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REPORTAGE
Remettre les managers en selle avec l'equicoaching
Venue des Etats-Unis cette technique utilise le cheval, animal extrêmement sensible, comme médiateur afin d'aider les salariés à prendre conscience de leurs propres agissements et notamment l'importance de la communication non verbale.
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Société Générale
LVMH
Le cheval est un révélateur impitoyable des forces ou faiblesses d'un manager comme des ressources ou des failles d'une équipe. (Marie-Christine de La Gorce)
Par Frank Niedercorn (Correspondant à Bordeaux)
Publié le 7 mai 2025 à 08:27Mis à jour le 7 mai 2025 à 08:53
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Qu'est-ce que le cheval peut bien apporter au management ? C'est toute la promesse de l'equicoaching qu'une quinzaine de personnes sont venues découvrir à l'Eperon d'Ornon, un club équestre de la banlieue de Bordeaux, par une après-midi pluvieuse d'avril. « Le mot management vient de l'italien maneggiare un terme équestre du XVIIe siècle qui signifie guider par la main. Finalement gérer un cheval ou une équipe c'est un peu pareil », assure Renaud Subra le fondateur d'Alter Horse. Encore marginale en France il y a une décennie et suscitant même la méfiance, cette pratique, inventée par Monty Roberts ( L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux ), se développe avec un syndicat professionnel, le Synpaac, qui regroupe désormais 400 entreprises.
La séance a été organisée par Kedge Business School. L'école de commerce, qui forme 6.000 professionnels par an, propose l'equicoaching depuis 8 ans à des entreprises comme Orange, Société Générale, LVMH (propriétaire des « Echos ») ou Autogrill. « Cela représente quelques dizaines de personnes par an, principalement des managers mais aussi parfois d'autres profils comme les acheteurs. L'equicoaching est très utile dès lors qu'il faut choisir le bon canal de communication et adapter son comportement à un auditoire », précise Fanny Oszczeda, directrice pôle développement solutions entreprises de l'école.
Miroir de nos émotions
Le cheval est en effet un révélateur impitoyable des forces ou faiblesses d'un manager comme des ressources ou des failles d'une équipe. Car même s'il n'est plus une proie, le cheval reste un hypersensible en en permanence sur ses gardes. Accordant une vigilance extrême à son environnement et notamment à l'être humain qui lui fait face. « Le cheval sait tout de nous car il a accès à nos phéromones et à nos hormones. Il agit un peu comme un miroir de nos émotions », assure Renaud Subra.
Les séances se déroulent souvent selon la même logique. Les stagiaires, toujours à pied, travaillent d'abord à tour de rôle avec un cheval en essayant de le faire obéir à des consignes. Par exemple, tourner au pas, puis au trot et au galop. Tout réside dans la posture. « Nous avons ce point commun avec le cheval d'être un mammifère et 93 % de nos échanges sont liés à la communication non verbale. Nous l'avons un peu oublié alors que le cheval ne comprend que cela », insiste Renaud Subra.
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Les exercices peuvent ensuite s'enchaîner à deux, voire trois ou même en groupe. Certaines personnalités, qui obtiennent plus facilement l'adhésion de l'animal, se révèlent. « Avec le cheval le leadership ne se décrète pas, c'est lui décide », sourit Renaud Subra. Stéphanie Nadaud, directrice des ressources humaines du Crédit Mutuel du Sud Ouest, découvre la discipline : « on comprend tout de suite qu'avec cet animal imposant, il faut mettre son ego de côté. L'effet miroir est très intéressant car il est révélateur du leadership et de ce qu'on peut attendre dans les équipes. »
Situation d'échec
Depuis cinq ans, l'equicoaching fait ainsi partie du cursus « Accélérateur PME » - créé par l'Agence de développement et d'innovation - à destination des entreprises prometteuses de Nouvelle-Aquitaine. « Cela permet de révéler à un entrepreneur quel dirigeant il est : dans le contrôle permanent ou à l'inverse un peu laxiste. Le cheval leur renvoie tout cela », résume Agathe Couvreur, chargée de mission au sein de l'Agence de développement et d'innovation. Si l'intérêt est de placer les participants dans une situation d'inconfort, le risque est aussi d'en stigmatiser certains. « Un cheval qui refuse de bouger, cela se voit mais le coach intervient subtilement et suffisamment tôt pour que personne ne se retrouve en situation d'échec », précise Agathe Couvreur.
Thierry Parienty, qui dirige la société Volteo et préside le club des Boxers de Bordeaux , a suivi le cursus d'accélération depuis 2023 et estime avoir tiré profit de l'equicoaching notamment pour faire évoluer sa façon de diriger : « à cinquante ans, on s'est construit sur une approche managériale qui peut s'avérer un peu décalée et qu'il faut faire évoluer notamment dans le cadre d'une transition des générations. Avec le cheval, on ne peut pas rester campé sur ses positions et c'est aussi une façon d' apprendre l'horizontalité . »
Séduit par l'approche, l'entrepreneur a d'ailleurs organisé un séminaire pour l'ensemble de ses managers. Au sein de l'Agence de développement et d'innovation, on a aussi décidé d'intégrer de l'equicoaching au programme de l'accélérateur destiné aux entreprises de taille intermédiaire (ETI). Agathe Couvreur n'a aucun doute quant à son succès : « à l'issue d'un parcours de deux ans, l'equicoaching arrive toujours en tête des expériences jugées marquantes par les participants. »
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ADI N-A veille
onto ADI dans la presse May 23, 11:59 AM
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