La loi sur l'énergie, adoptée lundi, assouplit nettement les règles d'installation d'éoliennes en France. Les professionnels du secteur espèrent un nouvel essor pour rattraper le retard de l'Hexagone en la matière.
Le vote cette nuit de la loi sur l’énergie ouvre de nouvelles perspectives à l’énergie éolienne en France, en levant un certain nombre de contraintes réglementaires qui pesaient sur le développement de la filière. Le texte prévoit notamment la suppression des ZDE (Zones de Développement de l’Eolien) et de la règle des cinq mâts minimum, qui obligeait les professionnels à développer des projets de grande envergure pour pouvoir bénéficier de tarifs de rachat par EDF.
« Ces mesures de simplification vont, notamment, faciliter le développement d'installations de dimensions modestes, adaptées à la topographie et aux paysages de nombreuses régions rurales, en métropole et outre-mer », souligne dans un communiqué le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Celui-ci salue des dispositions « très positives » qui vont « libérer bon nombre de projets, en particulier dans les régions du Grand Ouest ».
Dans les régions Pays de la Loire, Bretagne, Basse-Normandie, plus de 50% des projets en cours de développement en 2010 avaient dû être stoppés à la suite de l'adoption de la règle des cinq mâts, selon le SER. Désormais, la loi autorise même les petits projets d’un seul mât. Le développement de l’éolien terrestre devrait être également favorisé dans les territoires d’outre-mer grâce à une dérogation à la loi littoral. Enfin, le texte va permettre le raccordement à terre des parcs éoliens offshore, dont les premiers doivent être mis en service en 2016 au large des côtes normandes.
La problématique des tarifs de rachat
Malgré ces avancées, il reste un « obstacle majeur » au développement de l’éolien en France, selon le SER. La Cour de Justice de l’Union européenne doit se prononcer, d’ici un an au plus tard, sur la légalité du tarif de rachat accordé aux producteurs d’électricité verte. Dans l’attente de cette décision, les
investisseurs ne se bousculent pas pour financer de nouveaux projets.
En janvier, la ministre de l'Energie Delphine Batho a pourtant promis que le gouvernement assurerait quoi qu’il arrive leur sécurité juridique.
« Tout au long de la discussion parlementaire, le premier Ministre, Jean-Marc Ayrault et la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, Delphine Batho, ont soutenu les dispositions en faveur de la filière éolienne. Même s’il existe encore un obstacle majeur au développement de la filière avec l’incertitude qui persiste sur le tarif d’achat du KWh éolien et quelques adaptations réglementaires à mettre en œuvre, développeurs, industriels et investisseurs reprennent confiance », souligne Jean-Louis Bal, Président du SER.
En dépit de ces déclarations optimistes, les valeurs du secteur évoluent en ordre dispersé ce mardi. Theolia cède 1,3% tandis que Sechilienne Sidec gagne 1,2%, devant Voltalia et Aerowatt. Le fabricant d’éoliennes pour milieux extrêmes Vergnet reste inchangé.
F.S.