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Bernadette Cassel
November 6, 2020 11:35 AM
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"Saluons l'inscription au catalogue des insectes d'un tout petit nouveau, au comportement pas du tout banal. Jose Fernandez-Triana (Collection nationale canadienne d'insectes) et ses collaborateurs l'ont nommé Microgaster godzilla, en référence au monstre japonais comme lui." Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Novembre "Il appartient à la vaste famille des Hyménoptères Braconidés, parasitoïdes d'autres insectes. Parmi eux, deux seulement étaient connus pour se développer au détriment de chenilles aquatiques. M. godzilla est non seulement le troisième de cette très courte liste mais c'est le premier à avoir révélé aux entomologistes, qui l'ont observé et filmé dans de petits aquariums, sa façon de faire pour pondre, tout à fait unique. L'insecte est parasitoïde d'Elophila turbata (Lép. Crambidé), dont la chenille aquatique, qui vit juste sous la surface, s'entoure d'un fourreau de fragments végétaux. La femelle de M. godzilla patrouille sur les feuilles flottantes à sa recherche. Dès qu'elle la trouve, elle la tâte de ses antennes, tourne autour, fait sortir la chenille de son abri et la pique aussitôt de son ovipositeur. Souvent, notre pondeuse n'hésite pas à plonger et reste plusieurs secondes sous l'eau à asticoter la chenille. Celle-ci émerge en voulant s'échapper et se fait piquer, toujours à l'air libre. À moins qu'elle se fasse parasiter au travers du fourreau. Ce Microgaster possède des griffes tarsales grandes et courbées, qui lui servent sans doute à s'agripper au substrat pendant ses manœuvres en immersion. Les auteurs soulignent que leur description de l'espèce nouvelle, faite dans les règles, est de façon originale accompagnée d'un enregistrement vidéo." Article source (gratuit, en anglais) - Microgaster godzilla (Hymenoptera, Braconidae, Microgastrinae), an unusual new species from Japan which dives underwater to parasitize its caterpillar host (Lepidoptera, Crambidae, Acentropinae), Journal of Hymenoptera Research, 30.10.2020 https://jhr.pensoft.net/article/56162
Photo : Microgaster godzilla vu de dos et de côté. Cliché des auteurs
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Bernadette Cassel
October 27, 2020 12:50 PM
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Le policier comme le douanier connaissent leur métier mais les trafiquants sont malins, le chien a bien plus de flair mais une très faible faufilabilité, l’abeille a le même pouvoir mais oublie vite son savoir. D’où l’idée d’entraîner des blattes à trouver, à l’antenne, la drogue dissimulée. Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - Épingle publiée dans le n° 198 (3e tr. 2020) "Kayla Patrick, de l’université de l’Idaho (États-Unis) et ses collaborateurs élèvent des Blattes germaniques Blatella germanica (Blatt. Blatellidés) – c’est facile et très bon marché – qu’ils récompensent d’une goutte d’eau sucrée chaque fois qu’elles vont vers le papier filtre enduit de la substance à traiter : cocaïne ou Adderall XR, une amphétamine tout aussi prohibée. Les meilleures, ensuite, choisissent la chnouff, préférée à la poudre de vanille offerte dans une des 4 coupelles adjacentes mises à leur portée. L’école se fait dans le noir, les apprenties sont numérotées à l’encre métallique et suivies par infra-rouges. Certes, toutes les élèves de cet établissement d’apprentissage de 150 pensionnaires à ce jour ne réussissent pas à tous les coups mais l’équipe juge ce résultat très encourageant. Le plus dur, pour ces entomologistes pourtant au-dessus de tout soupçon, fut de se procurer le matos, de façon légale s’entend. À l’avenir, ces cafards capables d’explorer les recoins les plus exigus agiront – sous les ordres d’un maître-cafard ? - à la suite du repérage par un chien d’un périmètre restreint. Ils mériteront bien leur nom, dénonçant sans pitié et sans remords les furtifs – se croient-ils – commerçants en blanche et en speed." D’après « Cocaine-Seeking Cockroaches », lu le 9 juillet 2020 à www.pctonline.com/ Crédit image : dule964 | Adobe stock
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Bernadette Cassel
October 24, 2020 6:23 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - Épingle publiée dans le n° 198 (3e tr. 2020) "Les déchets de matière plastique se retrouvent partout sur la Planète, en éléments plus ou moins grossiers, pouvant servir de support à une vie animale ou contaminant leur nourriture. Encore un signalement : en Antarctique, sur l’île du Prince Édouard (au sud des Malouines), une plaque de polystyrène « styrofoam » ayant servi de mousse d’isolation dans le bâtiment, échouée sur la plage, s’est révélé porteuse d’un micro-écosystème, comportant des collemboles (entognathes). Dix-huit d’entre eux, de l’espèce Cryptopygus antarcticus (Isotomidés) furent examinés par Elisa Bergami et ses collaborateurs, de l’université de Sienne (Italie). L’observation au microscope infrarouge à transformation de Fourier révéla des fragment de polyéthylène dans leur tube digestif, difficiles à distinguer des matières organiques mais bien caractérisés. La plaque de 30 x 30 cm et de 5 cm d’épaisseur était colonisée par des algues, des mousses et des lichens, milieu favorable au collembole. En rapprochant la taille des fragments plastiques de celle de ses mandibules, les chercheurs hypothétisent que l’entognathe grignote et érode ainsi le polystyrène. Le styrofoam est formé d’un agrégat de billes hydrophobes séparées par des espaces remplis d’air, favorables au développement d’un biofilm appétant. Le polyéthylène n’est pas digéré et ne pourrait avoir d’effets néfastes sur le succès reproductif du collembole qu’indirectement. Cet animal, en fragmentant le polluant, aide à sa dissémination et à sa transmission le long du réseau trophique. En tous cas, la présence de détritus de polyéthylène, issus des stations de recherche, des bases aériennes et aussi des installations touristiques, fragilise un peu plus un continent jusque-là préservé des activités humaines et menacé par le réchauffement." Article source (gratuit, en anglais) : doi.org/10.1098/rsbl.2020.0093 [Image] Detection of PS traces in Antarctic collembolans. Précédemment : « Polystyrènophagie ».
