Depuis qu’il a pris la tête du putsch qui a renversé, le 22 mars 2012, le président malien Amadou Toumani Touré (ATT) alors que l’armée malienne était en pleine déroute face aux jihadistes dans le nord du pays, le capitaine Amadou Haya Sanogo est devenu incontournable à Bamako.
Ainsi, cet officier ayant reçu une partie de sa formation aux Etats-Unis, fait et défait, à sa guise, le gouvernement malien et n’hésite pas à envoyer ses gros bras pour intimider les responsables civils auxquels il a cependant été contraint de céder le pouvoir sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao). Le président par intérim, Dioncounda Traoré, en a fait les frais, en mai 2012, alors qu’il s’apprêtait à écarte le chef pustschiste du pouvoir.
En décembre dernier, c’est le Premier ministre alors en place, Cheick Modibo Diarra, qui a été forcé à démissioner par le capitaine Sanogo. Motif : cet ancien ingénieur de la Nasa était favorable à une intervention militaire étrangère pour chasser les jihadistes du Nord-Mali alors que le chef putschiste estimait l’armée malienne être assez forte pour pouvoir le faire. On sait la suite…
Et à cela, il ne faut non plus oublier le traitement qui a été réservé aux “bérets rouges”, c’est à dire aux soldats du 33e Régiment commando parachutiste (RCP) qui constituait la garde présidentielle. Hostiles au coup d’Etat du 22 mars, ils ont subi des exactions et des vexations. Le dernier épisode en date est l’attaque de leur caserne, le 8 février, par les forces favorables au capitaine Sanogo.
Bien qu’il ait dénoncé ces “luttes fratricides”, le président par intérim malien n’a pu qu’investir celui qui en a été le responsable à la tête du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité. Et cela, en raison de ses “qualités personnelles”, a-t-il avancé. Autrement dit, c’est avec le capitaine Sanogo que les instructeurs de la mission européenne de formation (EUTM-Mali) vont devoir travailler.
Cela dit, cette fonction va le contraindre à quitter sa forteresse de Kati, à 15 km de Bamako, pour aller s’installer à l’état-major de l’armée malienne. Pour certains, il sera “plus facilement contrôlable.” A voir.
Quoi qu’il en soit, le capitaine Sanogo pose quand même un problème. Pour commencer, son coup d’Etat de mars 2012 a compliqué une donne qui l’était alors déjà bien assez. Il a eu, pour conséquence, entre autres, la suspension de toute aide internationale, notamment au niveau militaire.
Et c’est ce qui explique, pour une partie, les réticences juridiques de Washington à soutenir l’opération française lancée le 11 janvier dernier. Et encore, sans cette dernière, le capitaine Sanogo aurait probablement encore fait des siennes en renvoyant le président par intérim à ses études.
Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) abandonne définitivement ses ambitions sécessionnistes et se veut rassurant quant à l’intégrité territoriale du pays.
Le mouvement se dit prêt au dialogue dans un communiqué en treize points dans lesquels il esquisse des pistes, des ouvertures, pour Bamako mais aussi pour la France qui est engagée militairement et politiquement dans la résolution du conflit malien.
Le Président polonais, Bronislaw Komorowski, a signé jeudi (7 Février) le “décret” approuvant l’envoi d’un contingent militaire polonais pour la mission de formation européenne de l’armée malienne (EUTM Mali). Jusqu’à 20 militaires polonais pourront ainsi être engagés pour la formation “logistique et génie” des forces armées maliennes, ce jusqu’au 31 décembre (le renouvellement de l’autorisation d’emploi devra être sollicité avant la fin de l’année).
Les opérations européennes sont aussi le moment de symboliser des rapprochements entre des pays qui, jusqu’à peu, étaient à couteaux tirés. La mission EUTM Mali ne faillit pas à cette tradition.
Un détachement britannique et irlandais
Le ministre irlandais de la Défense, Alan Shatter, l’a annoncé tout à l’heure (13 février) lors de sa conférence de presse concluant la réunion informelle des ministres de la Défense à Dublin. Le Royaume-Uni et l’Irlande vont fournir une équipe combinée “infanterie” pour la formation des soldats maliens. Une contribution assez similaire à celle fournie à EUTM Somalia qui voyait Irlandais et Maltais travailler ensemble. Mais à haute valeur symbolique.
