Variétés entomologiques
282.4K views | +17 today
Follow
Variétés entomologiques
Publications, annonces, curiosités... en lien avec les insectes et le vivant
Your new post is loading...
Your new post is loading...
Scooped by Bernadette Cassel
June 24, 2023 11:19 AM
Scoop.it!

Pascal Canfin à propos de la loi sur la restauration de la nature : « Pour la droite européenne, il n’y a pas de coût politique à s’afficher naturosceptique »

Pascal Canfin à propos de la loi sur la restauration de la nature : « Pour la droite européenne, il n’y a pas de coût politique à s’afficher naturosceptique » | Variétés entomologiques | Scoop.it
Objet d'une féroce bataille politique, la loi sur la restauration de la nature vient d’être approuvée par le Conseil des ministres de l’environnement.

 

par Coralie Schaub

publié le 21 juin 2023 à 20h24
 

"La loi européenne sur la restauration de la nature vient de franchir une étape décisive. Mardi, le Conseil des ministres de l’environnement de l’Union européenne (UE) est parvenu à un accord sur ce texte clé du Pacte vert. Proposé mi-2022 par la Commission européenne, ce règlement vise à restaurer au moins 20 % des espaces terrestres et marins de l’Union européenne d’ici 2030 et demande que tous ceux endommagés fassent l’objet de mesures de restauration d’ici 2050. Un impératif, alors que la biodiversité – dont fait partie et dépend l’humanité –, s’effondre. Mais le texte fait l’objet d’une féroce bataille au Parlement européen, où il rencontre l’opposition farouche des eurodéputés conservateurs du Parti populaire européen (PPE) et de l’extrême droite, persuadés qu’il menace la production agricole.

 

Pour l’eurodéputé macroniste Pascal Canfin, président de la commission Environnement au Parlement européen, cette querelle révèle une profonde fracture politique et culturelle au sein de la droite au sujet des questions environnementales. Et un blocage irrationnel de la part des syndicats agricoles productivistes.

 

Le soutien accordé mardi par les Etats membres de l’Union à la loi européenne sur la restauration de la nature, est-ce un soulagement ?

 

Oui. Et c’est surtout une très grande défaite pour Manfred Weber [l’eurodéputé allemand qui préside le groupe du PPE, ndlr]. Car ce dernier a mis tout son poids politique pour utiliser cette loi comme le laboratoire de l’alliance des droites en Europe, incluant l’extrême-droite, le groupe des conservateurs et réformistes, la frange du PPE qui est contre le Pacte vert… Malgré cela, il est intéressant de noter que mardi, la majorité des gouvernements étiquetés PPE a soutenu le texte.

 

[...]

 

Pourquoi cette loi européenne sur la restauration de la nature est-elle importante ?

Ce texte, c’est l’équivalent de la loi climat pour la biodiversité. Il est le premier de toute l’histoire européenne à aller au-delà de la protection, par exemple d’aires marines. Restaurer les écosystèmes, c’est ce qu’on doit faire si on veut arrêter de supprimer le vivant de cette planète. Quand on se balade dans la campagne, on voit qu’il n’y a plus d’oiseaux, plus de haies, etc. Mais politiquement, la nature n’a pas encore gagné ses lettres de noblesse comme le climat. Aujourd’hui, il est difficile, même pour la droite et l’extrême droite, de s’afficher climatosceptique. Cela a un coût politique. Alors que ces formations considèrent qu’il n’y a pas de coût politique à s’afficher "naturo-sceptique". Cela doit changer.

 

[...]

 

Le texte a été beaucoup affaibli par rapport à sa version de départ…

Oui, au Parlement comme au Conseil, pour pouvoir le faire passer. Parce qu’en l’état initial, il ne passait pas. Au Parlement, on est passé d’une obligation de résultat à une obligation de moyens, ce qui est un très gros affaiblissement du texte mais était la condition pour obtenir la majorité. Malgré tout, certains continuent à s’y opposer comme si c’était la fin du monde. C’est dingue."

 

[...]

 

[Image] Pour l’eurodéputé macroniste Pascal Canfin, la loi européenne sur la restauration de la nature révèle une profonde fracture politique et culturelle de la droite au sujet des questions environnementales. (Eliot Blondet/Abaca)

Bernadette Cassel's insight:
 
Précédemment
 
  • Les États membres s’accordent sur la loi sur la restauration de la nature - De www.euractiv.fr - 21 juin, 20:27

 

  • La loi sur la restauration de la nature menacée par les conservateurs européens, alors que plus de 3 000 scientifiques soutiennent le texte - De www.ouest-france.fr - 14 juin, 20:02

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
January 18, 2022 1:07 PM
Scoop.it!

