Les Livres de Philosophie
40.6K views | +10 today
Follow
Les Livres de Philosophie
Actualités des livres et revues philosophiques de langue française
Curated by dm
Your new post is loading...
Your new post is loading...
Scooped by dm
July 25, 2013 6:22 AM
Scoop.it!

MERLEAU-PONTY OU LA PHILOSOPHIE INCARNÉ Une réception africaine. Par Anselme Paluku Tsongo

MERLEAU-PONTY OU LA PHILOSOPHIE INCARNÉ Une réception africaine. Par Anselme Paluku Tsongo | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Devant les accusations selon lesquelles les philosophes passent leur temps dans des « spéculations » stériles et inutiles, par lesquelles ils se soustraient au monde vécu, l’ouvrage veut montrer qu’il n’en est pas ainsi (ou qu’il ne doit pas en être ainsi !) Pour cela il s’appuie sur les écrits du philosophe français Maurice Merleau-Ponty, qui a élaboré dès le départ une philosophie ayant racine dans la vie concrète. Non seulement la philosophie ne doit pas chercher à s’évader du monde, mais encore l’existence humaine est-elle elle-même à vivre et à penser comme une existence « incarnée » dans le monde. C’est pourquoi, si l’existence est incarnée et si la philosophie doit être incarnée dans le monde, il a fallu, dès l’abord du propos, clarifier le sens de cette « incarnation ». C’est dire qu’exister comme être humain, c’est exister concrètement, « en chair et en os ». La philosophie elle aussi ne se pense correctement qu’en tant qu’elle s’inscrit dans la vie concrète. Le but ultime de l’ouvrage est l’ouverture du propos à d’éventuels prolongements pour une pensée philosophique africaine. Étant entendu qu’il ne faut pas faire de la philosophie « séparée » de la vie, ne faudra-t-il pas, pour les philosophes africains, changer de manière de philosopher ? Ne leur faut-il pas dorénavant inscrire leur geste philosophique dans la réalité vécue du monde africain qui est le leur ?


L'Harmattan, Juillet 2013

No comment yet.
Scooped by dm
July 11, 2013 3:04 AM
Scoop.it!

Sentir et penser (sous la direction de Peggy Avez, Charles Capet, Gweltaz Guyomarc'h, dir.)

Sentir et penser (sous la direction de Peggy Avez, Charles Capet, Gweltaz Guyomarc'h, dir.) | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Septentrion - Juin 2013

 

S'il est une dualité majeure qui a traversé et polarisé toute l'histoire de la philosophie, c'est bien celle entre « sentir » et « penser ». Nous sommes accoutumés à opposer l'immanence vivante du sentir, subjective et singulière, à la rationalité anonyme d'une pensée visant l'universel et l'immuable. Mais ce cloisonnement est-il pour autant pertinent ? L'activité de penser se construit-elle contre la sensibilité ou à partir d'elle ?

Il n'y a sans doute aucun philosophe pour qui ces questions n'aient représenté une urgence, en ce qu'elles interrogent le sens même du philosopher. Plus encore, le paradoxe « sentir et penser » concerne l'existence humaine dans toutes ses dimensions. Que signifient parler, agir ou éprouver, pour un être qui, « animal rationnel », à la fois sent et pense ? L'enjeu devient alors de savoir comment et jusqu'où s'élabore cet entrecroisement constant de la pensée et du sentir.

Les contributions rassemblées dans ce volume proposent de parcourir ces questions, depuis l'Antiquité jusqu'aux philosophies contemporaines. Elles font suite aux journées « TransPhilosophiques » (2010) qui, sous le parrainage de Nicolas Grimaldi, ont rassemblé doctorants et jeunes chercheurs de France et de Belgique.

Éric Riendeau-Fontaine's curator insight, July 11, 2013 9:53 AM

Dualité prometteuse il me semble ! À consulter...

Scooped by dm
July 11, 2013 2:53 AM
Scoop.it!

Sartre et la peinture : pour une redéfinition de l'analogon pictural. Par Sophie Astier-Vezon

Sartre et la peinture : pour une redéfinition de l'analogon pictural. Par Sophie Astier-Vezon | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

L'Harmattan - Juillet 2013

 

Nous admirons la plupart du temps les peintures vénitiennes du Tintoret dans des conditions défavorables - ruelles étroites, églises sombres : il en est de même pour les textes de Sartre sur la peinture, disséminés au gré des Situations, parfois inédits. On croit alors y trouver une théorie de l'imaginaire focalisée sur l'irréalité du monde des images. Or, la définition des «arts non-signifiants» dans Qu'est-ce que la Littérature ?, tout comme les articles sur la peinture, rédigés entre 1954 et 1970, corrigent certaines idées reçues, traçant au sein de la philosophie sartrienne une nouvelle approche, plus «matiériste», de l'art. Ces «essais d'esthétique picturale» sauveraient ainsi Sartre d'une théorie iconoclaste de l'imaginaire, faisant apparaître une possible redéfinition de l'analogon pictural. Mais ils permettent aussi d'inventer une toute nouvelle catégorie, celle des «peintres sartriens», où dialoguent ensemble Le Tintoret, Giacometti, Masson, Wols, Lapoujade et Rebeyrolle.

