La biodiversité nous « sert » chaque jour, souvent sans que l’on s’en rende compte.
Par Philippe Grandcolas, 03.07.2019
En attendant les accords de Pékin
"L’importance de tous ces facteurs est liée au développement des populations humaines, qui ont doublé en 50 ans ; et à l’activité économique qui a quadruplé sur la même période. Il faut ici signaler le courage de l’IPBES qui prend en compte le facteur démographique humain, un paramètre souvent tabou. De même, l’objectif d’une croissance économique toujours plus forte est épinglé dans le rapport comme un problème majeur.
Il apparaît ainsi indispensable que les politiques développées prennent en compte les services écosystémiques et autres contributions de la nature aux personnes. Sur ce point, le rapport de l’IPBES n’est teinté d’aucune réserve ni d’aucune imprécision : les méthodes sont éprouvées et connues par les scientifiques et pourraient être employées sans détour par tous les États volontaires.
Soulignons encore qu’il est question de soutenir un développement durable, et non de généraliser un quelconque régime de disette ! Il s’agit de trouver des règles de gestion harmonieuses et raisonnées entre les activités humaines et les écosystèmes.
Pour cela, les « sciences de la biodiversité » (écologie, systématique, biologie de l’évolution, etc.) ne doivent plus être considérées comme des variables d’ajustement, des épouvantails ou des éléments cosmétiques de politiques gouvernementales.
Au terme de l’assemblée plénière de l’IPBES à Paris en mai dernier, Emmanuel Macron a reçu des membres de la plate-forme et s’est engagé à ce qu’une délégation IPBES s’exprime au G7, ce qui a amené à la signature par les ministres de l’Environnement de la charte de Metz de la biodiversité.
L’enjeu est désormais de former une coalition internationale pouvant s’accorder sur des objectifs communs à valider lors de la prochaine réunion internationale sur la biodiversité, attendue en 2020 en Chine. Il nous faut des accords de Pékin comme il y a eu des accords de Paris sur le climat ! Les esprits chagrins ne manqueront pas de signaler que ces derniers ont déjà été remis en question par plusieurs pays et non des moindres. Mais avons-nous d’autres possibilités que d’essayer d’avancer ?"
[Image] Le compte à rebours a commencé : le principal événement mondial concernant la biodiversité s’ouvrira dans un an | UICN
https://www.iucn.org/fr/news/secretariat/201906/le-compte-a-rebours-a-commence-le-principal-evenement-mondial-concernant-la-biodiversite-souvrira-dans-un
"Le Congrès mondial de la nature de l’UICN 2020 aura lieu du 11 au 19 juin à Marseille en France, sous le thème « La Nature, notre avenir», soulignant l’importance d’un monde naturel en bonne santé comme condition préalable pour atteindre la vision d’une planète juste et durable. Les résultats du Congrès mondial de la nature de l’UICN contribueront à l’adoption de nouveaux objectifs mondiaux afin d’inverser la crise croissante de la biodiversité dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, qui aura lieu en octobre 2020 à Kunming en Chine."