Une autre étape dans la normalisation
L’insertion de Britanniques et d’Irlandais dans le même contingent a, en effet, une haute valeur politique. On peut moins s’en rendre compte sur le continent. Mais c’est une réalité. « Les forces d’Irlande et du Royaume-Uni ont souvent travaillé ensemble sur différents théâtres d’opérations, sur les opérations des casques bleus de l’ONU, sous conduite de l’UE de l’OTAN, comme dans les Balkans et en Afghanistan. Mais ce sera la première fois qu’un contingent conjoint Royaume-Uni / Irlande sera déployé sur une opération » a confirmé le ministre irlandais. « C’est une autre étape dans la normalisation des relations entre nos deux pays – après la visite de la Reine au château de Dublin (en mai 2011). Une étape historique et une manifestation tangible de la relation très positive et le respect mutuel qui existe désormais entre nos pays. » a-t-il ajouté.
Commentaire : Peut-être, entre Londres et Dublin, sont-ce les prémices de ce qu’a été la brigade franco-allemande pour Paris et Berlin. Les éléments britanniques proviendraient en effet du Royal Irish Regiment, habitué des déploiements extérieurs. Il n’est donc pas exclu que viennent servir au Mali des Irlandais du nord puisque le “Irish” est composé de l’ancien Ulster Defence Regiment. Cela aurait alors une double valeur symbolique. Un engagement pour la paix en cache parfois un autre…
Un entretien avec le général Paulet, commandant de la 11ème brigade parachutiste, sur les opérations aéroportées à la lumière du Mali Le général Patrice Paulet, 52 ans, commande la 11ème brigade parachutiste.
Les analystes réunis lundi à Paris par le Centre d'études et de recherches internationales (Ceri) de Sciences-Po livrent une lecture décapante de l'intervention française au Mali et de ses enjeux régionaux.
Les deux Agusta A-109 médicalisés que le gouvernement belge a promis à la France dans le cadre du conflit malien n’ont pas encore quitté la Belgique. La Défense cherche un gros porteur Antonov pour les faire parvenir à Bamako.
L’avion de transport KDC-10 a effectué vendredi son premier vol. Il a décollé vendredi, de la base aérienne d’Eindhoven, pour se rendre en France embarquer du matériel, avant d’atteindre sa destination finale : N’Djamena au Tchad, où a été installée base logistique de l’opération française. L’avion n’a pas volé jusqu’à Bamako. Raison : la situation sécuritaire actuelle au Mali. Le gouvernement néerlandais a, en effet, décidé de limiter initialement l’opération du KDC-10 vers les pays voisins du Mali. « Lorsque la situation le permettra, l’avion volera aussi des missions à Bamako, capitale du Mali» précise-t-on à la défense néerlandaise.
4 avions “stratégiques” gérés à Eindhoven
L’avion fait partie du pool européen d’avions de transport, EATC, basé sur l’aéroport militaire de Eindhoven. Celui-ci a ainsi géré – sur demande française – l’envoi de plusieurs avions à portée stratégique : un A340 français et un A330 belge. Le KDC-10 néerlandais devrait être rejoint par un ravitailleur allemand, un Airbus A310 MRTT, qui pourrait être utilisé pour ravitailler les Mirage et les Rafale français opérant sur le théâtre malien. Le KDC-10 est le plus gros avion de l’aviation néerlandaise. Il peut transporter un maximum de 65 tonnes de fret ou 165 passagers sur une distance de 9700 km. Un Airbus A310 allemand a déjà transporté fin janvier une première équipe de 20 soldats allemands du Air Transport Wings (ATW) 61 de Penzing et du ATW 63 de Hohn pour renforcer le hub logistique allemand, établi à l’aéroport international de Dakar, au Sénégal. Cette base doit comprendre 75 soldats permettant d’assurer le soutien opérationnel et le fonctionnement des C-160 (Transall) allemands mis à disposition des Africains, pour soutenir la mission de soutien international au Mali (MISMA).
Un entretien avec le général Paulet, commandant de la 11ème brigade parachutiste, sur les opérations aéroportées. Le général Patrice Paulet, 52 ans, commande la 11ème brigade parachutiste.
La branche d'Al-Qaida basée au Yémen a appelé au djihad en réaction à l'intervention française au Mali, rapporte le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.
