Notre relation avec les insectes – qu’ils soient considérés comme des alliés ou des ennemis – a rythmé l’évolution des sociétés humaines.
Par Guillaume Tetreau, 01.10.2020
"À leurs côtés, insectes pollinisateurs en tête, nous avons pu développer l’agriculture, produire soie et miel grâce à la domestication des chenilles et des abeilles. Mais nombre d’insectes nous posent des problèmes et l’agriculture a, depuis des siècles, été fortement affectée par les chenilles ou les criquets, leurs attaques dévastant des hectares de champs et causant disettes et famines.
D’autres, à l’image des moustiques, peuvent transmettre des pathogènes responsables de maladies mortelles pour l’homme telles que la malaria, la dengue ou la fièvre jaune. Une situation qui constitue un fardeau sanitaire, social et économique majeur pour les pays touchés, tout particulièrement dans les zones tropicales et intertropicales du globe.
La nécessité de contrôler les populations d’insectes nuisibles est apparue très tôt dans l’histoire de l’humanité. Mais cette lutte a connu son véritable essor au moment de la Seconde Guerre mondiale, notamment avec l’utilisation massive du DDT.
Perçu (et vendu) comme un véritable « produit miracle » antimoustiques, il a été épandu dans le monde entier, permettant d’éradiquer la malaria dans de nombreux pays, comme en Europe et en Amérique du Nord. Cette super efficacité ne fut cependant pas sans contreparties, les moustiques ayant rapidement développé des résistances au produit.
Ironiquement, alors que le chimiste Paul Hermann Müller recevait le prix Nobel en 1948 « pour sa découverte de la haute efficacité du DDT », des cas de résistance étaient déjà documentés.
C’est surtout pour sa faible spécificité que le DDT a été fortement critiqué et ce dès les années 1950 : ce produit impacte en effet l’ensemble de l’écosystème, entraînant notamment des diminutions dramatiques de populations d’oiseaux, une situation dénoncée par la biologiste Rachel Carson dans son livre Printemps Silencieux », paru en 1962 aux États-Unis.
Cette prise de conscience des risques potentiels de l’utilisation de pesticides pour la santé humaine et l’environnement a conduit à la recherche active d’alternatives, plus spécifiques et respectueuses de l’environnement.
Ces démarches ont contribué au développement et à l’essor des « bioinsecticides », présentés comme de véritables « balles magiques » (de l’anglais magic bullets), terme initialement introduit par Paul Ehrlich, en 1900 dans le domaine médical.
Mais, au fait, savez-vous ce qu’est un bioinsecticide ?
[Image] À gauche, publicité pour un papier peint imprégné de dichlorodiphenyltrichloroethane, appelé par ses initiales DDT (Trimz DDT, 1947) ; en haut à droite, promotion du DDT par Killing Salt Chemicals. En bas à droite, la photographie montre les pulvérisations massives de DDT réalisées à New York en 1945.
Une autre approche de la domestication :
"... Le matériel génétique viral se retrouve intégré au génome de son hôte et s’il confère un avantage évolutif significatif pour ce dernier, une partie de ce matériel sera maintenue à long terme dans le génome de l’hôte : c’est la domestication."
via https://sco.lt/6uwiUC
À (re)lire aussi
Et plus largement :
https://www.scoop.it/topic/entomonews/?&tag=domestication
Sur Twitter + réponses
"Les fourmis protègent parfois les pucerons contre leurs agresseurs en échange de miellat, un composé riche en sucre qui va profiter à la fourmi. Mais on ne peut pas parler de domestication car il n’y a pas de réelle intentionnalité."
https://twitter.com/collemyria/status/1667948146163425280