No comment yet.
Scooped by dm
July 11, 2013 2:46 AM
Scoop.it!

Walter Benjamin, le désir d'authenticité : l'héritage de la Bildung allemande. Marino Pulliero

Walter Benjamin, le désir d'authenticité : l'héritage de la Bildung allemande. Marino Pulliero | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Hermann - Juillet 2013

 

Cette biographie intellectuelle de Walter Benjamin est en même temps un travail d'histoire de la culture qui s'attache à brosser une fresque de l'Allemagne wilhelminienne, comme à en dégager une ligne rectrice : le désir d'authenticité. Cet axe dominant résulte de l'analyse des courants et des conflits philosophiques, esthétiques, religieux et politiques qui animèrent l'Allemagne au tournant du XIXe siècle et qui se manifestèrent dans toute leur ampleur, juste après la fin de la Première Guerre mondiale, comme un rejet du monde d'avant 1914. Toutes les grandes thématiques sont abordées par l'ouvrage : la critique de la culture (puissamment entretenue par l'influence nietzschéenne), la transformation de la vie et de la sensibilité au sein des grandes métropoles modernes, les différentes faces de la refonte de l'identité juive (les sionismes et les réactions qu'il déclenchèrent), les mouvements de jeunesse et leurs idéologies de retour à la nature et au corps, les conflits religieux autour de la problématique de la sécularisation et du désenchantement, les thèmes socio-politiques de la «communauté» opposée à la «société», enfin la question de la philosophie de l'histoire et celle, plus philosophique, de la conception nouvelle de l'expérience réagissant au positivisme et au scientisme.

Ce livre est l'histoire d'une formation ; mais si la figure de Benjamin apparaît à ce point exemplaire, c'est que les éléments de cette formation ont exercé leur influence bien au-delà de la Grande Guerre, et jusque dans la réception contemporaine et, notamment, française, de cet auteur. L'ouvrage nous propose ainsi un miroir de nos propres conflits en nous offrant les moyens de retrouver leurs racines et de reconstituer leur généalogie.

No comment yet.
Scooped by dm
July 3, 2013 4:41 PM
Scoop.it!

Vérité ou radicalité de l'architecture, Suivi de Y a-t-il un pacte d'architecture ? par Jean Baudrillard

Vérité ou radicalité de l'architecture,  Suivi de Y a-t-il un pacte d'architecture ? par Jean Baudrillard | Les Livres de Philosophie | Scoop.it
Editeur :Sens et Tonka - Juin 2013

Baudrillard commence ainsi son texte : "Partons de l'espace, qui est quand même bien la scène primitive de l'architecture, et de la radicalité de l'espace, qui est le vide. Y a-t-il nécessité, et une possibilité de structurer, d'organiser cet espace autrement que par une extension horizontale et verticale, autrement dit : est-il possible d'inventer, face à la radicalité de l'espace, une vérité de l'architecture ? Est-ce que l'architecture s'épuise dans sa réalité, dans ses références, dans ses procédures, dans ses fonctions et ses techniques, ou est-ce qu'elle n'excède pas tout cela pour s'épuiser dans autre chose, qui serait sa propre fin, ou qui lui permettrait de passer au-delà de sa fin ? Est-ce que l'architecture existe encore au-delà de sa vérité, dans une sorte de radicalité, de défi à l'espace (et non seulement de gestion de l'espace), de défi à cette société (et non pas seulement d'obéissance à ses contraintes et de miroir des institutions), de défi à la création architecturale elle-même, à l'architecte créateur ou à l'illusion de sa maîtrise ? Voilà. Je veux cerner ce qu'il en est de l'illusion architecturale".

No comment yet.
Scooped by dm
July 3, 2013 4:23 PM
Scoop.it!

Traversées du quotidien, par Michael Sheringham

Traversées du quotidien, par Michael Sheringham | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

PUF - mai 2013 - Collection "Lignes d'art"

 

Le « quotidien » est une notion-clé dans la littérature, les sciences humaines et les pratiques artistiques des XXe et XXIe siècles. Les mouvements d’avant-garde, surréalistes orthodoxes (Breton, Aragon) et dissidents (Leiris, Queneau), ainsi que les philosophes (Lukács, Heidegger) se sont penchés sur la vie quotidienne. Par la suite, quatre figures majeures, Henri Lefebvre, Roland Barthes, Michel de Certeau et Georges Perec, dont les intuitions et approches s’entrecroisent, proposent des manières de penser et d’explorer le quotidien qui ont inspiré et approvisionné la prolifération d’œuvres qui aujourd’hui encore s’attachent à sonder l’expérience quotidienne.
Cet ouvrage retrace cette mise en perspective historique tout en apportant une réflexion originale sur la nature d’un concept difficile à cerner. Par le biais d’une approche comparatiste et d’analyses approfondies d’œuvres diverses (fiction, poésie, photographie, etc.), Michael Sheringham établit de nouveaux liens entre les œuvres de nombreux artistes et écrivains, parmi lesquels Raymond Queneau, Walter Benjamin, Michel Foucault, Annie Ernaux et Sophie Calle. Il propose ainsi la première vue d’ensemble des diverses approches et champs d’application de cette notion de « quotidien ».

