Management, travail, compétences

Le concept de “Source” développé par Peter John Koenig a fait l'objet d'un petit livre de Stefan Merckelbach. L'objet de l'article en lien et de vous faire découvrir la notion de Source, qui est de mon point de vue, à la fois très inspirante et très opérationnelle.

Nos projets viennent bien souvent d'une intuition, et ce sont des cadeaux à deux titres : d'abord l'idée, bien sûr, mais aussi l'énergie nécessaire à sa réalisation qui l’accompagne, miracle de l'appropriation et de l'engagement.

Ce qu'il y a d'original dans l'idée de Source, c'est que la personne Source prend conscience avec humilité qu'elle est dépositaire de l'idée plutôt que propriétaire.

“L'image de la source d'eau qui jaillit des entrailles de la terre est ici parlante : l'eau ne surgit jamais spontanément du “rien”, elle vient toujours de quelque part. Le reconnaître pleinement est déjà une manière de le respecter : je deviens “Source” ou “personne Source”, en adhérant à une idée que je n'ai pas moi-même fabriquée (Même si elle est bel et bien sortie de moi), et en prenant l'initiative de la réaliser, de la concrétiser, de la faire exister dans le monde (même si, souvent, je m'appuie sur d'autres personnes pour m'aider à la mettre en œuvre). Bref, la source désigne la personne qui prend une initiative sur la base d'une idée qu'elle s'est appropriée.”

#Management

Thomas COUTROT développe ici un beau plaidoyer pour ce que nous appelons le #designdutravail, c'est-à-dire la participation des salariés à la définition de leur propre travail. Il le voit comme un échange structuré entre les salariés et les représentants du personnel.

"Il est essentiel d’introduire de la démocratie dans les choix de production des entreprises. Les travailleurs et travailleuses doivent pouvoir contribuer à la définition de leur travail. C’est ce que nous appelons la « réduction du temps de travail subordonné » : il s’agit d’un temps d’échanges entre salariés et élus du personnel, en dehors de la présence de la hiérarchie, dédié à l’élaboration de propositions. Opter pour un modèle de gouvernance alternatif peut être une option, mais il s’agit dans tous les cas et dans toutes les entreprises de redonner du pouvoir d’agir aux personnes."

Il ne me semble pas que l'enjeu d'introduire de la démocratie dans l'entreprise, à travers cette mesure, soit central. Le véritable enjeu est ici de permettre aux salariés qui connaissent le mieux le travail de participer à sa définition, pour la rendre plus pertinente.

Le dernier Repère « Futurs du travail » de la Chaire FIT² passe au crible la semaine de 4 jours.
Suite à plusieurs expérimentations d’ampleur menées aux États-Unis, en Irlande et au Royaume-Uni en 2022, la semaine de 4 jours fait le buzz et séduit de plus en plus d’entreprises en quête d’attractivité. Si elle suscite l’engouement des salariés et des employeurs qui l’ont testée, elle renvoie cependant à des réalités variées dont les effets mirobolants sont à tempérer en termes de rythme et d’intensité du travail, de QVT, d’égalité, d’impact environnemental ou encore de productivité.
Un second Repère consacré au même thème poursuivra la réflexion sur les angles morts et les points de vigilance de la semaine de 4 jours. #Management

Un joli papier de Martin RICHER, qui déplie ce qui me gêne dans "Donner du sens". Vu du point de vue du manager, ou du dirigeant, l'expression implique une démarche descendante. Or, le sens pour un collectif de travail ne peut émerger que de discussions horizontales.

« Il faut donner du sens, » s’écrient-ils en sautant comme des cabris. Les donneurs de leçons étaient déjà insupportables mais que dire des donneurs de sens ?

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 ils se trompent lourdement, car ils pensent que comme beaucoup de prescriptions dans l’entreprise, le sens descend du dirigeant vers l’organisation. Or, c’est exactement l’inverse car le sens est une notion qui ne se révèle que par la confrontation avec le vécu professionnel de chacun.

Le sens ne se donne pas, il se dévoile progressivement dans les interactions du travail. Il faut d’abord mettre en commun les représentations, échanger, discuter, débattre du travail, et alors seulement, partager le sens. Chers cabris, arrêtez de faire appel à l’engagement et transmettez plutôt de l’inspiration ; arrêtez de « donner du sens » et commencez à le susciter." #Management

La propriété du capital ne garantit pas le fonctionnement démocratique de l'entreprise. Une analyse intéressante de Résiliences basée sur le travail de Maxime Quijoux et Cécile Rodrigues sur le fonctionnement des SCOP à retrouver ici https://www.cairn.info/revue-sociologie-2023-1-page-7.htm (accès payant) #Management

Un rapport qui pourrait faire date si ses propositions sont mises en œuvre avec la même énergie que celle du rapport Notat-Sénard qui a accouché d'une partie importante de la loi Pacte (modification du Code civil, raison d'être, entreprise à mission).

