 Your new post is loading...
 Your new post is loading...
|
Scooped by
Bernadette Cassel
December 5, 2024 2:10 PM
|
Des chercheurs ont mis au point un système capable de transformer à la chaîne des cafards en cyborgs télécommandés, conçus pour évoluer dans des environnements complexes. Au cœur de ce dispositif, un bras robotique piloté par l’IA assure la précision et l’efficacité du processus. Miotisoa Randrianarisoa & J. Paiano·3 décembre 2024 - [2411.13164] Cyborg Insect Factory: Automatic Assembly System to Build up Insect-computer Hybrid Robot Based on Vision-guided Robotic Arm Manipulation of Custom Bipolar Electrodes, arXiv, 20.11.2024 https://arxiv.org/abs/2411.13164
------ NDÉ Traduction Les progrès des robots hybrides insecte-ordinateur sont très prometteurs pour la navigation sur des terrains complexes et l'amélioration des applications robotiques. Cette étude a introduit une méthode d'assemblage automatique pour les robots hybrides insecte-ordinateur, qui a été réalisée par le montage d'un sac à dos avec une implantation précise d'électrodes bilatérales conçues sur mesure. Nous avons développé un protocole de stimulation pour la membrane intersegmentaire entre le pronotum et le mésothorax de la "blatte sifflante de Madagascar", permettant l'implantation automatique d'électrodes bipolaires à l'aide d'un bras robotique. Traduit avec DeepL.com (version gratuite)
|
Scooped by
Bernadette Cassel
January 13, 2022 6:37 AM
|
L’impact accidentel d’une bille lancée par une fronde sur un arbre Cecropia au Panama a permis de faire une surprenante découverte à savoir que les fourmis Azteca alfari, qui vivent à l'intérieur de ces arbres, sont souvent prêtes à réparer les dommages causés à leurs demeures vivantes. Guru Med, 06.01.2022 "Lorsque le lycéen Alex Wcislo a lancé une bille d'argile de 9 mm à travers l'arbre, laissant des "blessures" d'entrée et de sortie nettes, il ne s'attendait pas à ce que les trous soient presque entièrement réparés au bout de 2 (...)" Image d’entête : fourmi Azteca alfari photographiée au Panama. (Bruno de Medeiros/ iNaturalist)
|
Scooped by
Bernadette Cassel
November 14, 2021 11:02 AM
|
Les insectes pollinisateurs dépérissent ? Qu’à cela ne tienne ! Des chercheurs du monde entier s’attellent à mettre au point des technologies capables de faire le boulot. Des start-up développent ainsi des armées d’insectes-robots prêts à remplacer les abeilles. Sans remettre en question, bien au contraire, l’origine du carnage causé par les monocultures intensives. Vendredi 12 Novembre 2021 Jérémie Bazart "... Ainsi, une équipe dirigée par M. Yu Gu, professeur associé au département de génie mécanique et aérospatial (sic), est en train de créer le StickBug, littéralement un « bâton insecte » robotisé, disposant de six bras, qui « aidera les humains dans les serres en pollinisant diverses cultures », selon un communiqué de WVU. Le projet de l’équipe est si prometteur qu’il vient de remporter une bourse de 750 000 dollars du ministère américain de l’Agriculture." "... L’évaluation de l’efficacité de StickBug en matière de pollinisation sera réalisée sur deux cultures : les mûres et les tomates. Des cultures qui, selon les scientifiques, ont été choisies car elles sont toutes deux suffisamment populaires aux États-Unis et ont une valeur économique. « La tomate est probablement l’une des cultures les plus importantes du point de vue économique dans le pays et elle a également besoin d’aide pour la pollinisation, a ainsi expliqué M. Gu. Une autre raison majeure est que les plants de tomate poussent toute l’année. Il y a toujours des fleurs de tomate sur lesquelles faire des expériences. »" [Image] Stickbug (IMAGE West Virginia University) This is a computer-generated image of StickBug, a six-armed robot to assist humans in greenhouse environments by pollinating various crops, which is being developed by WVU researchers. Credit : WVU Robotics
|
Scooped by
Bernadette Cassel
October 21, 2021 1:51 PM
|
"Depuis 2016, un mystérieux mal, le syndrome de La Havane, touche des diplomates et agents du renseignement américains à travers le monde. C’est une histoire digne d’un film de James Bond ou d’un roman de John Le Carré." Washington, le lundi 18 octobre 2021 Nicolas Barbet "... Pour le moment, ni les médecins, ni les services de renseignement n’ont réussi à déterminer les causes du syndrome de La Havane. Diverses hypothèses ont été avancés : certains ont accusé d’innocents crickets [sic] d’être à l’origine des nuisances sonores, d’autres ont pointé du doigt les pesticides utilisés dans les ambassades. Certains médecins considèrent que le « syndrome de la Havane », dont les symptômes sont variés et assez vagues, ne seraient en réalité qu’une sorte d’hystérie collective liée au stress important que subissent les agents américains. Mais la thèse privilégiée par les services de renseignement américains est celle d’une attaque dirigée par un pays « ennemi » contre leurs agents. Une machine émettant des micro-ondes pourrait être à l’origine des maux endurés par les patients. Les partisans de cette thèse accusent la Russie d’être derrière cette attaque et rappellent que l’ambassade des États-Unis à Moscou avait été visé par des micro-ondes durant les années 1960-1970, en pleine guerre froide." (...)