« Les réactions à “Don’t Look Up” font l’impasse totale sur la crise de la biodiversité »

« Les réactions à “Don’t Look Up” font l’impasse totale sur la crise de la biodiversité » | Variétés entomologiques | Scoop.it
L’écologue Philippe Grandcolas s’interroge, dans une tribune au « Monde », sur le fait que le film d’Adam McKay n’évoque aux analystes qu’un parallèle avec la catastrophe climatique, oubliant complètement l’extinction des espèces et des écosystèmes.

 

Philippe Grandcolas, 18.01.2022 (abonnés)

 

"Tribune. Comme des millions de spectateurs, j’ai regardé le film Don’t Look Up, qui m’a mis mal à l’aise et m’a troublé. J’y retrouvais ce que je vis depuis plusieurs années en expliquant la crise de la biodiversité auprès de divers publics : au pire du déni et, trop souvent, de l’immobilisme ou un acquiescement impuissant. Ce film m’a fait mal, tant il est fou et réaliste à la fois.

 

J’ai ensuite cherché à apprendre des analyses des spectateurs. Mon malaise a grandi quand j’ai constaté que la plupart de ces réactions concernaient uniquement la crise climatique, qu’elles proviennent de scientifiques, de journalistes, de militants, ou de simples citoyens. Et chacun d’expliquer les similitudes et les différences entre le scénario imaginaire de la comète et le changement climatique réel, le rôle des médias ou des lobbys.

 

En bref, un silence assourdissant sur la crise de la biodiversité ! Un silence d’autant plus choquant que le hashtag #dontlookup, omniprésent, dénonce fortement le déni climatique… mais fait l’impasse totale sur celui de la crise de la biodiversité. Serait-ce un déni dans le déni ?"

(...)

 

Bernadette Cassel's insight:

 

"... la crise de la biodiversité a en fait cinq causes différentes, qui la rendent peut-être trop complexe et plus difficile à assumer : le changement climatique bien sûr, mais aussi et surtout l’effroyable conversion des milieux, les prélèvements excessifs, les pollutions colossales, et enfin les déplacements d’espèces dites envahissantes, comme l’IPBES l’a établi.

Marées vertes et maladies émergentes

Cette différence de ressenti entre crises du climat ou de la biodiversité interroge.

 

Avons-nous besoin de subir des effets délétères visibles et d’avoir peur pour être raisonnables et cesser ce déni ?

 

Si oui, alors considérons la baisse actuelle de nombreuses productions agricoles à la suite de la stérilisation biologique des sols ou à la perte de pollinisateurs. Considérons aussi les graves maladies chez les agriculteurs exposés aux pesticides, les milliers de morts faute de végétation dans les îlots de chaleur urbains, les marées vertes, les algues toxiques dans les élevages côtiers, les troubles climatiques aggravés par des écosystèmes défaillants, les épidémies de grippe aviaire ou de peste porcine. Autant de troubles graves dans des régions pourtant riches et fertiles.

 

Et considérons aussi les maladies émergentes, en ces temps de Covid-19 ! Depuis le XXe siècle, tant de maladies ont apparu en nombre croissant : sida, Ebola, MERS, SRAS, maladie de Lyme, Zika, virus Nipah, virus du Nil occidental, etc. Autant de biodiversité avec les agents infectieux et les animaux réservoirs que de maladies ! Des émergences liées à la combinaison funeste : déforestation, trafics, élevages et transports, tous en folle augmentation. Faut-il faire le décompte macabre des millions de morts causées par ces maladies ?

 

N’est-ce pas aussi une forme de déni que d’imaginer l’origine du Covid-19 uniquement en termes d’échappement d’un laboratoire chinois ? Il est si confortable de nous rassurer par notre anthropocentrisme habituel : une pandémie qui paralyse la planète et tue plus d’un million de personnes serait issue d’une imprudence ponctuelle plutôt que de notre exécrable relation à l’environnement."

(...)

Philippe Grandcolas

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
June 12, 2021 11:17 AM
Scoop.it!

La biodiversité et le climat sont un seul et même combat, alertent le GIEC et l’IPBES dans une collaboration inédite

La biodiversité et le climat sont un seul et même combat, alertent le GIEC et l’IPBES dans une collaboration inédite | Variétés entomologiques | Scoop.it
La lutte contre le réchauffement climatique occupe souvent les devants de la scène. Mais celle-ci ne peut se penser indépendamment de la préservation de la biodiversité, alertent les deux instances de référence, le GIEC pour le climat, et l'IPBES pour la biodiversité, dans une première collaboration. Penser ensemble ces deux défis est d'autant plus essentiel que des actions trop ciblées sur le climat peuvent être dangereuses pour les écosystèmes et vice-versa.