L'axe 1 des propositions " Gagner la bataille de la confiance par une révolution des pratiques managériales et en associant davantage les travailleurs " passe par la formation des managers, le développement du dialogue professionnel (dialogue sur la qualité du travail), un dialogue social de proximité, et enfin l'approfondissement de la dimension sociale dans les démarches de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui a souvent tendance à passer au deuxième plan par rapport aux aspects environnementaux. Des orientations tout à fait intéressantes donc, mais qui manquent encore de corps.

#Management

Pas encore lu, mais voilà un livre sur le "beau travail" qui résonne avec le travail d'Yves Clot, et qui donne envie.

"L’auteur perçoit donc un risque de « souffrance esthétique » – pouvant aller de pair avec la « souffrance éthique », réalisation d’actes que sa morale réprouve – et invite les entreprises à se saisir du sujet de la beauté. « La préoccupation esthétique doit aussi être un impératif éthique, une catégorie morale pleinement reconnue, car elle concerne chacun dans l’univers du travail. » Véritable revendication professionnelle, le beau est pour l’auteur « un droit moral »."

#Management

Déjà cité ici https://sco.lt/926b1U, Jean Michel Frixon a fait un tour de des usines françaises de Michelin, pour expliquer ce qu'il a vécu dans cette entreprise, et faire prendre conscience aux cadres de ce que vit un ouvrier

Je leur ai dit : "Il faut que vous alliez sur le terrain de temps en temps pour vous faire connaître. Bien sûr, la première fois, l’échange risque d’être un peu glacial mais si vous vous intéressez à eux, si vous revenez fréquemment, vous gagnerez leur confiance." #Management

Le rapport complet est à retrouver ici

"Cette somme, rédigée par 93 scientifiques, se veut l’état le plus complet et condensé de la science climatique, afin d’éclairer l’action mondiale. L’instance onusienne y résume à la fois les trois volets de son 6e rapport d’évaluation (parus en 2021 et 2022, et consacrés aux bases physiques du réchauffement, aux impacts et aux solutions), et trois rapports spéciaux qui portaient sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5 °C (2018), sur les terres et sur les océans et la cryosphère (2019). L’organisation clôture ainsi un cycle lancé en 2015."

À ne pas manquer. Une conférence donnée par André Comte-Sponville, il y a 10 ans maintenant, et qui n'a pas pris une ride. Il commence par nous expliquer pourquoi le travail n'est pas une valeur, mais que l'amour du travail bien fait, peut en être une. Il nous rappelle ensuite mot sens : sens comme sensation, sens, comme signification, sens comme direction. Et finalement, il définit le manager comme « un professionnel du désir de l'autre. ». #Management

À l'occasion du Lean Tour Bordeaux qui aura lieu en même tant que la conférence salon VIV industry le 5 avril 2023, Suzy CANIVENC, chercheuse associée à la chaire futurs de l'industrie et du travail de Mines Paris-Tech viendra présenter son dernier ouvrage « Les nouveaux modes de management et d'Organisation » https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/les-nouveaux-modes-de-management-et-dorganisation/ #Management

Le 2ème repère de la ChaireFIT2 consacré à la semaine de 4 jours analyse les angles morts et les points de vigilance de ce nouveau dispositif organisationnel en vogue : Travailler moins est-ce toujours travailler mieux ?
Si obtenir un jour de congé supplémentaire à salaire égal est indéniablement très populaire parmi les salariés, une condensation ou une réduction du temps de travail sans embauches, ni réorganisation profonde du travail, peut aboutir à une forte intensification du travail et à un surinvestissement dommageable pour la santé, le lien social et la productivité. #Management

J'ai rencontré Laurent pour la préparation de notre ouvrage, « le design du travail en action ». Son mantra : « une transformation individuelle pour une transformation collective ». Comment en effet assurer une transformation pérenne, si les comportements de chacun ne changent pas, et d'abord celui du dirigeant ? Nous avons repris contact avec Laurent en ce début d'année pour l'intégrer à un projet de la chaire qui cherche à déterminer les conditions de réussite de la responsabilisation. À suivre... #Management

Calmos a eu l'idée d'analyser le film A.I. de Steven Spielberg au cours d'une conversation avec ChatGPT. Le résultat est assez étonnant.

Pour Jean Pralong, l'évaporation des candidats techniciens qui désertent leur métier initial s'explique par la contrainte de la prescription du travail, qui empêche la réalisation d'un "bon travail", et engendre une perte de sens. Les salariés concernés se réorientent alors vers des métiers purement alimentaires, ou le sens n'est peut-être pas présent non plus, mais pour lesquels l'attente, et donc la frustration baisse. Quelle perte pour les métiers industriels qui sont actuellement en pénurie de candidats

  "L'éthique productive, ou l'idée de ce qu'est le travail bien fait, déborde un peu, beaucoup ou passionnément du cadre imposé par l'organisation prescrite du travail. C'est finalement l'idée que l'entreprise et ses process ne permettront pas de travailler à la hauteur de son éthique professionnelle qui crée une évaporation de candidats qualifiés. On les retrouve alors dans des emplois purement alimentaires où, pensent-ils, ils ne seront pas déçus puisqu'ils n'auront rien espéré"

"C'est la mise en process du travail qui retire aux individus la possibilité d'y investir leurs compétences, leur besoin de faire bien et, finalement, leur besoin de sens. La raréfaction des candidats n'est donc pas imputable à un rejet de la valeur travail : c'est même exactement l'inverse" #Management

La loi française sur le devoir de vigilance des grands groupes et sur le point d'inspirer une directive de la commission européenne.

