Tandis que le New York Times abonde contre la candidature de Donald Trump, le Washington Post et le Los Angeles Times refusent de se prononcer. Une défaite pour la démocratie et le journalisme, selon le spécialiste de la presse américaine Sébastien Mort interrogé par Libération. [lecture complète sur abonnement]
En recherchant une neutralité parfois jusqu'à l'absurde, explique Sébastien Mort, l’objectivité journalistique « n’est plus que réduite à une sorte de binarité qui met en regards des versions complètement différentes d’un même évènement ». « Aussi, elle provoque ce que j’appelle des "équivalences asymétriques" entre les déclarations outrancières de Donald Trump et celles de Kamala Harris (...). Si vous avez un candidat dans l’outrance en permanence, vous devez rééquilibrer votre récit médiatique pour ne pas paraître comme étant contre lui. Vous êtes obligé de trouver des choses à redire sur le candidat en face. Ça donne une asymétrie dans le traitement des sorties des deux camps. [Ainsi,] l’affaissement des critères d’exigence vis-à-vis de Donald Trump se traduit en une sévérité accrue pour Kamala Harris ».