No comment yet.
Scooped by dm
June 27, 2013 4:33 PM
Scoop.it!

Revue Les études philosophiques 2013/2, Philosophie transcendantale, phénoménologie, déconstruction

Revue Les études philosophiques 2013/2, Philosophie transcendantale, phénoménologie, déconstruction | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Page 159 à 177 : Claudia Serban - Le statut du possible dans le discours critique de Kant et « la philosophie transcendantale des Anciens » | Page 179 à 199 : Augustin Dumont - Qu'est-ce que dire « je suis » ? Étude sur la question du langage chez Fichte | Page 201 à 219 : Cristian Ciocan - Le problème de la corporéité chez le jeune Levinas | Page 221 à 238 : François Mary - La déconstruction et le problème de la vérité | Page 239 à 259 : Isabelle Thomas-Fogiel - La phénoménologie bien tempérée | Page 261 à 292 : Marwan Rashed - Nouveaux fragments antiprocliens de Philopon en version arabe et le problème des origines de la théorie de l'« instauration » (ḥudūth) | Page 299 à 301 : Gilbert Gérard - Compte rendu.

No comment yet.
Scooped by dm
June 23, 2013 1:14 PM
Scoop.it!

N°31 de la Revue Transdisiciplinaire de Plasticité Humaine PLASTIR

N°31 de la Revue Transdisiciplinaire de Plasticité Humaine PLASTIR | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

C'est la nature des sciences - ce qui la construit et ce qui lui échappe - qui est interrogée dans ce numéro d'été de PLASTIR sous des angles résolument transdisciplinaires. Ceux de l'éclectisme en la personne de David Levrat qui en explore les fondements physiques et métaphysiques, ceux du "sensualisme" de Bertand Russell esquissés par l'épistémologue Auguste Nsonsissa, ceux des racines et de la transmission du savoir disséqués par Mariana Thieriot Loisel et enfin ceux de la mise en scène en grandeur nature d'un rêve sous forme de jeu transdisciplinaire proposé par le sculpteur Rémy Bastide.

No comment yet.
Scooped by dm
June 20, 2013 5:17 PM
Scoop.it!

L'Instrument de musique.Une étude philosophique. Par Bernard Sève

L'Instrument de musique.Une étude philosophique. Par Bernard Sève | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Le Seuil - Mars 2013 - Coll. L'Ordre philosophique

 

L’humanité a inventé environ 12 000 types d’instruments de musique, chacun exprimant une facette de l’imagination humaine. De façon étonnante, la philosophie néglige cet objet dont se sont depuis longtemps emparés acousticiens, musicologues, ethnomusicologues et historiens.

Relevant le défi d’une étude philosophique, Bernard Sève montre que la musique, cet art si singulier, commence pour ainsi dire avec l’usage des instruments : c’est la « condition organologique de la musique ». L’instrument, inscrit dans le temps historique dont il porte les marques, construit le temps musical de l’œuvre ou de l’improvisation. Il joue un rôle central dans l’ontologie de l’œuvre musicale : la musique est le seul art dont les instruments sont utilisés tout au long de la réalisation de l’œuvre. Une fois le tableau achevé, le peintre n’a plus besoin de son pinceau ; mais, la partition terminée, le musicien a plus que jamais besoin des instruments. En jouant l’œuvre, l’instrument passe de son corps physique à son corps musical, quand le corps naturel de l’instrumentiste se fait corps musicien.

Ainsi placé sous un jour inédit, l’instrument de musique est ici rendu à sa place essentielle.


Bernard Sève est professeur d’esthétique et de philosophie de l’art à l’université Lille 3. Il est notamment l’auteur de La Question philosophique de l’existence de Dieu (PUF, 2000), de L’Altération musicale, ou Ce que la musique apprend au philosophe (Seuil, 2002, réédition avec une préface inédite, 2013) et de De haut en bas. Philosophie des listes (Seuil, 2010).

No comment yet.
Scooped by dm
June 20, 2013 4:44 PM
Scoop.it!

