Didier Moulinier
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October 29, 2024 4:20 AM
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Études lacaniennes, vol. I : Lacan (pas vraiment) avec les philosophes

Études lacaniennes, vol. I : Lacan (pas vraiment) avec les philosophes | Didier Moulinier | Scoop.it

Nombreuses sont les lectures ou les interprétations "philosophiques" de la pensée lacanienne. Cependant celles-ci ne peuvent s’effectuer qu’à partir des propres lectures philosophiques de Lacan, son dialogue acharné avec de très nombreux philosophes. Si Lacan n’est pas “philosophe”, et se garde bien de se présenter comme tel, il fréquente assidûment les oeuvres des grands philosophes. Non seulement Lacan a “emprunté” les voies de la philosophie mais il a utilisé les doctrines philosophiques, le plus souvent en les détournant sans vergogne. D’Aristote à Heidegger, en passant par Descartes, l’enjeu de ces lectures reste à notre avis le statut et la structure du sujet (quand les concepts lacaniens de réel et d’objet 'a', les vraies inventions de Lacan, n'ont sans doute pas d'équivalents philosophiques). Les “classiques” sont ainsi questionnés par lui et sommés d’apporter leur contribution “posthume” au fondement d’un sujet qui a priori n’est pas le leur : le “sujet de l’inconscient” !

Or les lectures lacaniennes de ces grands auteurs ont suscité des commentaires de la part des philosophes contemporains (notamment français) que l’on pourrait qualifier de “vicieux”, ayant pour effet principal et regrettable d’”épingler” ici un Lacan cartésien, là un Lacan dialecticien-hégélien, ailleurs un parfait adepte de Heidegger, etc. Selon nous ces relectures “philosophiques” de Lacan manquent systématiquement l’essentiel, font triompher ce que nous appelons le “principe de philosophie suffisante” en émoussant bien souvent les avancées lacaniennes à propos du sujet, de la jouissance ou du réel (des concepts pour la clinique et non pour la spéculation philosophique), puisqu’au final il est entendu que Lacan fait œuvre de “philosophie” sans perturber celle grande Dame outre mesure. (Quand d’autres, à l’inverse, se contentent de condamner en Lacan le “sophiste” et le “charlatan”, mais bref !) On pourrait dire de tous ces commentaires philosophiques sur Lacan qu’ils sont “collants” ; ils nouent des liens (le fameux “Lacan avec les philosophes”) là où Lacan cherchait plutôt des ruptures. Il est bien clair que la théorie lacanienne n’est pas “une” philosophie mais bien une "division d’avec" la philosophie. Il est donc utile d’approfondir et en même temps d’historiciser ces fréquentations pour définir leur influence réelle sur la théorie lacanienne et surtout tenter de découvrir la logique — s’il y en a une — de ce parcours.

Ces “études lacaniennes”, réunies en 2 volumes dans leur version numérique (revues et considérablement augmentées par rapport à l’édition papier de 2013) forment une suite orientée et un ensemble cohérent, mais non certes une démonstration logique implacable ; c’est dire qu’ils peuvent à volonté se lire dans n’importe quel ordre, et chacun indépendamment de l’ensemble.

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Didier Moulinier
Philosophie - Psychanalyse
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October 29, 2024 4:44 AM
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L'Individu et son Autre

L'Individu et son Autre | Didier Moulinier | Scoop.it
A partir des écrits d'Alain Juranville
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October 29, 2024 4:38 AM
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Lexique de Laruelle

Lexique de Laruelle | Didier Moulinier | Scoop.it

Lexique des Termes Premiers utilisés par François Laruelle dans le cadre de la "Non-Philosophie" ou "Philosophie non-standard". Résumés ou extraits.

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October 29, 2024 4:31 AM
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L’Amitié des philosophes. Pour une érotique de l’amitié

L’Amitié des philosophes. Pour une érotique de l’amitié | Didier Moulinier | Scoop.it

Ces études embrassent (littéralement) une vaste et merveilleuse littérature philosophique sur l’Amitié. Nous commentons de nombreux auteurs (Platon, Aristote, Montaigne, Spinoza, Rousseau, Kant, Nietzsche, Bergson, Heidegger, Ricoeur, Derrida, entre autres) en soulignant et en critiquant, parfois, une tendance générale et irrépressible à l’idéalisation, voire à l’irréalisation de l’ami. Celui-ci est ramené tantôt à l’âme et à la belle âme, au frère et à l’alter ego, au prochain et au lointain, à Dieu et à la femme, etc., rarement à l’individu ordinaire. L’ami n’est jamais assez vrai ou assez privé, assez pur ou assez authentique, bref “Il n’y a nul ami” comme le dit Aristote : tel est le leitmotiv et la conclusion de cette tradition. Peut-être finalement n’a-t-elle pu concevoir l’amitié qu’à partir de l’absence de l’ami, sa négation charnelle... La philosophie s'est toujours pensée elle-même comme une pratique supérieure de l'amitié, et elle pense l'amitié réalisée comme une forme de sagesse - ce qui n’arrive pas souvent.

Après avoir parcouru les domaines de l’éthique et de la morale, de la religion et de la politique, en passant par la sociologie et la littérature, puis stationnant un moment sur les plateaux de la métaphysique et de l’ontologie en quête de l’être de l’ami..., nous terminons ce périple en abordant la question de l’érotisme et de la sexualité (domaine forclos traditionnellement du débat), donc en revenant sur le partage d’Eros et Philia, en bousculant un peu la psychanalyse et en appelant explicitement de nos voeux une érotique (qui serait aussi une éthique) de l’amitié.

