Les médias face à leur destin

Comme année en janvier, le Blog du modérateur actualise les données connues sur les médias sociaux. A archiver très vite, sans oublier de cliquer régulièrement sur le titre pour réviser ses classiques.

Les chiffres clés des réseaux sociaux en 2016

• Sur 7,357 milliards de personnes dans le monde, on dénombre 3,715 milliards d’internautes.
• Sur 3,715 milliards d’internautes, 2,206 milliards utilisent les réseaux sociaux chaque mois.
• Sur 2,206 milliards d’utilisateurs des réseaux sociaux, 1,925 milliards sont actifs sur mobile.

Sélection des phrases fortes de l'interview de Eric Delcroix pour ceux qui n'ont pas le temps de lire. Mais je vous encourage à la lire en entier. 

-  la très grande majorité des médias n’ont pas encore compris comment utiliser les réseaux et médias sociaux.

-  les médias font acte de présence. La plupart du temps, les journalistes complètent leurs reportages en simplifiant par une photo et un message (parfois, un article) sur le site du média ou par le compte Twitter ! Basta !

-  je conseille souvent d’avoir une petite communauté active plutôt qu’une pléthore « d’amis » inactifs. Et dans ce cas-là, il est certain que vos « abonnés » réagiront plus aux liens que vous donnez.

- Si je fais une comparaison presse papier – presse dans les médias sociaux, d’un côté, il y avait le titre et le chapô (ou une image) qui attirait. Puis on lisait l’article. Désormais, il y a le tweet ou le message dans Facebook, une galerie d’images ou une vidéo qui peuvent attirer. À l’internaute d’aller lire la suite !

- Pour l’anecdote, au début de Twitter, la Voix du Nord diffusait un flux d’information ! À l’époque, je m’étais posé la question de savoir si je devais continuer à lire la version papier du journal ! Quelques mois plus tard, le compte a été repris en main… Je suis obligé de lire la version papier (La version numérique n’apporte pas grand chose de plus sinon de dire : je lis mon journal sur un iPad).

Dommage ! Pourtant, je reste persuadé que la 1re mouture de ce compte Twitter pouvait être une énorme porte d’entrée pour le journal vers des versions payantes numériques.

- On sait depuis longtemps maintenant que les Français ne veulent pas payer pour de l’information. Nous savons tous que les médias existent seulement par la publicité en relation avec le nombre de lecteurs, d’auditeurs, de téléspectateurs…

Donc, le but est de trouver en ligne, dans les médias sociaux (et pas seulement les réseaux) un lectorat, un auditorat ou des téléspectateurs (l’arrivée des télés interactives et pas seulement du Twitter autour d’un hashtag devrait aider) dignes de ce nom pour le média.

- L’autre source d’information pour eux est les amis…L’information comme le commerce doit désormais compter sur l’avis des pairs qui seront de redoutables relayeurs d’informations, le plus important même.

- Les influenceurs du web qui sont surtout présent dans les médias sociaux ont un bel avenir devant eux et les médias feraient bien d’y prêter attention.

- pour les médias, il est préjudiciable dès à présent de ne pas être présent dans les réseaux et médias sociaux.

Que ce soit l’individu ou les entreprises dont les médias, il est nécessaire désormais de prévoir une stratégie de présence dans ce qui fait le monde actuel.

-  les internautes sont dans les réseaux et médias sociaux : pour discuter… Refaire la discussion de comptoir ou des discussions plus « évoluées », donner leur avis et point de vue, enrichir l’information…

Bien sûr, il faut rentrer dans le code, ne serait-ce que pour trouver les données remarketing. Mais l'article pédagogique d'Olivier Monteux est un excellent support pour vous y essayer sans trop dé peine.

Analyse de de Christophe Eynius-Genneson, chef de projet digital, Ruche & Pollen.

Très intéressant travail d'enquête de Alice Antheaume qui a collecté auprès des sites d’informations français des indicateurs provenant de leurs propres outils de mesure (Google Analytics ou Xiti): la part de la page d’accueil sur le trafic du site, ainsi que le trafic en provenance des réseaux sociaux et des moteurs – en l’occurrence Google News et le “search”. Infographie très instructive.

