Les jardins, qu’ils soient urbains, périurbains ou ruraux, peuvent être considérés comme des systèmes socio-écologiques (Ostrom, 2009 ; Lagadeuc et Chernokian, 2009) où interagissent des dynamiques sociales, spatiales, sensibles et environnementales. Le jardin en tant qu’objet de recherche fait figure aujourd’hui de classique des sciences humaines et sociales, renvoyant autant à l’héritage culturel des paysages français (avec le jardin à la française) qu’à l’histoire populaire avec les potagers (Menozzi, 2014). Son étude pour explorer les interactions socio-écologiques présente plusieurs intérêts et appelle des échanges entre disciplines pour partager des hypothèses, des terrains d’études et articuler les échelles d’observation.
Tout d’abord, le jardin, individuel ou collectif, offre un espace souvent clos, bien défini, dont les fonctions et usages dépassent son territoire pour appréhender des processus à différentes échelles. Ainsi, envisagé sous ses différentes formes (familial, partagé, d’insertion, privé), il est mobilisé comme cas d’étude ou comme exemple dans l’analyse de l’agriculture urbaine, de l’alimentation en ville, de la biodiversité et, de manière plus générale, de la nature en ville et du développement durable (Menozzi, 2014 ; Hochedez et Le Gall, 2016 ; Brondeau, 2017 ; Consalès, 2018).