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October 29, 2024 4:28 AM
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Philosophie, Religion, Non-religion. Critique du paradigme philosophico-religieux

Philosophie, Religion, Non-religion. Critique du paradigme philosophico-religieux | Didier Moulinier | Scoop.it

Malgré les très nombreuses critiques philosophiques de la religion, et la croyance (naïve) selon laquelle les lumières de la raison suffiraient pour s'en émanciper, l'on ignore trop que la philosophie et la religion font système en tant que modes de pensée fonctionnant pour partie à la raison et pour partie à la foi. Dans cet ouvrage, l’on met à jour et l’on étudie un paradigme philosophico-religieux présent dans maintes doctrines théologiques et philosophiques, comme dans maintes figures du penser philosophique (l’Interprétation, par exemple). De son côté la méthode “non-philosophique” inventée par François Laruelle s'appuie sur le concept d'hérésie – en le laïcisant radicalement - pour en tirer l’idée de “non-religion”, tout en reprenant à son compte l’ancienne appellation de Gnose expurgée de son contenu doctrinal spiritualiste.

 

Cet ouvrage - disponible uniquement au format numérique - constitue une réédition (revue et augmentée) des sections VII et VIII de notre livre Hérésies non-philosophiques paru en 2015.

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October 29, 2024 4:25 AM
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Philosophie en France. Comme un Étranger dans la France des philosophes

Philosophie en France. Comme un Étranger dans la France des philosophes | Didier Moulinier | Scoop.it

La place tenue par la philosophie en France, dans les médias aussi bien que dans l’enseignement et à l’Université, a toujours été et demeure considérable. L’on peut certes s’en réjouir, mais le prix à payer n’est-il pas - trop souvent - une confusion pénible entre la figure de l’intellectuel et celle du philosophe ? Pour un chercheur allergique à toute forme de suffisance, la situation risque fort de ressembler à celle d’un Etranger dans son propre pays. Or justement, quelle est l’origine, l’identité (si quelque chose de tel existe) et l’avenir de cette philosophie “à la française” ? Un hommage appuyé sera rendu à René Descartes que l’on ne peut guère considérer, paradoxalement, comme un philosophe “national”.

Nous nous penchons assez longuement sur les particularités de l’enseignement de cette discipline en France et de ses présupposés, quasiment idéologiques. Car, dans le quotidien de cette pratique, la situation est loin d’être tant soit peu satisfaisante. Il s’agit de s’interroger sur les causes autant que sur les moyens d’y remédier.

Enfin nous mettons en perspective le rôle historique des philosophes français en Europe et surtout la vision qu’ils ont forgé de l’Europe à l’aune de la culture philosophique, voire d’une certaine culture de la philosophie.

 

Cet ouvrage - disponible uniquement au format numérique - constitue une réédition (revue et augmentée) des sections IV, V, VI de notre livre Hérésies non-philosophiques paru en 2015.

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October 29, 2024 4:22 AM
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Extraits d'un Lexique europanalytique. A partir des écrits de Serge Valdinoci

Extraits d'un Lexique europanalytique. A partir des écrits de Serge Valdinoci | Didier Moulinier | Scoop.it

L'Europanalyse désigne moins une doctrine personnelle qu'une méthode de pensée, découverte par le philosophe français Serge Valdinoci. On trouvera dans ces pages quelques extraits d'un lexique en cours d'écriture, composé à partir des livres de cet auteur. Contrairement aux lexiques à vocation pédagogique qui prolifèrent aujourd'hui, ce travail ne vise nullement à simplifier ou même à clarifier la pensée de Valdinoci ; plutôt il en accentue le caractère à la fois dense et vertigineux, d'une part en se concentrant (littéralement) sur le seul vocabulaire, d'autre part en se prenant au jeu d'une écriture en invention. L'invention d’après Valdinoci caractérise une pensée analytique réelle, c’est-à-dire en l'interne, là où les sciences scientifiques distinguent la pensée (intérieure) et le réel (extérieur), là où la culture partage la philosophie et les sciences. Quant au vocable “europe” il exprime ici l’équivalence du réel et de la pensée, mais posée en immanence, et non dans le rapport transcendantal de l’intérieur et de l’extérieur, comme en Europe-philosophie. Précisément en europe immanente, réelle, prédomine une pensée antéprédicative et antéculturelle - tout sauf erratique, mais zigzagante - qui, à la vérité, est la source vive de la rationalité philosophique.

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October 29, 2024 4:19 AM
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Études lacaniennes, vol. II : La psychanalyse lacanienne, théorie et pratique

Études lacaniennes, vol. II : La psychanalyse lacanienne, théorie et pratique | Didier Moulinier | Scoop.it

Ce volume 2 de nos Etudes lacaniennes se penche sur les relations fondamentales mais « compliquées » que la psychanalyse entretient avec les sciences humaines, l’épistémologie et la logique, l’éthique et la politique, les pratiques sociales ou encore l’éducation. Résolument, la psychanalyse est présentée ici comme un discours structuré et consistant, une théorie et une clinique du sujet originales, enfin une expérience thérapeutique construite et fortement pensée. Nous interrogeons longuement, non sans nous appuyer sur des analyses savantes et « autorisées », les conditions épistémologiques d’un dialogue entre les sciences et la psychanalyse. Celle-ci les a d’autant moins ignorées que, sous l’égide de Lacan, elle prétend mettre à jour le « sujet de la science » en tant que forclos et inconscient, et opérer sur celui-ci. Le psychanalyste n’est donc pas sans savoir, ni même sans posséder un savoir certain contrairement à ce que voudrait une certaine vulgate socratique.

