Les médias face à leur destin

Extrait:

En décembre 2014, par exemple, les ventes numériques représentaient 9,70% des ventes totales de quotidiens nationaux. Une proportion qui ne cesse d’augmenter, puisqu’elle était de 8,12% en octobre 2014.

Suivent des chiffres et un micro débat sur l'intérêt du PDF sur tablette.

La fin des médias traditionnels en tant que telle ne veut pas dire la fin des journalistes. Ils seront toujours nécessaires pour collecter l'information, faire le tri, analyser, mettre en perspective, enquêter... Mais elle aurait certainement des conséquences sur leur précarisation.

Par ailleurs, permettre ainsi à un réseau comme Facebook de prendre le pas sur les liens qui mènent aux sites de presse serait lui donner à terme un pouvoir inquiétant pour la liberté de la presse et le pluralisme de l'information. 

Si tout va bien...

Amaury Lab a une double vocation : accélérer le développement de startups en croissance et favoriser les passerelles entre celles-ci et le Groupe Amaury afin de s’enrichir mutuellement dans une logique de co- développement.

La première promotion portera sur « L’information connectée » autour de trois sujets ciblés : le big data, l’expérience digitale et les objets connectés. Les entreprises sélectionnées seront incubées pendant 12 mois au sein d’Amaury Lab.

Dépôt des appel candidatures du 12 novembre au 7 janvier 2015.

Tous les détails dans cet article.

Beau portrait d'Evelyne-Jean Baylet dans un des rares journaux de France qui ne s'est pas contenté de reprendre l'article de l'AFP. En prime, le journal, opposé politiquement à la ligne éditoriale de la Dépêche, évoque l'avenir, avec le rachat du groupe Midi-Libre, et salue le groupe de Jean-Michel Baylet, "l'un des rares journaux à être toujours rentable. (...) le groupe s'appuie sur des diversifications judicieuses".

Respect!

EXTRAITS

Sur l'AFP

"La proposition de loi du groupe socialiste, qui s'inspire d'un rapport remis en avril du député PS Michel Françaix, propose notamment d'allonger le mandat du PDG de 3 à 5 ans et d'ouvrir le conseil d'administration à de nouvelles personnalités sans lien avec les clients de l'AFP. Elle vise aussi à mettre en conformité le statut de l'AFP avec le droit européen de la concurrence à la suite de la clôture de la plainte pour aide d'État déposée par un concurrent de l'AFP auprès de la Commission européenne."

> Sur la presse

Il s'agit de "consolider le modèle économique et juridique des entreprises de presse tout en modernisant leur financement".

Réservation dans la limite des places disponibles :

01 49 83 30 97 -  inatheque@ina.fr
Lundi 3 novembre à 19heures - Bibliothèque nationale de France

J'ai déjà partagé dans ce topic des articles évoquant la sortie d'une application, accessible gratuitement depuis la nouvelle version de la Kindle Fire, la tablette d'Amazon.

Plus intéressante me semble-t-il est la deuxième partie de cet article du Figaro. On y apprend par la bouche de Martin Baron, rédacteur en chef du Washington Post depuis 2013, que les capitaux apportés par Jeff Bezos ont permis l'embauche d'une centaine de journalistes, en échange de la réduction de certains avantages sociaux pour l'ensemble de la rédaction... mais surtout que ces sacrifices leur ont amené une forme de sérénité quant à leur avenir, et donc que "l''optimisme est contagieux». En d'autres termes,  "revivifié, le quotidien a sorti ces derniers mois de nombreuses enquêtes, dont l'une a conduit à la démission du directeur des services secrets américains. Ce bond qualitatif s'est traduit par une forte hausse des audiences sur Internet (+63 % en un an) mais aussi par la restauration d'une réputation perdue depuis de nombreuses années".

Voilà au moins une preuve que la qualité paie, mais que pour faire de la qualité il faut investir.

Extrait

Les contenus du Washington Post, directement disponibles sur les appareils Kindle en mesure de les afficher – comprendre la tablette Kindle Fire et le smartphone, Fire Phone –, c'est la solution ultime. Une application Android préchargée permettra aux possesseurs de profiter immédiatement des informations diffusées par la publication. 

 Autrement dit, et pas vraiment besoin de savoir lire entre les lignes : le Washington Post deviendra un nouveau contenu au service du Kindle, et l'application sera déclinée, comme il se doit, sur les appareils iOS.

Lire aussi "Le Washington Post bientôt gratuit sur les nouvelles tablettes d'Amazon" article publié le 7 octobre 2014 sur Ijsberg.

