Variétés entomologiques

Environ 12 % des substances actives des pesticides de synthèse autorisées dans l’Union européenne appartiennent à la famille des PFAS, alerte un rapport de l’association Générations futures et du réseau Pesticide Action Network Europe publié jeudi.

 

Par Stéphane Foucart et Stéphane Mandard

Publié aujourd’hui à 06h00, modifié à 11h51

 

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NDÉ

Le rapport

 

• Pesticides PFAS : révélation sur une situation ignorée jusqu’à ce jour ! - Générations Futures, 09.11.2023 https://www.generations-futures.fr/actualites/pesticides-pfas-revelation/

 

Près d’une trentaine de maires de la zone contaminée ont décidé de déposer une plainte collective auprès de la justice «pour réparer ce préjudice environnemental et sanitaire».

 

par Maïté Darnault, correspondante à Lyon

"« On ne va pas attendre dix ans pour apporter des réponses aux habitants », s’insurge Jérôme Moroge, le maire de Pierre-Bénite. Cette ville de 10 000 habitants, située au sud-est de Lyon, est l’épicentre de la vallée de la chimie, où une pollution massive aux PFAS a été révélée par Libération en 2020. «Aujourd’hui, on nous dit qu’on ne savait pas, c’est difficile à croire. Soit ce n’est pas rassurant, soit on nous a menti pendant des années», assène l’élu Les Républicains, également conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. Il réclame désormais une «vraie transparence» de la part de l’Etat, comme des industriels concernés – les multinationales Arkema et Daikin, dont les sites constituent la plateforme pétrochimique installée sur sa commune.

 

 

Et il n’est pas le seul : près d’une trentaine de maires de la zone contaminée par les substances perfluorées, ces «polluants éternels», ont décidé de se joindre à lui pour déposer en septembre une plainte collective auprès de la justice. «Le sujet ne concerne pas que les communes les plus proches, il y a la question de l’eau potable en aval du Rhône, et plus largement de l’agriculture irriguée», précise l’homme politique, qui entend «établir les responsabilités de chaque acteur pour réparer ce préjudice environnemental et sanitaire».

Méthodes des Trente Glorieuses

A la suite d’une enquête menée en 2022 par France Télévisions, qui avait notamment identifié des taux de PFAS 86 fois supérieurs aux normes dans le stade de football de Pierre-Bénite, situé au pied des usines, Jérôme Moroge avait déposé dès mai 2022 une première plainte contre X pour «mise en danger de la vie d’autrui». A ce jour, elle est restée sans suite.

D’où cette seconde salve (...)"

 

[Image] Le stade au pied de l'usine Arkema de Pierre-Bénite, le 21 juin. (Bruno Amsellem/Libération)

Plusieurs fois repoussée, la révision de la réglementation sur les substances chimiques ne figure pas dans le programme de travail 2024 que la Commission doit rendre public le 17 octobre.

 

Par Stéphane Foucart et Stéphane Mandard (abonnés)

Publié aujourd’hui [17.10.2023]

 

"Il y a exactement un an, plusieurs députés européens s’insurgeaient du report au quatrième trimestre 2023 de l’examen de la révision du règlement européen sur les produits chimiques, dénonçant une victoire des lobbys de l’industrie sur la santé et l’environnement. La suite des événements semble leur donner raison. La Commission européenne devait publier, mardi 17 octobre, son programme de travail pour 2024 : il est expurgé de toute mention de la révision annoncée au début du mandat d’Ursula von der Leyen, qui se terminera en juin 2024.

 

 

Présentée comme un pilier de la stratégie « zéro pollution » du Pacte vert (ou Green Deal), cette réforme du règlement Reach (Registration, evaluation and authorization of chemicals « enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques ») devait permettre en particulier, à l’horizon 2030, d’interdire ou de restreindre massivement l’usage d’une multitude de produits chimiques dangereux, présents dans de nombreux produits de consommation courante : jouets, emballages et contenants alimentaires, vêtements, meubles, appareils électroniques, cosmétiques, peintures, produits d’entretien, etc.

Interrogée lundi 16 octobre, la Commission ne souhaitait pas commenter l’absence de la réforme Reach de son agenda pour l’année à venir, affirmant que les discussions étaient en cours. Une source proche du dossier assure au Monde que la décision est actée depuis plusieurs jours, et que la Belgique, pays qui prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) à partir du 1er janvier 2024, a dû retirer de son propre programme d’actions toute mention de Reach, dossier « ultrasensible »."

(...)

 

[Image] Ursula von der Leyen, lors de la présentation du Green New Deal, devant le Parlement européen, le 11 décembre 2019, à Bruxelles. ARIS OIKONOMOU / AFP

Bisphénols, PVC, PFAS... La Commission prévoit d’interdire d’ici 2030 ces milliers de produits chimiques toxiques présents dans notre vie quotidienne, des housses de canapé aux tétines pour bébés.

 

Couches, textiles, emballages… L’UE propose d’interdire des milliers de substances chimiques dans nos produits du quotidien par Coralie Schaub

 

"... Ce plan annoncé par Bruxelles découle du «Pacte vert européen» (European Green Deal) adopté en décembre 2019, qui comporte une «ambition zéro pollution pour un environnement sans produits toxiques». Le Pacte vert a mené à l’adoption en octobre 2020 d’une nouvelle stratégie en matière de produits chimiques. Celle-ci propose d’interdire des groupes de produits chimiques dangereux présents dans les produits de consommation. Et de réorienter la réglementation, de renverser sa logique. L’idée étant que celle-ci permette à l’avenir d’éviter la production et la commercialisation de substances dangereuses, plutôt que de reposer comme aujourd’hui sur le contrôle fastidieux et long des produits dangereux après leur mise sur le marché – il faut parfois plus d’une décennie pour prouver qu’un produit commercialisé est dangereux. «Au lieu de réagir, nous voulons prévenir», a souligné le vice-président de la Commission, Frans Timmermans. Ce qui nécessite notamment une modification de la réglementation Reach et devrait être mis en place entre 2025 et 2027."

 

[Infographie] «C’est du jamais-vu dans le monde, c’est la plus importante interdiction de produits chimiques toxiques à ce jour», applaudit le Bureau européen de l’environnement (BEE), une fédération de plus de 140 organisations environnementales européennes. Qui rappelle que l’exposition quotidienne à un cocktail de tous ces produits est responsable de graves problèmes de santé (cancers, atteinte des systèmes immunitaire et endocrinien, troubles de la fertilité et du développement, baisse de l’efficacité des vaccins…), mais aussi de l’effondrement des populations d’insectes, d’oiseaux et de mammifères. « Aujourd’hui, nos corps contiennent plus de 700 produits chimiques industriels, qui n’étaient pas présents dans ceux de nos grands-parents. Et les médecins décrivent les bébés comme étant nés “pré-pollués”», ajoute le BEE." Crédit : Alice Clair