Les médias face à leur destin

Depuis mai 2012, la propagation des faux articles du Gorafi prouve par l’absurde que non, il ne faut pas croire tout ce qui est écrit sur internet.

Raison de plus pour croire à l'avenir du métier de journaliste dont le rôle est aussi de vérifier ses sources pour apporter des infos sérieuses et crédibles au grand public. 

Evidemment, quand ce travail n'est pas fait, il ne faut pas s'étonner que l'image des médias en prenne un coup.

La tribune libre est une rubrique bien connue des médias. C'est aussi le lieu de prédilection d'un enfumage organisé. Les rubriques de libre expression des sites comme Le Plus du Nouvel Observateur, le Cercle des Echos, les blogs du magazine Capital, les pages Express Yourself de L'Express ou...les Chroniques du JDN sont une cible de choix pour des profils inventés de toutes pièces.

Essonne info confirme ce que Le Nouvel Obs a déjà expliqué, avec plus de détails encore sur le jet d'un caillou consécutif au fait que les forces de l'ordre n'ont pas laissé passer une mère qui voulait acheter des couches pour son enfant, dans un magasin juste derrière le barrage.

Rien à voir avec une émeute. En revanche, parce que des journalistes n'ont pas fait leur travail de vérification, le déraillement de Bretigny est devenu l’outil d’une instrumentalisation plus politique et pernicieuse.

Si maintenant les journalistes se mettent à dérailler, où va la démocratie...

"Le Département de la Justice est déterminé à assurer la sécurité de notre nation et à protéger les citoyens américains, tout en assurant dans le même temps la liberté de la presse", a déclaré le ministre de la Justice Eric Holder.

Mouais ! Wait and see, comme ils disent là-bas.

La loi institue trois évolutions majeures:

- interdiction de toute atteinte à ce secret (écoutes, réquisitions de fadettes, perquisitions) sauf si elle est justifiée par «la prévention ou la répression d'une atteinte grave à la personne ou aux intérêts fondamentaux de la Nation»;

- feu vert indispensable d'un juge du siège, autre que le magistrat en charge des investigations, pour ordonner ces actes;

- aggravation des sanctions pénales pour atteintes au secret des sources.

Cinq façons de protéger les journalistes et l'anonymat de leurs sources, par  Timothy B. Lee, l'un des plus célèbres bloggueurs du Washington Post.

L'affaire offshore leaks a donné lieu à un débat très intéressant sur France Culture le 4 mai. Le journaliste peut-il, dans certains cas, livrer une source dans l'intérêt général ? Peut-on redéfinir le contour du secret des sources? Est-ce compatible avec le "secret défense"?

Ont participé au débat: 

Anne Michel, journaliste au journal Le Monde
Olivier Laurelli, co-fondateur de Reflets.info
Pierre Alonso, journaliste à Slate.fr
Fabrice Lorvo, avocat, spécialiste du droit des médias et du marketing du sport, et chroniqueur pour le Secret des sources. Il est associé du cabinet FTPA.

Après avoir écouté ce podcast de 48 minutes, vous pouvez aussi écouter la chronique multimédia, d'Eric Chaverou sur la transparence en ligne, de Wikileaks aux attentats de Boston.

Le secret des sources de deux journalistes du Monde aurait été bafoué en marge de l’affaire du « Gang des barbares ». Est-ce un retour en arrière sur les pratiques « décomplexées » de la justice à l’encontre des journalistes? La protection des sources est-elle suffisante? Le projet de loi pour renforcer cette dernière va-t-il dans le bon sens?

Gérard Davet, grand reporter au Monde et Georges Fenech, député UMP du Rhône et auteur de Presse-justice : liaisons dangereuses (Les éditions L’archipel, 2007) vont en débattre dimanche, à 12h35, sur France 5.

Paris Match a relayé sur son site l'information d'un site pastiche belge concernant l'arrêt de Musiq3 faute d'audience! 

Le piège classique quand on surfe sur internet. Eh oui, là aussi il faut vérifier ses sources.

L'OSCE a également dénoncé une décision de la Cour d'appel des Etats-Unis, qui affirme que le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis n'autorise pas les journalistes à protéger leurs sources lorsqu'il s'agit de témoigner dans une affaire criminelle.

L'ouragan Sandy et les attentats de Boston n'ont pas servi de leçon. TF1 et Orléans Actu sont tombées dans le piège de Twitter qui peut facilement faires prendre des vessies pour des lanternes à des journalistes trop pressés.

L'un des intérêts du projet est de définir la notion d'atteinte au secret des sources d'un journaliste comme "le fait de chercher à découvrir ses sources au moyen d'investigations portant sur sa personne ou sur toute personne qui, en raison de ses relations habituelles avec un journaliste, peut détenir des renseignements permettant d'identifier ces sources", indique Roseline Letteron, professeur de droit public à l'Université de Paris-Sorbonne.

Elle nuance les critiques de la presse à partir d'un raisonnement juridique. Un point de vue intéressant pour élever le débat.

Médias, associations et experts dénoncent le projet de loi sur le secret des sources des journalistes adopté cette semaine en Conseil des ministres, y voyant des "régressions" alors que le gouvernement le présentait comme une grande avancée pour la liberté de la presse.

Pour Aurélie Chabar, de Vox Forte, une société créée en décembre 2011 qui a pour objectif de mettre en relation des journalistes et des sources potentielles, "aucune technologie ne peut permettre de garantir à 100% l’anonymat. Il est illusoire de penser qu’on peut être anonyme sur les réseaux".

Le tribunal du Colorado peut contraindre Jana Winter, journaliste pour la chaîne de télévision américaine Fox News, à identifier les sources qui lui ont permis de révéler que James Holmes, accusé de la tuerie d'Aurora, avait envoyé à une psychiatre un carnet de notes détaillant ses projets. Une fuite qui, selon les avocats de l'assaillant présumé, empêcherait leur client d'avoir droit à un procès équitable.