Journal de l'environnement. « Dans le cadre de la future loi sur la biodiversité, le gouvernement va lancer une expérimentation pour «simplifier» la gestion des espaces. [...] »
« [...] Plutôt accueillie de façon consensuelle, la future loi sur la biodiversité contient [...] quelques dispositions qui sont en train d’affoler les associations de protection de la nature. Il s’agit notamment d’un article habilitant le gouvernement à lancer, par ordonnance, une expérimentation "en vue d’une simplification de la gestion des espaces naturels protégés". [...] »
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« Si la proposition de rassembler les compétences scientifiques semble faire l’unanimité au sein du CNPN, il n’en va pas de même pour cette «instance sociétale». Certes, sa composition est pour l’heure inconnue, mais certains craignent de voir les élus locaux, les services administratifs et les «lobbies divers» en prendre la barre et affaiblir les protections en vigueur. Cette instance serait en outre une création nouvelle, qui viendrait en plus des instances de gestion déjà existantes (comme dans les parcs naturels) et dont on ne voit guère en quoi elle contribuerait à la simplification affichée. »
« Mais c’est surtout la question du gestionnaire unique qui fait sortir les associations de leurs gonds et a entraîné un vote d’opposition très franc au sein du CNPN. «Ce point a particulièrement fâché les associations qui ont tout de suite compris que cette mesure visait à les écarter de la gestion des espaces naturels», raconte Daniel Malengreau au Journal de l’environnement. «Imaginons une réserve gérée de manière associative, sur le territoire d’un PNR: qui sera désormais le gestionnaire de la réserve? Bien entendu, c’est le PNR qui l’emportera», explique l’ancien directeur de la fédération des conservatoires botaniques nationaux. De quoi, selon lui, remettre en question 60 ans de militantisme associatif… «La loi de 1976, qui a été à l’origine de l’officialisation des réserves naturelles et a placé les associations en situation de gestionnaires. Celles-ci ont continué à porter des revendications militantes, mais elles ont aussi développé cette compétence de gestion des espaces», explique-t-il. Or l’expérimentation, si elle devait être généralisée, tuerait cette seconde mission selon lui. »
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Via
Hubert MESSMER
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Mais qui veut la peau du Conseil national de protection de la nature ? De www.consoglobe.com - 12 mai 2019, 14:04