A qui appartiennent les données personnelles ? L'exploitation généralisée des données ouvre t-elle de nouveaux droits pour les citoyens ? La conférence annuelle du laboratoire d'idées du Forum d'Avignon, le 19 septembre 2014 à Paris, a introduit une "déclaration préliminaire des Droits de l'Homme numérique".

Résumé des débats par Clara Schmelck, journaliste médias à Intégrales Mag.

Extrait 

Ces dernières années, aucune industrie n’a aussi peu investi en recherche et développement que celle des médias. Tout se passe comme si la presse s’était endormie pendant la révolution numérique qui, pourtant, l’agitait de toutes parts.

Commentaire

Investir, c'est se projeter dans l'avenir. Plusieurs pays dans le monde ont entamé leur révolution numérique il y a 10 ans. En France, elle commence à peine pour l'immense majorité des journaux à part peut-être Le Figaro et L'Equipe, qui ont rassemblé en 2006 et 2011 leurs deux rédactions web et papier, auparavant séparées. Effarant, et inquiétant pour l'avenir. 

Après  le « Video In Print », et plus généralement le le mariage digital-print, première mondiale signée  C&A qui permet à certains lecteurs du magazine people Contigo de pouvoir partager sur le papier leur préférence pour un vêtement... sur Facebook.

Bizarre, le bouton unlike n'est pas prévu ;-)

Grand bravo à la Voix du Nord.

Super façon de présenter la nouvelle formule, avec une vidéo, mais aussi des interviews des principaux acteurs du changement, qui dévoilent les coulisses de cette refonte.

Scrowlling surprenant et très réussi.

Les 8 "prédictions": 

La bascule sur mobile, la bataille du push, l’équation Web et TV, le retour des newsletters, plus d’horreurs en ligne, plus d’intelligence artificielle dans l’information, le casse-tête de l’organisation des rédactions, la montée en puissance du native advertising.

> Rien de bien nouveau en réalité, mais des piqûres de rappel qui ne font pas de mal.

Trois idées fortes extraites de la longue interview accordée à Stratégies:

> "Avant, Libération était le journal des gouines et des pédés, pourquoi plus maintenant? Avant, c'était le journal des jeunes, il faut pouvoir leur parler de nouveau."

>  "il faut changer le quotidien, qui est pour l'instant ce qu'il est, et le magazine de tendances Next, pour proposer ce que l'on ne peut trouver ailleurs. Puis s’occuper des supports internet, fixe et mobile. A chacun leur fonction, et un traitement plus ou moins chaud, plus ou moins long, plus ou moins interactif."

> "il faut se développer sur le numérique, la marge de manœuvre est là, pas sur le papier. Cela passe par une réconciliation de la rédaction avec le web, une réappropriation. Mais aussi par des embauches. La rédaction est prête à cela, car elle est plus jeune, la moyenne d'âge des journalistes pourrait passer de 46 à 36 ans.'

Qu'en pensez-vous?

Extraits

- Les journalistes savent écrire c’est une évidence, mais ils savent également s’organiser pour tenir des délais et trouver des sujets d’intérêt pour leurs lecteurs... 

- Autre atout du journaliste, il possède généralement un carnet d’adresses bien fourni qui peut s’avérer très utile pour un marqueteur.

- A l’heure de l’inbound marketing, les entreprises attirent à elles les clients en produisant des contenus de qualité, en améliorant le référencement de leurs pages dans les moteurs de recherche ou en développant l’interaction sur le social media.

Commentaire

L'appel du pied est bien étayé. Avec mon mastère CM en cours en école de commerce et 20 ans d'expérience comme journaliste, quelqu'un comme moi correspond parfaitement au profil.

Le timing est bon, la crise des médias créant un véritable appel d'air pour des journalistes qui sont inquiets pour leur avenir.

Seul petit problème, le caractère des journalistes, même s'il ne faut pas généraliser. Ce sont des femmes et des hommes libres, autonomes. Et ils détestent souvent qu'on leur disent ce qu'ils ont à faire. Par ailleurs, oui, ils peuvent produire des contenus de qualité avec une dead line quotidienne. Mais ils ont l'amour du contradictoire et n'aiment pas faire prendre des vessies pour des lanternes. Autrement dit, sans une dose minimale de liberté et le respect de leur déontologie, il faut que leur journal soit sacrément au fond du tout pour les inciter à sauter le pas. Ou alors que les entreprises qui les embaucheront soient irréprochables question éthique et du point de vue des valeurs. Alors, oui, des rapprochements seront possible. Et comme Christian Neff, je pense qu'ils se feront... n'en déplaise aux ultras qui voient dans leurs collègues de la pub des ennemis, comme si les deux mondes n'étaient pas compatibles.