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Bernadette Cassel
October 1, 2020 1:12 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Septembre "Tous les papillons ne réagissent pas de la même façon à une élévation (locale) de la température, ont démontré des entomologistes de l'université de Cambridge (Royaume-Uni) ; ceux qui ont besoin de se mettre à l'ombre pour ne pas surchauffer sont mal partis. 4 000 papillons, de 29 espèces, ont participé à l'étude. Une fois attrapés au filet, on leur a pris la température, ainsi que celle de l'air environnant et celle du support. Il apparaît que les grands papillons aux ailes claires gèrent bien les écarts de température, en inclinant leurs ailes selon la position du soleil ; celles-ci servent de refroidisseur ou de radiateur. C'est le cas de la blanche Piéride du chou Pieris brassicae (Piéridé) et du jaune-vert Citron Gonopteryx rhamni (id.). Leurs populations sont stables. Les grands colorés Paon-du-jour Agalis io (Nymphalidé) et Vulcain Vanessa atalanta (id.) sont moins performants mais font mieux que le petit Fadet commun Coenonympha pamphilus (id.). D'autres espèce se révèlent incapables de faire autre chose que se réfugier au frais ; parmi eux, le Collier-de-corail Aricia agestis (Lycénidé) et le Bronzé Lycaena phlaeas (id.), dont les populations ont fortement décliné durant les dernières 4 décennies. Ces derniers seront très probablement ceux qui souffriront le plus des événements liés au réchauffement climatique et à la poursuite des destructions d'habitat. À la lumière de ces résultats, il faudra tenir compte non seulement des ressources mais aussi de l'environnement thermique des papillons à sauvegarder, en favorisant des paysages non monotones, offrant des microclimats variés à toutes les échelles." D'après « Provide shady spots to protect butterflies from climate change, say scientists by University of Cambridge », lu le 24 septembre 2020 à //phys.org/news Photo : Bronzé, alias Cuivré commun. Cliché Philippe Mothiron.
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Bernadette Cassel
September 16, 2020 1:28 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Septembre "Les œcanthes sont des grillons (Orth. Gryllidés) arboricoles chanteurs. Les mâles stridulent pour attirer une femelle. La femelle qui grignote sur le dos de son partenaire où elle est juchée pendant l'acte un cadeau alimentaire. Autant de copulations, autant d'énergie pour ses ovocytes. C'est le cas chez Oecanthus henryi, bien étudié au Bengalore (Inde) pour ses stridulations. Les grillonnes sont a priori d'accord. Mais elles cherchent à faire affaire avec les grillons qui chantent le plus fort. Entre ceux-ci, la concurrence est rude, si rude que s'est développée la pratique de faire un trou dans une feuille la plus grande possible et de s'en servir comme porte-voix. Mais chanter fort attire de gros ennuis, sous forme de prédateurs qui chassent à l'oreille. Alors rester coi ? On survit mais on a passé son tour… Viraj R. Torsekar et Rohini Balakrishnan ont monté une manip pour étudier ce dilemme, dans le cadre plus général de l'hypothèse du déploiement de stratégies alternatives de reproduction qui pourraient être un moteur de l'évolution. Dans une cage à l'extérieur, ils ont fait 3 lots d'œcanthes, qu'ils ont installés avec des effectifs différents de l'Araignée-lynx verte, très agressive, Peucetia viridans (Aran. Oxyopidé), représentant 3 niveaux de risque de mort. Plus ce niveau est élevé, plus la mortalité (mesurée par le nombre de nuits de survie) est forte, moins il y a de reproduction – résultat attendu. Face à un risque fort, les mâles, en restant silencieux, bougent et ont tendance à se rapprocher d'un individu stridulant vigoureusement. Leur comportement n'est pas grégaire en nature, c'est une réponse à la situation. Ils adoptent une stratégie « de satellite », qu'on peut désigner aussi par stratégie du passager clandestin, qui profite sans payer – dans ce cas qui peut éventuellement intercepter sans effort une femelle attirée. Les grillonnes de leur côté ne modifient en rien leur comportement : certaines, « phonotactiques » se dirigent vers un mâle sonore, d'autres ne se déplacent pas. Quant aux chances de survie des grillons, elles ne sont pas corrélées avec l'effort global de stridulation, mais avec l'âge moyen des mâles. En fait, ils ne chantent qu'à partir d'un certain âge et ce sont les vieux qui ont le meilleur succès reproducteur. La morale : face au danger imminent, faire le passager clandestin. Au pire, on passe seulement son tour." Article source (gratuit, en anglais) Photo : Oecanthus henryi attaqué par une Araignée-lynx verte. Cliché Viraj Torsekar À (re)lire, l'Épingle L'un chante, l'autre pas, de 2019
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Bernadette Cassel
September 7, 2020 5:51 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Septembre "La forêt européenne de résineux subit sa plus forte attaque par les scolytes (Col. Curculionidés) depuis 70 ans, à cause de la chaleur et de la sécheresse. Parmi ces ravageurs secondaires (qui attaquent les sujets affaiblis), le Bostryche typographe Ips typographus est particulièrement redoutable. Le projet bioProtect (201-2020) prolonge le travail entrepris en 2004 par Michael Müller (université de Dresde, Allemagne), visant à maîtriser ces insectes destructeurs par une voie respectueuse de l'environnement. Celle-ci consiste à traiter les grumes avec des analogues (de synthèse) des phéromones d'agrégation des scolytes. Ces phéromones agissent aussi en attirant des prédateurs des ravageurs : elles sont alors des kairomones. Elles n'ont que ce rôle si la phéromone est celle d'une espèce qui n'est pas présente : leur application n'attire pas le xylophage destructeur et mais seulement le prédateur, auxiliaire naturel de lutte biologique. Pratiquement on utilise la phéromone de scolytes inféodés à d'arbres décidus en forêt de conifères et celle de scolytes de conifères en forêts décidues. Beaucoup de prédateurs sont sensibles aux deux phéromones, se regroupent et passent à l'action. Parmi eux, les jeunes larves du Clairon formicaire Thanasinus formicarius (Col. Cléridé) dévorent toute larve de scolyte en train de forer sous l'écorce ; les adultes patrouillent sur l'écorce et consomment entre autres les scolytes. Les autres Coléoptères sont plutôt repoussés. M. Müller, optimiste, voit la méthode disponible pour les forestiers dans 3 ans ; elle remplacera, sans effets secondaires notables, l'usage d'insecticides." D'après « Bamboozling the bark beetles ». Communiqué de l'U. de Dresde. Lu à //phys.org/news/ le 31 août 2020. Photo : Clairon formicaire. Cliché Entomart
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Bernadette Cassel
August 22, 2020 12:07 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Août "On croyait avoir bien compris, depuis plus d'un siècle, le mécanisme de prise de nourriture de l'Abeille mellifère. Excitée par l'odeur du nectar, l'abeille posée dans la corolle d'une fleur, étend sa trompe (proboscis) et sa langue (glosse) velue terminée par une sorte de pinceau (flabellum), la plonge dans le nectar puis lèche le sirop sucré qui s'insère entre les soies, écartées de l'angle optimal. L'ouvrière rétracte sa langue dans sa trompe et aspire le nectar. Le système, du type lécheur-aspirateur, fonctionne toujours de la même façon. Chaque insecte nectarivore est classé lécheur (lappeur) ou suceur (aspirateur). Notre Abeille, selon la récente découverte d'une équipe internationale, peut passer d'un régime à l'autre. L'observation de vidéos à très haute fréquence d'abeilles la tête émergeant d'un tube et trempant leur langue dans des nectars de différentes viscosités, colorés en bleu, a révélé que l'abeille pompe directement lorsque le liquide est très fluide. Dans ce cas, l'ingestion est plus efficace mais dans des nectars à haute teneur en sucre, l'ouvrière lappe : elle trempe sa langue, la retire et aspire après, ce qui va plus vite. Cette flexibilité du comportement de prise de nourriture confère à l'Abeille mellifère la capacité d'exploiter en un lieu donné une grande variété de nectars de viscosités variées, donc de sources d'énergie." Article source (gratuit, en anglais) Photo : en haut, 4 abeilles pompent du nectar ; en bas, 6 individus lapent. Des auteurs.