Officiellement, Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a félicité François Hollande pour avoir eu le «courage» de lancer une «opération antiterroriste» au Mali. Mais, en privé, des responsables du ministère de la Défense et des Affaires étrangères redoutent que l’opération menée par la France au Mali contre des groupes islamistes amène François Hollande à durcir ses positions sur la question des négociations avec les Palestiniens. «Paris pourrait être tenté de prouver que le monde musulman n’est pas l’ennemi et que seuls les groupes terroristes djihadistes sont dans le collimateur. Le meilleur moyen pour y parvenir, c’est dʼapparaître comme le champion de la cause palestinienne», souligne un diplomate. Selon lui, le ton adopté par le Quai dʼOrsay à la suite de chaque annonce de construction dans les colonies de Cisjordanie ou à Jérusalem-est s’est nettement durci. «La France pourrait estimer qu’après avoir envoyé des milliers de ses soldats en Afrique, pour sauver le Mali, mais aussi pour défendre sa propre sécurité, la poursuite de la colonisation israélienne par voie de conséquence du conflit israélo-palestinien constitue également une menace pour sa sécurité», ajoute ce responsable. «Les Français ont tendance à penser que le conflit israélo-palestinien nourrit lʼextrémisme islamique, qui menace non seulement de déstabiliser tout le Moyen-Orient, mais constitue aussi un danger pour la sécurité de la France et de l’Europe. François Hollande pourrait ainsi se retrouver sous pression pour agir comme il l’a fait au Mali, contre Israël mais par des moyens diplomatiques.
Sur plusieurs photographiespubliées par l’ECPAD au sujet de l’opération Serval, l’on peut remarquer qu’un Mirage F1CR du 2/33 Savoie ayant décollé de N’Djamena emporte des bombes Mark 82 “Airburst” de 250 kg, chacune dotées d’un capteur de proximité (ou proximètre). Les clichés ont été pris le 4 février depuis la loge du “boomer” d’un avion ravitailleur.
Ces munitions sont censées exploser à quelques mètres du sol et non à l’impact, afin de provoquer le plus de dégâts possible. Aussi, il n’est pas question de les utiliser en appui de troupes au sol ou quand il s’agit d’éviter les dommages collatéraux.
Jusqu’à l’intervention militaire au Mali, l’armée de l’Air n’avait jamais utilisé de Mk 82 “Airburst” au cours d’une opération, selon Air&Cosmos. Dans son dernier numéro, l’hebdomadaire spécialisé précise qu’une première mission avec ce type de munition avait dû “être annulée début février”, sans donner plus d’indications.
Après deux (autres) jours de palabres à Dublin, lors d'une nouvelle conférence de génération de forces, va-t-on y voir un peu plus clair dans les contributions des uns et (de quelques-uns) des autres au profit de la mission européenne de formation de l'armée malienne (EUTM Mali)?
Je rappelle que vendredi 8 février, un élément précurseur est arrivé composé d'une soixantaine de Français et de dix militaires issus des armées belge, suédoise, allemande, britannique, espagnole et roumaine. Un détachement aux ordres d'un colonel (Bruno Heluin), soit 5 galons pleins pour 70 hommes. Je comprends que l'on mette un général pour moins de 500 hommes (dont 200 formateurs).
Ce mercredi, les gouvernements devaient préciser leurs généreuses contributions puis patienter un peu avant de les annoncer officiellement. Pour l'heure, le relevé des compteurs indique: 20 Polonais, 8 Irlandais (au-delà de 12, il fallait un vote du Parlement), 18 Britanniques, 10 Roumains, 4 Bulgares, 30+ Tchéques (qui devraient d'abord contribuer à la Force Protection), une poignée de Hongrois et d'Autrichiens dans le soutien médical, peut-être jusqu'à 80 Allemands. On attend qu'Espagnols, Britanniques, Belges etc communiquent; ce qui saurait tarder.
Au Mali, l'armée française est intervenue mercredi au lever du jour à Gao après la découverte d'un arsenal appartenant au Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Un dispositif d'une cinquantaine d'hommes appartenant à une section de déminage et à une section de protection a été déployé dans le quartier de l'hôtel Askias où sont installés les journalistes étrangers. Les soldats ont trouvé à l'intérieur d'une propriété, dernière résidence connue d'Abdoul Hakim, l'un des chefs du Mujao, un stock impressionnant de bombes. Ils ont démonté quatre fûts de 200 kilos de TATP, un explosif artisanal à base de nitrate. Les fûts étaient reliés par un cordon à des détonateurs. Scellés et isolés, les engins étaient prêts à l'emploi. Seuls manquaient les déclencheurs. Dix autres fûts vides, mais équipés du même dispositif, étaient entreposés dans la cour. Des obus et des munitions étaient conservés à l'intérieur de la maison.
La crainte d'attaques kamikazes
Omar, un voisin qui n'était séparé de la maison des islamistes que par un mur de la hauteur d'un homme n'osait pas passer la tête pour voir ce qui se tramait. «Ils pointaient leurs kalachnikov sur moi à la moindre occasion. Ils étaient très méchants», dit-il. Hama, la voisine d'en face vivait dans la peur. «On craignait les «peaux blancs» car ils nous chicotaient à la moindre occasion. On voyait entrer et sortir les 4/4 et on les entendait parler arabe», raconte-t-elle.
