CHRONIQUE. En Europe, l’abondance d’insectes pourrait avoir chuté de près de 80 % au cours des trois ou quatre dernières décennies, mais il est très probable que nos sociétés soient incapables d’infléchir la course au désastre, explique, dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
Publié le 12.02.2023
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NDÉ
Ouvrage cité dans l'article :
- Terre silencieuse. Empêcher l’extinction des insectes : Dave Goulson | rouergue https://www.lerouergue.com/catalogue/terre-silencieuse
En 1962, la publication du livre de Rachel Carson, Printemps silencieux, produisit un choc international. En dénonçant l’effet des pesticides sur l’environnement, et tout particulièrement sur les oiseaux, Rachel Carson alertait sur la fragilité du vivant et la nécessité de protéger la planète pour protéger les êtres humains. Soixante ans plus tard, force est de constater que malgré l’effort des scientifiques pour éveiller les consciences, nos comportements continuent de détruire la biodiversité. C’est pourquoi Dave Goulson lance ce vibrant manifeste : un monde sans insecte serait un monde invivable pour les humains que nous sommes, nous ne pouvons tout simplement pas vivre sans eux. Le temps presse, mais les populations d’insectes peuvent se reconstituer, il n’est pas trop tard et les solutions sont à notre portée. Cri d’alerte et de mobilisation qui s’appuie sur la recherche scientifique de pointe et sur le travail d’une vie de chercheur, ce livre est un appel contre la sixième extinction avec des propositions concrètes sur ce que nous pourrions entreprendre dès à présent, individuellement et collectivement. Agissons à tous les niveaux : gouvernance publique, agriculture, industrie, et dans nos propres maisons et jardins. Apprenons à aimer et respecter ces peuples à six pattes sans lesquels il n’y a pas de vie possible sur cette planète.
Extrait :
« Le livre qu’il faut donc lire, et faire lire ces jours-ci, est celui de Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex (Terre silencieuse. Empêcher l’extinction des insectes, éditions du Rouergue, trad. Ariane Bataille, 400 pages, 23,80 euros). Ce spécialiste mondialement réputé de la biologie et de l’écologie des insectes pollinisateurs y décrit à la fois l’ampleur de la catastrophe et la variété de ses causes, mais il offre aussi, en fin d’ouvrage, un catalogue des mesures ou des politiques publiques susceptibles de l’enrayer. Ce n’est pas encore une oraison funèbre, mais plutôt une déclaration d’amour du biologiste à ces animaux fascinants qu’il a passé sa vie à étudier, et une invite à la prise de conscience, pour sauver ce qui peut l’être. »
Stéphane Foucart