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Bernadette Cassel
August 14, 2020 1:59 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Août "...N'a pas de trompe comme celui de l'éléphant terrestre Haematomyzus elephantis (Phth. Hématomyzidé). Mais il partage avec son hôte aquatique le goût, surtout la possibilité, de plonger en mer très profond. Comment les poux des mammifères marins, ectoparasites stricts, font-ils pour vivre aux dépens du sang d'un hôte qui disparaît périodiquement dans les profondeurs de l'océan ? Vu qu'en tant qu'insectes, ils sont inaptes à la vie sous-marine, on pensait qu'ils les retrouvaient à leur retour, sans pouvoir expliquer comment. Le mystère est levé par Claudio Lazzari (IRBI, Tours) et ses collaborateurs argentins, expérimentant au laboratoire, sur 75 larves et adultes de Lepidophthirus macrorhini (Échinophthiridé). Les poux avaient été prélevés sur des éléphants de mer Mirounga leonina qui se prélassaient sur les rochers. Sur la paillasse, à côté de témoins, ils ont été plongés dans l'eau de mer et soumis pendant 10 mn à des pressions hydrostatiques étagées, jusqu'à celle correspondant à -2 000 m, soit 200 kg/cm2. Replongés puis ramenés aux conditions de la surface, ils ont récupéré, les larves plus vite que les adultes. Si parmi eux, 6 ont succombé, un s'est retrouvé pressé à 450 kg/cm2 - soit 1 500 m au-delà du record de plongée pour mammifère marin - à cause d'un dysfonctionnement du matériel pendant quelques minutes et s'en est parfaitement sorti. Les poux plongent accrochés aux éléphants, insérés dans leur épiderme. Ce n'est pas la cause de leur résistance. Les écailles que portent les poux de cette famille participent sans doute à leur tolérance à la pression. Pourquoi les insectes, qui peuvent développer des branchies, supporter le sel et la pression, n'ont-ils pas colonisé le milieu marin ? Peut-être parce que leurs cousins crustacés ont occupé toutes les niches." Article source Photo : Lepidophthirus macrorhini, cliché Frost Entomologial Museum À (re)lire : Les poux, par Alain Fraval. Insectes n° 189 (2018-2).
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Bernadette Cassel
August 10, 2020 5:53 AM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Août "Pas mal de noms d'insectes doivent être changés, selon The College Fix, un site animé par des étudiants états-uniens. Ils sont en effet une offense à des colonisés et à des réprouvés, à des personnes non-blanches, rappellent l'esclavage… ou bien ont été attribués par un savant raciste, colonialiste, antiféministe. Dans une liste de 60 animaux concernés, 3 insectes sont emblématiques. Ce sont, désignés par leur nom commun en anglais, slavemaker ant (fourmi esclavagiste), gypsy moth (phalène bohémienne = notre Bombyx disparate) et rape bug (entendre la punaise du viol - et pas celle du colza - = notre Punaise potagère). Curieusement, les assassin bugs (punaises Réduviidés) ne sont pas visés, sans doute que le meurtre est bien moins peccamineux que le viol. Sont épinglés également le large faggot worm (grand ver pédé ou grand ver traîne-fagot ? = Eumeta crameri, Lép. Psychidé), le n**** (niger, nègre, Orsotriaena medus, Lép. Satyridé d'Extrême Orient). L'attribut « oriental » est insupportable et l'oriental cockroach (Blatte orientale) comme l'oriental rat flea (Puce orientale du rat) ainsi que l'oriental fruit moth (notre Tordeuse orientale du pêcher) font les frais de leur purge taxinomique. Et ces fins entomologistes ne manquent pas de pointer aussi des erreurs grossières, insupportables. La pire ? La cow killer velvet ant (fourmi veloutée bovicide, Dasymutilla occidentalis, Hym. Mutillidé) n'est pas une fourmi et est bien incapable de tuer une vache. Quant à Carl Linné, son nom ne devrait plus être donné aux Linean Games (jeux linnéens) car ce classificateur a défini des sous-espèces d'Homo sapiens, d'H.s. europaeus à H.s. monstrosus. Les expurgeurs ne se sont pas attaqués au lexique francophone où pourtant ils auraient trouvé des cas gravissimes, à commencer par le Grand Nègre des bois Minois dryas (Lép. Nymphalidé) qui associe bois (...d'ébène) à Africain sub-saharien." D'après « Scholars target ‘problematic’ common animal names: slavemaker ant, gypsy moth, rape bug and dozens more », lu le 3 août à www.thecollegefix.com/ Photo : Grand Nègre des bois. Cliché Siga
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Bernadette Cassel
August 1, 2020 1:25 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - Épingle publiée dans le n° 197 (2e tr. 2020) "Surprise. Les jeunes chenilles mangeuses de feuilles et d'aiguilles d'arbres forestiers et fruitiers du Bombyx disparate Lymantria dispar (Lép. Érébidé), un insecte très polyphage et parmi les plus étudiés dans le Monde, se révèlent mycophages. Au moins sur des peupliers noirs malades en Allemagne, selon le travail de Sybille Unsicker et de ses collaborateurs (institut Max-Planck à Iéna). L'équipe avait déjà mis en évidence l'attraction des chenilles par les composés volatils dégagés par les spores de Melampsora larici-populina, agent d'une rouille très répandue. La présente manip a consisté à comparer l'attractivité de feuilles de peuplier en place ou excisées, telles quelles, colonisées par la rouille ou par Erisiphales sp., un mildiou. Les chenilles ont été placées à l'âge de 2 jours et pesées régulièrement jusqu'à leur chrysalidation (soit durant environ 21 jours) ; les feuilles étaient remplacées tous les 3 jours et conservées congelées en vue de leur analyse chimique. Lorsque le choix leur était offert, les chenilles des 1er et 2e stades ont préféré nettement les feuilles rouillées, dont elles ont mangé 2 fois plus, consommant les sporanges du champignon avant de s'attaquer au limbe. Au terme de leur développement larvaire avec champignon, les chrysalides étaient 2 fois plus lourdes que les témoins et plus précoces de 2 jours. Les principales différences de composition chimique portaient sur les acides aminés libres et les vitamines B, et surtout sur le mannitol, en concentration bien plus élevée dans les feuilles mycosées et surtout dans les spores : 20 fois plus que dans la feuille. Dans une épreuve de choix, les jeunes chenilles ont consommé plus des feuilles enduites de mannitol. L'ajout de ce sucre au feuillage offert aux chenilles n'a pas modifié leur croissance. Si le Bombyx disparate profite du champignon qui l'attire par la production de mannitol, le champignon ne retire aucun avantage de l'affaire : il est tué par la digestion et n'est pas transporté. Les cas de mycophagie de phyllophages sont sans doute plus fréquents que ce que