Un cinéma en puissances : une éthique de la réciprocité
D’emblée, le projet de Benjamin Thomas s’écarte des démarches analytiques qui chercheraient dans les images cinématographiques des « explications du monde », pour y chercher plutôt des « explications avec le monde » (p. 13). C’est dire, de façon liminale, à quel point le projet de l’auteur s’énonce comme une recherche esthétique, mais aussi, et concomitamment, éthique, et ce, selon plusieurs modalités.
D’abord, parce que l’auteur s’inscrit dans la veine d’une pratique de l’analyse filmique qui considère que celle-ci jamais ne rompt avec le monde (au-delà du débat sur le statut, analogique ou non, des images cinématographiques) : parce que tout œuvre cinématographique provoque des effets de spectature qui nous (é)meuvent et nous engagent, profondément, dans le monde (et ce, au-delà de la simple activation de nos neurones-miroirs).