâtiment – des métiers physiques et durs qui altèrent la santé – puis dans le commerce, sans geindre ni se plaindre. L’Histoire n’en poursuit pas moins son parcours, et au-delà des récits de mariage, d’exil, de résistance, s’imposent les Evénements précis de la Guerre d’Algérie. Le metteur en scène évoque un récit homérique à la gloire du père qui laisse la place aux questionnements les plus intimes pour dessiner en relief les méandres de la construction d’une identité hors-sol qui tente désespérément de s’enraciner. Soit le lot des enfants grandis en France. Si le rêve parental était le retour en Algérie dans une maison qu’on se serait construite, celui des enfants était différent, sans qu’eux-mêmes ne le sachent confusément d’abord, ayant investi leur cadre de vie et leurs habitudes, ayant fait de leur rue – celle dévolue aux « immigrés » – leur territoire, fait du compagnonnage fidèle et entier d’amis de leur âge et de référents adultes. Une seule rue souvent dans les petites villes où les parents résident est celle qu’ils ont fait leur. Porteur de deux cultures, les enfant se sentent peu à peu chez eux, dans leur rue, leur cité et leur ville, s’écartant inconsciemment du rêve des aînés et préférant s’ancrer davantage sur le territoire français, leur pays désormais, héritiers du passé de leurs parents mais porteurs d’un avenir à eux. « Eux toujours prompts à ne jamais se plaindre, à supporter en silence la rigueur de l’exil, de la vie dans les bidonvilles, eux toujours si forts, aujourd’hui si fragiles. Ont-ils été de bons parents ? Et moi qui m’interroge… Est-ce qu’on a été de bons enfants ? Héritiers d’une culture méditerranéenne patriarcale et populaire, on a pris et on a laissé. On a hérité et on a inventé. On a construit et on a improvisé. On a vécu ce qu’on avait à vivre. » La musique crée des couleurs et entre en vibration avec les émotions – chansons en français et en arabe de l’artiste AbdelWaheb Sefsaf, au gang et aux percussions, qui arpente la scène en conquérant distancié et moqueur, sans haine ni amertume, mais posant les vies et les destins tels qu’ils ont été – sans fard ni excès. A ses côtés, la musique est magnifique – structure électronique et instruments traditionnels. Les musiciens incarnent les copains d’existence du père : Nestor Kéa à l’oud, à la guitare, au banjolino, au chant, live machine et choeurs; Antoine Gatta à la batterie, aux percussions et choeurs et Malik Richeux au piano, violon, accordéon, guitare et chœurs. Un spectacle saisissant de justesse – lucidité et humanité- entre récit, chants et musique orientale. Véronique Hotte Présentation du spectacle le 28 janvier au Théâtre de la Croix-Rousse à Lyon (69). Tournée prévue, reportée … au Château Rouge à Annemasse (74), à La Mouche à Saint-Genis-Laval (69), à La Comédie de Saint-Etienne (42), à La Garance, Scène nationale de Cavaillon (84), au Théâtre de Privas (07), au Théâtre Molière, Scène nationale de Sète (37).
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Le spectateur de Belleville
July 18, 2018 3:32 AM
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Par Jean-Pierre Thibaudat dans son blog Balagan 18.07.2018 Avec un communicatif goût du récit et une rondouillarde générosité mêlant petites histoires de la vie et chansons, Adlewaheb Sefsaf, acteur- auteur- conteur -chanteur oriental né en France et s’étant formé à l’école de théâtre de Saint-Étienne raconte et chante "Si loin, si proche", l’ épopée d’une famille algérienne dans la France des années 70 entre Saint-Étienne et le bled. Quel voyage !
scène de "Si loin si proche" © Renaud Vezin Tout est rond chez Abdelwahed Sefsaf. Sa bouille, son crâne au cheveu ras, son ventre (façonné par « une cuisine qui combine à part égales le sucre, sa moule, le beurre et l’huile »), ses phrases, sa façon de parler, et tout en rondeurs est sa façon de chanter-danser. Son nouveau spectacle Si loin si proche, est disons-le sans attendre, une merveille. E constitue la meilleure réponse au mauvais coup du maire de Roanne, Yves Nicolin (UMP) qui, à peine élu, avait envoyé deux policiers au domicile d'Abdelwahed Sefsaf porter un pli lui signifiant, sans raison, son licenciement immédiat à la tête du théâtre de la ville qu’il venait de diriger avec succès de 2012 à 2014.