|
Scooped by
Bernadette Cassel
September 30, 2021 12:29 PM
|
"Les larves (fausses-chenilles) de tenthrèdes Nématinées se protègent des prédateurs (p. ex. les fourmis) en émettant des substances volatiles répulsives depuis des glandes ventro-abdominales. On mesure classiquement l'effet de ces composés, individuellement et en mélange, en soumettant le prédateur au produit et en évaluant sa réaction." Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Septembre "L'entomologiste Jean-Luc Boevé et l'informaticien Rudi Giot (de Bruxelles, Belgique) ouvrent une autre voie. Ils traduisent les composés chimiques en sons audibles par l'homme et mesurent la répulsion ressentie à l'audition de ces sons. La nature (poids moléculaire, groupes fonctionnels…) de chacun des constituants du répulsif émis par la larve est traduite en paramètres d'un son (volume, hauteur, fréquence, enveloppe…) que restitue un synthétiseur. Par exemple, l'acide acétique est volatile et diffuse rapidement dans l'air : il suggère un son aigu et bref. Ce processus de « sonification » de chaque molécule a demandé beaucoup de temps. Les différents sons obtenus, généralement déplaisants, sont ensuite soumis à des volontaires, à qui l'on demande de se reculer par rapport au haut-parleur jusqu'à ne plus être gênés. Et le résultat correspond à celui obtenu des tests où l'on a exposé des fourmis au composant. Les composés et les mélanges les plus répulsifs pour les prédateurs sont ceux qui, traduits en sons, sont les plus désagréables pour les humains. Cette manip montre une façon inédite de représenter des données." Article source (gratuit) ; https://www.cell.com/patterns/fulltext/S2666-3899(21)00207-5 - Chemical composition: Hearing insect defensive volatiles” by Jean-Luc Boevé and Rudi Giot, 23 September 2021, Patterns. DOI: 10.1016/j.patter.2021.100352
Illustration : schéma général de l'expérience. Des auteurs. Exemples de sons
|
Scooped by
Bernadette Cassel
August 1, 2021 5:54 PM
|
Des lépidoptères, jadis infectés par un virus, lui ont subtilisé des gènes qui neutralisent certains prédateurs parasitant leurs chenilles, révèle une étude parue dans la revue « Science ». Par Florence Rosier Publié aujourd’hui à 18h30 (abonnés) "L’étude a porté sur deux papillons de nuit migrateurs, le légionnaire du nord (Mythimna separata) et la noctuelle exiguë (Spodoptera exigua). Leurs chenilles sont donc la cible de guêpes parasitoïdes qui y pondent de 15 à 50 œufs. Résultat, lorsque les larves des guêpes éclosent, elles percent la cuticule des chenilles qui meurent généralement d’hémorragie. « En 1970, un jeune entomologiste américain, Harry Kaya, a découvert que les larves de ces guêpes meurent quand elles parasitent des chenilles infectées par certains virus », raconte Madoka Nakai, de l’université de Tokyo, qui a coordonné le travail dans Science." [Mythimna separata / Spodoptera exigua] __________________________________ Note : Noctuelle asiatique = N. ponctuée du maïs = N. du riz = Mythimna separata Noctuelle exiguë = N. de la betterave = Noctua exigua (id) via Alain Fraval, Revue Insectes OPIE sur Twitter, 02.08.2021 https://twitter.com/af_insectes/status/1422121276672446464 "Comment un papillon a fait alliance avec un virus pour combattre une guêpe, par Florence Rozier. Le Monde 2 août 2021 https://t.co/zXkuQs7fh9 Noctuelle asiatique = N. ponctuée du maïs = N. du riz = Mythimna separata Noctuelle exiguë = N. de la betterave =Noctua exigua (id)"
|
Scooped by
Bernadette Cassel
July 22, 2021 11:55 AM
|
"Les victimes : les plantes (celles qu’on cultive). Le voleur : un aleurode (au moins), Hémiptère piqueur-suceur appelé mouche blanche dans le milieu (des horticulteurs), qui ne fait rien que de ponctionner les feuilles. Le butin : un gène qui neutralise les substances anti-aleurodes fabriquées par les plantes. La date du forfait : il y a environ 35 millions d’années." Les Épingles du n° 200, 1er trimestre 2021 Par Alain Fraval "Youjun Zhang et ses collaborateurs, de l’Académie d’agronomie de Pékin (Chine) ont découvert ce tout premier cas de vol de gène de plante par un insecte en scrutant le génome de l’Aleurode du tabac Bemisia tabaci (Hém. Aleyrodidé) à la recherche de gènes issus de microbes. Ils sont tombés sur un gène jamais vu chez un insecte, typique de plante, qui permet à la plante de neutraliser les toxiques qu’elle fabrique – de façon à les stocker sans risque. Le nom du gène : BtPMaT1 ; son rôle : malonyltransférase. Un butin formidable qui a évidemment avantagé ceux qui se le sont transmis. L’équipe a alors modifié le génome d’une tomate pour lui faire produire une molécule d’ARN à double brin capable de neutraliser le gène repéré. Tous les aleurodes mis à s’alimenter sur cette tomate sont morts. Les chercheurs ont analysé les gènes semblables d’autres plantes et montré la parenté de celui de l’aleurode avec eux ; ils ont également vérifié que celui-ci fait bien partie du génome de l’aleurode et n’est pas un contaminant. Comment le vol a-t-il été perpétré ? On ignore. Il se pourrait bien qu’un complice y ait participé, un virus. Si le crime profite à l’aleurode, une peste majeure pour l’agriculture mondiale, il donne l’idée aux chercheurs de s’en servir pour un traitement parfaitement spécifique. Il s’agit de faire pousser des tomates génétiquement modifiées pour désactiver le gène-butin de l’aleurode. Lui seul en pâtira, aucun des insectes qui fréquentent la tomate ne sera affecté." Article source (gratuit) : //doi.org/10.1016/j.cell.2021.02.014 [Image] Graphical Abstract Keywords: Bemisia tabaci ; horizontal gene transfer ; phenolic glucoside malonyltransferase ; tomato detoxification, co-evolution ; insect-plant interaction ; plant secondary metabolite ; pest control À (re)lire : Les aleurodes, par Alain Fraval. Insectes n°155, 2009(4).