Jean-François Courtine : Archéo-Logique

Jean-François Courtine : Archéo-Logique | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Mai 2013 - PUF - Collection "Epimethée"

 

De Husserl à Patocka, en passant par Heidegger, la phénoménologie s’interroge sur le phénomène tel qu’il s’offre, se donne pour être saisi, recueilli, rassemblé en une proposition, un énoncé dit apophantique. Comment une telle ouverture à la phénoménalité, au donné, est-elle possible ?
Comment dire ce qui se donne, dans son caractère le plus originaire, sans le déformer ni l’écraser sous les schèmes ou les catégories hérités d’une longue tradition aristotélicienne ? L’entreprise qui tend, avec Heidegger, à accéder à une strate « archaïque », en deçà de la logique et de la grammaire de l’être, passe par une « destruction de la logique » et la ré-ouverture d’un rapport herméneutique aux choses et au monde. Herméneutique, non pas au sens d’une théorie de l’interprétation des textes ou documents lestés de sens, mais comme le trait fondamental qui rapporte l’homme au monde. Le propos de la phénoménologie ainsi radicalisé peut alors s’entendre comme « Weltlogik », logique-du-monde.

No comment yet.
Scooped by dm
June 17, 2013 5:10 PM
Scoop.it!

Pensées rebelles : Foucault, Derrida, Deleuze

Pensées rebelles : Foucault, Derrida, Deleuze | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Foucault, Derrida, Deleuze : trois philosophes longtemps boudés par la France et aujourd’hui redécouverts. Leurs pensées peuvent être qualifiées de «  rebelles  » à double titre. Rebelles d’abord parce que singulières, critiques, irréductibles, remettant sans cesse en question le pouvoir, l’institution et la manière même de penser et de philosopher. Rebelles également parce que souvent difficiles d’accès – parfois même obscures ou hermétiques – et rétives à une lecture univoque. Et pourtant, en dépit de leur difficulté intrinsèque, elles trouvent encore un large écho aujourd’hui et pas seulement dans les cercles universitaires. Si leurs textes sont souvent ardus, ces philosophes ont toutefois réussi à se faire entendre. Leur engagement y est sans doute pour beaucoup. Loin de s’enfermer dans leur tour d’ivoire, ils se sont confrontés au réel et ont participé aux luttes concrètes de leur temps.

 

Les sciences humaines prennent aujourd’hui conscience de la fertilité de la pensée de ces trois philosophes : «  nomadisme  », «  rhizome  », «  biopolitique  » autant de concepts et d’outils qui irriguent désormais la réflexion sur la mondialisation et la résistance au libéralisme. À l’heure où ces pensées semblent s’être patrimonialisées, ce livre vient souligner la force de leur posture critique. Rebelles, elles furent… rebelles, elles sont encore.

 

Avec les contributions de : 
Marc Abélès, Sébastien Camus, François Cusset, Elie During, Arlette Farge, Marie Gaille, Marc Goldschmit, Frédéric Gros, Bernard Lahire, Michel Lallement, Michèle Lamont, Carole Maigné, Elsa Rimboux, Élisabeth Roudinesco, Frédéric Streicher.

 

dm's insight:

Editions Sciences humaines - Mars 2013

No comment yet.
Scooped by dm
June 11, 2013 5:37 PM
Scoop.it!

Langage et morale. Une éthique des vertus discursives - Marie-Anne Paveau

Langage et morale. Une éthique des vertus discursives - Marie-Anne Paveau | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Pour le sens commun, il existe de bonnes et de mauvaises paroles, identifiées selon une morale sociale relative aux époques et aux cultures : tout locuteur européen maîtrisant les codes discursifs de son environnement sait qu’en principe, la médisance est un « mauvais » énoncé, au contraire du compliment.
Pour les disciplines savantes, il n’existe rien de tel. La question morale n’appartient pas au programme de la linguistique. Pourtant, depuis une soixantaine d’années, le développement des travaux en éthique et en épistémologie ont modifié la définition des catégories de pensée. Pour le courant pragmatiste et pour l’épistémologie des vertus, de tradition aristotélicienne, la vertu morale et la vertu intellectuelle sont enchevêtrées et parfois confondues : le savoir a des aspects normatifs. À partir de là l’hypothèse d’un aspect normatif du discours peut se formuler et la question éthique se poser à la linguistique.
Cet ouvrage est consacré à l’élaboration des conditions de l’intégration de la dimension morale à l’analyse linguistique des discours, en particulier à travers la notion de vertu discursive. À partir d’exemples contemporains d’événements discursifs – débats et scandales provoqués par les mots –, on montre qu’un énoncé témoigne d’une vertu discursive quand il est ajusté aux critères de décence en cours et témoigne de la réflexivité discursive de son producteur.

 

Mai 2013 - Editions Lambert-Lucs

No comment yet.
Scooped by dm
June 5, 2013 5:34 PM
Scoop.it!