l'on sait et il importe d'en tenir compte dans les études de relations plantes-insecte." Article source : doi: 10.1111/ele.13506 NDLR : le mannitol est pour les chenilles soit attractif, soit neutre, soit antiappétant selon les travaux antérieurs ; ailleurs, sur chêne-liège par exemple, aucun comportement de ce type n'a jamais été observé ; les chenilles des premiers stades décapent la face inférieure du limbe avant de s'y attaquer par les bords. Il pourrait s'agir là d'une évolution locale, suite à la permanence des infections fongiques des peupliers, qui a mené à une adaptation de la part d'une espèce qu'on sait très plastique. [Image] A gypsy moth caterpillar (Lymantria dispar) relishing the spores of Melampsora larici-populina a rust fungus that has spread on a poplar leaf. The new study shows that the insect is not only herbivorous, but also fungivorous, that is, likes to feed on nutrient-rich fungi. Credit Franziska Eberl, Max Planck Institute for Chemical Ecology via Lymantria dispar [image] | EurekAlert! Science News https://www.eurekalert.org/multimedia/pub/229590.php
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Bernadette Cassel
July 25, 2020 6:35 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Juillet "Les déchets de plastique caractériseront les couches géologiques déposées à l'Anthropocène, pour les paléontologues et géologues du futur. Car moins de 10 % de ce matériau est actuellement recyclé. Que faire, notamment du polystyrène, particulièrement rétif à sa transformation ? En nourrir des larves d'insectes ou, mieux peut-être, le soumettre à l'action des enzymes à l’œuvre dans leur tube digestif. La Fausse-Teigne de la cire Galleria melonella (Lép. Pyralidé) - voir ici, ici et là -, le Ténébrion meunier Tenebrio molitor (Col. Ténébrionidé) - ici - digèrent au moins partiellement le polyéthylène. Zophobas atratus (id.) attaque le polystyrène - là - et, nouvelle découverte, il en est de même pour Plesiophthophthalmus davidis (id.), selon Hyung Joon Cha et Intek Song de l'université d'Andong (Corée du Sud). L'insecte vit en Extrême Orient. Le régime alimentaire de sa larve en nature est le bois pourri. Nourrie de polystyrène durant 20 jours, elle en réduit la masse et le poids moléculaire, déféquant une matière facile à traiter. Sa flore intestinale s'enrichit alors en Serratia d'un facteur 6, cette bactérie introduit des liaisons chimiques C – O et C = O dans le biofilm de plastique dans le tube digestif. Les autres bactéries ne sont au plus que 5 espèces, ce qui est relativement très peu. A-t-on là une bonne piste pour réaliser la dégradation de ce plastique en fermenteur ?" Article source : doi:10.1128/AEM.01361-20 - Seongwook Woo et al, Fast and facile biodegradation of polystyrene by the gut microbial flora of Plesiophthalmus davidis larvae, Applied and Environmental Microbiology (2020). DOI: 10.1128/AEM.01361-20
Photo : larves de Plesiophthophthalmus davidis grignotant une plaque de polystyrène. Cliché Hyung Joon Cha
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Bernadette Cassel
July 18, 2020 1:39 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Juillet "On le croyait cantonné à des vols sur de courtes distances, il se révèle un excellent voilier Il est capable de couvrir 140 km en 24 heures, arrivant très allégé mais bien vivant. Il est Rhynchophorus palmarum (Col. Curculionidés), l'autre Charançon rouge (Ver palmiste) du palmier, qui ne se distingue de R. ferrugineus (bien connu) que par l'analyse de son génome. Cette peste des cocotiers et palmiers à huile, originaire d'Asie du Sud-Est, a été trouvée en Californie et menace les palmiers décoratifs du Sud des États-Unis. Pour estimer la rapidité d'extension du charançon envahisseur potentiel, 2 entomologistes de l'université de Californie (à Riverside), M.S. et C.D. Hoddle, ont soumis 87 spécimens de l'insecte à une épreuve d'endurance sous serre, à Sumatra (Indonésie). Le charançon est attaché par le dos à un bras d'un manège-enregistreur. Il vole en rond, ce qui ne le dérange pas. L'épreuve dure 24 h. Les 82 sur 87 qui ont parcouru plus d'1 km sont retenus pour l'analyse des résultats. Parmi les femelles, 37 % ont volé sur une distance inférieure à 50 km, 16 % de 51 à 100 km et 5 plus de 100 km. Chez les mâles les proportions sont de 28, 13 et… 0. Deux des championnes, arrivées ayant perdu 13 % de leur poids, ont dépassé les 140 km. Le résultat est étonnant – et inquiétant pour les palmiers états-uniens, sous la menace de quelques super longs-courriers dans la population mexicaine." Article source (en anglais, gratuit) Photo : spécimen de Rhynchophorus palmarum en vol circulaire. Cliché Mark Hoddle À (re)lire : Lui, il aura bientôt la fibre, Le délectable tueur de palmiers, par Alain Fraval. Insectes n° 146 (2007-3) et Quelques expériences d'actographie, par A.F., Insectes n° 119 (2000-4)
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Bernadette Cassel
July 9, 2020 1:20 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Juillet "Dans le parc national de Glacier (Montana, États-Unis) coulent des rivières en surface et des aquifères alluviaux en profondeur, sous les rivières. Au fond des rivières vivent des larves de perles (Plécoptères) normales, respirant au travers du tégument ou par des branchies un oxygène abondant du fait du brassage de l'eau, se nourrissant d'éléments allochtones et de la biomasse primaire constituée d'algues. Dans les nappes alluviales vivent en abondance des larves de perles spéciales, adaptées à un milieu pauvre en carbone et riche en méthane. Des entomologistes de l'université du Montana, dirigés par Rachel Malison, se sont penchés sur une perle découverte au début des années 1990, capable de vivre sans oxygène. 2 500 larves de perles, de 3 espèces d'aquifère (Isocapnia spp., Capniidés) et de 9 de rivière, ont été prélevées et étudiées en aquarium au laboratoire. Les perles d'aquifère survivent 3 fois plus longtemps en hypoxie et anoxie que leurs consœurs de surface et sont capables de se mouvoir durant 76 heures en absence d'oxygène (contre 1 heure seulement), ce qui explique qu'elles parviennent à trouver à s'alimenter. L'analyse de leur ADN a révélé des séquences de gènes caractéristiques de l'hémocyanine, protéine transporteuse d'oxygène ; ce qui les aide sans doute à survivre à l'anoxie et à exploiter un méthane abondant comme source de carbone. Le carbone est apporté par les bactéries méthanotrophes vivant à l'interface des zones oxiques et anoxiques, qui convertissent le méthane dissout dans l'eau. La taille et la répartition des zones d'anoxie dans les aquifères n'est pas connue. Le système trachéen des perles d'aquifère pourrait être différent et mieux adapté aux faibles taux d'oxygène. Cette capacité des perles d'aquifère est unique chez cet ordre et très inhabituelle chez d'autres insectes." Article source : doi: 10.1002/ECY.3127 Photo : Plécoptère Capniidé. Cliché ZSM/Wikipédia