|
Scooped by
Bernadette Cassel
July 12, 2021 11:00 AM
|
"C'est la nouvelle mode états-unienne, qui ne nous épargnera pas. On supprime, on substitue, on cache ce qui pourrait déranger des personnes sensibles identifiées comme appartenant à des minorités maltraitées, opprimées, dénigrées (même si c'était il y a fort longtemps)…" Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Juillet "Sont considérés les groupes ethniques, les ressortissants de certains pays, les homosexuels et… les femmes. Voilà que l'offensive gagne les noms d'insectes (après les poissons). D'aucuns promeuvent un suffixe « non binaire » (voir l'Épingle Insectus duchmolthey) pour les espèces nouvelles. D'autres – et c'est le cas de la vénérable et très respectée Entomological Society of America (ESA), s'attaquent à des dénominations très anciennes, qu'on a toujours connues. C'est le cas du 'gypsy moth' – papillon romanichel en traduction littérale -, qui a envahi la côte est des États Unis à partir de son introduction en 1868*. Lymantria dispar** (Lép. Érébidé) de son nom scientifique international – qui lui demeurera attaché*** – s'est depuis installé à l'est, en provenance du Japon. C'est le pire ravageur forestier. Tout le monde le connaît là-bas sous son nom vernaculaire de 'gypsy moth'. Or, pour l'ESA, dans toute conférence, toute publication de vulgarisation, tout film ou reportage pour public éclairé, il n'est plus possible de désigner ce ravageur invasif d'après la minorité des Sinti, des Roms ou des Tziganes. Il a donc missionné un groupe de volontaires pour, d'ici quelques mois, trouver un nom commun nouveau, qui sera employé à toute occasion, qui évoque sa voracité autant que possible et qui ne soit pas obscène. Pourquoi ce nom de 'gypsy' ? Personne n'est d'accord. Le papillon mâle a une livrée qui fait penser à la robe des dames manouches. Il a la couleur générale de la tête des manouches. Il se déplace aisément sur quelques kilomètres grâce au vent qui emporte les toutes jeunes chenilles munies d'un aérophore efficace (long poils avec une ampoule). Il « migre » chaque jour des troncs au feuillage nourricier. Les mâles seuls se déplacent tandis que les femelles ne bougent pas… [au lecteur de poursuivre] En France, où l'insecte est présent surtout dans la partie sud, le nom commun entomologique scientifique est bombyx disparate (d'après le dimorphisme sexuel très marqué ; mais ce n'est pas un bombyx) tandis que zig-zag (son nom suisse, d'après son vol) et spongieuse (d'après la ponte) ont cours également. Un test de popularité est fourni par Google, qui indique le nombre de liens trouvés par la requête. Ainsi, 'gypsy moth' » recueille 2 160 000 « résultats », Lymantria dispar 301 000, Porthetria dispar 45 400, Bombyx disparate 18 300 (de la zone francophone d'Internet), Ocneria dispar 14 400. En espérant que cette proposition de renommage ridicule n'ira pas à son terme, Insectes (papier et sites Internet) reprendra à l'occasion 'gypsy moth', le nom utilisé par les auteurs et le public nord-américains." Article source principal Illustration : Lymantria dispar, mâle et femelle en train de pondre. Dessin Claire Villemant, in * À (re)lire : Étienne-Léopold Trouvelot ou l’amateurisme catastrophique, par Alain Fraval. Insectes n° 145 (2007-3). ** « Vorace disparate » *** Jusqu'à ce qu'il soit remplacé par Ocneria dispar par les auteurs observants. Lesquels, au tournant des années 1980, se sont astreints à employer Porthetria dispar. Des variations dues à de savantes recherches d'antériorité, au résultat trouvé faux par les suivantes. PS : Peut-on tranquillement continuer à appeler – en agrumiculture - Cochenille chinoise Ceroplastes sinensis (Hém. Coccidé) ? C'est une peste introduite partout.
|
Scooped by
Bernadette Cassel
June 30, 2021 6:40 AM
|
"On sait fabriquer et mettre en œuvre des adhésifs puissants, durables pour assembler tous nos objets composites, petits et grands – mais si tenaces qu'ils empêchent leur dislocation, nécessaire au recyclage des différents matériaux. Les ingénieurs, à la recherche de collages détachables, se penchent sur le tarse de la coccinelle." Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Juin "L'insecte est en effet capable de grimper sur des surfaces lisses comme du verre alors qu'il est en contact avec uniquement par des soies rigides du tarse. Le tarse sécrète à cet endroit un fluide. Deux mécanismes ont été proposés : l'un met en jeu les forces d'attraction intramoléculaires (dites de Van der Waals) entre les soies des tarses et le support, l'autre se base sur la tension de surface du liquide tarsal (LT). Une équipe de chercheurs de l'université de Tokyo (Japon) et de Kiel (Allemagne) a procédé en premier lieu à la mesure l'épaisseur de la couche de LT entre les soies et une lame de verre, quantité qui indique la force de l'attraction intermoléculaire. Pour ce faire, les expérimentateurs ont déposé sur une lame de verre une couche d'alliage microparticulaire de 10 à 20 nm d'épaisseur. Ils invitèrent la coccinelle à marcher dessus, y déposant du LT, qu'ils gelèrent instantanément. Après avoir séparé ses pattes du substrat, ils mesurèrent la hauteur de l'alliage imbibé par le LT gelé. Celle-ci, indiquant la distance entre les soies tarsales et le substrat, se révéla assez petite pour permettre l'action des forces intermoléculaires. Pour conforter ce résultat, les coccinelles – toujours Coccinella septempunctata – endurèrent l'épreuve de l'arrachement. Posées sur diverses surfaces naturelles et artificielles, elles furent soumises à la traction (mesurée) d'un cheveu (collé à la cire) perpendiculairement au substrat. Les données recueillies (travail d'adhérence) se sont avérées, modèle mathématique à l'appui, correspondre avec les propriétés des forces intermoléculaires. Après avoir tranché en faveur des forces de Van der Waals une controverse de plus de 40 ans, l'équipe s'oriente vers la conception de systèmes adhésifs capables de se détacher et de se réunir à la vitesse du pas de la coccinelle." D'après principalement « Discovered: How ladybugs stick to surfaces without losing legs at takeoff », par le National Institute for Materials Science. Lu le à //phys.org/news/ Planche : a) et b) : tarses de la femelle et du mâle de Coccinella septempunctata. Types de soies tarsales : c) pointue, d) discoïde, e) lancéolée, f) spatulée. De g) à j) : leurs empreintes sur un film lisse de polystyrène. Hosoda, N., Nakamoto, M., Suga, T. et al. Evidence for intermolecular forces involved in ladybird beetle tarsal setae adhesion. Sci Rep 11, 7729 (2021). À (re)lire : Les insectes ingénieurs 2, par Alain Fraval. Insectes n° 192 (2019-1).