Georges Canguilhem et l'unité de l’expérience. Juger et agir 1926-1939 - Xavier ROT

Georges Canguilhem et l'unité de l’expérience. Juger et agir 1926-1939 - Xavier ROT | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Le jeune Canguilhem n'est ni épistémologue, ni historien des sciences. C’est un philosophe de tradition classique, qui se débat avec l’un des grands problèmes de la philosophie : l’unité de l’expérience. Comment unifier de manière satisfaisante les deux fonctions humaines de connaissance et d’action? Faut-il admettre, à la suite d’Alain et de la philosophie réflexive, la subordination de l’agir au jugement? Ou bien doit-on reconnaître, comme y incite l’examen normatif de l’activité technique, une forme d’irréductibilité de l’action à la connaissance objective? L’institution d’une harmonie philosophique entre le jugement et l’agir est au cœur des réflexions du jeune Canguilhem, lui qui n’oubliera jamais que l’unité de l’expérience n’est pas un fait, mais une valeur.
Durant un demi-siècle, on tint pour acquis que la bibliographie de Georges Canguilhem (1904-1995) s’ouvrait en 1943, avec l’Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique. La parution en 2011 du premier volume des Œuvres Complètes, réunissant les textes publiés de 1926 à 1939, constitue une invitation exceptionnelle pour rouvrir quelques problèmes d’exégèse qu’une investigation limitée aux écrits de la maturité pouvait avoir clos. Cet ouvrage entend retracer les sources philosophiques du concept de normativité vitale, en examinant les rapports de Canguilhem aux grands auteurs (Kant, Descartes et Bergson), au marxisme, ou encore à Michel Foucault.


Librairie philosophique J. Vrin | Histoire des sciences - Études - Mai 2013

No comment yet.
Scooped by dm
July 19, 2013 6:11 AM
Scoop.it!

Rue Descartes n°78 : La migration des idées #1

Rue Descartes n°78 : La migration des idées #1 | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Si les changements de lieu de vie affectent les êtres humains, comment pourrait-il en être autrement de leurs idées ? Américains, chinois, égyptiens ou français, les contributeurs du numéro explorent ce que les voyages font à la pensée et à l'universel.

 

La migration des idées : Seloua Luste Boulbina

On the Postcolonial and the Universal ? : Souleymane Bachir Diagne

La décolonisation des savoirs et ses théories voyageuses : Seloua Luste Boulbina

Comment Deleuze et Derrida voyagent dans la pensée glissantienne de la créolisation : Edelyn Dorismond

La philosophie est-elle le Blues ? : Lewis R. Gordon

Le darwinisme et la sécularisation de la pensée en Égypte : Anwar Moghith

Captifs, otages, corsaires et terroristes : le discours méditerranéen à travers les disciplines : Madeleine Dobie

Dans les plis coloniauxEntretien avec Seloua Luste Boulbina : Ann Laura Stoler

Entre continuité et discontinuité du temps, l'espace de la traduction : Mo Weimin

L'objet a chez Lacan et la logique du Yijing : Ju Fei

Une modernité à la chinoise ? : Dandan Jiang

No comment yet.
Scooped by dm
July 11, 2013 2:59 AM
Scoop.it!

Ontologie de la chair : phantasmes philosophiques et médicaux de la conceptualisation narrative. Par Mélissa Fox-Muraton

Ontologie de la chair : phantasmes philosophiques et médicaux de la conceptualisation narrative. Par Mélissa Fox-Muraton | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Lambert-Lucas, Limoges - Juin 2013


Une vie «sans parole et sans action» serait «morte au monde» (Arendt). Mais aucune vie humaine n'est exempte de parole et d'action, même dans les cas les plus extrêmes d'aliénation, de déshumanisation ou de douleur, parce que nous sommes des «êtredir» (Artaud) et que notre vie n'est autre chose que cette narration par laquelle elle a un sens pour nous et pour autrui. Ce travail constitue ainsi un effort pour offrir une ontologie existentielle de l'homme comme «phantasme» et comme «conceptualisation narrative», dans laquelle la narration serait le mouvement (linguistique tout autant qu'actif, parole tout autant que chair) qui constitue notre manière d'avoir un monde et d'investir notre monde. Si Deleuze suggère que la pensée moderne fut fondée sur le «je fêlé» kantien, on doit cependant comprendre que cette aliénation n'est pas nécessairement altérité radicale, et que la schizophrénisation de la modernité, qui transforme la mélancolie en psychopathologie, ne renvoie point à l'inénarrable. En examinant les différentes manières dont le psychisme fut pensé, systématisé et articulé par la médecine, la psychiatrie et la philosophie, ainsi que les manières dont la notion clinique de folie fut désarticulée et déconstruite par cette même philosophie, par la psychanalyse et par les gens de lettres, nous souhaitons montrer qu'il serait possible de reconstruire le monde «comme phantasme et comme narration» : relation (et non union) entre le corps et l'esprit (ou l'âme, ou le psychisme), renvoyant à l'intégrité humaine qui, même depuis les tréfonds de la désidentification ou de la douleur, revendique toujours le droit de dire son aliénation inaliénable.

No comment yet.
Scooped by dm
July 11, 2013 2:49 AM
Scoop.it!