""Cette loi voulait être une réponse au drame du Rana Plaza . Le 23 avril 2013, cet immeuble situé à Dacca s'effondre et fait plus de 1.100 morts. Les victimes sont des ouvrières du textile qui travaillaient, dans des conditions déplorables, pour des fournisseurs de célèbres marques occidentales comme Zara, H&M, Mango, Primark ou encore Auchan."

"Concrètement, la loi exige l'adoption d'un « plan de vigilance » de la part de ces grandes entreprises. Celles-ci doivent établir des mesures pour détecter et prévenir les atteintes aux droits humains et à l'environnement sur toute leur chaîne de valeur." #RSE

La semaine de quatre jours, nécessite de repenser le travail, les activités des salariés, de supprimer les tâches et les réunions inutiles, c'est aussi l'occasion de développer l'autonomie et la responsabilité des salariés. La réduction seule du nombre de jours travaillés chaque semaine est insuffisante pour améliorer la qualité de vie des salariés #Management

Un beau plaidoyer pour ce que nous appelons le "design du travail" https://sco.lt/4jBMA4 , c'est-à-dire la participation active de ceux qui réalisent le travail, à la définition de leur travail. Un point important est rappelé ici : la coordination entre bureau d'études, méthodes et opérationnels est un points-clé.

"La question n’est donc plus celle de la marge d’autonomie et d’initiative octroyée par les concepteurs de l’usine. Face aux besoins d’évolution inédits et récurrents, l’usine doit se doter elle-même d’une capacité de conception pour trouver des solutions efficaces et robustes.

Mais les inventions de l’usine ne doivent pas perturber de façon inattendue et préjudiciable les schémas mis en place par les ingénieurs des études. Cela impose donc un travail commun d’explicitation et de réinterprétation des règles en vigueur, qui favorise l’efficacité collective et dont les conclusions peuvent parfois surprendre les bureaux d’études, alors qu’elles préservent les grandes prescriptions de ces derniers !"

Je suis en train de lire la thèse d'Honorine Harlé https://www.theses.fr/s214190 . Nous aurons certainement l'occasion d'en reparler ici. #usinedufutur #industriedufutur #industrie40 

Safran Helicopter Engines organise un grand job dating à Toulouse, le 7 avril 2023. Et propose des postes à pourvoir ailleurs que dans la Ville rose, avec des aides à la mobilité.

Dans la dernière théorie de Stephen Hawking, le temps, l'espace et la matière émergent ensemble du big-bang.

« Pourquoi Stephen Hawking et vous revendiquez-vous le patronage de Charles Darwin ?

Parce que, dans notre modèle du Big Bang, les lois physiques, y compris les plus fondamentales, ne sont pas transcendantes, elles ne résident pas en un « ailleurs » mathématique, de type platonicien, préexistant de toute éternité à l'univers matériel, temporel, qu'elles régissent. Bien au contraire, nous défendons l'idée que, ce qui est « né » avec le Big Bang, ce ne sont pas seulement l'espace, le temps et tout ce qu'ils contiennent de matière et d'énergie, mais aussi les lois physiques elles-mêmes. De même que les lois de Mendel qui édictent les principes de l'hérédité biologique ne préexistaient pas au vivant, mais sont nées avec lui, nous pensons que les lois physiques qui régissent l'univers sont nées avec lui. Et qu'elles ont coévolué avec lui, dans les premiers temps de l'univers primordial. »

Quand la physique théorique rejoint la philosophie, et en particulier, la philosophie pragmatiste #BigBang #Physique #Pragmatisme

 L'entreprise responsable, qui travaille l'impact de son activité sur les parties prenantes et la planète, et l'organisation responsabilisante, qui place au premier plan autonomie et responsabilité des personnels, ont un lien très fort. L'entreprise ne peut être pleinement responsable que si ses salariés sont fortement impliqués et responsabilisés sur cette thématique. Et à l'inverse, des salariés autonomes et responsables ne peuvent accepter que leur entreprise ne le soit pas.
Un point de vue développé par deux consultants de Kéa & Partners, Thibaut Cournarie et François-Régis de Guenyveau intégré à l'ouvrage « Au-delà de l'entreprise libérée »  de Thierry WEIL et Anne sophie DUBEY #Management

Cet article rapporte tout d'abord les résultats d'un sondage inquiétant sur les croyances d'une partie de la jeunesse. Pour 20% des jeunes la terre est plate, 27 % rejettent la théorie de l'évolution... La deuxième partie de l'article s'intéresse à l'impact des réseaux sociaux. Voir le rapport Bronner « Les Lumières à l'ère numérique » Sans surprise, les algorithmes qui sont à l'œuvre sont au service de l'économie de l'attention et donc du sensationnel.