|
Scooped by
Bernadette Cassel
May 29, 2021 12:45 PM
|
"Chez la fourmi du Bassin méditerranéen (et du Proche Orient) Cardiocondyla elegans (Hym. Formiciné), les mâles sont aptères et s'accouplent avec les nombreuses femelles qui se trouvent dans le nid (500 individus). Ceci devrait engendrer une consanguinité délétère. Or les colonies sont stables. Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Mai "Un mécanisme tout à fait original pare à cet inconvénient en faisant assurer moins une partie des fécondations par des mâles étrangers. Mathilde Vidal et ses collègues (universités de Tours et de Ratisbonne - Allemagne) ont observé 175 colonies de C. elegans dans le Midi de la France entre 2014 et 2019. Et découvert que les ouvrières attrapent les femelles (aux ailes inopérantes) avec leurs mandibules et les emportent sur leur dos en dehors du nid. Elles déposent leur fardeau près d'un autre nid (de la même espèce) ; la femelle marche jusqu'à l'entrée du nid – où elle est acceptée - et de là gagne la chambre nuptiale, où s'entassent des mâles. Elle y est fécondée, stockant les spermes dans sa spermathèque. Au printemps, la gyne est virée et ira fonder sa colonie. À moins qu'elle ne soit transportée par des ouvrières de nid en nid, accumulant du « matériel génétique » hétéroclite. Reste que la plupart des fécondations se font par des congénères. Il reste à comprendre ce qui motive une ouvrière à charger une femelle ou une gyne sur son dos, et à éviter les nids les plus proches pour ne la déposer qu'à 15 m (ce qui fait plus de 8 km pour un humain). Les chercheurs doivent réussir à d'établir un dispositif expérimental au laboratoire." D'après, notamment, « These worker ants drag their queens to far-off bachelor pads to mate », par Ben Turner. Lu le 28 mai 2021 à www.livescience.com/ Photo : gyne de Cardiocondyla elegans portée par une ouvrière. Cliché Mathilde Vidal
|
Scooped by
Bernadette Cassel
May 24, 2021 11:11 AM
|
"Le tout petit ténia Anomotaenia brevis (Platyhelminthe Dilepididé) est l’elixir vitae de la Fourmi noisetière Temnothorax nylanderi (Hym. Myrmiciné), celle dont les ouvrières souffrent du distanciel." Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Mai "Les travaux de l'équipe de Suzanne Foitzik débouchent, au bout de plusieurs années d'observations des mêmes colonies et de manips au labo, sur une bonne connaissance de la vie des ouvrières parasitées et manipulées. La fourmi est l'hôte intermédiaire du ver plat, qui finira dans le bec d'un pic, hôte définitif. Elle s'infeste en se nourrissant des œufs rejetés avec les fèces de l'oiseau, qui leur collent aux pattes et qu'elles rapportent au nid. Le développement du cysticercoïde, dans l'hémocèle de l'insecte, entraîne le jaunissement de sa cuticule, un changement d'odeur, une réduction de taille et l'arrêt de l'activité : les individus restent là à ne rien faire, au milieu de l'agitation, déclenchant chez leur consœurs des comportements bienveillants de soins. Elles vivent bien plus longtemps que les ressortissantes non infectées de la colonie, qui souffrent de surmortalité par rapport à celles vivant dans des colonies saines. Leur métabolisme et leur teneur en lipides sont identiques à ceux d'individus jeunes, en charge du couvain. L'attention accrue dont elles bénéficient est sans doute déclenchée par leur odeur particulière. Au dehors, elles restent sans réagir à l'approche de l'oiseau. Les fourmis rendues longévives et passives assurent au ver une meilleure transmission au pic et donc des chances accrues de bouclage de son cycle." Article source (gratuit) Photo : ouvrière de Temnothorax nylanderi. Cliché April Nobile Un cas de manipulation de l'hôte par le parasite à ajouter à l'article d'Insectes n° 163 (2011-4) Le Chlorion et autres manipulateurs, par Alain Fraval.
|
Scooped by
Bernadette Cassel
May 12, 2021 12:13 PM
|
"Comment nommer correctement la nouvelle espèce d'insecte qu'on a découverte et décrite en précisant bien les caractères séparateurs ? Le guide en la matière est le Code international de nomenclature (ICZN), qui ne légifère guère que sur les désinences latines. Le contenu sémantique est libre, pourvu qu'il ne conduise pas à une homonymie avec un autre insecte, une éponge ou un dinosaure." Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Mai "Au début de l'entomologie (cf Linné et autres), le nom d'espèce traduisait un caractère séparateur évident, comme populi – du peuplier - ou versicolor – aux couleurs changeantes -. Puis, devant le nombre rapidement croissant d'espèces à nommer, on en vint à faire flèche de tout bois, tout en latinisant à tour de bras les noms propres et les créations, sans s'interdire les « fantaisies ». Lorsqu'on se sert d'un patronyme pour nommer sa découverte, en principe en hommage, on ajoute le suffixe -i ou -ae, plus rarement -ianus ou -iana (génitifs latins) selon que la personne est Monsieur ou Madame. Si les dédicataires sont pluriels, on suffixera en -orum si ce sont des hommes – ou s'il y en a un dans le groupe – et en -arum si tout le monde est femme. Selon ce que j'ai appris il y a un demi-siècle et que je n'avais pas vu remis en cause, si je découvre un Insectus inconnu de la science et que je veuille honorer la mémoire d'Omar Duchmol, je la nomme Insectus duchmoli. Or, ça c'était dans l'entomosphère d'avant. Dans l'atmosphère actuelle, ont peut s'attendre à ce que cette bipartition nette des ressortissants du taxon Homo sapiens en fonction d'un critère zoologique basique et classique apparaisse à d'aucun·e·s pour le moins décalée. Découvreurs en Équateur d'une nouvelle fourmi à mâchoires-pièges du genre Strumigenys, les États-Uniens Douglas B. Booher et Philipp O. Hoenle ont dans leur article, juste avant le chapitre « Discussion », exposé et justifié l'étymologie du nom d'espèce choisi, soit ayersthey. Ils auront été aidés par Michael Stipe, chanteur et parolier du groupe de rock alternatif R.E.M. Car il s'agissait d'honorer Jeremy Ayers, leur défunt ami commun, multi-artiste et représentant des gens qui ne s'identifient pas à l'un des deux genres sus-cités. Pour D.B. Booher, « cet animal rare et magnifique était celui qu'il fallait pour célébrer à la fois la diversité biologique et la diversité humaine ». Quant au suffixe -they (elles ou ils en anglais), selon nos myrmécologues, il devrait, en accord avec l'ICZN, indiquer que la personne honorée par un nom d'espèce est non-binaire." L'affaire a engendré de nombreux communiqués. Article source Photo : Vue frontale d'une ouvrière de Strumigenys ayersthey. Cliché Booher & Hoenle
|
Scooped by
Bernadette Cassel
April 26, 2021 2:15 PM
|
"Des entomologistes états-unien (Caltech, Californie, États-Unis) viennent d'attraper des Mouches du vinaigre à près de 15 km de leur lieu de résidence, distance parcourue d'une traite. Ça fait beaucoup pour leurs petites ailes ; pour un humain et ses longues jambes, c'est équivalent (ramené à leurs tailles respectives) à 10 000 km. Et c'est plus que la plupart des oiseaux migrateurs. Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Avril "Surprise. Drosophila melanogaster ne devrait plus avoir de secrets, sauf qu'on l'a observée jusque-là au labo et dans les entrepôts de fruits, voire dans les vergers et les champs. Le résultat a été fourni par plusieurs expériences de marquage recapture, menées dans le désert Mojave, au milieu de nulle part, où l'on ne trouve qu'exceptionnellement une droso. Chacune recrutait de 30 000 à 200 000 mouches, non marquées à la poudre fluorescente. Les pièges de recapture disposés en cercle à 1 km du pont de lâcher étaient appâtés avec du jus de pomme sucré fermenté, dégageant de l'éthanol et du gaz carbonique attractifs. En forme de nasse, ils étaient surveillés par vidéo, permettant de relever l'heure d'arrivée de chaque mouche affamée. Les expérimentateurs déduisent de leurs relevés que la droso part et garde la cap. Elle choisit de s'envoler dans une direction au hasard et part droit devant elle, en se laissant éventuellement déporter par des courants d'air – jusqu'à croiser une odeur alléchante. Sa stratégie maximise ses chances de ne pas mourir de faim. Le « rayon d'action » bien plus grand que supposé des drosophiles doit être pris en compte pour la surveillance d'espèces ravageuses et invasives, comme la Drosophile à ailes tachetées D. suzukii, dont nos entomologistes ont d'ailleurs pris quelques individus au cœur du Mojave." Article source (accès gratuit) Illustration : plan de situation de l'expérience, schéma du piège et vue en place, trajectoires individuelles. De l'article source.
