Scène de crime : quand les insectes mènent l’enquête | EntomoScience | Scoop.it
Quand l’entomologiste se mue en policier ! L’étude des insectes sur un corps donne de nombreux indices aux enquêteurs sur le lieu et la date de la mort.

 

Par Romain Garrouste et Salman Shayya, 21.03.2018

 

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Diptères en première ligne


Dans la plupart des cas ce sont les mouches (Diptères) qui seront en première ligne. Une première cohorte d’insectes (ou vague) s’abat sur le cadavre afin d’y pondre massivement. Une des informations les plus importantes sera la vitesse de développement des larves de mouches (les fameux asticots), dépendante de nombreux facteurs. Cette vitesse va notamment permettre de déterminer l’intervalle post mortem (IPM ou PMI en anglais) l’un des objectifs principaux de l’entomologie forensique.

 

Arrivent ensuite différents organismes qui se remplacent les uns les autres : coléoptères nécrophages, divers prédateurs de larves d’insectes nécrophages et aussi des insectes « touristes » (opportunistes).

 

Certains nécrophages ont un comportement remarquable et ont été observés par l’entomologiste Jean‑Henri Fabre qui résume ainsi une décomposition de cadavre par les insectes :

« En même temps, s’empressent par escouades, venues on ne sait d’où, le Silphe aplati, l’Escarbot luisant trotte-menu, le Dermeste poudré à neige sous le ventre, le Staphylin fluet, qui tous, d’un zèle jamais lassé, sondent, fouillent, tarissent l’infection. Quel spectacle, au printemps, sous une taupe morte ! »

C’est une petite communauté efficace et interdépendante qui s’installe pour profiter de l’opportunité et exploiter l’intégralité de la ressource organique en un temps limité (on parle de synusie). Jusqu’à la dernière phase où il ne restera que des fragments desséchés, eux aussi exploités par des insectes spécialisés.

 

[Image] Identification d’une pupe de Diptères sous microscope. Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale