Famille et sexualité

Un décret paru ce mercredi matin au Journal officiel remplace un précédent qui permettait déjà aux sages-femmes de pratiquer des IVG instrumentales dans les centres hospitaliers, mais avec des conditions considérées trop complexes.

Des sages-femmes dénoncent des conditions trop restrictives qui les empêcheraient de pratiquer l'IVG instrumentale.

Le texte avait suscité de la colère dans la profession car il imposait des conditions trop restrictives le rendant inapplicable pour une grande partie des centres d'IVG, en particulier dans les déserts médicaux.

TRIBUNE. L’obligation faite aux sages-femmes d’être à proximité de quatre médecins pour pratiquer une IVG instrumentale à l’hôpital va freiner l’accès des femmes à l’avortement, et constitue une discrimination à l’égard de la profession des sages-femmes, affirme dans une tribune au « Monde » un collectif de professionnels de santé, membres de l’Ancic.

Un décret publié dimanche 17 décembre 2023 permet désormais aux sages-femmes formées de pratiquer des IVG instrumentales en milieu hospitalier. Mais les conditions requises pour les réaliser sont, selon la gynécologue-obstétricienne Sophie Gaudu, une "entrave à l'accès au soin".

Ce décret devrait permettre de «lutter contre les difficultés d’accès» à l’avortement, selon le gouvernement.

Chantal Birman, sage-femme libérale, est au cœur d'un documentaire, "À la vie", signé par Aude Pépin, en salles le 20 octobre.

Les sages-femmes seront-elles contraintes, dans un avenir proche, à pratiquer des avortements chirurgicaux ? C’est la question qu’on peut se poser en découvrant les dernières dispositions votées par l’Assemblée nationale sur ce sujet. Des mesures censées permettre un accès toujours plus facile à l’avortement aux femmes, alors que les médecins manquent et que certains d’entre eux refusent de le pratiquer en se référant à la clause de conscience.

Une sage-femme pour chaque femme: un idéal simple et efficace qui permettrait de mettre fin aux maltraitances obstétricales, selon Anna Roy.

Un amendement a été adopté par les députés autorisant la pratique de l’IVG chirurgicale par les sages-femmes, à titre expérimental.

Par une double décision rendue publique ce jeudi 12 mars 2020, trois juges de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ont privé les sages-femmes européennes de la garantie de leur droit à l’objection de conscience face à l’avortement. Cette décision peut s’appliquer, par extension, à toute la profession médicale. Ils ont déclaré pour ce faire que l’avortement est un acte médical ordinaire, et que l’accès général à l’avortement prime le respect de la liberté de conscience personnelle.

Jusqu’à présent, une femme qui souhaite renouveler son arrêt de travail avant ou après la grossesse ne peut pas le faire avec une sage-femme. 

Si, sur le papier, les sages-femmes peuvent elles aussi pratiquer les IVG instrumentales, les conditions à respecter restreignent le nombre d’actes possibles.

Le décret d’application publié dimanche 17 décembre fait réagir des soignants et des associations féministes, qui regrettent un champ trop limité d’exercice. En cause : l’obligation que trois, voire quatre médecins, puissent intervenir sur site en cas de complication.

Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, a décidé de généraliser la pratique de l’IVG par les sages-femmes et de revaloriser les tarifs versés aux établissements de santé pour la réalisation des avortements de 25%.

TRIBUNE. La loi ouvrant aux sages-femmes la pratique des IVG instrumentales, adoptée en mars, n’est toujours pas appliquée, regrettent l’ancienne députée (LRM) Albane Gaillot et trois représentantes de la profession dans une tribune au « Monde ».

Comme prévu par l'article 70 du budget de la Sécu pour 2021, un décret paru au journal officiel le 30 décembre décrit les modalités de mise en œuvre de l'expérimentation de réalisation des IVG instrumentales en établissements de santé par des sages-femmes.

De plus en plus de femmes se tournent aujourd’hui vers des sages-femmes pour leur suivi gynécologique. Absence d’écoute et d’empathie, violences verbales ...

Par amendement sur deux textes distincts, les élus de la majorité autorisent les sages-femmes à pratiquer les interruptions volontaires de grossesse instrumentales jusqu’à 10 semaines de grossesse. Une mesure que ne revendique pas la profession.

Lors de l’examen du budget de la Sécu, le Sénat a supprimé du texte une expérimentation visant à autoriser les sages-femmes à pratiquer des IVG chirurgicales. Une disposition adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale avec l’avis favorable du gouvernement.

Une semaine après la clôture du Ségur de la santé, l’Ordre national des sages-femmes regrette, dans une lettre ouverte, un manque de reconnaissance de sa profession qui occupe pourtant un rôle fondamental au quotidien. Sa présidente, Anne-Marie Curat nous en dit plus.

La question des atteintes subies par les fœtus revient régulièrement dans les affaires mettant en cause des sages-femmes. Malgré de nombreuses fautes relevées au cours d’un accouchement, le Tribunal de Grande Instance a rendu une ordonnance de non-lieu général à l’encontre des professionnels de santé poursuivis.