De façon incontestable, la psychanalyse appartient au temps présent auquel elle rend de grands services : pratiquement elle contribue à redonner l’espoir à des sujets dont le mal-être est structurellement persistant. Mais la psychanalyse fait souvent figure de parasite dans le champ des disciplines constituées où elle réinjecte le concept de Sujet, et de façon encore plus perturbante ceux de Jouissance et de Réel ; elle est en plus ou en trop, elle introduit le symptôme et s’introduit elle-même comme symptôme... Il en va de même pour la théorie et l’œuvre de Lacan, adulées par certains, vilipendées par d’autres, et cependant clairement incontournables – d’abord parce que Lacan (se déclarant nommément « freudien ») a sans doute été le plus minutieux et en même temps le plus audacieux des lecteurs de Freud.

Ces “études lacaniennes”, réunies en 2 volumes dans leur version numérique (revues et considérablement augmentées par rapport à l’édition papier de 2013) forment une suite orientée et un ensemble cohérent, mais non certes une démonstration logique implacable ; c’est dire qu’ils peuvent à volonté se lire dans n’importe quel ordre, et chacun indépendamment de l’ensemble.

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October 29, 2024 4:16 AM
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Logiques de la perversion

Logiques de la perversion | Didier Moulinier | Scoop.it

Il ne suffit pas de dresser la liste des égarements polymorphes de la sexualité humaine - voire des comportements pernicieux, “narcissiques” ou “sadiques”, comme si ces termes résumaient tout ! - pour parvenir au diagnostic de « perversion ». La psychanalyse freudienne, puis lacanienne, insiste sur le fait que la perversion correspond à une structure subjective au même titre que la névrose ou la psychose notamment, répondant à une logique spécifique. Autour de quelle construction fantasmatique et quel mode de jouissance (fétichiste), à partir de quel évitement de la castration et quel détournement du désir, enfin selon quelle interprétation très spéciale de la loi une telle structure peut-elle se construire ? Quelles formes prend-elle dans les comportements individuels et collectifs, voire en politique, et surtout dans l’art et la littérature où la perversion trouve peut-être une résolution honorable ? Le sujet pervers est-il analysable ? Etc. Ce sont toutes ces questions qu’aborde cet ouvrage dans une série de chapitres dûment ordonnés, mais qui peuvent tout aussi bien se lire, chacun, de façon indépendante et aléatoire.

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October 29, 2024 4:11 AM
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La Loi du Désir et les Névroses

La Loi du Désir et les Névroses | Didier Moulinier | Scoop.it

Alors que les médias ne font plus entendre que les mots simplificateurs de dépression et de stress comme s’ils résumaient à eux seuls l’ensemble des maux psychiques affectant l’homme moderne, alors que le lobby neuropharmacologique étend son hégémonie au moyen du fameux D.S.M. (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ), seule la psychanalyse propose encore de chercher du sens derrière les affections psychologiques, faisant l’effort de les structurer dans une logique subjective et existentielle où le désir fait loi. Dans ce court exposé qui se veut avant tout pédagogique et accessible à tous, délibérément expurgé de tout jargon, Simon Canat reprend les fondamentaux de la psychanalyse freudienne et lacanienne autour du concept de névrose tout en nous présentant un tableau psychopathologique bien plus large (incluant notamment perversion et psychose). Qui ne se sentirait concerné par des questions telles que : Un père réel endosse-t-il toujours la fonction paternelle ? Toute existence repose-t-elle sur une identification imaginaire ? Comment s’articulent angoisse et symptôme ? Le pervers est-il un être narcissique ? Le délire est-il une tentative d’auto-guérison ? Etc.

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October 29, 2024 3:49 AM
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LA POESIE ELEMENTAIRE - Défense et illustration

LA POESIE ELEMENTAIRE - Défense et illustration | Didier Moulinier | Scoop.it

Ce volume rassemble les textes de Didier Moulinier portant sur l’esthétique et la poésie dite « élémentaire », concept qu’il revendique et reconstruit ici à la fois théoriquement, historiquement et pratiquement. La « Poésie élémentaire » désigne un courant plus ou moins spécifique et tentaculaire à travers le vaste continent des poésies dites « concrètes » (visuelles et sonores) et « performatives », pratiques extrêmement variées dont l’« élémentaire » pourrait bien représenter comme une idée directrice ou une sorte de fil rouge. Cet ouvrage défend et illustre – modestement mais librement et radicalement – une posture distanciée face à la « chose poétique », réservant la primeur au pastiche et au ready-made. Une bonne partie de ces textes furent écrits par D. M. dans les années 1980-90, alors que son activité d’éditeur « underground » battait son plein, et certes il ne sera pas inutile de les resituer dans leur contexte. Pour autant si ces recherches et expérimentations ne peuvent prétendre illustrer une quelconque « actualité » artistique ou poétique, elles n’en demeurent pas moins frayantes, décapantes et assurément contemporainesDeux grands ensembles structurent cet ouvrage : une première partie théorique dite de défense (« Introduction à la Poésie élémentaire », articles) et une seconde dite d’illustration pratique (« Mélanges et pastiches », poèmes). Avec une "Carte à gratter" de Col Claudine.