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Bernadette Cassel
October 28, 2020 12:59 PM
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"Les individus suivent deux voies bien différentes : il y a ceux qui, depuis la frontière canadienne descendent d’une traite sur 4 500 km à l’automne au Mexique – les orientaux, et ceux qui simultanément vont vers le sud-ouest, moins loin – les occidentaux. Ils remonteront génération après génération au printemps. Deux sous-espèces au moins en voie de différentiation du Monarque d’Amérique Danaus plexippus (Lép. Nymphalidé) aux couloirs de migration séparés par les Rocheuses, que de subtiles différences dans la forme des ailes permettraient de distinguer ?" Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - Épingle publiée dans le n° 198 (3e tr. 2020) "Absolument pas, nous apprend le travail d’entomologistes de l’évolution de l’université Emory (Atlanta, Géorgie). Les papillons des deux groupes sont identiques génétiquement et l’analyse de plus de 20 millions de mutations de 43 génomes de Monarque n’a pas permis de révéler la moindre différence, confirmant un résultat antérieur obtenu de l’étude de 11 marqueurs. La diversité génétique, basse, est identique. L’équipe s’est attachée à mettre en évidence des différences comportementales, en caractérisant les capacités de vol des uns et des autres. Pour ce faire, ils ont enregistré les tours de manège (presque 8 m de circonférence) au bras duquel les papillons étaient fixés, survolant des fleurs artificielles. L’instrument était installé au laboratoire, dans des conditions de luminosité et de température reproduisant celles de leurs lieux d’hivernage. Les orientaux ont volé plus longtemps que les occidentaux qui produisaient des accélérations plus fortes ; marathoniens et sprinters. L’analyse de l’expression de gènes candidats a montré une différence en lien avec l’activité motrice non musculaire. On avait bien repéré quelques dissidents parmi les occidentaux qui filaient plein sud au Mexique au lieu de prendre la direction de l’ouest vers la Californie. La présente étude montre que le phénomène est d’une bien plus grande ampleur, assurant un brassage génétique constant. En dépit duquel la différence migratoire se maintient. La monarchie est sur le déclin à l’est comme à l’ouest, bien plus sévèrement à l’ouest. La faute au climat, aux pertes d’habitat et au manque de fleurs nectarifères. Les auteurs de l’étude se demandent si des transferts d’individus orientaux vers l’ouest ne seraient pas nécessaires pour enrayer la chute de la population occidentale." Article source : doi: 10.1111/mec.15508 [Image] via Google Images
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Bernadette Cassel
October 25, 2020 6:20 AM
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Les déchets des uns sont des trésors pour d’autres, les autres allant du biffin au récupartiste. En entomologie aussi, où les culots de piège – ce qui reste au fond du bocal quand on y a prélevé les spécimens du taxon étudié – recèlent des trésors d’information. Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - Épingle publiée dans le n° 198 (3e tr. 2020) "À preuve le travail de Lawrence Hribar, de la station de démoustication des Keys, en Floride (États-Unis), qui a consisté à exploiter les restes (bien conservés) de 22 ans de campagnes de piégeage, soit les relevés hebdomadaires sur 105 sites. Dans les Keys, les captures de moustiques peuvent se compter par dizaines de milliers en une nuit et déjà leur tri et leur identification demandent une somme considérable de travail à des techniciens entraînés. Ce qu’il advient des culots dépend des endroits ; s’ils ne sont pas conservés soigneusement – ce que la présence d’un entomologiste dans l’équipe ne garantit pas du tout –, ils sont donnés à des enseignants pour les TP d’entomo, voire finissent comme appâts pour la pêche. Les culots analysés par L. Hribar ont fourni de riches renseignements sur plus d’une centaine d’espèces d’insectes, Diptères et Lépidoptères essentiellement (et 35 de Copépodes) : présence en Floride, présence aux États-Unis, aire de répartition. Ils ont permis la découverte d’une association phorétique (d’une puce véhiculée par un moustique) et de 8 espèces nouvelles, dont 3 sont encore en cours de description. Le piégeage systématique tue beaucoup d’insectes et il vaut mieux que ce soit exploité à fond, pour la science. L’analyse des culots se heurte à des difficultés. Certains chercheurs les considèrent comme leur propriété intouchable, c’est un travail supplémentaire considérable très difficile à rémunérer, il faut s’assurer la collaboration de nombreux taxinomistes… Et les résultats doivent être interprétés avec prudence, les moyens de capture ayant été adaptés à un taxon particulier." Article source (gratuit, en anglais) : doi.org/10.1093/aesa/saaa014 [Image] Over more than two decades of mosquito surveillance at the Florida Keys Mosquito Control District, research director Lawrence Hribar has examined bycatch in traps, resulting in new distribution records for new distribution information for 98 species of Diptera, 35 copepods, 14 lepidopterans, and one species each of Hemiptera, Hymenoptera, Amphipoda. Among the Dipterans were various species of flies (left) and a new fungus gnat species, Calusamyia hribari, shown at right. (Photos by Lawrence Hribar) [via] Unexpected Treasure: The Entomological Value of Bycatch Examination, 17.07.2020 https://entomologytoday.org/2020/07/17/unexpected-treasure-entomological-value-mosquito-bycatch-examination/
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Bernadette Cassel
