Les médias face à leur destin

"Ils étaient civils, mais la guerre les a rattrapés. Les casques blancs syriens portent secours aux populations encerclées par les combats, qui subissent les bombardements quotidiens du régime."

Ce projet de webdoc intéresse déjà RFI, France 24 et Courrier International. Mais Robin et Flavian sont obligés de faire appel au crowdfunding pour boucler leur budget. Alors, avis aux amateurs de grands reportages. Le synopsis est dans le lien.

Le journaliste espagnol récemment libéré a appelé les parents de Pierre Torres pour leur donner des informations sur les conditions de détention de leur fils en Syrie, ainsi que sur celle des trois autres journalistes français retenus en otage. Elles sont bonnes. Ils sont bien traités et en bonne santé.

De l'espoir pour les journalistes français enlevés en Syrie.

Les points principaux de cet article du Monde:

"Les deux journalistes ont été enlevés dans la province de Raqqa, à proximité de la frontière avec la Turquie, par des membres du groupe djihadiste de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (ISIS)."

"Selon Reporters sans frontières, 18 journalistes étrangers sont à ce jour enlevés, détenus ou portés disparus en Syrie, dont les Français Didier François, Edouard Elias, Nicolas Henin et Pierre Torres. L'organisation dénombre également 22 acteurs syriens de l'information actuellement aux mains de groupes armés dans le nord de la Syrie."

Le 22 juin dernier, Nicolas Hénin, qui préparait un reportage pour «Le Point» et Arte, et Pierre Torres, reporter photographe, ont été enlevés en Syrie. Leur enlèvement avait été gardé secret pour respecter le secret des familles. Il a été rendu public par le Premier ministre aujourd'hui.

Poursuivant la guerre en Syrie par d'autres moyens que les mortiers et bombes, l'"Armée syrienne électronique", vise, elle, non pas les rebelles mais les réseaux sociaux de grands médias occidentaux, que ses hackers piratent pour relayer la bonne parole du régime de Bachar al-Assad.

Le site internet du New York Times était en panne mardi dans l'après-midi et pourrait avoir fait l'objet d'une attaque informatique revendiquée peu après sur internet par un groupe de hackers se réclamant de l'Armée électronique syrienne, pro-Assad.

Reporters sans frontières ne cache pas son inquiétude:

« Le rythme des enlèvements s’est accéléré. La Syrie est devenue un endroit chaotique. Bien sûr, on ne découragera jamais un journaliste de se rendre dans cette région. Il est nécessaire de témoigner. Mais il faut redoubler de prudence, ne pas hésiter, par exemple, à se déplacer en groupe », conseille une responsable.

Après l'assassinat de deux journalistes au Mali comme après l'enlèvement de quatre journalistes en Syrie, le secrétaire général de RSF avaient observé des commentaires délirants sur internet à propos de la pseudo quête de gloire insensée des journalistes dans des zones à risques. Sur le plateau de LCI, il remet les choses à leur place.

C'est un geek, un altermondialiste, et il n'aime pas les journalistes. Mais il aime la vérité. Alors Eliot Higgins, actuellement au chômage, joue les journalistes citoyens de chez lui, en analysant les vidéos mises en ligne par les cyberactivistes syriens, ce qui lui permet d'alimenter son blog sur la Syrie. Une blog devenu une référence depuis la sortie de plusieurs scoops.

Les "vrais" journalistes pourraient faire la même chose. Mais il leur manque quelque chose dans la course à l'info qui les rend tous concurrents entre eux : le temps.

Etrange paradoxe car... prendre du temps paie. La preuve avec Eliot.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qui a qualifié cette démarche de "geste sans précédent" de la part des médias, a demandé mercredi aux dirigeants de la rébellion syrienne d'empêcher les groupes armés d'enlever des journalistes en faisant valoir que ce genre d'action empêchait les médias de couvrir pleinement ce conflit.

Deux journalistes suédois sont portés disparus en Syriedepuis samedi, a annoncé mardi 26 novembre le ministère suédois des Affaires étrangères, qui n'a pas précisé leur identité.

Rappelons que quatre journalistes français, Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torrès, sont toujours officiellement retenus en otages après leur enlèvement en Syrie. 

Vendredi 6 septembre, à 11h30, dans le cadre d'une journée de solidarité nationale, une cérémonie en hommage aux deux journalistes sera présidée par le Premier secrétaire Harlem Désir au siège du Parti socialiste. A cette occasion, les portraits des deux journalistes seront apposés sur la façade du 10, rue de Solférino, à Paris.

Toute la presse en parle. Les médias français optent pour la forme affirmative. Radio Canada pour le conditionnel. Techniquement, les Canadiens ont raison. Mais je préfère l'optimisme de la presse française... en espérant qu'il ne sera pas déçu.

Extrait de cet article du Nouvel Obs:

"Depuis le début du conflit, le régime du président Bachar al Assad impose des restrictions draconiennes aux médias internationaux et indépendants, rendant toute information en provenance du terrain en Syrie difficile à vérifier. Une situation que Radio Rozana, gérée par une équipe de cinq journalistes syriens à Paris, espère bien faire évoluer en diffusant des informations collectées par ses 30 correspondants présents sur l'ensemble du territoire syrien."

Bonne chance.

RFI consacre deux émissions spéciales à Rozana : la radio des citoyens journalistes syriens venus se former en Turquie à leurs risques et périls. Premier volet cette semaine.

Depuis le début du conflit, en 2011, selon les sources, on annonce entre 22 et 153 journalistes tués en Syrie.Reporters sans frontières précise que quatre journalistes sont portés disparus. Enfin, on peut ajouter à ce triste tableau que 18 journalistes syriens et 18 citoyens-journalistes syriens sont actuellement détenus.