Les djihadistes avaient, semble-t-il, prévu d'utiliser les explosifs pour faire sauter un pont à l'entrée de la ville voici un mois au début de l'opération Serval. Surpris par la rapidité de l'avancée des troupes françaises, ils n'ont pas eu le temps de passer à l'action et ont préféré prendre la fuite.
Le dépôt aurait pu servir de réserve pour monter des attaques terroristes. Les infiltrations de djihadistes font en effet craindre des attaques kamikazes d'envergure dans le cadre d'une stratégie de guérilla urbaine. Deux islamistes armés se sont fait sauter le week-end dernier sur des barrages. Dimanche, des combats ont opposé pendant plus de quatre heures les forces malienne et française à des groupes armés dans le centre-ville.
Pour la première fois, un groupement de transmissions, fort de 150 militaires, a été projeté sur un théâtre d’opérations extérieur, en l’occurence au Mali. Même si leur mission n’est pas spectaculaire, il n’en reste pas mois que les transmetteurs jouent un rôle essentiel dans toutes les interventions militaires menées par la France à l’étranger, éant donné que la maîtrise de l’information est un élément essentiel dans la conduite des opérations.
Ainsi, dès le 12 janvier dernier, les premiers transmetteurs du 28e Régiment de Transmissions (RT) d’Issoire, alors en alerte Guépard, ont été envoyés au Mali. Ils ont été ensuite rejoints par 50 personnels du 53e RT de Lunéville. Quant à leur matériel nécessaire à la mission, il a été acheminé sur ce nouveau théatre d’opérations quatre jours plus tard.
Et ces transmetteurs n’ont pas perdu de temps, avec l’installation, au poste de commandement de l’opération Serval, de 99 lignes téléphoniques et de 90 postes informatiques avec messagerie et accès aux réseaux du ministère de la Défense.
Pour assurer les communications sur le terrains, les transmetteurs disposent de VAB ML Syracuse (véhicule de l’avant blindé – Moyen Léger/Satellite), qui est en fait une station de télécommunication satellite mobile. Ces moyens sont renforcés par la valise satellitaire de type INMARSAT 4 BGAN (Broadband Global Aera Network), laquelle permet à un groupement tactique interarmes (GTIA) de continuer à communiquer en tout lieu et en tout temps de manière sécurisée.
C’est aussi grâce aux transmetteurs qu’un système de visioconférence permet au commandant de l’opération Serval, le général de Saint-Quentin, de communiquer avec le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) situé à Paris. La liaison est assurée par un terminal haut débit (HD) connecté au satellite Syracuse 3, ou, en cas de besoins, par la station radio F-14 fonctionnant avec le logiciel CARTHAGE (Communications Automatisées Radioélectriques Tactiques Hautes fréquences en Ambiance de Guerre Electronique).
Mais les transmetteurs déployés au Mali ne sont pas les seuls dans la boucle. La Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des Systèmes d’information de la défense (DIRISI), placée sous la responsabilité du chef d’état-major des armées (CEMA), joue également un rôle prépondérant, avec des personnels dévoués et mobilisés 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour assurer le bon fonctionnement des systèmes utilisés.
En effet, la DIRISI est surtout un opérateur de télécommunications, qui a notamment pour mission de gérer les fréquences, d’assurer l’infogérance des systèmes d’information et de communication (SIC) de la Défense, y compris à l’étranger, et de garantir leur sécurité. Ainsi, c’est cette direction qui a le contrôle opérationnel des satellites militaires de télécommunication, dont Syracuse, via le le Centre National de Mise en Œuvre des Moyens Satellites (CNMO-MS).
Le premier des deux C-130 est parti le 15 janvier 2013 vers Abidjan afin de fournir un appui logistique à l'opération Serval. Trente militaires veillent à ce...
Le déploiement d'une force de maintien de la paix de l'ONU nécessite une résolution du Conseil de sécurité mais aussi l'accord des autorités maliennes.
Barack Obama a donné l'ordre d'allouer 50 millions de dollars à une aide militaire d'urgence pour la France et le Tchad dans le cadre du conflit au Mali.