Michel Foucault : à l'épreuve du pouvoir - sous la direction d'Edouard Jolly, Philippe Sabot

Michel Foucault : à l'épreuve du pouvoir - sous la direction d'Edouard Jolly, Philippe Sabot | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Septentrion - Juillet 2013

 

Ces contributions questionnent l'hypothèse du bio-pouvoir, qui se serait fixé pour mission, à partir du XVIIIe siècle, d'administrer les corps et de gérer la vie. Convoquant les concepts de vie, de sujet et de critique, elles proposent une pensée de la résistance, libérée du fantasme de l'émancipation radicale et centrée sur l'intervention stratégique dans les luttes locales.

No comment yet.
Scooped by dm
July 5, 2013 5:40 PM
Scoop.it!

Les enjeux de l'histoire de la philosophie en France au XIXe siècle - Pierre Leroux contre Victor Cousin. Par Lucie Rey

Les enjeux de l'histoire de la philosophie en France au XIXe siècle - Pierre Leroux contre Victor Cousin. Par Lucie Rey | Les Livres de Philosophie | Scoop.it
Ce livre tente de montrer comment historiquement, en France, la constitution d'un dogme de la pensée philosophique et l'assujettissement de la philosophie à la politique vont de pair et sont tous deux à l'origine de la discipline philosophique. La philosophie au XIXe siècle en France semble ainsi se construire selon un double rapport, à la tradition philosophique d'une part, et au pouvoir politique de l'autre. Or les deux termes de ce rapport se situent à leur tour dans une relation de dépendance - le rapport à l'histoire de la philosophie étant en réalité subordonné à une conception politique. Selon la conception politique qu'il s'agit de défendre ou de légitimer au présent, les usages de l'histoire de la philosophie s'avèrent très différents. Dès lors, comment interpréter les contradictions de l'histoire de la philosophie ? Sur quels auteurs ou sur quelles traditions les différents courants philosophiques du XIXe siècle prennent-ils appui et dans quel but ? Telles sont les questions qui ont guidé la lecture des textes de Victor Cousin et de Pierre Leroux et de la vive polémique qui les oppose. Elles ont permis de montrer comment l'usage de l'histoire de la philosophie constitue un révélateur de la finalité assignée à la philosophie. La confrontation des textes de ces deux auteurs fait ressortir d'une manière particulièrement aigüe un certain nombre des enjeux généraux impliqués par les rapports de la philosophie et de son histoire. Elle a donné lieu à l'élaboration d'un travail conceptuel de détail, dans un contexte historique particulièrement riche et occupant une position charnière : à la fois du point de vue de ce à quoi elle succède - la philosophie des Lumières et la Révolution française -, mais aussi de ce qu'elle instaure - à savoir l'institutionnalisation de l'enseignement philosophique en France. L'Harmattan, janvier 2013
No comment yet.
Scooped by dm
July 3, 2013 4:30 PM
Scoop.it!

Jean Hyppolite, entre structure et existence, Édité par Giuseppe Bianco

Jean Hyppolite, entre structure et existence, Édité par Giuseppe Bianco | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Éditions Rue d'Ulm | Figures normaliennes- mai 2013

 

Célèbre traducteur et commentateur de Hegel, historien de la philosophie contemporaine, passeur de textes et de concepts, professeur et directeur de travaux universitaires, Jean Hyppolite (1907-1968) fut véritablement un « protecteur de la nouveauté » et, partant, une figure essentielle au développement de la philosophie française du XXe siècle.

Ce livre rassemble, avec les contributions de certains de ses anciens élèves les plus éminents (Badiou, Balibar, Macherey) et de chercheurs étrangers, un certain nombre d'écrits d'Hyppolite – dont son premier et son dernier essai – restés inédits ou devenus indisponibles, et qui n'avaient pas été inclus dans le volume de ses Études sur Marx et Hegel (M. Rivière, 1955) ni dans le recueil posthume Figures de la pensée philosophique. Écrits 1931-1968 (PUF, 1991). Un entretien de 1965 entre Jean Hyppolite et Alain Badiou complète le livre.

No comment yet.
Scooped by dm
July 3, 2013 4:15 PM
Scoop.it!

