Liste de diffusion Artsens.org - Liste Sensitif : arts & techniques d'interaction à distance, capteurs, vision par ordinateur pour artistes.
dernier message 22 avril 2011 par Jean-Noël Montagné
objet : Max Mathews
"Ce sont les recherches de Max Mathews dans les années 50, au MIT et aux Bell Labs, décédé hier à 84 ans, qui ont donné vie à des logiciels utilisés aujourd'hui massivement dans la création interactive, comme Max/MSP et Pure Data.
Miller S Puckette et son équipe de développeurs en résidence à l'Ircam avaient rendu hommage à Mathews dans les années 80 en renommant 'Max' leur logiciel Patcher, avant qu'il ne soit stupidement vendu aux Etats-uniens par l'Ircam en 1989. Du coup, en 1996, Puckette réécrivait Max en logiciel libre sous le nom de Pure Data...
La biographie de Max Mathews nous montre, à l'inverse de ce que certains historiens d'art cherchent à nous faire croire, que les techniques sont toujours le fruit d'une évolution lente, de tatonnements, et non de ruptures, mais aussi que la recherche fondamentale est un processus essentiel pour la culture et les arts.
Le premier programme informatique permettant la programmation et génération de sons de synthèse, par Max Mathews
http://en.wikipedia.org/wiki/MUSIC-N Une biographie de Max Mathews
http://en.wikipedia.org/wiki/Max_Mathews Sachant que les artistes et chercheurs ont commencé à expérimenter et produire des oeuvres electroniques interactives dans les années 50, il est plus que jamais nécessaire d'impulser et soutenir des travaux de documentation et d'exposition d'oeuvres interactives historiques avec les derniers pionniers encore vivants, ou leur ayant droits et témoins de cette époque.
Nous avons loupé une bonne partie des pionniers européens, décédés dans les 20 dernières années, et nous assistons actuellement à la disparition des pionniers Nord-Américains ( qui ont commencé le temps réel bien plus tard qu'en Europe). L'importance de documenter au plus vite ces artistes, est lié non seulement à la disparition de ces acteurs et de leurs proches, mais aussi à la vie très réduite des supports magnétiques, des supports informatiques et des machines associées.
Les institutions universitaires françaises ont complètement ignoré cette nécessité de commencer ce travail historique sur cette période ( l'art interactif de 1950 à nos jours), et on se demande bien comment on pourrait sauver ce qui peut encore l'être. Il reste moins d'une dizaine d'années avant la disparition totale des derniers témoins des oeuvres interactives des années 50."