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October 29, 2024 3:38 AM
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Qu'est-ce que je fabrique ?

Écrivain, docteur et enseignant en philosophie, j'anime différents espaces web dédiés à cette discipline tout en m'intéressant aussi à la psychanalyse et à la création poétique contemporaine. Après avoir conçu différentes versions d’un site baptisé « Tuyau(x) » au début des années 2000, je me suis tourné 10 ans plus tard vers l’animation d'une multiplicité de blogs – pédagogiques, rédactionnels, documentaires - dont j'ai tiré la matière d'une quinzaine d'ouvrages (voir section "Mes livres"). Par ailleurs je dirige les éditions Les Contemporains favoris, initialement dévolues à la poésie contemporaine, puis ouvertes progressivement à la philosophie et à la psychanalyse.

 

Le sens et le contenu de mes recherches

 

Ma démarche de pensée n’est pas exclusivement ni peut-être intrinsèquement philosophique. Je me présente volontiers comme professeur de philosophie et étudiant en non-philosophie… Je suis certes amoureux de la philosophie (ou de la "sagesse"), ce qui reste une bonne raison de ne « jamais me dire philosophe », suivant le bon conseil d’Epictète. Mais je considère que les sciences humaines et surtout la psychanalyse ont ravi à la philosophie (en tant que discipline distincte) bon nombre de ses objets. Et je ne partage pas le préjugé couramment admis - colporté ad nauseam à travers des médias d'un autre âge - selon lequel les philosophes devraient se mêler de tout et donner leur avis éclairé sur tout. Je ne défends pas vraiment non plus une conception élitiste ou réservée de cette discipline. Je considère plutôt que la philosophie doit désormais être "traitée" et analysée comme un champ d’investigation (autant qu'un champ d'objets) tout à fait ordinaire et particulier - même si ce champ devait paradoxalement être défini comme celui de l'universel : je dirais plutôt une certaine version-de-l'un. Pareille relativisation de la philosophie ou du Philosopher en général, aucun philosophe « de profession » et/ou ayant encore la « foi » philosophique ne saurait l'accepter. Répétez ces dires au beau milieu d'un colloque ou parmi une assemblée de professeurs de philosophie, et je ne donne pas cher de votre avenir au sein de cette congrégation...

Hérésie, donc. C’est ici qu’intervient le point de vue « non-philosophique » en tant que tel, sous les auspices de François Laruelle qui a inventé cette « discipline » ou cette méthode pour « introduire la démocratie dans la pensée » (à commencer par une certaine parité sciences/philosophie). Un « non-» qui ne revient pas à nier ou à condamner la philosophie, mais bien au contraire à étendre sa compétence et à diversifier ses pratiques à proportion que l’on réduit sa suffisance et que l’on suspend son autorité « naturelle » ;  libérer la philosophie en la soulageant de ce que j’appelle toujours avec Laruelle  le « Principe de philosophie suffisante », lequel se traduit à la fois par une position traditionnelle de maîtrise (évidemment illégitime) vis à vis des autres discours, et une prétention métaphysique incurable à vouloir définir, et même co-constituer, le réel. Voilà pourquoi je me considère comme simple « locataire » (y compris à titre professionnel) dans la « maison » philosophie, bien trop académique à mon goût.

Avec la philosophie, mon second domaine de prédilection est la psychanalyse, en particulier dans la mouvance de l'enseignement de Lacan, auquel j'ai consacré ma thèse de doctorat. Encore un penseur qui n'a pas forcément très bonne presse - même si sa renommée est énorme - parmi les philosophes de profession : ceux-ci en général le détestent car ils ne parviennent toujours pas à le comprendre, n'ayant pas la patience de le lire (ce qui en dit long sur la temporalité, si je puis dire, de la comprenoire des philosophes). "Résistance", encore et toujours, de la philosophie à la psychanalyse... Cela ne fait pas de moi pour autant un béni-oui-oui de la psychanalyse, et je ne me définis pas spécialement comme "lacanien". D'ailleurs qu'on ne s'y trompe pas : il existe aussi un "Principe de psychanalyse suffisante", tout aussi redoutable, voire à certains égards plus mesquin. Le principe philosophique vous interdit de ne pas philosopher (car pour justifier la non-philosophie il faut encore user du langage philosophique : c'est l'argument d'Aristote, le plus grand sophisme de l'histoire de la pensée) ; le principe psychanalytique vous interdit de discuter psychanalyse si vous n'exercez pas la psychanalyse (argument d'autorité de la pratique, en quelque sorte). Or je ne suis pas praticien, justement, ne m'y étant pas autorisé (préférant écrire et enseigner, tout simplement) ; en revanche j'ai des raisons personnelles et intellectuelles de m'autoriser à "théoriser" sur la psychanalyse et sur Lacan, les ayant suffisamment étudiés je pense.

