Pas si grave, la surproduction électrique !
Non, l’actuel excédent électrique tricolore n’est pas une fatalité et comparé à la crise de 2022, pas non plus une calamité. « Il suffirait que se concrétisent 10 % à 20 % des 140 projets de grands consommateurs qui, à fin 2024, avaient des droits d’accès au réseau d’ici 2030 pour qu’on ait une augmentation de la consommation électrique », calcule Thomas Veyrenc, membre du directoire de RTE, interrogé par Nathalie Croisé dans le nouvel épisode de Connexions, le podcast de GreenUnivers.
Cette surproduction n’a pas que des inconvénients : elle nourrit les exportations. Mais Thomas Veyrenc, comme son interlocuteur, le spécialiste des marchés Emeric de Vigan, soulignent que l’onde des chocs de 2020 et 2022 continue à se faire sentir sur la demande et en détaillent les effets. Certains sont durables, les habitudes de sobriété par exemple et parfois graves, comme les délocalisations. D’autres sont peut être plus conjoncturels, tels ces spectaculaires prix négatifs dont Thomas Veyrenc relativise l’importance. Mais pour électrifier les usages, des prix maîtrisés sont indispensables, sur l’énergie, le réseau, les taxes, insiste Emeric de Vigan. RTE actualisera ses calculs sur les coûts complets du système électrique en octobre 2026, un repère clé en la matière.