October 4, 2020 12:07 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Octobre "La guttation est l'apparition de gouttelettes d'eau au bord des feuilles de nombreux végétaux vasculaires herbacés au petit matin, un phénomène tout à fait différent de la rosée. Il est dû à la pression racinaire : les feuilles ne transpirent pas la nuit alors que les racines continuent à absorber les minéraux du sol. Ceux-ci provoquent par osmose une entrée d'eau et la pression engendrée provoque la montée de la sève brute qui se conclut par la formation de gouttes au niveau des hydathodes, situés sur le bord du limbe. Les gouttes sont en fait des exsudations de sève brute et de sève élaborée. On n'a prêté attention jusque-là à la guttation qu'en tant que voie de transfert d'insecticides vers les insectes non-cibles. Leur rôle positif dans l'alimentation des insectes vient d'être précisé par une équipe hispano-états-unienne. L'expérimentation a consisté à comparer le succès reproducteur (la fitness) d'individus adultes buvant cette eau de guttation du Myrtiller d'Amérique Vaccinium corymbosum avec d'autres soumis à des régimes différents : saccharose, extrait de levure, mélange des deux et eau pure. La Drosophile des cerises Drosophila suzukii (Dip. Drosophilidé) a représenté les phytophages, Aphidius ervi (Hym. Broconidé) les parasitoïdes et Chrysoperla rufilabris (Név. Chrysopidé) les prédateurs (régime de leurs stades larvaires). Leurs longévité et fertilité furent significativement augmentées. Contrairement au nectar, l'eau de guttation est partout – de très nombreuses plantes cultivées en fournissent - et tout le temps à la disposition des imagos des insectes. Elle contient des sucres et des protéines. Cette offre favorise les insectes auxiliaires, pollinisateurs comme entomophages, qui sont effectivement attirés par ces gouttes sourdant des feuilles. Celles-ci n'ont pas d'effet sur les pucerons ni sur les moustiques, qui seraient plutôt dissuadés par leurs ennemis bien présents autour, notent les auteurs de l'étude. L'avantage offert est évidemment contrebalancé par la contamination par les insecticides systémiques..." Article source (gratuit, en anglais) Photo : guttation sur herbe.
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Bernadette Cassel
October 1, 2020 1:05 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Septembre "C'est à Jinan (Chandong, Chine). 4 immenses hangars abritent 60 cellules d'élevage prévues pour 20 000 têtes de blattes chacune. L'atmosphère y est sombre, moite et puante. Autour de ces étables, des douves où patrouillent des poissons « entraînés » à intercepter les éventuelles fuyardes et encouragées à les manger sur place. Les bêtes sont nourries de déchets de cuisine collectés dans les environs à raison de 50 t par jour. Une fois engraissées et adultes, elles sont ébouillantées et transformées en poudre, destinée à la médecine chinoise et à l'industrie des cosmétiques. Sur l'exploitation vivent aussi des poulets, des canards, des cochons et d'autres poissons, nourris en partie de cette provende protéinée, dont le principal débouché devra être l'élevage (au sens traditionnel) qui bénéficiera ainsi d'apports en protéines élaborées localement, très sûres et relativement bon marché." D'après « Cockroach Farm In China Uses Fish-Filled Moat To Keep A Billion Roaches Contained » par Mark Williams, lu le 20 septembre 2020 à www.unilad.co.uk/ Photo : 2 des pensionnaires. Cliché ABC
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Bernadette Cassel
from Variétés entomologiques
September 9, 2020 6:54 AM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Septembre "...Voici de quoi vous réjouir. On vous annonce que le Festival musical des nuits de l'Oural (UMN) a créé pour vous, spécialement et à votre échelle, un multifestival avec les meilleurs groupes du moment, invités des meilleurs festivals de l'été. L'entrée est gratuite, vous mettez un masque si vous en trouvez à votre taille, on vous laisse grimper sur la scène et même au-dessus. Le programme est alléchant comme une phéromone de recrutement autour d'une source alimentaire : il réunit, outre UNM, Blue Bird (Autriche), International Music Showcase Festival (Israel), Lagos International Jazz Festival (Nigeria), etc., soit 11 événements formidables, réunis sous la bannière d'Antyfest. Chacune des scènes (ou podiums) a été copiée en tout petit et déploie un écran géant (géant pour vous) où une vidéo montre un court (durée adaptée à votre cerveau minuscule) extrait d'une prestation programmée ante-covidem. Dressez bien vos antennes, rejoignez vos congénères où que vous soyez grâce à Internet, il suffit de cliquer ICI et de choisir votre festival préféré. Oubliez un bref laps de temps la routine de votre besogne, un pur travail de fourmi, et les injonctions phéromoniaques du groupe et de la reine !" D'après « Some People in Russia Created a Virtual Music Festival for Ants », par Vito Valentinetti. Lu le 4 septembre 2020 à www.musicfestivalwizard.com/ Photo : capture d'écran
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Bernadette Cassel
August 31, 2020 8:25 AM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Août "Cela fait 150 ans que les zoologistes se demandent pourquoi les zèbres sont zébrés (de blanc sur fond noir). Pour se camoufler, pour troubler les gros félins, pour se refroidir (en créant des courants de convection), pour se faire reconnaître des congénères… ou pour embêter les mouches. Une équipe de l'université de Bristol (Royaume-Uni) conforte cette dernière hypothèse : les taons face à cette robe foncent dedans ou s'écartent. Leur manip a requis 22 chevaux qui se sont retrouvés à brouter dans un pré vêtus de couvertures de coton, avec des motifs en noir et blanc imprimés sur mesure, sous l’œil d'un observateur et d'une caméra. Le taon, comme l'entomologiste, subit l'effet d'ouverture, qui provoque une illusion d'optique. C'est typiquement le cas avec les enseignes de barbier : le cylindre zébré qui tourne sur son axe est perçu comme se mouvant à angle droit avec ses rayures et a l'air de monter. Le taon qui se rapproche d'un objet estime sa position par l'agrandissement qu'il perçoit de l'image de l'objet. L'effet d'ouverture lui fait croire que le site où il espère un bon repas de sang est plus loin qu'en réalité. Il rate son atterrissage. Alors que l'effet d'ouverture ne joue pas, le taon est également gêné par des robes tachetées ou ponctuées." Article source (gratuit, en anglais) Photo : zèbres. Cliché Mara River Safari Lodge À (re)lire : La nuit des taons. Épingle de 2017. Les mouches du cheval, par Alain Fraval. Insectes n° 146 (2007-3). ------- NDÉ Sujet proche → Science décalée : peindre des rayures de zèbre sur les vaches les protège des mouches - De www.futura-sciences.com - 25 août 2020, 20:06
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Bernadette Cassel