Me voici donc en porte-à-faux, vis-à-vis des deux disciplines dont je m'occupe quotidiennement ! Incidences sur ma carrière, effets collatéraux... Me recommandant de Derrida (que j’ai beaucoup lu et pratiqué à mes débuts), de Lacan (auquel j’ai donc consacré ma thèse) et de Laruelle « l’obscur » (mon directeur de Thèse), il n’est guère surprenant que les Universités françaises aient poliment décliné mes services : trois penseurs haïs par l’Université ! C’est ainsi qu’au moment de solliciter l’habilitation aux fonctions de maître de conférence auprès de la fameuse section 17 du CNU (ce « repère de crapules » comme disait Deleuze), voici déjà un bout de temps, je m’entendis annoncer non sans ironie que l’Université n’avait pas encore créé de poste de « non-psychanalyste » à ma mesure, que par conséquent je devrai repasser. Dont acte ! De ce fait j'ai enseigné la philosophie dans le secondaire en tant que professeur certifié, j'ai écrit plusieurs livres, fabriqué des sites internet, publié des centaines d'articles sur des dizaines de blogs, jusqu'à me qualifier moi-même de « sérial-blogueur ».

Pourtant je ne suis guère un « blogueur » au sens où ce terme suppose un épanchement quotidien, fait d’humeurs ou d’opinions portant sur l’actualité ou l’air du temps (même philosophique). Je déteste ce genre de bavardage, même spirituel, cultivé, « élevé ». Tant qu’à faire, je suis un maniaque de l’information brute. C’est pourquoi j’alimente de nombreux fils d’informations dans les domaines qui m’intéressent (des nouvelles technologies jusqu’aux publications philosophiques, en passant par la psychanalyse ou la poésie). Et par ailleurs (dualité stricte), je « pratique » la théorie sans concession, en m’efforçant de ne pas jargonner (lacanien ou autre) mais seulement d’être clair et précis.

Essentiellement, sur le long cours, je continue donc de travailler sur la psychanalyse lacanienne (considérant que la philosophie manque l'essentiel si elle ne tient pas compte de son symptôme historique, la psychanalyse), et parallèlement je creuse toujours plus l’approche laruellienne « non-standard » (ou générique) de la même philosophie (devenue lacanienne entre-temps…) - voir mon Lexique de Laruelle -, ces deux recherches étant amenées à fusionner via une méthode que j’ai qualifiée de « dualyse » : la dyade philosophie-psychanalyse reste mon matériau, et la dualyse non-philosophique constitue ma méthode. Je prépare actuellement un double matériau, lacanien "pur jus" avec le Lacan-lexicon, puis philosophico-psychananlytique avec un lexique d'Alain Juranville. La dualyse elle-même est une articulation très spéciale de la philosophie (comme discipline dite générale) avec les sciences (comme disciplines dites régionales) mais remettant en cause justement cette hiérarchie du général et du régional, et techniquement permettant une mise à distance, une redéfinition et une réexploitatation d'un matériau conceptuel quelconque. Le produit de ce travail sera, à l’horizon de 2025-2026 la double publication d’un « Lexique lacanien de philosophie », et d’un « Lexique non-philosophique » (car selon moi la dualyse se concrétise littérairement en « terminologie » - non lexicologique et non-encyclopédique), en attendant une série de textes plus expérimentaux et sans objets définis (hors-concepts). Mes écrits antérieurs ne relevaient pas de la méthode dualytique elle-même mais seulement de la phase préparatoire : celle où s’expose un matériau philosophico-psychanalytique riche de sa propre rationalité. A ce propos, si la philosophie se veut raison de l’existence, la psychanalyse est plus rationnelle encore – moins « délirante » en un sens - car elle ne s’éloigne jamais d’un réel qui ne laisse pas d’insister. Du côté « non-philosophique », précisons bien que la pensée de Laruelle, contrairement à ce que certains disent sans l’avoir lu, n’est pas davantage du genre spéculative ou encore « délirante », puisqu'elle revendique au contraire un rapport étroit avec la science, notamment la quantique (sans se prétendre elle-même science ni être une épistémologie), et là encore affirme une dépendance stricte (unilatérale) à l’égard du réel. Lire Laruelle, c’est assurément fréquenter l’école de la rigueur. Quant au réel de la science, du moins la science scientiste, idéologique, discourant sur elle-même, la science utilitariste et progressiste mais prête aux compromissions financières et capitalistes les moins conséquentes, minant bel et bien l’avenir, ce réel est taxé par la psychanalyse aussi bien que par Laruelle d’imaginaire (spéculaire, précisément) à juste titre.

 

« Ecrire », éditer

 

Je n’ai jamais séparé mon intérêt pour la pensée philosophique et ma passion pour l’écriture poétique. Non pas qu’elles puissent se confondre, ou se mélanger ; je ne crois pas à l’unité d’une pensée ou d’une écriture poético-philosophique. Bien au contraire leur différenciation demeure essentielle. Pourtant il y a bien un dénominateur commun à mes différents centres d'intérêt, qu'ils soient littéraires, philosophiques ou même artistiques ; une problématique que j'ai mis du temps moi-même à identifier et qui est celle des "écritures-limites", de la lisibilité en général. A y bien réfléchir, c'est cela qui m'a poussé à la fois vers des auteurs particulièrement retors comme Derrida, Lacan, Laruelle, Valdinoci (essayez un peu celui-ci !), ET par ailleurs vers des formes d'écriture poétique qui se soucient assez peu du Sens, surréalistes, formalistes, ou bien « élémentaires » et concrètes (poésies visuelles et sonores, performances, ready-made généralisé à la Filliou). Je suis encore tenté par l’écriture poétique (= expérience d'écriture en tant que telle), même si je me considère littéralement comme un « poète mineur »… J’ai d'abord édité des fanzines et des revues à la fin des années 80 (Passagère(s), La Poire d’angoisse…), puis j’ai créé les éditions de littérature contemporaine « Les Contemporains favoris » dans les années 90, éditions que j'ai ressuscitées récemment en y ajoutant plusieurs collections de philosophie et de psychanalyse. De la poésie concrète « élémentaire » aux blogs et aux réseaux connectés, en passant par la publication de livres imprimés ou numériques, voici quelques jalons d’un parcours éditorial que je ne suis pas spécialement pressé de « boucler ».