Revue Tumultes 2013/1, Noms du peuple

Revue Tumultes 2013/1, Noms du peuple | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Page 7 à 11 : Étienne Balibar - Avant-propos | Page 13 à 24 : Thomas Berns, Louis Carré - Présentation | Page 27 à 47 : Catherine Colliot-Thélène - Les masques de la souveraineté | Page 49 à 67 : Christopher Hamel - Le peuple comme « multitude de créatures rationnelles » | Page 69 à 85 : Philippe Caumières - Au-delà de la division sociale, le peuple instituant | Page 89 à 107 : Louis Carré - Populace, multitude, populus | Page 109 à 128 : Julia Christ - Nous sommes tous de la populace | Page 129 à 142 : Jean-François Gava - Le corps ré-œuvré | Page 145 à 162 : Antoine Janvier, Eva Mancuso - Peuple(s) et subjectivations politiques chez Claude Lefort | Page 163 à 179 : Martin Breaugh - Que faire du désordre ? | Page 183 à 203 : Jean-yves Pranchère - « Les Algériens de la France » | Page 205 à 219 : Édouard Delruelle - Citoyenneté nomade et État-nation | Page 221 à 238 : Étienne Tassin - Au-delà du peuple ? | Page 241 à 257 : Quentin LANDENNE - Classes sociales, élites savantes et émancipation populaire chez Fichte | Page 259 à 274 : Andrea Cavazzini - La classe contre le peuple | Page 275 à 295 : Guillaume Sibertin-Blanc - De l'hégémonie sans classe à la politique comme représentation | Page 299 à 314 : Thomas Berns - La population et le danger de l'animalisation.

No comment yet.
Scooped by dm
June 27, 2013 4:32 PM
Scoop.it!

Revue internationale de philosophie 2013/2, Alasdair MacIntyre

Revue internationale de philosophie 2013/2, Alasdair MacIntyre | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Page 133 : Michel Meyer - En souvenir de Emile Perreau-Saussine | Page 135 à 156 : Vincent Descombes - Alasdair MacIntyre en France | Page 157 à 168 : John Rist - MacIntyre's Idea of a University: Theory and Practice | Page 169 à 182 : Ronald Beiner - The Parochial and the Universal: MacIntyre's Idea of the University | Page 183 à 199 : James Bernard Murphy - The Teacher as the Forlorn Hope of Modernity: MacIntyre on Education and Schooling | Page 201 à 220 : Alasdair MacIntyre - Replies.

No comment yet.
Scooped by dm
June 22, 2013 2:13 AM
Scoop.it!

Trente ans après La Distinction de Pierre Bourdieu. Philippe COULANGEON et Julien DUVAL (dir.)

Trente ans après La Distinction de Pierre Bourdieu. Philippe COULANGEON et Julien DUVAL	(dir.) | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Dès sa parution en 1979, le livre de Pierre Bourdieu, La Distinction, fait l'objet de vifs débats. Mettant au jour les déterminants sociaux de nos goûts et de nos choix dans des domaines très divers (culture, alimentation, politique...) et il montre la « lutte des classes » à l'oeuvre dans les jugements les plus quotidiens. Il bouscule simultanément les routines de la recherche en sciences sociales. À partir des années 1980, les débats ont pris un tour international. Aujourd'hui, La Distinction est le livre de sociologie le plus cité au monde et il continue d'alimenter les discussions.
Le présent ouvrage dresse un bilan de sa postérité et de son actualité. La culture savante joue-t-elle, dans les sociétés contemporaines, le même rôle qu'il y a trente ans ? Comment l'élévation générale du niveau d'instruction, le développement d'un chômage de masse, ou encore la ségrégation spatiale croissante, ont-ils affecté les rapports entre les groupes sociaux ? Et que nous apprennent les sociologues étrangers qui transposent le cadre théorique de La Distinctionà d'autres contextes nationaux ?
En rassemblant une trentaine de spécialistes, français et étrangers, cet ouvrage invite à réfléchir aux transformations qui travaillent nos sociétés et, simultanément, au destin unique (quoique paradoxal) de La Distinction et de la sociologie de Pierre Bourdieu dans les sciences sociales contemporaines.

 

Juin 2013 - La Découverte

No comment yet.
Scooped by dm
June 20, 2013 4:53 PM
Scoop.it!

Christophe Perrin (éd.) : Qu’appelle-t-on un séminaire ? La pédagogie heideggérienne

Christophe Perrin (éd.) : Qu’appelle-t-on un séminaire ? La pédagogie heideggérienne | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Vrin - Zeta Books, « Zeta Books », 2013

 

De l’obtention de son habilitation à enseigner en 1915 jusqu’à son départ en retraite en 1958, Martin Heidegger aura professé trente ans durant, et aux meilleurs étudiants. Loin pourtant que ses cours aient cantonné son enseignement à l’Alma Mater, ses séminaires en passaient les frontières, eux qui, protocolaires ou libres, publics ou privés, menés seul ou co-dirigés, ont aussi bien pu se faire à Zürich, Todtnauberg, Zollikon, comme au Thor ou à Zähringen.
Se faire et non se donner, car Heidegger s’est voulu animateur de séminaires d’un genre nouveau, ou plutôt au vieux sens du mot, le seminarium désignant la pépinière où croît un savoir destiné, comme tout semis, à être repiqué, c’est-à-dire transmis, sinon transformé puisque augmenté. Point de monologue savant partant, mais de l’ironie et de la maïeutique : désireux de « philosopher socratiquement », le maître faisait tout pour faire de ses auditeurs des interlocuteurs, et par là même des penseurs, rompus à l’exercice que l’être requiert.