August 18, 2020 1:48 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - Épingle publiée dans le n° 197 (2e tr. 2020) "Voici un chercheur comme on n’en fait plus. Riche, il poursuit ses expériences sur ses deniers dans un manoir isolé du Somerset (Royaume-Uni). Andrew Crosse (1784-1855) expérimente au croisement de la géologie et du galvanisme. Entre autres, il cherche à accélérer la croissance des cristaux de quartz par l'électricité. Pour cela, il construit un appareil qui fait goutter de l'acide dilué sur une pierre électrifiée. Il remarque, à la loupe, qu'au 14e jour de petites excroissances blanches se forment, à partir desquelles, 4 jours plus tard, se projetteront 7 ou 8 filaments. Au 26e jour, ces apparitions prennent la forme d’un insecte parfait, dressé sur quelques soies formant sa queue. Deux jours encore et les créatures bougent leurs pattes, pour plus tard se promener joyeusement. Au bout de quelques semaines, il y en aura des centaines. Une controverse naît et on se met à répliquer la manip de Crosse. Notamment, le chirurgien William Henry Weeks refait l’expérience et, au terme d’un an, donne naissance à « 5 insectes parfaits ». En revanche les savants John George Children, Golding Bird, Henry Noad et Alfred Smee n’obtiennent rien du tout et Richard Owen déclare qu’il ne s’agit que de cirons Acarus siro, acariens du fromage et d’autres denrées. Ce que Crosse avait lui-même conclu. C’était en 1836, dans une époque de grand bouillonnement scientifique. L’électricité, bien plus tard, produira des molécules prébiotiques à partir de méthane, d’ammoniaque, d’hydrogène et d’eau – c’est la célèbre expérience de Stanley Miller et Harold Urey. Laquelle n’a produit aucun ciron." D’après, notamment, « Frankenstein’s insects: The Victorian scientist who turned electricity into life », par Joel Day, lu le 3 avril 2020 à www.express.co.uk/ [Image] "Crosse's Acari" (from Lt. Com. R.T. Gould's "Oddities") | Round Roubin [Vol. 12, No. 6, March-April 1957] https://borderlandsciences.org/journal/vol/12/n06/Gould_Crosses_Acari.html
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Bernadette Cassel
August 11, 2020 6:00 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Août "Pour maîtriser proprement les ravageurs des plantes cultivées, il faut connaître leurs populations, de façon à n'intervenir qu'à bon escient. C'est un principe de la lutte intégrée. Pour dénombrer les insectes, on emploie classiquement des pièges dont l'architecture, l'appât, le système de rétention, la fréquence de relevés et leur signification en termes de risque de dégât sont établis par des entomologistes à la suite d'essais bien contrôlés. Le cultivateur est contraint de visiter ses pièges, parfois disposés en un très vaste réseau, de nombreuses fois ; ceci représente un coût de main d’œuvre important, souvent rebutant. Des chercheurs en agronomie et en défense des végétaux de Budapest (Hongrie) proposent un système automatique, destiné à la surveillance des vols de la Chrysomèle des racines du maïs Diabrotica virgifera virgifera (Col. Galéruciné). Les larves du ravageur croquent les racines, les imagos font de même aux inflorescences. Il s'est adapté aux rotations de cultures et on le combat principalement à coups d'insecticides injectés dans le sol ou en enrobage de semences. Le piège en entonnoir renversé attire l'insecte par un panneau jaune et par un appât composé d'un analogue de la phéromone femelle de rapprochement des sexes. Les adultes capturés dans une bouteille à l'envers tombent dans un tube où il sont mesurés (pour assurer la sélectivité) et comptés au passage, un par un. En même temps, le système électronique, alimenté par un panneau solaire, note l'heure et les résultats sont envoyés à une centrale par Internet. Le système « Zoolog KLP » a été mis à l'épreuve sur 2 sites, pendant 6 semaines. Le compteur s'est révélé d'accord avec le contenu du bocal à presque 96 %. L'appareillage a permis de caractériser un pic de vols en août et de révéler une courbe de captures journalière bimodale. Cet appareillage devrait servir de modèle pour le piégeage automatique d'autres pestes." Article source (gratuit , en anglais) - Insects | Free Full-Text | Automatic Field Detection of Western Corn Rootworm (Diabrotica virgifera virgifera; Coleoptera: Chrysomelidae) with a New Probe | HTML, 01.08.2020 https://www.mdpi.com/2075-4450/11/8/486/htm
Photo : piège automatique à Chrysomèle des racines du maïs. Clichés des auteurs
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Bernadette Cassel
August 3, 2020 2:00 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - Épingle publiée dans le n° 197 (2e tr. 2020) "Les virus pathogènes de plantes qui sont transmis par les pucerons selon le mode multipliant (ils sont ingérés, hébergés et injectés) modifient à la fois le phénotype de la plante et celui du vecteur. Les modalités sont diverses et la relation entre le virus et l’insecte peut être du type mutualiste, avec une manipulation de l’hôte par le parasite dans certains cas. Le sujet a suscité il y a peu un regain d’intérêt. Une équipe internationale vient de publier, comme principal résultat, que le virus de la Jaunisse nanisante de l’orge (BYDV, Lutéoviridé) augmente de 2° C la température de surface du limbe des feuilles d’orge. Il augmente aussi, de 8°C, la tolérance à la chaleur de son vecteur, le Puceron du merisier à grappes (ainsi dénommé d’après son hôte d’hiver) Rhopalosiphum padi (Hém. Aphididé). Les chercheurs ont utilisé deux souches du virus : BYDV-PAV, transmis par R. padi, et BYDV-RMV transmis par son concurrent (plus gros) le Puceron vert du maïs R. maidis. Ces deux pucerons, en l’absence de compétition, s’installent de préférence sur les parties basses des graminées, plus froides. Dans le cas où les deux espèces sont mélangées, R. padi grimpe, là où il fait plus chaud. Pour repérer les températures maximales tolérables de chacun des pucerons, nos aphidologues leur ont fait subir un test de réchauffement, jusqu’à les voir se mettre sur le dos, plongés dans une torpeur récupérable. Les R. padi virulifères supportent mieux la chaleur que leurs congénères sains, et mieux que leurs concurrents les R. maidis. C’est à l’activation de 3 gènes codant pour des protéines de choc thermique qu’ils doivent cette nouvelle capacité. Laquelle leur permet d’occuper la strate supérieure du champ de céréales, sans s’en faire déloger par les R. maidis plus costauds mais frileux. Le virus augment la fitness du puceron. Dernière découverte : l’imagerie thermique infrarouge révèle que le BYDV-PAV augmente la température de la tige et du limbe des feuilles du blé malade de 2 à 3 °C, alors que le BYDV-RMV n’a aucun effet de cette sorte. L’ensemble des résultats montre pour la première fois l’agrandissement de la niche écologique de son puceron vecteur par un phytovirus." Article source (gratuit, en anglais) [Image] Rhopalosiphum padi Credit: Nick Sloff, Penn State via "Disease-causing virus manipulates crop plants to favor its vector", 10.03.2020 https://phys.org/news/2020-03-disease-causing-virus-crop-favor-vector.html
