Les stratégies de lutte sont en plein développement, y compris de nouveaux insecticides « biologiques » (par exemple des huiles essentielles).
Romain Garrouste
Chercheur à l’Institut de systématique, évolution, biodiversité (ISYEB), Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)
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Les nouvelles stratégies de lutte
La détection est la première étape et la discrétion de ces insectes fait que l’on recourt quelquefois à des chiens dressés spécialement. Ils permettent d’identifier les refuges domestiques (en général dans les chambres à coucher, autour des lits, etc.).
Le lavage à 60° minimum, la congélation, la chaleur au-dessus de 45° (par exemple lors du repassage des vêtements) sont des méthodes à utiliser. Pareil pour les meubles, si c’est possible. Il existe aussi des méthodes traditionnelles : par exemple, certaines plantes collantes sont utilisées comme adhésif pour piéger les insectes et l’on sait que les substances poudreuses (farine, diatomite, etc.) les repoussent. Un lit avec ses quatre pieds dans de la farine est ainsi protégé, mais les punaises peuvent se laisser tomber du plafond…
Dans tous les cas, des combinaisons de méthodes permettant la détection précoce, la rupture trophique (empêcher que les punaises se nourrissent et finissent par mourir de faim) et divers traitements sont à utiliser. Mais la punaise de lit est rusée : elle peut « hiberner » (processus de diapause à basse température, à partir de 16 °C) qui permet aux punaises adultes d’attendre des lendemains meilleurs.
Quant à la lutte biologique, elle semble complexe à mettre en œuvre. En effet, il semble délicat de lâcher des insectes et autres habitants des maisons comme les araignées, scolopendres, psoques, punaise réduve masquée… pour lutter contre les punaises des lits, malgré leur efficacité avérée.
Vous l’aurez compris, les punaises de lits ne sont pas des compagnons sympathiques mais pour l’instant, ils ne sont pas des vecteurs de maladies graves. Mais c’est une situation qui pourrait changer et il vaut envisager de mieux lutter contre ces hôtes indésirables. Un dernier élément pour, quand même, leur trouver quelque utilité : la police scientifique pourrait en effet les utiliser dans les enquêtes criminelles. L’ADN humain peut persister jusqu’à 90 jours après un repas de sang. La punaise de lit rejoindrait alors les Experts et une nouvelle branche des sciences forensiques, l’ "hématophagie forensique" naîtrait…"
[Image] Cherche ! Elgaard/Wikimedia, CC BY-SA
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