DocPresseESJ

Depuis une semaine, sur le site du magazine Biba (Reworld Media), trône un rectangle rose juste en dessous de son titre, sur lequel est inscrit «Écouter cet article». Si la voix est encore un peu blanche et mécanique, on est encore loin du podcast léché que serait en mesure de produire le groupe, c’est parce que l’internaute écoute cette lecture rendue possible par de la technologie d’Intelligence artificielle.

Jérémy Parola, patron du numérique de Reworld Media, a bon espoir que d’ici la fin de l’année la méthode de langage évolue encore pour proposer une lecture encore plus qualitative.

Voir aussi

• Top Santé: une télé, des podcasts, une nouvelle formule et un Prix… (CB News, 07/07/20)

• Reworld Media se dote d'une plateforme de podcasts (CB News, 05/10/20)

• Le nouveau magazine Grazia arrive en kiosque (CB News, 13/10/20)

Le «live» est ce format qui permet de suivre en temps réel l’évolution d’une actualité majeure et de répondre aux questions de nos lecteurs. Le direct de suivi de la pandémie a été ouvert samedi 14 mars à 20 heures, et depuis, il ne s’est pas passé une seule journée sans que la rédaction ne rende compte de la situation en direct.
L’autre live majeur de l’histoire du site, celui que nous avons tenu en novembre 2015 au moment des attentats de Paris et de Saint-Denis, a duré quinze jours.

L’IA fait référence «aux machines intelligentes qui apprennent d’expérience et effectuent des tâches comme les humains», selon Francesco Marconi, professeur de journalisme à l’Université Columbia, à New York, et qui vient de lancer un ouvrage de référence sur le sujet: Newsmakers, Artificial Intelligence and the Future of Journalism.

Sa thèse est limpide et sans appel: le monde journalistique évolue moins vite que les nouvelles technologies. Il faut ainsi profiter des avantages que peut procurer l’IA dans une salle de rédaction et penser à un nouveau modèle d’affaires.

Google France présentait lundi matin le rapport «Journalism AI», fruit d'une collaboration entre la Google News Initiative et Polis​, le think tank sur le journalisme de la London School of Economics (LSE). L’objectif : «promouvoir la maîtrise de l'Intelligence Artificielle en salle de rédaction par le biais de la recherche et de la formation au niveau mondial».

Menace ou promesse, outil ou ennemi, l’Intelligence Artificielle (IA) s’introduit dans les rédactions, et avec elle la question de l’avenir du journalisme sur fond de relation perturbée avec les géants de la tech, qui nous rendent une fois de plus accrocs en fournissant ...l’essentiel de la technologie dont se sert l’IA.
Le "Journalism AI Report” du ThinkTank Polis de la London School of Economics, soutenu par la Google News Initiative, repose sur un sondage auprès de 71 médias d’information dans 32 pays, afin d'analyser ce que pensent réellement les rédactions de cet outil qui est en train de disrupter leur métier.

Only a few years ago, using artificial intelligence in journalism was cutting edge, but nowadays it is quickly entering the workflow of a growing number of news organizations. The knowledge around machine learning methods is becoming more accessible as the cost of AI projects has gone down since many models are readily available online and can be implemented — even by small newsrooms.

Devant une salle comble ce week-end à La Nouvelle Orléans, Amy Webb a donné sa fameuse présentation annuelle sur les tendances tech pour le journalisme, accompagnat le rapport «Tech Trends 2020».

Et si nous redevenions maîtres de notre temps? Cocréé par l'ancien directeur de la création de Mozilla Aza Raskin et par un ancien salarié de Google Tristan Harris, le Center for Humane Technology veut nous faire passer «d'une économie de l'extraction de l'attention à une économie qui valorise la concentration». Elle compte également depuis plusieurs mois dans ses membres un Français, Guillaume Chaslot, qui a travaillé sur l'algorithme de recommandation de YouTube, de 2010 à 2013, année où il quitte l'entreprise.

Confronté à la montée en puissance de l’intelligence artificielle dans son métier, le journaliste Benoît Raphaël a décidé d’agir. Au lieu de regarder les robots prendre le contrôle de l’info, pourquoi ne pas reprendre le contrôle des robots et… les éduquer?

voir aussi

• Perte de confiance dans les médias? La réflexion sur le «bien s’informer» est ouverte (Benoît Raphaël) (La Croix abonnés, 08/07/2019)
• Comment bien s'informer au XXIe siècle? (Benoît Raphaël, Linkedin, 4 juillet 2019)

Certains médias traditionnels ainsi que des start-ups misent sur les «chatbots»: des programmes informatiques qui dispensent du savoir en ligne, sur le mode d’une conversation ludique, à un public connecté.

Les champs d’application de l’IA dans la presse, le cinéma, la radio, la télé et la publicité sont vastes: automatisation des process métier et des relations client, veille et écoute des réseaux sociaux, vérification de l’info, analyse prédictive de succès, création de vidéo et post-production, assistants vocaux et conversation, rédaction automatisée, personnalisation, recommandation, optimisation de la diffusion de contenus, tracking émotionnel et accessibilité.
Loin de se vouloir exhaustif, voici un panorama des utilisations de l'IA dans toute la chaîne de valeur des médias de l’information et du divertissement.