|
|
Scooped by
Bernadette Cassel
August 5, 2022 1:59 PM
|
Toujours plus d’espèces en danger. Selon une étude publiée dans la revue scientifique Communications Biology, près de la moitié des espèces dont le risque d’extinction ne peut pas être évalué par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), faute de données suffisantes, sont menacées. Reporterre, 05.08.2022
"Grâce à un algorithme, des chercheurs ont estimé que sur les 7 699 espèces pour lesquelles on manque d’informations, près de 4 336 d’entre elles seraient probablement menacées d’extinction. Ce sont 85 % des amphibiens sur lesquels on manque d’informations qui sont concernés, ainsi que 40 % des poissons à nageoires rayonnées, 61 % des mammifères, 59 % des reptiles et 62 % des insectes." "... Pour rappel, l’UICN publie chaque année une liste rouge mondiale des espèces menacées. La dernière mise à jour date du 21 juillet dernier et compte désormais 147 517 espèces, dont 41 459 menacées d’extinction." [Image] Supplementary Table 1: Predictions across taxonomic groups. Total number of species and number of species (*predicted to be, PE cut-off: 0.388) threatened by extinction across data-sufficient and Data Deficient species for each taxonomic class. Classifier performance (i.e., AUC, as well as Accuracy (Acc.), Sensitivity (Sens.), and Specificity (Spec.)) based on the testing dataset (25%). Note: Performance metrics were calculated for taxonomic classes only if both categories (i.e., threatened vs. not threatened) present in testing data.
|
Scooped by
Bernadette Cassel
November 23, 2021 12:42 PM
|
Ant colonies use fluids passed mouth-to-mouth to create a colony-wide metabolism, shows a study published in eLife. Swapping spit helps ants share metabolic labour by eLife November 23, 2021 Traduction : Cette découverte est la dernière en date à suggérer que les colonies d'insectes sociaux fonctionnent de la même manière qu'un organisme unique composé de nombreux individus et fournit de nouvelles informations sur la manière dont elles y parviennent. "Les fourmis individuelles ont deux estomacs - un pour digérer leur propre nourriture et un autre qui vient en premier, un 'estomac social' pour stocker les fluides qu'elles partagent avec les autres fourmis de leur colonie. Ces échanges de fluides permettent aux fourmis de partager leur nourriture et d'autres protéines importantes qu'elles produisent elles-mêmes", explique l'autrice senior, Adria LeBoeuf, professeure assistante et responsable du Laboratoire des fluides sociaux au Département de biologie de l'Université de Fribourg, en Suisse. "Pour nous aider à comprendre pourquoi les fourmis partagent ces fluides, nous avons cherché à savoir si les protéines qu'elles échangent sont liées au rôle d'un individu dans la colonie ou au cycle de vie de la colonie", ajoute l'autrice principale Sanja Hakala, stagiaire postdoctorale à l'Université de Fribourg. L'équipe a analysé toutes les protéines produites par les fourmis et trouvées dans les estomacs sociaux des fourmis individuelles. Ils ont ensuite comparé la variation des protéines selon que la fourmi était une butineuse ou une nourrice s'occupant des jeunes de la colonie. Elle a également cherché à savoir si les protéines variaient selon que les fourmis faisaient partie d'une nouvelle colonie ou d'une colonie plus établie. Elle a identifié des protéines qui pouvaient être utilisées pour déterminer à la fois le rôle de l'individu et l'âge de sa colonie. Par exemple, elle a constaté que les membres des colonies de fourmis plus matures possédaient davantage de protéines de stockage des nutriments nécessaires à la croissance et à la métamorphose de leurs jeunes, par rapport aux membres des colonies de fourmis nouvellement fondées. Les fourmis nourricières qui s'occupaient des jeunes de leur colonie avaient également plus de protéines anti-âge dans leur estomac. Cela suggère que les membres de la colonie peuvent mettre en commun ces protéines de prolongation de la vie chez leurs nourrices afin de s'assurer qu'elles survivent pour s'occuper de la génération suivante. "Ces résultats montrent que certains membres de la colonie peuvent effectuer un travail métabolique au profit des autres", déclare Hakala. Les auteur·trices affirment que d'autres études sont nécessaires pour comprendre ce que chaque protéine partagée fait pour les fourmis individuelles et la colonie dans son ensemble. LeBoeuf conclut : "Il est difficile de mesurer comment le travail métabolique est partagé entre les cellules. Ici, les fourmis font circuler les choses d'une manière qui nous permet d'accéder facilement à ce qu'elles partagent. Mieux comprendre comment les fourmis partagent le travail métabolique pourrait nous aider à en savoir plus sur la façon dont d'autres créatures, comme les humains, répartissent les tâches métaboliques entre différents tissus ou différentes cellules de leur corps." Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) "... To understand how these endogenous molecules relate to colony life, we used quantitative proteomics to investigate the trophallactic fluid within colonies of the carpenter ant Camponotus floridanus. (...)" [Image] Distributed metabolism in an ant colony. Credit: Hakala et al. (CC BY 4.0)
|
Scooped by
Bernadette Cassel
October 21, 2021 2:16 PM
|
... Entomologiste et érudit, grand vulgarisateur, Alain Fraval savait rendre tous les sujets abordables. Il a notamment publié plus de 240 articles dans Insectes, sans compter ses plus de 1 300 Épingles sur www.insectes.xyz, le site compagnon d’Insectes qu’il avait créé et qu’il administrait. Opie_insectes.org, 19.10.2021 "Alain Fraval nous a quittés" Accès aux 20 pages d'Épingles republiées sur EntomoNews : - Cliquer sur le titre ou l'image ci-dessus
Accès aux Épingles entomologiques sur leur site d'origine : En épingle en 2021 En épingle en 2020 Et avant : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002, Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005, Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007, Les Épingles de 2008, Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011, Les Épingles de 2012, les Épingles de 2013, les Épingles de 2014, les Épingles de 2015, les Épingles de 2016, les Épingles de 2017, les Épingles de 2018, les Épingles de 2019 ou globalement (jusqu'à fin 2009) ici
|
Scooped by
Bernadette Cassel
October 3, 2021 6:01 AM
|