A dix dans une estafette
Parti d’Algérie avec sa jeune femme, le père Abdelwahed Sefsaf était venu travailler dans les mines à Saint-Étienne. Naissance après naissance, tout le monde, y compris la grand-mère s’entasse dans une pièce « sans eau courante ni toilette », un nouveau logis leur apportera l’eau courante « pas tous les jours » et des toilettes « sur le palier ». Le père quitte la mine suite à un accident, il finira par vendre des fruits et légumes sur les marchés. Au quatrième enfant la mère a enfin le doit de sortir dans les rues..
Dans les années 70 , lorsque le président Giscard d’Estaing prône (largement ) et finance (modestement) une politique du retour, la famille décide de revenir au pays, au bled, pour y construire une grande maison. Algériens devenus Stéphanois, il n’habiteront jamais cette maison. L’un de leurs fils, Wahid, né en France, s’installe en Algérie. Toute la famille fait le voyage pour son mariage et apporter le djhez, en français la dote ( ce voyage de trois mille kilomètres à dix dans une estafette constitue le grand moment épique du spectacle), mais le mariage est un échec, le fils revient en France. Pas simple de « revenir » dans un pays où l’on est pas né ou que l’on a quitté depuis trop longtemps.
Cette chronique somme toute banale, Abdelwahed Sefsaf en fait une truculente épopée en la tressant par le filtre de ses souvenirs d’enfance avec de craquantes anecdotes, des tas de petits faits ordinaires qui en deviennent extraordinaires par la magie de son dit nourri de langue de Victor Hugo et celle de Shéhérazade. Abdelwahed Sefsaf rassemble ses langues dans un bouquet fleuri et odorant où se côtoient le français des romanciers appris à l’école, celui des Algériens de France qui l’ont appris sur le tas, la langue arabe, la seule que pratiquent sa mère et sa grand-mère, sans compter les accents et le charme qui en découle.
La maison future donne un sens à la vie et justifie les inconvénients et les sacrifices du présent à vivre éternellement dans du « provisoire » avec « une ardeur à la bricole qui n’a d’égale que son improbable sens de l’esthétique ». Chez « l’immigré algérien des années 70-80 » poursuit Abdelwahed Sefsaf « le moche est une abstraction. Si c’est solide, c’est beau, car la solidité est une beauté suffisante ».
Nomade in France
C’est un regard d’une immense tendresse que le fils porte sur son père qui avait installé un portrait du président Boumédienne dans la cuisine et, sa vie durant, ne cessa de répéter : « cette maison, c’est pas pour moi, c’est pour vous ». Il en va tout autant pour la mère qui avait la main leste mais gardait le martinet pour les grosses bêtises : « Pour mériter un enfance sans martinet, il aurait fallu une enfance sans enfance » confesse Abdelwahed avec gourmandise.
Chaque avancée du récit, volontairement non chronologique, est ponctuée par une chanson, écrite (le plus souvent en arabe ) et chantée par Abdelwahed Sefsaf, composée et accompagnée par de vieux complices (Georges Baux et Nestor Kéa) avec lesquels Abdelwahed a formé le groupe Aligator en 2015. Ajoutons le nom de Souad Sefsaf, la décoratrice, et celui d’une autre amie, Marion Guerrero qui co-signe la mise en scène avec celui que tout le monde appelle Abdel.
Ancien élève de l’école de théâtre de Saint-Étienne, Abdelwahed Sefsaf a mené une carrière théâtrale marquée par un long compagnonnage avec Jacques Nichet auprès de qui il rencontre Georges Baux. En 1999, il fonde et dirige le groupe musical Dezoriental, souvent primé et qui a connu une belle carrière avant sa dissolution. En 2010, Abdel fonde la Compagnie Nomade in France dont Si loin si proche est le troisième spectacle, mi-musical, mi-théâtral comme les précédents (Fantasia Orchestra, Medina Mérika). Un spectacle qui est au carrefour de ses vies, entre la France et l’Algérie, la musique et le théâtre, l’histoire de sa famille et sa faconde à broder des histoires.