Presse et tablette collecte des avis de spécialistes pour répondre à la question: le sociologue des médias Jean-Marie Charon; Frédéric Filloux, le directeur des développements numériques au quotidien Les Échos; Robert Maggiori, journaliste à Libération; Juan Señor. expert des médias (patrons, journalistes, graphistes, développeurs); Mario Garcia, célèbre directeur artistique et consultant;  David A. Levy, directeur du Reuters Institute for the Study of Journalism, à Oxford; Élisabeth Roman, rédactrice en chef de Sciences et Vie Kids; Erwann Gaucher, journaliste à France TV et France Inter et observateur avisé des médias; 

EXTRAITS

Les économies > «Le plan d'économies passera par la renégociation des contrats avec les fournisseurs et par une baisse des coûts de structure en réorganisant certains pôles», indique une porte-parole. Au plan social, le groupe devrait continuer à réduire le nombre de CDD et de pigistes, ce qu'il fait déjà depuis plusieurs années.

Le numérique > Prisma Media (...) se fixe l'objectif de réaliser plus de 50 % de ses ventes dans le numérique en 2019, contre 25 % actuellement.

Newsroom > le groupe inaugurera au premier semestre 2015 une «newsroom» où les journalistes testeront une nouvelle organisation de leur travail pour les magazines papier et le Web.

Le site du colloque NPA avec le programme complet et le bulletin d’inscription à télécharger.

Dick Stevenson, rédacteur en chef chargé de l’Europe au New York Times : Aujourd’hui, chaque article doit trouver son propre public. Le lecteur doit s’engager dans une relation avec nous.

Paul Steiger, ancien rédacteur en chef du Wall Street Journal et actuel directeur de ProPublica: Plutôt que de réunir des anecdotes et trouver des experts, nous pouvons créer nos propres bases de données statistiques.

Frédéric Filloux, responsable du numérique aux Échos: La presse papier est dans l’ensemble morte. Faire payer des abonnés, c’est très compliqué...  Il y a encore un marché pour le contenu de qualité.

« On a l’impression que les sources sont de plus en plus nombreuses. L’information est partout continue, elle nous fracasse. Mais, en réalité, elle est de moins en moins diverse et plurielle », observe avec raison Frédéric Bonnaud, des Inrockuptibles...si on se limite à la presse "traditionnelle". C'est beaucoup moins vrai si on prend en compte le "journalisme citoyen" qui se développe sur le web. Mais alors, se pose un autre problème - qui ne concerne pas tous les blogs heureusement - le souci de la déontologie journalistique et le respect du contradictoire. Le journalisme d'opinion a aussi ses effets pervers.

- Le Monde 2.0 prévoit le déplacement de 35 postes du papier principalement vers l’édition numérique, mais aussi vers d’autres rubriques remaniées dans la version papier, et ce à effectifs constants.

- La nouvelle formule papier, le 6 octobre, verra la fusion de son logiciel d’édition de la version papier avec celui du web.

- Le Monde, dont les ventes ont reculé de 1,6 % sur un an à 267 000 exemplaires en juillet, est un des titres qui résistent le mieux, avec une hausse régulière des abonnements numériques qui compense en partie le recul des ventes au numéro et des abonnements.

Féru de révolution, Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles, raconte sa visite à rédaction de La Presse, le principal journal québécois, qui a entamé sa propre révolution il y a quatre ans.

Ce journal a décidé en janvier 2010 de tout miser sur la tablette et d’abandonner à court terme le papier. La Presse, à fait le choix de la gratuité, aux antipodes des réflexions hexagonales.

Extrait

> «Il ne s’agit absolument pas de faire le journal papier sous forme numérique », insiste Jean-François Bégin, le jeune directeur des informations générales,« mais de penser le papier dans sa forme numérique en coordination avec les graphistes, la photo, la vidéo, sans maquette précontrainte. C’est un travail d’équipe, on pense au story telling».

> Pour convaincre les annonceurs qu’ils seront vus, il faut leur prouver que les gens passent au moins autant de temps sur la tablette que sur le papier : « on y est parvenu. Nos lecteurs lisent le journal papier 35 minutes en moyenne. Avec la tablette, on est passé à 42 minutes par jour, 70 minutes le samedi et 50 minutes le dimanche (car le journal numérique paraît 7 jours sur 7, NDA) », se réjouit Eric Trottier.

> Autre constat: "Le web n’attire clairement pas les lecteurs de journaux"