"La reine, chez l’Abeille mellifère, est le seul individu femelle capable de pondre ; ses sœurs sont ouvrières, pouponnant, nettoyant, nourrissant, gardant, affourageant… Elle établit cet ordre en diffusant une phéromone, produite par ses glandes mandibulaires, qui abolit la fonction reproductrice des congénères. Les Épingles du n° 202, 3e trimestre 2021 Par Alain Fraval "Cette phéromone « QMP » a été caractérisée chimiquement ; sa composante majeure est l’acide 9-oxo-(E)-2-décènoïque (9-ODA). Elle est spécifique, dans sa constitution, de l’Abeille mellifère et diffère de celle du Bourdon terrestre Bombus terrestris, espèce séparée de leur ancêtre commun depuis plus de 50 millions d’années. On sait que la QMP, fruit d’une évolution très récente, réprime expérimentalement la reproduction d’insectes très éloignés dans la classification : Diptères, Blattoptères, Hyménoptères. Un trio d’entomologistes anglo-néozélandais a étudié le mécanisme de cette action, en prenant la Mouche du vinaigre Drosophila melanogaster comme cible, espèce lointaine (350 millions d’années d’écart). Le nombre d’ovarioles n’est pas affecté, comme il l’est chez les ouvrières de l’Abeille mellifère. Le nombre d’oocytes l’est. En fait, la Mouche du vinaigre réagit comme si elle subissait un jeûne partiel. Suite à l’exposition à la QMP, deux sites sont activés, l’un dans le germarium (au point 2a/b) qui réduit la production des futurs oocytes, l’autre plus en aval au niveau des ovocytes de stade 9, entraînant la dégradation de ceux-ci. L’Abeille domestique – la reine – aurait donc piraté un système de régulation de la nutrition pour fabriquer son outil de répression de la sexualité chez ses sœurs. Ce système, hautement conservé au cours de l’évolution, apparaît comme le chemin vers l’eusocialité, un grand succès chez les insectes, chez lesquels il est apparu au moins à 16 reprises." Article source : www.biorxiv.org/content/10.1101/2021.04.08.439099v1.full.pdf [Image] Representative images of feeding assays showing categorisation of food intake based on assays described in (Jiang et al., 2018). Food intake is categorised based on percentage of the abdomen which showed the presence of coloured food. B) Food consumption in D. melanogaster exposed to 26 Qe QMP or a solvent control while on a standard liquid diet for 48 hours or starved for 24 h prior to exposure to solvent control. C) Food consumption in D. melanogaster exposed to 26 Qe QMP or a solvent control while on a standard liquid diet for only 12 hours. A Fisher’s exact test was carried out, with significance being determined by a p value of < 0.05.
|
Scooped by
Bernadette Cassel
September 28, 2021 1:10 PM
|
"Aux États-Unis, le Charançon du rosier Naupactus cervinus (Col. Curculionidé) et son congénérique N. leucoloma sont deux ravageurs souterrains envahisseurs, provenant d’Amérique du Sud. Leur reproduction est parthénogénétique et en dépit de l’absence de remaniement du génome au moment de la méiose, ils possèdent tout le matériel génétique nécessaire pour s’adapter immédiatement aux nouvelles plantes qu’ils rencontrent lors de leur expansion géographique. Les Épingles du n° 202, 3e trimestre 2021 Par Alain Fraval "Une équipe de chercheuses du Wellesley College (université féminine au Massachusetts) a analysé – par les méthodes de la transcryptomique – l’expression des gènes jouant un rôle dans la reconnaissance de l’hôte, dans la résistance immédiate aux défenses de la plante et dans cette reconnaissance à long terme. Il en est ressorti que l’expression des gènes des charançonnes peut être spécifique de l’hôte et que certaines familles de plantes, comme les légumineuses, apparaissent comme plus marquantes pour l’insecte en déclenchant des réponses complexes en termes d’expression de gènes, lesquelles réponses sont partagées avec celles provoquées par des situations de stress, comme les pratiques culturales en bio ou le passage à un nouvel hôte. L’équipe a aussi montré, en étudiant les larves nouveau-nées qui ne sont pas encore alimentées, que les mères préparent leur progéniture à la dure vie de phytophage polyphage, en les munissant des gènes et donc des protéines nécessaires ; elles leur transmettent ces changements épigénétiques. Cette observation va à l’encontre de la règle admise qui stipule que, quel que soit le mode de reproduction, sexuée ou asexuée, les changements épigénétiques sont effacés à chaque génération. Le travail des auteures explique l’extension rapide de l’aire de répartition de ces 2 ravageuses invasives, partout dans le monde, lesquelles emploient des changements épigénétiques pour s’adapter et contrer l’effet des toxines qu’elles rencontrent dans les plantes qu’elles consomment. Il pourrait amener à la mise au point d’un « charançonicide » parfaitement spécifique." Article source : doi: 10.1371/journal.pone.0248202
[Image] A Naupactus cervinus weevil, a common, yet invasive species in many parts of the world, is seen eating a leaf. Credit: Analia Lanteri/Facultad de Ciencias Naturales y Museo de La Plata, Argentina via In the absence of genetic variation, asexual invasive species find new methods of adapting to their environment - The News Motion, 31.07.2021 https://thenewsmotion.com/in-the-absence-of-genetic-variation-asexual-invasive-species-find-new-methods-of-adapting-to-their-environment/
|
Scooped by
Bernadette Cassel
July 27, 2021 2:22 PM
|
"C'est un charançon extraordinaire, vieux de 100 millions d'années, conservé dans l'ambre en Birmanie, qui vient d'être identifié. Il ne ressemble à aucun autre charançon fossile ou vivant et s'en distingue notamment par son rostre très long. J. Poinar Jr, travaillant pour l'université de l'Oregon (États-Unis) a eu bien du mal à trouver sa position systématique. Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Juillet "Antennes non coudées de 11 articles : c'est un Nemochynidé, un charançon primitif. Beaucoup de ressortissants actuels de ce taxon mangent du pollen sous les pins. Long rostre, l'insecte appartient à la sous-famille des Cimberidinés, au rostre allongé et où règne un fort dimorphisme sexuel, mâle et femelle ne se ressemblant pas. Au-delà, il a fallu créer un genre et un nom d'espèce pour le spécimen, soit Rampophorus et legalovii. Le premier, bâti sur deux racines grecques, signifie porteur d'un long bec ; le second est un hommage au spécialiste des charançons A. Legalov. Pour Poinar Jr, le rostre démesuré terminé par de fortes mandibules de R. legalovii serait l'apanage des mâles, à usage de massue dans les combats pour gagner une femelle. Il imagine que le spécimen qui nous est parvenu, marqué de blessures, se battait et s'est laissé choir épuisé dans une goutte de résine. R. legalovii est devenu si spécialisé au stade imago, du fait de son mode de vie et de son microhabitat, qu'on hésite en fait à le ranger dans une famille connue. Il est un exemple extrême de la diversité morphologique chez les charançons au milieu du Crétacé." D'après « Ancient, newly identified 'mammoth weevil' used huge 'trunk' to fight for mates », par Steve Lundeberg, université de l'Oregon. À //phys.org/news/ Photo : Rampophorus legalovii monté entre lame et lamelle. Longueur 5,5 mm. Cliché J. Poinar Jr