 

Enseignement et autres

 

Je suis ouvert aux innovations et aux expérimentations pédagogiques, notamment celles utilisant les supports numériques ; sympathisant à l’égard de ce qu’on nomme parfois les « nouvelles pratiques philosophiques » à l’école et dans la cité (car il y a bien moins de « suffisance » chez ces nouvelles générations de philosophes qu’avec les anciennes). Je travaille moi-même à un projet d’elearning (assistance, formation et enseignement à distance) dont la philosophie sera l’épicentre. Wait & see... Par ailleurs, en mars 2011 j'ai créé sur Facebook le groupe de discussion "Enseigner la philosophie" où échangent désormais environ 4000 professeurs de philosophie sur des questions de pédagogie et de didactique de cette discipline, groupe que je coadministre maintenant avec plusieurs collègues.

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October 29, 2024 4:32 AM
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Cours de Philosophie. Terminales par Didier Moulinier

Cours de Philosophie. Terminales par Didier Moulinier | Didier Moulinier | Scoop.it

Cet ouvrage de 956 pages présente un cours de philosophie complet à destination des terminales. Il peut naturellement intéresser toute personne désireuse de s’initier à la philosophie, sachant que (pour une fois) il s’agit d’un manuel ne s’adressant pas implicitement aux... professeurs mais explicitement aux élèves et aux débutants. Il couvre toutes les notions du programme (et même davantage puisqu’il laisse place à certaines notions des anciens programmes, comme la Passion ou la Violence). L’ouvrage ne se contente pas de proposer plus de 30 leçons entièrement rédigées sous la forme de problématiques rigoureusement construites, et basées sur d’innombrables extraits d’auteurs ; il contient également des conseils de méthodologie, des analyses d’œuvres philosophiques célèbres (notamment Platon, Descartes, Nietzsche), ainsi que de très nombreux exercices (plus ou moins entièrement rédigés) : dissertations, explications de textes, travaux dirigés, et encore bien davantage.

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October 29, 2024 4:29 AM
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Etudes laruelliennes. Une hérésie non-philosophique par Didier Moulinier

Etudes laruelliennes. Une hérésie non-philosophique par Didier Moulinier | Didier Moulinier | Scoop.it

Cet ouvrage ne présente pas la théorie “non-philosophique” ou la “philosophie non-standard” de François Laruelle sous la forme d’un traité systématique, et il ne prétend pas non plus développer une thèse ou apporter un éclairage spécifique à son sujet. Ces études témoignent au contraire d’une pluralité d’approches et sont disposées en Uni-vers non-philosophiques, mettant en œuvre dans les domaines traditionnels de la philosophie (épistémologie, ontologie, éthique, politique, anthropologie, etc.) le mode de penser uni-latéralisant proposé par François Laruelle. Elles vont des plus fondamentales (comme les questions de méthode et de logique) aux plus régionales comme l’esthétique ou la pédagogie. La Théorie du Sujet est l’un des sillons que – via la (non-)psychanalyse – nous avons été amenés à creuser par prédilection. Il en va de même du thème de l’Étranger qui s’avère l’un des plus féconds de l’anthropologie, de l’éthique et de la politique laruelliennes (tous ces termes devant bien sûr être précédés du “non-“ privatif d’autorité et de suffisance). Nous terminons par une série de textes plus critiques ou proposant des théories alternatives.

François Laruelle est l'un des philosophes français contemporains les plus importants et les plus féconds. Son oeuvre pour le moins atypique est aujourd’hui étudiée dans le monde entier, mais nul n’étant prophète en son pays, la France ne lui a pas encore témoigné beaucoup de reconnaissance. L’une des motivations de ce livre est de contribuer à réparer cette injustice.

 

Cet ouvrage - disponible uniquement au format numérique - constitue une réédition (revue et considérablement augmentée) de la partie III de notre livre Hérésies non-philosophiques paru en 2015.

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October 29, 2024 4:26 AM
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De la Philosophie. Critique du Principe de philosophie suffisante

De la Philosophie. Critique du Principe de philosophie suffisante | Didier Moulinier | Scoop.it

L'objet unique de cet ouvrage est la philosophie considérée comme pensée et discours comportant un certain nombre d’invariants structuraux. Ces invariants, comme le questionnement, la dialectique ou la réflexivité, concourent à sa plus grande et légendaire généralité (comme l’atteste l’expression “philosophie générale”).

Par ailleurs il existe un Sujet de la philosophie cœxtensif à celle-ci, à son discours, sa réflexion fondamentale, sa volonté permanente d'autodépassement. C'est bien sûr le philosophe en tant qu'il fait couple, et cercle, avec la discipline philosophique.

Enfin, tout en identifiant la Décision comme l'invariant structural majeur de la philosophie, dans le sillage du théoricien François Laruelle, nous analysons et critiquons le “Principe de philosophie suffisante” - ou foi philosophique - au-delà même du fameux Principe de raison.

 

Cet ouvrage - disponible uniquement au format numérique - constitue une réédition (revue et augmentée) des sections I, II, III de notre livre Hérésies non-philosophiques paru en 2015.