Voir aussi L’intelligence artificielle est une alliée pour la presse et les journalistes (Meta-media)

A year ago, without ceremony, The New York Times piloted ad placements based on the emotions certain articles evoke. “Project Feels” is the sort of advertising innovation based on data science, artificial intelligence and algorithm that the Times expects to scale up — and that other news organizations are exploring.

Une intelligence artificielle peut-elle faire un aussi bon travail de curation et de hiérarchisation de l’information qu’un journaliste? C’est ce que semble penser Microsoft, dont les équipes éditoriales américaine et britannique de ses portails d’actualité, soit près de 80 journalistes, seront remplacées par des algorithmes. «Cette décision n’est pas liée à la pandémie de Covid-19.»

Voir aussi

• Microsoft sacks journalists to replace them with robots (the Guardian 30/05/20)
• Most journalists see AI robots as a threat to their industry: This is why they are wrong (Pressgazette, 26/06/20)

Alors que leur secteur des médias est frappé par les conséquences économiques du Covid-19, des journalistes pigistes, à l’initiative de Julien Cazenave, regroupés au sein du collectif "JS-Journalistes Solidaires" ont décidé de se consacrer au décryptage et à la vérification d’informations jugées douteuses, interrogeant le rôle de l'IA dans la lutte contre la désinformation. 

Emilia Díaz-Struck is research editor and Latin American coordinator for the International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ). She oversees data projects and has been involved in some major cross-border investigations including the Panama Papers, the Paradise Papers and the Offshore Leaks. The ICIJ receives vast amounts of files from whistleblowers and uses AI-powered technologies to sift through that data more efficiently. For our interview series with women working on the intersection of AI and journalism, Emilia spoke to us about how exactly AI is deployed and what impact it will have on investigative journalism.

Notre univers informationnel est très pollué. Face à l’évolution constante des techniques utilisées par les agents de la désinformation, la première arme est la clarté. Claire Wardle, chercheuse et directrice de First Draft, propose une classification minutieuse de ce qu’elle appelle le «trouble de l’information». Cette expression désigne toute sorte de contenu mensonger qui pullule sur la toile: un écosystème complexe que le terme «fake news» n’arriverait plus à capturer.

Voir aussi 

 La Chine s'attaque aux fake news générées par des intelligences artificielles (Stratégies, 02/12/19)

Il est devenu beaucoup plus facile de produire des articles d’actualités paraissant réels, mais en réalité inventés, grâce à quelques nouveaux outils alimentés par l’intelligence artificielle (IA) — ce qui suscite des inquiétudes au sujet d’une mauvaise utilisation potentielle de cette technologie.

Cet outil, qui se veut un remède à la baisse des audiences, permet aux lecteurs de flouter les articles inquiétants et vecteurs de stress, 32% des personnes interrogées dans le cadre d’un rapport annuel de l’agence de presse Reuters déclarant éviter de consulter les informations. Plus de la moitié d’entre elles citent un impact négatif des médias sur leur humeur pour expliquer leur décision.

Il s’agit pour le moment seulement d’une expérimentation.

Créé en mars 2018, le département R&D du Wall Street Journal (anciennement WSJ Media Science Lab) est conscient du rôle prépondérant de l’IA dans le journalisme. Composé de data-scientists, d’ingénieurs en machine-learning, de chefs de projets et d’éditeurs spécialisés, le département R&D est chargé d’aider les journalistes dans la collecte et l’analyse de données via de nouveaux outils. 

Depuis près de dix ans, la reconnaissance d’images est en pleine expansion. Si les géants de la tech investissent le créneau, différents acteurs des médias s’y intéressent aussi. Tour d’horizon d’un secteur en développement.

L’intelligence artificielle (IA), qui irrigue déjà le monde de la culture et de la communication, est-elle en train de changer la donne dans les médias et le journalisme?
Dans ce nouveau Cahier de Tendances sur la mutation des médias et du journalisme, nous vous proposons un état des lieux, à date, des utilisations de l'IA dans toute la chaîne de valeur des médias de l’information et du divertissement. 

Voir aussi La Chine, les médias: une IA présente partout. De la création à la diffusion en passant par la modération. (meta-media, 22 juillet 2019)

It will soon be as easy to produce convincing fake video as it is to lie. We need to be prepared.

Voir aussi Une vidéo truquée de Mark Zuckerberg façon «deepfake» éprouve les limites d’Instagram (Le Monde)

L'intelligence artificielle de Google ne se contente plus de traduire en temps réel dans une autre langue puisqu'elle sera aussi capable de le faire en conservant votre accent et votre voix. C'est la prouesse de Translatotron sur lequel des ingénieurs de Google travaillent.

In a Monday presentation on his forthcoming book “Automating the News, How Algorithms are Rewriting the Media,” Nicholas Diakopoulos spoke of the promise and the limitations surrounding the inclusion of algorithms in the journalistic process.

Diakopoulos explained the potential uses of automation in news, making sure to communicate that AI technology is still limited, albeit exciting.