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Bernadette Cassel
July 27, 2020 2:12 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - Épingle publiée dans le n° 197 (2e tr. 2020) "Une magnifique peinture métallisée, des panneaux solaires plus efficaces ? Demandons au Papillon ocellé Junonia coenia (Lép. Nymphalidé), un Nord-Américain commun, souvent élevé pour les lâchers nuptiaux. En quelques générations on peut voir ses ailes virer au bleu et on sait comment. Les ailes de la forme sauvage, vues de dessus, sont marron avec des touches d'orange, de noir et de crème. Et 3 ocelles bien évidents. En les observant de près, on distingue quelques écailles bleu métallique sur la partie proximale de l'aile antérieure, plus chez certains individus. Edith Smith, gérante d'une ferme à papillons, a l'idée de croiser les plus bleus avec les plus bleus et de poursuivre l'élevage de cette lignée, en ne gardant que les plus bleus. Elle obtient en 12 mois (autant de générations) des papillons aux ailes en partie bleues. Une étudiante de Berkeley (Floride, États-Unis), Rachel Thayer, et un professeur de biologie moléculaire, Nipam Patel, se penchent sur cette évolution extraordinairement rapide, que l'on peut suivre tout en élevant simultanément la forme sauvage. Vues au détecteur à ionisation d'hélium, les écailles des « bleus » et des « marrons » ont autant de pigment marron. La différence est dans l'épaisseur de la lame de chitine qui forme le plancher de l'écaille. Celle-ci est est de 100 nm environ chez l'insecte sauvage et de 190 chez la forme évoluée, ce qui provoque l'irisation (comme pour une bulle de savon, qui a la même épaisseur). Pour comparaison, R. Thayer a examiné les écailles d'un mutant du Papillon ocellé obtenu à l'université Cornell ; il est dépourvu du gène optix, qui gouverne la coloration. Elles aussi ont le plancher épaissi, donnant du bleu. Ce travail montre une façon de produire des iridescences des écailles, effective dans tout le genre, sans doute répandue chez les Lépidoptères ; il met en outre à disposition un modèle d'évolution qui, au lieu de millions d'années, est très rapide et reproductible." Article source : //elifesciences.org/articles/52187 À (re)lire : Couleurs d'insectes, par Alain Fraval. Insectes n°188, 2009(3) [Image] The lamina of a typical butterfly scale functions as a thin film reflector
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Bernadette Cassel
July 24, 2020 6:24 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Juillet "Dans le parc national de Glacier (Montana, États-Unis) coulent des rivières à perles (cf ci-dessous) et patrouillent des grizzlis. Ces derniers sont surveillés par une équipe internationale menée par Erik Peterson de l'université du Washington. L'été, la préoccupation des ours est d'accumuler des réserves pour passer l'hiver, en semi-hibernation. Omnivores, ils se composent un menu aussi bien dosé que possible en sucres, graisses et protéines. Dans les années 1930, on les a vus creuser près du sommet des pics rocheux et 20 ans plus tard, on a compris qu'ils recherchaient des chenilles. Ces chenilles sont des noctuelles qui ont quitté les lieux de leurs ravages – les champs de céréales, de colza et de luzerne en plaine – pour venir brouter les plantes à fleurs alpines, de nuit, se reposant le jour groupées dans des crevasses sur les pentes élevées des montagnes. Il n'y a pas plus gras que ces vers gris, de l'espèce Euxoa auxiliaris (Lép. Noctuidé) composés à 70 % de lipides. Leurs amas constituent pour l'ours en manque d'airelles la seule nourriture consommée. On sait que l'animal a besoin d'un peu moins de 50 kg d'aliment par jour... On sait peu de choses de la vie des chenilles en altitude. Elles vivent en foyers épars, que l'équipe s'efforce de cartographier depuis un hélicoptère, repérant les ours au moyen d'une caméra infra-rouge et d'en relier la présence avec les conditions locales. Le but de l'étude est de rassembler les connaissances qui permettront de gérer la conservation du grizzli en tant que sous-espèce distincte de l'ours brun (avec lequel il s'hybride)." D'après « Bear butter: Scientists study tiny moths as rich food source for grizzlies », par Seth Truscott. Lu le 20juillet 2020 à //news.wsu.edu/ Photo : chenille d'Euxoa auxiliaris. Cliché Frank Peairs
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Bernadette Cassel
July 16, 2020 1:43 PM
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Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Juillet "Pas élégante ni discrète mais petite, légère, sobre, communicante, orientable… elle vient d'être mise au point à l'université de Washington (États-Unis) et fonctionne en relation avec un smartphone et grâce à la collaboration gracieuse d'Elodes sp. et d'Absolus verrucosus, venus spécialement du désert de Sonora. Ces deux Coléoptères Ténébrionidés, connus des locaux comme le Scarabée de Pinacate et le Scarabée fait-le-mort, sont reconnus comme des coléos costauds. Ils ont accepté de se faire coller sur le dos du corselet une carte électronique hérissée de composants, dont une pile – l'ensemble pesant un quart de gramme -, et de se promener avec, sur les graviers, dans l'herbe et même de grimper aux arbres, librement*. On leur a assuré qu'ils vivraient encore plus d'un an après l'expérience. Le dispositif comporte une caméra qui envoie, par radio (Bluetooth), de 1 à 5 vues noir et blanc de 160 x 120 pixels par seconde ; elle est montée sur un support orientable de 60° – par chauffage de la lame en alliage à mémoire de forme qui la porte – ce qui compense son très faible champ pour une dépense minime en énergie. Pour raison d'économie aussi, un accéléromètre coupe la prise de vue quand la bête porteuse n'avance pas. Ainsi la pile peut durer jusqu'à 6 heures. L'équipe de roboticiens a déjà conçu un concurrent artificiel : un engin mécanique pas plus gros que les ténébrions, autonome, communicant, qui chemine en vibrant et s'arrête à chaque prise de vue pour ne pas flouter l'image. Cette invention, destinée à l'exploration des lieux inaccessibles et à faire avancer les sciences des insectes et des robots, n'est pas sans risques pour le respect de la vie privée." D'après notamment « A GoPro for beetles: Researchers create a robotic camera backpack for insects », par Sarah McQuate . Lu le 15 juillet 2020 à www.washington.edu/ Photo : Elodes sp. équipé. Cliché Mark Stone * Ces insectes ne sont pas des Zombiptères.
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