GREENEYES

Gestion des risques. Le regroupement des usines chimiques dans des sites de production éloignés des zones d'habitation : la réponse des autorités chinoises à la multiplication des accidents graves qui ont émaillé la tragique actualité des années dernières, de l'explosion de Tianjin en 2015 à celle de Yanchen au mois de mars dernier.

La Chine va faire appel au savoir-faire d'entreprises occidentales pour aider àlregrouper sa production dans de vastes zones industrielles spécialisées et isolées, comme celle du Shanghai Chemical Industrial Park de Shanghai (SCIP).

Le risque est le croisement d'un aléa et d'enjeux. La Chine prend des mesures spectaculaires pour réduire le risque en déplaçant ses usines, en les éloignant des enjeux extérieurs. Difficile en dehors des états autoritaires, voire totalitaires, d'agir ainsi. Dans les vieux pays industriels comme les nôtres, on cherche d'abord à réduire l'aléa par une meilleure maîtrise des effets dangereux sur le site, l'installation ex nihilo d'une usine seveso seuil haut est devenu presque impossible, les collectivités rechignent à voir s'installer sur leur territoire des installations dangereuses. En Chine, on bouge les usines, la concertation avec les territoires qui les accueillent est sans doute plus que secondaire… Cet éloignement a bien sûr des vertus pour les riverains qui voient s'éloigner une source de danger. Il ne faudrait pas en retour que la maîtrise des effets dangereux sur site soit du coup laissée de côté, or c'était un vrai problème avant cette décision.