Le Monde avec AFP, publié aujourd’hui à 17h00, modifié à 17h46
Selon l’entreprise, cette recommandation fait suite à des « résultats préliminaires d’analyses effectuées fin 2022 » qui doivent encore faire l’objet de « résultats définitifs de l’évaluation des risques potentiels ».
"L’usine chimique Arkema de Pierre-Bénite, située dans la « vallée de la chimie » au sud de Lyon, sous le coup de plusieurs plaintes liées aux « polluants éternels » PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), a adressé vendredi 21 juillet un courrier aux utilisateurs de son jardin partagé. La recommandation est claire : ne pas consommer les fruits et les légumes « issus des jardins potagers qu’elle possède, situés à proximité immédiate du site », a expliqué à l’Agence France-Presse le service communication de l’entreprise.
Ce dernier a confirmé une information de France 3 selon laquelle l’entreprise avait adressé un courrier en ce sens aux quelque soixante locataires du jardin potager, mais a refusé de le publier. Selon l’entreprise, cette recommandation fait suite à des « résultats préliminaires d’analyses effectuées fin 2022 » qui doivent encore faire l’objet de « résultats définitifs de l’évaluation des risques potentiels ».
Cette étude, lancée à la suite d’un arrêté préfectoral du 14 juin et disponible sur le site de la direction régionale de l’environnement (Dreal), n’a relevé qu’un seul dépassement : il concerne un taux de PFNA (un des polluants PFAS) « jusqu’à 25 fois la valeur repère sur les carottes » aux abords immédiats de la plate-forme industrielle.
Des résultats tout à fait préliminaires, selon la préfecture
Cependant, la préfecture précise que ces résultats sont tout à fait préliminaires et « même primaires », et estime prématurée la décision d’Arkema de recommander de ne plus consommer les fruits et les légumes. « Cette décision s’appuie sur des résultats non valables scientifiquement », fait valoir la préfecture, car ils doivent encore être vérifiés par une contre-expertise de la part des services de l’Etat, comme le prescrivait l’arrêté qui a ordonné les analyses. « Les représentants du groupe Arkema ont été reçus récemment en préfecture pour leur rappeler leur obligation de respecter la feuille de route définie par arrêté préfectoral », avertit la préfecture.
L’usine Arkema de Pierre-Bénite est par ailleurs visée par un référé pénal environnemental, déposé en mai par une quarantaine d’associations et personnes physiques qui exigent des sanctions contre l’industriel et une étude des risques sanitaires liés aux PFAS. Certains plaignants disent souffrir de « perturbations endocriniennes » et déplorent un « cancer des testicules chez un enfant de moins de deux ans », des maladies potentiellement liées au PFAS, selon leur avocate.
Newsletter
« Chaleur humaine »
Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet
Arkema avait assuré lors de l’annonce de cette plainte collective que « le site de Pierre-Bénite respecte toutes les réglementations quant à ses rejets industriels et est régulièrement contrôlé par les autorités ». Un arrêté préfectoral de 2022 a enjoint à Arkema d’arrêter l’utilisation de PFAS à la fin de 2024. L’industriel a depuis installé une station de filtration permettant de réduire drastiquement ces rejets, mais les plaignants demandent que l’eau soit aussi traitée avant son utilisation."
Le Monde avec AFP
→ Lien entre l'exposition des adultes aux insecticides présents dans les aliments et la baisse de concentration des spermatozoïdes : revue systématique et méta-analyse des preuves épidémiologiques - De fr.euronews.com - 21 novembre 2023, 19:05