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October 29, 2024 4:23 AM
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Face au harcèlement, une éthique de la parole

Face au harcèlement, une éthique de la parole | Didier Moulinier | Scoop.it
Le harcèlement nous apparaît comme un mal contemporain, voire comme un mal du siècle. De l’école jusqu’à la politique, en passant par le bureau, le phénomène s’est banalisé et semble atteindre toutes les strates de la société. Nous voyons naître des maux, des maladies, des violences, qui n'existaient pas auparavant – y compris de nouvelles formes d’esclavagisme. Nous faisons l'hypothèse que le harcèlement non seulement en fait partie, mais qu’il en résume l’esprit. Il est devenu l’autre nom du Pouvoir – et le Pouvoir le sait bien.
D’un autre côté, si le harcèlement est partout, il n'est nulle part. Or s’il est important de nommer le mal, pour le dénoncer, il n’est pas moins requis de l'imputer à des sujets, pour tenter de les traiter. Le fait est que nous avons affaire à des actes singuliers, impliquant des individus dotés d’une structure psychique particulière, que nous n’hésiterons pas à caractériser comme perverse. Où certes le rapport à la loi est biaisé, mais où la prééminence de la chose sexuelle est non moins patente. Quiconque ne voit pas le motif systématiquement sexuel, explicitement sexiste, de tout acte de harcèlement, assurément ne voit rien.
 
Un acte qui est de parole. C’est là l’autre point essentiel : le harcèlement dit « moral » est un phénomène essentiellement verbal. C’est pourquoi, spécifiquement, il s’agirait de réfléchir à un usage éthique de la parole pour contrer cet usage vicié du langage qu’est, selon nous, le harcèlement. Que faire – au mieux – face au harcèlement ? Comment y répondre ? C’est donc bien la dimension du langage, plus précisément de la parole, qu’il convient de pointer. Que dire, comment dire, comment ne pas laisser dire ?
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October 29, 2024 4:20 AM
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Études lacaniennes, vol. I : Lacan (pas vraiment) avec les philosophes

Études lacaniennes, vol. I : Lacan (pas vraiment) avec les philosophes | Didier Moulinier | Scoop.it

Nombreuses sont les lectures ou les interprétations "philosophiques" de la pensée lacanienne. Cependant celles-ci ne peuvent s’effectuer qu’à partir des propres lectures philosophiques de Lacan, son dialogue acharné avec de très nombreux philosophes. Si Lacan n’est pas “philosophe”, et se garde bien de se présenter comme tel, il fréquente assidûment les oeuvres des grands philosophes. Non seulement Lacan a “emprunté” les voies de la philosophie mais il a utilisé les doctrines philosophiques, le plus souvent en les détournant sans vergogne. D’Aristote à Heidegger, en passant par Descartes, l’enjeu de ces lectures reste à notre avis le statut et la structure du sujet (quand les concepts lacaniens de réel et d’objet 'a', les vraies inventions de Lacan, n'ont sans doute pas d'équivalents philosophiques). Les “classiques” sont ainsi questionnés par lui et sommés d’apporter leur contribution “posthume” au fondement d’un sujet qui a priori n’est pas le leur : le “sujet de l’inconscient” !

Or les lectures lacaniennes de ces grands auteurs ont suscité des commentaires de la part des philosophes contemporains (notamment français) que l’on pourrait qualifier de “vicieux”, ayant pour effet principal et regrettable d’”épingler” ici un Lacan cartésien, là un Lacan dialecticien-hégélien, ailleurs un parfait adepte de Heidegger, etc. Selon nous ces relectures “philosophiques” de Lacan manquent systématiquement l’essentiel, font triompher ce que nous appelons le “principe de philosophie suffisante” en émoussant bien souvent les avancées lacaniennes à propos du sujet, de la jouissance ou du réel (des concepts pour la clinique et non pour la spéculation philosophique), puisqu’au final il est entendu que Lacan fait œuvre de “philosophie” sans perturber celle grande Dame outre mesure. (Quand d’autres, à l’inverse, se contentent de condamner en Lacan le “sophiste” et le “charlatan”, mais bref !) On pourrait dire de tous ces commentaires philosophiques sur Lacan qu’ils sont “collants” ; ils nouent des liens (le fameux “Lacan avec les philosophes”) là où Lacan cherchait plutôt des ruptures. Il est bien clair que la théorie lacanienne n’est pas “une” philosophie mais bien une "division d’avec" la philosophie. Il est donc utile d’approfondir et en même temps d’historiciser ces fréquentations pour définir leur influence réelle sur la théorie lacanienne et surtout tenter de découvrir la logique — s’il y en a une — de ce parcours.

Ces “études lacaniennes”, réunies en 2 volumes dans leur version numérique (revues et considérablement augmentées par rapport à l’édition papier de 2013) forment une suite orientée et un ensemble cohérent, mais non certes une démonstration logique implacable ; c’est dire qu’ils peuvent à volonté se lire dans n’importe quel ordre, et chacun indépendamment de l’ensemble.