Festival d’Avignon off, au 11 Gilgamesh Belleville à 16h10 jusqu’au 27 juillet (sf le 18). Du 18 au 23 décembre à la Maison des métallos. Puis tournée en 2019 : Tarare, Saint-Étienne, Privas, Goussainville, Oyonnax...
Le texte de la pièce est publié aux éditions Lansman, 42p, 10€
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Le spectateur de Belleville
November 20, 2016 7:35 AM
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Par Gilles Costaz pour Webthéâtre :
On comprend que la Compagnie Nomade in France et Abdelwaheb Sefsaf s’en prennent, dans leur nouveau spectacle, aux Murs et à l’idée de mur séparateur : leur théâtre est sans frontières, à cheval entre plusieurs disciplines, musical, amateur d’un peu de vidéo, servi par un jeu qui frôle la danse et le slam ; il ne conte pas d’histoire mais cerne un thème en ronds concentriques avec la volupté du conteur oriental. Le plateau est une scène pour concert, avec ce volumineux matériel des musiciens modernes, mais des images surgissent derrière les interprètes qui chantent, parlent, avec ou sans la puissance furieuse des micros, changent leur garde-robe pour se transformer avec des gestes simples et légers. Leur course haletante s’offre des haltes vagabondes mais n’en tient pas moins sa ligne, son rythme et la passion qui brûle chacun d’entre eux. Le thème du mur est central. Muraille de Chine, feu le mur de Berlin, mur qui coupe Jérusalem, murs construits contre les migrants en Hongrie et en France… Ils défilent, symboles de nos peurs pitoyables. Mais, encore une fois, la liberté inspire les auteurs, Abdelwaheb Sefsaf et Jérôme Richer, qui font éclater les barrières. Ils vont jusqu’à chanter en allemand, ils saluent un juste oublié de la Seconde Guerre mondiale et terminent par un chant juif également oublié et bouleversant. Leur chanson pour les migrants, « Il faut partir ou bien mourir », devrait s’échapper du spectacle pour passer sur nos ondes : c’est le message dont nous avons besoin aujourd’hui. La troupe, basée à Saint-Etienne, qui est un peu moins nombreuse que pour le précédent spectacle Médina Mérika (une grande réussite, qui a beaucoup tourné, entre Avignon et la Maison des métallos), a une belle présence fiévreuse. C’est le mélange de gens de théâtre et du groupe musical Aligator. Marion Guerrero est une personnalité aux riches vibratos dramatiques et rythmiques. Toma Roche, long personnage dégingandé, puise à loisir dans sa palette d’humour et d’implication, de distance et de conviction.
Abdelwaheb Sefsaf est une sorte tribun doux, de sage exalté : c’est à lui seul un spectacle vif et attachant qu’un auteur qui s’exprime lui-même par ses textes et ses musiques. Georges Baux et Nestor assurent sans relâche les pulsations orchestrales. Tous jouent ensemble et chacun passe le relai à l’autre, dans un beau brasero des mots, des notes et du jeu.
Murs d’Abdelwaheb Sefsaf et Jérôme Richer, mise en scène d’Abdelwaheb Sefsaf , collaboration à la mise en scène et dramaturgie
de Marion Guerrero, assistanat de Nine D’Urso, composition et direction musicale d’Aligator (George Baux/Abdelwaheb Sefsaf), son de Tom Vlahovic, lumières et vidéo d’Alexandre Juzdzewski avec Marion Guerrero, Abdelwaheb Sefsaf, Toma Roche, Georges Baux (guitares, piano), Nestor (Kéa live machine et instruments acoustiques).
Théâtre de la Croix-Rousse, Lyon, tél. : 04 72 07 49 49, jusqu’au 19 novembre. Comédie de Saint-Etienne, du 13 au 15 décembre. Théâtre Jean Vilar, Bourgoin-Jallieu, les 9 et 10 mars. (Durée : 1h 30).
Photo Bruno Amsellem.
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