Si l’écologie est la science des relations d’êtres vivants à leur milieu, de leur manière d’habiter (« oïkos »), voire de demeurer les uns auprès des autres, alors la question qu’elle engage est celle de savoir ce que c’est que d’habiter un mondelorsque la constitution de nous-mêmes, autrement dit notre individuation psychique, esthétique et politique, se trouve remise en cause par les données d’une nouvelle révolution industrielle : celle d’un capitalisme culturel reposant sur de nouvelles technologies du savoir et de la bêtise. Technologies qui, fonctionnalisées par un appareil capitaliste, peuvent limiter, voire enserrer l’objectivation des rapports sociaux en différents lieux et temps en ce qu’elles permettent de les rapporter à des schémas représentatifs prédéfinis et valorisables (sensationnalisme des médias privés et publics, espaces numériques de commentaires et d’échanges d’opinions, sondages et méthodes statistiques, etc.) dont les positions et dispositions sont préalablement déterminées et où chacune et chacun est sommé-e de rester à sa place. Technologies qui, cependant, constituent tout aussi bien un des moyens de dissoudre les repères de la certitude établie (established) sur l’objectivité sociale, de par des usages critiques (humanités numériques, usages politiques et esthétiques des nouveaux moyens de partages et de création de données) dont nous ne savons pas encore tout ce qu’ils peuvent, dans la perspective d’un questionnement de type pharmacologique.
Via René Z.