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October 29, 2024 4:18 AM
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Logiques de la Jouissance

Logiques de la Jouissance | Didier Moulinier | Scoop.it

La Jouissance dont on traite ici est un concept lacanien, voire le concept lacanien fondamental. Bien que ce terme désigne quelque “chose” généralement au-delà de toute raison et de toute logique, le concept de jouissance n’en est pas moins puissamment articulé chez Lacan. Désignant une épreuve corporelle indicible “au-delà du principe de plaisir”, ou se référant à des réalités absolues telles que l’Autre, l’être ou la Chose, voire le féminin dans son altérité radicale, la jouissance ne s’affranchit pas de toute logique, celle du signifiant et celle qu’inscrivent les “mathèmes de la sexuation”. Le concept de jouissance dans l’oeuvre de Lacan est présenté ici dans chacune de ses dimensions, en relation avec d’autres concepts-clés comme le sujet, le fantasme, la pulsion, le désir, la castration, le surmoi, le symptôme, etc., sous la forme d’une série d’articles dûment regroupés et ordonnés, mais pouvant tout aussi bien se lire de façon aléatoire.

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October 29, 2024 4:14 AM
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Eros et Thanatos à l'ère du numérique. Suivi de : Remarques sur le Virtuel

Eros et Thanatos à l'ère du numérique. Suivi de : Remarques sur le Virtuel | Didier Moulinier | Scoop.it

C'est un fait que l'on peut considérer comme établi : la poussée du numérique, d'internet, des nouvelles technologies et autres objets communicants est en train de changer profondément non seulement notre rapport au monde et aux autres, mais aussi à nous-mêmes, au corps, au plaisir, à l'intime. Or justement il semble que la prise en compte du plaisir éprouvé dans les environnements numériques subisse encore une sorte de censure faute d'avoir intégré « la table des valeurs et des concepts faisant partie de la culture », comme l'écrivait Gilbert Simondon en son temps à propos des machines. C'est ici que l'outillage conceptuel de la psychanalyse nous est précieux avec ses corrélations telles que principe de plaisir / principe de réalité, pulsion de vie / pulsion de mort, et surtout depuis Lacan la distinction entre plaisir et jouissance, pour tâcher de comprendre ce qu'il en est d'une jouissance du numérique qui ne serait réductible ni à un plaisir inconsistant ni à une addiction mortelle, et qui ne désespérerait pas de la fonction symbolique dans la cité des ordinateurs et des algorithmes. Dans la seconde partie, 'Remarques sur le virtuel', l'on se permet de rappeler quelques fondamentaux sur l'intrication du réel et du virtuel avant d'évoquer non sans ironie quelques-unes des résistances culturelles opposées à la dématérialisation.

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October 29, 2024 3:53 AM
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Jean-Martin Charcot, homme de théâtre

Jean-Martin Charcot, homme de théâtre | Didier Moulinier | Scoop.it

Jean-Martin Charcot (1825 – 1893) est un neurologue français ayant longtemps exercé ses talents de clinicien à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris. Il a marqué les esprits par sa forte personnalité et par l’aspect spectaculaire de ses enseignements publics, les fameuses « leçons du mardi » où se pressait le Tout-Paris littéraire et intellectuel. Son intérêt tout particulier pour l’hystérie et ses méthodes originales de traitement – ou plutôt d’examen – essentiellement basées sur l’hypnose font de lui un précurseur de la psychopathologie. Il a considérablement influencé un certain Sigmund Freud venu tout spécialement suivre son enseignement dans les années 1885-86. Dans cet article l’on souligne ce que l’étudiant viennois est venu quérir de si précieux auprès du médecin français. Il est vrai que tous deux voient à l’œuvre dans l’hystérie une certaine forme de mimesis. Cependant on montre aussi combien les méthodes et les conceptions de Charcot dépendent d’un paradigme essentiellement visuel et spatialiste aux antipodes des principes de la talking-cure et de l’anamnèse psychanalytique, parti-pris renforcé par un goût personnel pour le spectaculaire et le théâtral ou encore une fascination pour la « possession démoniaque » et l’expressivité outrancière des corps qu’elle manifeste.

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October 29, 2024 3:46 AM
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Un amour de moi - Miettes autobiographiques

Un amour de moi - Miettes autobiographiques | Didier Moulinier | Scoop.it

Récit d'enfance cocasse et cruel, bien fait pour illustrer l'adage selon lequel le ridicule ne tue pas (quoique).

Un livre qui divise la critique (quelques extraits de presse) :

 

« Ça ne vaut pas Mort à crédit. » (Philippe Sollers)

« Je n’ai rien lu de tel depuis La Recherche de Proust, voire Les Confessions de Rousseau. » (Antoine Compagnon)

« C’est très freudien. » (Elisabeth Roudinesco)

« C’est très particulier. » (Michel Houellebecq)

« Comment peut-on être aussi bête ? » (Frigide Barjot)

« Lalangue n’est efficace que de passer à l’écrit. » (Jacques Lacan)

« C’est encore plus drôle quand on a connu les protagonistes. » (Mme Durandex-femme de ménage)

« Celui qui a écrit ce livre est bien à plaindre. » (Arthur C., collègue)

« Je n’ai pas du tout aimé. Trop c’est trop. Cela tient du règlement de comptes contre soi-même, la famille, le genre humain. Au final personne n’en sort grandi. » (Luc Ferry)

« Cela ne sent pas le règlement de comptes, car le narrateur ne s'épargne pas (il ne vaut pas mieux que les autres, qui ne sont pas pires que lui : tous baignent dans la même lumière idiote, radieuse). » (François Huglo)

« Cet anti-sarkozysme primaire m’indigne et m’exaspère. » (Henri Guaino)

« Ce petit opus devrait bien marcher en librairie. » (Marc Lévy)

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