Ses commentaires sont accessibles en direct via ce lien avec son blog sur Slate.fr : http://blog.slate.fr/labo-journalisme-sciences-po/2013/11/24/de-letat-des-pages-daccueil-sur-les-sites-dinformations-francais/

Journalismes.info prolonge le débat initié dans ce topic le 4 novembre, avec l'intronisation d'une version française du site BuzzFeed: http://sco.lt/51IHxJ . En l'occurrence, 75 % du trafic de la version américaine de BuzzFeed provient des réseaux sociaux. Alors que, sur des sites comme Lemonde.fr ou Lefigaro.fr, la part des lecteurs qui proviennent des réseaux sociaux est de l'ordre de 3 % et qu'elle se situe entre 15 et 30% pour les pure players. 

Mais que faut-il sacrifier sur l'autel de la déontologie et du devoir d'informer pour plaire aux réseaux sociaux? A votre avis...

Extrait: "Les TICs, en Europe notamment, sont encore perçues comme un gadget, un canal de communication mais pas comme un facilitateur du débat démocratique. La multiplication des exemples concrets dans les pays émergents montrera peut-être la voie aux pays développés."

Les journalistes accèdent en moyenne à 4,6 réseaux. Deux réseaux sont consultés par plus de 2/3 d’entre eux : Wikipédia (77%) et Twitter (69%) et plus de la moitié consulte également LinkedIn (57%), les blogs (57%) et Facebook (54%).

Extrait de l'article du Figaro:

"«Il y a sur Twitter une ambivalence recherchée vis-à-vis des journalistes. Officiellement, on ne s'adresse pas à eux, tout en sachant qu'ils reprendront les tweets», souligne Christian Delporte, spécialiste de la communication politique. Autre avantage, selon l'historien: le politique ne peut pas écrire un long message (un tweet est limité à 140 signes, NDLR) et n'est donc pas tenu de s'expliquer."

3 milliards d’individus sont connectés à Internet : +20% en un an.

Beaucoup de chiffres à retrouver dans une animation vidéo de près de 5 minutes.

Se pourrait-il que les éditeurs songent à remplacer leurs journalistes par des algorithmes? Ce sera l'une des questions centrales du prochain congrès des journaux européens. Brrr, ça fait froid dans le dos!

Plus inquiétant pour la vérification de l'information, le crowdsourcing, avec des agences de presse comme Storyful, basées sur les réseaux sociaux.

Le projet 'Pheme', qui exploite la technologie webLyzard, devrait permettre de détecter les mensonges dans les médias sociaux, en les classant selon 4 catégories: spéculation, controverse, mauvaise information (où le diffuseur a été mal informé) et désinformation (où des renseignements sciemment erronés sont propagés). Pour arriver à ce résultat, l’université MODUL applique par conséquent une approche interdisciplinaire. 

Le big data bientôt passé à la moulinette du détecteur de mensonge?

Christophe Lachnitt a raison de relativiser le résultat de cette étude en introduisant une pondération liée au nombre d'usagers. Dans le comparatif Twitter YouTube, une plus grande part d'usagers utilise Twitter pour s'informer.

Livre, jeux vidéo, musique, cinéma... quatre marchés dans lesquels les artistes (une fois reconnus sur Internet) ont tendance à rejoindre la filière traditionnelle. Même les traditionnels qui ont tenté l’aventure y sont revenus.

Et si la presse connaissait la même évolution! Possible... à condition qu'elle propose un vrai plus qualitatif par rapport aux médias sociaux. Sinon, les consommateurs d'infos n'auront aucun intérêt à payer.

Développer une présence sur les plateformes sociales pour une entreprise ne s’improvise pas. Cette initiative doit au contraire être mûrement réfléchie et calculée... comme en attestent les six étapes qu'il est indispensable de respecter, selon Espresso, pour travailler sa "marque".

De 2010 à 2012, l'ASNE a enregistré une réduction de 18% du nombre de photographes et vidéastes à temps plein (baisse de "seulement" 6% pour les journalistes et écrivains).

Comment s'en étonner quand les médias ont l'embarras du choix dans les millions de photos et vidéos qui circulent gratuitement sur internet, postées par ceux qui sont souvent les premiers témoins des grands événements. Seuele "petite" différence, la qualité. Mais comme à l'heure actuelle, ce n'est pas la priorité des patrons de presse...

Chaque minute, 

- 48 heures de nouvelles vidéos sont publiées sur YouTube.

- 571 sites web sont créés.

- 204.166.667. mails sont envoyés.
- 3600 photos sont partagées sur Instagram.
- Plus de 100 000 tweets sont émis sur Twitter.

Pour le reste, lisez l’infographie !