|
Scooped by
Bernadette Cassel
July 18, 2021 11:39 AM
|
Ils se cramponnent près ou à portée du trou de sortie de leur nourriture – ou de ce qui fera celle de leur progéniture – pour être sûrs d’en profiter. Ils sont surtout des bousiers piluliers, des Coléoptères Scarabéinés. Les Épingles du n° 200, 1er trimestre 2021 Par Alain Fraval "En Australie, 6 espèces d’Onthophagus possèdent des griffes pour se tenir aux poils de marsupiaux de façon à guetter la défécation et à tomber avec les excréments. En Amérique du Sud, des Canthon quadriguttatus ont été trouvés agrippés autour de l’anus de singes hurleurs tués et des C. subhyalinus repérés au même endroit de singes titi. Des Canthidium sp. ont été vus postés à cette même sortie, s’attachant aux crottes émises et tombant avec elles. Pour préciser ces observations un peu anecdotiques, une équipe internationale a étudié de près ces bousiers malins dans la forêt amazonienne au Pérou. Sur le titi brun, dans la plupart des groupes familiaux, les bousiers, de l’espèce Canthon aff. quadriguttatus, stationnent nombreux dans la région génito-anale et à la base de la queue, formant, vu de loin, comme une grappe de perles. Les singes ne cherchent que rarement à s’en débarrasser et se portent très bien. Il en est de même chez le maki à face pâle, singe aux mœurs différentes et ne fréquentant pas le titi brun. Ce bousier se laisse porter par le singe (phorésie) mais se déplace aussi au vol, très aisément. La relation très étroite qu’il a nouée avec le producteur de crottes est peut-être partie d’un comportement d’exploration des feuilles des arbres, sur lesquelles les singes défèquent. Elle lui permet de disposer d’éléments à sa taille, qu’il peut rouler rapidement sans avoir à les reformer, gage de sécurité. La compétition interspécifique est réduite mais, vu le nombre de coprophages dans le groupe d’attente, il est bien possible que tous n’aient pas satisfaction et que les individus bredouilles cherchent des crottes au sol, comme les autres piluliers. Autre association, celle des bousiers (néotropicaux également) des genres Uroxys et Pedaridium qui se fixent dans la fourrure des paresseux. Quand l’animal défèque, ils tombent au sol avec l’excrément et y pondent. Le dernier de ce tableau d’insectes coprophages accapareurs est un Lépidoptère. Le papillon femelle de Cryptoses choloepi (Pyralidé) se tient dans la fourrure du paresseux à gorge brune, lequel paresse en haut des arbres. Lorsqu’il descend pour déféquer, une fois par semaine seulement, elle le suit et pond dans la matière stercorale fraîche, où les chenilles se développeront. Les papillons fraîchement émergés voleront vers les paresseux." Articles sources : doi:10.1590/S1519-566X2008000600003 et doi:10.1126/science.193.4248.157 [Image] Brown titi monkey from the infested family group with many C. guadriguttatus attached to the fur above the tail. Photo by J. Aben. Published in Neotropical entomology 2008
|
Scooped by
Bernadette Cassel
July 6, 2021 7:09 AM
|
"John Gould (université de Newcastle) échantillonne les têtards dans les mares autour de Callhagan, en Australie. Un insecte trace sa route sur le plan d'eau qu'il examine. Il ne lui échappe pas que la bestiole est sur le dos, submergée, et qu'elle semble pousser sur la surface, par en dessous." Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Juillet "Il filme la scène et la montre à son collègue Jose Valdez (German Center for Integrative Biodiversity Research). Tous deux plongent dans la littérature à la recherche d'une mention ou d'un cas semblable. Ils n'y trouvent rien, sinon le cas d'escargots qui déploient un tapis de bave. En scrutant les vidéos, nos deux entomologistes comprennent comment ce coléo s'y prend. Il attache une bulle d'air entre son ventre et l'interface eau-air, ce qui l'aide à flotter. Et, pour avancer (à reculons…), il forme avec ses pattes de petites boules d'eau au niveau de ses tarses, qu'il pousse à l'extérieur, ce qui le fait de se déplacer. Il reste encore, outre à vérifier que ce cas est unique, à établir si l'insecte est aussi capable d'avancer « normalement » hors de l'eau et sur le ventre (pour aller coloniser une autre mare), ainsi qu'à définir l'éventuel rôle respiratoire de la bulle, sa bouée." D'après « Tiny beetle walks on the underside of the surface of water », par Bob Yirka. Lu le 2 juillet 2021 à //phys.org/news Photo : Coléoptères Hydrophilidés, de la même famille. Cliché Martin Siepmann Vidéo. Des auteurs → Watch this beetle walk upside down underneath the water’s surface | Science News - YouTube, 28.06.2021 https://www.youtube.com/watch?v=BHYaK6oizl8
|
Scooped by
Bernadette Cassel
June 13, 2021 12:01 PM
|
"Dans les années 1980, on comptait 4,5 millions d'individus du Monarque d'Amérique Danaus plexippus (Lép. Nymphalidé) « occidental », migrant le long de la côte pacifique des États-Unis, tandis qu'une partie, bien plus conséquente, de la population voyageait chaque année entre Canada et Mexique, par la voie orientale." Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Juin "Durant les décennies suivantes, le nombre des « occidentaux » chuta, jusqu'à 30 000 en 2018 puis à moins de 2 000 au recomptage de novembre. Soit une perte de 99 % en quelque 30 ans. Les causes ne sont pas bien établies en proportions. Plusieurs ont concouru à cette mort lente. La perte d'habitat – des milliers d'hectares de végétation naturelle détruits - a joué sur les sites d'hivernation en Californie, à Pismo Beach notamment, ainsi que dans la Grande Plaine centrale que les papillons traversent. L'usage accru d'herbicides a entraîné la disparition de quantités importantes de l'asclépiade, qui est la plante nourricière des chenilles et fournit le nectar aux imagos (ainsi qu'à nombre de pollinisateurs). En plus, les insecticides épandus par les agriculteurs ont tué directement les chenilles ; 9 matières actives de pesticides différentes ont été trouvés en 2020 sur chacun des pieds d'asclépiade échantillonnés autour de la Grande Vallée centrale. On peut aussi incriminer le changement climatique. Les Monarques émergent d'hivernation plus tôt en saison et risquent de n'avoir pas encore d'asclépiade à disposition. Et leur cycle de vie peut aussi être perturbé par les feux géants et les gels inhabituels. On peut agir pour soutenir la monarchie en lui fournissant de l'asclépiade. Des plantations sont en cours, notamment par des associations et des acteurs de sciences participatives, appuyés par l'État de Californie. Les particuliers sont appelés à en semer dans leur jardin et à rejoindre les équipes de dénombrement. Les expériences de restauration d'habitats ont déjà montré la bonne et rapide réaction des Monarques. Cette catastrophe qui affecte un insecte bien-aimé et très visible doit inciter à porter aussi son attention sur des espèces plus discrètes, soumises aux mêmes facteurs adverses, pouvant jouer un rôle écologique important, comme pollinisateurs notamment." D'après « Monarch butterflies are nearly extinct. California has a plan to save them », par Erin McCormick. Lu le 4 juin 2021 à www.theguardian.com/ Photo : Monarques occidentaux en hivernation à Pismo Beach. Cliché USFWS Photo Dernières nouvelles (2020) de la Monarchie épinglées ici : La monarchie, une et indivisible
|
Scooped by
Bernadette Cassel
May 25, 2021 11:50 AM
|
"Onze ans... Et déjà une publication. Ryo Shibata (entomologiste précoce) et Wataru Kojima (qui l'a remarqué, aidé et traduit) cosignent dans Ecology un article sur l'inversion du rythme circadien de Trypoxylus dichotomus (Col. Scarabéidé), alias kabutomushi, un « rhinocéros » japonais." Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Mai "On croyait ce xylophage nocturne. Mais les patientes et rigoureuses observations, assorties du marquage de 162 individus, durant 2 années de ce très jeune collègue ont établi que l'insecte se nourrit de jour de la sève du frêne de l'Himalaya, arbre introduit et très répandu. Ce qu'il fait de nuit sur son hôte indigène, un chêne. Ryo – je me permets tout de même de l'appeler par son prénom – va analyser la sève et suivre ses rhinos – qui habitent le frêne de son jardin - par radiopistage." Article source (gratuit) Photo : Trypoxylus dichotomus, femelle et mâle.
|
Scooped by
Bernadette Cassel
May 17, 2021 2:30 PM
|
"...qui mène à la synthèse d'acides aminés aromatiques est présente chez des microbes et des plantes mais n'existe pas chez les animaux. C'est cette voie que cible le glyphosate (matière active de désherbants), auquel les animaux ne sont donc pas sensibles. La matière active pourrait-elle avoir cependant des effets délétères sur les animaux par l'intermédiaire de leurs micro-organismes symbiotiques ? On sait que le glyphosate affecte les bactéries du tube digestif de l'Abeille mellifère, rendant celles-ci plus sensibles au stress, et affecte la synthèse du folate chez les mouches Tsé-tsé via leur bactérie mutualiste Wigglesworthia glossinidi. Mais la question restait peu documentée. Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Mai "Une étude du Max Planck Institut (Allemagne) et du National Institute of Advanced Industrial Science and Technology (Japon) vient d'éclairer le sujet. C'est le Silvain Oryzaephilus surinamensis (Col. Silvanidé), ravageur des denrées stockées, qui s'est prêté à l'expérimentation. En tant que représentant des Coléos, insectes au tégument épais. La mélanisation et la sclérotinisation de la cuticule des insectes, à la fin de la nymphose et durant la phase ténérale de l'imago, requièrent de la tyrosine. Elle n'est stockée qu 'en faible quantité et c'est Shikimatogenerans silvanidophilus, une bactérie du phylum Bacteriodetes qui fournit cet acide aminé. Exposé au glyphosate, le silvain se retrouve sans cette ressource ; il se développe mais avec la protection que lui confère son tégument très amoindrie et son succès reproductif est affaibli. En séquençant le génome du symbionte, les chercheurs ont trouvé les gènes de la synthèse d'acides aminés aromatiques, via la voie du shikimate. Selon ces résultats, le glyphosate affecterait négativement les insectes qui ont recours à des symbiontes pour fabriquer des éléments-clefs pour leur développement. Un facteur du déclin des populations d'insectes ?" Article source (gratuit) Photo : Silvains. Cliché Anthony Kei
|
Scooped by
Bernadette Cassel
May 8, 2021 11:59 AM
|
"Ce titre de noblesse très prestigieux est attribué par les Anglais à un petit papillon brun à taches blanches, la Lucine Hamearis lucina (Lép. Riodinidé)." Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Mai "Pour l'entomologiste un peu lépidoptériste, c'est une espèce remarquable car seule représentante du genre et surtout seule représentante de la famille en Europe. À part ça, c'est en France une bête commune mais pas très facile à voir, sauf quand les mâles se rassemblent en essaims précopulatoires. Elle développe 2 générations durant la belle saison. Les chenilles se repaissent de primevères, sous les feuilles desquelles les imagos femelles restent cachés. Pour les Anglais, c'est un de leurs papillons chéris, qui a bien failli disparaître et qui se maintient, sur un territoire fort limité, grâce à l'excellence des actions de leur Butterfly Conservation (BC -190 réserves, 1 600 actions). Au vu de comptages alarmants, le BC a réservé au Duke of Burgondy 23 ha de terrain en réhabilitation et 147 sites, où ont opéré selon ses instructions un millier de volontaires. Efforts payants. La plus populeuse colonie a été trouvée dans le Dorset, chez un agriculteur bio soucieux des ressources des pollinisateurs depuis 20 ans. Le Duc semble bien sauvé." D'après « Farms in UK Saved This Beautiful Duke of Burgundy Butterfly From Extinction » par Andy Corbley. Lu le 5 mai 2021 à www.goodnewsnetwork.org/ Photo : Lucine, alias Faune à taches blanches. Cliché Gilles San Martin
|
Voir aussi :
https://www.scoop.it/topic/entomonews?tag=Zombipt%C3%A8res
(ordre nouveau d’insectes créé dans la célèbre série d’Épingles entomologiques d'Alain Fraval, insectes-cyborgs vivants "réduits en esclavage" par des expérimentateur·trices "au moyen d’un appareillage électronique qui leur est greffé")
https://x.com/af_insectes