Un plan de prévention du suicide des personnes âgées sera intégré à la future loi sur leur autonomie, a annoncé hier la ministre déléguée aux personnes âgées Michèle Delaunay, lors de la remise d'un rapport faisant des propositions sur le sujet. Cette loi devrait être votée en 2014. «Les personnes âgées de plus de 65 ans représentent la tranche de la population la plus à risque de décès par suicide, en particulier lorsqu'elles sont déprimées», rappelle ce rapport du Comité national pour la bientraitance et les droits des personnes âgées et handicapées (CNBD). Malgré plusieurs plans nationaux successifs de prévention portant sur l'ensemble de la population, on dénombre environ 3000 suicides par an chez les plus de 65 ans, qui représentent quelque 20% de la population mais 28% des suicides. Le rapport propose d'améliorer la formation des personnes intervenant auprès des personnes âgées, afin qu'elles puissent détecter les signes de dépression, susceptible de mener au suicide. «La moitié des personnes âgées qui se suicident ont consulté la semaine précédente», a dit Mme Delaunay.
Entraide et mobilisation
Afin de mettre en place un dispositif national combinant «alerte, analyse et intervention» en cas de «détresse psychique des âgés», les Agences régionales de Santé (ARS) seront chargées de recenser les pratiques existantes sur leurs territoires. Le rapport insiste sur la nécessité de développer «des liens effectifs» entre psychiatrie et gérontologie. Mme Delaunay a par ailleurs annoncé l'entrée en phase opérationnelle de la «mobilisation nationale de lutte contre l'isolement des âgés» (Monalisa), grâce au déblocage de 784000 euros de crédits par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). Ce projet vise à développer les relations informelles de voisinage et d'entraide grâce à des bénévoles