La réunion informelle des ministres de la Défense à Dublin ce mardi (12) et mercredi (13) pourrait être l’occasion d’une petite explication de “texte” entre ministres de la Défense sur la mise en place de l’opération de formation de l’armée malienne (EUTM Mali). Même si, officiellement, à Paris, le ton reste courtois et que l’on refuse de dramatiser ou de placer l’un ou l’autre pays dans le “corner”, l’heure n’est plus à la tergiversation. « On a besoin de terminer la génération de forces. » explique-t-on dans l’entourage du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « La mobilisation est nécessaire ». Il manque en effet toujours pour que la génération de forces soit complète la fonction “évacuation médicale”, assurée par des hélicoptères qui seraient basés à Bamako ou à Koulikoro.
Procédure retardée
En marge de la réunion informelle, les conciliabules devraient donc aller bon train dans le Chateau de Dublin qui accueille les participants à cette rencontre informelle. En attendant, la procédure mise au point pour accélérer la prise de décision – une décision par voie de procédure écrite – a été annulée. Et la prochaine date prévue pour l’adoption de la décision a été fixée au 18 février (date de la réunion des ministres des Affaires étrangères). Ce qui n’est ni plus ni moins qu’un retour à l’option prise dès le début de la mise en place de l’opération à une décision soit le 12 février, soit le 18 février. Encore faut-il avoir trouvé d’ici là le pays qui acceptera de placer rapidement deux hélicoptères pour l’évacuation médicale à Bamako…
A l’agenda de la réunion
A l’agenda de la réunion – comme les lecteurs du Club de B2 le savent déjà – figure la préparation du Conseil européen de décembre consacré aux questions de défense, la situation au Mali et au Sahel (avec la présence du général Lecointre), la Corne de l’Afrique tant sur le front de la piraterie (avec le nouveau chef d’Eunavfor Atalanta) que sur celui de la situation somalienne (avec le nouveau chef d’EUTM Somalie, le général Aherne) et les partenariats de l’UE notamment avec l’ONU.
Présidence irlandaise
H. Ladsous, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, sera présent ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, A.F. Rasmussen, qui ne loupe aucune réunion européenne. La réunion sera présidée par le ministre irlandais de la Défense (et de la Justice), Alan Shatter. La Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Catherine Ashton, est en effet absente, devant assister à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à New York. Elle sera représentée par Maciej Popowski, le secrétaire général adjoint du Service diplomatique (SEAE).
Contrairement aux autres villes libérées depuis le déclenchement de l’opération Serval, Kidal est la seule à n’avoir pas été réinvestie par l’armée malienne. Les forces françaises, qui s’y sont déployées le 30 janvier, après avoir opéré des raids aériens pour en chasser les éléments d’Ansar Eddine, ont été devancées le 28 janvier par les mouvements majoritairement composés de Touaregs du MNLA et du MIA, créant un précédent dans la stratégie de reconquête employée jusque là par Paris et Bamako. Selon des sources proches du terrain interrogées par TTU, ces deux mouvements ont, depuis, disposé des troupes autour de Kidal, à une vingtaine de kilomètres, pour empêcher l’approche tant des djihadistes que des militaires maliens… et autoriser dans le même temps l’armée tchadienne, renforcée aujourd’hui de 1 000 soldats, à patrouiller à l’intérieur de la ville. Face à cette situation jugée «délicate» — si ce n’est embarrassante — pour Paris, l’armée française a entamé des discussions avec les responsables touaregs à Kidal. Selon ces sources, les Touaregs refusent, pour l’heure, de négocier avec Bamako, malgré la proposition du médiateur de la Cedeao, le président burkinabé, Blaise Compaoré, de relancer les pourparlers. Ils demandent, en revanche, à la France et au Tchad de les aider à mener le combat contre AQMI, avec la garantie d’une solution politique à son issue. Pour tenter de trouver un compromis, des officiers français ont également rencontré le chef héréditaire de la plus puissante tribu de Kidal, et l’un des chefs influents des Ifoghas, Intalla ag Attaher, dont le fils, Alhabass Ag Intalla, est le chef du MIA (Mouvement Islamique de l’Azawad), une dissidence récente d’Ansar Eddine qu’il dirigeait aux côtés d’Iyad Ag Ghali. Toujours selon ces sources, Intalla propose, pour l’heure, une «solution temporaire sur cinq à sept ans établissant l’autonomie de l’Azawad, avant la séparation définitive d’avec le Mali». Obligée de composer sur le terrain avec la nouvelle donne imposée par les Touaregs pour mener à bien la deuxième phase de l’opération Serval à partir de Kidal, où elle a renforcé ses contingents, la France risque de se voir accusée de faire le jeu du MNLA, que la grande majorité des Maliens jugent responsable du déclenchement de la crise.
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