No comment yet.
Scooped by dm
June 20, 2013 4:41 PM
Scoop.it!

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Francis Wolff (dir.)

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Francis Wolff (dir.) | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

PUF mai 2013 - Collection "MétaphysiqueS"

 

En dépit de toutes les proclamations sur la « mort de la métaphysique », la philosophie ne peut aujourd’hui, pas plus qu’hier, se passer de l’interrogation métaphysique. Si elle décidait d’abandonner l’enquête sur les questions au-delà de l’expérience, elle laisserait le champ libre à toutes les spéculations irrationnelles, aux charlatanismes de la quête spirituelle, aux marchands d’illusion illuminée.
La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » semble réunir à elle seule quelques vertus et tous les péchés que l’on prête à la métaphysique. Certainement insoluble, elle en montre bien le caractère ridicule, dépassé, voire inepte. Évidemment radicale, elle indique ce que la métaphysique a d’inévitable, de nécessaire, voire d’ultime. Elle est en tout cas un nœud de difficultés et de concepts dont les doctrines classiques sont loin d’avoir épuisé les possibles et sur lesquels la discussion s’avère encore féconde.
La première partie de ce livre interroge donc la question elle-même : est-elle une ou multiple, a-t-elle un sens ou non, quelles raisons a-t-on pu avancer pour la disqualifier ou pour prétendre y avoir répondu ? C’est à approfondir quelques réponses nouvelles, et possibles, qu’est consacrée la seconde partie qui fait surgir d’autres problèmes : la plausibilité des réponses théistes et naturalistes, la pensabilité du néant, l’impossibilité d’un monde vide, les limites du principe de raison suffisante.

No comment yet.
Scooped by dm
June 11, 2013 5:57 PM
Scoop.it!

Benjamin Fondane : La conscience malheureuse

Benjamin Fondane : La conscience malheureuse | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Editions Verdier - Édition présentée et annotée par Olivier Salazar-Ferrer
Parution : mars 2013

 

La Conscience malheureuse est un ouvrage majeur de la philosophie existentielle des années trente.
   Jeune poète et critique roumain expatrié en France en 1923, Benjamin Fondane (1898-1944) fait partie de ces auteurs hantés par l’absence de Dieu dans la culture rationaliste moderne marquée par le positivisme.
   D’abord proche de l’esprit subversif du dadaïsme, il identifie rapidement sa révolte par l’absurde à la démarche ironique et irrationaliste du philosophe russe émigré en France Léon Chestov. C’est l’adhésion sans conditions à sa philosophie existentielle à partir de 1929 qui lui permet de déconstruire la tradition du logos issue d’Athènes. Il ne cessera dès lors de dénoncer un conflit profond entre le «  réel  » construit par la culture rationaliste et l’existant singulier, entre le savoir et le «  non-voir  » des poètes et de certains mystiques, entre Athènes et Jérusalem : ce divorce intime, c’est celui de la «  conscience malheureuse  ».

 

No comment yet.
Scooped by dm
June 5, 2013 5:54 PM
Scoop.it!

Lacrimae rerum. Essais sur Kieslowski, Hitchcock, Tarkovski, Lynch et quelques autres. Par Slavoj ŽIŽEK

Lacrimae rerum. Essais sur Kieslowski, Hitchcock, Tarkovski, Lynch et quelques autres. Par Slavoj ŽIŽEK | Les Livres de Philosophie | Scoop.it

Le décalage flagrant entre la morne réalité sociale et son image optimiste véhiculée par les médias officiels a poussé Kieslowski, dans un premier temps, à adopter une approche documentaire authentique. Il sera cependant amené à rejeter cette démarche. Vers la fin de Premier amour, un documentaire de 1974 dans lequel la caméra suit un jeune couple pendant la grossesse de la jeune femme, leur mariage, puis la naissance du bébé, on voit le père tenir le nouveau-né dans ses bras et pleurer; face à l'obscénité de cette intrusion illégitime dans l’intimité de l’autre, Kieslowski réagit en déclarant son « effroi des larmes réelles ». Sa décision d’abandonner le documentaire au profit de la fiction fut ainsi, au sens le plus radical du terme, une décision éthique. On ne peut traduire le Réel de l’expérience subjective qu’en lui donnant l’apparence d’une fiction. Il est de ce point de vue particulièrement significatif que l’œuvre de Kieslowski, dont les commencements sont marqués par cet effroi des larmes réelles, s’achève par l’éclat de larmes fictives. Ces larmes ne résultent pas de l’effondrement du mur protecteur qui empêche les sentiments de s’exprimer en toute spontanéité; il s’agit de larmes théâtrales, mises en scène, de « larmes en boite » ou, pour citer un poète de la Rome antique, il s’agit deslacrimae rerum, des larmes versées en public pour le grand Autre.


Mai 2013 - Éditions Amsterdam | Amsterdam Poches

No comment yet.