La polarisation du débat public n’épargne pas les bibliothèques. Certains usagers contestent des achats d’ouvrages ou des choix de programmation.
Les bibliothèques seraient-elles devenues militantes ? « Nous sommes des militants de l’accueil inconditionnel et de l’accompagnement des usagers pour qu’ils se fassent leur propre opinion et débattent respectueusement », rectifie Jean-Rémi François, vice-président de l’ABF. « Je suis une bibliothécaire militante pour l’accès de tous à l’information et à la culture, tout en distinguant engagements personnels et missions professionnelles », témoigne pour sa part Bertille Lambert, directrice des médiathèques de Plaine commune (9 communes, 487 470 hab., Seine- Saint-Denis).
Une ligne de partage intangible. « En tant que fonctionnaire, un bibliothécaire doit respecter la neutralité et le pluralisme des idées, qui sont définis par le bloc de constitutionnalité. La question du militantisme ne se pose donc pas », tranche Philippe Marcerou, inspecteur général des bibliothèques à l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) et coauteur d’un rapport intitulé « Éthique et déontologie des métiers des bibliothèques, état des lieux, expression des besoins, oppositions ». Document qui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, attend sa validation officielle.