 

Publié le 10 juin 2021

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
March 18, 2022 1:08 PM
Scoop.it!

Un week-end de mobilisation pour « regarder le dérèglement climatique en face »

Un week-end de mobilisation pour « regarder le dérèglement climatique en face » | Variétés entomologiques | Scoop.it
Ce samedi, des marches sont prévues un peu partout en France tandis que sur Twitch des ONG organiseront dimanche un débat avec des candidats à la présidentielle. Les associations espèrent ainsi mobiliser.

 

par Coralie Schaub

publié le 12 mars 2022

 

"... Reste une question. Pourquoi ne pas ajouter à ce triptyque «pour le climat, la justice sociale et la paix» un quatrième élément : pour le vivant ? Car l’effondrement de la biodiversité, la sixième extinction de masse des espèces provoquée par Homo sapiens, est l’autre grande crise qui menace l’humanité. Toute aussi importante que celle du climat (les deux crises étant d’ailleurs liées), elle est encore moins présente dans les discours des candidats comme dans les médias. Cette autre météorite qui nous fonce dessus à toute vitesse, il faudrait aussi oser la regarder en face."

 

[Image] Paris, le 9 mai 2021. Dans le cortège d'une Marche pour le climat, dans le centre de Paris. Les manifestants ont dénoncé le possible abandon du référendum pour inscrire la protection du climat dans la Constitution. SUR LA PHOTO: Cyril Dion (chemise bleue), écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste français. (Denis Allard/Libération)

 
No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
November 3, 2021 1:30 PM
Scoop.it!

COP26 : moins d’insectes sur nos pare-brise, c’est moins de confiture au petit-déjeuner

COP26 : moins d’insectes sur nos pare-brise, c’est moins de confiture au petit-déjeuner | Variétés entomologiques | Scoop.it
Nous sommes avant les années 2000. La voiture est chargée. En route. Destination : les vacances. Pause

 

Marie-Laure Mathot

Publié le mardi 02 novembre 2021

Un petit déj' sans confiture ni café ni jus de fruit

"... En fait, chaque espèce d’insecte est reliée à une ou plusieurs espèces végétales. "Il y a bien sûr des redondances : certaines fleurs sont reliées à plusieurs types d’insectes mais globalement, si on perd certains types d’insectes, on perd certaines fleurs", dit Nicolas Schtickzelle.

 

Une chaîne d’hôtel a eu la bonne idée de photographier différents repas avant et après l’extinction des abeilles. Bye bye les fruits dans le granola, le jus d’orange, le café au petit-déjeuner. À midi, la quantité de frites est moindre car il y a moins de plants de patates ensemencés. Au dessert, il ne reste plus que la croûte de la tarte aux pommes.

 

Autre conséquence très concrète de notre quotidien : moins d’insectes, c’est aussi moins de dégradation de nos déchets organiques : ce que vous mettez au compost mais pas seulement, les excréments et même les cadavres d’animaux (les nôtres aussi donc) sont dégradés notamment par des insectes.

On se retrouverait dans des montagnes de résidus

"Les résidus et matières organiques sont dégradés en grande partie par des insectes, explique Francis Frédéric. Ça veut dire qu’on se retrouverait dans des montagnes de résidus."

 

Et enfin, si nous ne sommes pas des gros mangeurs de cigales et sauterelles, d’autres espèces le sont. "Des oiseaux, des batraciens, des rongeurs s’en nourrissent, continue Francis Frédéric. "S’il y a moins d’insectes, nous aurons un déficit de ces espèces. Nous aurons donc une perte de diversité en cascade de manière très significative."

Le lien avec le changement climatique ?

Un scénario qui ne sent pas la rose et qui risque bien de se confirmer si nous n’agissons pas. Petit rappel : les changements ont des effets directs sur le vivant sous toutes ses formes. Si notre climat se réchauffe d’1,5°C, près de 7% des écosystèmes sont modifiés. Si on augmente de 2 °C, on passe à 13%. Résultat, 6% des insectes, 8% des plantes et 4% des vertébrés voient leurs habitats réduits de 50% dans l’hypothèse basse, chiffres qui grimpent à 18% des insectes, 16% des plantes et 8% des vertébrés à +2 °C. A +4 °C, la moitié des espèces animales et de plantes seraient menacées.

 

Alors si on est moins empathiques à sauver les mouches que les baleines, reste l’image bien triste de notre petit-déjeuner sans café."

 

 

No comment yet.